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7 février 2020 5 07 /02 /février /2020 06:00

Dans le petit monde des vins nus qui puent, sur les réseaux sociaux, « l’incontournable » (AOC de la novlangue) rendez-vous, c’est, au début février, les off d’Angers : les Pénitents, le Grenier Saint Jean, les  Anonymes … avec, cerise sur le gâteau, à Saumur, la Dive, la Mecque des vins poilus...

 

« Si t’es pas allé à la Dive avant 70 ans c’est que t’as raté ta vie… »

 

C’est mon cas, encore cette année je n’y suis pas allé.

 

Angers, en des temps lointains, ce n’était que le salon des vins de Loire, vague resucée régionaliste d’un Vinexpo au sommet de sa gloire. Mais le temps des grands barnums, genre stands de foire exposition, tiraient à sa fin, le lent déclin, changer ou mourir !

 

Si ce salon existe encore, j’ose affirmer que c’est, en grande partie, grâce aux trublions des off. En effet, ceux qui faisaient ricaner les pépés du vignoble ligérien ont drainé vers Angers toute une faune d’importateurs étrangers et de cavistes parigots et autres ostrogoths. 

 

Des barbus, des tatoués, des piercés, des gars à casquettes, chemises de bûcherons canadiens, futals amples, lourdes écrases-merde, catogans ou coupe étudiée, classés par facilité dans une catégorie fourre-tout : hipsters ! Des gars venus du nord à bonne descente, cavistes, restaurateurs, importateurs.

 

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Étrange souci de « singularité », de se distinguer, qui se traduit par un goût prononcé pour l’uniforme, le code de la tribu, un nouveau paraître qui se veut contestataire alors qu’il n’est qu’apparence d’une révolte libertaire mais guère révolutionnaire.

 

Du côté gaulois, quelques copieurs, mais aux pieds c’est terne, morne, passe-partout, avec pour les mâles majoritaires et des filles la « tennis » Stan Smith d’Adidas, les Nike, les Reebok, les Coq Sportif, peu de Veja…

 

Mais pourquoi cette fixette sur les grolles ?

 

Tout bêtement parce que je suis un dégustateur imposteur qui, tout en accomplissant le rituel : inspirez, rincez, crachez, piquait du nez pour observer les pieds chaussés en espérant y trouver des nouveautés.

 

Bonne pioche, ce fut le cas.

 

Démonstration.

 

Ça faisait un bail que je n’avais mis les pieds à la gare Montparnasse, ce monument de béton brut plutôt mal en point, étonné j’avais le sentiment de traverser une galerie commerciale. Comme je faisais ma première expérience de TGV Ouigo pour me rendre à Angers – version ferroviaire de l’aviation low-cost à la mode SNCF – je m’enquis auprès d’un monsieur à casquette où je devais aller pour embarquer. Pas très amène le défenseur du service public, me prenant pour un provincial mal embouché, avec ironie, pour me rassurer me dit-il, m’indique que je dois me rendre tout au bout du hall1, au quai 24, faire quelques pas, emprunter de longs tapis roulants, afin d’atteindre la plate-forme d’embarquement Ouigo.

 

Je remercie.

 

La signalétique est totalement merdique, juste une minuscule indication sur un poteau de béton, on a comme l’impression que notre société nationale que le monde entier nous envie car elle plaît tant à nos révolutionnaires de salon, a relégué ce train pour pauvres dans un cul de basse fosse. J’exagère à peine.

 

Le TGV Ouigo est une longue chenille bleu glaciaire, pas de classe, fauteuils alignés, c’est nu, normal pour un charroi d’adulateurs de vin nu. Nous partons à l’heure, nous arrivons à l’heure. Détail très SNCF, un incident technique nous a privé d’eau dans les lavabos du Ouigo. Par bonheur le pipi restait possible.

 

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Il pleuviote sur Angers, je n’ai jamais été sensible à la douceur angevins, suis résolument nantais. De cette ville je ne retiens que des noms : Raymond Kopa (SCO), Jean Lurçat (la tapisserie), Jean Monnier (ancien maire copain de Rocard).

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Jean Monnier, à gauche, en compagnie de Christophe Béchu / © Josselin CLAIR - MaxPPP Jean Monnier, à gauche, en compagnie de Christophe Béchu / © Josselin CLAIR - MaxPPP

La vie de Jean Monnier c'est celle d'un siècle : le 20e, où un artisan peut un jour devenir le Roi Jean, en référence au Roi René.
Mais Jean Monnier est un élu du peuple qu'il connaît bien car il en vient. Fils d'ouvrier, il quitte l'école le jour de ses 14 ans et devient apprenti menuisier...

Les injustices le révoltent. C'est d'abord dans le syndicalisme qu'il mène ses combats, à la tête de la CFDT du Maine-et-Loire, puis en politique, sous la bannière socialiste. 

Il est élu au département en 1973. La marche suivante semble insurmontable : Angers est une forteresse réputée imprenable. Pourtant, en 1977, il part à l'assaut.

"Lorsque nous nous sommes présentés aux élections, cela n'a pas été très difficile de composer la liste parce que personne ne croyait à son élection, même pas ceux qui composaient la liste, j'étais à peu près le seul à y croire" - Jean Monnier

Le 13 mars 1977, la vague rose emporte Angers.  Jamais la ville n'avait été à gauche. Une victoire du parti et de l'homme, qui très vite montre son autorité.

 

Direction, les Pénitents où, afin de ne pas ternir ma réputation de dégustateur-imposteur, avec élégance, juste ce qu’il faut d’air inspiré, je tends mon verre, l’agite de manière asynchrone, renifle négligemment, absorbe doucement, me rince les papilles avec soin, me penche sur le seau prévu à cet effet, arrondi mes lèvres en cul de poule, rejette le jaja sous la forme d’un jet précis afin d’éviter de tacher mes effets. Je ne prends aucune note, incapable que je suis de tenir à la fois un verre, un carnet et un crayon, je transmets par signes à ma coéquipière mes impressions. Nous sommes presque toujours raccord.

 

Concentré j’étais mais, soudain, mon regard acéré tomba sur des pieds féminins chaussés de boots Blundstone. Elle est très grande, très Nicole Kidman avant les atrocités de la chirurgie esthétique (voir plus bas), en plus poupine, avec sa copine aux cheveux d’une rousseur de feu, affublée de fausses griffes laquées blanc d’ivoire, elle déguste. Dans ces dégustations de vins qui puent, le sexe féminin est aussi rare que l’herbe dans les vignes glyphotasées, l’irruption des nordiques met du piment dans la tristesse des chaussées.

 

Mais, me direz-vous, comment, d’un seul coup d’œil j’ai repéré des boots Blundstone  aux pieds de cette Kidman non-révisée ?

 

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Tout bêtement parce que j’en portais aux pieds.

 

Achetées par hasard bien avant la Noël car elles me semblaient parfaitement adaptées à mon confort de pédaleur attitré.

 

Très bonne pioche, résistante, confortable comme des charentaises, je ne les quitte plus et je me suis acheté un tire-botte pour me déchausser.

 

 

Blundstone, les boots de Tasmanie débarquent en France

 

Ces boots tout-terrain venues de Tasmanie (Australie), vendues moins de 200 euros, sont déjà un phénomène en Israël et dans les rues de New York. Elles débarquent en France.

 

Il y avait les Ugg (des surfeurs), les Birkenstock (du corps médical), les Dr. Martens (orthopédiques) et les Crocs (des navigateurs), des chaussures utilitaires devenues des phénomènes de mode. Il y a désormais les Blundstone ou «Blunnies» pour les connaisseurs. Ces boots élastiquées cousues de deux languettes, au bout arrondi, taillées dans un cuir rustique et montées sur semelle de caoutchouc ne vous disent sans doute rien, mais ça ne saurait tarder. Déjà plébiscitées par une poignée de techniciens parisiens du cinéma et de la musique, pour leur confort et leur résistance, elles s’installent doucement aux pieds des branchés.

 

La suite plus bas.

 

Là, je sens poindre chez vous une pointe d’exaspération, ce type est atteint de sénilité avancée, se déplacer à Angers, soi-disant pour licher des vins nus, et nous tartiner une chronique sur la nouvelle tendance des pieds des branchés, jusqu’où ira-t-il ?

 

Au fond, s'il l'atteints ?

 

Désolé j’ai toujours été fasciné par les grolles.

 

 23 septembre 2006

Les pieds trahissent les poulets

 

Le détail qui tue ! L'oeil de Léon, aussi acéré que celui de Christine Clerc, la reine du potin vachard sur le microcosme politique parisien, l'avait repéré dès l'entrée du plus jeune des longs qui, en dépit d'un costar correct, se payait des écrase-merdes plus André que chez André, bien plates, bien avachies, avec chaussettes négligées incorporées. Sans contestation, les pieds trahissent les poulets. Donc, l'ignorer ! Tout en repliant ses jambes pour reprendre une position plus conforme aux conventions en usage dans le monde, Léon, d'un geste ne souffrant pas la contestation, intimait à Carlotta de bouger ses sublimes fesses afin de porter à ces messieurs de quoi déposer leur postérieur. Elle s'exécutait avec grâce et suggestivité, le drapé, outre ses épaules dénudées, laissait voir sur le flanc gauche son compas immense jusqu'à l'attache de la cuisse. Du haut et du beau, un développé enchanteur, Bourdalou flirtait avec l'implosion, entre pivoine et incarnat, en état d'apnée il ruisselait. Le petit Pochon embrayait.

 

Pour ma défense, les vins des Pénitents ne m’ont pas fait sauter au plafond, le vin nu s’embourgeoise, pour preuve Olivier Poussier était présent, plus astucieux que le sieur Dupont qui crache sur les vins nu qu’il n’a jamais craché du jaja qui fleure bon le cul de bourrin...

 

L’exercice dura jusque 14 h, j’avais une faim de loup mais où grailler avec mes acolytes ?

 

Déambulation de Parisiens égarés remontant la place du Ralliement  anciennement nommée Place de la Guillotine puis Place Saint-Maurille, le nom actuel de Ralliement se fera le 23 avril 1791, en référence aux rassemblements répétés à l'époque des populations, notamment pour les condamnations à mort, mais aussi le ralliement des conscrits et des militaires, ainsi que de la Garde Nationale. Initialement, la Place du Ralliement se situait sur des cimetières et était étroite ; à la suite de l'incendie du Théâtre en 1865 et la disparition de l'hospice en 1872, la Place du Ralliement a été réaménagée et agrandie. Elle est de nouveau réaménagée en 2010 pour accueillir le tramway. Devenue piétonne et entièrement pavée.

 

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Le mobilier urbain est d’une laideur insoutenable ! 

 

Le soleil a fait son apparition, les terrasses sont bondées, je suis à la traîne lorsque je tombe sur un Hervé Gaymard flanqué de sa « souriante » Clara, avachi dans un fauteuil en rotin. Il a l'air de s'emmerder grave le savoyard. Comme je suis d’une grande futilité je note que les sourcils de l’ancien ministre de l’agriculture sont, comme pour tous les vieux dont je suis, buissonnant, raides, pointus, comme un air de Méphisto… De guerre lasse nous optons pour un bouiboui pas trop branchouille. J’ai envie de sang, j’opte pour une hampe-frites. Nous carburons à l’eau pétillante. La tranche de hampe est anémique, fleurant l’odeur fade du grill, les frites juste sorties de leur poche. C’est le manger triste.

 

Cap sur les Greniers Saint Jean de l’autre côté de la Maine, le plus beau témoin de l’architecture hospitalière du Moyen Âge en France dont la fondation, favorisée par le royal patronage d’Henri II Plantagenêt, est due au sénéchal d’Anjou Étienne de Marçay, vers 1175.

 

Lire ICI 

 

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C’est blindé, bruyant, tout ce que je déteste. Par bonheur, à l’arbre à café je peux déguster un vrai café.

 

Décision immédiate, je zappe la dégustation, je vais baguenauder dans les allées, laisser mes coéquipiers en plan, rousiner, tailler des bavettes avec des ami(e)s vigneronnes et vignerons.

 

Je pars en maraude : Christine et Éric  Nicolas du domaine de la Bellivière, dans la Sarthe, toujours aussi avenants, charmants, d’une délicieuse simplicité. Je goûte bien sûr avant de tomber nez à nez avec un homme aux cheveux blancs qui me salue. Panique à bord, qui est-ce ?

 

Éric Conan un ex de l’Express au temps de mon rapport. Nous échangeons plaisamment sans nous attendrir sur notre passé d’anciens combattants.

 

Cap sur le stand des Horiot des Riceys, c’est Marie qui tient la boutique, Olivier se balade. Je déguste. Je file vers les de Moor, une queue digne du Moscou au temps de l’abondance de l’économie soviétique m’empêche d’accéder à la sainte table alors je vais faire une petite visite à Bruno Perraud du domaine Côtes de la Molière, la cathodique Isabelle Perraud est sans aucun doute par monts et par vaux. Je peux enfin me glisser jusqu’à Alice et Olivier de Moor, je déguste.

