Overblog Tous les blogs Top blogs Économie, Finance & Droit Tous les blogs Économie, Finance & Droit
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
MENU
16 mai 2010 7 16 /05 /mai /2010 00:09

Détournement de courrier, substitution de destinataire, la Toile est un milieu impitoyable où la fin justifie les moyens.

Pour autant suis-je un terroriste ?

Un terroiriste, sûrement, mais dans le cas présent je ne suis qu’un petit télégraphiste qui se fait un devoir de porter à qui de droit un message glané sur les pages du Nouvel Observateur de cette semaine.

Pourquoi me direz-vous ?

Tout d’abord, afin qu’Hervé ne me taille pas en pièces, loin de moi l'idée de vouloir accabler Jean-Pierre Coffe, d’en faire un bouc-émissaire, ou de crier avec les loups ou de lui jeter la première pierre. Non, je me contente de lui transférer ce message pour qu’il se fasse le porte-parole de ceux qui ne demandent quelques centimes de plus aux consommateurs. Si je me permets de le faire c’est qu’un jour, au 232 rue de Rivoli, j’ai discuté avec Jean-Pierre Coffe lorsque celui-ci avait accepté de se faire le héraut des vins du Gard. Tel était son état d’esprit : faire que les vignerons vivent au pays du fruit de leur travail. Ce jour-là j’avais un témoin : Denis Verdier.

Ensuite, l’auteur de la lettre au Nouvel Obs., Dominique Granier, vigneron,  www.masmontel.fr , président de la Chambre d’Agriculture du Gard, est à la fois un ami, un fidèle lecteur de mon blog, et surtout un homme de conviction qui ne m’en voudra pas d’avoir opéré ce rapt pour la bonne cause.

Enfin, du côté du Nouvel Obs. d’Olivennes qui verse de plus en plus avec JP Lannelongue dans le ELLE bis, bonne conscience en bandoulière, avec ses nombreuses pages de babioles à pleins d’euros avec plein de zéros c’est comme qui dirait un gros pan sur le bec d’un abonné exaspéré.

Bonne lecture dominicale. Merci Dominique.

 

img151.jpg

De sortie dans la banlieue profonde vendredi dernier, du côté du Plessis-Trévise, vu sur des panneaux publicitaires une promo d'enfer pour je cite SHIRAZ Domaine de la Baume Vin de Pays d'Oc 0,99 euros. Qui dit mieux ! Dites-moi combien vaut le vin qui est dans la bouteille ? Au temps où La Baume appartenait à des Australiens ils écrivaient Syrah sur l'étiquette et vendaient cher maintenant que c'est français c'est bien plus chic de jouer english et d'écouler sous le niveau de l'euro... 

Partager cet article
Repost0
15 mai 2010 6 15 /05 /mai /2010 00:35

Monsieur le Président et cher Jérôme Quiot,

 

Vous avez accueilli récemment dans votre beau château Miss Glou Glou – Ophélie Neiman dans le civil – qui commet des chroniques sur blog le Monde « Les tribulations vinicoles de Miss Glou Glou » Cette charmante personne s’est payée une semaine de vacances pour «apprendre à boire du vin, « genre t’as besoin de cours pour apprendre à picoler », m’a perfidement glissé une amie sur mon profil Facebook. On verra bien. » Elle a vécu s’enthousiasme-t-elle « une semaine incroyable » ce qui me réjoui vraiment d’autant plus qu’elle a pris « un pied pas possible lors des dégustations ». Son objectif initial est atteint puisqu’elle a structuré sa façon de goûter le vin « apprendre à analyser chaque détail, les arômes, l’alcool, l’acidité, les tanins, la fin de bouche... » Fort bien car elle est heureuse de mieux comprendre pourquoi un vin lui plaît et de pouvoir analyser son potentiel d’évolution. Pour faire court, c’est comme si après une retraite de préparation au mariage elle comprenait mieux pourquoi son fiancé lui plaît.

 

Je plaisante bien sûr.


Tout cela et bel bon me direz-vous. J’en conviens sans problème sauf qu’en ouvrant l’édition du Monde électronique du vendredi 14 mai je découvre ce titre accrocheur, racoleur et étonnant : « Crachons le vin, c’est bon pour lui (et pour nous) » Je me suis dit, avant d’ouvrir le lien, que la pépète avait du abuser du Rasteau vieilles vignes 2004 de chez Tardieu-Laurent *. Un clic donc et voilà que je lis que notre miss glou glou s’enchante que le vigneron, dont elle goûte le vin, lui présentât « un seau* et un gigantesque entonnoir en fer, pour ne pas se louper en recrachant sa production. » et qu’il ait cette phrase fantastique (sic) : « Vous me ferez plaisir en crachant mon vin ». Comme dirait ce pauvre Polanski : le fantastique n’est plus ce qu’il était.


Mais notre goûteuse néophyte n’était pas au bout de son ravissement car « Bonheur, soulagement. Une autre, femme de vigneron à qui je m’excusais de recracher ses vins car j’avais de la route à faire, s’est écriée « Mais j’espère bien! Je ne vous aurais pas permis d’avaler ». Touchant, non, y’a un peu du Molière des Précieuses Ridicules dans tout ça. Je suis inutilement méchant, l’important c’est la suite.


Je cite : « Ainsi, les vignerons se réjouissent de nos crachats. Et je confirme qu’il est très agréable, arrivé au 10ème vin, de se sentir sobre comme un chameau et de pouvoir le déguster comme s’il s’agissait du premier verre. Ce que regrettaient mes voisins de table d’hôtes qui souhaitaient choisir un vin pour le mariage de leur fille et, n’ayant “pas osé” recracher, étaient rentrés quasiment à quatre pattes.


Mais Philippe Gimel (un vigneron du cru) soulève cette idée, dont je ferais bien ma croisade:

 

« Et si on généralisait les crachoirs dans les restaurants? »


Alors je vous soumets la proposition, pas très politiquement correcte en temps de crise, j’en conviens: et si, plutôt que de vouloir freiner sa consommation de vin et faire de la patrie du vin un peuple de buveurs d’eau, on prenait l’habitude de cracher?


Nous serions tous gagnants dans l’histoire, vignerons, restaurateurs, sommeliers, usagers de la route… seul le guide du savoir-vivre de N. de Rothschild y trouverait à redire. Encore que, avec ma leçon du mois dernier pour cracher avec élégance, on est paré. »

 

Humour au deuxième ou troisième degré, pourquoi pas sauf que le titre de la chronique lui n’est pas dépourvu d’ambigüité et de l’hypocrisie chère au journal hébergeur: « Crachons le vin, c’est bon pour lui (et pour nous) ». En creux ça signifie que boire le vin est mauvais pour nous et que pour nous plier au diktat du sanitairement correct, faire la génuflexion aux hygiénistes voilà que nos petits dégustateurs formatés, avec vocabulaire intégré, nous préconisent de le cracher en tout lieu et toute circonstance : à la noce de la cousine comme au baptême du petit cousin. Vérigoud !

 

À part que je trouve ça insultant pour ceux qui se sont échinés à faire mûrir de beaux raisins et qui se sont cassés le cul à faire un beau vin que de voir « des petits trous du cul prétentieux » nous intimer l’ordre de le cracher le fruit de leur labeur. Je sais que « Le vin rouge en bain de bouche : est un excellent anti-carie pour vos enfants ! »  http://www.berthomeau.com/article-le-vin-rouge-en-bain-de-bouche-un-excellent-anti-carie-pour-vos-enfants--41643878.html  mais il ne faut pas pousser le bouchon de la connerie trop loin sinon ça risque d’éclabousser vos escarpins miss glou glou.

