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17 janvier 2012 2 17 /01 /janvier /2012 17:00

Le cheval à la cote auprès de la nouvelle génération de vigneron. Le cheval lourd, le cheval de trait que l’on croyait remisé par la mécanisation dans la pénombre de nos magnifiques Haras Nationaux, retrouve une place, certes modeste, dans le paysage des pays développés : débardage du bois, travail de la vigne, maraîchage…

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Quelques infos sur la traction animale pour ceux que ça intéresse puis, en fin de chronique, deux photos sur l’utilisation  de la Traction 11CV

 

Sur environ 1,3 milliards d’agriculteurs au monde (Source FAO - 1998) :

 Près de 30 millions bénéficient du trio mécanisation / intrants synthétiques / irrigation,

  270 millions utilisent la traction animale et la fertilisation animale, peu l’irrigation,

 Le milliard restant travaille manuellement de diverses manières (grattage, bâton à fouir… = travail humain)

 

9 races de trait : L’Ardennais, l’Auxois, le Boulonnais, le Breton. Le Cob Normand, le Comtois, le Percheron, le Trait du Nord et le Mulassier poitevin. Pour plus de renseignements : origine, morphologie, zone d’élevage, aptitudes et utilisations link

 

Selon France-Trait Union des associations des 9 races françaises de Chevaux de Trait

 

Une paire de chevaux laboure environ 50 ares par jour avec une charrue à un seul soc.

        Environ 80 chevaux-vignerons en France en 2005. (si vous avez des chiffres plus récents merci de les communiquer)

        Un cheval nécessite 72 à 100 h de travail/ha.

        En Bourgogne, 11 prestataires de services travaillent avec des chevaux sur différents domaines.

 

La modernité de la traction animale « La préoccupation des temps modernes est le respect de l’environnement : moins polluant, plus respectueux des sols et plus rentable pour les petites surfaces, le cheval devient l’outil le plus moderne qui soit !

 Particulièrement bien adapté au travail de la vigne ou des cultures maraîchères (champs de petite superficie, inter-rangs étroits) »

 

Le site de France-Trait link rappelle quelques principes élémentaires.

 

«  L'effort fourni par l'animal va donc dépendre de la masse à déplacer ainsi que du terrain sur lequel on se déplace, ainsi que du dimensionnement de l'outil (résistance plus ou moins importante du sol, dans le cas d'un outil de travail du sol) ainsi que de nombreux facteurs: température, vent (pour les véhicules volumineux), humidité, nombre de démarrage (coup de collier). A noter qu'un sol sec et dur pénalisera un travail à la charrue, mais favorisera le déplacement du cheval et d'un véhicule. Au contraire le sol humide favorisera le travail à la charrue et pénalisera le déplacement. Par-contre un sol détrempé pénalisera les deux.  La force augmentera considérablement en fonction de la pente, en gros pour une pente de 5% on multipliera l'effort par 3, pour une pente de 10% par 6 et par 9 pour une pente de 15%.  Le travail, sera proportionnel à la distance parcourue.  La puissance nécessaire augmentera en fonction de la vitesse. A noter que les animaux expérimentés ralentissent lorsque l'effort augmente. Une règle approximative donne pour la capacité de traction d'un cheval 10 à 15 % de sa masse, pour un travail de 6h00/jour au pas (cette règle est approximative car 2 chevaux de 500 kg ont une capacité de traction supérieure à un cheval de 1000 kg). »

 

« La compétence du meneur est essentielle pour détecter les signes de fatigue, sachant qu'un surmenage léger mais quotidien entrainera une « usure » prématurée de l'animal. Faire travailler un animal ne s'improvise pas, même si aujourd'hui aucune qualification particulière n'a de caractère obligatoire. »

 

 Du côté du matériel utilisable en traction animale, qui a peu évolué, l'utilisateur devra souvent utiliser du matériel ancien, qui a fait ses preuves, qui est le fruit d'une longue adaptation aux réalités du terrain, et qui a été à l'épreuve d'un usage intensif, mais qu'il faut souvent le remettre en état et dont il est difficile de trouver des pièces de rechange. Les constructeurs de matériels modernes de traction animale, sont peu nombreux (moins de 10 en France). La construction est souvent le fait de passionnés, qui chacun dans son atelier développe, avec beaucoup d'ingéniosité les outils dont ils ont besoin.

