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9 avril 2020 4 09 /04 /avril /2020 12:00

 

En cet étrange moment d’isolement, dit de confinement, où, pour suivre à la lettre les instructions des gouvernants, je pratique la distanciation sociale, alors que sur les écrans et les réseaux sociaux tout ce notre vieux pays compte « d’experts », de charlatans, d’augures de salon, de politiques en mal de revanche, de vieilles raclures astiquant leur fonds de commerce, de cons tout court, glaviottent jusqu’à plus soif, nous saoulent, nous noient dans leurs diarrhée verbale, moi, déjà classé dans la catégorie des inutiles, je me pose la question de mon utilité sociale.

 

La seule réponse que j’ai trouvé, à la lumière de cette expérience de confiné, est d’une simplicité biblique : je peux vivre de peux et, dès que la pandémie sera derrière nous, je lubrifierai, avec les sous de ma retraite, plus encore qu’avant, les rouages de la vie de ceux qui font, les actifs comme disent les gars de l’INSEE.

 

Voilà c’est dit.

 

Deux mots encore, pour avoir vécu, pour cause de gamelle, des jours douloureux sur un lit d’hôpital, en soins intensifs, je n’ai nul besoin de taper sur une gamelle pour reconnaître l’utilité sociale de la cohorte des soignants et souhaiter voir celle-ci reconnue sur leur fiche de paie ( attention, même si comparaison n’est pas raison, la hiérarchie hospitalière a un goût de hiérarchie militaire avec son état-major, plutôt bien soigné, ses fantassins envoyés au front sans forcément l’équipement nécessaire et le salaire ad hoc, et bien sûr, la cohorte des bureaucrates, bien au chaud, gardiens pointilleux des normes et des ratios. Revoir la copie de notre Santé Publique ne passera pas seulement par une injection massive de moyens mais aussi par deux vecteurs : autonomie et responsabilité (celle-ci s’applique aussi aux patients ignorants du coût des soins pratiqués, tout n’est pas un dû)

 

Enfin, en restant pudique, le malheur n’arrive pas qu’aux autres, j’en ai ma part au plus près d’un être cher à mon cœur de père.

 

Désolé pour ce prêche, passons à un peu de douceur :

 

  • Les premières clochettes sur le balcon, y’a plus de saisons.

 

​​​​​​​

  • Mes mains dans la farine : érection d’une tarte aux pommes.

 

Coronavirus: pénurie de farine ou paradoxe économique? ICI

 

Pour mieux alimenter mon fonds de nouvelles je viens de m’abonner à Ouest-France.

 

 

Voilà pourquoi le beurre breton est salé ! Par Y.Boelle

 

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Gilles Babinet @babgi

Si certains veulent régler leurs comptes avec les politiques en sortie de crise, la question de l'Etat profond, du silo administratif comme entrave lors de cette crise devrait se poser crûment.

 

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Nos cartoonistes ont du talent

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Comté, Mont d'or, Morbier, Bleu : les volumes de fromages sont désormais limités ICI 

 

Branle-bas de combat dans la filière comté. A l'issue de trois conseils d'administration en cinq jours, organisés en visioconférence avec les 16 membres de ses quatre collèges, l'interprofession du fromage du massif jurassien a décidé de mesures exceptionnelles pour passer le cap difficile de la crise du coronavirus. Avec l'arrêt brutal de la restauration hors domicile et les chutes des ventes à l'export (environ 10 % des 610 millions d'euros de chiffres d'affaires en 2019), les ventes se sont effondrées de 20 %, indique le Comité interprofessionnel de gestion du comté (CIGC).

 

On n'arrête pas la production de la première AOC fromagère française d'un claquement de doigts. En ce début de printemps, les montbéliardes qui produisent le lait à comté s'apprêtent à passer du foin à l'herbe verte des pâturages, ce qui augmente la qualité mais aussi le volume de lactation. Mais à l'autre bout de la chaîne, les problèmes de stockage puis de qualité du produit vont vite se poser pour les meules qui ne peuvent être gardées indéfiniment. D'où la décision exceptionnelle de diminuer la production de 8 % pour les mois d'avril, mai et juin, sur la base des volumes de 2019 (68.000 tonnes de fromage au total).

 

fromage comté fruitière

 

Baisse de la production laitière ICI 

 

Les syndicats d'accord sur le fond mais divergent sur la forme

 06/04/2020 | par  Delphine Jeanne |  Terre-net Média

 

Avec la crise liée au Covid-19, la production laitière fait face à la disparition d'un certain nombre de ses débouchés. Beaucoup de laiteries ont, en conséquence, appelé les éleveurs à réduire la production, une demande également formulée par les principaux syndicats agricoles, qui divergent cependant sur les moyens à mettre en œuvre pour y parvenir.

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8 avril 2020 3 08 /04 /avril /2020 12:00

L’image contient peut-être : dessin

Christian Gourcuff (Nantes) : « Si le monde du foot diminue son train de vie de 50 %... » ICI

 

« Depuis des années, le foot vit à crédit »

 

Interrogé sur les conséquences de la crise sanitaire sur le foot, il livre ceci : « La crise du coronavirus ne touche pas que le football, mais plus globalement la mondialisation, la recherche généralisée du profit, l'économie capitaliste qui nous conduit dans le mur. Le foot est partie prenante de cette fuite en avant, avec, entre autres, une surenchère permanente des droits télé. Depuis des années, il vit à crédit. Les clubs qui vivent au-dessus de leurs moyens, sur l'endettement et l'argent virtuel, ceux qui spéculent, avec parfois des investisseurs étrangers sans de vraies garanties bancaires, sont fragilisés. Ceux qui s'en sortiront seront ceux qui ont une gestion réaliste et non spéculative »

 

Selon lui, « si le monde du foot diminue son train de vie de 50 %, voire plus, ce ne sera pas un problème. Ce n'est pas parce qu'un joueur gagne moins d'argent qu'il jouera moins bien au football. Mais je ne suis pas vraiment sûr que cela se produise. » Pour lui, le salary cap n'est pas une solution : « Il n'est ni souhaitable ni réaliste parce qu'il encouragera des formes détournées de rémunération des joueurs. »

 

« La peinture n’est pas faite pour décorer les appartements ! C’est un instrument de guerre offensive et défensive contre l’ennemi » Picasso

 

Alice Olivier de Moor

 

L’image contient peut-être : plein air Aucune description de photo disponible.

Felice Casaroti.

L’image contient peut-être : une personne ou plus et plein air Andrew Wyeth.

RAPHAËLLE KANCEL

Fromage : comment la filière comté va diminuer sa production de 8 % ici

Les ventes de l'AOP fromagère se sont effondrées de 20 % avec la crise sanitaire. Pour éviter un surstock et une baisse de qualité, l'interprofession a décidé collégialement de produire moins. Les veaux vont pouvoir téter plus longtemps…

 

Branle-bas de combat dans la filière comté. A l'issue de trois conseils d'administration en cinq jours, organisés en visioconférence avec les 16 membres de ses quatre collèges, l'interprofession du fromage du massif jurassien a décidé de mesures exceptionnelles pour passer le cap difficile de la crise du coronavirus. Avec l'arrêt brutal de la restauration hors domicile et les chutes des ventes à l'export (environ 10 % des 610 millions d'euros de chiffres d'affaires en 2019), les ventes se sont effondrées de 20 %, indique le Comité interprofessionnel de gestion du comté (CIGC).

 

On n'arrête pas la production de la première AOC fromagère française d'un claquement de doigts. En ce début de printemps, les montbéliardes qui produisent le lait à comté s'apprêtent à passer du foin à l'herbe verte des pâturages, ce qui augmente la qualité mais aussi le volume de lactation. Mais à l'autre bout de la chaîne, les problèmes de stockage puis de qualité du produit vont vite se poser pour les meules qui ne peuvent être gardées indéfiniment. D'où la décision exceptionnelle de diminuer la production de 8 % pour les mois d'avril, mai et juin, sur la base des volumes de 2019 (68.000 tonnes de fromage au total).

 

LA SUITE  ICI

 

 

Les Sables-d’Olonne. À Port-Olona, l’eau vire au bordeaux

De l’eau rougeâtre tirant sur le bordeaux, à Port-Olona ce n’est pas si insolite que cela, à pareille époque. Cette teinte inhabituelle observable sur un des bassins du port de plaisance serait issue d’une prolifération soudaine de micro6algues. Ce phénomène est connu sous l’appellation de bloom. Pour se développer, le plancton a besoin de chaleur, de lumière, de sels nutritifs. « Tous les ans, nous observons ce type de bloom phytoplanctonique » note-t-on à la capitainerie de Port-Olona. Plusieurs déclinaisons du phénomène sont repérables d’ordinaire avec la présence de phytoplancton et de zooplancton. Cette prolifération algale est également bien connue par les professionnels de la conchyliculture.

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8 avril 2020 3 08 /04 /avril /2020 06:00

Pierre-Jakez Hélias écrivait : « Les Bigoudènes, il n’y a pas si longtemps, rougissaient d’être vues en cheveux, n’auraient jamais permis qu’on touchât à leur coiffe quand elles l’avaient en tête ni surtout qu’on les vit se séparer d’elle pour la nuit. On faisait d’abord se coucher les enfants et le mari. »

 

Le cheval d'orgueil par Hélias

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/4/4c/Robert_Delaunay_March%C3%A9_Breton_1905.jpg

Robert Delaunay, Marché breton (1905),

 

Le Pays Bigouden, Finistère Sud

Dans ma chambrette d’étudiant de l’étage dans la maison de ville sise place Victor Richard à Nantes, je vivais de peu en cuisinant sur mon petit réchaud à gaz. J’avais pour colocataires (expression non usitée à l’époque) au rez-de-chaussée le couple Le Rouzic, lui carabin elle une belle irlandaise dotée d’un mouflon. C’est par eux que je découvris la langue de bœuf sauce madère de Joseph Larzul.

 

C’était mon plat de luxe que je réchauffais au bain-marie et que j’accompagnais de coquillettes.

 

Juste avant le confinement j’avais acquis une boîte de langue de bœuf sauce madère de Joseph Larzul, ce qui me permet ce matin de chroniquer.

Langue de Boeuf Sauce Madère - Produit - fr

Langue de Boeuf Sauce Madère - Ingrédients - fr

 

Au tout début de l'histoire, il y a la famille de conserveurs bigoudens Larzul. En 1906, Noël Larzul fonde à Plonéour-Lanvern la première conserverie familiale. Son fils Joseph lui succède en 1920. En 1950, Jean et Jacques, fils de Joseph, prennent la suite et depuis 1980, ce sont Michel et Jean-Pierre, fils de Jean, qui sont aux commandes d'une entreprise florissante de 109 salariés, spécialisée dans la préparation des plats cuisinés dont une fameuse langue de boeuf sauce madère.

 

La conserverie Larzul ICI, existe donc depuis 1906 (malgré une faillite survenue en 1930), était restée pendant trois générations un groupe familial a été reprise en 2010 par la "Française de Gastronomie", filiale alsacienne du groupe belge "Floridienne".

 

Note historique :

 

Une grève survenue en juin 1931 concerna les 120 ouvriers et ouvrières de la conserve à Plonéour-Lanvern, qui revendiquaient une augmentation de 0,50 franc par heure (les ouvriers étaient payés 2,75 francs l'heure et les ouvrières 1,75 franc). Il n'y avait pas d'heure fixe de travail. Un jour douze, le lendemain vingt-quatre heures, sans compensation aucune.