 

Vous me connaissez, comme notre donzelle vineuse s’était plantée parlant de sceau au lieu de seau pour recueillir ses jets, j’ai ironisé grave sur le sceau des sots, des sots d’eau bien sûr et j’ai eu l’audace de comparer le procédé de déjection buccale au « coitus interruptus » et d’ajouter qu’une telle préconisation relevait de l’éjaculation précoce. Mal m’en pris je fus censuré sans doute par le modérateur mondain ou peut-être même par miss glou glou pour inconvenance grave aux bonnes moeurs.

 

Certains vont me dire que cela est dérisoire mais c’est tellement dans l’air du temps de nous pomper l’air avec ces soi-disant connaissances œnologiques pour être en capacité d’apprécier le vin. Je ne vais pas renouveler ma gueulante « Faut-il être maintenant être œnologue pour apprécier le vin ? » http://www.berthomeau.com/article-faut-il-etre-maintenant-etre-oenologue-pour-apprecier-le-vin--41993276.html  Que miss glou glou se formât à la dégustation à l’Université de Suze la Rousse grand bien lui fasse, qu’elle ait des enthousiasmes de midinette ça m’enchante plutôt, qu’elle est la foi du nouveau converti c’est beau comme une série américaine mais de grâce, même si elle a voulu faire de l’humour à deux balles de potache avec ses crachoirs dans les restaurants le résultat est que ces tordus du Monde n’ont rien trouvé mieux que de mettre sa chronique à la Une. Sans être parano c’est du même tonneau que l’interview par la miss Blanchard du Président de l’INCA « Le premier verre de vin donne le cancer » Et plutôt que de boire le premier verre il vaut mieux le cracher dans le caniveau : foi de seau d’eau !

 

Vraiment, Monsieur le Président de l’Université de Suze la Rousse, cher Jérôme Quiot, sans invoquer les mannes de mon ami Henri Michel, même au risque de passer pour un vieux con, de grâce prenez quelques précautions avec ces herbes folles qui viennent s’initier à l’art de la dégustation, ne leur glissez pas dans les oreilles des idioties du calibre de celle qui nous a donné cette chronique stupide car petite cause, grand effet !

 

Le vin fait est fait pour être bu, et pissé ajouteraient mes amis gascons (mais je suis grivois). Qu’on le goûtât avant de le choisir rien de plus normal. Qu’on le crachât ensuite c’est la règle de tout amateur dégustateur. Pour le reste, merci de nous lâcher les baskets miss glou glou, surtout maintenant que nos parlementaires viennent de voter le principe des cendriers mobiles pour fumeurs invétérés vous seriez capable de leur donner des idées avec votre seau à vin.

 

Quand je lis sous votre plume miss Glou Glou que « Pouvoir dissocier ses préférences d’un jugement qualitatif “objectif”, que ce soit en gastronomie, littérature, peinture, sexualité, etc, me semble assez épanouissant (et permet d’apprendre sur soi autant que le test Facebook “Quel type de cary réunionnais êtes-vous?”). » je dois avouer que j’en reste pantois. Pour la sexualité quel est le test Facebook SVP ? À mon âge, qui est grand, j’ai tant à apprendre pour réellement m’épanouir que j’ai hâte de connaître votre réponse Miss Glou glou. Sans jouer les anciens combattants ça me rappelle la fameuse Université de Vincennes née après Mai 68 où il existait des séminaires où les protagonistes apprenaient à se sentir.

 

J’en reste là car je suis las de cet océan de niaiseries et pour revenir au vin je vous livre la fiche de dégustation de Miss Glou Glou sur le « Rasteau vieilles vignes 2004 de chez Tardieu Laurent. Je ne sais pas si c’est l’âge des vignes (80 ans pour la plupart), les 80% de grenache mélangés au mourvèdre et à la syrah, ou le haut degré d’alcool (14,5) mais je l’ai trouvé spectaculaire. Un nez riche, ensoleillé, débordant de fruits mûrs et une bouche soyeuse, douce, qui apportait de la sensibilité à la puissance des arômes. Pour une bouteille à 13 euros, je suis soufflée. D’autant que Tardieu Laurent tordent le cou à une idée reçue qui veut qu’un bon vin soit fabriqué de A à Z par son vigneron. Ces deux là récupèrent les raisins chez d’autres viticulteurs, et les vinifient à leur façon. Un beau travail d’équipe. »

 

Bonjour chez vous miss Glou Glou et quand à vous, Monsieur le Président de l’Université du Vin de Suze la Rousse, cher Jérôme Quiot, transmettez à votre directrice mes sentiments attristés de Secrétaire Perpétuel autoproclamé de l’Amicale du Bien Vivre, l’ABV, simple buveur de vin et petit dégustateur non patenté et non diplômé de l’Université.

Partager cet article
Repost0
14 mai 2010 5 14 /05 /mai /2010 00:09

L’appellation de ce plat roboratif représente à lui seul pour un étranger tout le mystère de la cuisine française des terroirs profonds. Jacky Durand officie au piano aussi bien dans sa cuisine que face à son écran du journal Libération. Les textes de ses chroniques sont émouvants, sensibles, chaleureux mais je lui fais deux reproches. Le premier sérieux : l’utilisation massive du on, qui fait très posture Libération, dont l’indéfinition me fait toujours penser à un gros sac sans fond ; le second, totalement fallacieux, c’est son prénom Jacky, car je fus tout au long de ma période culotte courte affublé de ce prénom qui n’était pas le mien sous le prétexte de me distinguer d’un autre Jacques transformé lui en Jacquot. Logique étrange fort répandue dans nos campagnes où les sobriquets, les surnoms, les prénoms de remplacement étaient monnaie courante. Bref, j’ai honni et pesté contre ce Jacky que je trouvais réducteur alors que depuis j’ai appris que, contrairement aux apparences, l’anglais Jacky et ses dérivés ne sont pas des variantes de Jacques, James en anglais, mais de Jean, John en anglais.

 

Dans son opus récent, « Cuisiner, un sentiment » chez carnets nord www.carnetsnord.fr , en dépit de 7 On dès la première demie page, Jacky Durand nous régale. Pour vous allécher j’ai choisi dans le chapitre 1 Des Souvenirs, le croquis baptisé Tête de cochon. Selon un rituel bien établi sur cet espace de liberté je vous propose deux extraits qui sont dans la continuité et qui vous mettrons j’en suis persuadé l’eau à la bouche. Les sous-titres de ces extraits sont de moi. Pour vous situer, le narrateur évoque sa dernière visite à son oncle Jules, à la fin de l’été. Alors qu’ils descendaient (nous sommes dans le Haut-Doubs) à la ville dans une voiture de location pour se rendre au marché couvert, l’oncle Jules avait décrété « Tu vas me faire un fromage de tête. »

 103-fromage-de-tete.jpg

Faire le fromage de tête

 