 

 

 

Mes vieilles jambes fatiguent. Je trouve une chaise, une bouteille d’eau fraîche qui pique, une tarte fine aux pommes, je m’assieds, sors mon carnet, mon crayon de papier et commence à chroniquer. Je suis dans ma bulle, loin du bruit et de la fureur, je gratte…

 

Clap de fin de la première journée de dégustation, direction un bar à vin : À boire et à Manger, place de la Visitation, blindé de parigots tête de veau et autres licheurs provinciaux. Ardoise de charcuteries-fromages accompagnée d’un Julien Guillot très serré du cul. Faut jouer des coudes au bar pour survivre. S’asseoir !

 

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Direction un resto (voir plus bas) très prout-prout ma chère, tape à l'oeil, minimaliste, paradis du petit bourgeois angevin qui se la joue top chef, musique d’ambiance plate, accueil bordélique, attente, cuisine ouverte, l’essentiel des tables est à l’étage, les serveurs se tapent deux volées d’escalier, ils doivent en avoir plein les bottes à la fin de la journée. On nous place à l'arrache. La carte des vins est désespérante malgré beaucoup de logo vert.  Pas un pet de nature. Le champagne c'est que du Pommery. Nous choisissons. Le sommelier se pointe, tire la gueule en notant que je suis le seul à boire un verre de vin, un Saumur Champigny,  qui restera plein. Du côté assiette c’est déception, fadeur et émulsion à l’ordre du jour. Ne vaut pas le détour…

 

 

Nous rentrons à pied sous le crachin angevin, à mon grand étonnement je me repère sans GPS.

 

Deuxième journée toujours sous un petit crachin, direction la dégustation des Anonymes, la quintessence des barbus naturistes, le temple des vins qui puent, la basilique des bretts, c’est bondé. Je retrouve des copines, Claire, Fleur, Camille qui me claquent des bises. Je déguste une flopée de vins poilus de chez poilus. Ma grande bringue en boots Blundstone est aussi de la partie. Je remarque d’autres pieds chaussés de ces iconiques boots.

 

Y’a pas à dire j’ai toujours un quart d’heure d’avance sur la tendance…

 

Ceci écrit, à ce stade de ma chronique je fatigue alors je pose mon porte-plume et je pars faire une petite mariennée…

 

La sieste portant conseil j’estime que la narration de la fin de ma seconde journée ne présente strictement aucun intérêt, pas plus d'ailleurs que ce qui précède.

 

Conclusion en tirets :

 

  • Aux Anonymes je me suis fait une pelote que j’utiliserai le jour venu ou jamais.

 

  • Même qu'une jeune femme fait du vin nu à Aizenay en Vendée c'est à deux pas de la Mothe-Achard.

 

  • J’ai acheté à son auteur, Christelle Pineau, un livre très sérieux : la corne de vache et le microscope. Va falloir que je dérouille mes neurones pour le lire ça cause du vin nature

 

  • Comment peut-on présenter de la bouffe infâme lorsqu’on défend le vin nature ?

 

  • J’ai croisé un  amorti, genre vieux beau vindicatif, qui m’a sommé d’écrire sur son cul !

 

  • Les jeunes, filles et garçons, avec qui j’ai dîné étaient joyeux et sympas, les vieux d’à côté, que des mâles, ennuyeux et prétentieux.

 

  • Le chauffeur de taxi angevin au-delà de minuit fait attendre le client plus d’une demi-heure car il cassait une petite graine.

 

  • Le Ouigo était direct jusque Montparnasse, pas d’arrêt au Mans comme à l’aller, lorsque j’ai vu tout le monde descendre j’ai paniqué : allais-je passer ma journée bloqué dans la patrie de Stéphane le Foll.

 

  • Le chat m’attendait… je me suis fait de la pasta et puis j’ai poussé un roupillon…

 

Et bien sûr je ne suis pas allé à la DIVE…

 

 

L’histoire de Blundstone débute en 1870 sur l’île sauvage de Tasmanie, en Australie, quand deux familles d’Anglais, les Cuthbertson et les Blundstone, y ouvrent ensemble leur manufacture de chaussures. En 1932, les petits-fils Cuthbertson rachètent l’intégralité des parts. Jusqu’en 1999, leurs godillots restent cantonnés aux Australiens qui les portent dans les champs et sur les chantiers. À la surprise générale, c’est en Israël que la marque rencontre le succès. Cette année-là, l’entrepreneur Amos Horowitz repère les boots aux pieds de son voisin (rapportées d’un voyage en Océanie) et décide de les importer dans son pays. Distributeur de films en quête de nouveaux défis, l’Israélien ne connaît rien au commerce, pas plus au marché de la chaussure, mais, convaincu de sa bonne idée, il vend les Blundstone dans le magasin familial. Les ouvriers des moshav et les jeunes des kibboutz les trouvent pratiques, légères. Résistantes aux intempéries, elles assurent aussi bien en plein soleil que sur les chemins détrempés. En 2002, M. Horowitz en écoule 10 000 paires.

 

Aussi confortable qu’une basket

 

«En Israël, il s’en vend désormais 400 000 paires par an, pour un pays d’un peu plus de huit millions d’habitants! explique Jacqueline Segal qui distribue la marque en France. Difficile de savoir pourquoi le produit est devenu culte ces dernières années, mais c’est phénoménal. Tout le monde les porte, des douaniers aux serveurs dans les restaurants, des filles en short sur la plage aux hipsters dans les rues, en passant par les enfants, les motards...» L’entrepreneuse française, convaincue du potentiel, a signé un contrat avec la société australienne il y a trois ans.

 

À l’époque, si à New York et au Canada, les hipsters sont séduits, en France, aucune boutique n’est intéressée. Seuls les professionnels travaillant au grand air, comme les vignerons, passent commande. Mais Mme Segal n’en est pas à son premier lancement : le carton des mocassins à franges Minnetonka , c’est elle. Celui des espadrilles californiennes Toms, aussi. «Les Blundstone ont une histoire, du sens et une fonctionnalité, poursuit-elle. Les ingrédients clés du succès. Elles sont d’un confort inégalé, parce que la gomme de leur semelle, brevetée, absorbe les chocs. Et leur look vintage plaît, il change de la basket sans contraindre comme un soulier de ville. Nous sommes au début de leur histoire ici. Déjà, ce printemps, de jolies boutiques les proposent en rayon

 

Le best-seller «homme, femme, enfant, toutes générations et tous pays confondus» est la 585, en cuir rustique marron, vendue aux alentours de 180 euros. Elle est disponible chez 58M et Merci à Paris, chez Finger in the Nose pour les enfants, dans plusieurs multimarques en province... Philippe Corbin, le fondateur de Léon & Harper les commercialise dans tous ses magasins: «Nous achetons les produits que nous adorons et que nous ne savons pas faire. Les Blundstone sont des chaussures authentiques, extraordinaires. Moi-même je ne porte plus que ça. Je les ai découvertes dans les rues de New York. Chez Léon & Harper, nos silhouettes féminines sont légères et contrastent à merveille avec leur allure androgyne, robuste, été comme hiver. Nous les vendons depuis quelques saisons, surtout à des Parisiennes pointues. Le pari était risqué mais on nous en demande de plus en plus.»

 

 

« Nous ne saurons jamais comment Nicole Kidman vieillit, ce film-là est perdu à jamais » ICI 

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Murielle Joudet est journaliste. Elle écrit sur le cinéma et tient l’excellent blog The lost weekend. Elle nous a donné l’autorisation de reproduire ce texte sur Rue89.

La tristesse des visages des actrices américaines: Nicole Kidman, Charlize Theron, Renée Zellweger, pour ne citer que celles que je viens de croiser récemment dans « Scandale » et « Judy ». Difficile de décrire le carnage, pas toujours le même selon les visages : pommettes hautes et rigides, lèvres empêchées par d’invisibles fils, nez retroussé, figure totalement transformée et assumée comme telle (Zellweger)... Les mots me manquent, mais c’est comme si toute expression naturelle était rappelée à l’ordre. Partout, c’est le même échec à se refuser au temps : on signale son passage en voulant le gommer. Souvent, au premier coup de bistouri, le spectateur salue la discrétion du résultat comme s’il s’agissait d’une performance d’actrice à part entière (« c’est bien fait ! »). Plus les années passent plus cette performance ressemble à un masque boursouflé, un tombeau pour un visage (Kidman, Adjani).

 

Angers. Le Top Chef Samuel Albert, du petit écran à la place du Ralliement

L’ouverture de son restaurant était très attendue. Trois mois après, le vainqueur de Top Chef dresse un bilan positif des Petits Prés, où il met à l’honneur les produits de saison. ICI

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5 février 2020 3 05 /02 /février /2020 06:00

Je prends des risques face à l’exécration que suscite Emmanuel Macron en soulignant que son approche de certains dossiers internationaux n’est pas à jeter aux orties sans examen.

 

Mais, je suis sans illusion, les dossiers internationaux n’intéressent guère les natifs de l’hexagone, ils préfèrent contempler le nombril et continuer de penser que la France est le centre du monde ;  lorsqu’il s’agit de l’avenir des Balkans, pourtant si proches, ils n’y comprennent goutte.

 

Les Balkans n’existent que par le regard que l’on porte sur eux depuis l’extérieur. Du point de vue des mentalités, tous les aspects péjoratifs que l’Occident a pu accoler à ce terme n’ont pas aidé à la construction d’une identité forte et revendiquée, et on retrouve fréquemment l’idée que « le balkanique, c’est l’autre »

 

« Les Balkans ne commencent pas et ne s’arrêtent pas »

Paul Garde

 

« Si cette région pose de réelles difficultés de définition, c’est parce qu’elle a toujours été à l’intersection de plusieurs mondes. À presque toutes les époques, les Balkans ont été dans une position « d’entre-deux » : entre monde grec et latin, slave et byzantin, chrétien oriental et occidental, ottoman et occidental. Les Balkans sont une région charnière entre l’Orient et l’Occident, et leur histoire mouvementée les a fait basculer tantôt d’un côté, tantôt de l’autre.

 

Alternativement centre ou périphérie selon les moments, région à la fois marginale, physiquement excentrée par rapport aux lieux de pouvoirs des empires dans lesquels elle a été incluse, et marginalisée car souvent laissée de côté par ces mêmes pouvoirs, elle pose un problème de définition. Par-là même, elle remet en question d’autres concepts, à savoir où commence l’Orient et où s’arrête l’Occident, ou si les Balkans sont en Orient ou en Occident. Région charnière mais également région mosaïque, qui présente une grande variété de situation des peuples qui la composent et qui trouble là encore les concepts importés. En effet, pour reprendre l’expression de Violette Rey, c’est aujourd’hui pour cette région une « triste richesse » que d’être celle par qui l’Europe doit reconnaître que le modèle de l’État-nation considéré si fécond à l’Ouest ne peut être un modèle universel, ni même généralisé à l’Europe orientale. »

 

De Gaulle appelait de ses vœux une Europe de l’Atlantique à l’Oural dans un discours à Strasbourg en novembre 1959 : « Oui, c’est l’Europe, depuis l’Atlantique jusqu’à l’Oural, c’est l’Europe, c’est toute l’Europe, qui décidera du destin du monde ! »

 

Emmanuel Macron évoque « Un espace commun eurasiatique de sécurité allant de Vladivostok à Lisbonne ».

 

La une de The Economist datée du 7 novembre 2019.

 

À rebours d’une majorité de commentateurs, Ziemowit Szczerek reporter-écrivain polonais spécialiste de l’Europe du Sud-Est estime que, dans son entretien polémique avec The Economist fin 2019, le président français a posé les bonnes questions et a exprimé ouvertement ce que tout le monde pense sans oser le dire.

 

« Dans l’entretien qui a remué le monde, Emmanuel Macron a exposé une approche sans naïveté. À de multiples reprises, il a reproché à la Russie son autoritarisme qui représenterait, avec le fondamentalisme islamique, la plus grande des menaces pour l’Europe et ses valeurs. Il a aussi affirmé que l’entrée de la Russie dans l’orbite d’influence occidentale prendrait au moins une décennie mais qu’elle finirait par advenir, Moscou ne voulant pas être vassalisée par la Chine.

 

Les projets emblématiques de l’Occident

 

Prenons le cas de la Bosnie-Herzégovine, que le président français a qualifiée de « bombe à retardement ». La presse de Sarajevo s’en est offusquée et a rappelé à la France son instabilité sociale dans ses propres frontières, la révolte des gilets jaunes et le terrorisme islamiste plus actif en France que dans les Balkans.

 

Tout cela est vrai, mais à chaque fois que j’entre en Bosnie-Herzégovine, que ce soit par la Serbie ou la Croatie, il y a presque toujours des fonctionnaires, pourtant vêtus de l’uniforme national, pour s’empresser de m’informer joyeusement que cet État n’existe pas.

 

Si l’on va dans l’Herzégovine croate, on n’entendra que des plaintes à propos de ce projet d’État centré sur les musulmans bosniaques et auquel doivent participer les Croates alors qu’ils n’y voient aucune raison. Dans la république serbe de Bosnie, les Serbes disent la même chose, et ce n’est pas la voix de nationalistes, de séparatistes ou de personnes que l’on pourrait qualifier de radicales. C’est un point de vue aussi courant que l’air que l’on respire. Chaque Serbe bosnien, adulte ou pas, sait parfaitement que ce qui le rapproche de Sarajevo n’est guère plus qu’un portrait de Tito à la maison et peut-être de la sympathie pour Bijelo Dugme [groupe de rock yougoslave culte des années 1970-1980]. Voir Goran Bregović plus bas.

