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1 novembre 2018 4 01 /11 /novembre /2018 06:00
Faut arrêter de prendre les cons pour des gens ! Le peuple de notre Mélenchon quoi !

C’est d’un blogueur belge, Philippe Schoepen, et ça ne se fume pas comme la moquette…

 

Les gens c’est du Mélenchon de campagne (ne pas confondre avec le pâté) : adieu « camarades », bonjour « les gens » !

 

Et pourtant, juste après mai 68, où le PCF et la CGT s’étaient encore illustrés par leur incapacité à comprendre la nature profonde du mouvement, sauvant De Gaulle du naufrage, Jean Ferrat, l’Ardéchois, compagnon de route fidèle, chantait :

 

«C’est un joli nom camarade, c’est un joli nom tu sais, qui marie cerise et grenade, aux cents fleurs du mois de mai»

 

Le Grand soir c’était même le titre de l’album.

 

À la poubelle camarade en compagnie de l’Internationale, comme le dit Manuel Bompard, ancien directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon : « Les gens », c’est le peuple.

 

Nous y voilà : Le PEUPLE.

 

Voilà le grand fourre-tout où tu entasse indistinctement tous les mécontents des deux bords, des deux extrêmes, c’est commode et jugé plus efficace que l’appel au grand soir qui comme l'Arlésienne n’arrive jamais.

 

C’est une expression pensée politiquement « Notre volonté était de nous adresser au plus grand nombre, pas qu’à la gauche de la gauche. »reconnait Manuel Bompard. « Ça s’inscrit dans la logique d’une stratégie politique, on doit parler grand angle, et pas seulement à des catégories particulières. »

 

Ha ! Le peuple :

 

« De Gaulle rentre dans la capitale l’après-midi du 25 août 1944. A la gare Montparnasse, le général Leclerc lui remet la lettre de reddition du gouverneur allemand, Von Choltitz, arrêté le matin même à l’hôtel Meurice. Malgré les réverbères éteints, faute d’électricité et les habitants privés de bus, de métro et pratiquement de voitures, la capitale, se réveille avec ferveur de quatre années d’occupation. Un peu partout les gens descendent dans la rue manifester leur joie. Les drapeaux tricolores, sortis comme par miracle, fleurissent jusqu’au au sommet de la tour Eiffel. Sur le parvis de l’Hôtel de ville, les ministres et commissaires de la République qui viennent d’être nommés attendent le chef de la Résistance. C’est ici que ce dernier prononce sont célèbre discours : « Nous sommes ici… Nous sommes ici chez nous ! Paris outragé, Paris brisé, Paris martyrisé mais Paris libéré ! »

 

« Le samedi 26 août, à 15 heures c’est l’apothéose, sous l’Arc de triomphe le Général ranime la flamme du Soldat inconnu et se retournant descend les Champs Elysées devant une foule innombrable qui se presse pour officialiser ce premier jour de liberté. Ce jour, de Gaulle le célébrera chaque année comme le jour de l’élan national. »

 

« Mais quatre mois plus tôt, le 26 avril 1944, à quelques semaines du débarquement, le maréchal Pétain s’adressait dans ce même Hôtel de Ville à une foule très dense, ressemblant fort à celle massée en août. Or cette foule en liesse l’acclame et chante… la Marseillaise. Ce jour-là, Philippe Pétain déclare aux Parisiens : « Je ne voulais pas passer à Paris sans venir vous saluer, sans venir me rappeler à votre souvenir, une circonstance malheureuse m’y a ramené (les 641 victimes des bombardements alliées). Je suis venu ici pour vous soulager de tous les maux qui planent sur Paris. J’en suis encore très, très, très attristé. Mais c’est une première visite que je vous fais. J’espère bien que je pourrai venir facilement à Paris, sans être obligé de prévenir mes gardiens… Aujourd’hui, ce n’est pas une visite d’entrée dans Paris, que je vous fais, c’est une petite visite de reconnaissance. Je pense à vous beaucoup. Soyez sûrs que dès que je le pourrai, je viendrai et alors ce sera une visite officielle. Alors, à bientôt j’espère. »

 

Le peuple c’est un tout informe, la somme de non-identifiés, c’est commode, ça se jette au gré des circonstances, des humeurs, dans les bras du premier venu, un Trump par exemple, c’est le terreau du populisme, perméable aux forts en gueule, les Doriot, les Céline, c’est nous, c’est moi, c’est vous, c’est notre voisin qui gave ses allées de Roundup, qui chasse, qui a un 4x4, qui n’aime pas les arabes… je ne sais…

 

Qui se souvient de l’épisode : NUIT DEBOUT et d’un de ses chantres Frédéric Lordon qui a disparu des radars laissant la place à son ex-compagne insoumise Aude Lancelin boss du fameux Média de la sulfureuse Chikirou ?

 

« Frédéric Lordon, économiste et philosophe, s’est construit sur la scène contemporaine l’image d’un intellectuel intransigeant. Il a été identifié comme l’un des porte-paroles du mouvement Nuit Debout. Croyant vivre un moment historique, il éructa, à l’occasion d’une assemblée générale du mouvement dans un amphithéâtre de la Sorbonne : « Nous n’apportons pas la paix ! » Finalement, le « peuple » n’a pas voulu de  sa révolution. Et c’est là une ingratitude incompréhensible, car l’intellectuel ne cesse d’invoquer ce peuple et la trahison dont il serait victime par les élites, en particulier médiatiques. Il sait, lui, ce que veut le peuple. À la façon d’un ventriloque avec sa marionnette, il nous fait entendre que son aspiration profonde serait la lutte contre ce qu’il est convenu d’appeler la mondialisation néo-libérale. Cependant, cette aspiration est contrariée par le « système », qui l’empêcherait de penser librement et le conduirait vers les affres de la théorie du complot et de la post-vérité. C’est de cette façon, mais reconnaissons-le par des tournures plus habiles, qu’il évoque dur un blog qu’il tient dans les pages du Monde diplomatique, certaines formes de la crédulité contemporaine. Le conspirationnisme,  écrit-il, est « le symptôme nécessaire de la dépossession politique et de la confiscation du débat public ».