 

Un arrêt de la Cour d'Appel de Paris vient de valider la prise de contrôle de la conserverie Larzul par la Française de Gastronomie (FDG), la filiale alsacienne du groupe belge Floridienne. La famille bretonne s'oppose à l'opération. «Les conditions de transmission de l'entreprise fixées par l'accord initial ne sont pas remplies, il y a eu tromperie entretemps», lance Michel Larzul, le patron de l'usine bigoudène (90salariés). «Il n'est pas question de laisser l'entreprise entre les mains de la Française de Gastronomie, la famille Larzul reste aux commandes!» L'affaire est portée en cassation. De son côté, Philippe Boonen, le président de la FDG, se déclare prêt à prendre possession de l'usine bretonne dans les mois qui viennent. Pas si simple apparemment!

 

Le mariage tourne mal

 

En 2004, Michel Larzul prépare la transmission de la société, leader français de la langue de boeuf appertisée. Il veut aussi développer la production de l'usine. L'industriel finistérien trouve un partenaire qui semble avoir la même culture d'entreprise, la Française de Gastronomie, dont l'usine de conserves d'escargots de Brumath (Bas-Rhin) est obsolète. Les escargots sont d'abord produits en sous-traitance à Plonéour-Lanvern. Le courant passe entre les dirigeants des deux sociétés.

 

En janvier 2005, la collaboration aboutit à la signature d'une convention de vente et d'achat des actions. La FDG acquiert 50% des parts, la famille Larzul, à travers sa holding Vectora, en conserve l'autre moitié, et s'engage à céder à terme les 50% restant. «En y mettant des conditions!», précise Michel Larzul.

 

Le 7 janvier 2008, la FDG exerce son option d'achat sur le solde des actions. Vectora refuse d'exécuter la vente. «Il y a eu tromperie, notamment sur la qualité des matières premières, ce qui n'est pas acceptable pour nous et ce qui ne respecte pas les termes de l'accord», souligne Michel Larzul. La FDG est même contrainte d'aller fabriquer ses escargots ailleurs. «Nous avons dû trouver rapidement une solution en sous-traitance», raconte Philippe Boonen, qui assigne Vectora devant le tribunal de commerce de Paris.

 

En octobre 2009, ce dernier donne raison à l'acheteur. Vectora est condamnée à livrer les 50% restant de la société Larzul.

 

Le 30 mars 2010, la Cour d'appel de Paris confirme le jugement du tribunal de Commerce.

 

La famille bretonne s'oppose à l'opération.

 

«Les conditions de transmission de l'entreprise fixées par l'accord initial ne sont pas remplies, il y a eu tromperie entretemps», lance Michel Larzul, le patron de l'usine bigoudène (90salariés). «Il n'est pas question de laisser l'entreprise entre les mains de la Française de Gastronomie, la famille Larzul reste aux commandes!» L'affaire est portée en cassation. De son côté, Philippe Boonen, le président de la FDG, se déclare prêt à prendre possession de l'usine bretonne dans les mois qui viennent. Pas si simple apparemment!

 

«Annuler l'opération»

 

«La décision de justice prévoit deux mois pour la transmission des titres», explique Philippe Boonen. «Nous allons développer l'entreprise bretonne». La famille Larzul ne l'entend pas de cette oreille et porte l'affaire devant la Cour de cassation. «Nous menons parallèlement d'autres actions en justice pour annuler cette opération. Nous attendons les décisions», annonce Michel Larzul. La résistance

 

Après sept ans de conflit juridique avec son principal actionnaire, le groupe Française de gastronomie (filiale belge de la Floridienne), l'entreprise Larzul, à Ploénour-Lanvern a accueilli le préfet, Jean-Jacques Brot, pour réaffirmer son attachement aux valeurs familiales et à sa dynamique du « vivre en harmonie ».

 

« Il y a quelques semaines, la justice a rendu son délibéré et ma famille a été reconnue principale actionnaire, dévoile Michel Larzul. Nous étions partenaires avec le groupe belge depuis 2005. »

 

Après une visite dans les locaux de l'entreprise, le préfet a souligné toute l'importance d'une entreprise locale et familiale dans un contexte économique difficile : « Je trouve très important de voir cette incarnation du capital familial, une entreprise éloignée par rapport au marché, mais qui sait innover et s'adapter à sa complexité et à ses exigences. »

Usine Larzul : la boîte à souvenirs ICI
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7 avril 2020 2 07 /04 /avril /2020 12:00

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VIDÉO. L’Ile d’Yeu. Une bénédiction des rameaux en haut du clocher Le curé a pris de la hauteur pour faire partager la bénédiction au plus grand nombre de paroissiens. La scène a été filmée par Paul Henry.

« Ils ont les mains propres, mais ils n’ont pas de mains » Charles Péguy

 

« Etre homme politique, c'est être capable de dire à l'avance ce qui va arriver demain, la semaine prochaine, le mois prochain et l'année prochaine. Et d'être capable, après, d'expliquer pourquoi rien de tout cela ne s'est produit. »

Winston Churchill

 

Cette crise sanitaire a, comme premier mérite, de rallonger ma liste déjà longues de celles et ceux frappé (e) s à jamais de DISCRÉDIT.

 

Je la garde pour moi, mais je serai toujours du côté de ceux qui font, là où ils sont, plutôt que ceux qui disent, du haut de leur chaire, alors qu’ils ne font rien que nous asséner leur « vérité ». Pour autant, je ne suis pas partisan d’accorder un blanc-seing à celles et ceux qui décident, qui se mettent les mains dans le cambouis de l’action, dans une démocratie il est sain de mettre à l’enquête les décisions des pouvoirs publics.

 

Maintenant que je suis un inutile, hormis claquer les sous de ma retraite pour faire tourner l’économie, je me pose souvent la question « tu as servi à quoi dans ta vie ? »

 

Je ne suis pas le mieux placé pour répondre mais cette question appliquée aux donneurs de leçons est une bonne grille de tri de leur utilité sociale : notre société dites de communication donne une place bien trop éminente à ces y’a ka, faut k’on, qui font chauffer leur fonds de commerce sur la misère du Monde.

 

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Coronavirus: les statistiques du 5 avril sont encourageantes en France ICI 

Le nombre de morts enregistré en 24 heures est le plus faible depuis une semaine et les services de réanimation se remplissent moins vite.

 

 

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Louis-Fabrice Latour évoque les conséquences de la crise sanitaire sur le vignoble.

 

Le Figaro : Comment la Maison Louis Latour s’organise-t-elle pendant cette crise sanitaire?

 

Louis-Fabrice Latour : Aujourd’hui, dans le vignoble, il y a beaucoup à faire, surtout avec les risques de gel. Rien a changé, sauf que nous prenons les mesures barrières qui s’imposent. En revanche, toutes les activités administratives sont passées en télétravail. Nos filiales à l’étranger, notamment en Angleterre et aux Etats-Unis, ont elles aussi adopté le télétravail. Et comme beaucoup de mes camarades de Beaune, nous avons arrêté la production il y a 10 jours. Nous ne mettons pas le vin en bouteille, il n’y a personne dans les chais. Nous avons juste deux ou trois personnes qui surveillent les vins. Surtout, nous n’expédions pas en ce moment.

 

Etes-vous en relation permanente avec les pouvoirs publics?

 

Vis-à-vis des pouvoirs publics, nous sommes contents de parler d’une seule voix. En tant que président du Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne (BIVB), je me suis rendu à la réunion sur la continuité économique, dirigée par le préfet, à Dijon, la semaine dernière. Il s’agissait de réaliser un tour d’horizon de tout le spectre de l’activité de la Bourgogne. Il y avait là les représentants du secteur du bâtiment et des travaux publics, le MEDEF, la chambre d’agriculture et l’Interprofession. Nous avons évoqué ensemble l’idée de « chaîne » selon laquelle il faut assurer la continuité de l’activité économique et en même temps protéger ses salariés. Dans la région, tout le monde est bien d’accord sur la nécessité de ne pas se laisser aller économiquement. Et cela depuis depuis 8 jours. C’est un progrès par rapport à il y a deux semaines. Nous appliquons les mesures barrières, mais il faut retourner au travail. Par ailleurs, Nous organisons des réunions téléphoniques deux fois par semaine avec nos amis de Champagne, de la vallée du Rhône, de Bordeaux.... Nous avons commencé la semaine dernière dans le cadre de l’UMVIN (Union des Maisons et Marques de Vin NDLR), dont Michel Chapoutier assure la présidence. Et j’ai mis en place des discussions au niveau du syndicat des négociants. Nous nous parlons une fois par semaine, nous échangeons. Il y a beaucoup de solidarité entre nous.

La suite ICI 

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Paul Ariès: «Les crises donnent plus souvent naissance à des Hitler et des Staline qu’à des Gandhi» ICI
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ALTERNATIVE

L’essayiste français, connu pour ses écrits sur la décroissance et l’acroissance, perçoit cette crise sanitaire comme un extraordinaire révélateur de faiblesses que l’on avait oubliées. Il n’est pas convaincu que le monde en sortira changé. Mais il l’espère

Paul Ariès doit être content, il va l’avoir, sa décroissance. C’est la réflexion que nous nous sommes faite, la semaine dernière, en prenant contact avec l’un des intellectuels français les plus réputés dans les questions de décroissance. Ou plutôt, insiste-t-il, «de l’acroissance». Comprenez: la croissance différente, raisonnable, centrée sur l’humain et la préservation des ressources.

 

Nous nous sommes aussi demandé si Paul Ariès allait oser se réjouir de ce coup de frein historique, alors que l’on en est encore à compter presque en direct les confinés, les malades et les morts partout autour du globe.

A vrai dire, l’essayiste vogue entre les deux sentiments. Cette crise sanitaire sert de révélateur économique, écologique, sociétal et politique. Et ce qu’elle montre, c’est que l’on avait «oublié notre fragilité», relève-t-il. En cela, elle a un effet positif. Il se montre par contre plutôt pessimiste sur les leçons que l’on tirera de cet immense bouleversement de nos habitudes et de nos équilibres. Même s’il entretient un espoir, mince, sur nos comportements à l’échelle individuelle.

Le Temps: Quel est le premier enseignement à tirer de cette crise sanitaire?

 

Paul Ariès: Elle est un rappel nécessaire de notre extrême fragilité. C’est un démenti brutal au fantasme d’immunité dans lequel nous vivions. On se croyait tout-puissants.

 

Qu’entendez-vous par «tout-puissants»?

Comme si notre société pouvait éviter, comme par miracle, une épidémie de grande ampleur! Comme si nous étions devenus les maîtres du monde, de la nature et des virus. Les épidémies ont marqué notre histoire et continueront à le faire. Un simple exemple prouve que l’on avait succombé à ce sentiment de toute-puissance: nous pensions que l’on pouvait totalement délocaliser la production de masques, que l’on n’avait pas besoin de stocks. On avait cette foi un peu béate en la volonté et en la capacité du reste du monde à nous fournir des masques. Désormais, on veut être autonome dans ce domaine.

Nous avons aussi perdu de nombreux lits d’hôpitaux ces dernières années pour des raisons budgétaires. C’est pour cela que je dis que cette crise nous rappelle notre extrême fragilité. Et la fragilité n’est pas une faiblesse! Une civilisation n’est grande que par rapport à la gestion de sa fragilité. Avec cette question: que fait-on des plus fragiles?

Et donc, que fait-on des plus fragiles?

