Overblog Tous les blogs Top blogs Économie, Finance & Droit Tous les blogs Économie, Finance & Droit
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
MENU
21 mai 2009 4 21 /05 /mai /2009 00:08

 

Chose promise chose due, dans ma chronique du 8 mai – fête de la Victoire des Alliées sur l’Allemagne nazie et fin de la 2de Guerre Mondiale – http://www.berthomeau.com/article-31105530.html sur la Bonnotte de Noirmoutier je vous avais promis une petite recette de mon cru et le vin qui va avec. Comme je m’efforce de mettre mes bonnes intentions de Secrétaire Perpétuel des Bons Vivants en pratique j’avais aussi lancé une invitation aux membres parisiens de l’Amicale à venir la tester. L’invitation tient toujours mais il faut faire vite car la Bonnotte vieillit vite et dans quelques jours mes 5 kg de Bonnottes ne seront qu’un souvenir… et il vous faudra attendre l’année prochaine. Bien sûr on peut remplacer la fugace Bonnotte par d'autres variétés de pommes de terre primeurs de Noirmoutier http://www.laprimeurdeliledenoirmoutier.com/

 

J’ai donc reçu mes 5 Kg de Bonnottes par les transports Joyau et il ne me reste plus qu'à faire les courses pour acheter les ingrédients nécessaires à la préparation de ma recette. Dans ma petite tête, bien évidemment, je sais quel vin ira avec : c’est La Galine Viognier Vin de Pays d’Oc de Miren de Lorgeril. Pour moi, il est important de donner au consommateur, lorsqu’il concocte son menu et fait ses courses, le réflexe : vin qui va avec. Mon choix va faire râler les Vendéens : pourquoi pas un Muscadet ? C’est un vin du pays ! Oui, j’en conviens, mais mon choix est motivé : j’aime le Viognier, j’aime le Viognier de Miren de Lorgeril et Miren de Lorgeril est une noirmoutrine d’adoption. Imparable non ! Les « îliens qui permettent depuis tant d’années aux doryphores que nous sommes de jouir de la beauté de leur île. » comprendront. (Phrase tirée de Goûts de Gois de Frédérique Decré, Delphine Boju et Agathe Stefani).

 

La recette est une entrée servie à l’assiette.

Une belle poignée de Mesclun par assiette ; 

Des moules de bouchots décoquillées de la baie de Bouin selon sa convenance (garder le jus de cuisson) ;

Des filets de Céteaux  http://www.berthomeau.com/article-20694800.html les céteaux se pèlent très facilement. Les faire cuire à la vapeur puis lever les filets ;

Les bonnottes confites : il faut 400g de beurre aux cristaux de sel de Noirmoutier que l’on fait fondre doucement dans une cocotte en fonte. Brosser les Bonnottes pour les débarrasser de leur petite peau. Lorsque le beurre frémit – il ne doit jamais roussir – déposer délicatement les Bonnottes qui vont doucement être confites dans le beurre.

 

Placer le mesclun dans l’assiette, déposer les filets de céteaux et les moules, pour mettre de la couleur placer 2 ou 3 tomates cerises et enfin déposer les Bonnottes confites :  une dizaine. Pour l’assaisonnement : avec le jus des moules et un peu de jus de citron monter une sauce avec soit une huile d’olive douce ou une huile de colza 1ière pression à froid. Saler et poivrer. Parsemer de persil et de ciboulette tranchés.

 

Bon appétit !

 

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
20 mai 2009 3 20 /05 /mai /2009 00:04


 

Moi j’aime les gens qui, lorsque je les lis ou je les écoute, me donnent le sentiment que je suis « intelligent ». Étienne Klein est de ceux-là et pourtant, Dieu sait qu’écrire la science, la physique de surcroît, pour être lu et compris par des ignares dans mon genre, relève de la mission impossible. Vous allez juger par vous-même en découvrant ses réponses à mes 3 Questions.

 

Vous présenter Étienne Klein – j’avais très envie d’écrire EK : il signe ainsi ses courriels, car je trouve que ça lui va bien, ça sonne comme Euréka, ça fait sérieux sans l’esprit de sérieux – professeur de physique et de philosophie des sciences à l'Ecole Centrale de Paris qui dirige actuellement le Laboratoire de Recherche sur les Sciences de la Matière du CEA (LARSIM), est chose aisée pour moi puisque, dans l’une de mes chroniques : « La polyphonie de l’insignifiance : le triomphe de l'immédiateté » ICI où je proposais à votre lecture un extrait de son dernier livre « Galilée et les Indiens » Café Voltaire Flammarion, j’écrivais « il est de quelqu’un que j’aime bien ». À cette époque, en décembre 2008, je ne l’avais pas encore rencontré. Depuis, grâce au vin – je n’enjolive pas l’histoire – nous nous sommes retrouvés à la Closerie des Lilas, le 1ier mai, en milieu d’après-midi, alors que la longue chenille des manifestants s’écoulait dans le boulevard Saint Michel, et, entouré d’essaims de militantes de LO, nous avons conversé. Puis, quelques jours après, le 5 mai, je suis allé l’écouter lors d’une Table ronde « Ecrire la science : gageure ou nécessité ? » organisée par l'ENSTA ParisTech où il intervenait en compagnie de Jean Claude Ameisen, médecin immunologiste, Président du comité d’éthique de l’INSERM et de Dominique Leglu, journaliste, directrice de la rédaction de Sciences et Avenir. Que du bonheur, comme une respiration de l’âme d’où l’on ressort léger, avec le sentiment d’avoir pénétré en des espaces inconnus comme un simple promeneur en compagnie de guides qui n’étalent pas leur science mais en appellent à notre raison, à notre intelligence, avec sérénité, simplicité, humour et humanité… Merci EK d’avoir bien voulu occuper mon petit espace de liberté.

 

1ière Question :

 

- Un de mes lecteurs, dans bref un commentaire sur l’une de mes récentes chroniques Vins d’Hippopotame : us et coutumes des carnivores buveurs de vin, écrivait : « c’est passionnant, vous on peut dire que vous avez du temps à perdre ! » L’ironie sous-jacente de ce commentaire, vous vous en doutez Etienne Klein, me pique au vif, pourriez-vous m’aidez à panser cette blessure d’amour-propre en livrant à mes lecteurs vos réflexions sur le temps que je perds ?

 

 

EK : Je comprends votre trouble. Cette phrase a dû vous vexer : vous avez pensé qu’on vous accusait de vaquer inutilement, de vous occuper de choses vaines et sans importance qui, au bout du compte, vous font stagner dans un retard ontologiquement irrattrapable alors que l’impératif contemporain est de saturer son calepin, de se donner corps et âme à l’imminence du futur. Et vous en avez du coup éprouvé un sentiment de honte. Mais cette expression, « avoir du temps à perdre », que signifie-t-elle vraiment ? Si je me pose cette question, c’est parce que j’ai constaté que la polysémie du mot temps est devenue si fulgurante qu’il est désormais capable de (presque) tout désigner : la succession et la simultanéité, la durée et le changement, l’époque et le devenir, l’attente et l’usure, le vieillissement et la vitesse, et même l’argent ou la mort… Cette largesse sémantique est le plus souvent gênante, notamment parce qu’elle rend ipso facto nos réflexions sur le temps imprécises ou confuses, mais elle a aussi la vertu d’autoriser une certaine marge d’interprétation. À mes oreilles, « avoir du temps à perdre » signifie « avoir l’occasion de faire usage de sa liberté ». Or, par les temps qui courent, c’est sans doute la meilleure chose qui puisse être accordée à un être humain. J’en tire la conclusion suivante : soit votre lecteur est un homme qui aime lui-même la liberté et il était simplement jaloux de vous ; soit, angoissé par elle, il venait vous féliciter d’avoir le courage de jouir de la vôtre.

 

 

2ième Question : 

 

Dans votre dernier livre « Galilée et les Indiens », à propos de la perte d’attrait de la science auprès des jeunes, vous citez l’acteur Jean Rochefort « Aujourd’hui, dans les familles bourgeoises, si un garçon veut faire Centrale, son père lui dit : Non mon fils tu feras le cours Florent » et vous ajoutez « C’est sûr, il y a plus clinquant et mieux rémunéré que les professions scientifiques. » Etienne Klein, vous qui vous présentez comme un « écrivant » sur la science, glissons-nous vers une société où l’ignorance va devenir une « valeur » ? Faucheurs d’OGM et polytechniciens fabriquant de produits financiers toxiques même combat ?