 

[…]

 

« Or, ce type d’approche herméneutique qui consiste à décrypter ce qu’un groupe voudrait dire mais qu’il ne peut pas dire et qui, par un heureux hasard, correspond justement à ce que le ventriloque savant voudrait qu’il dise, est une forme d’égarement bien connu de la littérature académique qui s’est intéressée aux théories du complot. Il est donc dommage que Lordon ne l’a manifestement pas lue, sinon il aurait vu que la fait de manipuler sans précaution des entités collectives – le peuple, le pouvoir, etc. – en leur prêtant des intentions cohérentes est un processus intellectuel douteux. »

 

Confirmation par Emmanuel Todd le sociologue du café de commerce :

 

« Le 11 janvier 2015, quatre millions de personnes sont descendues dans la rue en France pour manifester leur effroi après les attentats ayant frappé Charlie Hebdo. Au-delà de cette manifestation même, les déclarations « Je suis Charlie » sont devenues virales au point de devenir l’étendard de beaucoup. »

 

J’en étais même si par la suite je n’ai brandi aucun étendard.

 

Dans son livre Qui est Charlie ? Monsieur Todd nous assène sa vérité, celle qui se cache dans le fond de nos têtes, nos ressorts profonds que nous feignons d’ignorer.

 

« Pour lui, la belle unanimité qui se réclamait d’une indignation généreuse et humaniste cachait ses vraies raisons : il s’agissait en réalité d’une manifestation de haine de l’islam, « la religion des plus faibles », venant d’une part des classes moyennes, et d’autre part, de zones géographiques historiquement les moins républicaines, celle que Todd estime caractérisées par un « catholicisme zombie ». Ce terme est intéressant, car il signifie que les individus n’ont pas forcément conscience de porter des valeurs catholiques et haineuses. Au-delà même, l’essayiste considère qu’une « quantité innombrable de gens ne savaient pas ce qu’ils faisaient là le 11 janvier ». Charitable, il ajoute : « Mon but, c’est de faire comprendre aux gens les valeurs profondes qui les font agir et qui ne sont généralement  pas celles qu’ils imaginent. »

 

Fermez le ban !

 

Les Nabilla de la pensée faut arrêter de prendre les cons pour des gens !

 

Les citations ci-dessus sont extraites du livre de Gérald Bronner Cabinet de curiosités sociales

 

 

« … dans le marché saturé d’informations, l’économie de l’attention est très concurrentielle. Dans ces conditions les  différentes formes de l’outrance constituent des stratégies possibles pour se distinguer.

 

Le monde intellectuel ne paraît pas faire exception lorsque certains ne souhaitent pas tant défendre une idée qu’ils croient juste, qu’une posture qu’ils espèrent visible. Ces buzzophages, dont certains prétendent pourtant penser les conditions de ce qui nous détermine, ne paraissent pas clairement voir qu’ils sont comme des rats dans un labyrinthe, instrumentalisant et en étant victimes à la fois des mécanismes du marché. »

 

Et Onfray apparu sur nos écrans en glosant de doigt dans le cul, Nabilla n’en est pas arrivé là…

 

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31 octobre 2018 3 31 /10 /octobre /2018 06:00
Cher Jean-Pierre Sautreau votre livre « Une croix sur l’enfance en Vendée », la vôtre volée, violée, martyrisée, par le clergé, est une œuvre de salubrité publique…

Suis comme vous un bocain né en juillet 1948, un rejeton du baby-boom. Lors de ses vœux pour l’année 1945, le général de Gaulle, chef du gouvernement, avait appelé de ses vœux la naissance, dans les dix ans à venir, de « 12 millions de beaux bébés. », j’étais l’un d’eux, le petit dernier de la famille de trois enfants.

 

Ma mère était, comme la vôtre, couturière. J’ai vécu ma prime jeunesse au milieu des coupons de tissu, des patrons en papier soie et du fil à faufiler, elle m’a transmis le virus des belles étoffes et le sens de l’appariement. C’était une courageuse qui veillait tard.

 

Comme la vôtre elle espérait que je prenne la soutane.

 

En ce temps-là, en Vendée, le joug du clergé passait par les femmes.

 

J’ai été élevé dans les jupons des femmes, ce petit clan soucieux que je grandisse en âge et en sagesse.

 

À la maison, vêtues de noir, encadrant maman, ma grand-mère maternelle Marie, dite mémé Marie, épouse du pépé Louis, moustache à la Foch, amoureux de ses grands bœufs blancs tachés de roux, 7 ans sous les drapeaux, service militaire et 14-18 à la file, et sa sœur, la tante Valentine, qui se prénommait officiellement Eugénie, veuve de guerre après un bref mariage, gardienne de l’heure où l’on devait se rendre à la grand-messe du dimanche.

 

En ce temps-là, dans les métairies du bocage, encore en métayage chez les grands propriétaires fonciers, les maîtres, la cohabitation de plusieurs générations sous le même toit était la règle. Chez nous, même s’il régnait au sein du clan une concurrence feutrée, faites de silences désapprobateurs, de respect de règles rigides, pour exercer le leadership sur mon élevage, les choses étaient claires : c’était maman, sous le regard bienveillant de papa, qui dirigeait la manœuvre. Dire que je ne profitais pas de cette situation serait mentir.

 

Pour parfaire mon image de sainte nitouche, à qui on pouvait donner le bon Dieu sans confession, un jour j’ai déclaré à maman que je voulais être enfant de chœur ; elle en fut bien sûr ravie vu ses visées cléricales et plaida ma cause auprès du curé-doyen qui m’enrôla.