La suite ICI 

 

 

Erri  de Luca

On se confine avec Erri de Luca : interview volcanique

 

« J’agis en haut-parleur de moi-même et de certaines causes publiques, de certaines parties lésées qui ne sont pas écoutées » Erri de Luca.

 

Cette semaine dans Le Temps des écrivains, nouveau confinement littéraire, et on ne peut plus poétique – et ça repose, et ça fait voir un peu l’horizon. Avec un nouveau compagnon d’exception : Erri de Luca, l’un des plus grands écrivains italiens contemporains, né près du Vésuve, et dont la maison, qu’il a construite de ses mains, est bâtie en pierre volcanique, comme il nous le dit ici, ce qui lui permet de « continuer à habiter des feux éteints ».

 

C’est d’ailleurs dans une maison que commence « Le Tour de l’oie », le petit livre d’une grande beauté et d’une grande profondeur pour lequel nous l’avions reçu en février 2019. Une maison habitée par un homme seul, et plongée dans l’obscurité un soir d’orage. Une maison où surgit alors, devant cet homme, un écrivain arrivé à l’âge où on fait le bilan de son existence, le fils qu’il n’a pas eu.

 

La suite ICI 

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6 avril 2020 1 06 /04 /avril /2020 12:00

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Commençons ce lundi en chanson, une chanson interprétée brillamment par de confinés, "Comfortably Numb" des Pink Floyd

 

Pink Floyd - The Dark Side of the Moon

Plus de basilic sous la main que faire pour faire mon pesto ?

 

Faire, comme au temps de l’Occupation, avec un ersatz, type glandée pour le café.

 

Beaucoup d’ersatz

 

Dès 1940, la vente du café est interdite, un produit de substitution est alors proposé en échange sous le nom de café National, composé de 1/3 de café et 2/3 de succédané. Le sucre aussi est rationné, même en version saccharine ou sucre de raisin et de miel. En 1940, la ration mensuelle varie de 150g à 1kg selon les régions pour les « E », et 500g pour les autres. Le tabac est également concerné par la distribution quantifiée, la carte de tabac apparue en novembre 1941 voit, elle aussi, évoluer les rations au fil du temps. En moyenne, il était remis deux paquet de tabac aux hommes de plus de 18 ans ; les femmes ; pour leur part, ne seront concernées qu’à compter de décembre 1945 !

 

Daniel Lejeune, responsable de la bibliothèque de la Société nationale d’horticulture de France nous raconte comment on peut faire du bon café avec des glands de chêne, mais pas n’importe lesquels ! ICI 

Pour mon lecteur nantais :

Raynald Denoueix, champion de France avec le FC Nantes, avait également été sacré meilleur entraîneur de la saison 2000-2001.

 

Raynald Denoueix : « Cette médaille, c’était la chose la plus importante que je pouvais offrir » ICI 

 

Raynald Denoueix participe à l’élan de solidarité du mouvement sportif, impulsé par le handballeur Cyril Dumoulin. L’ancien entraîneur du FC Nantes a mis aux enchères sa médaille de champion de France de 2001, dernier titre des Canaris. Un geste collectif pour le monde médical.

De nombreux supporters du FC Nantes se sont eux mobilisés autour d’une cagnotte pour permettre de faire monter au maximum les prix pour un lot: la médaille de champion de France offerte par Raynald Denoueix. L'objectif était de faire un joli don et permettre à leur ancien entraîneur de garder sa médaille reçue en 2001. La cagnotte qui se terminait ce dimanche soir à 21h a dépassé les 10.000 euros.

Il y a 60 ans, la télévision apparaissait en Vendée

Au début du mois d’avril 1960, les écrans télé s’allumaient pour la première fois dans le département. Un « phénomène », une « révolution » même ICI (c'est pour les abonnés)

Aussi attendu que Brigitte Bardot

 

Puis vient le jour J, tant attendu. Ce journaliste vendéen, lui aussi, trépigne : « La population attend la télévision avec la même impatience qui a animé 40 millions de Français quand Brigitte Bardot allait être maman. Ce jour-là, 20 millions de Françaises ont souffert avec notre célèbre actrice. Aujourd’hui, 20 000 Yonnais attendent le miracle de l’image télévisée ». C’est dire… Et tout ça pour « un écran à peine grand comme un mouchoir de maraîchin ».

 

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5 avril 2020 7 05 /04 /avril /2020 12:00

 

En ce nouveau dimanche de confiné, le refrain d’une chanson d’Aznavour, l’un des monuments du sexisme mâle, me trotte dans la tête : « Tu T'laisses Aller Tu T'laisses Aller… ». Lorsqu’on ne quitte plus son 9e étage, même si le balcon est ensoleillé, on n’a guère envie de s’habiller, de faire comme si le cours de la vie n’avait pas changé.

 

À temps nouveau, nouveau rythme, je cale ma vie sur le lever et le coucher du soleil, je ne taille plus ma barbe jusqu’au jour du déconfinement, j’écris, je lis, je cuisine, je dresse une table agréable, je fais la sieste, je regarde des films, j’échange avec mes ami (e)s, je m’inquiète de ma petite famille, bref je fais comme si je m’étais réfugié dans une cellule de moine en ayant fait le vœu de silence.

 

Les coquillettes au jambon de Juan Arbelaez réalisé par le confiné

 

 

La formule de mémé Marie « Ils n’ont pas de honte » s’applique au chanteur Florent Pagny s'est associé à Pascal Obispo et Marc Lavoine pour enregistrer un titre en hommage aux soignants.

 

Sur la Toile il se fait justement dézinguer :

 

« Il est certain que les soignants seront ravis de découvrir ce merveilleux hommage, Florent Pagny. Néanmoins, je suis sûr qu'ils seraient encore plus extatiques à l'idée que tu payes tes impôts en France »,

 

« Bonjour Florent Pagny ! Vous n'avez pas honte ? »,

 

« Il nous prend pour des cons ou bien ? »,

 

« Dites à Florent Pagny de commencer par payer ses impôts en France pour aider les soignants au lieu de nous chanter une zumba »,

 

« Florent Pagny a choisi de ne pas payer ses impôts en France et donc de ne pas participer à la solidarité nationale (hôpitaux, écoles....). Totalement hypocrite de faire une chanson pour les soignants. »

 

Et de faire sa petite tournée de promo sur les télés, et bien sûr aucun de ses intervieweurs ne se permet de le renvoyer dans son exil fiscal au Portugal.

 

Georges Simenon interviewé par Pierre Desgraupes

 

« Un romancier n'est pas nécessairement un homme intelligent, au contraire : je crois que moins il est intelligent, plus il a de chances d'être romancier »

 

Vendée. Le curé de l’île d’Yeu enfermé par erreur dans son église

 

Eglise ND du Port, Ile d'Yeu

l’église Notre-Dame du Port

 

L’Ile d’Yeu est chère à mon cœur pour 2 raisons :

 

  • Le curé-doyen de la paroisse St Jacques à la Mothe-Achard, l’abbé Bailly était l’ancien curé de Port-Joinville, je fus son enfant de chœur ce qui me valut d’être expédié par ma sainte mère en colonie de vacances à St Jean-de-Maurienne avec les enfants de marins de l’Ile d’Yeu.

 

  • En juillet-août 1968, après les événements, j’ai passé deux mois à la Ferme des Trois Moulins, à mi-chemin entre Port-Joinville et St Sauveur, à faire le brocanteur chez Jean Neveu-Derotrie, sa C4, son chien Achille.

 

Il faut le lire pour le croire. Mercredi 1er avril, le prêtre de l’Île d’Yeu est resté malgré lui enfermé dans l’église. Prêt à y passer la nuit, il a finalement été libéré au bout d’une heure.

 

Le 1er avril vers 19 h, le sacristain a fermé les portes de l’église de Port Joinville sans s’apercevoir que le curé, Dominique Rezeau, était toujours à l’intérieur.

 

« Pas un poisson d’avril »

 

Après avoir passé une heure à attendre, le prêtre a pu sortir de son confinement involontaire grâce au téléphone portable. « Ce n’était pourtant pas un poisson d’avril, mais ça permet de redonner un peu le sourire. Je ne me suis pas du tout inquiété, et sinon j’aurais passé la nuit dans l’église ! », a dit le curé.

 

Près de Nantes. Sans attestation pour la sixième fois, il montre son sexe aux gendarmes

 

Le mercredi 1er avril, c’était la sixième fois qu’il était contrôlé sans attestation de déplacement dérogatoire depuis le 24 mars. Trois jours plus tôt, il s’était fait arrêter trois fois dans la même journée. Lorsque les gendarmes de Sainte-Luce-sur-Loire l’ont arrêté, cet homme de 35 ans a sorti son sexe. Il a été placé en garde à vue et pourrait être jugé ce vendredi.

 

Le coronavirus fait chuter les ventes d'alcool, la filière viticole boit la tasse

 

Il faut s'attendre à une chute des ventes de l'ordre de «40 à 50%», selon le Comité national des interprofessions des vins (CNIV). ICI

 

Le marasme est profond pour les producteurs français. Jean-Marie Barillere, président du Comité national des interprofessions des vins (CNIV), estime qu'il faut s'attendre à une chute des ventes de l'ordre de «40 à 50%» en ce qui concerne le vin, tous débouchés confondus. Le champagne doit s'attendre à une chute encore plus sévère: «c'est un alcool festif et social. Ce n'est pas ce dont les gens ont besoin en ce moment», regrette celui qui a la double casquette de président de l'Union des Maisons de Champagne.

 

Un hôpital italien surchargé pendant l’épidémie de grippe espagnole de 1918-1919.  Costa / Leemage via AFP

Un hôpital italien surchargé pendant l’épidémie de grippe espagnole de 1918-1919.  Costa / Leemage via AFP

 

Archives. Un siècle avant le Covid-19, “The Times” racontait l’épidémie de grippe espagnole ICI 

 

Le quotidien britannique a ressorti de ses placards des articles publiés au moment de l’épidémie de grippe espagnole, qui avait touché 500 millions de personnes à partir de 1918. À l’époque, déjà, à la minimisation de la maladie avaient succédé la submersion des hôpitaux et la réponse désorganisée des États.

 

Plus d’un siècle avant la pandémie de Covid-19, “un autre virus grippait la planète entière et provoquait des milliers de morts”, rappelle The Times. Au sortir de la Grande Guerre, en 1918, la grippe espagnole se montre particulièrement virulente. Quelque 500 millions de personnes sont infectées et l’on estime que 20 % d’entre elles périssent. “Déjà, à l’époque, le Times est là pour en parler”, s’enorgueillit le quotidien londonien dans un article publié le 25 mars. En fouillant dans ses archives, le journal conservateur a découvert des échos à la crise sanitaire que traversent actuellement le Royaume-Uni et le monde.

 

Une gravité minimisée

 

Avant l’été 1918, les autorités européennes peinent à prendre la menace au sérieux. La Première Guerre mondiale est toujours en cours et occupe tous les esprits. Un correspondant de The Times infecté lors de la première vague de contaminations soutient que le virus est bien moins virulent que la grippe russe de 1889-1890. Dans son article, le journaliste explique ainsi avoir guéri grâce au repos et à la prise de quinine, un médicament utilisé dans le traitement du paludisme. “En raison de son caractère bénin, la maladie – ainsi que ses victimes – a d’abord fait l’objet de bons mots et autres badinages plaisants dans les journaux”, écrit le correspondant du journal en Espagne, le 3 juin 1918.