« Il fallait attaquer séance tenante le fromage de tête. L’oncle s’installa en bout de table er muni de son petit couteau pointu éplucha trois petits oignons, trois carottes, quatre échalotes et effeuilla une grosse touffe de persil plat du jardin. » Toi, tu laves comme il faut la tête sous l’eau froide », ordonna-t-il avant de nous envoyer à la cave chercher une bouteille de blanc du Jura. Le vin était frais, juste ce qu’il fallait. L’oncle claqua la langue et goba une crevette grise. »Maintenant, tu prends le grand fait-tout gris sous l’évier. Tu y mets la tête de porc, le pied de veau, les oignons piqués de clous de girofle, les carottes, du thym, du laurier, du gros sel, du poivre, une pointe de noix de muscade, deux verres de vin blanc et tu recouvres le tout d’eau froide. » On monta doucement le chaudron en température avec la météo des plages de la télé en fond sonore. « Maintenant, tu vas faire fissa pour griller ta hampe car tu vas avoir du boulot quand le fromage de cochon va bouillir », prévint l’oncle Jules qui alignait ses bulots comme à la bataille face à la mayonnaise dans son assiette. On fit une courte pause pour aller au jardin cueillir quelques feuilles de batavia pour enrouler les nems que Jules, se méfiant des sauces exotiques, dégustait juste avec un trait de vinaigre. On entendit le bouillon du fromage de tête murmurer dans son chaudron en ébullition. L’oncle insista pour se lever de table, prendre l’écumoire et nous enseigner l’art d’écumer la surface du liquide pour en retirer les impuretés. Puis on laissa le fromage de tête vivre doucement sa vie en mijotant trois grosses heures tandis que Jules s’assoupissait devant « Les Feux de l’amour ». Il fallut ensuite sortir la tête porc* pour la désosser au couteau et à la fourchette et découper les viandes en fines lanières. C’était un exercice plaisant que l’oncle surveillait avec gourmandise. On filtra le bouillon avant de le laisser réduire de moitié et d’ajouter le persil ciselé et les carottes coupées en rondelles. On y remit également la viande à cuire une vingtaine de minutes. L’oncle farfouilla dans son buffet de cuisine pour trouver terrines, verrines où l’on versa la viande recouverte de bouillon. Ce soir-là, l’oncle Jules lutta longtemps contre la fatigue pour goûter son fromage de cochon refroidi. Et la tête dans son frigo, il se retourna en brandissant un morceau de gelée sur la pointe de son couteau : « T’aurais pu l’assaisonner un poil plus. »

 

* les relecteurs maison ont laissé passer la tête de veau en lieu et place de celle du cochon. C’est le pied qui est de veau !

 

Le repas d’après enterrement de l’oncle Jules

 

« Le jour de son enterrement, on est arrivé par la micheline de 13 heures. Il faisait un froid de gueux pour la mise en bière. La bise s’engouffrait dans la combe où le cimetière regardait en direction de la Suisse. Dans le jour qui baissait, on revint frissonnant à la maison de l’oncle pour le repas d’après-enterrement. Des femmes permanentées comme pour le mariage de la fille de la coiffeuse s’affairaient aux fourneaux où la cuisinière à bois était chauffée à blanc. La chaleur nous assomma dans les effluves de beurre d’escargot, de croûtes aux morilles et de daube de sanglier. L’oncle avait vu grand dans son menu testamentaire commandé et payé de son vivant au boucher-charcutier du village. Outre ce qui précède, il avait également demandé que l’on décongèle le fromage de tête de l’été dernier. On nous servit d’autorité un Pontarlier anis dosé comme un carburant de char d’assaut que l’on tenta d’éponger avec quelques morceaux de fromage de tête. Les oreilles bourdonnaient à cause de l’alcool et de la chaleur, on captait des scories de conversations où il était question de pêche à la mouche, de chevreuil, de travail en Suisse et du FC Sochaux. Au fromage, on apporta du comté vieux et du mont d’or crémeux et le silence se fit quand un cousin déposa sur la table une bouteille de vin jaune en désignant l’étiquette : 1962, l’année de naissance de la flopée de neveux et de nièces que nous étions à passer autrefois les vacances chez l’oncle Jules. Dehors, il faisait nuit glacée. Pleine lune et givre blanc.

Dans la micheline du retour, on dessoûla brièvement en se demandant ce qui, au fond, séparait la vie de la mort : un fromage de tête et un fameux gueuleton ? »

Partager cet article
Repost0
13 mai 2010 4 13 /05 /mai /2010 00:09

Faut-il changer «l’Aude en vin» ? Cette question d’une grande élévation va bien au jour de l’Ascension. Elle émane d’un Jean-Baptiste, qui n’est pas notre ami Sénat, mais d’un audois dénommé Botul philosophe méconnu auteur de La Métaphysique du Mou. Lorsqu’au soir de sa vie celui-ci déménagea de l’appartement de sa protectrice Émilie du Queylard, en janvier-février 1947 écrivent des biographes parisiens inconséquents, en fait en 1948 car c’est l’année de naissance de Catherine Millet, de Gérard Depardieu, de James Ellroy et de BHL – pourquoi me direz-vous ? Le sexe au paroxysme pour l’une, le vin dans tous ses états pour l’autre, l’obsession morbide pour le troisième et pour le dernier une belle couillonnade – pour regagner son village natal : Lairière, située à 360 mètres d’altitude (canton de Mouthoumet, proche de Limoux, 49 habitants à l’heure actuelle, soit 3,7 habitants/km2 mais il y a plus de Lairiairois 29 que de Lairiairoises 20) il ramène dans une carriole à cheval affrétée à Limoux tout un fourniment « de valises en peau de porc, de plusieurs caisses de livres, et d’une malle de belles dimensions, équipée de roulettes. »  

 

 

panneau-lairiere.png

 

Ses manuscrits furent découverts « en ouvrant la grande armoire en bois fruitier de la chambre à coucher « sur les trois étagères du haut » : 143 liasses de feuillets et d’enveloppes de formats divers. Cette découverte capitale, puisque « si Botul n’avait rien publié, il n’était pas prouvé qu’il n’avait rien écrit », ne fut que le début d’une entreprise herculéenne de tri dans le fatras de gravures découpées dans le catalogue d’armes et cycles, des onze « dixièmes » de la Loterie Nationale et de l’annuaire des marées de Tréguier daté de 1937, puis une mise en ordre du désordre puisque comme les égyptologues Botul pratiquait le «mélange des jarres» et tenir compte qu’ « en outre, les rongeurs audois n’ont pas épargné ces modestes reliques de la pensée botulienne. » Par bonheur, « la sécheresse ordinaire de l’air des Corbières a plutôt bien préservé le fonds de la moisissure, mais des épanchements anciens de liquide divers : vin rouge, bière, Viandox... ont souillé des pièces importantes. »

 

Comme l’aurait souligné le père Sigmund Freud « couchant avec sa belle-sœur après avoir fait un point de doctrine de son renoncement à toute sexualité afin de sublimer sa libido dans la création de la psychanalyse », abhorré, jeté cul par terre par le pisse-vinaigre Michel Onfray, Stakhanov sinistre de la philosophie populaire, un peu coincé des gonades, et amoureux des vieilles toupies, toute la vie de Botul se résume à une naissance difficile un 15 août, jour de l’Assomption de la Vierge Marie, et par son refus obstiné à l’âge de 10 ans de s’engager dans la grande révolte des viticulteurs du Langue d’Oc car il se trouvait ridicule avec ses culottes courtes au milieu des bourgerons des vignerons.

 

Ce double traumatisme explique largement l’échec de sa liaison romantique et de ses fiançailles ratées avec Marthe Richard, la future « Veuve qui clôt » en 1913. Certains biographes osent affirmer que ce fut sur une histoire de bulles, Blanquette ou Champagne, que l’incompréhension s’installa entre eux. D’autres encore, plus audacieux, trouvent le fondement philosophique de l’affaire des Pinot Noir dans les principes énoncés par Botul dans la Métaphysique du mou (moûts et mou permettent moult digressions). 

 

Analysé, puis psychanalyste bénévole lors de son exil en Argentine où il jette les bases de la « taxi-analyse » en énonçant le principe : «on doit pouvoir quitter son psychanalyste comme on descend d’un taxi». Botul volant d’échec en échec rencontrera Léon Trotski qu’il trouvera «étonnamment bronzé» puis, après une brève liaison avec Marguerite Donnadieu à la Sorbonne en 1935, il se brouille avec Giraudoux car trompé par le titre de sa pièce La Guerre de Troie n’aura pas lieu, il joue au billard avec des amis le soir de la première.

 

Pendant l’Occupation il fait plusieurs fois le voyage à Londres où il sert de nègre à Pierre Dac et, sans que ça puisse être prouvé, il fut celui qui inventa le célèbre slogan « Radio Paris ment, Radio Paris ment, Radio-Paris est allemand » sur l’air de la Cucaracha  chant révolutionnaire d’Amérique latine (n’oublions pas que Botul y séjourna plusieurs années).