 

En dehors de ça, rien, vraiment.

 

Pourtant, la Bosnie-Herzégovine et le Kosovo étaient les projets emblématiques de l’Occident dans les Balkans. On le voit de loin, sur les armoiries et les drapeaux qui reflètent l’esthétique de l’UE (étoiles, fond bleu) : de la même façon, les symboles des républiques soviétiques et des démocraties populaires, avec leur faucille et leur marteau, étaient une expression de l’esthétique socialiste. On y trouvera éventuellement la forme géographique du pays, comme sur l’emblème national du drapeau de la Biélorussie post-soviétique, mais aucun symbole national, aigle ou griffe, auquel les nationalistes pourraient se référer.

 

À vrai dire, ceux-ci n’en ont pas besoin car ils ont leurs propres symboles. Au Kosovo, les Serbes et les Albanais vivent tous sous une aigle à deux têtes – blanche chez les premiers, noire chez les seconds. En Bosnie, seuls les musulmans bosniens s’identifient au drapeau national. Les Croates et les Serbes, qui ont leur propre État national mais n’y vivent pas, utilisent leurs drapeaux respectifs, bien sûr de taille supérieure à celui de la Bosnie-Herzégovine.

 

« Regardez la Bosnie : c’est une vaste blague »

 

La Bosnie-Herzégovine et le Kosovo devaient être des laboratoires où régneraient l’harmonie européenne et la coexistence des nations. Face à la grande haine, tout cela s’est terminé en jeu de faux-semblants : tout va bien !

 

D’un autre côté, comment ces expériences pouvaient-elles réussir si, dans les deux pays, l’Occident s’est surtout employé à développer l’administration et la bureaucratie plutôt que d’investir dans le développement économique, l’égalité des chances et la construction d’une classe moyenne stable qui aurait pu devenir la base d’une identité commune. Par exemple, le système des trois présidents représentant chacun, à la tête de l’État bosnien, une des trois communautés renforce les clivages ethniques au lieu de les atténuer.

 

Si au moins la Bosnie-Herzégovine ou le Kosovo servaient de vitrine du niveau de vie occidental dans les Balkans, attiraient des travailleurs étrangers, diffusaient le modèle occidental dans la région, comme la Géorgie dans le Caucase. En réalité, c’est le contraire – les habitants de ces pays fuient en flots ininterrompus et sont contraints d’abandonner leurs montagnes pour du pain.

 

Si c’est comme ça, pour qui ces États ont-ils été créés ?

 

Si le but était de témoigner de l’échec du projet occidental dans les Balkans, c’est réussi, car quand on va en Serbie ou que l’on parle à des Macédoniens, on entend souvent : « Peut-être que l’UE n’a pas tant de sens que ça ? Regardez la Bosnie : c’est une vaste blague. »

 

Les Balkans ne peuvent compter ni sur la Russie ni sur l’UE

 

Évidemment, en critiquant la stabilisation bosnienne, il est difficile de ne pas tomber dans le piège tendu dans la région par la Russie. Elle soutient la Serbie, qui serait ravie de reprendre sous son aile les Serbes bosniens et kosovars, sauf qu’elle est liée par le droit international. Même si elle prenait le risque, à qui demanderait-elle de l’aide ? À la Russie ? La Serbie sait très bien qu’elle ne pourrait rien en tirer. La Russie est loin, n’a pas beaucoup d’argent, et Poutine est peut-être un ami cool avec qui faire un selfie, mais dans les affaires sérieuses, c’est un joueur froid et cynique. Les Russes ont d’ailleurs espionné leurs alliés et amis serbes, ce que le président Aleksandar Vucic a dû reconnaître avec réticence. Il s’est ainsi retrouvé dans une position analogue à celle de Volodymyr Zelensky vis-à-vis de Donald Trump.

 

En réalité, la Russie ne peut pas faire grand-chose dans les Balkans, même si la région et la Russie elle-même voudraient qu’il en soit autrement. La droite macédonienne, qui craint la minorité albanaise et a longtemps refusé de s’incliner devant le chantage de la Grèce sur le changement de nom du pays, pourrait peut-être se tourner vers la Russie, mais de quoi cela aurait-il l’air ? Les Russes leur enverraient-ils des soldats ? Les accueilleraient-ils dans leur Union avec la Biélorussie ? Distribueraient-ils des moyens financiers – pourtant déjà de plus en plus rares – pour construire dans les Balkans un genre de royaume du Wakanda, cette puissance technologique et militaire africaine de l’univers de Marvel ?

 

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Rare photo de Poutine contemplant son successeur

 

La Serbie fait face au même dilemme. Elle sent que l’UE la trahit, mais la Russie n’est pas une option. Si c’était le cas, Skopje et Belgrade n’auraient pas longtemps hésité.

 

Si les Balkans ne peuvent donc compter ni sur la Russie ni sur l’UE, qui reste-t-il ? Les communautés musulmanes bosniaques et albanaises pourraient encore songer à la Turquie, mais dans quel cadre ?

 

Emmanuel i Brigitte  Macronowie witają Putina w prezydenckiej rezydencji Fort de Bregancon

Emmanuel i Brigitte Macronowie witają Putina w prezydenckiej rezydencji Fort de Bregancon (Fot. Alexei Druzhinin/AP)

 

L’hégémon de l’UE serait le meilleur

 

En fin de compte, la Macédoine s’est laissée humilier par la Grèce et, dans les Balkans, on se souvient des humiliations. Elle est devenue la Macédoine du Nord, ce que beaucoup de ses habitants considèrent comme une offense. Pendant des années, elle a été le bon élève des réformes systémiques exigées par l’UE, et maintenant Emmanuel Macron bloque l’ouverture des négociations d’adhésion pour elle et son voisin albanais.

Goran Bregović est né le 22 mars 1950, à Sarajevo, d'une mère serbe et d'un père croate. Le père de Goran était officier dans l'Armée populaire yougoslave. Après la séparation de ses parents, il va vivre avec sa mère à Sarajevo. Après quelques années de violon au conservatoire, il fonde son premier groupe à 16 ans : Bijelo dugme (le Bouton blanc). Pour faire plaisir à ses parents il poursuit néanmoins des études de philosophie et de sociologie. Il serait sans doute devenu enseignant si le succès de son premier disque n’en avait décidé autrement.

 

Goran Bregović joue de la guitare et devient une rock-star en Yougoslavie. Avec son groupe Bijelo dugme il produit 13 albums en quinze ans, vendus au total à 6 millions d’exemplaires. Dans les années 1970, il rencontre Emir Kusturica, cinéaste amateur et bassiste dans un groupe punk.

 

À la fin des années 1980, lassé de son statut de rock star, le musicien réalise son rêve d'enfant en achetant une maison sur la côte adriatique. C’est là qu’il compose tranquillement la bande originale du troisième film d’Emir Kusturica, Le Temps des Gitans (1990). Ceci marque le début d’une collaboration réussie. Il signera ainsi les bandes originales d’Arizona Dream (1993) et Underground (1995). Après avoir travaillé, entre autres, pour Patrice Chéreau sur La Reine Margot et Radu Mihaileanu sur Train de vie, Goran Bregović décide de se consacrer principalement à l’interprétation de sa propre musique. Toutefois, il n’abandonne pas totalement la musique de film, puisque son coup de cœur pour Le Lièvre de Vatanen de Marc Rivière l’amène à en composer la bande originale et la chanson du film.

 

Après avoir reformé, en juin 2005, avec succès, son ancien groupe Bijelo dugme pour une série de concerts dans trois capitales de pays issus de l'ex-Yougoslavie, il a repris la route en 2006 avec son Orchestre des mariages et enterrements, avec lequel il sillonne l’Europe depuis le milieu des années 1990.

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2 février 2020 7 02 /02 /février /2020 07:00

Le dernier tournant, Pierre Chenal, 1939

Je ne suis pas cinéphile, j’aime le cinéma, en salle, même si je n’y vais plus guère, et la nuit sur mon écran plat.

 

Adolescent j’écoutais sur mon transistor le Masque et la Plume le dimanche soir

 

17 novembre 2006

Le Masque et la Plume

 

L'oreille collée au transistor, dans ma jeunesse, le dimanche soir, dans mon lit, j'écoutais le Masque et la Plume animé par Michel Polac puis François-Régis Bastide. Les joutes entre Jean-Louis Bory de l'Obs et Georges Charensol de France-Soir, me fascinaient. ICI 

 

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Le Palace de Beaumont-sur-Oise, qui apparait dans le générique de l'émission.

Le Palace de Beaumont-sur-Oise, qui apparaît dans le générique de l'émission La Dernière Séance 

 

Ma culture cinématographique s’est enrichie grâce à Claude-Jean Philippe avec le Ciné-club, le vendredi soir sur Antenne 2 puis France 2, de 1971 à 1994, soit environ 1 000 films qu'il introduit, pendant une quinzaine d'années, à la fin de l'émission Apostrophes de Bernard Pivot et à Eddy Mitchell avec La Dernière Séance essentiellement consacrée aux classiques du cinéma américain Coproduite et réalisée par Gérard Jourd'hui, Patrick Brion assurant la partie éditoriale, elle tire son titre de la chanson homonyme d'Eddy Mitchell1, parue sur son album La Dernière Séance. La première diffusion eut lieu le 19 janvier 1982 sur FR3 (qui deviendra par la suite France 3). La chaîne décida de retirer le programme de sa grille après une dernière émission le 28 décembre 1998.

 

Donc, l’autre soir, je pianote sur la télécommande et je tombe sur l’annonce du Dernier tournant de Pierre Chenal sur Ciné Classic, en version restaurée.

 

Le dernier tournant, Pierre Chenal, 1939

 

J’apprends que c’est la première adaptation du célèbre roman noir de James Cain, Le facteur sonne toujours deux fois (The postman always ring twice, 1934) sa traduction, publiée quelques mois plus tard chez Gallimard, qui sera ensuite adapté par Visconti (Les amants diaboliques, 1943), Tay Garnett (Le facteur sonne toujours deux fois, 1946), Bob Rafelson (Le facteur sonne toujours deux fois, 1981) et Christian Petzold (Jerichow, 2009).

 

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Je me dis bonne pioche d’autant plus que des cinéphiles affirment ICI 

 

La moins connue des quatre, c'est pourtant peut-être la meilleure. L'érotisme du film doit beaucoup aux dix-neuf ans de Corinne Luchaire. Cora Marino a accepté son mari pour échapper à la misère :

 

  • ...Mais maintenant il m'appelle sa petite colombe. Est-ce que j'ai l'air d'une petite colombe Frank ?.

 

  • Tu m'as plutôt l'air d'être une belle garce, oui tien.

 

  • Toi tu es propre, tu n'es pas graisseux. Tu sais ce que cela veut dire Frank ? Sans doute non. Ce n'est pas possible. Un homme ne peut pas savoir ce que c'est pour une femme ; être tout le temps avec quelqu'un de gras, quelqu'un qui vous soulève le cœur dès qu'il vous touche. J'en peux plus.

 

  • Une belle garce, oui. C'est pas possible, tu dois sortir de l'enfer toi, sans quoi tu ne me convaincrais pas comme ça.

 

Fernand Gravey trouve ici son meilleur rôle en interprétant Frank. Sans doute à cause de son physique, il était plutôt enclin à jouer les godelureaux ou les aristocrates ruinés, mais moins souvent les voyous et les marginaux. Ici il manifeste une vraie inquiétude, une fragilité.

 

Corinne Luchaire est grandiose. Il est du reste étonnant qu’elle ne tournât pas durant l’Occupation. Elle représente ici une détermination bornée qui frise l’hystérie sournoise, mais en même temps, elle accède à des sentiments amoureux et passionnés. Elle joue aussi bien la jalousie que l’alanguissement. Son physique curieux l’aide bien. Une mélancolie neurasthénique se dégage de son personnage.

 

Michel Simon dans le rôle du mari cocu, mais content, est sans doute le moins convaincant des membres de ce trio infernal. Il ne connait guère la sobriété dans le jeu. Mais enfin il tient bien sa place.

 

La prestation de Robert Le Vigan, grand délateur, antisémite notoire et pote avec l’infâme Céline, est un peu du même tonneau : beaucoup de cabotinage, un jeu très peu moderne qui sent son théâtre de province d'avant-guerre à un kilomètre.

 

Plus étonnant est sans doute Marcel Vallée dans le rôle du juge d’instruction qui harcèle Frank pour lui faire signer n’importe quoi avec la volonté confuse de perdre le couple en les jouant l’un contre l’autre. Il est excellent. L’action se passant en Provence, Charles Blavette fera un petit rôle de composition. On y verra aussi Marcel Duhamel dans le rôle du témoin pressé, c’est un peu une façon anticipé de rendre hommage au père de la Série noire qui n’existait pas encore. Et puis l’épouse de Pierre Chenal, Florence Marly au physique curieux – elle était d’origine tchèque, dans le rôle de Madge, l’étrange dompteuse de fauves, chasseuse émérite.

 

Bon, Télérama trouve Michel Simon, époustouflant, il fait du personnage du gentil mari trompé un être ambigu, qui a sans doute deviné ce qui se tramait dans son dos et l'adaptation de Pierre Chenal s'appuie avec bonheur sur les comédiens, tous plus ou moins à contre-emploi : Fernand Gravey était jusque-là plutôt spécialisé dans les comédies ; Corinne Luchaire s'approprie un rôle qui semblait destiné à Viviane Romance : elle est moins glamour, mais plus fatale.