 

Mes motivations n’avaient rien de très catholiques, je les cite en vrac : le service des mariages et des enterrements permettait de sécher une matinée d’école ; nous nous partagions les quêtes de sacristie suite aux mariages et aux baptêmes ; nous nous baladions dans les rues, croix en tête pour les sépultures, la Fête-Dieu avec ses chemins de pétales de rose, et nous allions même dans les champs pour la fête des Rogations – les rogations, prières publiques et solennelles dont le but est d’attirer les bénédictions de Dieu sur les biens de la terre, célébrées les lundi, mardi et mercredi qui précèdent le jeudi de l’Ascension. Je n’ai jamais accompagné le curé pour porter l’extrême-onction.

 

Aller servir la messe, au petit matin, avant que le jour ne se lève me donnait le frisson lorsque je traversais la peupleraie dont les grands futs ressemblaient à une armée de l’ombre. Je détestais les Vêpres. Le jeudi Saint le curé nous lavait les pieds. J’adorais l’odeur de l’encens et le crépitement de la crécelle qui remplaçait la cloche pendant le carême. Tenir le petit plateau doré sous le menton des jeunes femmes du bourg lorsqu’elles communiaient alimentait mes « mauvaises pensées » que le curé me demandait d’avouer lors de la confession, ce que je refusais. « De quoi je me mêle ! » Je n’ai jamais sifflé du vin de messe. Servir la messe était un jeu, les burettes, le latin de cuisine, les génuflexions, la distribution du pain béni, la quête, le surplis empesé sur la soutane rouge ou noire, le rêve pendant le prêche du curé, l’ostensoir, le ciboire, le calice, les lourds ornements du curé, l’aube, l’étole, la chasuble, la chape, changeant de couleur en fonction du calendrier liturgique, les cloches carillonnées des baptêmes et des mariages, lugubres pour les enterrements…

 

Je n’ai jamais cru en Dieu, ni en la Vierge Marie, et encore moins au drôle de Saint-Esprit, seul Jésus, le rebelle, me donnait à réfléchir. Sous ma bouille d’angelot se cachait un païen. Je donnais le change pour avoir la paix.

 

Et pourtant rien ne nous était épargné pour faire de nous des curés ; chaque année passait à l’école un envoyé spécial de l’évêque chargé d’éveiller nos vocations, les hommes le surnommaient « le grand inséminateur ». À la fin de sa réclame il nous demandait d’écrire sur un petit papier ce nous voudrions faire plus tard. Un jour, je ne sais quelle mouche m’a piqué, sans doute la curiosité, j’ai répondu : prêtre.

 

Que n’avais-je fait là !

 

Me voilà embarqué dans une vis sans fin, des courriers de relance, puis, un jour, la proposition d’aller faire une retraite au Grand Séminaire de Luçon. J’ai dit oui. Lorsque je me suis retrouvé, le premier soir, là-bas, loin de chez moi, dans une immense chambre haute de plafond, j’ai pleuré toutes larmes de mon corps. Un jeune abbé est venu me consoler et, même si mon petit corps d’angelot semblait lui plaire, il ne toucha pas ma bistouquette.

 

Rentré au bercail je me rendis au fond du jardin pour brûler la masse de propagande du « grand inséminateur ». Le clan des femmes s’en étonna, mon père, pourtant avare de ses paroles, leur balança « foutez-lui la paix ! »

 

Maman en fut marrie. Jamais je ne lui ai avoué que la raison profonde de mon refus se nichait dans la petite culotte des filles.

 

En vous lisant je me disais : « Je l’ai échappé belle… »

 

Votre « grand cheval » dont j’avais oublié le nom et le prénom, Eugène Arnaud, est bien celui qui a cherché à m’enrôler, qui m’a harcelé et à qui j’ai échappé. Nous nous rejoignons quand vous écrivez « si le sobriquet s’est transmis à travers les générations de séminaristes c’est qu’il allait une casaque à ce fameux étalon, le plus grand inséminateur de vocations artificielles. »

 

Il était le bras armé de la reconquête décrétée par Mgr Antoine-Marie Cazaux évêque de Luçon.

 

 

Deux détails, il m’a confirmé en l’église Saint Jacques le majeur de la Mothe-Achard  et j’ai le souvenir des sacs de blé donnés par les paysans chaque année pour l’œuvre des séminaires.

 

C’est lui qui décide de faire de 1959 « l’année su sacerdoce et des vocations »

 

Dans sa lettre pastorale titrée « L’Église a besoin de prêtres » 8 pages pour appeler au renforcement du « corps franc des consacrés à Dieu : Si tous le chrétiens de Vendée étaient pénétrés de cette pensée de l’Église, si tous obéissaient docilement et activement à ces impulsions de l’Église, bien plus large et bien plus efficace serait la réponse de notre diocèse à l’appel de Dieu et des hommes qui demandent des prêtres… l’Église a besoin de prêtres, à vous de lui en donner. »

 

 

Langage de combat, relayé par les prédicateurs venus en chaire, en mission, celles-ci étant souvent  marquées par l’érection de calvaires, il s’agit d’étendre l’œuvre civilisatrice de la religion catholique, de lutter sur tous les continents contre « les dangers mortels menaçant l’Église : « l’invasion des sectes protestantes, la sécularisation de toute la vie, un marxisme agressif, un spiritisme inquiétant… un islam qui répond sans effrayer par les exigences que présente la doctrine du Christ… un athéisme dont la contagion est d’autant plus redoutable qu’elle coïncide avec un progrès matériel qui porte l’homme à s’imaginer qu’il peut se passer de Dieu. »

 

Si j’ai été sauvé des rets du grand inséminateur c’est que ma mère m’aimait pour de vrai, elle n’était pas bigote, et que mon père, plutôt libre penseur, pratiquait pour lui faire plaisir. Il marquait sa distance en allant à la messe, sur une chaise, sous le clocher, tout au fond où, souvent, il en profitait pour s’offrir un petit roupillon. De plus, ni le curé-doyen, ni les fameux frères de Saint Gabriel qui tenait l’école primaire n’ont exercé une quelconque pression sur moi. D’ailleurs, aucun de mes camarades de classe de l’école sainte Marie n’est entré au séminaire.