 

Reste les 11CV pour le tonneau ou les collabos...

Dimanche à Paris 019 

 

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28 décembre 2011 3 28 /12 /décembre /2011 18:09

C’est du tout chaud, tout juste lu, page131, et sitôt en boîte. C’est d’Olivier Bardolle, un essayiste corrosif, dont je suis en train de lire le dernier opus « La vie des jeune filles » où il dissèque et étudie la prolifération de la « jeune-fillisation » de notre société...

 

« Juin 2011 : immense bâche publicitaire sur la façade du Printemps; la petite Nathalie Portman, torse nu, bras croisés, regard aguicheur, fait la pub de Miss Dior. Qui est-elle quand elle fait ça ? L’actrice ? La jeune fille sexy ? La femme libérée ? Qui croit-elle être sur cette image si ce n’est un objet de convoitise ? Qui va-t-elle convaincre de porter le parfum Dior ? Et en vertu de quels principes ? Combien a-t-elle touché pour accepter une telle mise en scène ? Enfin, comment tenir encore après ça des propos sur la dignité de la femme ? Et surtout comment reprocher à toutes les autres, les anonymes, de se déguiser chaque jour en friandises sexuelles lorsqu’elles sont soumises, par le truchement de l’exemple, à de tels modes de fonctionnement ? Sur une telle affiche, banale en apparence, le sexe et l’argent sont réunis pour favoriser le commerce mais aussi la putasserie. Dior n’était pas obligé de dénuder Miss Portman. Ce n’est peut-être pas un crime, mais certainement une faute »

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27 décembre 2011 2 27 /12 /décembre /2011 16:00

Dans la foulée de ce matin je ne résiste pas au plaisir de m’offrir virtuellement un Corton Grancey Latour  de l’année de ma naissance, 1948, pour la modeste somme de 700 francs légers puisque alors que je voguais sur mes dix ans ceux-ci allaient êtres qualifiés de lourds en s’allégeant de deux zéros. En ce temps-là elle était loin pour moi la Bourgogne des climats avec pourtant son Gevrey-Chambertin Saint Jacques 1947 à 800 francs, son prestigieux Clos de Tart 1945 à 1000 francs ou son Chevalier Montrachet 1928 à 1000 francs. Le représentant en vins qui démarchait mon père se contentait de lui proposer des vrais faux Bourgogne : des vins dit déclassés car produit au-dessus des rendements de l’appellation.

  

Je ne vais pas ternir votre plaisir avec mes vieilles histoires mais souligner la belle place des Chablis : Fourchaume, Clos, Preuses en millésime 49, Valmur, Preuses, Vaudésir en millésime 29 entre 400 et 600 francs. Je rêve aussi d’un Meursault Poruzots 49 à 500 francs et Montrachet 28 à 1000 francs : vive la crise ! 

 

La maison Nicolas indiquait à ses clients de l’année 1957 : « En raison de la rareté des vins de réserve de notre tarif de luxe, nous n’acceptons que les commandes pour consommation immédiate et non pour la constitution de stocks en cave. Nous réduirons les commandes qui nous paraîtraient exagérées. » 

 

Heureux temps où  les vins de luxe n’étaient pas la proie des spéculateurs échaudés par la Bourse. Attendre et voir : acheter au point haut est gage de belles déconvenues lorsque viennent les points bas. N’aurai aucune larme pour ces acheteurs de belles étiquettes. Pour les « youpala» : en 1988 j’ai visité les caves troglodytes de Nicolas à Charenton-le-Pont, juste avant leur déménagement (j'embouteillais le vin de table Nicolas en ce temps-là, ce sui un péché mortel comme chacun sait). Sans doute la plus belle collection de grands vins anciens de France.