 

 

EK : L’autosatisfaction se fait en effet fort bruyante. On peut désormais se déclarer fier d’avoir rompu avec la culture, ou de n’avoir aucune connaissance scientifique : l’essentiel, c’est de réussir, de se sentir « à l’aise », pas nécessairement d’être compétent. Cela dit, je ne suis pas certain que cette sorte de vanité agressive soit radicalement neuve. Dans une conférence prononcée en 1911 et intitulée Les sciences et les humanités, Henri Poincaré faisait déjà un constat similaire : « Il y a des hommes qui verraient volontiers dans leurs connaissances lacunaires je ne sais quel titre de gloire démocratique et comme une lointaine promesse de députation ». En revanche, ce que notre postmodernité a sans doute produit d’original, c’est l’idée que la connaissance n’aurait pas de valeur en elle-même, voire que la valeur du savoir pourrait être négative. Ainsi, sous prétexte que l’entreprise scientifique a parfois mis cap au pire, certains nous expliquent que nous devrions la freiner ou l’abandonner, c’est-à-dire organiser un salvateur repli cognitif. Comme s’il suffisait d’en savoir moins pour mieux se comporter ! Comme si les erreurs commises au nom de la science suffisaient à rendre l’ignorance valeureuse !

 

 

3ième Question :

 

Toujours dans ce livre, à propos de la bataille de l’intellect, vous écrivez « qui oserait nier que « le parler gros » l’emporte désormais sur le « parler fin » ? Qui pourrait contester que chaque jour un peu plus, les discours subtils, prudents, ceux qui font des plis, se trouvent marginalisés. » Lorsque le Professeur Dominique Maraninchi, président de l’INCA dans le Monde résume une méta-analyse, par ailleurs contestée par une partie de la communauté scientifique, d’un lapidaire « Le vin est un alcool, donc cancérigène », ne participe-t-il pas, au nom de la Science, à ce parler gros ? Cette prééminence de la communication, de l’actualité spectacle, ce culte de l’instant, cette polyphonie de l’insignifiance que vous dénoncez n’est-elle pas  le seul moyen, dans ce cas d’espèce, de masquer « l’impuissance » des tenants de la « médicalisation »  de la vie en société face au premier risque majeur de celle-ci : la mort ?

 

 

EK : J’ai l’impression que vous me posez deux questions en une. Il y a d’une part la question du « parler gros », d’autre part celle de la mort. Je ne suis pas sûr qu’elles soient connectées l’une à l’autre.

 

Commençons par la première. Qui pourrait contester que chaque jour un peu plus, les discours subtils, prudents, ceux qui font des plis, se trouvent exclus des grands médias ? Qu’on assiste à une offensive larvée contre tout ce qui demande du temps, une élaboration, des suites de raisonnements ? La conviction intime ou le goût spontané semble compter davantage qu’une argumentation solide ou une critique rigoureuse. Dans un tel système, qui condamne aux choix binaires – oui ou non, pour ou contre –, le discernement est mis au rebut et nos phrases n’ont pas d’autre choix que de se raccourcir. Et c’est parti pour les slogans efficaces !

 

 

Le syllogisme que vous citez me semble illustrer le fait qu’en tant qu’idéalité, la science continue de constituer le fondement officiel de notre société, censé remplacer l’ancien socle religieux. Je veux dire par là que dans toutes les sphères de notre vie quotidienne, nous sommes soumis comme jamais à une multitude d’évaluations qui ne sont pas prononcées par des prédicateurs religieux ou des idéologues illuminés : elles se présentent désormais comme de simples jugements d’experts, c’est-à-dire censés être prononcés au nom de savoirs et de compétences de type scientifique, et donc, à ce titre, impartiaux et objectifs. Par exemple, sur les paquets de cigarettes, il est écrit que « fumer tue » et non pas que fumer déplaît à Dieu ou compromet le salut de l’âme. Ce dernier, objet même du discours théologique, s’est donc bien effacé au profit de la santé du corps qui, elle, est l’objet de préoccupations scientifiques. En ce sens, et comme Auguste Comte l’avait prophétisé, nous considérons qu’une société ne devient vraiment moderne que lorsque le prêtre et l’idéologue y cèdent la place à l’expert, c’est-à-dire lorsque le savoir scientifique et ses développements technologiques et industriels sont tenus pour le seul fondement acceptable de son organisation et de ses décisions.

 

 

J’en viens à votre question à propos de la mort. Inutile de rappeler qu’à long terme, la mort gagne à tout coup. Mais ce qui est nouveau, c’est que l’angoisse qu’elle suscite se décline désormais en une multitude de peurs nouvelles. Elle se redistribue, s’éparpille, s’infiltre sournoisement dans tous les actes de la vie quotidienne : manger, respirer, voyager, consommer, tout nous donne la frousse. Cela s’explique pour partie : dans les pays industrialisés, l’accroissement exceptionnel de l’espérance de vie et l’accès du plus grand nombre à un certain confort matériel font que, pour la première fois dans l’histoire, chacun peut considérer son existence comme une sorte de capital acquis, d’une durée à peu près assurée ; du coup, perdre la vie ou la santé, c’est perdre beaucoup, en tout cas beaucoup plus qu’autrefois. D’autant que, dans le même temps, l’espérance religieuse en l’au-delà s’est estompée (il n’y aura ni deuxième chance ni lot de consolation), ce qui rend la vie, la vie qui est là, présente, encore plus précieuse à nos yeux.

 

Partager cet article
Repost0
19 mai 2009 2 19 /05 /mai /2009 00:04


Pensez-donc, 5 semaines passées à arpenter les hauts lieux, et les plus modestes aussi, du vignoble bordelais, rien que des châteaux, des noms prestigieux, des vins qui font rêver, notre Jacques Dupont Merveilleux du Vignoble, en vrai géographe du vin n’a pas ménagé sa peine : 750 vins annotés, commentés, notés, mais je ne sais combien il en a humé, goûté et recraché avant d’en arriver là ? Bravo l’artiste ! Prendre le temps donc, même si notre beau « nez du vin » a rendu visite à des nurseries où des bébés vins sont un peu comme les yearlings des ventes de Deauville, les beaux pedigrees ne font pas forcément des champions de demain, le temps de l’élevage fera son œuvre et il faut se garder des jugements définitifs.

Comme je suis plutôt un gouteur de mots qu’un gouteur de vins je me suis donc plongé dans une lecture attentive, attentionnée même, du guide de Jacques Dupont « Bordeaux le millésime 2008 ». Qu’en dire me suis-je dit chemin faisant ? Commenter les commentaires ? Ridicule ! Dresser un florilège des propos, forts intéressants, des gens du vin de châteaux rapporté par Jacques ? Risqué ! Que faire alors ? Lire avec mon compagnon habituel : un crayon de papier taillé pointu. Et comme souvent, ma main, mue par je ne sais quelle pulsion, s’est mise en mouvement sans que je sache très bien où elle voulait me conduire. Avec mon crayon je dessinais des bulles autour de mots et d’expressions. Comme j’adore les bulles et que je suis un bulleur, rien d’étonnant mais, très vite, passant de l’état gazeux à l’état solide je ne pouvais que constater une forme de scansion de mes notations « bullesques » : tendue au féminin pour la bouche et tendu au masculin pour le vin.

 

132 bouches tendues avec des nuances :

 

-         Bouche tendue = 108

-         Bien tendue = 8

-         Un peu tendue  = 5

-         Assez tendue = 1

-         Très tendue = 1

À ces bouches tendues il faut rajouter :

-         Finale tendue = 5

-         Finale assez tendue = 2

-         Finale un peu plus tendue = 2

 

Et 68  vins tendus avec des nuances :

-         Tendu = 57

-         Un peu tendu = 2

-         Assez tendu = 1

-         Très tendu = 1

-         Structure tendue = 1

-         Tendu en final = 1

-         Un peu tendu en finale = 1

-         Un peu de tension en finale = 3

-         Tension = 1  

 

Tension : le mot est lâché !