 

La pression à la Mothe-Achard tenait plus de la perpétuation de vieilles histoires, on ne se regardait pas en chien de faïence, chacun était dans son rôle, les laïcs minoritaires se tenaient à carreaux et les culs bénis ne pratiquaient aucun prosélytisme. Je dois à mon appartenance à ceux qui allaient à la messe d’avoir pratiqué le basket à la Vaillante Mothaise, le patro mais mes copains d’enfance les Remaud, dont la mère était la plus grande amie de la mienne, jouaient au foot, au FCM tenu par ceux d’en face.

 

Je dois avouer mon extrême plaisir de 68 hard d’avoir vu les séminaires de Vendée se vider comme des outres à la suite du mouvement. Enfin, toute cette séquence m’a vacciné contre le danger des Églises, de leur clergé, de leur soumission, ce qui m’a évité l’enrôlement par le Parti Communiste.

 

Votre livre, cher Jean-Pierre Sautreau, m’a touché, ému, elle est une œuvre salutaire qui, au-delà de votre douloureux parcours personnel, témoigne de ce qu’a été cette Vendée sous le joug des maîtres et du clergé.

 

 

 

Comme vous l’écrivez pages 163-165 ce sont « les conditions familiale et sociale difficiles qui font souvent basculer les familles paysannes qui fournissent du coup pratiquement les deux tiers du bataillon des nouvelles recrues.

 

Beaucoup d’entre elles, particulièrement dans le bocage, en plus de n’être pas insensibles à la notoriété pouvant rejaillir de l’illumination de l’un des leurs, surtout vis-à-vis de leurs bailleurs, notre maître, conviennent facilement de caser un enfant ou deux au Séminaire peut contribuer à résoudre l’excès de bras sur une exploitation de trop peu d’hectares. Et puis ainsi ces pauvres castrés ne feront pas de vieux gars. Combien de cadets (les aînés étant destinés à recevoir et poursuivre l’exploitation) vont être ainsi les victimes, avant que l’industrialisation ne les sauve plus tard, d’une telle rouerie des faiseurs de vocation ? »

 

Les maîtres, chez moi, les de la Bassetière régnaient sur toutes les métairies de la Mothe-Achard et de Saint Julien des Landes. Mon père Arsène, entrepreneur de battages, était leur obligé, souvenir du maître derrière la bascule pour tarer les sacs du métayage et des tournées avec lui dans les fermes du docteur Louineau où les gamins pliaient le genou devant le maître.

 

 

« Comment comprendre que les familles arrivent ainsi à admettre que leur intérêt rejoint là celui de l’Église, au point  de sacrifier un enfant par calcul ? Les curés sont encore les rois au pays des insurgés de 1793, des descendants de l’armée contre-révolutionnaire catholique et royale. Quelques années plus tôt, ils ont, sans difficulté, fait se dresser les faux contre la Loi de séparation. Ils continuent de s’opposer viscéralement à l’implantation des écoles publiques. Ils menacent du haut de leur chaire d’excommunier tous ceux qui seraient tentés d’y inscrire leurs drôles. Ils ont l’appui des possesseurs et des entrepreneurs qui apprécient la force fédératrice de la religion dans les bourgs, son pouvoir émollient et conciliateur sur les esprits et donc garantie la paix sociale. Au besoin, ils savent aussi se montrer diablement malins. Ainsi  pour lever une ultime hésitation des parents ils en viennent à dépeindre l’incroyable bénéfice que le fils va aussi retirer de ce troc. Leur magnifique abnégation et leur indéniable clarté de vue va lui permettre d’accéder à un cursus d’études à priori inespéré et décrocher une situation plus qu’enviable, glorieuse, qui honorera toute leur maison. Et puis, quoi de plus naturel, quand on a la foi enracinée et têtue et qu’on reçoit chaque naissance comme un don du ciel, de rendre, à ce Dieu qui bénit ainsi son toit, un fruit, en quelque sorte lui appartenant. »

 

Maquignonnage dites-vous, je souscris à 100%

 

Ce fardeau reste toujours présent dans la Vendée moderne, ma famille est montée en force, en 1984, sans me le dire, j’étais membre du cabinet de Michel Rocard, manifester pour l’enseignement libre. Vilain petit canard noir qui a rompu avec eux. Cet inconscient collectif a aussi donné Philippe de Villiers, son radio Alouette, son Puy de Fou, cet homme est un concentré des scories de ce temps que vous avez vécu.

 

Photo   OUEST-FRANCE

 

Je ne vais aller au-delà, cher Jean-Pierre Sautreau, ils vous ont brisé, bousillé une grande part de votre vie, vous en voulez à cette Église qui a mangé votre mère avant de tenter de vous dévorer. Comme je vous comprends et je mesure toute la chance que j’ai eu d’avoir des parents aimants, avant tout soucieux de me laisser le choix de mon avenir.

 

Merci pour ce livre bien écrit, bien construit, vivant, poignant, mes chers lecteurs je vous encourage à le lire.

 

LIRE 4 septembre 2018

 

UNE CROIX SUR L'ENFANCE en Vendée ICI 

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30 octobre 2018 2 30 /10 /octobre /2018 06:00
Ne vous moquez pas de mes Veja je ne porte que ça depuis 2006, écoutez plutôt l’histoire de cette marque de baskets pas comme les autres

Le 6 septembre 2006 rentrant de vacances j’écrivais :

 

Tout ça pour mes Veja...

 

Résumé : Début août je rentre de vacances, rechausser des grolles normales après trois semaines de tongs me pèse. Passant à vélo dans le quartier des Halles –  l'ex ventre de Paris, le trou bouché des Halles devenu un haut lieu de la consommation des banlieusards drainés par le RER –  je tombe en arrêt devant une vitrine de pompes de sport. J'entre, montre du doigt la paire qui me plaît. Je dis je peux les essayer. Des bateaux, légères, aérées, à l'opposé des écrases merde rutilantes des marques leaders.

 

 

J'achète.