 

En 1944, Botul participe en temps qu’aide de camp à la libération de l’Alsace avec Malraux. Son exil et sa mort à Lairière datent de 1948 et non de 1947 comme l’écrivent tous ses biographes qui n’ont jamais pris la peine d’aller se recueillir sur sa tombe qui n’est plus à Lairière mais dans un cimetière parisien suite au transfert de ses cendres ordonné par André Malraux lorsqu’il était Ministre de la Culture (je suis le seul à détenir l’éloge funèbre prononcé ce jour-là par Malraux). 

  

 

Pour en revenir à la question « Faut-il changer l’Aude en Vin ? » je vais vous citer un passage capital de la Métaphysique du Mou qui trace une piste lumineuse mais sans issue :

 

« S’est-on jamais demandé comment s’était forgé le concept du pâté de tête ? Car une charcuterie de cette complexité ne peut simplement résulter d’un concours d’expériences ou d’un jeu d’intérêts. Le pâté de tête, c’est la réfutation radicale du pragmatisme anglais. Il relève de l’Esprit, un point c’est tout. Et même du Saint-Esprit, sans qui personne n’aurait eu l’idée de lier le museau avec de la gelée. »

 

Pour ceux d’entre vous qui ont encore l’esprit un peu mou, les mouités pour reprendre le concept de Botul, demain dans une chronique je remttrai ma plume sur ce chemin fécond du mou en philosophant sur la tête de cochon ingrédient du fameux fromage de tête cher à Botul étant entendu que dans le pied de cochon non désossé seul le mou est comestible. 

 

Je sens que beaucoup d’entre vous, du moins ceux qui n’ont pas abandonné mes réflexions en chemin, pensent que le ramollo du cerveau c’est Berthomeau. Reste que l’histoire de « Changer l’Aude en Vin » c’est le même coup que celui du fils du charpentier de Nazareth (lire une chronique capitale  une forme de tripotage camouflée en miracle. Comme le tripotage est un concept botulien qu’il a expérimenté sur « tous les seins du Chabanais, les yeux bandés »et qu’il traduit dans un bref aphorisme « le mou porte en soi son Autre » je conclue comme lui « que le dur déçoit, le mou émeut ».

 

Et pour ceux qui douteraient encore que Botul vivant pissât le long de la raie d’Onfray pendant que celui-ci conchierait le Grand Timonier de Saint Germain des Prés notre beau Bernard-Henri Lévy lui-même piégé par feu Jean-Baptiste Botul, ont tort.

 

Dernière mise au point : le botulisme, comme vous vous en doutez, n'a rien à voir avec Jean-Baptiste Botul.   

 

 Pour clore, non pas le débat, mais ma chronique, je lève mon verre des Arpettes 2007 de Jean-Baptiste Sénat alliance des « frères ennemis » bordelais et languedociens, 75% de Merlots de 25 ans et 25% de Carignan de 60 ans. 

41HczLdmK3L SS500 arpettes-2007

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
12 mai 2010 3 12 /05 /mai /2010 00:06

Je supplie mes amis Bernard et Jean-Marie de ne pas jeter d’un geste rageur cette chronique à la poubelle. Vraiment vous le regretteriez. En effet, alors que le monde basculait dans la modernité, l’expansion démographique s’est concentrée dans les grandes agglomérations : Londres, Paris, New-York ou Chicago. Aux USA les villes ont gagné 30 millions d’habitants au cours du 19ième siècle, dont la moitié dans les vingt dernières années.

Que ce passa-t-il alors ?

« À mesure que les hommes et les marchandises migraient vers les villes, un problème est apparu. Le moyen de locomotion le plus couramment utilisé a entraîné tout ce que les économistes appellent externalités négatives, c’est-à-dire des conséquences fâcheuses : embouteillages, accidents de la circulation, hausse des tarifs d’assurances. Certains produits agricoles autrefois voués à terminer leur course dans les estomacs humains alimentaient désormais les véhicules, provoquant des pénuries et faisant grimper les prix des denrées alimentaires. Sans oublier la pollution de l’air et les émissions de gaz toxiques, qui menaçaient l’environnement aussi bien que la santé des individus.»

Vous pensez que nous voulons parler de l’automobile, n’est-ce pas ? 

Pas du tout. Nous parlons du cheval. »

Les auteurs de ces lignes Steven D. Levitt et Stephen J.Dubner les auteurs du best-seller « Freakonomics » et qui récidivent avec »Super Freakonomics » détaillent leur tableau quasi-apocalyptique des 200 000 chevaux (1 pour 17 habitants) qui assuraient au début du XXe siècle à New-York de multiples fonctions de transport comme de production.

« Les rues étaient engorgées de carrioles, et lorsqu’un cheval tombait d’épuisement, il était souvent achevé sur place, ce qui provoquait des encombrements et des retards supplémentaires. Nombre de propriétaires d’écuries avaient en effet souscrit des polices d’assurances qui stipulaient en effet, afin de prévenir les fraudes, que l’animal devait être euthanasié par un tiers. Cela voulait dire qu’il fallait attendre l’arrivée de la police, d’un vétérinaire ou d’un représentant de l’American Society for the Prevention of Cruelty to Animals. Le blocage de la rue n’en était pas terminé pour autant. »Un cheval mort est extrêmement encombrant, et les services d’entretien devaient souvent attendre que les cadavres tombent en putréfaction pour les découper en morceaux et les évacuer », écrit Eric Morris, chercheur en économie et spécialisé dans l’histoire des transports. »

Le bruit métallique des roues et des sabots étaient infernaux.

Les risques d’être renversé par un cheval ou une carriole « En 1900, à New-York, les accidents impliquant des chevaux ont coûté la vie à 200 personnes, soit un habitant sur 17000. En 2007, 274 New-Yorkais sont morts dans des accidents de voiture, soit un sur 30 000 ; » Le risque était donc 2 fois plus élevé en 1900 qu’aujourd’hui.

La pire calamité : le crottin.

11kg en moyenne/cheval soit 2200 tonnes/jour. Qu’en faire ?

Avant le rush il existait un marché du crottin qui fonctionnait bien entre les cultivateurs avoisinants et les utilisateurs de chevaux mais la surabondance a impliqué que le crottin  « s’amoncelait le long des rues comme des congères, quand il n’était pas stocké sur des terrains vagues jusqu’à 20 mètres de hauteur. En été, la puanteur envahissait l’atmosphère et lorsqu’il avait plu, une épaisse soupe marronnasse coulait du trottoir jusqu’au sous-sol des immeubles »

Détail : « Les vieilles maisons new-yorkaises en grès rouge, avec leurs élégants perrons surélevés donnant directement accès au 1ier étage » c’était une nécessité pour ne pas avoir sous les yeux et sous le nez ces tas de crottin.

 

Risque sanitaire permanent : « un bouillon de culture où des milliards de mouches répandaient une foule de maladies potentiellement mortelles. Des rats et d’autres vermines sillonnaient les montagnes de crottin.

 

Bref, comme le font ironiquement remarquer les auteurs si le réchauffement climatique avait été à l’ordre du jour « le cheval aurait été désigné ennemi public numéro 1, car le méthane émis par ses excréments est un puissant gaz à effet de serre »

Les experts, lors de la première conférence sur l’urbanisme se tenant à New-York, se déclarèrent impuissant face au problème du crottin de cheval. Et puis, « le problème disparut. Il fut résolu ni par une intervention divine, ni par celle de l’Etat, ni par quelque mouvement d’altruisme ou de frugalité des citoyens [...] Il le fut par une innovation technologique [...] : le tramway et l’automobile [...] cette dernière fut proclamée sauveur de l’environnement. »

 

Bien sûr, comme le souligne les auteurs « L’histoire, malheureusement pas là. Les mêmes solutions qui nous ont sauvés au XXe siècle semblent nous perdre au XXIe, car l’automobile et le tramway ont aussi leurs externalités négatives. » Mais c’est une autre histoire, et ce qui m’intéresse dans la précédente c’est la morale qu’en tire les auteurs « Tout cela n’a, somme toute, rien de surprenant. Lorsqu’un la solution d’un problème donné ne se trouve pas juste sous nos yeux, nous avons tendance à supposer qu’elle n’existe pas. Mais l’histoire nous a démontré à de nombreuses reprises que nous avions tort.