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23 décembre 2011 5 23 /12 /décembre /2011 16:00

Dans sa préface du livre de Florent Quellier « Gourmandise histoire d’un péché capital » chez Armand Colin Philippe Delerm écrit « Quand j’étais encore professeur, j’aimais beaucoup étudier avec mes élèves de 6ième un poème intitulé le baba et les gâteaux secs, dont j’ai appris seulement le jour de ma retraite qu’il était tiré des Fables de Franc Nohain. Ce texte opposait l’hébétude satisfaite du baba, trempant sans vergogne dans sa flaque de rhum sucré, pendant que les gâteaux secs, pinçant la bouche, disaient tout le mal qu’il fallait penser de cet ivrogne. L’auteur faisait s’exprimer à tour de rôle les deux gâteaux antagonistes, et c’était très amusant de faire jouer cette petite scène, métaphorique de la gourmandise mais aussi de la vie. Plus encore que la récitation de la fable, le bon moment consistait dans la discussion qui suivait l’explication du texte. Difficile d’affirmer qu’il faut être complètement baba ou complètement gâteau sec. Mais j’ai toujours en tête l’enthousiasme d’un Nicolas légèrement enrobé qui coupa court à l’échange philosophique pour s’exclamer : « Moi, m’sieur, j’suis au moins à soixante-quinze pour cent baba ! » Je respecte son sens des proportions. »

 

Et vous quel est votre pourcentage ?


Le baba et les gâteaux secs

 

Ce qui caractérise le baba,
C'est l'intempérance notoire.
A-t-il dans l'estomac
Une éponge ? On le pourrait croire,
Avec laquelle on lui voit boire,
— En quelle étrange quantité —
Soit du kirsch, de la Forêt-Noire
Soit du rhum, de première qualité.
Oui, le baba se saoule sans vergogne
Au milieu d'une assiette humide s'étalant,
Tandis que près de lui, dans leur boîte en fer-blanc
De honte et de dégoût tout confus et tremblants,
Les gâteaux secs regardent cet ivrogne.
« Voyez, dit l'un des gâteaux secs, un ancien — à ce point ancien qu'il est même un peu rance —
Voyez combien l'intempérance nous doit inspirer de mépris
Et voyez-en aussi les déplorables fruits :
Victime de son inconduite,
Sachez que le baba se mange tout de suite.
Pour nous qui menons au contraire
une vie réglée, austère
on nous laisse parfois des mois. »
Cependant, une croquignole,
jeune et frivole, et un peu folle,
Une croquignole songe à part soi :
— On le mange, mais lui, en attendant, il boit.
Je connais plus d'un gâteau sec
Dont c'est au fond l'ambition secrète
Et qui souhaite d'être baba.

 

« Maurice Étienne Legrand, dit Franc-Nohain, né le 25 octobre 1872 à Corbigny – mort le 18 octobre 1934 à Paris, avocat, sous-préfet, écrivain, librettiste, poète[1]. Il choisit Nohain comme nom en hommage au cours d'eau traversant Donzy, lieu de ses vacances d'enfance. Son père était agent-voyer.

 

Au lycée Janson-de-Sailly, il fonde avec André Gide et Pierre Louÿs Potache revue.

 

Il publie ses poèmes dans la revue Le Chat noir. Il se qualifie de « poète amorphe ». Il a écrit de nombreux livrets d’opérettes pour le compositeur Claude Terrasse et, notamment, celui de L’heure espagnole de Maurice Ravel. Il fonde Le Canard sauvage et devient le rédacteur en chef de L’Écho de Paris.

 

Il a eu deux fils : Jean Nohain (dit Jaboune), dont le parrain était Alfred Jarry, et le comédien Claude Dauphin. » source Wikipédia

 

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20 décembre 2011 2 20 /12 /décembre /2011 17:00

Le Ministère de la Santé, l’INPES et l’ANPAA me prient d’insérer en châpo de cette publicité : « Lire les conneries du taulier tous les matins peut provoquer des addictions graves ! » L’ABV, dont le taulier ne sait plus très bien s’il en est encore le secrétaire perpétuel autoproclamé, me demande si sous les publicités à la Télé on ne pourrait pas mettre un petit bandeau déroulant : «  Mangez, bougez, et buvez du vin en société c’est bon pour la convivialité»

 

Ma crèmerie se porte comme un charme. 977 abonnés et le mois dernier un lectorat en pleine prospérité : 22 232 visiteurs uniques et 38 564 pages lues. Alors pourquoi vous solliciter ? Pour rien, rien que pour bavasser avec vous  et voir si vous souhaitez participer à l’extension du domaine du vin.