 

Avant de remettre mes nouvelles pompes dans leur boîte je soulève la languette. J'ironise pour cacher ma mauvaise conscience : « Alors elles sont fabriquées au Brésil ? » 

 

Le grand type qui tient boutique me toise : « Ce sont des Veja » 

 

Moi penaud j'ouvre des yeux ronds et me tiens coi. Face à mon ignorance crasse le vendeur de pompes très militant me sert tout sur les Veja : « Veja en brésilien veut dire regarde : caoutchouc, coton naturels, commerce équitable... » Je suis tout ouïe, remercie et repars. En entrant dans cette boutique je me contentais d'acheter des pompes alors qu’en ressortant je transportais dans un carton un autre monde.

 

La suite ICI 

 

Depuis ce jour je vis en Veja tout au long de l’année.

 

Depuis l’an dernier j’achète le modèle Wata imaginé en partenariat avec l’association Surfrider Foundation qui protège les océans.

 

Cet organisme lutte pour la protection des océans, rivières et littoraux. 269 000 tonnes de plastique rejetées dans la mer chaque année. L'association organise régulièrement des collectes de déchets sur les plages (et au bord du Canal Saint-Martin), des opérations "ramassage" de mégots (11 505 mégots récoltés lors de la dernière), intervient dans les écoles, donne des conférences, distribue des cendriers portables. "La majorité des déchets viennent directement des rues de grandes villes, telles que Paris, pour finir sur nos plages et dans nos océans" expliquent les intervenants. Exemple typique, les cotons tiges, négligemment jetés par milliers dans la cuvette des toilettes. Le ballet affligeant de ces petits tubes blancs et bleus à la surface de nos mers peut durer des centaines d'années.

 

Oui Veja est une marque de baskets pas comme les autres

 

Caoutchouc

 

« Depuis 2005, VEJA a acheté plus de 100 tonnes de caoutchouc sauvage au Brésil. L’Amazonie est le seul endroit au monde où poussent à l’état sauvage les hévéas, les arbres à caoutchouc. C’est dans l’état de l’Acre que les Seringueiros, les saigneurs d’hévéas, récoltent le caoutchouc utilisé pour les semelles. Les seringueiros vivent dans la forêt et de la forêt. Tous les matins, ils parcourent les étendues de forêt dont ils possèdent le droit d’exploitation et saignent les arbres à caoutchouc selon un parcours que seuls eux connaissent. Leur méthode de saignée et le parcours permettent aux arbres de se régénérer. Chaque seringueiro récolte en moyenne 1 litre de caoutchouc par jour. Après la récolte, ils utilisent un procédé développé par l’université de Brasilia, cette technologie leur permet de transformer le latex sauvage en feuille de caoutchouc, sans intermédiaire industriel. Grâce à cette technique, le caoutchouc est plus pur, ne s’oxyde pas, et garde toute son élasticité. Ce procédé permet surtout aux seringueiros de fabriquer un produit semi-fini à la valeur économique beaucoup plus élevé que le caoutchouc classique. Ils obtiennent donc un revenu plus décent de l’exploitation de la forêt. En valorisant économiquement la forêt, il la protège. Pour un kilo de caoutchouc récolté, 1,2 ha de forêt est protégé. Aujourd’hui, plus de 200 familles travaillent avec VEJA dans 3 réserves de l’Amazonie.

 

Coton

 

Depuis 2005, VEJA a acheté plus de 180 tonnes de coton dans l’état du Ceará au Brésil, directement auprès des producteurs locaux. Depuis sa création, VEJA remonte la chaîne de valeur pour fabriquer des baskets différemment, et c’est ce qui a été fait pour la filière du coton. Au lieu d’acheter directement de la toile, nous avons voyagé dans le nord-est du Brésil pour comprendre et trouver le meilleur coton pour nos baskets. Ce coton n’est pas seulement bio – cultivé sans pesticide ni engrais – il est aussi agroécologique, un type d’agriculture qui consiste à rendre la terre plus riche qu’elle ne l’était avant d’être cultivée. Produire du coton bio et agroécologique a un coût, pour s’assurer que les petits producteurs obtiennent un revenu digne de ce travail, nous appliquons à notre relation les principes du commerce équitable. Nous réduisons les intermédiaires en négociant directement avec les familles. Nous fixons le prix du coton dans des contrats de 3 ans, ils savent ainsi combien va leur rapporter leur culture avant même de planter les graines. Nous ajoutons une prime collective de 0,5€ par kilo de coton qui permet d’améliorer les conditions de travails et les infrastructures partagées. En 2017, le coton conventionnel se vendait 1,73€/kg sur le marché, nous avons acheté notre coton 3,07€/kg. Après sa culture, le coton est filé puis tissé par des usines avec qui nous travaillons depuis des années. Nous utilisons la toile sur la plupart des baskets VEJA.

 

Veja, des baskets vraiment pas comme les autres.

 

« Ce n’est pas une histoire de style d’être écolo, c’est une question de bon sens. On ne veut pas se battre pour convaincre, on propose simplement, on montre comment on fonctionne ». Ne pas tomber dans le matraquage, les remontrances et la culpabilisation, prouver simplement que d’autres manières de faire existent.

 

Lancée en 2005, elle enregistre une croissance de 50 à 60 % par an, a réalisé un chiffre d’affaires de 20 millions d’euros en 2017 avec 550 000 paires vendues, dont 40% aux Etats-Unis et 20% en France. Elle respecte des règles éthiques et environnementales. Afin de garder des prix comparables à ceux de ses concurrents malgré des coûts de production plus élevés, Veja ne consacre pas un centime au marketing ou à la publicité –ces dépenses représentent parfois plus de la moitié du prix des autres baskets.

 

« Nous sommes comme un cheval de Troie. La plupart de nos nouveaux clients ignorent notre démarche», s’amuse Sébastien Kopp, fondateur de Veja avec François-Ghislain Morillion, dans son siège parisien.