 

Des hôpitaux submergés

 

Quelques semaines plus tard, changement de ton. Le 3 juillet, les services médicaux de la ville de Birmingham, dans l’ouest de l’Angleterre, sont aux abois. “Les médecins ne savent plus quoi faire pour gérer l’afflux de patients”, peut-on alors lire dans le quotidien fondé en 1785. Pendant l’automne, une deuxième vague, beaucoup plus meurtrière, frappe les villes et les campagnes. La grippe est à ce stade capable de venir à bout de jeunes adultes en bonne santé quelques heures seulement après l’apparition des premiers symptômes.

 

Distanciation sociale et propagation dans les transports

 

Les conseils donnés en matière de distanciation sociale sont, eux aussi très similaires, relève The Times dans son article du 25 mars 2020. Alertées sur la présence de 600 cas dans une usine de Letchworth, au nord de Londres, les autorités “recommandent d’éviter les cinémas et autres lieux très fréquentés et de bien se nettoyer la bouche et les sinus”, détaille un article de juin 1918. Par ailleurs, comme on le voit actuellement avec le Covid-19, “une bonne partie du public peine à comprendre la facilité avec laquelle se transmet le virus”. À l’époque, certains pointent du doigt la responsabilité des transports, bondés. À Londres, des images de rames de métro pleines à craquer inquiètent actuellement le gouvernement britannique de la même manière.

 

Des “travailleurs clés” en première ligne

 

Comme aujourd’hui, des milliers de travailleurs étaient en première ligne. Dimanche 22 mars, 3 963 personnels médicaux ont adressé une lettre à The Times pour réclamer davantage d’équipements et de protections auprès des autorités. Un siècle plus tôt, nous apprend le journal, “un rapport daté du 26 octobre 1918 indique que 1 300 policiers souffrent de la maladie et que 25 en sont morts. Dans un régiment, on dénombre jusqu’à 100 hommes malades.”

 

“Sur le plan international, on observe une grande variété de réactions, certains gouvernements se faisant éreinter pour leur incapacité à circonscrire la maladie – ce qui n’est pas sans rappeler la situation actuelle”, note The Times. Le 10 octobre 1918, un article relève ainsi que “le ministère de la Santé de l’Union sud-africaine a été vivement et légitimement critiqué pour avoir tardé à informer le public du danger et pour n’avoir pas su organiser les personnels soignants à temps”.

 

Les “fake news” déjà au rendez-vous

 

Retenir son souffle pour éviter de contracter le Covid-19 ? Ce type de théorie fumeuse, The Times en a réfuté plusieurs ces derniers jours. Mais en 1918, le quotidien n’était peut-être pas aussi pointilleux. Dans ses pages réservées au courrier des lecteurs, une missive suggère que le tabac pourrait être un remède efficace contre la grippe espagnole. “‘Le principe est simple. Prenez du tabac à priser, c’est une façon très efficace d’arrêter et de détruire l’insidieux bacille’, écrivait le lecteur Harry Furniss, répétant le conseil qu’on lui avait donné lors d’une précédente épidémie.”

 

La grippe, un sujet loin d’être prioritaire à l’époque

 

Seule différence notable repérée par le quotidien de Londres : la place accordée à l’épidémie dans le journal. Ce 25 mars, la totalité de la une du journal est consacrée au Covid-19. En 1918, en revanche, la grippe espagnole était reléguée dans les pages intérieures. Et pas seulement à cause de la guerre. “L’information sur le triplement du nombre de morts à Southampton – passant à 44 pour mille en octobre 1918 – était reléguée à la fin d’un article sur la grippe.” Juste au-dessus, considéré comme plus important, “un autre papier d’égale importance rapportait que la famille royale avait légèrement réduit sa consommation de charbon”.

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4 avril 2020 6 04 /04 /avril /2020 12:00

 

#DessinDuJour de pour Urtikan.net Le préfet de police de #Paris Didier #Lallement a estimé que les personnes hospitalisées en #reanimation étaient celles qui n’avaient pas respecté le confinement. #coronavirus # Image #LallementDemission #hopital #virus

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Dans un supermarché à Montreuil (Seine-Saint-Denis). Photo / HARRY FLEX / ONLYFRANCE.FR / AFP

En France, le Covid-19 restaure les fractures des “gilets jaunes”

LE TEMPS – LAUSANNE

 

En France, la pandémie exacerbe les inégalités et attise plus que jamais le ressentiment contre les élites, remarque Le Temps. Les efforts du gouvernement pour aller sur le terrain ne changent rien à la colère des Français.

 

Il fallait un nouveau détonateur. Une bonne raison de rebrancher, en France, le haut-parleur des colères et des ressentiments. Or voilà que le Covid-19, et la prolifération des angoisses consécutives au confinement strict mis en place par le gouvernement depuis le 16 mars, est en train de jouer ce rôle.

 

Colère contre l’absence d’équipements de protection de la part des fantassins de l’état d’urgence sanitaire que sont les soignants, mais aussi des éboueurs, des caissières, des livreurs ou des facteurs. Droit de retrait de plus en plus souvent demandé par la CGT, doublé d’un appel à la grève. Procès politiques à tous les étages contre le chef de l’État et le gouvernement, accusés d’avoir gâché les mois de janvier et de février en se focalisant sur la réforme des retraites – aujourd’hui suspendue – plutôt que sur les préparatifs sanitaires indispensables face à l’épidémie. Désarroi des électeurs et des élus locaux, piégés par l’organisation plus que contestable, le 15 mars, du premier tour d’un scrutin municipal dont le second tour, annoncé pour la fin juin, paraît assez irréaliste. Offensive antinomenklatura médicale menée par l’infectiologue marseillais dissident Didier Raoult…

 

Une rhétorique guerrière qui handicape

 

Emmanuel Macron, qui s’efforce ces jours-ci d’aller le plus possible sur le terrain à la rencontre des soignants et des renforts militaires (à Mulhouse) ou des fabricants de masques (près d’Angers), sait que la flamme est rallumée. Mais il a, paradoxalement, un handicap de plus dans cette bataille : sa rhétorique guerrière, utilisée d’emblée pour désigner à la nation l’ennemi “invisible” à abattre. Comment mener un tel combat sans armes? Comment expliquer, si l’heure est à la mobilisation générale du pays, que les réquisitions d’usines, de taxis, de chauffeurs privés – bref, de tout ce qui fait un effort de guerre – n’aient pas été décrétées dans la foulée ?

 

Délicate aussi, cette différenciation, dans la bouche du Premier ministre, Édouard Philippe, le 28 mars, entre la première ligne (le personnel médical au front), la deuxième ligne (policiers, chauffeurs, livreurs…) et la troisième ligne, car, à la différence d’une guerre classique, le virus n’est pas cantonné dans les tranchées. Il se dissémine. Il se propage. Où est la vraie ligne de front?

 

Les “premiers de cordée” tremblent

 

Les ”gilets jaunes” étaient porteurs, jusqu’à la caricature, voire à l’action violente, d’une aspiration égalitariste et antiélites typiquement française. Or le coronavirus est en train d’achever leur travail, à tel point que même les groupes de luxe honnis par la gauche radicale, comme LVMH, ont été les premiers à s’investir dans l’effort de guerre sanitaire en réaffectant leurs usines à la production de masques, de gel et autres équipements. On continue ?

 

La revalorisation des salaires des catégories professionnelles les plus exposées s’est imposée comme une obligation que la manne de milliards mis sur la table par l’État devrait rendre possible. Les paysans, ravagés par une flambée de suicides dans leurs rangs ces dernières années, sont de nouveau promus aux avant-postes, garants de la survie alimentaire. Les ouvriers de la métallurgie et de l’industrie automobile, résignés aux plans sociaux à répétition, reviennent au premier plan avec la production annoncée de respirateurs artificiels. Le “fabriqué en France” s’impose comme le remède indiscuté. Les banquiers et les financiers sont quasi muets. Les magnats de la technologie préfèrent se faire oublier alors que la croissance des communications à distance devrait faire exploser leurs profits. La réhabilitation sociale et politique des “derniers de cordée” est engagée, quand les ex-premiers de la classe tremblent.

L’étau se resserre sur Macron

Gare, évidemment, aux pronostics. Tout va maintenant dépendre de la réussite, ou non, de la stratégie de confinement, dont tout le monde a compris, en France et ailleurs, qu’elle résulte avant tout de la pénurie de masques et de tests de dépistage. N’empêche : l’étau sociopolitique se resserre sur Emmanuel Macron.

 

Impossible, pour ce président de 41 ans conscient de l’effritement de sa cote de confiance, de s’en sortir par un nouveau “grand débat national”. Impossible aussi de continuer à qualifier d’“irresponsables” tous ceux qui, aujourd’hui, réclament des comptes, à tort ou à raison.

 

La guerre qu’il a lui-même déclarée exige des actes à la fois marquants et populaires. Avec un risque pour ce libéral convaincu à la tête d’un État auquel les Français demandent tout et tout de suite : nationaliser in fine à tour de bras pour éviter le crash et sauver ce qui peut l’être du système dans une France “transformée” non par ses décisions, mais par un coronavirus en gilet jaune.

 

Richard Werly

La galerie d’Alice et Olivier de Moor à Courgis

Un confinement de vigneron, de Felice Casaroti avec L'uomo delle botti

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Confinement Waiting de Alex Russel Flint

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Confinement Jan Mankes

 
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confinement Albert Marquet Contre-jour Alger
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Confinement Henri Lebasque nu devant une fenêtre
 
L’image contient peut-être : une personne ou plus, personnes debout et intérieur Confinement Vilhelm Hammershoi
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

La galerie de Raphaëlle artiste en herbe

Sa mamie (maman)

 

RAIPONCE Conte de Grimm

 

Il était une fois un mari et sa femme qui avaient depuis longtemps désiré avoir un enfant, quand enfin la femme fut dans l'espérance et pensa que le Bon Dieu avait bien voulu accomplir son vœu le plus cher. Sur le derrière de leur maison, ils avaient une petite fenêtre qui donnait sur un magnifique jardin où poussaient les plantes et les fleurs les plus belles ; mais il était entouré d'un haut mur, et nul n'osait s'aventurer à l'intérieur parce qu'il appartenait à une sorcière douée d'un grand pouvoir et que tout le monde craignait. Un jour donc que la femme se tenait à cette fenêtre et admirait le jardin en dessous, elle vit un parterre planté de superbes raiponces avec des rosettes de feuilles si vertes et si luisantes, si fraîches et si appétissantes, que l'eau lui en vint à la bouche et qu'elle rêva d'en manger une bonne salade. Cette envie qu'elle en avait ne faisait que croître et grandir de jour en jour ; mais comme elle savait aussi qu'elle ne pourrait pas en avoir, elle tomba en mélancolie et commença à dépérir, maigrissant et pâlissant toujours plus. En la voyant si bas, son mari s'inquiéta et lui demanda : « Mais que t'arrive-t-il donc, ma chère femme ?

 

- Ah ! lui répondit-elle, je vais mourir si je ne peux pas manger des raiponces du jardin de derrière chez nous ! »

 

Le mari aimait fort sa femme et pensa : « plutôt que de la laisser mourir, je lui apporterai de ces raiponces, quoi qu'il puisse m'en coûter ! » Le jour même, après le crépuscule, il escalada le mur du jardin de la sorcière, y prit en toute hâte une, pleine main de raiponces qu'il rapporta à son épouse. La femme s'en prépara immédiatement une salade, qu'elle mangea avec une grande avidité. Mais c'était si bon et cela lui avait tellement plu que le lendemain, au lieu que son envie fût satisfaite, elle avait triplé. Et pour la calmer, il fallut absolument que son mari retournât encore une fois dans le jardin. Au crépuscule, donc, il fit comme la veille, mais quand il sauta du mur dans le jardin, il se figea d'effroi car la sorcière était devant lui !