 

Le geste est simple.

 

Vous allez sur le blog et dans la colonne de droite il y a NEWSLETTER : inscription à la newsletter avec une fenêtre ouverte. Il suffit d’y glisser l’e-mail d’un de vos amis ou connaissances et vous cliquez !

 

Dans la foulée vous envoyez un petit courrier électronique à l’heureux bénéficiaire de votre cadeau pour lui indiquer qu’il lui suffit d’ouvrir le message de bienvenue de mon hébergeur Overblog et de cliquer sur le lien d’acceptation.

 

Arrivé à ce stade le taulier s’interroge : « doit-il, à l’instar des Newsmagazines, faire un cadeau de bienvenue à l’heureux élu ? »

 

Pourquoi pas, mais ça ne pourrait-être que du liquide donc quid du transport ?

 

Je réfléchis donc encore un chouia et, en fonction du raz-de-marée d’abonnés que vous allez déclencher, j’aviserai sur la nature du geste commercial comme disent les vendeurs d’autos.

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16 décembre 2011 5 16 /12 /décembre /2011 16:00

Je vais faire bref : Bruno Verjus est un lecteur ami link, PH Gagey est un ami lecteur et l’un des fondateurs des Climats du Cœur link et vous connaissez mon attachement au dernier legs de Coluche : les Restos du Cœur…

 

« Le 19 décembre 2011, se tient une première mondiale chez Artcurial. Une vente aux enchères de produits éphémères, une vente aux enchères ou rien ne sera ravalé mais dégusté. Gastronomie- Fine Art propose aux gourmands et collectionneurs de saveurs des produits rares, fruits du travail d'artisans français et européens. »

 

Entre autres : Des œufs de poule de variété Barbezieux de Frédéric Ménager, un train de côtes Wagyu bénéficiant de 100 jours de maturation d'Yves-Marie Le Bourdonnec, un jambon ibérique vintage 2007 du Senior Carasco, des sardines du Maître beurrier Jean-Yves Bordier et un bottillon de vanilles gousses fendues de Madagascar de Laurence Cailler, de rares thés comme ce thé FU ZHUAN du début des années 70. Emballé dans un ballot de peau de yack cousue.

 

Quelques lots emblématiques comme du riz millésimé Acquarello, un panier de légumes et un collage d'Alain Passard, le chef triplement étoilé de L'Arpège à Paris ou celui offert par la Maison Louis Jadot de Beaune, une bouteille née au clos Vougeot n'ayant jamais quitté sa cave depuis 1887 seront vendus au profit des RESTOS DU COEUR.

 

Si ça vous dit, allez-y. Le taulier ne pourra lui y aller vu qu’il vit retiré juste avant la Noël dans un Hermitage sur le plateau des Claparèdes.

Pages de ARTCURIAL TABLOID FINE FOOD BAT BD-2 (1)

Pages-de-ARTCURIAL_TABLOID_FINE_FOOD_BAT_BD-3.jpg

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8 décembre 2011 4 08 /12 /décembre /2011 16:00

01-07-11-02-53-53.jpgSous le titre : La montée en puissance des nouveaux médias Jumillagate : la fin d’un règne ? Sharon Nagel fait le point dans la Journée Vinicole www.journee-vinicole.com sur l’affaire baptisée Jumillagate. Je vous livre d’abord le châpo de son excellent article car il donne le titre de journaliste à l’ami Pousson, alors que ni lui ni moi ne sommes « officiellement » répertoriés dans une catégorie bien déterminée. Cette remarque, qui n’est pas un reproche, est d’importance car dans l’univers des médias les blogs et les blogueurs restent encore une espèce en voie de définition. Ensuite je vous propose sa conclusion qui me paraît très intéressante.