 

Ce n’est pas du tout mon avis, j’ai trouvé ce film sans consistance, faussement esthétisant, sonnant le faux, bâclé à la fin, des images, rien que des images, ça ne fonctionne pas, ça ne tient pas la route.

 

Mais, pour la première fois, j’ai pu voir jouer Corinne Luchaire, « la fille de Jean Luchaire, personnage sulfureux, collaborateur notoire et sans scrupule qui profitait de tout ce que la collaboration pouvait lui offrir : l’argent les femmes, une position sociale avantageuse, en échange desquelles il régnait sur l’ensemble de la presse collaborationniste. Il sera fusillé en 1946. Sa fille connut aussi un destin tragique, mais pour bien d’autres raisons. Droguée, partouzarde, elle fut mariée plusieurs fois et mourut en 1950 de la tuberculose après avoir été condamnée à 10 ans d’indignité nationale pour ses relations sexuelles avec un officier autrichien avec qui elle aura un enfant. Elle n’avait même pas trente ans. Il ne semble pas qu’elle se soit intéressée plus que ça aux questions politiques. Elle avait connu la gloire dans Prison sans barreau de Léonide Moguy… »

 

Comme je suis un grand lecteur, et que ce qui touche à la Collaboration m’a toujours intéressé, j’ai acheté et lu le livre autobiographique de Corinne Luchaire Ma drôle de vie

 

 

À travers le regard sincère et souvent ingénu de Corinne Luchaire, ses confidences et ses souvenirs - notamment ses rencontres ou ses amitiés dans le monde de la politique (Otto Abetz, Curzio Malaparte, le ministre de Mussolini Pavolini, les Français de Sigmaringen, etc.) et du spectacle (Jean-Pierre Aumont, Danielle Darrieux, Fernand Gravey, Michel Simon, Charles Trénet, Ray Ventura, etc.), tous les événements dramatiques, mais aussi bouleversants et fascinants d'une époque qui ne cesse encore aujourd'hui de nous hanter.

 

Corinne Luchaire, a tourné jusqu'en 1940 dans une dizaine de films. On la comparait à Greta Garbo.

 

Ma drôle de vie raconte surtout ce qu'elle a vécu, auprès de son père, pendant l'Occupation, la fuite des collaborateurs vers Sigmaringen, son arrestation et sa maladie contractée en prison. L'ombre après la lumière.

 

On sent une grande sincérité dans ce récit autobiographique mais pas le moindre regret de ce que fut la vie dangereuse d'être intime avec l'Occupant.

 

Le Dernier Tournant, sorti en 1940, eut des malheurs : il fut interdit par l'occupant, Pierre Chenal étant juif, puis quasiment banni à la Libération ; Robert Le Vigan était accusé de collaboration, tandis que Corinne Luchaire était la fille d'un patron de presse fusillé pour ses amitiés nazies. Une double malédiction !

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2 février 2020 7 02 /02 /février /2020 06:00

Dans les années 1950, des jeunes Albanais sont partis étudier en Union soviétique ou dans un autre pays du bloc de l'Est et sont revenus au pays accompagnés d'une épouse russe, polonaise, hongroise ou bulgare.

 

L'Albanie et l'URSS étaient alors alliées et Enver Hoxha vouait une admiration sans bornes à Joseph Staline.

 

Dans la nuit du 24 au 25 février 1956, à Moscou, les délégués du XXe Congrès du Parti Communiste d'URSS s'apprêtent à quitter la salle après dix jours de débats sans anicroche ni surprise. Les journalistes et les délégués étrangers sont déjà sortis...

 

Nikita Khrouchtchev, Premier secrétaire du parti, demande alors aux délégués de se rasseoir et pendant quatre heures, il va leur lire un rapport secret dont il leur sera expressément demandé de ne divulguer aucun extrait écrit à l'extérieur.

 

Devant les délégués abasourdis, le secrétaire général accuse son prédécesseur Staline de crimes ignobles, hélas bien réels. Notamment de la mise en accusation et de l'exécution de nombreux dirigeants communistes lors des grands procès de Moscou, vingt ans plus tôt. Il condamne également le culte de la personnalité qui a entouré le « petit père des peuples » et met en cause ses qualités de stratège pendant la Seconde Guerre mondiale.

 

Mais il reconnaît à Staline un « rôle positif » dans la collectivisation des terres et l'industrialisation, même si ces opérations se sont soldées par la déportation et le massacre de plusieurs millions de Soviétiques dans les années 1931-1936 !

 

Malgré toutes les précautions prises par les Soviétiques, le New York Times publie des extraits du rapport secret dès le 16 mars. Le texte a été bienveillamment fourni au quotidien de New York par la CIA (Central Intelligence Agency), qui l'a elle-même obtenu d'un leader communiste polonais juif, irrité par des allusions antisémites de Khrouchtchev, par l'intermédiaire du Mossad (les services secrets israéliens).

 

Le rapport est publié in extenso quelques semaines plus tard. Il consacre la prise de pouvoir par Nikita Khrouchtchev et clôt son entreprise de « déstalinisation », trois ans après la mort du Vojd (« Guide » en russe, surnom de Staline).

 

C'est la rupture entre le dictateur albanais et l'URSS « révisionniste » et ses satellites est-européens.

 

« L'Albanie bascule dans la paranoïa de l'espionnage qui touche tragiquement les familles mixtes », dit à l'AFP Ismaïl Kadaré, qui signe là son premier scénario.

 

« Les personnages auxquels je m'intéresse sont des victimes oubliées ou peu connues parmi les victimes du communisme, des étrangères, retenues en Albanie et persécutées sauvagement par le régime ».

 

Ce drame historique est la première production conjointe entre l'Albanie et la Russie en près de 70 ans. Il a été coécrit par le grand écrivain albanais Ismaïl Kadaré, plusieurs fois pressenti pour le Nobel de littérature, et le scénariste russe Youri Arabov.

 

Dans la ville natale du dictateur communiste Enver Hoxha, une équipe albano-russe se sert de cinéma pour raconter le sort tragique des couples mixtes après la rupture avec Moscou, quand de jeunes Albanais et leur épouse étrangère furent soudain considérés comme des traîtres.

 

Dans la ville natale du dictateur communiste Enver Hoxha, une équipe albano-russe se sert de cinéma pour raconter le sort tragique des couples mixtes après la rupture avec Moscou, quand de jeunes Albanais et leur épouse étrangère furent soudain considérés comme des traîtres.

 

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Ce drame historique est la première production conjointe entre l'Albanie et la Russie en près de 70 ans. Il a été coécrit par le grand écrivain albanais Ismaïl Kadaré, plusieurs fois pressenti pour le Nobel de littérature, et le scénariste russe Youri Arabov.

 

Juste après le divorce entre Moscou et Tirana, ces femmes avaient eu le choix de rentrer dans leur pays ou de rester auprès de leur mari, se condamnant alors à l'enfermement dans une Albanie hermétiquement close. A l'inverse, des étudiants albanais ont dû abandonner l'URSS en laissant derrière eux leur bien-aimée.

 

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« Tant de destins individuels brisés par l'Histoire », constate l'auteur du "Grand Hiver", né comme Enver Hoxha à Gjirokastra, ville du sud de l'Albanie aujourd'hui classée au patrimoine de l'Unesco.

 

 « Deux fois plus cruel »

 

L'un de ces destins est celui d'Irina Sallaku, 88 ans aujourd'hui. Elle avait épousé un Albanais rencontré pendant ses études d'ingénieur à Leningrad. En 1955, le couple mit au monde deux jumelles avant de partir vivre à Tirana.

 

« Les étrangères qui avaient fait un acte de résistance de cœur en choisissant de vivre en Albanie ont été nombreuses à avoir un destin tragique », raconte-t-elle à l'AFP, les yeux remplis de larmes. Elle se réjouit qu'un film permette de « comprendre l'ampleur du crime ».

 

Son mari accusé de « sabotage » fut exécuté en 1977. Elle fut envoyée avec leurs deux filles dans un camp de travail dont elles ne sortirent qu'en 1988.

 

« Tout Etat est cruel mais l'Etat communiste l'était deux fois plus », constate Iouri Arabov.

 

Il n'existe pas d'estimations du nombre de couples mixtes persécutés. Au total, 5.577 hommes et 450 femmes ont été exécutés par le régime communiste (1944-1991), selon l'Institut des études sur les crimes communistes. Des dizaines de milliers d'opposants ont été condamnés aux travaux forcés ou à la prison.

 

Le film, provisoirement intitulé "Gjirokastra", est "un drame historique qui rend hommage à toutes les victimes innocentes des régimes totalitaires", souligne Iouri Arabov.

 

C'est une fiction mais Loreta Mokini, la coproductrice albanaise, explique avoir par souci de véracité consulté les archives du ministère de l'Intérieur et parlé à d'anciens condamnés.

 

L'amour en vrai

 

Le film raconte l'histoire d'une étudiante russe, Katia, qui rencontre à Moscou son futur mari, Arjan, archéologue albanais avec qui elle refait sa vie en Albanie.

 

Après le divorce entre Tirana et Moscou, Arjan est arrêté pour "sabotage" puis exécuté. Katia finit emprisonnée dans la citadelle de Gjirokastra, forteresse du XIIe siècle utilisée comme geôle par les communistes comme les nazis avant eux.

 

Si le plus clair du tournage s'est déroulé à Gjirokastra, des scènes ont également été filmées dans la maison d'Enver Hoxha à Tirana.

 

Deux acteurs albanais jouent le dictateur mort en 1985 et son épouse Nexhmije, 99 ans aujourd'hui.

 

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Toujours dans l'ombre l'un de l'autre, ils se parlent à voix basse en français, la langue préférée du dictateur. Celui-ci avait imposé sa psychose paranoïaque au petit pays de trois millions d'habitants, où il fallait être en permanence prêt au combat face aux menaces venues de toutes parts - URSS, Etats-Unis ou Yougoslavie titiste.

 

Le montage commencera fin janvier. Mais déjà, dans les coulisses du tournage qui vient de s'achever, les collaborateurs ont vu naître un nouvel amour, entre Polina Grishina, l'actrice russe qui interprète Katia et Besmir Bitraku, l'acteur albanais qui joue son époux.

 

« C'est sûr: l'amour est aveugle, il ne tire pas de leçons de l'Histoire », sourit Loreta Mokini.

 

AFP, publié le jeudi 23 janvier 2020 à 06h45

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1 février 2020 6 01 /02 /février /2020 06:00

 

Les mois passent et, à mon grand étonnement, vous êtes là chaque matin à lire mes billets, et pire vous êtes de plus en plus nombreux.

 

Et y’en a même qui s’abonnent spontanément.

 

En novembre 2019

28 792 Visiteurs uniques

36 581 Pages vues

 

En décembre 2019

30 822 Visiteurs uniques

39 205 Pages vues

 

En janvier 2020

35 549 Visiteurs uniques

44 603 Pages vues

 

Les gens du champagne Mailly Grand Cru sont fidèles en amitié, c’est si rare par les temps qui courent que je me devais de les remercier de leurs bons vœux manuscrits.

 

 

13 janvier 2010

Champagne Mailly Grand Cru : une belle histoire d’hommes debout... ICI  

 

Quant à Louis-Fabrice Latour, je ne sais s’il fait encore imprimer par sa fidèle collaboratrice mes billets matinaux pour les lire, mais ce que je sais c’est qu’en début d’année un livreur frappe à ma porte. Merci à lui.

 

 

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30 janvier 2020 4 30 /01 /janvier /2020 06:00

La nouvelle chasse au bitard sur les 2 rives de la Gironde : James Suckling ou l’art du traquenard pour gogos…

Le rédac-chef en mode Full Métal Jacket :

 

  • Mon coco faut que tu sois omniprésent sur les réseaux sociaux ! 

 

Le journaliste affecté aux barriques et flacons de haute lignée :

 

  • Chef, oui chef…

 

  • Faut que ça saigne, une boucherie à faire chialer les vegan !

 

  • Chef, oui chef…

 

  • Tu sulfates à mort les bobos qui ne lichent que des vins qui puent !

 

  • Chef, oui chef…

 

  • Un peu d’encens sous le pif des bios et biodynamiques ça enjolivera le tableau coco !

 

  • Chef, oui chef…

 

  • Tu buzz à fond la caisse !

 

  • Chef, oui chef...

 

 

Et c’est parti pour un long feuilleton qui fera jouir les peines à jouir des jajas convenables… et rugir les préposés au vin qui puent, les dresseurs de barbelés autour du pré-carré des vins nu.

 

Mais à quoi bon ?

 

Hormis les sus-cité, ça n’intéresse absolument personne cette minuscule tempête dans un verre Riedel de vin…

 

Le drame du petit monde du vin c’est son entre soi ridicule, sous prétexte que le vin occupe dans la tradition française une place de choix, il croit que les consommateurs sont des amateurs de vin, conforté en cela par la petite musique de vin et société.

 

Que nenni, ces braves gens achètent massivement leurs vins, d’ailleurs de moins en moins, c’est la faute à Evin, dans les murs glacés de la GD.