 

Je sais qu’après un tel exercice ma réputation de barjot va être confortée mais, que voulez-vous, c’est ainsi, je ne me changerai jamais.

 

Qu’est-ce donc une bouche tendue ? Laissons de côté l’interprétation des canaillous qui l’assimilerait à « Lèvres en Feu » ou « Hot Lips », surnom donné à l’infirmière en chef Margaret O'Houlihan du film-culte d’Altman MASH par les 2 monstres sacrés Donald Sutherland et Eliott Gould, ou à la bouche Donald Duck d’Emmanuelle Béart ou d’Arielle Dombasle. Pour ma part je penche pour une tension intérieure : « appliquer son esprit, son attention, avec intensité vers… » c’est-à-dire avoir un but, une fin et s’en rapprocher de manière délibérée comme tendre à la perfection, vers la perfection… Ces bouches tendues de Jacques Merveilleux du Vignoble – bordelais pour l’occasion – sont donc pour moi des bouches réceptives donc apte aux perceptions. Mais, comme je ne pratique qu’en division départementale de la dégustation, en vétéran, ma vision de la bouche tendue n’est peut-être pas celle en vigueur dans la Champion’s League des dégustateurs où, tendue, s’assimilerait à un phénomène physique : à la manière d’un tir tendu ou de compétiteurs remontés comme des pendules par les consignes du coach qui leur a dit « qu’ils n’avaient pas droit à l’erreur ». J’adore cette formule idiote.

 

La notion de vin tendu me semble, elle, ne souffrir d’aucune ambigüité, nous sommes ici dans le domaine du psychique où le vin tendu doit s’efforcer de se détendre, de se relâcher, d’être plus zen. Sans vouloir jouer les Freud de pacotille j’ose écrire que ce sont des vins en mal de divan qui doivent, pour s’exprimer pleinement, se départir de leurs pulsions, de leurs phantasmes, de leurs tensions. J’adorerais coacher des vins tendus. J’irais, costume anglais, grolles milanaises, Cayenne noir, lunettes cerclées, Sony ultra-portable sous le bras, l’air sur de moi, de chais en chais, me pencher sur ces stressés pour les dénouer. Je les écouterais pour percer les plis et les méandres de leur âmes puis je leur projetterais « Vicky Cristina Barcelona » le dernier film de Woody Allen pour leur donner envie de se retrouver, en tête à tête, aux bords des lèvres, de Scarlett Johansonn. Les désinhiber quoi ! Après les « œnologues stars » j’imposerais dans les châteaux de Bordeaux les coaches star de vin tendu… Pour les propriétaires stressés par le revirement des cours, là je me déclare incompétent. 

Partager cet article
Repost0
18 mai 2009 1 18 /05 /mai /2009 00:02

Oui, messieurs les défenseurs autoproclamés de notre santé, puisque vous nous accusez, par anticipation, d’être les affreux « débaucheurs » de notre belle jeunesse, moi je vous accuse, en retenant ma plume, d’être des « tueurs de territoires » lorsque vous exigez que la loi française dresse, tout autour du réduit gaulois, un réseau de barbelés pour couper le seul chemin vicinal qui relie Embres&Castelmaure à New-York : l’Internet !


               ancienne église de Castelmaure

 

Ne souriez pas messieurs, ne m’accusez pas d’emphase sinon je vous demande de justifier vos emballements : n’est-ce pas vous qui proclamez une mobilisation contre un risque majeur ? Non contents de terroriser l’opinion publique avec vos manipulations de la vérité scientifique vous voilà maintenant en train d’agiter, comme un vulgaire H5N1, une nouvelle espèce de risque majeur d’une étrange nature puisqu’il est à la fois sanitaire et social. Vous n’êtes pas à un abus de langage prêt. Il est vrai que le silence assourdissant, sur l’amiante ou lors de la canicule, de vos grands protecteurs de la DGS, qui vous propulsent en première ligne, faute de pouvoir contrer en pleine lumière leur Ministre, fait de vous des gens à qui nous avons très envie de placer toute notre confiance.


Oui, ma première réaction à la lecture du « Mobilisons-nous face à une risque sanitaire et social majeur » des prohibitionnistes masqués emmenés comme à l’ordinaire par l’ANPAA a été : « Mais de quoi diable vivrons-nous demain si la loi française interdit l’accès à l’Internet à l’un de nos secteurs stratégiques : le vin ? » En effet, par-delà la pure notion de publicité sur la Toile, qui rallie facilement des majorités hétéroclites contre elle, ce qui est en jeu dans cette affaire c’est la liberté de circulation sur l’Internet. La Toile n’est pas une télévision-bis, elle maille toutes les voies de communication possibles sur  lesquelles la circulation est à double sens. Alors traiter le vide juridique, en ce qui concerne la publicité pour les boissons alcoolisées sur l’Internet, par un simple principe d’interdiction relève soit de la mauvaise foi, soit de la politique de l’autruche.


La culture de la ligne Maginot reste vivace en notre vieux pays. Dresser une digue réputée infranchissable, cette fois-ci elle ceinturerait notre espace juridique national, pour défendre notre belle jeunesse constitue pour ceux qui on fait un fonds de commerce de notre santé, la panacée. Illusion absolue : seuls les vignerons, les domaines, les PME du vin seront touchés par ce verrouillage, alors que les grandes sociétés auront, elles, de part leur implantation internationale, tous les moyens juridiques, financiers, humains pour contourner l’obstacle. Que la caste médicale et ses supplétifs associatifs s’en battent l’œil rien d’étonnant à cela vu leur degré d’appréhension de ces questions mercantiles, sauf bien sûr lorsqu’il s’agit des leurs. En revanche, pour tous ceux qui, sur les estrades électoraux, se proclament indéfectibles défenseurs des territoires et des paysages, des services publics qui vont avec, des femmes et des hommes de la France besogneuse, n’est-on pas en droit de leur demander de quitter des positions de pures postures, y compris lorsqu’ils sont député du 13ième arrondissement ou représentant urbain d’une belle région viticole frontalière ?


Ce débat, mal posé à dessein par ceux qui s’autoproclament défenseurs de notre santé, et transformé par eux en une bataille frontale, est représentatif de l’incapacité française de générer des politiques qui s’attaquent aux racines des maux sociaux dont nous souffrons. Il est beaucoup plus simple, plus gratifiant pour les egos de battre les estrades, d’en appeler à l’opinion publique, d’agiter des peurs, de sortir quelques vieilles gloires médicales à la retraite et un ex-Ministre en voie de recyclage, de s’en tenir au « parler gros » plutôt qu’au « parler fin ». L’émotion d’abord, en effet l’appel à la raison risquerait de mettre tout ce beau monde face au peu d’effets concrets de leur gesticulation médiatique sur le fléau qu’est l’alcoolisme. Alors prendre à témoin l’opinion pour stigmatiser le pouvoir politique qui cèderait en rase campagne à un fantomatique lobby du vin – qui d’ailleurs n’existe pas dans la réalité des sommes consacrées à cette activité, comme à la publicité d’ailleurs – c’est de la désinformation. Le compromis élaboré est un bon texte, vouloir le tailler en pièces relèverait d’une pure bataille idéologique.

 

La défense du Bien Public, sauf à proclamer le vin hors-la-loi, implique d’élaborer une règle commune : la loi, qui puisse permettre à un produit : le vin, qui n’est pas en lui-même nuisible à la santé de nos concitoyens, de pouvoir utiliser pleinement l’outil de travail, de communication, qu’est l’Internet. Les bonnes âmes hypocrites vont me rétorquer que l’interdiction de la publicité sur la Toile n’entravera en rien l’activité de la grande majorité des gens du vin en France. Faux ! L’insécurité juridique provoquée par un principe d’interdiction de la publicité provoquera immanquablement, au nom d’un principe de précaution juridique, un verrouillage de la Toile par les « maîtres du Net ». C’est, à ne pas douter, le rêve que caressent ceux qui proclament la mobilisation générale. La politique de harcèlement ciblée de l’ANPAA pour générer des jurisprudences attentatoires à la liberté de la presse est là pour qu’on n’accorde aucun crédit à leurs bonnes paroles.