 

En châpo donc elle écrit : « Tout a commencé par un article du journaliste Vincent Pousson posté sur le blog de Jacques Berthomeau. Un article, certes pas anodin puisqu’il fustigeait le comportement mercantile, pour ne pas dire sans scrupules, de Jay Miller, alter ego de Robert Parker et son fameux Wine Advocate en Espagne, mais aussi de Pancho Campo, directeur de la Wine Academy of Spain. Cela, au moment où ce dernier organisait en grande pompe sa conférence Wine Future Hong Kong, aux tickets d’entrée vendus à prix d’or. »

 

« La communauté électronique s’impose »

 

« Au final, cet enchaînement d’événements a mis en lumière une tendance que Robert Parker lui-même a soulignée durant Wine Future : le début d’une nouvelle ère de la communication autour du vin. De son propre aveu, son règne – et donc peut-être celui de certains de ses confrères à travers le monde – arrive à son terme. Le succès concomitant de la conférence européenne des blogueurs du vin en Italie indique en effet que les blogs s’expriment désormais avec une voix plus audible, parfois plus crédible et dans tous les cas plus démocratique que certains critiques traditionnels. Néanmoins, de nombreuses questions restent sans réponse suite à cet épisode : les pratiques employées apparemment par le couple Miller/Campo sont-elles monnaie courante dans la filière ? Certaines régions se plaisent-elles dans cette relation certes coûteuse mais qui a le mérite d’apporter une caution rapide et, vu le poids des gourous, lucrative ? Pour quelle raison ces mêmes gourous, et notamment Robert Parker avec son Wine Advocate, ont-ils acquis un tel pouvoir, avec l’acceptation de la filière ? Ces événements auront montré désormais la puissance, non pas d’un seul blogueur mais d’une communauté toute entière s’exprimant sur le web. Car, la voix du blogueur représente bien souvent la courroie de transmission de ses lecteurs. La question est de savoir si la facture sera dorénavant moins salée pour la filière. »

 

Sharon Nagel

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22 novembre 2011 2 22 /11 /novembre /2011 17:00

Lors d’un récent dîner, un expert du vin blanchi sous le harnois, officiant dans une revue de vin de vieille extraction, entreprit ma voisine, pourvue de toutes les références en des domaines qui me sont étrangers, sur le vieillissement prématuré des vins de garde. Nous étions en Bourgogne et c’est un problème qui touche tout particulièrement les vins blancslink. La question embrassait bien plus largement que la seule spécificité des vins blancs, elle se voulait générale : comment se fait-il que dans un lot de bouteilles d’un même vin, même millésime bien sûr, conservées dans les mêmes conditions dans une cave ad hoc, certaines sont frappées par un vieillissement prématuré ?


Comme vous vous en doutez tout cet échange m’est passé très largement au- dessus de la tête et, avec mon esprit de marelle, je ne pouvais m’empêcher de penser à ce qu’Hubert Nyssen disait du vieillissement, en 2008, en fêtant les trente ans de sa maison d'édition, Actes Sud. Il en faisait aussi le diagnostic dans ses carnets, sur son site - www.hubertnyssen.com : «  Le vieillissement ne consiste pas dans un lent déclin, mais dans une suite de sauts à l'élastique. On est soudain poussé dans le dos, on plonge, on voit l'abîme d'un peu plus près, on rebondit plusieurs fois, et, avec un peu de chance, on se rétablit, mais jamais au niveau d'où l'on avait sauté. Cependant, à celui où l'on s'arrête, j'en ai fait l'expérience, on peut s'établir pour une période assez longue. » Mais il savait, et le disait sereinement, qu'il y avait un dernier « saut à l'élastique » dont on ne revient pas comme le note Josyane Savigneau  du Monde.