 

Ces vins on n’en voit nulle trace dans les écrits des grands critiques du vin, c’est le monde de madame Michu qui achète la boutanche ou le cubi du père Boudu qui roule encore ses cigarettes. C’est le monde des ronds-points cher aux Gilets Jaunes, ceux d’en bas. Je caricature à dessein sans vergogne ayant embouteillé et vendu du Vieux Papes et millions de litrons étoilés du côté de Gennevilliers.

 

Revenons à la crème de la crème qui peuple l’univers papier glacé des magazines, loin de la vulgaire bibine, pour prendre l’exemple du tonneau de Bordeaux descendu aux abîmes. Pour les grands chefs, longtemps allergiques au bio-cons, fraîchement convertis à la nouvelle religion, en paroles surtout, c’est la faute à ces petits cons érecteurs des vins qui puent , nom de baptême Bordeaux bashing. Si la situation de ces vignerons n’était pas dramatique, j’en rirais. Je ne ris pas, j’accuse ces mauvais guides d’avoir menés leurs ouailles dans le mur. Lorsque j’ai mis sous leur nez mon foutu rapport en 2001, ils ont demandé ma tête, ils l’ont eu, comme si l’annonciateur de la tempête était la cause de la tempête.

 

Je ne suis d’aucune chapelle, je me contente de constater, comme le faisait Churchill à propos de la démocratie, que « le bio est le pire des systèmes à l’exclusion de tous les autres », quand à la biodynamie elle n’existe que par la réussite de d’excellents vignerons, grâce au retour aux fondamentaux de l’agronomie. Je parle ici de la vigne, le nouveau label vin bio n’est qu’une construction juridique, fruit d’un compromis à Bruxelles, ça n’est pas ma tasse de thé. Quant au HVE, je ne sais quoi en penser tellement c’est nébuleux.

 

Pour ne rien vous cacher je suis 100% Claire Naudin : « Le bio est une évidence pour moi depuis que j’ai pris la tête du Domaine Naudin-Ferrand, en 1993. Le bio, j’y suis et je n’y suis pas, je n’ai pas de label. Etre certifié en bio, ce qui entraîne des pratiques coûteuses et l’impossibilité de faire un seul traitement sans perdre sa certification, n’est pas évident au niveau financier. Tout dépend de mes parcelles.

 

Sur mon grand cru échezeaux, je ne vois aucun argument qui justifie de mettre de la chimie – c’est viable économiquement. En revanche, sur les appellations régionales, la problématique est différente. Si on va trop vite, si on enlève tout produit, et que la vigne est mise à rude épreuve à cause de la météo et de maladies, on peut y laisser sa boîte ! J’ai donc opté pour une transition douce, afin que les équipes s’y préparent et que le domaine puisse l’encaisser économiquement. »

 

Claire Naudin : Je vous donne cet exemple. En 2016, à la suite d’un gel, je me suis retrouvée avec une parcelle sans aucun traitement et qui n’a donné qu’un tout petit rendement, soit 5 hectolitres par hectare. Cela pour rappeler que les traitements sont là pour permettre une augmentation des rendements. Si demain on veut zéro traitement, alors il faut imaginer un autre modèle culturel et économique.

 

Et si j’allais au-delà du bio et de la biodynamie, en faisant zéro traitement, sans soufre ni cuivre ? J’aurais alors de très faibles rendements. Intellectuellement et techniquement, ce n’est pas aberrant. Mais cela induit une bouteille qui dépasse les 100 euros pour que je puisse m’en sortir. Pour le consommateur, cela implique qu’il boive ma bouteille de bourgogne non plus une fois par mois, mais une fois par an. C’est un changement fondamental pour moi et pour le consommateur. C’est un modèle radical, il y en a sûrement d’autres…

 

Claire Naudin : Nous butons sur un problème de formation, et même un problème culturel. J’emploie des jeunes qui vinifient chez moi tout en suivant en parallèle un BTS dans un lycée agricole. Eh bien, ils sont sanctionnés par leur école s’ils ne « cassent » pas ma démarche, parce que je vinifie sans soufre ! Les enseignants poussent leurs étudiants à critiquer le bio.

 

C’est très bourguignon comme attitude… Et dramatique face à l’enjeu sociétal. Mais je suis optimiste parce que les mentalités commencent à changer. Les enseignants traditionnels partent progressivement à la retraite. A la faculté d’œnologie de Dijon, ce sont les étudiants qui ont fait bouger l’ancienne garde. Mais on a quand même quinze ans de retard…

 

Claire Naudin : Il y a eu aussi une évolution sur le grand cru échezeaux. Il y a quinze ans, seule ma vigne était en herbe, j’étais la cochonne du coin. Et aujourd’hui, c’est drôle, cela s’est inversé, et il n’y a plus que la vigne de mon voisin qui est désherbée. Par contre, je suis déçue parce que sa fille est arrivée, et elle est pire que le père. Et on a des jeunes dans la côte de Nuits qui revendiquent la chimie. Mais si ces jeunes étaient passés entre de bonnes mains, s’ils avaient eu les enseignants adaptés, ils n’en seraient pas là.

 

Claire Naudin : Oui, il faut piocher la terre. Je croise pas mal de stagiaires qui ont la quarantaine et qui sont « habités » par un appel de la nature. Je les emmène alors piocher deux heures dans mon échezeaux, en leur disant que c’est une chance de piocher mon grand cru ! Au bout de deux heures, ils n’en peuvent plus, ils ont les mains en sang et mal au dos. Moi, je fais ça neuf heures par jour, six jours par semaine, pendant trois semaines. Discuter le glyphosate, c’est aussi ça…

 

Claire Naudin : Pourtant, beaucoup de vignerons seraient moins effrayés par le bio si on leur disait que, pour sauver une récolte, de façon ponctuelle, ils étaient autorisés à un traitement chimique. J’ai fait accepter le bio à mon équipe en lui disant que, en cas de gros problème climatique, je ferais marche arrière afin de ne pas couler la boîte. C’est pour conserver cette possibilité que je n’ai pas choisi la certification. Avec le bio, un tas de personnes vous tombent dessus : le banquier, le notaire, le comptable, la famille… Il faut pouvoir résister.

 

Ce discours-là ne plaît à aucun des 2 camps retranchés, trop raisonnable, trop bien argumenté, « ça ne fait pas vendre du papier mon coco… Atèle-toi au nouveau bourricot, oui les vins qui puent la selle de cheval, payes-toi la fiole de ces petits branleurs de bobos… »

 

Le problème c’est que les vins nu, les vins qui puent, n’existent pas au sens légal et, n’en déplaise aux partisans des barbelés, ils n’existeront jamais. C’est heureux, ils naissent dans un espace de liberté, ils renouent le lien effiloché entre ceux qui le produise et ceux qui l’achète chez des cavistes qui font leur métier. Il est facile de se moquer lorsqu’on ne met jamais les pieds en ces lieux, ces bars à vin qui ne vendent ni ne servent que des vins nus. Se gausser, lâcher des tirades de lieux communs, triompher sans gloire sur une cible dont on ignore les contours.

 

Je trouve ça totalement con car ces petits cons sont des néo-consommateurs de vin très impliqués, se moquer d’eux c’est se tirer une balle dans le pied, mais que voulez-vous dans un monde de vieux, j’en suis un, les vieux s’accrochent à leurs illusions.

 

Foutez-moi la paix, si ça vous plaît de me classer dans la catégorie des buveurs mauvais goût je m’en fous, lâchez-moi la grappe, je suis amateur des vins aimé par Jancou, j’en ai rien à branler de vos railleries qui riment avec conneries, buvez ce que vous voulez, cela m’en touche une sans faire bouger l’autre comme disait le défunt Jacques.

 

Conclusion, plutôt que de tirer à vue sur les vins qui puent je conseille aux derniers survivants des notateurs des vins convenables de se livrer à la chasse au dahu.

 

Pour moi tout ce battage s’apparente à la chasse au bitard, dénommée aussi chasse au dahu, qui est l’art du traquenard pour jobards.

 

« La « chasse au dahu » ou « mission absurde » est un canular, qu’on retrouve dans différentes sociétés et cadres institutionnels, qui consiste à pousser les « victimes » à accomplir des actions manifestement stupides.

 

Pour faire intello :

 

Les canulars combinent deux traits caractéristiques de la socialité humaine : la tromperie et l’humour. Considérés comme des blagues, ils « sont révélateurs des situations sociales dans lesquelles ils se produisent » (Douglas 1968 : 366). J’avancerai qu’une blague particulière – la « mission absurde » – montre que les canulars peuvent aussi être l’expression de traits plus généraux de la communication et de la cognition humaine. La mission absurde est une manière humoristique d’exploiter un aspect vulnérable de la confiance dans la communication au sein de contextes sociaux où existent des asymétries épistémiques entre les victimes et les farceurs. »

 

Et comme tout ce qui vient des Amériques s’implante comme dans du beurre dans notre pays gaulois poussif lisez ceci :

 

Le Monde en 2020.

Les millenials
boudent l'alcool

 Dessin de Kazanevsky, Ukraine.

Publié le 

 

 

En quête d’une meilleure hygiène de vie, les jeunes Occidentaux consomment davantage des boissons peu ou pas alcoolisées, obligeant les grands brasseurs à revoir une offre longtemps négligée. Un article à retrouver dans notre hors-série Le Monde en 2020, en vente actuellement.

 

Le Volstead Act interdisant la consommation d’alcool pendant la période de la prohibition est entré en vigueur en 1920 et a été appliqué jusqu’en 1933. Cent ans plus tard, il est largement considéré comme la preuve (si besoin était) que l’interdiction de l’alcool – alors que sa consommation était déjà répandue – ne fut pas une bonne idée.

 

La prohibition a donné naissance au crime organisé, les réseaux mafieux ayant bâti des fortunes sur l’alcool de contrebande. Manquant de soutien populaire, la loi n’était en outre guère respectée. Selon une estimation, on ne dénombrait pas moins de 20 000 bars illégaux à New York pendant la prohibition. Lors d’une descente de police dans un bar de Denver, les agents y ont découvert un parlementaire de la région, et le maire et le shérif de la ville attablés autour d’un verre.

 

La prohibition est pourtant toujours en vigueur dans certaines régions de la planète, et pas seulement dans le monde musulman. Aux États-Unis, près de 500 comtés, la plupart évangéliques, continuent de la pratiquer, notamment le comté de Moore, dans le Tennessee, qui abrite pourtant sur son territoire Lynchburg, la ville où est né le whisky Jack Daniel’s (où les visiteurs de la distillerie sont néanmoins autorisés à emporter une bouteille “souvenir”).

 

Les normes sociales ont évolué

 

Partout ailleurs, la plupart des gouvernements se contentent de décourager la consommation d’alcool en appliquant des taxes, en limitant la publicité et en encadrant les ventes d’alcool. Toutes ces politiques fonctionnent. Toutefois, si la consommation d’alcool est aujourd’hui sur le déclin, c’est pour une tout autre raison : l’évolution des normes sociales chez les jeunes dessine un autre avenir pour cette industrie.

 

Dans presque tous les pays occidentaux, la consommation d’alcool des adolescents est de plus en plus tardive. Cela tient en partie au fait que les jeunes se socialisent désormais beaucoup plus en ligne qu’en chair et en os. L’éducation joue peut-être aussi un rôle. L’histoire montre que plus les jeunes commencent à boire tard plus leur consommation d’alcool sera réduite une fois qu’ils seront adultes. Les millennials, qui ont aujourd’hui entre 20 et 40 ans, boivent moins que leurs aînés. La modération fait partie de leurs principes, et la recherche d’une bonne hygiène de vie semble être devenue une vraie tendance de fond.

 

Les premiers clients du secteur sont aujourd’hui des consommateurs d’âge mûr. Dans certains pays riches, ces derniers boivent même plus que les générations précédentes au même âge. Consommé à faible dose, l’alcool reste cancérigène, mais la plupart des gens ne le savent pas. Certains responsables de la santé publique envisagent de créer des visuels et des avertissements sanitaires comme ceux qui figurent sur les paquets de cigarettes. À l’heure actuelle, seule la Corée du Sud a rendu cet étiquetage obligatoire ; l’Irlande a également adopté une loi en ce sens en 2018, mais elle n’est pas encore mise en œuvre.

 

Les bières sans alcool représentent 10% des ventes en Allemagne

 

Les grands alcooliers ont bien reçu le message et étoffent à présent leur offre de boissons sans alcool ou faiblement alcoolisées. L’innovation dans ce domaine explose. Le goût de la plupart de ces nouveaux produits ressemble en tout point à celui de leurs versions alcoolisées. Le groupe Heineken propose désormais une version sans alcool pour une cinquantaine de ses marques. Ces offres parallèles constituent encore une nouveauté dans la plupart des pays riches mais les ventes augmentent rapidement. En Allemagne et aux Pays-Bas, pays leaders dans ce segment, ces boissons représentent 10 % des ventes de bières.

 

Parallèlement, l’industrie de l’alcool suit l’exemple des fabricants de tabac et se met en quête de nouveaux consommateurs. Les dix marchés en plus forte croissance pour la consommation d’alcool se trouvent dans des pays émergents, essentiellement en Asie et en Afrique. (La Chine fait ici exception, les ventes d’alcool y sont en recul.)

 

Dans une ou deux générations, la consommation d’alcool dans les pays riches pourrait paraître bien démodée. En attendant, l’alcool reste une source majeure de problèmes dans les domaines de la santé publique et de la productivité.