En tant que citoyen, père, grand-père, ancien responsable public ayant eu face à lui les ayatollahs et les extrémistes des deux bords, « messieurs les tueurs de territoires » autant que vous, même souvent bien plus que vous, je suis soucieux du présent et de l’avenir de nos enfants, de nos petits enfants, de nos adolescents ou de nos jeunes adultes, mais, ne vous en déplaise, ce n’est pas en tordant la réalité, en la fardant ou en la caricaturant que vous rendrez nos sociétés plus vivables. Votre manichéisme de lobby blanc est réducteur, simplificateur, donc manipulateur et en définitive totalitaire. Vous nous préparez, pièce par pièce, avec la stratégie du Go préconisée par le Professeur Got (pour être édifié lire ma chronique du 31 mars 2008 http://www.berthomeau.com/article-18021256.html et celle du 9 juillet 2008 3 Questions à Claude Got http://www.berthomeau.com/article-21056879.html ) une société médicalisée encore plus froide, plus anxiogène, plus mortifère. Notre bien vivre vous agresse. Notre façon de vivre vous chagrine. Nous ne nous laisserons pas faire. Nous ne nous laisserons pas impressionner par votre « terrorisme intellectuel ». Nous ferons bien plus que nous défendre. Nous gagnerons la bataille du bien vivre et, bien sûr, nous passerons outre à vos tentatives de fermer le seul chemin vicinal qui mène d’Embres&Castelmaure à Nouillorc…
 

En face ils se mobilisent.
Vous que faites-vous ?
Si vous souhaitez vous associer à notre pacifique bataille, ne pas rester les bras croisés face à l'activisme des prohibitionnistes : adhérez à l’Amicale des Bons Vivants c’est le premier geste qui sauve !

 

Simple et efficace il est le seul en mesure de nous préserver d’une société aseptisée, normée, encadrée, peureuse, anxieuse, inhospitalière car le bienvivre en est l’antidote radical.

Le bien-vivre n’est ni un luxe réservé à une élite, ni le privilège d’une société opulente, mais un élément essentiel de notre mode de vie à la française [...] la suite au N°49 Wine News (en haut à droite du blog)

RENSEIGNEMENTS
auprès de Jacques Berthomeau
www.berthomeau.com et jberthomeau@hotmail.com

Secrétaire Perpétuel de l’ABV 06 80 17 78 25

BULLETIN D'ADHESIONà L'ABV

J’adhère à l’Amicale des Bons Vivants :

-        Nom, prénom :

-        Adresse e-mail :

-        Raison sociale, adresse et téléphone

Partager cet article
Repost0
17 mai 2009 7 17 /05 /mai /2009 00:08

Depuis notre arrivée en Corse j’avais perdu tout sens du calendrier. Je vivais hors du temps comme un moine gavé d’attentions par mes deux compagnons. Raphaël lisait et assurait l’intendance. Jasmine passait ses journées à la plage et ses nuits dans nos lits au rythme de ses envies. Moi, immergé dans ma bulle, je ne pipais mot. Ils respectaient mon silence et mes horaires erratiques. Parfois, Jasmine descendait à Ajaccio pour, disait-elle, garder le contact avec la civilisation. En fait elle allait s’approvisionner en substances diverses et variées. Nous avions déconnecté nos téléphones portables et, comme nous n’avions pas la télévision, que notre radio restait muette, que nous n’achetions pas la presse, la vie extérieure ne nous effleurait même pas. La seule sortie que je m’autorisais c’était la pêche en mer. En fait je ne pêchais pas car j’ai toujours eu horreur de ce qui s’apparente pour moi à une prédation inutile. Je mange de la viande et du poisson morts. Le préposé à l’abattage comme le pêcheur me servent d’écran commode. Ils me donnent bonne conscience je n’ai pas à me salir les mains. Dès notre arrivée Raphaël avait loué à notre propriétaire une barque munie d’un petit moteur. Je l’accompagnais et pendant qu’il péchait je nageotais en m’imaginant qu’un jour j’aurais le courage de partir droit vers le large pour ne jamais revenir.

Ce matin-là, éveillé par la prime lumière, un peu furieux contre moi-même, je m’étais péniblement extirpé de la douce chaleur du corps de Jasmine. La veille au soir nous avions braisé des langoustes et descendus beaucoup de flacons d’Antoine Aréna. Raphaël avait tout remis en ordre avant de s’endormir tout habillé sur le canapé. Le café noir bouillant ne calmait pas ma boule de mécontentement. Pour une foid j’allumai la radio et consultai ma montre. Les infos c’était pour dans un quart d’heure. Au dehors le jour donnait à la mer des airs de lac tranquille. Face au golfe, je m’entendais dire à haute voix que tout ce que j’écrivais n’intéresserait plus personne. Ce temps était englouti, oublié, pire, sous les effets du nouveau locataire de l’Elysée et de sa plume favorite, il était en voie de réécriture. Pour eux nous n’étions que des enfants gâtés, des profiteurs, des corrupteurs même. Comme pouvait-on travestir ainsi l’Histoire. C’était comme si on tuait à nouveau ce malheureux Pierre Overney. Moi qui m’étais écorché les mains sur les tôles de la chaîne de montage de Citroën je savais mieux que quiconque quel avait aussi le désespoir d’une partie de ma génération. J’avais côtoyé aussi la résignation silencieuse de ceux que beaucoup de Français continuaient de désigner sous des dénominations qui plairaient beaucoup aux sauvageons du neuf-trois : crouilles, melons, bicots… Nous n’étions pas tous des Glucksmann ou des July… Soudain pris d’une énorme colère, je me précipitais vers mon ordinateur et, comme mu par une irrépressible nécessité, j’imprimais les 42 pages de ce chapitre.

D’une seule traite je relus mon manuscrit au cabinet. Depuis ma petite enfance, lire au cabinet, constitue pour moi un acte d’hygiène mentale absolu. Ce lieu clos – enfant les cabinets étaient au fond du jardin et le trône était en bois, ce qui donnait à l’exercice un caractère plus monastique. De plus, comme le papier-cul était du papier journal, j’adorais relire une tranche d’actualité avant de quitter le lieu. La nuit j’y lisais à l’aide d’une lampe électrique – ne permet aucune échappatoire car on s’y sent démuni, nu. Ma fureur s’éteignit doucement mais, sans rancœur, j’avais de nouveau envie d’en découdre, de claquer la gueule à tous ces parvenus suffisants, pleins de morgue, qui pensent que le monde commence avec eux et que l’ingénierie financière est la quintessence de l’intelligence. Tout cela n’était que du vent, un vent puant qui allait, lorsqu’il se retournerait, empesterait les cages dorées des nouveaux rois du monde. Il suffisait d’attendre. Pour l’heure j’étais glacé. Raphaël s’affairait dans la cuisine. Je le rejoignais. L’odeur du pain grillé me donnait envie de l’embrasser. Ce que je fis avant d’aller m’asseoir en bout de table face au bol de café qu’il venait de me servir. « Tu vois Raphaël, ce que le commun des mortels ne peut pas comprendre, tellement les héritiers du gaullisme ont placé De Gaulle sur un piédestal, l’on statufié, pour mieux le trahir, dilapider son héritage et surtout effacer sa fameuse idée de la France, c’est que ces années ont été à la confluence d’une grande fracture de notre Histoire : la décolonisation et plus particulièrement de la fin de ce que l’on qualifiait alors de conflit algérien. L’Algérie avec ses 3 départements français, ses fellaghas, ses colons, ses petits blancs, son GPRA basé chez ce Nasser à qui nous avions mis une déculottée à Suez avant de nous retirer la queue basse sous la pression des américains et des russes, ses porteurs de valises pour le FLN, ses généraux félons, ses Massu et Bigeard avec la gégène et les corvées de bois de la bataille d’Alger, ses petits gars du contingent, son Guy Mollet et les tomates, son Mitterand Garde des Sceaux couvrant la torture… oui Raphaël cette Algérie elle avait fait imploser la Gauche comme la Droite et tous les coups entre factions rivales étaient possibles au temps du président Pompe… »