 

Pour le cheval des vignes je m’en tiens à des photos.

 

Tom 7338

Tom-7342.JPG

Tom-7343.JPG

Tom-7344.JPG

Partager cet article
Repost0
11 mai 2010 2 11 /05 /mai /2010 00:09

Nous eûmes le « tous dans les chais ! » après que de grands maîtres de l’œnologie, tel Emile Peynaud, eussent donné leurs lettres de noblesse à ce métier, et que certains sceptiques aillent jusqu’à dénoncer la peynaudisation des vins de Bordeaux. L’asymptote de ce mouvement fut atteinte lorsque le grand public découvrit dans le film de Jonathan Nossiter, Mondovino, un Michel Rolland jubilatoire « oxygénez ! Oxygénez ! » (Lire ou relire la chronique 3 Questions à Michel Rolland http://www.berthomeau.com/article-16804015.html ) Pour autant, ces hommes de laboratoire soudain projetés en pleine lumière, ces «chimistes»pour leurs détracteurs ou ces alchimistes pour les plus bienveillants, ces faiseurs de miracles, ne négligeaient pas la vigne : dates de vendanges, tri du raisin, foulage et fermentation en lots séparés, suivant l'âge de la vigne, la maturité des cépages, l'emplacement du vignoble... Cependant, selon une tradition française, les amateurs de vin, et surtout les critiques de vin, s’intéressaient assez peu aux travaux de la vigne.

Le mouvement balancier, amorcé depuis quelques années, sous l’influence des préoccupations environnementales, de la recherche de l’authenticité, du fameux lien au terroir, de la « naturalité », prend cette année une ampleur inégalée. Nous vivons un « tous dans les vignes ! » qui peut parfois prêter à sourire car il atteint, surtout dans les vignes des « maîtres aristocratiques » cher à Roger Dion qu’adore notre Jacques Dupont Merveilleux du vignoble, un raffinement digne d’une couveuse pour prématurés.

Pensez-donc, prenons le cas de Cheval Blanc « on a relabouré les sols en profondeur, plus régulièrement, on a modifié la taille, on a changé la surface foliaire... On a beaucoup de très vieilles vignes et cela nécessitait un travail à la carte sur chaque pied afin d’avoir un rapport feuilles/fruits adapté » déclare Nicolas Corporandy à JDMV avant d’ajouter « On identifie chaque pied et son potentiel. C’est assez valorisant car, dès que l’on procède à des réglages, on a une réponse immédiate » pendant que Pierre-Olivier Clouet lui raffine encore « On a la chance d’avoir un vignoble planté nord-sud et on peut donc bien profiter de la lumière en effeuillent le côté levant du soleil. Et on préserve le côté couchant pour ne pas griller les raisins. La qualité du millésime, c’est la floraison très homogène, en un week-end tout était en fleur. C’est la première fois que l’on relève une floraison aussi groupée. C’est, aussi, un arrêt de croissance de la plante au bon moment. »

Ainsi donc voici le responsable technique, le chef de culture, mis en avant, starisé à son tour. JDMV s’enflamme « Que fait la jeunesse ? Du grand vin. C’est un peu caricatural, certes, mais on est frappé par la jeunesse des équipes qui dirigent techniquement les très grands crus. Surtout en rive droite. Pétrus avec Olivier Berrouet, Ausone avec Pauline Vauthier et ici, à Cheval, où ce qu’il y a de plus blanc, ce ne sont pas les cheveux de Pierre-Olivier Clouet et de Nicolas Corporandy. Une équipe en jean et baskets, décontractée mais sacrément au point dans son métier. »

Nous y voilà, après la Silicon Valley voici la Rive Droite Valley avec ses boutures de Steve Jobs super cool, créatives en diable et avec pour viatique sa célèbre adresse à John Sculley de Pepsi Cola le 20 mars 1983 alors qu'il cherche à le recruter et que celui-ci exprime des réserves « Préférez-vous passer le restant de vos jours à vendre de l’eau sucrée ou voulez-vous avoir une chance de changer le monde ? »

Moi qui me suis contenté de décavaillonner les vignes du pépé Louis avec Nénette notre jument – mais nous n’étions que des « petites gens » d’une « viticulture simplifiée » comme l’écrivait le Dion de JDMV – et qui ai usé les fonds de mes culottes à la modeste Ecole d'Agriculture de la Mothe-Achard, taillant le baco ou l'oberlin ou le 54/55 du frère Bécot, ça me ravit et m’enchante plutôt que ce retour à la vigne.

Plutôt que de m’inquiéter des « levures fatiguées qui peinaient à transformer le sucre en alcool » à Haut-Brion je préfère de loin les hymnes à la fleur : une floraison rapide et « les raisins s’aligneront comme à la parade. Grandiront au même rythme et mûriront ensemble ». Et puis, là-dessus, une once de souffrance, légère, au bon moment, pour que le stress dit hydrique s’installât et que la véraison nous donnât de beaux grains de raisin qui ne demanderont plus qu’à être mûrs et sains, en rang tels des premiers communiants.

Même si, par un soudain retour à la mythologie des années 60 pas très jean et baskets « les jeunes merlots » ont des airs de « Bardot en Vichy » et que « les vieux » ont eux des allures de « Pigalle en 15CV, la traction avant au temps de Gabin » comme le déclame « l’œnologue-poète » Jean-François Chêne de Vieux-Château-Certan, il n’empêche qu’ « en 2009, il fallait ramasser les merlots juste au bon moment, avant qu’ils ne soient fanés. C’était le piège dans lequel il ne fallait pas tomber. On pouvait facilement avoir des degrés élevés et perdre tout le fruit du merlot. Les cabernets, eux, pouvaient se faire attendre. » nous dit Nicolas Pejoux de Rausan-Gassies. Normal : « le cabernet-sauvignon c’est le trait de jus de citron sur le turbot » dixit « l’œnologue- poète » de JDMV.

Bref, la culture de la vigne redevient donc un métier de précision, d’observation, de savoir-faire, de maîtrise, où le métier de paysan retrouve ses lettres de noblesse. Oui, à dessein j’ai écrit paysan car, comme l’écrit le philosophe Alain «  Ainsi un paysan peut se moquer d’un agronome ; non que le paysan sache ou seulement soupçonne pourquoi l’engrais chimique ou le nouvel assolement, ou un labourage plus profond n’ont point donné ce qu’on attendait ; seulement, par une longue pratique, il a réglé toutes les actions de culture sur des petites différences qu’il ne connaît point mais dont pourtant il tient compte, et que l’agronome ne peut même pas soupçonner ».

Loin de moi de remettre en cause les savoirs de l’agronome, mais simplement souligner que l’accumulation et la transmission des connaissances, trop souvent formatée par un enseignement magistral, polluée par les conseils « intéressés » de firmes fournisseuses d’intrants ou d’organisations de développement obnubilés par le court terme, doit se nourrir au plus près des ceps, des vignobles surtout dans ceux dont les chantres cultureux nous serinent qu’ils tirent leur prestige et leur notoriété de grands terroirs. Pour autant, tomber dans une forme idolâtrie, de laisser à penser que ce soin, cette précision est l’apanage des seuls « maîtres aristocratiques » des grands crus classés est pour moi une sotie (une farce en français d'aujourd'hui). 