 

Des cohortes de lobbyistes

 

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29 janvier 2020 3 29 /01 /janvier /2020 06:00

Comme quelques-uns des membres de sa famille, le bernard-l'ermite terrestre fraise (Coenobita perlatus), que l'on trouve ...

Acte 1 : le crime de lèse-majesté post-mortem du guide du pneu, la rétrogradation de Bocuse, enfer et damnation, y’en a même qui affichent sur Face de Bouc « je suis Paul », le ridicule n’a jamais tué personne, haro sur le guide rouge, les demi-soldes se déchainent dans le sillage de la grosse caisse de Périco Légasse. Certes le geste n’est ni très courageux, ni très élégant, mais c’est la loi du genre de ce type de classement.

 

Lire Quand les grands chefs dégustent : les incertitudes de l’évaluation à la lumière des étoiles Michelin  ICI 

20 janvier 2020

 

Ça vole plus haut que les pépiements des demi-soldes.

 

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Acte 2 : Exit le grand Paul, l’heure est à la nouvelle pluie d’étoiles 2020 du guide du pneu. Nos petites plumes s’agitent, frétillent, cancanent, quel sera le prochain sacrifié, untel va-t-il enfin monter en grade, attente insoutenable, des pronostics… de la petite mousse dans le petit marigot. Le palmarès tombe, les demi-soldes s’agitent, se réjouissent, félicitent les heureux récipiendaires : ça peut leur  valoir une belle invitation, et tous se précipiteront à la cérémonie ringarde du guide du pneu pour afficher sur face de bouc : j’y étais !  

 

Explications :

 

DEMI-SOLDE, subst.

 

A.− Subst. fém. Solde réduite de moitié que perçoit un militaire placé en position de disponibilité :

1. « Confusément, le collégien soupçonnait l'existence réelle, à Paris, d'un bazar qu'administraient deux colonels en demi-solde, employant pour commis d'anciens soldats bonapartistes ou jacobins. » Adam, L'Enfant d'Austerlitz, 1902, p. 266.

 

B.− Emploi subst. masc. Officier ayant servi dans les armées napoléoniennes et mis en disponibilité par la Restauration.

 

− P. anal. Personne arbitrairement ou injustement exclue d'un mouvement auquel elle avait activement participé :

« Quand cette paix boiteuse eut été signée, quand M. de Pressensé fut devenu un demi-solde du dreyfusisme, il perdit complètement le nord. »

Péguy, L'Argent, 1913, p. 1234.

 

Pour ne pas se faire voler leur coquille, les pénis des bernard-l'hermites se sont allongés ICI 

 

Les bernard-l'hermite dépensent beaucoup d'énergie à « remodeler » l'intérieur de leur coquille, qu'ils ne fabriquent pas eux-mêmes contrairement à la plupart des crustacés.

 

Bon nombre de ces charismatiques crustacés possèdent quelque chose de surprenant et de bien caché : de très longs pénis, mesurant parfois la moitié de la longueur de leur corps ancré dans une coquille. Selon une nouvelle étude, si ces animaux ont développé un organe aussi grand, c'est pour s'accoupler sans quitter leur maison.

 

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À quoi sert un guide ?

 

À guider des clients vers des restaurants !

 

Michelin : ce que signifie exactement le classement des 1, 2 ou 3 étoiles

 

Créé en 1900, et donné en cadeau aux clients de l'entreprise (Michelin, c'est d'abord un fabricant de pneus), il fournissait aux cyclistes de l'époque et aux premiers automobilistes, un certain nombre d'informations utiles (cartes routières, plan des grandes villes, liste des garages…).

 

Plus tard, le guide proposera une sélection d'hôtels, puis de restaurants à partir de 1920. Mais c'est en 1931 qu'on distribuera à ces restaurants les fameuses étoiles. Et pour un automobiliste en vadrouille, en vacances ou en voyage d'affaire.

 

  • une étoile attribuée à un restaurant signifie que la cuisine y est "d'une grande finesse" et qu'elle "vaut l'étape", c'est à dire qu'on peut s'y arrêter en chemin.

 

  • Deux étoiles désignent "une cuisine d'exception" qui "vaut le détour" (on peut faire quelques kilomètres de plus pour aller y manger),

 

  • tandis qu'un trois-étoiles propose une "cuisine unique" qui "vaut le voyage". Carrément ! Et de fait, certains clients fortunés, sont prêts à venir du bout du monde pour déjeuner ou dîner dans ces adresses prestigieuses.

 

Être dans le Michelin ce n’est pas rien pour un restaurant, car c’est bien au restaurant que les étoiles sont attribuées, le chef de cuisine est bien sûr très important mais, en dépit de la starisation des chefs, ce n’est pas tout.

 

Bref, ce qui fait bander les demi-soldes ce sont les chefs, alors on flatte leur ego, on brosse bien dans le sens du poil, allergique à la critique nos petites plumes, encensent, dans ma longue carrière de blogueur j’ai rarement lu de leur part un papier vachard, sauf parfois au détriment de ceux qui les remettent à leur place : la petite.

 

Pour en revenir au guide du pneu il rame, le papier ne se vend plus, l’internet ne paie pas, il achète à tout va : le fooding, la boîte à Bob Parker et dernièrement cède Bookatable à la Fourchette. La transaction constitue l'un des volets d'un large partenariat stratégique conclu avec Tripadvisor.

 

Les affaires sont les affaires, reste la crédibilité du guide du pneu mais est-ce un problème dans un monde où la crédulité est une valeur sûre ?

 

Pour être dans la tendance le Guide Michelin créé une étoile verte pour récompenser les chefs qui allient écologie et gastronomie. Encore un mot valise, un fourre-tout bien commode, pas très sérieux dans la mesure où le guide du pneu ne va pas inventorier tout au long de l’année les achats de ces étoilés verdis.

 

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À la place des demi-soldes de la critique j’irai faire brûler un cierge à la chapelle des âmes du Purgatoire en l’église Saint-Sulpice chère au cœur de Jean-Paul Kauffmann … pour que le Michelin, leur coquille de bernard-l'hermite, ne soit pas emporté par la tempête de la gratuité.

 

 

Le restaurant Paul Bocuse perd sa troisième étoile : "Les gens du Guide Michelin ne savent plus manger", lâche Périco Légasse ICI
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28 janvier 2020 2 28 /01 /janvier /2020 06:00
Nathalie Kosciusko-Morizet prise en photo en train de fumer avec des SDF à Paris. En pleine campagne municipales 2014, cliché publié par VSD, lui avait attiré les foudres des internautes. Romuald Maigneux Elle était surnommée par ses amis mâles de l’UMP « longueurs et pointes »

Nathalie Kosciusko-Morizet prise en photo en train de fumer avec des SDF à Paris. En pleine campagne municipales 2014, cliché publié par VSD, lui avait attiré les foudres des internautes. Romuald Maigneux Elle était surnommée par ses amis mâles de l’UMP « longueurs et pointes »

J’habite Paris, depuis 45 ans, ou presque, un peu banlieusard 3 ans lorsque je travaillais à la SVF à Gennevilliers, ermite dans une maison dans la forêt, 4 ans, car j’y travaille.

 

C’est un choix. Ne pas avoir à subir la contrainte du transport quotidien, pouvoir profiter de l’offre culturelle de Paris, aller au boulot à vélo, mais c’était accepter de vivre plus à l’étroit. Comme la majorité des Parisiens je ne suis pas un Parisien de souche, suis un émigré de l’intérieur, sans patrimoine, d’abord locataire puis, par un heureux concours de circonstance, marché immobilier en berne, vente par la Ville de Paris de logements sociaux, propriétaire depuis plus de 20 ans.

 

Le 75, parigot tête de veau, est la tête de turc préférée des provinciaux car il est par construction, arrogant, imbu de sa supériorité, vantard, c’est un privilégié… Pas faux, le parisien en vacances ou de retour au pays, est chiant ; nous sommes dans un pays où tout converge vers Paris : le chemin  de fer, les autoroutes, le pouvoir politique, économique, administratif, culturel, c’est la fameuse centralisation jacobine qui a maté les provinces rétives.

 

Je n’y suis pour rien même si j’ai travaillé 10 ans sous les ors de la République.

 

Après avoir, pendant les fameuses 30 glorieuses, exporté les couches populaires, celles qui habitaient tout en haut des immeubles et dans les arrondissements à gros numéros, dans le neuf3 et plus loin encore dans les champs de betteraves, Paris, comme le disent les sociologues, se gentrifie, c’est-à-dire qu’il accouche dans les 11 et 12e des fameux bobos.

 

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Je n’y suis pour rien, mon 14e limite 13e, face au métro aérien, n’entre pas dans cette catégorie tout en ne faisant pas partie des beaux quartiers de l’Ouest.

 

Et pourtant, mon front est barré par l’étiquette : « privilégié ». J’assume j’ai payé mes 80 m2 avec terrasse de 10 m2, à crédit sur 15 ans à des taux qui n’étaient pas ceux d’aujourd’hui. Si les prix de revente sont indécents je n’y suis pour rien : je ne spécule pas.

 

Bref, en dépit des lazzis, des moqueries, de mon étiquette d’infamie, je suis heureux de vivre à Paris pour y couler une retraite de vieil homme indigne.

 

Mais Paris c’est le siège du pouvoir, tout ce qui manifeste converge vers Paris pour défiler. Fut un temps où les manifs Nation-République, bien encadrées, par les services d’ordre ne perturbaient guère notre vie. Depuis quelques années, la violence s’est installée et depuis l’irruption des Gilets Jaunes, des Black Block, des grèves à rallonge, des anti-PMA, c’est la guerre dans les rues.

 

Denfert-Rochereau est souvent un point de départ. Alors, autour de chez moi, c’est fort Chabrol, ça ne me dérange pas trop vu que je circule à vélo mais les chenilles de cars qui crachent leur gaz d’échappement, les sirènes, la brigade motorisée, les pétards, les fumigènes, les lacrymogènes, les haut-parleurs braillards, le feu dans les poubelles, la destruction du mobilier urbain, l’explosion des vitrines c’est d’abord pour notre gueule.

 

Ça coûte un bras aux finances publiques tout ça.

 

À qui la faute me rétorquera-t-on ?

 

Aux gouvernants bien sûr qui ne savent pas négocier, qui se la jouent Thatcher…

 

Aux extrémistes de Sud, de la CGT-rail et énergie, à la base, la lutte finale, le capitalisme terrassé…

 

Minceur des effectifs syndicaux, confusion entre défense du service public et défense d’un statut, une opposition inconsistante, sans projet alternatif, des gouvernants déconnectés, un haut patronat vivant dans une autre sphère, pour réformer il ne reste plus que le passage en force que permet la constitution de la Ve République.

 

Tout ça pour dire que PARIS reste le point de coagulation, de crispation de notre vieux pays et que l’habitant de Paris que je suis, aux prochaines élections municipales, va devoir compter sur un mode de scrutin particulier, que cette ville capitale partage avec Marseille et Lyon.

 

C’est l’œuvre de Gaston Deferre.

 

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Gaston Deferre, l’indéboulonnable maire de Marseille, le mari d’Edmonde Charles-Roux la romancière d’oublier Palerme, l’ex monsieur X de JJSS et de Françoise Giroud, celui qui avait pris une belle veste à la Présidentielles de 1969, celui sans qui le vorace Mitterrand n’aurait pas fait une OPA sur le PS au Congrès d’Epinay au détriment du vertueux Savary, fut en 1981, l’un des poids lourds du gouvernement Mauroy (Ministre d'État, ministre de l'Intérieur et de la Décentralisation, le premier de la liste – il y avait 5 Ministre d’Etat : Nicole Questiaux Solidarité Nationale pour le Cérès, Michel Jobert Commerce Extérieur, le rallié, Michel Rocard le Plan et l’Aménagement du Territoire un placard pour la 2e gauche, Jean-Pierre Chevènement , la Recherche et la Technologie, pour le calmer face à Jacques Delors le réformiste à l’économie et finances.)

 

Le Tonton savait doser en fonction des courants du PS. Dans le gouvernement Mauroy 2, suite à la marée rose et le ralliement du PCF, Nicole Questiaux sera rétrogradée au profit de Charles Fiterman, n°3, Ministre des Transports.

 

La grande œuvre du début du septennat de l’homme aux incisives rabotées, hormis bien sûr l’abolition de la peine de mort, fut sans conteste la décentralisation.

 

Adoptées à partir de 1982, les lois Defferre  correspondent à la volonté politique de la gauche, de réaliser une profonde décentralisation de l’administration française. Je ne vais entrer dans le détail de ces textes, ce serait peu digeste, mais simplement souligner que Deferre, maire de Marseille, a pris sa revanche sur la tutelle des Préfets.

 

« Gaston Defferre avait le soutien et de Pierre Mauroy, qui était un décentralisateur convaincu, et de François Mitterrand, qui avait donné la consigne d'appliquer ses 110 propositions. Le ministre d'Etat était favorable aux communes, tandis que le Premier ministre et son conseiller, Michel Delebarre, étaient des partisans de la région. Quant au président de la République, il était admis qu'il était départementaliste, car il avait été président du conseil général de la Nièvre. Mais il est peu intervenu. Entre tous les échelons de collectivités, Gaston Defferre n'a pas voulu trancher. Il voulait avant tout avancer et ce genre de questions aurait entraîné un blocage.