Partager cet article
Repost0
16 mai 2009 6 16 /05 /mai /2009 00:00

« … et, je sens que le moment est venu d’attirer le tourisme dans notre région en utilisant nos ressources naturelles qui sont : notre absence totale d’organisation, notre réelle inefficacité et notre profonde apathie. »


 

Amédée Costes, le maire de « Losse-en-Gelaisse », charmante bourgade sise dans un coin reculé de la France profonde, tout au bout d’une route départementale pleine de nids de poules, est aussi le président de la cave coopérative des « blancs » qui ne fait que des rouges. Au temps de sa splendeur, il fut surnommé le roi de l’Aramon, et les mauvaises langues disent qu’il avait une maîtresse à la sous-préfecture, même que c’était la femme du notaire. Au Conseil Municipal, son principal opposant est Ulysse Vergnes – sur l’image c’est celui qui est en bout de table appuyé sur ses bras posés sur le dossier de sa chaise et qui tient sa pipe à la main – président de la cave des « rouges » qui vient de fusionner avec la cave de « Saint-Gapour » la commune d’à côté rien que pour emmerder Amédée Costes. D’autres mauvaises langues disent qu’il passe plus de temps à la chasse que dans ses vignes et que dans sa jeunesse c’était le roi de la mèche lente. Au Conseil ils sont tous coopérateurs, même que certains sont dans les deux pour ne pas se mouiller, sauf Achille Gauche – au premier plan qui se sert du café – qui est en cave particulière. Les dernières mauvaises langues de la commune disent qu’il a fait ça rien que pour faire chier Amédée Costes et Ulysse Vergnes. Sauf qu’Eugénie Poulain, l’ancienne bonne du curé, dit, à qui veut bien l’écouter, que c’est parce qu’il faisait porter des cornes au maire et à son principal opposant qu’il s’est mis à faire son vin.  

Partager cet article
Repost0
15 mai 2009 5 15 /05 /mai /2009 00:06
Incroyable : la nouvelle est tombée sur mes télescripteurs qui, face à l’énormité de celle-ci, d’abord en sont restés cois, abasourdis, et puis, comme pris par le tournis, ils se sont lancés dans une gigue de cliquetis. Chaude comme la braise la new, à prendre avec des pincettes, renversante, une forme à l’état pur du génie du Mammouth de la GD, un beau cas d’école de la réactivité : le fameux quart d’heure d’avance cher aux « Carrefouriens » des origines, une pépite quoi !

Je prends mon élan : comme chacun sait Carrefour est en perte de vitesse, il patine, il régresse donc. Alors, afin de combler son retard Carrefour va adapter ses hypermarchés au niveau de vie de la clientèle locale. Fort bien : c’est le B.A.-BA du métier d’épicier. Mais comme nous sommes, nous les gens d’en bas, un peu lourds d’esprit, les beaux esprits de Levallois-Perret, tapent sur notre petit clou, pour nous le river bien sûr, avec leur gros marteau. En effet, la reconquête va prendre son point d’appui sur l'hypermarché de la porte d'Auteuil, dans le XVIe arrondissement de Paris. Après quatre mois de travaux, ce magasin doit faire office de « laboratoire » pour le groupe. . Objectif : regagner les clients perdus en proposant une offre "sur-mesure", dixit Alain Souillard, directeur exécutif des hypermarchés Carrefour France (j’adore l’empilement des grandes volières : un directeur exécutif comme son nom l’indique c’est quelqu’un qui exécute les directives d’en haut, d’où l’extrême réactivité de ce type d’organisation).


Là, comme j’ai mauvais esprit, je me suis dit : s’ils ont choisi l’hyper du XVIe c’est qu’il leur suffira d’enjamber le périf pour aller au  « laboratoire ». Que nenni, nos Bac+beaucoup ce sont des gars qui réfléchissent, y prennent leur temps bien sûr mais y z’en ont tant dans le citron, y z’ont tout compris. Constatez par vous-mêmes, je cite le Monde – journal de référence –  « les consommateurs de la porte d'Auteuil ont un pouvoir d'achat plus élevé que la moyenne des Français. Carrefour leur répond en proposant une offre adaptée à leur porte-monnaie avec une gamme de produits classiques mais aussi, et surtout, haut de gamme : on y trouve ainsi de l'épicerie fine, un rayon de produits de la marque Fauchon, une cave à vin raffinée avec des bouteilles de 2 à 1 200 euros, un large assortiment de produits bio et un rayon de fruits et légumes que le client peut faire évoluer d'une semaine à l'autre en passant commande auprès de vendeurs dédiés. »


C’est beau hein ! J’en reste baba. C’est quand même bien d’avoir fait des Grandes Écoles, ça permet de raisonner juste, d’aller, face à un big problème, droit sur la solution. Bon vous me direz qu’il n’est jamais venu à l’esprit de Fauchon de faire du hard-discount Place de la Madeleine ou à la supérette de Montfermeil, qui a encore son enseigne Gévéor, d’ouvrir un rayon caviar Pétrossian… encore que, y’a sans doute de la chalandise parmi les gars qui s’baladent dans les grosses BM noires… mais je suis qu’y préfèrent emmener leurs meufs faire leurs courses chez Hédiard ou chez Fauchon place de la Madeleine. Je sais, j’ironise facile alors que ce n’est pas facile d’être un « grand » épicier de détail et avoir le sens du détail. Centraliser, rationnaliser, normaliser ne rime pas forcément avec adaptabilité à la clientèle locale. Bien évidemment, incompétent comme je suis, je ne vais pas donner de conseils aux grands esprits du Mammouth endormi. Non, sitôt mon rendez-vous de 11 heures terminé je prends ma petite auto et Cap sur la Porte d’Auteuil pour humer l’atmosphère du « labo ».

Auteuil, pas le champ de courses, c’est tout en longueur et le vin c’est tout au bout. En m’y rendant, l’air dégagé, sans caddie – suspect mais j’ai besoin de mes deux mains pour noter sur mon petit cahier – je jette mes yeux de droite à gauche : la signalétique est visible et claire. J’aurais du emporter ma doudoune, on se les gèle grave. Bon ça ressemble toujours à un hyper mais l’aspect massif est atténué. J’arrive à la cave à vins :


1° bon point le mur de vins est cassé (voir plan)

2° la signalétique est claire, lisible, fait un peu toc et triste ;

3° la classification par couleurs / régions/ vin de pays / vin de table / mousseux / vins étrangers ne brille pas par son originalité, mais tant que l’on maintiendra la césure entre catégories juridiques il est sans doute difficile de mieux faire ;

4° le corner Vins d’exception en cave fermée, grands crus de Bordeaux et de Bourgogne manque un peu de classe, c’est fonctionnel et facile d’accès ;

5° les 6 têtes de gondoles petit format et surtout les 6 « grand format » donnant sur la grande allée permettent de vraies mises en avant ;

6° une charmante jeune femme présente au niveau du corner grands vins fait office de « conseil », je n’ai pas eu le temps de la « tester » trop occupé que j’étais à prendre mes notes pour vous informer ;

7° sur les rayonnages, surtout pour Bordeaux et Bourgogne des efforts de mises en avant sont faites mais d’une manière générale c’est encore un peu fouillis plus particulièrement sur le « mur » par couleurs ;

8° le rayon mousseux est maigrichon ;

9° le rayon étranger est nul ;

10° le rayon vin de pays est minable ;

11° manque, dans l’optique produits ad hoc à la clientèle NAP, dans le même esprit que le corner Grands Crus, un corner vins type Lavinia ou Lafayette Gourmet ou Grande Epicerie du Bon Marché ;

12° l’exil du rayon vin Bio – fort maigrichon par ailleurs – dans la zone produits bios, si elle peut paraître logique, ne me semble pas une bonne accroche du consommateur vin bio ou « nature » ;

13° en première conclusion – j’y retournerai un de ces quatre – le « cluster » vins d’Auteuil manque de vie, d’animation, de chaleur, il est rationo-rationnel, grisouillou sans grand génie. Pour faire le professeur : la moyenne mais peut mieux faire…


14 H 30, dans cette petite Sibérie – pas celle d’Hervé Bizeul – pour tout vous avouer j’avais la dalle et le manque de calories me poussait à abréger mon entreprise d’espionnage industriel. Avec mes 4 bouteilles sous le bras, des rosés pour une dégustation le 20 avec ma jeune bande, je tentais de m’agréger aux chenilles de caddies bourrés en choisissant la plus courte. Caramba c’était celle réservée aux handicapés. Machine arrière toute et je tombe – façon de parler – sur une hôtesse qui m’indique que je suis le candidat idéal pour les caisses automatiques. Obéissant je me dirige vers l’enclos vitré. Une autre hôtesse m’indique la marche à suivre. C’est comme les automates de la SNCF ou d’AF, il faut tapoter sur un écran digital puis passer ses produits au scanner. Payer bien sûr. Voilà c’est fait. Toute honte bue d’avoir contribué à la destruction d’emplois je regagne ma petite auto et je rentre à la maison vous pondre cette chronique et ce beau plan du rayon.