L’image du saut à l’élastique me va bien. En effet, au point extrême de la tension de l’élastique, lorsque le corps rebondit, les ressauts successifs se font  de plus en plus courts, et l’évidence d’un retour à une forme d’immobilité se fait de plus en plus prégnante. Si l’on approfondit l’image toute la phase de plongée, grisante, vertigineuse c’est la jeunesse triomphante, c’est l’homme pressé, c’est la trajectoire euphorique et puis, soudain, c’est, au point extrême de tension de l’élastique, le premier choc et le premier rebond en retour. Il est d’une forte intensité, la décharge  d’adrénaline reste maximale et il est encore vécu comme une forme de plénitude, de puissance, rien ne semble avoir changé sauf qu’à partir de ce premier ressaut  toutes les répliques seront d’une intensité plus faible et petit à petit, hormis quelques oscillations, le corps s’installe, suspendu au-dessus du sol, dans une forme étrange de position stationnaire. Reste à noter aussi que plus l’on saute de haut plus l’on augmente sa capacité à rebondir.


Comme l’écrit Nyssen, c’est ce dernier palier, celui où l’on s’arrête, où l’on s’établit qui marque la dernière rupture avec le flux de la vie d’avant. S’enfouir, disparaître, se retirer du monde… Pourquoi diable, il est toujours possible de s’opposer à ce quasi immobilisme, de se redonner du mouvement, de vivre l’attente, en mobilisant sa vitalité intérieure et de se sentir encore vivant. Ce temps de moindre vitalité, de moindre utilité, et parfois malheureusement de moindre mobilité, avec l’allongement de la vie, peut se révéler tout aussi long, voire bien plus long, que celui de la jeunesse et de l’entrée dans l’âge adulte. Alors, si le corps répond encore,  que faire de ce temps supplémentaire ? Un temps utile, un temps offert, un temps apaisé, ne plus se précipiter, ignorer tous ceux qui ne sont plus que des figurants transparents. Telle est ma philosophie : j’ai trop gaspillé de temps, trop ferraillé, pour m’encombrer la vie de toutes ces scories pour parler poliment.


Comme me le disait ma mémé Marie : évoquer sa mort n’a jamais fait mourir qui que ce soit. Alors ne me faite pas le coup du coup de boulgour, du vague à l’âme, bien au contraire je ne me suis jamais senti aussi plein de vitalité et, même si certains me trouvent imbuvable, je ne suis pas encore atteint par le syndrome du vieillissement prématuré. À ce propos, pour en revenir aux choses sérieuses, que pensez-vous chers lecteurs du vieillissement prématuré des vins de garde ?

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15 novembre 2011 2 15 /11 /novembre /2011 12:00

SmithQuatro-5751.JPGJ’étais à Ferrals-les-Corbières et je ne le regrette pas. Mais quand je lis en commentaire sous la relation qu’en fait Michel Smith link cette lettre : la moutarde me monte au nez.

 

Bonjour,

 

J'étais dans les gradins à « l'université » de Ferrals. J'en ressors encore une fois avec la même impression : trop de blabla... et de moins en moins de vignerons !

Je suis un « jeune » vigneron des Corbières. Depuis mes premiers coups de sécateurs en 2007, je prends un plaisir énorme à tailler et à bichonner mes vieux Carignan. Je confectionne patiemment, mon « Carignan 1515 » ... que je déclare en « vin de table »!

Appellation ou marque ? Peu importe le flacon... c'est le vin qui compte !

J'avoue que plus ça va, plus je me sens mal à l'aise dans le « prêt à porter » de l'appellation Corbières. Dans quelques jours, je vais remplir ma 5ème déclaration de récolte et ça y est, c'est décidé : elle sera pour la première fois 100% Vin de France ! Vive la haute couture et vive la liberté !

En cela, je ne renie en rien mes racines, j'éprouve seulement le besoin de lâcher du lest afin de mieux exprimer l'identité de mes vins, l'identité de ma Corbières.

Et ce n'est qu'un au revoir...

Didier Ferrier


1-    Que ce « jeune » vigneron trouvât qu’il y eu trop de blabla ne me trouble pas. Difficile dans un amphi de se livrer à autre chose qu'à l’exercice de la parole ;

 

2-  Qu’il regrettât qu’il n’y eu pas assez de vignerons dans l'amphi me semble contradictoire avec son regret du peu de contenu des interventions. Ses collègues avaient mieux à faire et contrairement à lui ils n’ont pas perdu leur temps.