 

La suite ICI 

Raiponce — Campanula rapunculus : une racine au goût de noisette.

 

La raiponce est une Campanulacée qui pousse naturellement en Europe et en Afrique du Nord dans les endroits secs : bois, champs ou bords de chemin.

 

Sa racine est de forme allongée, assez grosse et charnue. Ses feuilles, radicales et ovales sont rassemblées en rosettes. Les tiges florales portent de longues grappes de fleurs bleues, en clochettes, proches par leur aspect de celles des campanules cultivées dans les jardins.

 

Les feuilles et les racines de la raiponce sont comestibles. Les feuilles au goût de noisette peuvent entrer dans la composition des salades en salade. En salade mélangée avec de la mâche c’est délicieux.

 

Les racines, fusiformes, à chair blanche, ferme et croquante, se mangent râpées en salade ou cuite à la vapeur. Il est également possible de cuire les feuilles comme les épinards

 

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L'expo "Plumes Croisées" que nous devions inaugurer sur le mur entre le Mexique et les USA le 25 mars, avec des dessinateurs des deux pays, est devenue virtuelle. (Dessin Boligán) VISITEZ-LÀ > ICI

 

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4 avril 2020 6 04 /04 /avril /2020 06:00

Longtemps j’ai cru que la feta était lozérienne par la grâce de Jacques Blanc, dit le petit Blanc au temps où il avait ravi au nez et à la barbe des socialos la présidence de la Région Languedoc.

 

Jacques Blanc à son bureau de maire de La Canourgue

Mende : Jacques Blanc se pose désormais en "vieux sage" de la politique ICI 

 

Je plaisante à peine, au temps où j’étais, comme on dit, aux affaires, j’ai visité, avec une charlotte sur la tête, en compagnie du dit Jacques Blanc, la laiterie du Massegros (128 salariés, 333 millions de francs de chiffre d'affaires) de Valbreso, filiale de la Société des caves de Roquefort.

 

En effet, pour écouler les excédents de lait de brebis, normalement destinés à la fabrication du Roquefort, c’était un canal de dérivation intéressant pour la Confédération générale du roquefort, les producteurs, tout comme la fabrication de tome des Pyrénées.

 

Sacré José Bové !

 

Et puis, l’Union Européenne, à notre demande bien sûr, c’est sous présidence française Henri Nallet que le dossier fut porté auprès de la Commission, a mis son nez dans nos AOC pour étendre le concept à tous les pays de l’Union sous les dénominations AOP-IGP.

 

La Bataille des hypocrites pour défendre la dénomination feta française.

 

Comme disait mémé Marie, « ils n’ont pas de honte », nous le pays d’origine de l’appellation d’origine nous avons osé mener une bataille sans merci contre l'utilisation du mot « feta » qui serait exclusivement réservée aux fromages de brebis fabriqués en Grèce.

 

26 févr. 1996

 

Les ministres européens de l'Agriculture pourraient adopter aujourd'hui par vote bloqué une liste de produits bénéficiant de l'IGP (indication géographique de provenance) conformément à la nouvelle réglementation européenne largement inspirée de la réglementation française sur les AOC (appellation d'origine contrôlée). Dans l'hypothèse d'un vote favorable, l'utilisation du mot « feta » serait exclusivement réservée aux fromages de brebis fabriqués en Grèce.

 

Cette mesure condamnerait la laiterie Valbreso de la Société des Caves de Roquefort implantée au Massegros en Lozère, la plus importante unité de production de « feta » de France où d'importants investissements ont été consentis au cours des dernières années. Valbreso produit 9.000 tonnes de feta par an en valorisant plus de 30 millions de litres de lait de brebis, ce qui représente un revenu de l'ordre de 2 milliards de francs pour les éleveurs, et emploie 130 personnes. L'usine Soulié à Villefranche-de-Rouergue emploie aussi une vingtaine de personnes à la production de feta.

 

« La décision, selon Jean Laure, président de la Confédération générale du roquefort, entraînerait une forte baisse des effectifs des unités de production et priverait de revenus 750 producteurs de lait du bassin de Roquefort, soit un quart du total. » Pour Jacques Blanc, président du conseil régional du Languedoc-Roussillon et du Comité des régions d'Europe, la proposition qui va être examinée à Bruxelles ne traduit pas la situation actuelle de la production de feta estimée à 220.000 tonnes dont seulement 100.000 tonnes fabriquées en Grèce. Aussi a­t­il demandé à Philippe Vasseur de défendre l'idée de « l'enregistrement de la dénomination "feta" au titre d'une attestation de spécificité qui protégerait le caractère traditionnel de ce produit et non pas une zone géographique spécifique ». André Valadier, président du Comité national des produits laitiers à appellation d'origine contrôlée ajoute : « La production de feta française, au lieu de banaliser le produit, l'a au contraire anobli par la technicité de ses fabrications. »

 

L'Europe a tranché: l'appellation «feta», fromage au lait de brebis, ne pourra être utilisée que par les seuls producteurs grecs.

 

Halte aux faussaires de la feta !

 

Ce populaire fromage au lait de brebis est bel et bien exclusivement grec. Il ne saurait donc être fabriqué en France sans être contrefait, par exemple par la marque Salakis. Ni en Allemagne et au Danemark où, horreur, on fait de la feta au lait de vache ! Soucieuse de protéger certaines spécialités culinaires locales, la Commission européenne vient de doter le fromage grec de la mention «appellation d'origine protégée» (AOP), dont la Cour européenne de justice l'avait privé en 1999, sous la pression de trois pays... la France, l'Allemagne et le Danemark.

 

Ersatz industriel. Cette fois, Bruxelles a bien voulu considérer que vendre de la soi-disant feta au lait de vache revenait à «induire le consommateur en erreur». Encore que le consommateur ne soit pas toujours le fin connaisseur qu'il pourrait être : tous les ans, la Grèce importe quelques milliers de tonnes de «feta» danoise... pour faire face à l'afflux de ses braves touristes de Brême ou de Coventry, en majorité incapables de distinguer la feta locale au goût de brebis d'un ersatz industriel au lait de vache.

 

À l'annonce de la décision qui paraît sauver le fromage national d'une concurrence «déloyale», les Grecs pavoisent discrètement, et expriment leur «grande satisfaction». Il est vrai que leur pays a davantage l'habitude de se faire taper sur les doigts par la Commission en matière de subventions agricoles ou de police vétérinaire que d'en recevoir des encouragements.

 

Du coup, rien ne sera plus comme avant dans le monde acidulé de la feta. Jusqu'à présent, la Grèce en produisait 120 000 tonnes par an, solidement installée au premier rang mondial. Mais les Danois et les Français, devinant que le marché est porteur compte tenu de l'engouement supposé des masses européennes pour le fameux régime crétois (huile d'olive, feta, tomate et oignons si affinités), s'y sont mis depuis une dizaine d'années et en fabriquent 25 000 tonnes par an pour les premiers, et un peu plus de 10 000 pour les seconds. Désormais, ces «concurrents déloyaux» disposent de cinq ans pour faire disparaître la noble dénomination «feta» de leurs étiquettes.

 

Mais ces deux-là prennent très mal le choix de Bruxelles : aussi sec, Copenhague et l'Association des laiteries danoises ont annoncé leur décision de saisir la Cour européenne de Luxembourg «pour casser» la décision. Le langage est volontiers martial : «La Grèce ne peut s'arroger le droit exclusif du mot feta, qui n'est même pas grec mais italien.» Normal, les Danois vont avoir du mal à vendre le même fromage avec le même succès s'il n'est plus nimbé d'une origine «terroir» qui lui donne le cachet de l'exotisme.

 

Fromage de brebis basilic SALAKIS : le bocal de 300 g à Prix Carrefour

 

Privée de feta, Salakis n’en fait pas un fromage

 

C’est l’histoire d’une catastrophe qui a été évitée grâce à la pugnacité du personnel d’une entreprise. Ce n’était pas gagné. En 2007, la Fromagerie du Massegros, l’un des plus gros employeurs de la Lozère, filiale de la Société des Caves (groupe Lactalis AOC) a dû définitivement tourner la page de la feta. La conséquence d’une décision de l’Union européenne qui a exaucé la demande pressante des Grecs d’interdire à d’autres pays membres de vendre leur fromage à base de lait de brebis sous cette appellation d’origine protégée, qui leur appartient.

 

Dur, dur. La Fromagerie du Massegros, une unité installée sur le causse de Sauveterre, sur un territoire voué à l’élevage, est le plus important fabricant français de ce fromage, sous la marque Salakis.

 

Par-delà les débats autour de la protection des produits attachés à des terroirs, le coup fut rude. « Il faut tout faire pour que les producteurs n’en subissent pas les conséquences », avait alors prévenu Jean Laurens, le président de la chambre d’agriculture de l’Aveyron. Car la société du Massegros, si elle emploie directement plus de 200 personnes, fait aussi travailler des centaines d’éleveurs de brebis en leur achetant leur lait. « Il y avait, à l’époque, beaucoup de stress.

 

Car la marque Salakis était en construction, admet aujourd’hui Adrienne Pagot Gerault, la directrice marketing de la Société des Caves (Roquefort Société). Il a donc fallu réagir. « Nous avons très vite fait des campagnes de publicité, en centrant la communication sur le fromage de lait de brebis pour salade, moins sur la marque », ajoute-t-elle.

 

Daniel Bertrand, directeur de l’usine Parallèlement, dans l’usine, il a fallu aussi rassurer. « Insuffler la sérénité, c’est un travail de tous les jours à la fromagerie. C’est une question d’efficacité », résume Daniel Bertrand, le directeur de l’usine. L’ambiance s’en ressent. D’autant que l’orientation choisie a été de se concentrer sur une production haut de gamme, d’une qualité irréprochable, pour imposer Salakis. Depuis, les ventes ont augmenté ; la gamme a été enrichie. Extensions de locaux et investissements dans le matériel ont achevé de lever les inquiétudes.

 

L’affaire de la feta a ainsi été surmontée. La Fromagerie du Massegros a su imposer sa marque en devenant numéro un sur son marché. Elle produit 14 000 tonnes de fromage par an, soit 1 000 de plus qu’en 2006. Près de 80 % de sa production est vendue à l’étranger, notamment en Allemagne. « L’entreprise a su s’adapter. Elle a eu la bonne stratégie », conclut Jean-Paul Pourquier, le président de la communauté de communes du Causse du Massegros et président du conseil général de la Lozère.

 

Le fromage provient d'un milieu géographique aux facteurs naturels et humains lui conférant des caractéristiques spécifiques. - Les « feta » produites ailleurs qu'en Grèce n'en font pas un nom générique.

 

Tenace, la Grèce parvient à faire enregistrer au niveau communautaire la dénomination feta en tant qu'appellation d'origine protégée (AOP). Plus de dix ans s'écoulent entre sa première demande et l'arrêt de la Cour de justice des Communautés européennes (CJCE), du 25.10.2005 qui confirme ce droit. La fronde germano-danoise, appuyée par la France et le Royaume-Uni, échoue finalement.