 

Fait rare, ce sont les cofondateurs qui pointent les limites à lever : des lacets en coton non bio faute de quantités suffisantes, des teintures naturelles abandonnées à cause de leur qualité…

 

Loin de l’Asie et de ses usines d’où sortent quasiment toutes les paires de chaussures du monde, ils s’envolent pour le Brésil et mettent en place une chaîne de production suivant les principes du commerce équitable. Le caoutchouc des semelles vient des «seringueiros» qui récupèrent le latex sur des hévéas sauvages, payé 2,77 euros le kilo quand le synthétique peut se négocier à 1,35 euro. Le coton bio est acheté à des producteurs du Nordeste. Les tennis sont fabriquées à Porto Alegre dans une usine respectueuse des règles de l’Organisation internationale du travail.

 

Chez Veja, la transparence est revendiquée. L’écart de salaires entre les 80 employés va de 1 à 6. «Nous avons vécu une époque où le capitalisme “buggait” beaucoup, dit Sébastien Kopp. Nous ne sommes ni des décroissants ni des alter. Au lieu de râler, nous montrons que c’est possible de faire autrement. Nous sommes trop petits pour embêter nos concurrents mais assez grands pour les influencer.» Développer la fabrication en France n’est pas d’actualité, pour l’instant du moins.

 

LIRE 

19/09/2017

Veja, la basket équitable ICI 

Veja : "Ce n’est pas une histoire de style d’être écolo, c’est une question de bon sens" ICI 

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28 octobre 2018 7 28 /10 /octobre /2018 07:00
L'arrestation de Robespierre, la nuit du 8 thermidor. Huile sur toile de Jean-Joseph Weerts

L'arrestation de Robespierre, la nuit du 8 thermidor. Huile sur toile de Jean-Joseph Weerts

Marcel Gauchet: « J’ai eu l'impression en écrivant ce livre de me libérer moi-même de toute une série de clichés hérités, qui m'encombraient la mémoire sans que j'en sois conscient. » F. Mantovani/ Gallimard

 

J’avoue, même si je ne dispose pas du même outillage intellectuel que Marcel Gauchet, que pour moi Robespierre était en quelque sorte le fondateur de la tradition des dictateurs modernes.

 

En passant à la librairie Gallimard j’ai donc acheté Robespierre l'homme qui nous divise le plus de Marcel Gauchet Collection L'Esprit de la cité, Gallimard

 

 

 

Il y a bien du Robespierre chez Mélenchon

 

« Je vais vous citer un auteur que vous aimez » lança-t-il lors du débat sur le projet de loi de confiance dans la vie publique.

 

« Avant cela, je veux résumer notre ligne. Il faut débarrasser la vie publique et celle de la nation de l’emprise de l’argent devenu fou dans le pays. Si vous voulez poursuivre les corrompus, traquez les corrupteurs. Ils ne sont pas si difficiles à trouver car ils sont peu nombreux et ne se cachent même pas de leurs activités. »

 

« Un mot donc pour conclure, celui de Robespierre, fondateur de nos libertés : « Nous ne sommes pas réunis pour gouverner le crime mais pour le combattre ».

 

Il s'agit cependant d'une paraphrase. Le 8 thermidor de l'an II au calendrier révolutionnaire (le 26 juillet 1794 selon le nôtre), Maximilien de Robespierre déclarait devant la Convention, réunie aux Tuileries: « Je suis fait pour combattre le crime, non pour le gouverner. Le temps n'est point arrivé où les hommes de biens peuvent servir impunément la patrie; les défenseurs de la liberté ne seront que des proscrits, tant que la horde des fripons dominera. » Il prononçait alors ce discours dans un climat de grande fébrilité politique et était décrété d'arrestation, ainsi que quelques-uns de ses partisans, dès le lendemain.

 

De quoi Jean-Luc Mélenchon est-il le nom en histoire ?

 

Les Insoumis vous rétorqueraient, sans hésiter, Maximilien Robespierre, le prêtre de la Révolution, l'homme qui défia la monarchie et ses privilèges, l'instituteur d'une République vertueuse. Les plus critiques, eux, vous répondraient également Robespierre, mais l'autre revers de la médaille, le virtuose de la terreur, l'incarnation redoutable d'une intransigeance politique ponctuée d'obsessions vertueuses, aussi dangereuses qu'irréalistes.

 

Lire ICI 

 

Marcel Gauchet cherche à penser par quelle métamorphose le « champion des droits du peuple à la Constituante » a été, quelques années plus tard, le « pourvoyeur de la guillotine de la Convention montagnarde ». Troublant et passionnant.

 

Retour en arrière :

 

Cinq mois après l’élection de François Mitterrand à la présidence de la République, le Parti socialiste tient congrès à Valence du 23 au 25 octobre 1981. Une banderole est déployée dans la salle des orateurs

 

« Avec les socialistes, réussir le changement ». C’est en effet la première fois que la gauche accède au pouvoir sous la Ve République.

 

Ce congrès restera comme celui des « coupeurs de têtes ».

 

Le premier jour, le jeune député Paul Quilès  prononce un discours enflammé : « Personne ne nous saurait gré de laisser en place tous les hauts responsables de l’économie ou de l’administration, qui sont nos adversaires. Souvenons-nous qu’en politique, faire un cadeau de ce genre, c’est se condamner soi-même. Mais il ne faut pas non plus se contenter de dire de façon évasive, comme Robespierre à la Convention le 17 thermidor 1794 : Des têtes vont tomber… Il faut dire lesquelles et le dire rapidement !»

 

Paul Quilès, tout occupé à réclamer des têtes, a cité la date erronée du 17 Thermidor. Robespierre a en fait prononcé son discours le 8 Thermidor. Le député de Paris rappelle ainsi que l’incorruptible avait fait ce jour-là un discours menaçant contre les « traîtres » et les «fripons» de l’assemblée. Mais Robespierre n’avait dénoncé personne en particulier, laissant planer la menace sur l’ensemble des députés. Cette erreur avait été exploitée dès le lendemain par ses ennemis, qui l’avaient arrêté puis envoyé à l’échafaud le surlendemain.