Monsieur Roger Dion, grand géographe, en 1952, ne pouvait que remonter dans le passé et voir « s’opposer comme d’irréconciliables ennemies la viticulture de qualité, pratiquée par des maîtres aristocratiques ou opulents, et la viticulture simplifiée, dont se contente les petites gens » mais s’il revenait arpenter les vignobles d’aujourd’hui serait-il aussi catégorique ? J’en doute fort. Le paysage économique de la vigne a radicalement changé et s’en tenir, même au retour d’une tournée chez les Grands de Bordeaux – et les moins grands aussi, j’en conviens – à une vision manichéenne, confortant les grands dans leur splendide isolement, ce serait donner au grand public une image fausse que ce nouveau soin, ce goût de la précision, ce cousu-main, ne serait que le fait des Grands « grands techniciens, grands moyens, grands hommes, grands terroirs, tout se confond ».

Bien évidemment, je sais compter, mais pour faire court j’écris « de la part des Grands, ce soin, cette précision c’est la moindre des choses, presque l’épaisseur du trait en termes de coût. » Permettez-moi de me référer à un mot qui a – et ça en dit plus long sur notre état d’esprit qu’un long discours – en ce moment très mauvaise presse : la rigueur, pour affirmer que la viticulture de précision est, à tous les niveaux de notre pyramide des vins, à dessein j'évite le mot hiérarchie si représentatif de notre approche du vin, le seul avenir de notre viticulture. En un mot, presqu'un gros mot, lorsqu’on se réfère aux raisins de Château Margaux, de Mouton-Rothschild ou de Latour,  la gestion de la ressource en raisins constitue, comme l'on s'y bien compris les champenois, le socle du devenir de nos vignobles.

Adéquation entre les objectifs affichés et les moyens mis en œuvre, telle est la clé nécessaire, pas forcément suffisante, pour que nos vignes de terroir, mais aussi les autres plus roturières, créées de la valeur, non pour seulement faire survivre les entreprises vigneronnes, mais pour qu’elles investissent et se développent. Ce retour à la vigne, loin de la « tambouille » des chais – le mot est de Stéphane Derenoncourt – débouche sur une forme de moins j’en fais, mieux je me porte, de non-interventionisme en rupture avec les années tout œnologie : « Quand on rentre des raisins parfaits, il n’y a plus qu’à laisser faire et surveiller ».

Retour un peu surjoué du balancier, forme nouvelle de communication, qu’importe ce qui m’intéresse c’est que, par-delà le cérémonial, critiqué par certains, des dégustations primeurs de Bordeaux, nous puissions sortir de nos positions convenues, de nos focus réducteurs, pour tenter d’observer la réalité de nos vignes, de nos hommes – au sens générique – de nos marchés et de nos consommateurs pour que nous cessions de ressasser les mêmes antiennes et que nous cultivions nos points forts : le retour dans les vignes en est un pour la France du terroir – mot intraduisible en anglais donc fort.

Je remercie amicalement Jacques Dupont de son travail de chartiste qui me permet de chroniquer à bon compte confortablement assis sur ma chaise en me fondant sur ses carnets de route (pour la totalité des dégustations www.lepoint.fr ). Si par hasard, les jeans-baskets des GCC me le permettent un de ces quatre j’irai en Richelieu et costar Victoire arpenter leur terroir bichonné... à plus donc... les jeunes pousses : Olivier, Pauline, Pierre-Olivier, Nicolas et les autres... ça a un petit côté Sautet mais de nos jours la nostalgie est toujours à l’ordre du jour...

Bio-20Le-20Point-20--20J_-20Dupont-20--202.jpg

Partager cet article
Repost0
10 mai 2010 1 10 /05 /mai /2010 00:12

Converser, échanger, digresser, s’écouter, ici recueillir la parole d’un homme, engranger son expérience, transmettre aux générations futures son histoire, une tranche de vie. Belle ambition que celle de Gilles Berdin qui, chez Elytis www.elytis-edition.com , publie « Autour d’une bouteille avec André Lurton » puis avec Anthony Barton, Christine Vallette et Xavier Pariente, Florence&Daniel Cathiard... Comme vous les savez j’adore les petits livres qu’on peut glisser dans sa poche pour les lire en tout lieu. Alors, lors d’une de mes razzias dans l’une de mes librairies de prédilection, bien évidemment lorsque mes yeux sont tombés sur l’opus de Gilles Berdin 19x10 format des anciens classiques de Bordas (Racine, Corneille, Molière...) je l’ai immédiatement glissé dans ma gibecière.

Converser avec un grand chêne comme André Lurton n’est pas une entreprise aisée car le risque est important de se sentir un peu « écrasé » par son aura, sa forte personnalité, le poids de son expérience, et de s’en tenir à une forme de respect fort compréhensible. Gilles Berdin, sans passer les plats, ne met donc pas trop de piment ou d’impertinence dans la conversation mais, pour autant, j’ai pris du plaisir à découvrir les propos d’André Lurton. Celui-ci se raconte avec un franc-parler peu bordelais qui me plaît. Pour vous donner envie d’acquérir pour 8€ « Autour d’une bouteille avec André Lurton », selon un rituel bien établi sur mon espace de liberté je vous propose un extrait qui, sans être une conclusion, illustre bien la philosophie d’André Lurton : « Faire ! Faire soi-même pour entraîner les autres ! »

Tom 7578

 G.B : que faut-il retenir de vos actions ?

 

A.L : Rien et tout. Je souhaite léguer mon courage d’entreprendre, ma volonté de réaliser, de bâtir. Laisser l’image d’un entrepreneur qui n’arrête pas, qui n’a pas arrêté. Chaque fois j’ai foncé et je n’ai jamais attendu que les autres le fassent pour moi. Il faut faire soi-même pour entraîner les autres. Quand il y a quelque chose de bien, il ne faut pas attendre que d’autres le réalisent à votre place. Entreprendre, oui, il faut entreprendre. Mon grand-père, mon grand exemple, était un entrepreneur né. Il était formidable pour ça, et toute sa vie il fut entrepreneur, créateur, inventeur, bâtisseur. Même si on se trompe, ça ne fait rien, il faut faire quelque chose. C’est un état d’esprit et un état « physique » car il convient toujours de s’accrocher. Il faut avoir le courage et la volonté de faire quelque chose et d’aller jusqu’au bout. Si l’on sent qu’il ‘y a pas de grosses erreurs de commises, il faut aller au terme de son action. Et même si une bévue s’y glisse, il faut rectifier et continuer. Vous montrez ainsi que ce n’était pas ça qu’il fallait faire (rires). Oh, qu’est-ce-que je me suis trompé dans ma vie, ce n’est pas croyable ! Mais c’est comme ça que j’ai pu progresser. C’est l’erreur qui vous permet d’avancer, il ne faut pas la craindre. A condition, quand même, de ne pas trop en faire pour ne pas chuter lourdement.  Tom-7579.JPG

BONUS

1-     Le temps du grand-père Léonce  qui « lisait beaucoup pour s’instruire et voyageait pour voir ce qui se passait ailleurs. Qui après la crise phylloxérique planta des cépages américains non greffés : l’Othello, le Clinton, le Noah, l’Isabelle, le Jacquez. Puis dans les années 1930 planta des hybrides : 7053, 12375, 18 315... Bon administrateur « qui avait une comptabilité analytique étonnante pour l’époque. Il avait fait les plans de toutes les parcelles qu’il avait plantées, avec le nombre exact de rangs de vignes et de pieds. Tous les soirs le chef de culture devait noter et venir lui indiquer le travail effectué : ce qui avait été taillé, levé, déchaussé, etc. »

 

GB : que peut-on retenir de cette époque ?