 

En 1996, la Grèce obtenait un premier règlement faisant de la feta une AOP. Mais trois ans plus tard, la CJCE le désapprouve : « La Commission n'a aucunement tenu compte du fait que la dénomination est utilisée depuis longtemps dans certains États membres autres que la Grèce. » La Commission européenne supprime la feta du registre. Elle interroge les États sur la fabrication, la consommation et la notoriété de la feta chez eux, transmet pour avis les données au comité scientifique qui conclut au caractère non générique de la dénomination. Elle réenregistre la feta comme AOP, étayant sérieusement cette fois son règlement du 14.10.2002. Les quatre États opposant insistent devant la CJCE sur le caractère générique du mot feta et sur son impossible enregistrement en tant qu'AOP, faute de remplir les conditions requises. « Il est constant, répond la Cour, que le mot feta est dérivé du mot italien " fetta " qui signifie " tranche ", la langue grecque l'ayant adopté au XVIIe siècle, [et] que feta n'est pas le nom d'une région, d'un lieu ou d'un pays au sens de l'article 2, ß2 du règlement de 1992. »

 

Mais c'est sur la base du paragraphe 3, qui étend la définition de l'appellation d'origine à certaines dénominations traditionnelles non géographiques, qu'il l'a été. La feta doit alors désigner un produit, originaire d'une région ou d'un lieu déterminé, lui-même « défini en tant que milieu géographique comprenant des facteurs naturels et humains particuliers capables de conférer au produit ses caractéristiques spécifiques. La zone de provenance visée doit présenter des facteurs naturels homogènes qui la délimitent par rapport aux zones limitrophes », rappelle la Cour.

 

L'AOP est accordée à un fromage saumuré traditionnellement fabriqué en Grèce, à partir de lait de brebis et de chèvre, qui provient exclusivement de la partie continentale du pays et du département de Lesbos. Cette aire géographique, juge-t-elle, n'englobe pas tout le territoire de l'État et n'est pas artificielle. Elle répond à des caractéristiques géomorphologiques particulières : terrain montagneux ou semi-montagneux, hivers doux, étés chauds, grande durée d'ensoleillement, flore typique.

 

La feta n'est pas un terme générique, tranche encore la Cour. Si des fromages de ce type sont aussi produits depuis longtemps dans différents pays des Balkans et du sud-est du bassin méditerranéen, ils s'appellent autrement. Le Danemark, l'Allemagne et la France aussi en fabriquent (depuis 1930, 1972 et 1931), mais « même si ces productions ont été relativement importantes et leur durée substantielle, la production de feta est restée concentrée en Grèce [115 000 tonnes par an, et] plus de 85 % de la consommation communautaire de feta, par personne et par an, a lieu en Grèce ».

 

De plus, poursuit la CJCE, « dans les États membres autres que la Grèce, la feta est souvent commercialisée avec des étiquettes renvoyant aux traditions culturelles et à la civilisation grecques. Il est légitime d'en déduire que les consommateurs de ces États perçoivent la feta comme un fromage [grec], même s'il a été en réalité produit [ailleurs]. Le lien entre la dénomination et le terroir hellénique est volontairement suggéré et recherché car constitutif d'un argument de vente inhérent à la réputation du produit d'origine, engendrant ainsi des risques effectifs de confusion pour le consommateur. »

 

Enfin, même les lois nationales des États indiquent le caractère non générique de la dénomination. La loi danoise parle de « feta danoise ». Le mot feta seul fleure bon la Grèce.

 

Règlement (CE) n° 1829/2002 de la Commission du 14 octobre 2002 modifiant l'annexe du règlement (CE) n° 1107/96 en ce qui concerne la dénomination Feta (Texte présentant de l'intérêt pour l'EEE) ICI

 

Officiellement la feta est donc d’origine grecque

 

Depuis des millénaires, les peuples de Méditerranée orientale produisent un fromage blanc fabriqué à partir d’un mélange de lait de chèvre et de brebis et affiné en saumure (London School of Economics (LSE), 2006). On ne sait pas exactement quand ce fromage a vu le jour; certains érudits pensent qu’il pourrait remonter à 8000 ans (Mike Peluso, Cornell University, 2005). L’une des variantes les plus connues est sans doute la feta produite en Grèce (Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI), 2008).

 

La Grèce est le plus gros consommateur de feta du monde (LSE, 2006) et plus de 85% de ce fromage consommé annuellement dans l’Union européenne provient de ce pays (Hogan & Hartson LLP, 2005). La majeure partie de sa production est toutefois destinée au marché national (USA Today, 2005), le pays assurant moins de 30% des exportations mondiales de feta (McKinsey & Company, 2012). D’autres pays européens – notamment le Danemark, la France et l’Allemagne – surpassent la Grèce en termes d’exportations mondiales de feta (New York Times, 2012). Pour nombre de consommateurs, le terme “feta” est donc une dénomination générique qui désigne différents types de fromage blanc à pâte friable conservé en saumure (LSE, 2006).

 

Dans les années 30, la Grèce édicta des règles de production de la feta selon des techniques traditionnelles ancestrales (Wisconsin Center for Dairy Research, 2003). Cette réglementation fut ensuite étendue à la protection du lieu géographique de production et intégrée officiellement à la législation grecque en 1988 (Commission européenne (CE), 2002).

 

Après l’introduction des appellations d’origine protégées (AOP) dans l’Union européenne en 1992, et devant l’inquiétude croissante suscitée par la commercialisation, sous le nom de “feta”, de produits ayant des ingrédients différents, des méthodes de production différentes et un goût sensiblement différent (LSE, 2006), la Grèce s’efforça en 1994 de faire enregistrer la feta en tant qu’AOP dans l’Union européenne (CE, 2002). Cette demande constitua le premier chapitre d’une véritable saga juridique dont on peut conclure que, même si la procédure n’est pas toujours facile ni rapide (OMPI, 2008), il vaut la peine, à long terme, de faire protéger une indication géographique, par exemple une AOP. ICI 

 

Mais selon les chasseurs d’origine elle trouve sa source en Thrace, et la Thrace selon la Bulgarie est bulgare.

 

Les Thraces sont l'une des plus anciennes civilisations en Europe. Le cœur de leur territoire se trouve sur la partie centrale de la péninsule des Balkans, le territoire de la Bulgarie actuelle, bien que leur présence est attestée jusqu'en Egypte et en Asie Mineure. Les études sur cette grande civilisation ont été entreprises il y a tout juste quelques décennies et beaucoup de découvertes significatives ont été réalisées après l'an 2000. Cela souligne la relativité du savoir et la remise à plat périodique de certaines thèses à la lumière de nouvelles découvertes. La branche de l'histoire qui traite leur sujet s'appelle Thracologie. ICI

 

La Thrace (en grec ancien « Θρᾴκη » / Thrákê) est une région historique et géographique située en Europe du sud-est, dans la péninsule balkanique.

 

Elle comprend des parties de la Bulgarie, la Grèce, la Turquie…

 

Thrace — Wikipédia

 

Difficilement partagés au cours des guerres balkaniques entre la Bulgarie, la Grèce et la Turquie, les plaines et les plateaux de Thrace n'ont guère d'unité naturelle et le découpage des régions ne permet pas une mise en valeur rationnelle et homogène. Les frontières qui les délimitent suivent parfois les reliefs ou les cours d'eau (c'est le cas du talweg de la Marica — ou Maritza —, d'Évros, entre la Turquie et la Grèce), mais parfois s'en écartent, ce qui pose des problèmes délicats pour l'exploitation commune des ressources en eau, comme c'est le cas dans les vallées dont le tronc collecteur est la Marica. La mise en place de ces frontières s'est accompagnée d'échanges incomplets des populations, les Grecs abandonnant entièrement le secteur turc, mais des minorités musulmanes de langue turque demeurant en Grèce et en Bulgarie. Ces divisions ont perturbé aussi la hiérarchie du réseau urbain et le système des communications : les convois ferroviaires de Sofia à Istanbul ont longtemps transité par le territoire grec entre Svilengrad et Edirne. Cette dernière, trop proche de frontières peu perméables, a perdu une grande partie de son aire d'influence, sans que Svilengrad ou Dhidhimotikhon puissent relayer son rôle en Bulgarie et en Grèce. Si la population d'Alexandroupolis, plaque tournante des relations continentales entre la Grèce et la Turquie, a augmenté (23 000 hab. en 1971, environ 50 000 en 2001), son rôle est sans commune mesure avec ce qu'il serait si son port était devenu le débouché des centres industriels du sud-est de la Bulgarie.

 

Ha, les Balkans !

Andréas Mavrommatis reconnaît que la feta produite en France est « un produit de bonne qualité quatre fois moins cher que la feta grecque », ce restaurateur grec renommé à Paris se refuse à en vendre dans ses établissements. « Elle n'a pas le même goût que la véritable feta produite en Grèce, tout simplement parce que là-bas, sur l'aire géographique d'élevage des brebis, pousse une fleur essentielle à la fabrication et l'affinage de ce fromage. »

Le fromage grec

Le fromage grec traditionnel ... si unique qu'il a conquis le monde.

 

Le fromage grec n'a pas d'égal. Et cela parce que la fabrication du fromage grec est une tradition remontant à 3500 ans. Si loin, en réalité, que les origines du fromage en Grèce se sont perdues dans la nuit des temps. Néanmoins, Homère écrivit que les Cyclopes (personnages d'un épisode important de l'Odyssée) étaient passés maîtres en la fabrication du fromage en Grèce.

 

 

Depuis lors, et après avoir remportés la palme de la préférence auprès des gourmets de leur pays, le fromage grec a conquis le monde. Aussi n'est-il pas étonnant que la Feta soit devenue un fromage si populaire à l'étranger où on l'apprécie comme complément alimentaire.

 

La production annuelle de fromage grec est de 180.000 tonnes, dont 110.000 de Feta. 98,5% de la Feta produite approvisionnent le marché grec. C'est, en effet, le fromage le plus populaire en Grèce, et, depuis l'antiquité, il est préparé avec du lait de brebis.

 

Il y a trois catégories de fromages. Les fromages doux comprennent Feta, Telemes, et Touloumotiri ; les forts Kefalotiri, Kasseri, Graviera,Kefalograviera et Ladotyri. Et ceux au petit lait sont les Mizitrha, Anthotiros et Manouri.

 

Kopanisti est un fromage grec à moisissures au goût fort et âcre. On le fait vieillir au moyen de bactéries. A cette liste, on peut ajouter des fromages grecs locaux, aux caractéristiques bien distinctes, tels que la Sphela de Kalamata et les fromages des îles de Skyros et Kadis. Feta,Kasseri et Kelafotiri sont exportés en grosses quantités, notamment vers les Etats-Unis, l'Australie, le Canada et l'Allemagne très demandeurs.

 

La Feta est un fromage au lait de brebis, doux, naturellement blanc, avec une légère croûte. Fragile, d'un goût plaisant, il est troué de façon irrégulière. La Feta est légèrement aigre, et fréquemment amère, à l'arôme bien particulier. On l'affine moins de deux mois et sa conservation a lieu dans de la saumure à l'intérieur d'un baril de bois spécialement destiné à l'affinage (contenant jusqu'à 50 kilos de fromage). On sert la Feta comme fromage de table ou comme ingrédient dans des salades grecques, des tartes au fromage ou aux légumes, et beaucoup d'autres spécialités grecques.