 

L’exhortation de Quilès suscite l’indignation à droite, j'étais en séance de nuit à l'Assemblée Nationale Toubon, Séguin et Cie poussèrent les hauts cris et le gouvernement fut un peu mal à l'aise. Le ministre de l’intérieur Gaston Defferre précise aussitôt : « Notre juge à tous, c’est le peuple. Nous sommes condamnés à être solidaires, camarades.»

 

Paul Quilès gagne pour longtemps le surnom de «Robespaul». Mais celui qui voulait couper des têtes se révélera plus tard un ministre assez modéré.

 

Paul Quilès député du XIIIe arrondissement de PARIS, où j’habitais à l’époque, fut fort marri de ce surnom et de l’interprétation de ses propos :

 

« Personne n’a mieux résumé le travestissement médiatique dont a été l’objet mon intervention au congrès de Valence (1981) que Michel Rocard (“l’Histoire” – octobre 1993) : « la télévision a besoin d’images et elle déforme tous les débats d’idées, les transforme en déviances, en crise, pour les besoins du spectaculaire. On a fait dire à Paul Quilès le contraire de ce qu’il avait dit, puisque ses propos visaient précisément à empêcher toute chasse aux sorcières » La suite ICI

 

Robespierre reste une énigme, et une énigme qui soulève les passions. Il a ses admirateurs inconditionnels et ses détracteurs farouches. À la ferveur pour l' «Incorruptible» des uns répond la répulsion pour le «Tyran» sanguinaire des autres. Cette division reflète l'antagonisme des mémoires de la Révolution française. 1789 et 1793 continuent de symboliser les deux faces contrastées de notre événement fondateur : le glorieux avènement de la liberté, d'un côté, et la dérive terroriste, de l'autre. Or Robespierre a pour originalité de faire le lien entre ces deux visages. Le champion des droits du peuple à la Constituante est aussi le pourvoyeur de la guillotine de la Convention montagnarde. Comment passe-t-on de l'un à l'autre? Rupture ou continuité?

 

C'est cette question classique que reprend ce livre. Il s'efforce d'y répondre en scrutant minutieusement l'itinéraire de pensée que l'abondant discours robespierriste permet de reconstituer. Un parcours qui éclaire le sens de l'événement révolutionnaire lui-même. Robespierre apparaît dans cette lumière comme l'homme qui a le plus intimement épousé le principe de la «révolution des droits de l'homme» qu'a été la Révolution française. Il est également celui qui a érigé la Terreur en instrument du règne de la Vertu, dans la tourmente de 1793-1794, en échouant, pour finir, à procurer une fondation durable au régime politique que les droits de l'homme appelaient comme leur traduction.

 

En quoi ce parcours donne exemplairement à comprendre le problème que la Révolution a légué à la France et que, plus de deux siècles après, elle n'a toujours pas fini de résoudre.

 

Gauchet: « Il y a une thématique populiste chez Robespierre »

Propos recueillis par Alexis Lacroix et Anne Rosencher, publié le 16/10/2018

 

L'EXPRESS. Votre livre sur Robespierre est le premier d'un projet éditorial sur les personnages "qui ont fait la France". Pourquoi avez-vous choisi Robespierre ? Quels "liens" aviez-vous avec lui, que vous n'aviez pas avec Jeanne d'Arc ou Napoléon, par exemple ?

 

Marcel Gauchet : J'ai rencontré Robespierre il y a longtemps, et je dois dire qu'il m'a surpris. C'était dans les années 1980, lorsque je travaillais avec d'autres, autour de François Furet, sur ce qu'allait être le bicentenaire de 1789. Mon objet, à l'époque, était l'irruption, avec la Révolution, des droits de l'homme dans la tradition politique française. Et c'est dans ce contexte, donc, que j'ai rencontré un Robespierre très différent de celui auquel je m'attendais, et très différent de celui que les historiens portraituraient à l'époque. 

 

On était en pleine vague antitotalitaire, qui a trouvé son point d'aboutissement en 1989 dans une extraordinaire coïncidence de calendrier, avec l'écroulement du mur de Berlin et du système soviétique. Le Robespierre que l'on racontait alors était en quelque sorte le fondateur de la tradition des dictateurs modernes. Or le Robespierre que j'ai rencontré en travaillant dessus était beaucoup plus singulier. Depuis lors, je n'ai cessé de garder ce thème de recherche en tête. 

 

Vous venez de dire plusieurs fois "j'ai rencontré Robespierre". C'est tout de même intéressant comme formulation...

 

Oui, c'est une rencontre au sens où Robespierre est un personnage mystérieux et un cas fascinant. Il y a un élément de sa personnalité qui est parfaitement insaisissable, et son mystère est décuplé par ce qui se joue durant la Révolution : c'est le même homme qui passe de chantre de toutes les libertés, entre 1789 et 1791 - j'oserais dire que c'est le premier vrai libéral de l'Histoire française - à l'homme du comité de Salut public et de la Terreur deux ans plus tard. Comment bascule-t-il de l'un à l'autre alors que, par ailleurs, quand on regarde de près son propos et ses discours, on voit que c'est le même homme ? Il garde une continuité d'inspiration, mais, en même temps, il change du tout au tout. C'est pour le moins troublant.

 

Un autre élément qui m'a frappé dans le personnage, c'est que Robespierre, dans sa période Salut public, est le contraire d'un dictateur ordinaire : il ne règne que par la parole. Et il ne se préoccupe pas, au fond, des vrais moyens du pouvoir. Alors qu'en général les dictateurs commencent par s'emparer de la police, de l'armée, de la propagande... Robespierre, lui, exerce une manière de dictature dans un temps très court, quelques mois, par son prestige et le fait qu'il donne à ses compères le sentiment que toute la crédibilité politique de leur projet repose sur lui. J'ai eu beau chercher, il n'y a rien qui ressemble à cela. Robespierre est unique en son genre.