Certains vont encore dire que j’ai du temps à perdre – j’ai posé la question de savoir si on pouvait perdre le temps qui passe au professeur Etienne Klein, la réponse est pour bientôt –mais si ce n’est pas moi qui me décarcasse à l’heure du déjeuner, qui fera le boulot pour « pousser au cul » nos épiciers postmodernes pour qu’ils prennent en compte nos désidératas de consommateurs ?


* Deux heures moins le quart avant Jésus-Christ est un film français sorti en 1982, réalisé par Jean Yanne. C’est une parodie de péplum, peuplé d'anachronismes, où un "charagiste" Ben-Hur Marcel interprété par Coluche se retrouve malgré-lui représentant syndical face à l'armée romaine.

Partager cet article
Repost0
14 mai 2009 4 14 /05 /mai /2009 00:05

Ce lundi en début d’après-midi que de vent, au flanc du Palais de l’Elysée il fait un temps digne de la Recouvrance, un temps à lire Paris-Brest de Tanguy Viel et pourtant, sitôt poussé le tambour du Bristol, je change de monde. Tout y est feutré, chaud, cossu, un peu désuet, hors du temps. Face aux hommes aux clés d’or en livrée noire je croise Olivier Poussier en coup de vent. Nous nous rappellerons. On m’informe que ces dames ont pris du retard, alors je me réfugie sur un canapé au bar pour lire « La sculpture du vivant » de Jean-Claude Ameisen. Avec mon café je commande un fraisier. Mes papilles frémissent. Certains doivent se dire mais que va-t-il faire ce bobo dans ce palace ? Travailler chers lecteurs ! Oui ce lundi je vais à la rencontre des femmes du vin du Wine Women Awards. À la table d’à côté une dame très étasunienne se régale d’un faux-filet frites accompagné d’un verre de vin rouge. La pauvre si elle savait la somme de risques qu’elle prend ? Par bonheur les « horreurs » de nos Diafoirus modernes ne troublent pas son plaisir. Le fraisier est grand. On m’avertit que les réjouissances commencent alors je hèle le garçon qui m’indique que c’est pour la maison. Comme vous vous en doutez, au Bristol, accueillir le Secrétaire-Perpétuel de l’Amicale du Bien Vivre est un « évènement ». Que l’ami Michel Smith se rassure je ne portais pas mon emblématique chapeau aux armes « Dauré » et j’avais revêtu mon célèbre costume Kennedy bleu marine.


À peine étais-je entré dans l’arène que ces dames de l’Armagnac : Château de Castex d'Armagnac g.desaintpastou@tel2.fr, Château Garreau
www.chateau-garreau.fr et la Maison Castarède www.armagnac-castarède.fr me prirent dans leurs rets pour que je m’attelle à la dégustation. De bien belles Eaux-de-vie, aux aromes délicats qui vous donnent envie de vous caler dans un fauteuil profond, d’allumer un cigare et de vous prendre pour un lord Anglais. J’ai tout particulièrement apprécié le millésime 1975 de Château Castex d'Armagnac: un grand, un très grand Armagnac d’une finesse et d’un soyeux exceptionnels. Mais à trop chanter les louanges de l’Armagnac, qui par ailleurs n’en n’a nul besoin pour prouver son excellence, ne serais-je pas en train d’être infidèle à mes anciens mandants du Calvados ? Alors je parle – je bavasse tout le temps, je suis saoulant – de mes missions à Cognac d’abord, dans le Gers ensuite et, de fil en aiguille, ces dames fines mouches mettent en avant leur dernière née : la  Blanche d’Armagnac que l’INAO, dans sa grande mansuétude, a bien voulu reconnaître AOC voici 2 années. Comme son nom l’indique : la Blanche est une eau-de-vie blanche issue de la distillation de vins de la région d’Armagnac. Elle n’est pas vieillie en fûts de chêne. Me voilà donc sauvé. Je déguste : l’une, celle de Castarède qui est issue de Folle Blanche, l’autre, celle de château Garreau de Baco.


J'exultais ! Rassurez-vous je suis resté sobre. La Blanche est faite, en dépit de ses belles origines, pour s’allier avec des jus plus roturiers.  Mon contentement jubilatoire tenait à l’évocation du cépage Baco. Son nom sonne comme ma jeunesse studieuse à l’École d’Agriculture de la Mothe-Achard où le frère Bécot savait vinifier le Baco de ses vignes – il était bien le seul – toutes complantées d’hybrides Le baco blanc est une obtention de François Baco (1865-1947). Son origine génétique est vérifiée : c'est un croisement des cépages Folle Blanche et Noah réalisé en 1898. Ce cépage est le seul hybride producteur direct faisant partie de l'encépagement d'une AOC, l'Armagnac. En France, il couvrirait 2.103 hectares (2004).


Qu
elques mots sur la Folle Blanche extraits du Volume IV « Les Plantes à Boissons » du beau livre de Désiré Dubois Les Plantes Alimentaires chez tous les peuples et à travers les âges édition de 1937. « Cépage cultivé surtout dans les Charentes, dont il est vraisemblablement originaire. Les documents anciens qui le concernent montrent qu’il a été toujours considéré comme étant de première valeur pour la production de l’eau-de-vie de Cognac (ou Fine Champagne). Les feuilles sont moyennes, très denses, à grains moyens, un peu ellipsoïdes, verdâtres, se dorant un peu au soleil, à chair acidulée. La Folle Blanche formait la base essentielle des vignobles dans les Charentes, où elle donne le Cognac ; elle y occupait parfois les neuf-dixièmes de l’encépagement, et y dépassait généralement la moitié (1). Dans le Gers et les Landes, on en tire l’Armagnac, et il en est de même dans la Gironde (région dite d’Entre-deux-Mers). On la cultive aussi dans la Dordogne, la Vendée, la Loire-Inférieure, la Vienne et la Haute-Vienne, sur les bords de la Garonne ; mais le terrain et le climat ont une grande influence sur la qualité de son eau-de-vie, et l’on sait combien le Cognac se distingue de l’Armagnac par son parfum »

(1)    La Folle Blanche tend à disparaître des Charentes ; on lui substitue le Saint-Émilion (l’Ugni blanc) note de M. Prosper Gervais.