 

Le Kelafotiri est lui aussi au lait de brebis. C'est un fromage grec fort à l'arôme riche et fleuri dont la croûte, dure, varie entre le blanc et le jaune, tout comme la pâte du fromage. Le Kelafotiri a de petits trous et des fentes irrégulières. Fromage grec salé, le Kelafotiri est de forme cylindrique d'un diamètre compris entre 28 et 32 cm, et d'un poids de 6 à 8 kilos. Il est généralement utilisé râpé pour gratiner les spaghettis mais il convient très bien comme fromage de table.

 

Le Kaseri est, comme les précédents, au lait de brebis. La croûte de ce fromage grec est douce, blanche. Sa pâte, blanche aussi, est parfaitement lisse, et offre un goût légèrement piquant. La principale caractéristique du Kaseri est d'être spécialement traité pour que la matière première du fromage soit cuite à haute température jusqu'à ce que le fromage prenne corps. On l'utilise à table, sur des pizzas, toasts ...

 

Domaine Ligas, Amphora, 2017

Le vignoble Pella est un vignoble de tradition qui existe depuis plusieurs dizaines de siècles, où même le célèbre poète grec Euripide y a écrit plusieurs oeuvres. Après avoir fait des études d'oenologie, c'est en 1985 que Thomas Ligas reprend le domaine afin d'élaborer des vins qui puissent faire ressortir les particularités du terroir. C'est un vin orange élégant et frais, qui se caractérise par des arômes de fruits à jaunes comme l'abricot et le citron, qui révèle une légère pointe d'acidité. En bouche, le vin est frais avec un équilibre parfait entre l'acidité et l'amertume. Le vin révèle une longue finale qui permet de terminer sur une note délicate et soyeuse.

Domaine Ligas, Amphora, 2017

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3 avril 2020 5 03 /04 /avril /2020 06:00

En dehors des petits chevaux et du nain jaune à la veillée au Bourg-Pailler, je n’ai jamais été très friand des jeux de société, des jeux de cartes : belote, aluette… En famille, jouer au Scrabble pendant les vacances mais jamais au grand jamais au Monopoly.

 

Pourquoi ?

 

Avant de vous délivrer la réponse je vais vous éclairer sur ce qui m’a  amené à chroniquer sur le Monopoly.

 

C’est hard.

 

Pour finir, il ouvrit le cadeau de Mary-Lou, un jeu de société américain dans son emballage d’origine. Le jeu s’appelait le Monopoly et m’était en réalité destiné. Une amie le lui avait rapporté  directement de New-York, car il était introuvable en Lettonie.

 

  • Oh, honey, believe me, it’s the hottest game town –  Oh, chéri, croismoi, c’est le jeu le plus sexy du moment, susurra Mary-Lou à l’oreille de mon frère en soulevant le couvercle.

 

C’était une histoire de terrains et de constructions immobilières qui figurait sur la liste des jeux interdits en Allemagne. À part les Américains, toutes les personnes autour de la table le savaient. L’ambiance était à l’avenant.

 

Ev brisa courageusement le silence consterné.

 

  • Bien, dans  ce cas gagnons un peu d’argent.

 

Mais le roi de la fête attrapa une liasse de billets dans la boîte pour les jeter en l’air, et nous vîmes un coup de vent – sans doute le premier depuis des heures – faire tourbillonner les fausses coupures comme des confettis, enrichissant notre jardin. Puis Hub se leva et déclara :

 

  • C’est un jeu de juifs.

 

Pages 146-147 La Fabrique Des Salauds   de Kraus Chris  Format Beau livre

 

NDLR. Mary-Lou est américaine et noire, chanteuse-danseuse genre Joséphine Baker.

 

Lizzie Magie - My Betrothed, and Other Poems.jpg

Elizabeth Magie, quakeresse éprise des théories de l'économiste Henry George, partisan d'une taxe unique imposée sur la plus-value afin de lutter contre les bénéfices réalisés par les propriétaires fonciers. 

 

À l’origine, le Monopoly était anti-capitaliste

 

L'inventrice de ce jeu de société mondialement connu voulait faire prendre conscience aux gens que la propriété terrienne était quelque chose dont tout le monde avait le droit de jouir.

 

Elizabeth Magie irait peut-être d’elle-même en prison sans passer par la case départ si elle voyait ce que son jeu, le Monopoly, était devenu. Car elle ne voulait pas apprendre à des enfants à acheter des terrains, construire le plus de maisons possible ou faire payer plein pot les gens qui tombaient par hasard sur le terrain en question.

 

Née en 1866, Elizabeth Magie était une fermement opposée à la politique de son temps. Elle défendait la notion de propriété terrienne développée par l’économiste américain Henry George dans son livre Progress and poverty, qu’elle résumait par l’idée que «les hommes ont un droit égal à utiliser la terre de la même manière qu’ils ont un droit égal à respirer l’air – c’est un droit proclamé par le simple fait qu’ils existent».

 

 

Prospérité et Monopole

 

Henry George estimait que l’inégal accès à la propriété terrienne créait de la pauvreté, et pensait qu’il fallait contrer cela en taxant les propriétaires et en reversant cet argent dans des projets utiles à toute la communauté.

 

Déterminée à prouver la qualité de la pensée de George, Elizabeth Magie invente et dépose le brevet du «Landlord’s Game» (le «jeu du propriétaire»), en 1904, un plateau sur lequel sont dessinés des bâtiments et des rues à acheter.

La suite ICI 

 

La véritable histoire des origines du Monopoly

 

Pendant de nombreuses années, l’Américain Charles Darrow a été reconnu comme étant le créateur du jeu pendant la Grande Dépression de 1929. Il aurait vendu le concept aux frères George et Fred Parker en 1934 qui, un an plus tard l’ont mis sur le marché, prêt à jouer. Darrow et les Parkers sont devenus très riches suite aux ventes du jeu.

 

Mais la vérité est que Charles Darrow avait remanié un jeu de société inventé des décennies plus tôt par Elizabeth Magie Phillips, en 1903. Il s’appelait alors le Jeu du propriétaire foncier.

 

Le Jeu du propriétaire foncier

 

Elizabeth Magie Phillips était fan d’un économiste, Henry George, qui proposait aux propriétaires de payer des impôts sur leurs propriétés et de ne pas répercuter leurs coûts sur les locataires. Ceci permettait de réduire ou de supprimer les taxes liées à la vente. Phillips a alors conçu le Jeu du propriétaire foncier comme un moyen de montrer les conséquences négatives de la propriété foncière monopolistique, comme pour les propriétaires de l’époque John D. Rockefeller et Andrew Carnegie.

 

À l’origine le jeu avait deux ensembles de règles: un scénario anti-monopole dans lequel la richesse était partagée, et un autre alternatif, où chaque joueur essayait d’obtenir le monopole d’un bien en investissant sur la faillite des autres joueurs. Phillips voulait que son jeu montre la supériorité morale de la première règle, espérant comme résultat de véritables réformes économiques dans la socéité. Elle a breveté son jeu en 1903.

 

Cependant, ce sont les règles du monopole qui se sont retrouvées dans le jeu quand le Monopoly a été commercialisé en 1935. Il est devenu le jeu capitaliste par excellence dans lequel le gagnant pérennise la rentabilité de ses propriétés et, un par un, élimine les autres joueurs.

 

La suite ICI 

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31 mars 2020 2 31 /03 /mars /2020 12:00

Quand Khrouchtchev était en visite officielle en Normandie, il y a 60 ans ICI 

 

Histoire d’actu. Il y a 60 ans, la visite officielle en France de Nikita Khrouchtchev, président du conseil des ministres de l’URSS, est passée par la Normandie. L’artisan de la déstalinisation a été reçu en grande pompe à Rouen, les 30 et 31 mars 1960.

 

BLANC ET BEAUJOLAIS

 

Le soir, c’est Georges Lanfry, le président de la Chambre de commerce, mais aussi l’un des artisans de la restauration de la cathédrale que le chef d’État a visité dans l’après-midi, qui préside le dîner. On trouve notamment autour de la table Andreï Gromyko, le ministre des Affaires étrangères de l’URSS, ou bien encore Louis Joxe, alors ministre de l’Éducation nationale, Pierre Sudreau, le ministre de la Reconstruction, le maire de Rouen Bernard Tissot, le préfet Chaussade. Les hôtes de M. K ne se sont pas concertés, car avant de passer à table, ils sont trois à lui offrir un plat en Vieux-Rouen ! On offre aussi un gobelet à piédouche du XVIIIe à son épouse Nina Petrovna et des sucres d’orge fabriqués spécialement par les établissements Bras-Foucard pour les petits-enfants du couple restés en Russie. Au repas, on sert du caneton à la Rouennaise, une recette allégée, car Nikita a l’estomac fragile. En revanche, l’Ukrainien tient toujours bien l’alcool : il avale dans la soirée trois verres de muscadet et quatre verres de moulin à vent. Vers 22 h, la délégation remonte à Bois-Guillaume. La visite prévue à l’usine de papier d’Alizay le lendemain est également annulée.

 

 

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Imaginer les gestes-barrières contre le retour à la production d’avant-crise

Par Bruno Latour

 

 

Si tout est arrêté, tout peut être remis en cause, infléchi, sélectionné, trié, interrompu pour de bon ou au contraire accéléré. L’inventaire annuel, c’est maintenant qu’il faut le faire. A la demande de bon sens : « Relançons le plus rapidement possible la production », il faut répondre par un cri : « Surtout pas ! ». La dernière des choses à faire serait de reprendre à l’identique tout ce que nous faisions avant.

 

Il y a peut-être quelque chose d’inconvenant à se projeter dans l’après-crise alors que le personnel de santé est, comme on dit, « sur le front », que des millions de gens perdent leur emploi et que beaucoup de familles endeuillées ne peuvent même pas enterrer leurs morts. Et pourtant, c’est bien maintenant qu’il faut se battre pour que la reprise économique, une fois la crise passée, ne ramène pas le même ancien régime climatique contre lequel nous essayions jusqu’ici, assez vainement, de lutter.

 

 

En effet, la crise sanitaire est enchâssée dans ce qui n’est pas une crise – toujours passagère – mais une mutation écologique durable et irréversible. Si nous avons de bonne chance de « sortir » de la première, nous n’en avons aucune de « sortir » de la seconde. Les deux situations ne sont pas à la même échelle, mais il est très éclairant de les articuler l’une sur l’autre. En tous cas, ce serait dommage de ne pas se servir de la crise sanitaire pour découvrir d’autres moyens d’entrer dans la mutation écologique autrement qu’à l’aveugle.

 

La première leçon du coronavirus est aussi la plus stupéfiante : la preuve est faite, en effet, qu’il est possible, en quelques semaines, de suspendre partout dans le monde et au même moment, un système économique dont on nous disait jusqu’ici qu’il était impossible à ralentir ou à rediriger. À tous les arguments des écologiques sur l’infléchissement de nos modes de vie, on opposait toujours l’argument de la force irréversible du « train du progrès » que rien ne pouvait faire sortir de ses rails, « à cause », disait-on, « de la globalisation ». Or, c’est justement son caractère globalisé qui rend si fragile ce fameux développement, susceptible au contraire de freiner puis de s’arrêter d’un coup.

 

En effet, il n’y a pas que les multinationales ou les accords commerciaux ou internet ou les tour-operators pour globaliser la planète : chaque entité de cette même planète possède une façon bien à elle d’accrocher ensemble les autres éléments qui composent, à un moment donné, le collectif. Cela est vrai du CO2 qui réchauffe l’atmosphère globale par sa diffusion dans l’air ; des oiseaux migrateurs qui transportent de nouvelles formes de grippe ; mais cela est vrai aussi, nous le réapprenons douloureusement, du coronavirus dont la capacité à relier « tous les humains » passe par le truchement apparemment inoffensif de nos divers crachotis. A globalisateur, globalisateur et demi : question de resocialiser des milliards d’humains, les microbes se posent un peu là !