 

A l'Assemblée nationale, la droite a ouvert le procès du "démantèlement de l'Etat". En outre, la pérennité du gouvernement socialiste n'étant pas, selon la droite, assurée, nous étions accusés de vouloir créer des fiefs pour pouvoir, plus tard, rebondir localement. Après ce procès politique assez spectaculaire, mené notamment par Michel Debré, le Sénat nous attendait avec l'intention délibérée de retarder l'adoption du texte par tous les moyens. La discussion a effectivement été très longue jusqu'au mois de novembre. A ce moment, nous avons conclu avec l'opposition un accord politique sur la question du statut de Paris. Le gouvernement avait dans un premier temps écarté l'idée de transférer l'exécutif départemental au maire de Paris – à l'époque il s'agissait de Jacques Chirac, qui était aussi le chef de l'opposition. Le jour où Gaston Defferre a donné son feu vert à un transfert de l'exécutif départemental à Paris, la discussion au Sénat a avancé plus rapidement. L'Assemblée nationale a adopté définitivement le projet de loi dans la nuit du 27 au 28 janvier 1982. Nous voulions que la loi soit promulguée avant les élections cantonales de mars 1982 : notre objectif était atteint.

 

Éric Giuily a été l'un des principaux artisans de la réforme, conseiller de Gaston Defferre de mai 1981 à novembre 1982, puis directeur général des Collectivités locales (DGCL) jusqu'en juin 1986

 

D’où la loi Paris–Marseille–Lyon

 

La loi no 82-1169 du 31 décembre 1982 relative à l'organisation administrative de Paris, Marseille, Lyon et des établissements publics de coopération intercommunale, dite loi PML d'après le nom des villes concernées (à ne pas confondre avec PLM, correspondant à la Ligne de Chemin de Fer Paris - Lyon - Marseille), fixe un statut administratif particulier applicable à ces trois villes les plus peuplées de France. Elle a été adoptée dans le contexte de la loi de décentralisation (dite Loi Defferre) du 2 mars 19822.

 

Les anciennes mairies d'arrondissement sont transformées en structures élues à l'échelon local. Elles ne sont toutefois pas des mairies de plein exercice, et ne lèvent notamment pas d'impôts, mais répartissent les crédits qui leur sont délégués par la mairie centrale.

 

La loi PLM a été codifiée dans le Code général des collectivités territoriales.

 

Pour Paris, la loi PLM établit que les deux collectivités territoriales établies sur le territoire de Paris (la commune et le département) sont désormais gérées par des organes communs : le maire de Paris et le conseil de Paris.

 

Les compétences du maire de Paris demeurent par ailleurs limitées par les pouvoirs spécifiques dont dispose le préfet de police, issus notamment de l'arrêté des consuls du 12 messidor an VIII (qui détermine les fonctions du préfet de police à Paris) et par les textes qui l'ont modifié.

 

La ville de Paris a été découpée en arrondissements à la fin du XVIIIe siècle. A Lyon, leur création débute en 1852, et ceux de Marseille existent depuis 1946. Mais c'est la loi "PLM" qui a attribué un véritable rôle administratif et politique à ces subdivisions.

 

Depuis les élections municipales de 1983, chacun des 20 arrondissements parisiens et des 9 arrondissements lyonnais constituait un secteur électoral. A partir de 2020, Paris ne comptera plus que 17 secteurs après la fusion administrative des quatre premiers arrondissements. Fusionnés, ils s'appelleront "Paris Centre". Marseille est pour sa part composée de 8 secteurs électoraux qui regroupent, chacun, deux des seize arrondissements de la ville.

 

Pour schématiser, on peut dire qu'il y a autant de "mini-élections municipales" qu'il y a de secteurs électoraux. Chaque secteur, selon sa taille, envoie un certain nombre d'élus au conseil municipal.

 

En même temps que les conseillers municipaux, les électeurs élisent des conseillers d'arrondissement (ou de secteur à Marseille), qui figurent sur la même liste. Ces derniers désignent ensuite en leur sein le maire d'arrondissement. Les conseils d’arrondissement ont surtout un rôle consultatif pour toutes les affaires concernant leur territoire. Ils possèdent toutefois un pouvoir de décision sur l'équipement.

 

Comment est élu le maire de la ville ?

Comme pour les autres communes, les maires de Paris, Lyon et Marseille sont désignés par les conseillers municipaux élus. Dans chaque arrondissement, les conseillers municipaux sont désignés comme lors d'une élection municipale classique, au scrutin mixte de liste. La liste atteignant la majorité absolue au premier tour, ou arrivant en tête au second, remporte d'office la moitié des sièges. La moitié restante est partagée à la proportionnelle entre toutes les listes ayant dépassé les 5%, y compris celle arrivée en tête.

 

Prenons l'exemple d'un arrondissement où 12 sièges sont à pourvoir.

 

Dans l'hypothèse d'un second tour où une liste A l'emporte à 55% sur une liste B, la liste A remporte la moitié des sièges (6 sièges). Les 6 sièges restants sont répartis à la proportionnelle. Soit, dans l'exemple ci-dessous, 4 sièges pour la liste A et 2 pour la liste B. Au final, la liste gagnante obtient donc 10 sièges, contre 2 pour la liste défaite.

 

Pour remporter la ville, un camp doit gagner la majorité absolue des sièges au conseil municipal.

 

Aux municipales de 2014 :

 

Le 23 mars sur l'ensemble des arrondissements, les listes d'union de la droite UMP-UDI-MoDem soutenant la candidature de Nathalie Kosciusko-Morizet à la mairie de Paris devancent d'une courte tête les listes de gauche 35,91 % « Paris qui Ose » 34,40 % défendant Anne Hidalgo pour la succession du maire sortant Bertrand Delanoë, déjouant la plupart des pronostics et démontrant une certaine revitalisation de la droite parisienne, qui profite de son union au premier tour (son score est semblable au total UMP et MoDem de 2008) et de la baisse des listes socialistes. Néanmoins, le rapport de force global reste favorable à la gauche en son ensemble, laquelle est aussi particulièrement dominante dans les arrondissements stratégiques. L'affaiblissement relatif de la gauche à Paris, malgré une dynamique de campagne et un rapport de force en sa faveur, illustre la tendance nationale au fort recul du PS et de ses alliés dans un contexte de grande impopularité du Président de la République et du Gouvernement.

 

Les listes d'union UMP-UDI-MoDem sont les seules à remporter des arrondissements en un unique tour : les 1er, 6e, 16e et 17e accordent une majorité absolue aux listes conduites par Jean-François Legaret, Jean-Pierre Lecoq, Claude Goasguen et Brigitte Kuster, tandis que Philippe Goujon frôle l'élection au premier tour dans le 15e face à la liste menée par Anne Hidalgo elle-même. Contrairement à 2008, aucune liste de gauche ne fait de même. Toutefois dans les deux arrondissements clefs nécessaire à la droite pour reprendre la capitale, le 12e et le 14e — dans lequel se présente Nathalie Kosciusko-Morizet — les listes «Paris qui ose» sont nettement en tête. Les listes de Nathalie Kosciusko-Morizet et d'Anne Hidalgo sont les seules en mesure de se maintenir dans tous les seize arrondissements restant à pourvoir pour le 30 mars, et ainsi de récolter une majorité absolue sièges au Conseil de Paris à l'issue du second tour.

 

Les écologistes de Christophe Najdovski arrivent en troisième position dans la ville et améliorent sensiblement leurs résultats de 2008 : Europe Écologie Les Verts progresse de plus de deux points par rapport aux Verts six ans auparavant en récoltant 8,86 % des suffrages exprimés. Le seul maire écologiste sortant, Jacques Boutault arrive nettement en tête dans le 2e arrondissement contrairement à l'élection précédente. Les listes écologistes atteignent ou se rapprochent des 10 % dans la plupart des arrondissements (principalement à gauche) et peuvent ainsi se maintenir dans huit d'entre eux, détenus par la gauche, qui ne leur permettraient néanmoins pas, même dans le cas théorique d'une victoire totale dans ces huit secteurs, d'obtenir une majorité absolue au Conseil de Paris. Ils peuvent fusionner partout excepté dans les 7e, 8e et 15e arrondissements. Les négociations s'ouvrent au soir du premier tour avec le Parti socialiste, ouvrant la voie à une éventuelle fusion avec les listes socialistes et à un désistement de Christophe Najdovski en faveur d'Anne Hidalgo pour la mairie de Paris.

 

Après la signature d'un accord programmatique entre le Parti socialiste et Europe Écologie Les Verts le lundi 24 mars, les listes socialistes et écologistes sont fusionnées et portent les couleurs de la candidature d'Anne Hidalgo dans les seize arrondissements restant en jeu, conduites par les têtes de listes socialistes du premier tour, excepté dans le 2e arrondissement, où le maire écologiste sortant Jacques Boutault conduit le rassemblement de la gauche et des écologistes.

 

En revanche, il n'est pas trouvé de terrain d'entente avec Danielle Simonnet qui ne souhaitait qu'un accord technique de fusions tandis que les équipes d'Anne Hidalgo ne voulaient de fusion qu'en cas d'accord programmatique de majorité. Danielle Simonnet se maintient ainsi dans le 20e arrondissement et ses listes ne fusionnent nulle part. Le maintien de la candidature de Danielle Simonnet est également la conséquence d'une rencontre tendue entre Alexis Corbière, Paul Vannier, Sylvie Aebisher, Pierre Yves Legras, Pierre-François Grond, Roland Mérieux du parti de gauche d'un côté, et de Ian Brossat et Igor Zamichei du PCF Paris et de Rémi Féraud et Mao Peninou du PS, de l'autre côté, qui s'est déroulée le lundi 24 mars entre 2h30 et 4h00 du matin, au siège de la Fédération socialiste du PS, pour discuter de l'entre -deux-tours.

 

En 2020 le paysage a changé :

 

  • Y’a plus de PS ou presque.

 

  • Les écologistes ont le vent en poupe profitant de l’appel d’air créé par la déconfiture du PS.

 

  • En Marche se paie le luxe de 2 candidats : 1 Griveaux sous-produit du PS peu sympathique et  Villani, ancien président du comité de soutien d’Hidalgo en 2014, un peu foutraque mais séduisant.

 

  • Les Républicains avec la Dati qui plaît à la NAP.

 

  • La France Insoumise de Mélenchon en proie aux aigreurs du chef et de sa stratégie populiste.

 

Les sondeurs qui, en temps ordinaire, ont toujours eu du mal à sortir des pronostics fiables pour Paris vont être bien en peine pour tracer une tendance crédible.

 

Virer en tête ne suffit pas, il faut au second tour disposer de réserves de voix dans les arrondissements stratégiques.

 

La clé pour Hidalgo ce sont les Verts avec qui elle a gouverné.

 

Si, En Marche exclut Villani celui-ci deviendra la clé soit pour les Verts, soit pour Hidalgo, Griveaux prendra une belle veste, maintiendra-t-il  ses listes ou tentera-t-il de faire liste commune ? Mais avec qui ?

 

Dati disposera d’une réserve de voix chez les électeurs de droite de Griveaux au premier tour si celui-ci se retire.

 

L’entre-deux tours va être sportif.

 

Une certitude, ou presque, le parti présidentiel sera considéré comme le grand perdant.

 

Une incertitude : les Verts sauront-ils nouer les bonnes alliances pour gagner ou se jetteront-ils dans les bras d’Hidalgo ?

 

Une tendance : comme Emmanuel Macron Anne Hidalgo risque de bénéficier de l’éparpillement de ses adversaires et des voix de certains électeurs de FI pour qui elle est encore de gauche.

 

Une constatation : le 14 e sera déterminant, ma voix contera...

 

Une remarque : aux Municipales de 2014

Nathalie Kosciusko-Morizet dit qu'elle est majoritaire en voix à Paris. Et si elle avait raison? ICI 

 

Je préfère la vraie citation :

 

« La couronne vaut bien une messe. »

Sully (1560-1641)

 

Mot sans doute jamais dit par Henri IV, malgré ce qui est souvent écrit - et Paris remplace la couronne, d’où deux erreurs pour six mots. La citation est attribuée à Sully, dans le recueil satirique des Caquets de l’accouchée (1623), satire anonyme. Elle résume la situation de fait et l’état d’esprit du roi qui finira par se convertir au catholicisme. Sully, quant à lui, restera protestant. La religion d’un ministre des Finances n’a pas la même importance que celle du roi de France !

 

Henri IV fait annoncer sa prochaine conversion-abjuration par l’archevêque de Bourges, le 17 mai 1593. C’est bien joué contre ses ennemis de la Ligue ultracatholique qui tient Paris, avec les Espagnols (nos ennemis).

 

En effet, deux cas de figure :

 

  • pour garder sa couronne avec qui Hidalgo va-t-elle s’allier au second tour ?

 

  • pour gagner la couronne d’Hidalgo avec qui les Verts vont-ils s’allier au second tour 

 

Affaire à suivre même si Paris et les Parisiens vous sortent par les yeux…

Municipales 2020 à Paris : Isabelle Saporta rejoint finalement Cédric Villani, « un homme libre » ICI 

Après avoir lâché Gaspard Gantzer, l’ancienne journaliste préfère soutenir le mathématicien dissident plutôt que les écologistes.