 

3-  Ce qui me rend vénère c’est que ce « jeune » vigneron ne se soit pas levé pour dire haut et fort sa frustration. Moi ça m’aurait plu.

 

4-  Il proclame « peu importe le flacon... c'est le vin qui compte ! »  fort bien !

 

5-   Il avoue « que plus ça va, plus je me sens mal à l'aise dans le « prêt à porter » de l'appellation Corbières. » très bien !

 

6-  Il s’écrie « Vive la haute couture et vive la liberté ! » excellent !

 

Donc ce « jeune » comme beaucoup d’autres est le monde a lui tout seul : il exprime mieux que quiconque l’identité de sa Corbière (moi je la mets au singulier). Il fait un vin de haute expression et il lui fallait un espace de liberté et il l’a trouvé. Grand bien lui fasse et je lui souhaite bon vent. Ce que comprends mal c’est qu’il dise que ce n’est qu’un au revoir alors qu’il a choisi son positionnement. Il faudra qu’il m’explique le futur scénario pour que je comprenne bien le sens de ses propos.

 

Pure curiosité intellectuelle car, comme je l’ai affirmé à Ferrals je n’ai nul message à délivrer le devenir de la Corbière ou des Corbières est entre les mains de ceux qui font le vin. Choisir ! Faire ! Moi j’ai le dos en compote et heureusement que Michel m’a pris en photo ça flatte mon ego !

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En Corbières je suis 100% addict Embres&Castelmaure et, cher Didier Ferrier, si vous vous êtes tant fait chier (pardon Nadine c’est du français) vous auriez dû me libérer et comme ça je serais allé partager quelques gorgeons avec mes amis car, pour eux,  le temps est à vendre, pas le mien puisque je sais le gaspiller…

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4 novembre 2011 5 04 /11 /novembre /2011 16:00

photoC-3.jpgÇa commence bien voilà que maintenant pour faire l’intéressant le taulier nous fait le coup de la faute d’orthographe grossière comme un vulgaire émetteur de sms en rut. Détrompez-vous je n’ai pas coupé le p du coup je me suis contenté de reproduire une publicité qui se trimballe sur le cul des bus de notre belle capitale après le boulot j’bois toujours un cou ! C’est Canal+ qui nous affiche une belle tête de vampire aux canines bien dégoulinantes d’hémoglobine pour vanter ses films.

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En dépit de son départ calamiteux cette chronique va traiter d’un sujet sérieux : le boire après le travail. Pas très nouveau me direz-vous, ça a toujours existé et c’est la raison d’être de certains bistrots. Ceux qui y allaient dépenser le peu d’argent du ménage, les ouvriers surtout, les classes dangereuses, le Coupeau de l’Assommoir de Zola, ont forgé l’image dont se servent encore les hygiénistes-prohibitionnistes. Plus récemment, le très médiatique Hervé Chabalier s’y enfilait sa dose de blanc mais lui c’était en début de journée. Bref, la chopine des joueurs de cartes ou de boules n’est plus qu’un lointain souvenir.

 

Et pourtant le paysage de la consommation hors foyer, comme le disent les gens du marketing, et plus particulièrement celle des bars et cafés se restructure, en France comme dans d’autres pays. Il se mondialise. Il s’adapte dans les villes à la sociologie des salariés. Mon sujet du jour colle donc bien avec le bandeau générique de mes chroniques de fin de journée : les afterwork des petites bêtes qui peuplent les bureaux de nos villes. Des filles et des garçons qui à l’heure de la sortie de leur open space, parce qu’ils n’ont pas de mouflets à aller chercher à la crèche, aiment à se retrouver autour d’un verre.