L’évocation de ma Vendée natale me permet, bien évidemment, de faire la transition avec le Noah. Ah, le Noah, que d’histoires a-t-on raconté sur toi ! Cépage prohibé depuis 1935 comme cinq autres du même groupe : le Clinton, l'Herbemont, l'Isabelle, le Jacquez et l'Othello. C'est un cépage hybride producteur direct de Vitis riparia et Vitis labrusca. Interdit avec arrachage obligatoire primé par l’IVCC dans les années 50 car, disait-on, le taux de méthanol contenu dans le vin de Noah était beaucoup plus élevé que dans celui des Vitis vinifera et qu’il rendait fou et aveugle. Certains contestaient cette version en soulignant que c’était le contexte de surproduction qui a poussé les pouvoirs publics à  rendre obligatoire l’arrachage de ce cépage, très productif et très « écologique » puisqu’il ne nécessitait pas de traitements phytosanitaires, car il était le principal vecteur de l’autoconsommation paysanne dans des départements comme la Vendée (classé 10ième département viticole dans les années 50 avec ses bouts vignes dans tous les villages) Il fallait faire de la place pour les vins du Midi coupés avec ceux de l’Algérie vendus dans le commerce (encore un mauvais coup du négoce prédateur…)


Pour ma part, lors des battages, j’ai vu monter dans des paniers d’osier les bouteilles de Noah pour « désaltérer » ceux des gerbes comme ceux du pailler et la consommation de ce breuvage titrant 7 à 8°, d’une couleur incertaine jaune brun n’avait rien de modérée. Est-ce pour autant la « qualité » Noah qui pourvoyait l’asile de la Grimaudière en de très nombreux adeptes des cures de désintoxication à répétition, je ne sais. Autre temps qui a forgé l’état d’esprit de beaucoup de militants de l’abstinence via des mouvements tels la Croix d’Or. Temps révolu, enfoui, mais pas totalement oublié par ceux qui font du vin l’ennemi héréditaire. Bref, j’ai bien sûr goûté du Noah, comme on goûte un fruit défendu, mais, vu la qualité de la vinification vendéenne, c’était franchement imbuvable, alors le vin de Noah n’a pas été mon vin initiatique. En revanche, la confiture de raisins de Noah de mémé Marie : le raisiné était une pure merveille. Bien noire, fruitée, nous l’étendions sur nos galettes de blé noir lorsque celles-ci en arrivaient au dessert.


Et oui l’irruption du baco, dernier vestige des hybrides, ravivait sous les ors du Bristol, par la vertu d’une nouvelle appellation : la Blanche d’Armagnac, mes souvenirs de sauvageon de la Vendée profonde. Histoire revisitée par les souvenirs, la première part de mon après-midi, par la grâce de ces dames de l’Armagnac, avait un doux parfum d’enfance. C’est l’âge diront certains esprits acides, peut-être, mais c’était surtout l’absolu mérite de l’art de la conversation qui permet de nouer des fils, de raconter une histoire : celle d’un père indigne le Noah et d’une mère Folle Blanche engendrant un « résistant » le Baco qui permet de jeter des ponts entre les générations. Bon vent à la Blanche d’Armagnac et à l'Armagnac tout court!

 

Partager cet article
Repost0
13 mai 2009 3 13 /05 /mai /2009 00:00

Ne zappez pas, c’est une histoire de vin, même si Capri, pour les uns, c’est fini sur radio Nostalgie avec l’inoxydable Hervé Villard, pour d’autres, plus intellos, c’est « Le Mépris » de Jean-Luc Godard avec Brigitte Bardot, Michel Piccoli, Jack Palance et Fritz Lang dans le rôle de Fritz Lang et, pour moi, bouffeurs de mots et de cinéma, pour faire le lien, c’est la casa « Come Me » * de Curzio Malaparte, là où fut tourné le film.

 

« J’étais sur le point de m’attendrir, quand j’entendis la voix du général Cork.

-         Croyez-vous qu’il existe, en Italie, un vin plus exquis que ce délicieux vin de Capri ?

Ce soir-là, en l’honneur de Mrs. Flat, à côté de l’inévitable lait en boîte, de l’inévitable café, de l’inévitable thé et de l’inévitable jus d’ananas, le vin avait fait son apparition sur notre table. Le général Cork nourrissait pour Capri une tendresse presque amoureuse, au point d’appeler « a delicious Capri Wine » ce petit vin d’Ischia, qui tire don de l’Epomeo, le grand volcan éteint qui se dresse au cœur de l’île ».

Ce soir-là – les citations sont extraites de La Peau de Malaparte – le vin de Capri accompagne un menu américain « Après les carottes à la crème, assaisonnées de vitamines D et désinfectées dans une solution à 2% de chlore, l’horrible spam arrivait sur la table, le pâté de viande de porc, gloire de Chicago, disposé en tranches couleur pourpre sur une épaisse couche de maïs bouilli. Je reconnu que les valets étaient Napolitains, moins à leur livrée bleue, aux revers rouges de la maison du duc de Tolède, qu’au masque d’épouvante et de dégoût imprimé sur leur visage.

Je n’ai jamais vu de visages plus méprisants que ceux-là. C’était le profond, l’antique, l’obséquieux, le libre mépris de la valetaille napolitaine pour tout maître étranger et rustre. Les peuples qui ont une antique et noble tradition d’esclavage et de faim, ne respectent que les maîtres qui ont des goûts raffinés et des grandes manières. Il n’est rien de plus humiliant, pour un peuple réduit à l’esclavage, qu’un maître aux manières frustes et aux goûts grossiers. Parmi ses nombreux maîtres étrangers, le peuple napolitain n’a conservé un bon souvenir que de deux français, Robert d’Anjou et Joachim Murat : le premier savait choisir un vin et apprécier une sauce, et le second non seulement savait ce qu’est une selle anglaise, mais savait aussi tomber de cheval avec une suprême élégance. À quoi bon traverser la mer, envahir un pays, gagner une guerre, couronner son front du laurier des vainqueurs, si l’on ne sait pas se tenir à table ? Qu’étaient donc ces héros américains qui du mangeaient du maïs comme les poules ? »

 

* «  Casa « Come Me » : la maison « Comme Moi » !

Parbleu ! une fois dépassés les Faraglioni et la Monacone, soudain la côte de Matromania s’offrit à nous tout au long du sentier cimenté, aux courts escaliers de briques, courant comme un pâle serpent au flanc embaumé de la montagne. Et là, tout en bas, allongée sur l’abrupt rocher de la pointe de Massullo, solide comme une casemate, insolite comme une architecture de Chirico, avec son escalier-terrasse de trente-deux marches en forme de trapèze, montant vers le ciel, impressionnant comme un temple aztèque, et ce blanc solarium à figure d’épure dont l’audace mérita les éloges de Le Corbusier, avec des à-pics de soixante mètres au-dessus de la mer, jaillissant, libre et nue, des touffes d’euphorbes et de campanules, enfin nous apparut, solitaire et de bon augure, la casa « Come Me » : la maison « Comme moi » !

Extrait de Du côté de chez Malaparte par Raymond Guérin éditions Finitude www.finitude.fr

Partager cet article
Repost0
12 mai 2009 2 12 /05 /mai /2009 00:05

Matthieu, l’un des petits copains de ma fille, vouait une admiration pour les lippotames et les licoptères… Sa mère bossait à la Une pour les émissions enfantines ce qui valut à Anne-Cécile le plaisir de côtoyer, sur « l’île des enfants », le bouffeur de gloubiboulga : Casimir. Alors, l’embonpoint et la bouille réjouie du logo d’Hippopotamus, me fait toujours sourire et même si je ne suis pas un adepte des Hippo, l’étude de l’offre vins de cette chaîne de restaurants avec ses 113 implantations, assez bien réparties dans la France entière, avec son service continu et ses horaires d’ouverture de grande amplitude, qui attire une clientèle de la middle-classe, des jeunes, des voyageurs ou touriste à budgets serrés, des familles, me semble digne d’intérêt. Avant de vous plonger dans la carte des vins, il me semble nécessaire de donner les repères de prix des formules et des plats qui feront l’addition.

Les formules sans boisson : Hippo malin (entrée&plat ou plat&dessert)  14,90 euros Hippo duo (entrée&plat ou plat&dessert) 16,90 euros, Hippo trio (entrée-plat-dessert) 20,50 euros.

Les formules avec boissons :

Hippo déj. : Plat + boissons (servi qu’à midi et du lundi au vendredi) 11,90 euros

Hippo plaisir : entrée+plat+dessert+boissons 29,90 euros

Les boissons hors vins proposées sont pour les 2 formules : Coca Cola 33cl, Fanta orange 33cl, Jus d’orange Pampryl 20cl, Heineken pression 25cl, Perrier-Vittel 50cl ;

Les vins pour la formule déj. : 1 verre de VdP des Bouches du Rhône 12,5cl et pour la formule plaisir : soit 1 verre de Haut Ségur Lussac St Emilion 12,5cl, soit ½ bouteille 37,5cl avec un supplément de 5 euros.