 

Cette pause soudaine dans le système de production globalisée, il n’y a pas que les écologistes pour y voir une occasion formidable d’avancer leur programme d’atterrissage.

 

D’où cette découverte incroyable : il y avait bien dans le système économique mondial, caché de tous, un signal d’alarme rouge vif avec une bonne grosse poignée d’acier trempée que les chefs d’État, chacun à son tour, pouvaient tirer d’un coup pour stopper « le train du progrès » dans un grand crissement de freins. Si la demande de virer de bord à 90 degrés pour atterrir sur terre paraissait encore en janvier une douce illusion, elle devient beaucoup plus réaliste : tout automobiliste sait que pour avoir une chance de donner un grand coup de volant salvateur sans aller dans le décor, il vaut mieux avoir d’abord ralenti…

 

Malheureusement, cette pause soudaine dans le système de production globalisée, il n’y a pas que les écologistes pour y voir une occasion formidable d’avancer leur programme d’atterrissage. Les globalisateurs, ceux qui depuis le mitan du XXe siècle ont inventé l’idée de s’échapper des contraintes planétaires, eux aussi, y voient une chance formidable de rompre encore plus radicalement avec ce qui reste d’obstacles à leur fuite hors du monde. L’occasion est trop belle, pour eux, de se défaire du reste de l’État providence, du filet de sécurité des plus pauvres, de ce qui demeure encore des réglementations contre la pollution, et, plus cyniquement, de se débarrasser de tous ces gens surnuméraires qui encombrent la planète[1].

 

N’oublions pas, en effet, que l’on doit faire l’hypothèse que ces globalisateurs sont conscients de la mutation écologique et que tous leurs efforts, depuis cinquante ans, consistent en même temps à nier l’importance du changement climatique, mais aussi à échapper à ses conséquences en constituant des bastions fortifiés de privilèges qui doivent rester inaccessibles à tous ceux qu’il va bien falloir laisser en plan. Le grand rêve moderniste du partage universel des « fruits du progrès », ils ne sont pas assez naïfs pour y croire, mais, ce qui est nouveau, ils sont assez francs pour ne même pas en donner l’illusion. Ce sont eux qui s’expriment chaque jour sur Fox News et qui gouvernent tous les États climato-sceptiques de la planète de Moscou à Brasilia et de New Delhi à Washington en passant par Londres.

 

Si tout est arrêté, tout peut être remis en cause.

 

Ce qui rend la situation actuelle tellement dangereuse, ce n’est pas seulement les morts qui s’accumulent chaque jour davantage, c’est la suspension générale d’un système économique qui donne donc à ceux qui veulent aller beaucoup plus loin dans la fuite hors du monde planétaire, une occasion merveilleuse de « tout remettre en cause ». Il ne faut pas oublier que ce qui rend les globalisateurs tellement dangereux, c’est qu’ils savent forcément qu’ils ont perdu, que le déni de la mutation climatique ne peut pas durer indéfiniment, qu’il n’y a plus aucune chance de réconcilier leur « développement » avec les diverses enveloppes de la planète dans laquelle il faudra bien finir par insérer l’économie. C’est ce qui les rend prêts à tout tenter pour extraire une dernière fois les conditions qui vont leur permettre de durer un peu plus longtemps et de se mettre à l’abri eux et leurs enfants. « L’arrêt de monde », ce coup de frein, cette pause imprévue, leur donne une occasion de fuir plus vite et plus loin qu’ils ne l’auraient jamais imaginé.[2] Les révolutionnaires, pour le moment, ce sont eux.

 

C’est là que nous devons agir. Si l’occasion s’ouvre à eux, elle s’ouvre à nous aussi. Si tout est arrêté, tout peut être remis en cause, infléchi, sélectionné, trié, interrompu pour de bon ou au contraire accéléré. L’inventaire annuel, c’est maintenant qu’il faut le faire. A la demande de bon sens : « Relançons le plus rapidement possible la production », il faut répondre par un cri : « Surtout pas ! ». La dernière des choses à faire serait de reprendre à l’identique tout ce que nous faisions avant.

 

Par exemple, l’autre jour, on présentait à la télévision un fleuriste hollandais, les larmes aux yeux, obligé de jeter des tonnes de tulipes prête à l’envoi qu’il ne pouvait plus expédier par avion dans le monde entier faute de client. On ne peut que le plaindre, bien sûr ; il est juste qu’il soit indemnisé. Mais ensuite la caméra reculait montrant que ses tulipes, il les fait pousser hors sol sous lumière artificielle avant de les livrer aux avions cargo de Schiphol dans une pluie de kérosène ; de là, l’expression d’un doute : « Mais est-il bien utile de prolonger cette façon de produire et de vendre ce type de fleurs ? ».

 

Nous devenons d’efficaces interrupteurs de globalisation.

 

De fil en aiguille, si nous commençons, chacun pour notre compte, à poser de telles questions sur tous les aspects de notre système de production, nous devenons d’efficaces interrupteurs de globalisation – aussi efficaces, millions que nous sommes, que le fameux coronavirus dans sa façon bien à lui de globaliser la planète. Ce que le virus obtient par d’humbles crachotis de bouches en bouches – la suspension de l’économie mondiale –, nous commençons à l’imaginer par nos petits gestes insignifiants mis, eux aussi, bout à bout : à savoir la suspension du système de production. En nous posant ce genre de questions, chacun d’entre nous se met à imaginer des gestes barrières mais pas seulement contre le virus : contre chaque élément d’un mode de production dont nous ne souhaitons pas la reprise.

 

C’est qu’il ne s’agit plus de reprendre ou d’infléchir un système de production, mais de sortir de la production comme principe unique de rapport au monde. Il ne s’agit pas de révolution, mais de dissolution, pixel après pixel. Comme le montre Pierre Charbonnier, après cent ans de socialisme limité à la seule redistribution des bienfaits de l’économie, il serait peut-être temps d’inventer un socialisme qui conteste la production elle-même. C’est que l’injustice ne se limite pas à la seule redistribution des fruits du progrès, mais à la façon même de faire fructifier la planète. Ce qui ne veut pas dire décroître ou vivre d’amour ou d’eau fraîche, mais apprendre à sélectionner chaque segment de ce fameux système prétendument irréversible, de mettre en cause chacune des connections soi-disant indispensable, et d’éprouver de proche en proche ce qui est désirable et ce qui a cessé de l’être.

 

D’où l’importance capitale d’utiliser ce temps de confinement imposé pour décrire, d’abord chacun pour soi, puis en groupe, ce à quoi nous sommes attachés ; ce dont nous sommes prêts à nous libérer ; les chaînes que nous sommes prêts à reconstituer et celles que, par notre comportement, nous sommes décidés à interrompre.[3] Les globalisateurs, eux, semblent avoir une idée très précise de ce qu’ils veulent voir renaître après la reprise : la même chose en pire, industries pétrolières et bateaux de croisière géants en prime. C’est à nous de leur opposer un contre-inventaire. Si en un mois ou deux, des milliards d’humains sont capables, sur un coup de sifflet, d’apprendre la nouvelle « distance sociale », de s’éloigner pour être plus solidaires, de rester chez soi pour ne pas encombrer les hôpitaux, on imagine assez bien la puissance de transformation de ces nouveaux gestes barrières dressés contre la reprise à l’identique, ou pire, contre un nouveau coup de butoir de ceux qui veulent échapper pour de bon à l’attraction terrestre.

Un outil pour aider au discernement

Comme il est toujours bon de lier un argument à des exercices pratiques, proposons aux lecteurs d’essayer de répondre à ce petit inventaire. Il sera d’autant plus utile qu’il portera sur une expérience personnelle directement vécue. Il ne s’agit pas seulement d’exprimer une opinion qui vous viendrait à l’esprit, mais de décrire une situation et peut-être de la prolonger par une petite enquête. C’est seulement par la suite, si vous vous donnez les moyens de combiner les réponses pour composer le paysage créé par la superposition des descriptions, que vous déboucherez sur une expression politique incarnée et concrète — mais pas avant.

 

Attention : ceci n’est pas un questionnaire, il ne s’agit pas d’un sondage. C’est une aide à l’auto-description*.

 

Il s’agit de faire la liste des activités dont vous vous sentez privées par la crise actuelle et qui vous donne la sensation d’une atteinte à vos conditions essentielles de subsistance. Pour chaque activité, pouvez-vous indiquer si vous aimeriez que celles-ci reprennent à l’identique (comme avant), mieux, ou qu’elles ne reprennent pas du tout. Répondez aux questions suivantes :

 

Question 1 : Quelles sont les activités maintenant suspendues dont vous souhaiteriez qu’elles ne reprennent pas ?

 

Question 2 : Décrivez

a) pourquoi cette activité vous apparaît nuisible/ superflue/ dangereuse/ incohérente ;

b) en quoi sa disparition/ mise en veilleuse/ substitution rendrait d’autres activités que vous favorisez plus facile/ plus cohérente ? (Faire un paragraphe distinct pour chacune des réponses listées à la question 1.)

 

Question 3 : Quelles mesures préconisez-vous pour que les ouvriers/ employés/ agents/ entrepreneurs qui ne pourront plus continuer dans les activités que vous supprimez se voient faciliter la transition vers d’autres activités ?

 

Question 4 : Quelles sont les activités maintenant suspendues dont vous souhaiteriez qu’elles se développent/ reprennent ou celles qui devraient être inventées en remplacement ?

 

Question 5 : Décrivez

a) pourquoi cette activité vous apparaît positive ;

b) comment elle rend plus faciles/ harmonieuses/ cohérentes d’autres activités que vous favorisez ; et c) permettent de lutter contre celles que vous jugez défavorables ? (Faire un paragraphe distinct pour chacune des réponses listées à la question 4.)

 

Question 6 : Quelles mesures préconisez-vous pour aider les ouvriers/ employés/ agents/ entrepreneurs à acquérir les capacités/ moyens/ revenus/ instruments permettant la reprise/ le développement/ la création de cette activité ?

 

(Trouvez ensuite un moyen pour comparer votre description avec celle d’autres participants. La compilation puis la superposition des réponses devraient dessiner peu à peu un paysage composé de lignes de conflits, d’alliances, de controverses et d’oppositions.)

 

[3] L’auto-description reprend la procédure des nouveaux cahiers de doléance suggérés dans Bruno Latour, Où atterrir? Comment s’orienter en politique. Paris, La Découverte, 2017 et développé depuis par le consortium Où atterrir 

 

*L’auto-description reprend la procédure des nouveaux cahiers de doléance suggérés dans Bruno Latour, Où atterrir? Comment s’orienter en politique. Paris: La Découverte, 2017 et développé depuis par un groupe d’artistes et de chercheurs.

Bruno Latour

 

 

Ils sont en première ligne pour lutter contre le coronavirus : portraits de soignants italiens ICI

PORTFOLIO Des photographes de l’agence Associated Press ont saisi, pendant de rares pauses, les soignants des unités de soins intensifs des hôpitaux de Bergame, de Brescia et de Rome.

Daniele Rondinella, 30 ans, infirmier en soins intensifs à la clinique Spoke Casal Palocco de Rome. Adriano Rodriguez, 48 ans, infirmier en soins intensifs à la clinique Spoke Casal Palocco de Rome.

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