 

AL : La journée était rythmée au son d’une cloche qui est toujours là, mais ne sert plus. Elle sonnait dès les beaux jours à 5 h du matin pour commencer le travail. Le personnel travaillait jusqu’à 7 heures jusqu’à midi, déjeunait et reprenait le travail jusqu’au soir. Les gens n’étaient pas bien cher payés et habitaient des logements peu confortables dont certains avaient le sol en terre battue, étaient sans sanitaire, avec seulement une cheminée pour faire la cuisine, et il fallait aller au puits pour se procurer de l’eau. Dès que j’ai pris en mains l’exploitation, j’ai rénové tous les logements et construit des maisons neuves.

 

2-    Marcel Blanck l’Alsacien parle d’André Lurton en proposant que « ce serait le moment d’ériger un monument à André Lurton » comme les alsaciens l’ont fait sur sa commune pour Joseph Schwartz « le monument et l’apôtre des grands crus »

 

GB : pouvez-vous, s’il vous plaît, préciser comment vous avez connu André Lurton ?

 

MB : J’ai fait sa connaissance en 1959 à travers les contacts nationaux que je pouvais avoir en tant que membre du CNJA ? J’ai créé en accord avec les instances, un  premier « groupe vin » puis un groupe « AOC » d’où sont sortis tous les hommes engagés dans les régions viticoles : Gérard César en Gironde et Lucien Jacob en Bourgogne, Marc Brugnon en Champagne, Paul Avril en vallée du Rhône... Partout, nous cherchions des personnes susceptibles d’avoir des idées allant vers le progrès et à l’époque, elles n’étaient pas très nombreuses. Bien entendu, à Bordeaux, on ne pouvait tomber que sur un Lurton.

Partager cet article
Repost0
9 mai 2010 7 09 /05 /mai /2010 02:06

« Mais encore, chère Jeanne ? » L’ironie de ma question la mettait hors d’elle : « Vraiment ce n’est pas le moment de jouer les jolis cœurs. Je suis carbonisée et si je ne trouve pas une vraie planque dans la demi-heure qui vient je suis bonne pour le 103 de la Ruschestrasse avec un bon de sortie immédiat pour le goulag ». D’un geste brusque je la saisissais par le bras et l’immobilisais face à un arrêt de tramway. Ses chevilles se tordaient et, si je ne l’avais pas retenue d’une main ferme, elle partait en vrille. « Lâchez-moi, vous me faites mal ! » Rouge pivoine, elle tentait de me faire lâcher prise. Par bonheur aucun passant ne prêtait attention à nous. « Maintenant Jeanne vous fermez votre gueule, vous vous calmez, vous me prenez le bras avec tout l’amour dont vous vous sentez capable à mon égard et nous attendons tranquillement le prochain tramway » Je n’avais pas élevé la voix mais mon ton ne laissait aucun doute sur mes intentions. Pourtant Jeanne se regimbait « vous n’y pensez pas. Je n’ai pas une seconde à perdre... » Ma poigne ferme la maintenait immobile. « Pauvre conne, courir est le meilleur moyen de vous faire repérer. Vous allez m’obéir sans discuter et me suivre... » Elle me fusillait du regard « et pourquoi vous suivrais-je ? » Le tramway se pointait dans un bruit infernal de ferraille crissant. Je gueulai « parce que vous n’avez pas le choix ma belle et parce que je suis un putain de flic qui ne pense qu’à vous sauter... »

Estomaquée mais enfin silencieuse, Jeanne tendait deux tickets au contrôleur du tramway. Je l’entraînais au milieu du wagon. Elle s’asseyait en tirant sur son bout de jupe droite. Je me penchais vers elle raide comme la justice pour lui murmurer à l’oreille « Rassurez-vous, je ne baise qu’avec consentement » Elle lâchait entre ses belles dents « Goujat ! » Je lui prenais la main « c’est la seule thérapie que j’ai trouvé pour lutter contre votre panique. Désolé ! » Je sentais sa main moite frémir et, sourcils froncés, elle retrouvait un peu de sérénité : « Vous êtes vraiment désolé ? » Je lui caressai la joue « mais oui je le suis la belle mais l’heure n’est pas, selon votre expression, à jouer les jolis cœurs. En peu de mots dites-moi ce qui vous est arrivé à l’ambassade ? » Inquiète de nouveau Jeanne jetait un regard circulaire pour s’assurer qu’aucune oreille ne trainait près de nous. Elle inspirait une bouffée d’air. Le tramway s’immobilisait. Deux policiers en uniforme montaient. Jeanne frémissait. Je l’attirais vers moi. Elle se laissait aller. « Ne vous inquiétez pas, ces deux là ne sont au courant de rien. Dites-moi tout pour que je puisse valider la petite idée qui me trotte dans la tête. » Je sentais le gras de sa cuisse se presser contre la mienne. Mon érection fut immédiate. Jeanne dans un souffle murmurait « vous avez un plan pour me sortir de là ? » J’opinai.

-         Wladimir s’est tiré une balle dans la tête.

-         Qui est Wladimir ?

-         Mon amant.

-         Mais encore ?

-         Le premier secrétaire de l’ambassade d’URSS à Berlin.

-         Vous l’avez connu comment ?

-         Lors d’un tournoi de tennis.

-         Où ?

-         Ici.

-         Et comment ça c’est passé ?

-         Dans les vestiaires.

-         Ok, mais après...

-         Il m’a délivré un sauf conduit et je le rejoignais à l’ambassade.

-         Etrange comme procédure...

-         Pourquoi parlez-vous de procédure ?

-         Il était marié ?

-         Je suppose que oui.

-         Ça ne vous a jamais étonné qu’il affiche sa liaison avec vous de façon aussi ostensible à l’ambassade ?

-         Mais nous ne faisions rien dans son bureau à l’ambassade.

-         Vous faisiez quoi alors ?

-         Je lui donnais des cours de français.

-         Vous plaisantez...

-         Non, je lui enseignais vraiment le français et sa secrétaire assistait à mes cours.

-         Mais alors, vous faisiez ça où et quand ?

-         Chez moi.

-         Chez vous, à l’Ouest...

-         Oui.

-         Comme c’est étrange...     

Partager cet article
Repost0
9 mai 2010 7 09 /05 /mai /2010 00:00

Pour une fois dans les bars de Marseille, le champagne a détroné le pastis pour fêter le sacre tant attendu de l'OM ! Je vais Droit au But : cette chronique est typique de l'esprit berthomesque : elle va, elle vient et elle revient pour chuter sur l'essentiel : le millésime 93. Bonne dégustation !

 

 

La Bonne Mère veut entrer par le balcon.

Comme un miroir, le tableau reflète le Vieux-Port, quel est le vrai ?

La mer est fraîche, la mer est fresque,

Je m’y baignerais si elle n’était pas si haut perchée.

La belle bleue, label blues,

Charlie Parker se cache dans les bulles de champagne,

La statue me regarde, sur la proue de ma caravelle,

Je traverse embrumé l’océan éthylique. »

 

  Caillou 6477

 

Au hasard, sur un présentoir de cartes postales, ce joli texte de PHIL.G. sur le cul de l’une d’elle à propos d’un bar de Marseille : la Caravelle avec un dessin de Malika Moine ICI  

 

Pour les Flots Bleus le texte est engagé :

 

« Le footballeur sur son mur est fâché.

Tous les matins face à la baie,

Il aimait bien, même par procuration, prendre un café.

Les Flots bleus sont tombés, fauchés par la pelleteuse,

comme lui, le dribbleur par un arrière dépassé.

Le footballeur est fâché, carton rouge

aux massacreurs de tibias et de troquets.   

 

  Chou-6483.JPG

 

« Marseille, tais toi Marseille, Crie pas si fort, Je n'entends pas claquer, Les voiles dans le port… » chantait Colette Renard à l’aube des années 60 ; la pauvre, c’est elle qui s’est tue ringardisée par l’irruption des yéyés.

 

 
 

Rassurez-vous je ne vais pas vous faire un speech sur la seconde ville de France, en effet elle ne m’inspire guère car mes souvenirs s’y arrêtent à Gaston Deferre.