L’ancienne journaliste Isabelle Saporta rejoint Cédric Villani en vue des municipales 2020.

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27 janvier 2020 1 27 /01 /janvier /2020 06:00
Cabonarra œufs de poules en liberté, huile d'olive italienne, pasta frenchie et vin qui pue nature suisse don du Taulier

Cabonarra œufs de poules en liberté, huile d'olive italienne, pasta frenchie et vin qui pue nature suisse don du Taulier

J’ai croisé de Kervasdoué au temps où, chez Pierre Mauroy, premier Ministre de Tonton première formule, il occupait le poste au cabinet, dirigé par Robert Lion, de chargé de mission pour l’agriculture. Ses relations avec Edith Cresson, la toute nouvelle ministre de l’Agriculture, et son cabinet composé d’une bande d’étatistes forcenés, relevaient de la guerre larvée. Il fut exfiltré et nommé au Ministère de la Santé comme directeur des hôpitaux, ce qui ne manqua pas de surprendre les hauts représentants des paysans.

 

C’est un IGREF,  titulaire d’un MBA et d’un doctorat en socio-économie de l'université Cornell aux États-Unis. L’homme est impérieux, tranchant, bardé de certitudes, délivrant ses sourates d’ingénieur, à l’époque où je le croisais, tirant sur sa pipe, j’avais le sentiment qu’il était totalement hors-sol.

 

Sa fiche Wikipédia oublie cet épisode de son parcours professionnel, tout comme la période d’avant 1981 où il fut très proche de Pierre Méhaignerie au Centre d’Evaluation et de Prospective du Ministère de l’Agriculture. Il n’est plus que le directeur des hôpitaux au ministère de la Santé, de 1981 à 1986. Il a quitté la fonction publique à la fin des années 80.

 

Jean de Kervasdoué (nom usuel de Jean de Kerguiziau de Kervasdoué) est un professeur d'économie français né le 28 décembre 1944 à Lannion. Il est titulaire de la chaire d'économie et de gestion des services de santé du conservatoire national des arts et métiers (CNAM)] et membre de l'Académie des technologies

 

Économiste spécialiste des hôpitaux, il est très critique du système de santé français, dénonçant le peu d'attention accordée au malade et la trop grande intervention de l'État. Il plaide par exemple pour une plus grande autonomie des hôpitaux et dénonce les acteurs des hôpitaux, qui, selon lui, « confondent service du public et service public, voire défense du statut public ». Il dénonce la centralisation excessive du système de santé et prêche pour l'autonomie complète des établissements hospitaliers.

 

Il est très critique envers les média et le manque de professionnalisme de certains journalistes et est opposé à l’inscription, sous sa forme actuelle, du principe de précaution dans la Constitution du 4 octobre 1958, écrivant ainsi : « La faille la plus profonde de ce principe de précaution, son péché originel est un péché d'orgueil. Il laisse croire que l'on pourrait se prémunir de tout car l'on pourrait toujours déceler la cause d'une catastrophe potentielle »

 

Comme je suis un fouineur j’ai retrouvé enfoui au CNAM son CV ICI

 

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ETUDES

 

1971-1972 Université « Cornell » Doctorat en Socio-Economie (Ph.D.)

 

1969-1970 Université « Cornell » Master in Business Administration (MBA)

 

1967-1969 Ecole Nationale du Génie Ingénieur du Corps du GREF

 

1964-1966 Institut National Agronomique Ingénieur Agronome (Paris)

 

1966-1967 Service Militaire Détachement du Corps du GREF au  Ministère de la Coopération. Affectation à l’Union Nigérienne de Crédit  et de Coopération, responsable de cet  organisme pour les provinces de TAHOUA  et AGADES

 

EXPERIENCE PROFESSIONNELLE

 

1980/1981 Directeur du Centre d’Evaluation et de Prospective du Ministère de l’Agriculture

 

1979/1980 Directeur adjoint du Centre d’Evaluation et de Prospective du Ministère de l’Agriculture

 

1975/1979 Responsable des Etudes Economiques à  l’Assistance Publique de Paris

 

1973/1980 Chargé de Recherche à l’Ecole polytechnique, puis Maître de Recherche (directeur de recherche de deuxième classe) à partir de  1980.

 

Bien sûr, il chronique au POINT, voiture-balai des penseurs soi-disant iconoclastes, des convenus, des sachants assommants, des hors-sol suffisants.

 

Pour autant le sieur Jean de Kerguiziau de Kervasdoué ne profère pas que des insanités, je partage beaucoup de ses vues sur les hôpitaux, mais, à sa manière, sous le vernis de l’ingénieur, c’est un rageux. Notre vieux pays s’installe ainsi dans l’affrontement, les postures extrêmes, l’excommunication de l’autre camp, tout ce qu’un vieux rocardien comme moi exècre.

 

Nos penseurs sont hors-sol, loin du cambouis du terrain, ils pontifient, se mettent en valeur, ne cherchent pas à convaincre, contribue à fragmenter notre société déjà bien éparpillée. Nous avons un stock de sociologues et d’autres logues qui fait son miel des Gilets Jaunes, du glyphosate, des OGM, de l’agribashing… tels les missionnaires de mon enfance vendéenne ils prêchent du haut de leur chaire… par bonheur, eu égard au discrédit de la presse, les paroissiens se font rares.

 

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Mais, comme je sais trier le bon grain de l’ivraie, que je n’adore aucun dieu biodynamique ou cultive des croyances vertes, que je suis un bon vivant qui mange bon, boit bien, et autres plaisirs, je vous invite à le faire dans sa dernière chronique dans la rubrique Débats :

 

Kervasdoué – Révolution dans la cuisine publié le 20/01/2020

 

Il n'existe pas de produit miracle ou très mauvais pour la santé. L'alimentation reste donc un merveilleux terreau pour les charlatans de tout poil. Par Jean de Kervasdoué

 

La cuisine est un des ciments de la société française. Si, autour de la machine à café, la conversation se porte sur le gigot de sept heures ou la tarte Tatin, chacun évoquera avec passion les grandes lignes de sa recette, et cela, quel que soit le milieu social. Des concours de cuisine sont projetés sur les chaînes de télévision aux heures de grande écoute. La pâtisserie se vend comme des produits de luxe et les grands chefs sont plus que jamais des stars médiatiques. L'excellence française est, dans ce domaine, mondialement reconnue.

 

La continuité des habitudes alimentaires n'est toutefois qu'apparente, car cuisiner prend du temps et devient une occupation de week-end. On ne déjeune plus en semaine à la maison, l'épouse ne prépare plus de « gamelle », d'autres habitudes se sont prises à la cantine ou au restaurant d'entreprise. Le soir, le prêt-à-manger fait la fortune des fabricants de surgelés et des livreurs à domicile. En quelques années, l'offre des marchés forains s'est enrichie de plats cuisinés. Alors que la choucroute et le poulet rôti-pommes de terre ne datent pas d'hier, les marchands de paella ou de potée auvergnate remplacent aujourd'hui les étals traditionnels. Quant aux supermarchés, outre les conserves et les plats surgelés, on y trouve des fruits prédécoupés, des salades, des entrées froides, des gâteaux… si bien qu'il suffit de sortir ces mets de leur emballage avant de passer à table.

 

Les Français passent à table comme s'ils entraient dans une pharmacie

 

À Paris, 25 % des habitants ne préparent plus jamais de repas et, en toute logique, des appartements sans cuisine se vendent. Quant aux plus aisés, s'ils aménagent des cuisines luxueuses, ils ne se servent quotidiennement que du congélateur et du four à micro-ondes. Le rythme des repas change. On mange à toute heure, et si les fast-foods servaient déjà en permanence, c'est aussi le cas des restaurants traditionnels des quartiers touristiques.

 

La diversité de l'offre se manifeste aussi par le choix du type de cuisine : chinoise, japonaise, italienne, grecque, turc, marocaine, basque, bretonne, corse, lyonnaise, alsacienne… sans parler des plats végétariens, voire végans, avec ou sans gluten ! Ces choix multiples bouleversent l'industrie agroalimentaire et l'organisation de sa chaîne de distribution. Il n'y a plus deux ou trois types de consommateurs, mais des dizaines et quelques tendances fortes : les boucheries ferment, les poissonneries se font rares et les Français passent à table comme s'ils entraient dans une pharmacie en demandant le taux d'antioxydant d'un fruit, ou le pourcentage d'oméga-3 d'une huile végétale. Les applications du téléphone portable (Yuka, Kwalito, Open Food Facts, Foodvisor…) se multiplient et précisent le contenu nutritionnel de ce qui a été acheté, il suffit alors de scanner le code-barres de l'étiquette ; quant à « Fruits et légumes de saison », ce site Internet rappelle qu'il y a des saisons et que les fruits et les légumes ne viennent pas à maturité tout au long de l'année en culture de plein champ ! Alim'confiance permet de consulter le circuit de distribution des aliments et se base sur les informations fournies notamment par l'Inspection des fraudes. Enfin, il ne faut pas oublier Nutri-Score qui, par un code couleur allant du A (vert) au E (rouge), indique, nous dit-on, « la qualité nutritionnelle d'un aliment ». Le moins que l'on puisse dire, c'est que l'on tente d'informer les Français qui ont aussi en tête les messages du ministère de la Santé rappelant qu'il fallait manger cinq fruits et légumes par jour, éviter de grignoter, de manger trop gras, trop salé, trop sucré et faire de l'exercice physique.

 

La suite ICI

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26 janvier 2020 7 26 /01 /janvier /2020 07:00

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Hasard du calendrier, ce dimanche est ma Séquence du spectateur, avec les 100 ans du cinéma Katorza et la sortie, en version restaurée, du glaçant « Pas de printemps pour Marnie d’Alfred Hitchcock (1964) avec une pincée d’affaire Weinstein.

 

« Adaptation d’un roman de l’écrivain britannique Winston Graham, Pas de printemps pour Marnie (1964) était un projet qu’Alfred Hitchcock avait mis sur pied dans l’unique but de faire revenir Grace Kelly, alors princesse de Monaco, au cinéma. Impatient, le cinéaste annonce dans la presse que le film contiendra des scènes d’amour « passionnées et très inhabituelles ». La déclaration offusque les Monégasques, et la princesse est contrainte de décliner le projet. Marnie se fera avec l’ultime blonde hitchcockienne, Tippi Hedren, mannequin qu’Hitchcock a élevé au rang de célébrité dans Les Oiseaux (1963). A elle d’incarner ce personnage dément que le réalisateur présente comme « psychotique, kleptomane, effrayée par le sexe, et à la fin elle comprend pourquoi ».

 

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Tippi Hedren dévoile dans son autobiographie Tippi, A Memoir, qu’Alfred Hitchcock, l'aurait agressée sexuellement dans les années soixante.

 

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Elle y raconte notamment comment «Hitch» lui aurait demandé de «le toucher», ou comment il l'aurait forcée à l'embrasser à l'arrière de sa limousine. Un «moment atroce», se souvient la comédienne âgée à l'époque de 31 ans, qui avoue même l'existence d'une porte secrète reliant le bureau du cinéaste à sa loge sur le tournage de Pas de printemps pour Marnie. Hitchcock s'en serait servi pour «poser ses mains» par surprise sur elle...

 

Tippi Hedren, l’une des incarnations les plus parfaites de la mythique “blonde hitchcockienne”, dont l’apparence froide et impeccable est censée dissimuler l'insondable perversité qui émoustillait tant le réalisateur anglais éduqué chez les jésuites. L’intense névrose sexuelle d’Hitchcock déchaînant ses pulsions sadiques sur les femmes dans ses thrillers tordus explique en partie la force de son univers filmique. Son œuvre elle-même, indissociable de ses frustrations, a sans doute empêché ce prédateur sexuel potentiel de réellement passer à l’acte.

« Pas de printemps pour Marnie

 

L’histoire est improbable, autant que sa résolution : tout Marnie semble se déployer dans la psyché à vif d’un homme amoureux qui fomente une fantasmagorie pour expliquer pourquoi la femme qu’il aime lui échappe. Sur le tournage, Hitchcock fait subir un calvaire à son actrice et tente de détruire la grande carrière qui l’attend. Sur le territoire symbolique du film, Marnie est un chant d’amour pervers où l’héroïne se voit affublée des pires défauts, plongée dans un monde sans amour où les hommes qui la désirent ne peuvent que l’agresser – par leurs gestes, leurs mots, leur pouvoir. Si la métaphore du félin qu’il faut domestiquer est filée, Hitchcock saisit autant le désir d’emprise masculin que son échec. Marnie est détenue par Mark Rutland, joué par le sémillant Sean Connery, qui harcèle sa captive pour la soumettre à une analyse aussi sauvage qu’arrogante.

 

Jeu sadomasochiste

 

Jamais les rapports entre hommes et femmes n’ont été si violents, réduits à un jeu purement sadomasochiste. Avec le temps et l’âge, le cinéaste a délaissé l’élégant badinage amoureux pour un constat bien plus implacable : les êtres ne sont pas libres, mais agis par leurs pulsions, leurs perversions, leurs traumas d’enfance. Sous les apparences sophistiquées de la civilisation pulse l’animalité.

Reprise : du faux à l’effroi, l’amour selon Hitchcock avec « Pas de printemps pour Marnie »

par Murielle Joudet  publié le 14 janvier 2020

 

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