 

Bien plus que ce constat, qui prend maintenant l’allure d’une évidence,  ce qui me préoccupe c’est que ceux qui détiennent le nerf de la guerre : le pognon, c’est-à-dire les Interprofessions chères au cœur des révoltés du CAVB, continuent, pour beaucoup d’entre elles, à le dépenser pour soit faire de la pub générique, sans grand effet sur le consommateur, soit à continuer d’associer le vin à la seule table. Dans le travail de prescription comme dans celui de l’image du vin le chantier de ces nouveaux modes de consommation est ouvert et il serait temps d’y consacrer des moyens.

 

En ces lieux on vend bien plus que du Vin, mais du service dans tous les sens du terme. Ce qui suppose un personnel formé capable de répondre aux questions des clients, des vins bien choisis qui ne soient pas maltraités (chaud, glacé, oxydé…), qui soient servis dans des verres ad hoc propres, des prix raisonnables et pourquoi pas des mises en avant bien menées (c’est-çà-dire non intrusives, non directives, attentives  au questionnement des clients…)

 

Sans épuiser le sujet je vais mettre en avant deux constats : le premier concerne l’initiative du CIVB et ses apéros Vintages de Bordeaux et le second concerne la prolifération de lieux d’un nouveau type où le vin est, si je puis dire, le premier centre d’intérêt.

 

Pour la dernière des Apéros Vintages de Bordeaux, mardi dernier, je me suis rendu au Floréal, 73, rue du Faubourg du Temple, 75010 Paris. En sortant de la bouche du métro Goncourt je n’eus pas à chercher où se passait la petite sauterie le trottoir était noir de monde et une longue file d’attente s’était formée. Atmosphère joyeuse, détendue, sympathique, musique, papotage et des vins de toutes les couleurs. La grosse machine du CIVB, pour une fois, colle bien avec un mouvement de fond qui remet le vin sur les terrasses. Les fameux occasionnels, avec une proportion de filles quasi équivalente à celle des garçons, tirent le vin vers de nouveaux horizons.

 

De même, dans beaucoup  de quartiers s’ouvrent, non pas des bars à vins traditionnels, mais des formats où se mêlent cave, manger sur le pouce de type tapas ou autres et surtout des vins au verre. Là aussi, comme au Siffleur de Ballons www.lesiffleurdeballonscom , l’ambiance est détendue, libre et conviviale. Nous sommes loin du bistrot classique car en ces lieux c’est le vin qui est à l’honneur et souvent rien que lui. Cette tendance n’est pas nouvelle, notre Pousson de Barcelone vous dirait mieux que moi que là-bas ça bouge depuis fort longtemps dans cette direction ludique et festive. Certains railleront en disant que ces lieux procèdent d’une forme de tribalisme puisque très souvent on n’y propose que des vins d’un certain type généralement étiquetés « nature ».

 

Moi peu m’importe les portes d’accès à ces nouveaux modes de consommation ce qui m’intéresse c’est la capacité du monde du vin à comprendre et à anticiper les phénomènes qui modifient les comportements. Et là je suis au regret de constater que l’on en reste à des approches  tellement globales qu’elles négligent l’infiniment petit des initiatives de ceux qui collent vraiment aux demandes. Il ne faut chagriner personne, le gros de la troupe, ne pas mettre en avant les réussites porteuses de notoriété, d’image, s’en tenir à des messages formatés par des agences de com. qui ne brillent pas par leur originalité, des dossiers presse sur papier glacé que plus personne ne lit…

 

Au plus près, sortir des sentiers battus, coller au terrain pour mieux observer les infimes mouvements qui deviendront les lignes de force de la demande… Oser aller jeter ses filets dans l’Océan Bleu loin de la masse agglutinée qui ne fait que faire comme tout le monde. Plutôt que de se prendre le chou sur des sujets récurrents qui n’intéressent que nous, de nous jeter des anathèmes à la figure, soyons à l’écoute de nos consommateurs, de tous nos consommateurs. L’extension du domaine du vin est à ce prix… et ce prix, n’en déplaise aux diverses factions irréconciliables, est à notre portée, pas besoin de prélever des CVO pour le financer. Une simple dose de bonne volonté, d’écoute et de dialogue suffit. Mais même cela semble hors de portée du bal  des ego ou de la surdité des gardiens du troupeau…

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