 

Bien sûr, je pourrais tout de même consacrer un petit couplet au cube de savon de Marseille dont les lavandières de ma jeunesse faisaient un large usage pour blanchir le linge.

 

Mais que voulez-vous, alors que la poudre à laver le linge est inventée par le Marseillais Ronchetti, personne n’y croît à Marseille, sauf l’anglais Lever qui pratique l’intégration verticale : plantations d’oléagineux, compagnies de navigation, usines, d’ailleurs en 1913 il rachète des savonneries marseillaises. Procter&Gamble débarquera à Marseille et rachètera Fournier-Ferrier, le savon « Le Chat » entamera une nouvelle vie jusqu’à devenir une marque phare de Henkel.

 

Les multinationales se substituent aux grandes dynasties traditionnelles « elles comptaient plus sur la spéculation et le négoce que sur l’esprit d’industrie et d’entreprise. » Et puis ce sera l’heure des délocalisations, en France d’abord : Nantes, Reims… le savon de Marseille, comme le jambon de Bayonne, peut se faire partout, ce n’est qu’un procédé de fabrication à 72% d’acide gras mal défini. Reste à Marseille, avec le retour à la nature et la défense de l’environnement, le savon « écologique »

 

Reste la divine surprise pour Marseille, qui tourne toujours avec jubilation son cul à Paris, après pas tout à fait 20 ans de disette, d'un titre de champion de France de son O M. chéri acquis dans la dernière ligne droite avec pour seule menace l'increvable AJ Auxerre, qui n'est plus de Guy Roux mais semble toujours renaître de son terroir, et l'essoufflement des grosses cylindrées confrontées à la Champion's League : l'OL et les Girondins. Après Laurent Blanc c’est au tour de Deschamps dit Dédé, d’inscrire son nom au palmarès. Pour les tricolores ils devront se contenter de Raymond « la semelle » mais la question du jour n’est pas là.

 

 

Alors où est-elle me direz-vous ?

 

Dans le millésime 1993 qui s’annonçait exceptionnel : première Coupe des Clubs champions, un nouveau titre de champion de France en ligne de mire, et puis patatras tout se termine en un quasi-vaudeville à la française dans le jardin des beaux-parents de Jean-Jacques Eydelie.  « Laisser filer » le match en échange de queues de cerises, tout juste de quoi payer un cadeau d’anniversaire pour Ribéry.

 

Tout ça c’est de l’histoire ancienne mais qui se souvient de ce pauvre Jacques Glassmann, celui qui a osé cracher le morceau ?

 

Rien qu’un sans-grade de l’US Valenciennes-Anzin ostracisé ensuite par le milieu.

 

Je ne vais pas ternir la fête sur la Canebière mais, lorsque je lis la pauvre prose de plumitifs sportifs « Dix-huit ans qu'ils attendaient ça. Dix-sept diront les supporters les plus endurcis, qui n'ont toujours pas digéré le titre retiré au club en 1993 suite à l'affaire VA-OM. », je ne peux  m’empêcher de penser que lorsque les bornes sont dépassées y’a plus de limites à la connerie. Reste à avoir une pensée pour RLD, si souvent vilipendé par les fameux « supporters les plus endurcis », sans qui l’OM aurait sans doute continué à végéter dans l’anonymat. Avant de me faire étriper par eux je lève mon verre au Dédé qui n’est pas du genre à monter sur le tonneau pour faire la calamantran. Comme quoi pour faire gagner Marseille il faut soit être belge ou bayonnais...

 

 

Partager cet article
Repost0
8 mai 2010 6 08 /05 /mai /2010 00:09

Maître Jacques au retour de ses cinq semaines (15 mars au 16 avril) passées « à goûter une fois, deux fois et plus parfois » quand il doutait, nous délivre des notes à la française : sur 20. Quelle santé ! À ce propos notre plus beau nez de France précise et pondère le poids de la note « les vins sont notés dans leur catégorie. Un 17/20 attribué à un bordeaux simple ne saurait être mis en rapport avec la même note accordée à un Latour ou un Margaux ». Normal, entre une Bentley et une Twingo y’a pas photo simplement, dans les rues de Paris, y’en a une qu’est plus facile à garer que l’autre.

Avant de me plonger dans les profondeurs du classement pour chercher les pépites Jacqueduponienne je n’ai pu m’empêcher d’aller au plus rapide : le carnet de notes de la classe « Jean-Pierre Moueix » rempli par notre cher Dupont Merveilleux du Vignoble. Avant de vous livrer son contenu deux remarques : tout d’abord maître Jacques à « exclu » le Château Lagrange de la classe (je ne sais pas pourquoi, peut-être manque de place) donc ils ne sont plus que 11 ; ensuite puisque notre maître à tous précise que la note du millésime pour St Émilion et Pomerol est de 18/20 le classement ci-dessous est donc non biaisé et cohérent.

 

1ier Pétrus (Pomerol) 19/20

2ième Château Trotanoy (Pomerol) 18/20

3ième Château Hosanna (Pomerol) 17,5/20

ex-æquo Château Bélair-Monange (St Émilion 1ier Grand Cru Classé) 17,5/20

5ième Château La Fleur-Pétrus (Pomerol) 17/20

ex-æquo Château Providence (Pomerol) 17/20

7ième Château La Grave (Pomerol) 16,5/20

Ex-æquo Château Certan-Marzelle (Pomerol) 16,5/20

9ième Château Magdelaine (St Émilion 1ier Grand Cru Classé) 16/20

ex-æquo Château Lafleur-Gazin (Pomerol) 16/20

11ième Château Latour à Pomerol (Pomerol) 15,5/20

 

Notre maître Jacques Dupont Merveilleux du Vignoble note plus sec – pas trop tout de même – que le Bob Parker. En effet, en ramenant les notes de ce dernier sur 20, la moyenne de la classe « Jean-Pierre Moueix » est sous sa baguette de 19/20, alors que celle octroyé par Jacques est de 17/20. À noter aussi que sur le podium la trilogie de Jacques est plus conforme à la hiérarchie que celle de Bob. Mais si on compacte les 2 carnets de notes en additionnant les places des 3 premiers de notre french flair et ceux du Bob ça donne un superbe ex-æquo de ce beau monde :

Pétrus : 1+3 = 4, Trotanoy : 2+2 = 4 et Hosanna : 3+1 = 4 égalité parfaite et balle au centre (j'adore l'agilité des chiffres).

 

Parce que c’est dimanche, et que de toute façon comme pour vous et moi ces flacons  resteront inaccessibles je vous confie gratuitement les commentaires de notre cher maître Jacques sur les 3 Grands de la « classe Jean-Pierre Moueix »

 

Pétrus : Nez frais, fin, fruit délicat, sèveux, épices, bouche délicate et douce, tanins frais, fins, élégants, de la puissance mais retenue.

Trotanoy : Fruits noirs, cerise, gras, moelleux, dense, tannique, beaucoup d’allure, tendu, matière serrée, joli vin bien équilibré.

Hosanna : Note oxydative, bouche moelleuse, suave, très fraîche, grande qualité des tanins, pas mal d’alcool, mais un tanin velouté de très haute qualité, beaucoup de gras.

 

Que du bonheur, cher Jacques, que ce coup de coeur pour Trotanoy tendu* avec une si belle allure... * Lire ou relire ce bijou de chronique La «tension» du vin selon Jacques Dupont Merveilleux du Vignoble en dégustation à Bordeaux    http://www.berthomeau.com/article-31561023.html

 

Partager cet article
Repost0

  • : Le blog de JACQUES BERTHOMEAU
  • : Espace d'échanges sur le monde de la vigne et du vin
  • Contact

www.berthomeau.com

 

Vin & Co ...  en bonne compagnie et en toute Liberté pour l'extension du domaine du vin ... 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



 

 

 

 

Archives

Articles Récents