Pour ceux qui préfèrent la CARTE :

-         les entrées se situent dans une fourchette de 4,90 à 8,90 euros

-         les plats se situent dans une fourchette de 14,90 à 17,50 euros

-         les salades composées de 13,50 à 14,50 euros

-         les burgers de charolais : simple de 15,50 à 16,50 euros, double de 17,50 à 20,90 euros

-         les viandes de 12,50 euros (steak haché œuf à cheval) à 28,50 euros (filet de bœuf Rossini)

-         le Charolais de 16,50 (pièce du boucher) à 42 euros (Côte de bœuf de 1,4 à partager)

-         les desserts de 3,90 à 7,90 euros

-         un fromage : camembert au lait cru 3,90 euros

 

Les vins recommandés pour accompagner certains plats :

-         pour accompagner le bloc de foie gras à 8,90 euros : Muscat de Frontignan le verre 12,5cl 3,50 euros

-         pour accompagner le Charolais Château Picourneau Haut Médoc 24,90 euros la bouteille

-         - pour accompagner les salades Altivo Malbec de Mendoza Valley rosé la bouteille 18,90 euros

 

Analyse de l’offre vins :

1-    en apéritif :

Champagne coupe 11cl 6,50 / carafe 21,90 / bouteille 29,90

Kir 11cl 3,90 Kir Royal 11cl 6,50 /

Muscat de Frontignan 3,50

 

2-    vins au verre :

9 vins proposés dont 1 argentin/

6 rouges, 1 blanc/ 2 rosés /

de 2,90 à 6,50 euros /

2 Bordeaux, 2 Vallée du Rhône/1 Beaujolais/ 1 Bourgogne/ 1 Loire et 1 Provence

 

3 -pots&pichets :

3 vins proposés 2 rouges et 1 rosé /

1 VdP, 1 cru du Beaujolais et un Lubéron

le pichet de 31 cl de 4,90 à 6,20 et celui de 46 cl de 8,90 à 11,90

 

4-    vins de l’ardoise :

4 vins tous rouges, 2 étrangers Chili et Espagne, 1 VdP AB, 1 Fitou /

de 14,90 à 19,90 euros.

 

5-    Vins rouges :

9 vins /

2 Val de Loire, 2 Vallée du Rhône / 1 Beaujolais /  3 Bordeaux / 1 Bourgogne /

la bouteille de 15,90 à 29,90 euros

la ½ bouteille de 9,50 à 15,50 euros

 

6- Vins blancs :

3 vins /

1 VdP, 1 Chablis et 1 Bordeaux /

de 19,50 à 23,50 euros / le Bordeaux est en bouteille 50cl

 

7- Vins Rosés :

3 vins dont 1 argentin/

2 Provence /

de 15,90 à 22,90 euros la bouteille de 75 cl / 1 en ½ 9,9à euros et 1 en 50cl 16,90 euros.

 

8- Sélection Grands Vins :

3 vins

Savigny-les-Beaune 2005 1ier cru « Aux clous » 34,90 euros

Château Batailley Grand Cru classé Pauillac 2001 49,50 euros

Domaine du Vieux Lazaret Châteauneuf-du-Pape 2006 39,90 euros

 

Quelques remarques :

- offre très resserrée : 28 vins, 25 français, 3 étrangers, 1 VDN, 1 Champagne, 18 rouges, 5 rosés, 3 blancs, 3 Vins de Pays et 23 AOC.

- offre assez représentative de l’idée que ce font du vin une grande majorité des français avec peu de vin de pays 3 représentant l’Oc, les AOC emblématiques : Bordeaux 4, Bourgogne 4, Vallée du Rhône 4, Beaujolais 2, Val de Loire 2, Provence 2, des rouges majoritaires, avec une pincée de vins étrangers et un vin bio ;

- présentation claire et prix raisonnables pour toutes les bourses ;

- les prix au verre (12,5cl) sont calculés au plus juste par rapport au prix de la bouteille (75 cl) avec des différences :

Côtes du Rhône Villages : 17,50 la bouteille / le verre 2,90 x 6 = 17,40 soit – 0,10 euros

Chinon : 19,90 la bouteille / le verre 3,90 x 6 = 23,40 soit + 3,50 euros

Lussac St Emilion : 22,90 la bouteille / le verre 3,90 x 6 = 23,40 soit + 0,50 euros

La Moutète Côtes de Provence : 22,90 la bouteille / le verre 3,90 x 6 = 23,40 soit + 0,50 euros

Le Petit Chablis 23,50 la bouteille / le verre 4,50 x 6 = 27 soit + 3,50 euros

Le Haut Médoc 24,90 la bouteille / le verre 4,30 x 6 = 25,80 soit + 0,90 euros

Le Châteauneuf-du-Pape 39,90 la bouteille / le verre 6,50 x 6 = 39 soit – 0,90 euros.

 

- Si l’on rajoute un verre de vin aux formules sans boisson en adoptant une gradation de prix au verre en fonction de celle-ci l’addition est la suivante :

Hippo malin (entrée&plat ou plat&dessert)  14,90 euros + 1 verre de Côtes du Rhône Villages 2,90 soit un total de 17,80 euros

Hippo duo (entrée&plat ou plat&dessert) 16,90 euros + 1 verre de Chinon 3,90 soit un total de 20,80 euros

Hippo trio (entrée-plat-dessert) 20,50 euros + 1 verre de Châteauneuf-du-Pape 6,50 soit un total de 27 euros.

Il est donc plus intéressant de choisir son vin plutôt que d’adopter une formule avec boisson où l’offre vin est assez calamiteuse.

 

- Si l’on s’amuse, comme moi, à faire des repas-types d’un nouveau type ça peut donner les appellations et les additions suivantes :

 

Menu nanas picoreuses mais 1 chouia buveuses : 1 salade crétoise 13,50 + 1 verre de Petit Chablis 4,50 = 18 euros

 

Menu nanas pimentées : 1 assiette exotique 17,50 + 1 verre de Côtes de Provence 3,90 = 21,40 euros

 

Menu djeunes : 1 Hippo Burger version DS 17,50 + 1 verre de rosé Argentin 3,50 = 21 euros

 

Menu du mec qui drague avec des moyens limités : 2 chèvres chauds à la provençale 7,50x2, 2 bavettes d’aloyau 16,50x2, 2 crèmes brulées 6,90x2, 1 pichet de Côtes de Lubéron 6,20 = 68 euros.

 

Menu d’un mec qui se la pète devant sa meuf : 2 coupes de champagne 6,50x2, 2 crevettes croustillantes par 5 8,90x2, 2 cœurs d’aloyau 60 euros, 2 profiteroles gourmandes 7,90x2, 1 château Batailley 49,50 = 156,80 euros déboursés et pas forcément en forme pour la 3ième mi-temps.

 

Menu du couple qui n’a plus grand-chose à se dire : Elle = tartare de tomates au guacamole 6,20 + filet de tilapia à la plancha 14,90 + ½ Vittel 3,90 et Lui = 1 Kir 3,90 + 1 os à moelle 5,90 + 1 tartare de charolais 15,90 + 1 part de camembert au lait cru 3,90 + 1 ½ bouteille de Touraine 9,50 + 1 Calvados 4,90 = Elle 25 euros Lui 44 euros Total = ils s’engueulent au moment de l’addition 69 euros.

 

Menu pour 2 mecs de retour du salon des dessous féminins Porte de Versailles : 1 bouteille de Champagne 29,90, 2 blocs de foie gras de canard 5,90x2, 2 verres de Muscat de Frontignan 3,50x2, 1 Côte de bœuf 1,4 kg 84 euros, 2 part de camembert 3,90x2, 2 île flottante 5,90x2, 1 bouteille de Vieux Lazaret 2006 39,90, 2 poire William 4,90x2 soit un total de 202 euros.


Si vous souhaitez visionner la carte des vins d'Hippopotamus aller à la rubrique Wine News N°53 (en haut à droite du blog) 

 


Partager cet article
Repost0

  • : Le blog de JACQUES BERTHOMEAU
  • : Espace d'échanges sur le monde de la vigne et du vin
  • Contact

www.berthomeau.com

 

Vin & Co ...  en bonne compagnie et en toute Liberté pour l'extension du domaine du vin ... 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



 

 

 

 

Archives

Articles Récents