 

la suite ICI 

 

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27 octobre 2018 6 27 /10 /octobre /2018 06:00
Le souci avec les bios c’est qu’ils ont des problèmes de Cu ! La viticulture bio est-elle en danger ?

Je suis, tout, ou plus précisément un rien du tout, sauf un expert en quoi que ce soit, je ne bitte pas grand-chose aux études scientifiques mais je sais lire.

 

Alors je lis :

 

« Contrairement à une idée répandue, l’agriculture biologique peut recourir à des pesticides qui, pour être « naturels », ne sont pas sans inconvénients, voire sans risques. C’est le cas du cuivre, minéral utilisé dès le XIXe siècle pour lutter contre le mildiou de la vigne et reconnu pour ses propriétés antifongiques, mais dont l’usage est de plus en plus critiqué. »

 

C’est dans la Croix.

 

Le 24 janvier 2007 je chroniquais :

 

Confusion sexuelle et Cu

 

Le cuivre et la bio ?

 

La surface cultivée en viticulture biologique de raisins de cuve est toujours en progression en France. Ce mode de culture est pourtant aussi exposé aux maladies et aux ravageurs que la culture conventionnelle. Le nombre de traitements est souvent encore plus important car les produits biologiques sont moins puissants. Des solutions de traitements contre ces bio-agresseurs existent dans les cahiers des charges biologiques, mais les solutions contre les maladies principales ne sont pas toujours très "bio" et pas toujours "logiques". Prenons l'exemple du produit phytosanitaire "biologique" le plus utilisé : le cuivre. Malgré son origine "naturelle", son utilisation fréquente (en bio, comme en conventionnel) et à des doses importantes est responsable de contaminations des sols viticoles avec des quantités parfois très importantes de ce métal lourd. Des concentrations de 200 ppm (mg par kg de sol) sont courantes (soit un à plusieurs tonnes de cuivre par ha). Il n'y a aucune méthode efficace pour dépolluer ces sols. Ces concentrations importantes ont un effet très négatif sur la biodiversité botanique et faunistique du sol car la majorité des organismes y est très sensible. La réglementation impose aujourd'hui des réductions substantielles du cuivre."

 

Cet extrait et les infos de cette chronique sont tirés d'un article Vers une viticulture sans pesticides de Maarten van Helden chercheur à l'UMR santé végétale à l'ENITA de Bordeaux publié dans L'écologiste de décembre-mars 2007 N°21.

 

Le cuivre, largement utilisé en viticulture, mais aussi en arboriculture et dans des cultures maraîchères, en particulier la pomme de terre, pour protéger les plantes des champignons et bactéries, était donc classé jusqu’à présent parmi les substances autorisées par le règlement européen sur l’agriculture biologique.

 

Mais ce régime pourrait bientôt changer, comme tous les phytosanitaires, le cuivre est soumis à une réévaluation régulière, ici tous les sept ans. La procédure actuelle a démarré en 2015 et a été confié aux experts de deux agences sanitaires européennes, l’Anses pour la France et l’UBA en Allemagne. Il a finalement donné lieu à une synthèse, publiée le 16 janvier 2018. L’approbation des composés de cuivre ayant expiré le 31 janvier 2018, la Commission a donc été dans l’obligation de prolonger son usage d’un an, en raison du retard pris par l’expertise européenne. Une proposition sera remise aux Etats- membres d’ici le mois de juin 2018, avait indiqué la Commission.

 

C’est sur cette base que la commission européenne a proposé, en mai, un avis de ré-approbation qui propose une baisse drastique des doses maximales autorisées.

 

« À l’heure actuelle, la norme est de 6 kg par hectare et par an, lissé sur 5 ans. La Commission souhaite l’abaisser à 4 kg par hectare et par an sans modulation, ce qui ne sera pas tenable pour beaucoup d’exploitants », soutient Marc Chovelon, de l’Institut technique de l’agriculture biologique.

 

Pour justifier son avis, la Commission s’appuie sur les travaux de l’Efsa qui pointe le caractère toxique du cuivre et sa persistance dans l’environnement, mais aussi les risques pour la faune dans ou à proximité des parcelles traitées. Des conclusions que la Fnab conteste. « La méthodologie des agences de sécurité est la même pour les produits minéraux et les produits de synthèse, ce qui abouti à des résultats biaisés, d’ailleurs jamais vérifiés sur le terrain », affirme Jacques Carroget de la Fédération nationale de l’agriculture biologique (Fnab)

 

À Bruxelles, Paris a jusqu’ici défendu une ligne médiane, reprenant la limite des 4 kg pour y ajouter le principe d’une modulation en cas de situations difficiles, quand les attaques de maladies sont plus fréquentes ou brutales.

 

Une position à laquelle se sont ralliés les pays du sud, mais qui se heurte à l’intransigeance de ceux du Nord, dont l’Allemagne et surtout les Pays-Bas partisans d’une interdiction totale. Ce qui promet un débat agité pour la réunion du comité d’experts prévue le 13 décembre.

 

Est-ce la fin annoncée de la viticulture bio ?

 

Les anti-bios jubilent

 

Le silence assourdissant des associations anti-pesticides comme celui de certains journalistes concernant la réévaluation par l’Union européenne de l’un des pesticides très largement utilisés par les producteurs de denrées alimentaires bio, à savoir les formulations à base de cuivre, illustre à la perfection l’hypocrisie qui règne dans le monde bien particulier de l’agriculture biologique.

 

Des conclusions accablantes

 

En cours depuis deux ans, le processus de réévaluation a été confié aux experts de deux agences sanitaires européennes, l’Anses pour la France et l’UBA en Allemagne. Il a finalement donné lieu à une synthèse, publiée le 16 janvier 2018. L’approbation des composés de cuivre ayant expiré le 31 janvier 2018, la Commission a donc été dans l’obligation de prolonger son usage d’un an, en raison du retard pris par l’expertise européenne. Une proposition sera remise aux Etats- membres d’ici le mois de juin 2018, a indiqué la Commission.

 

Or, les conclusions de cette évaluation sont accablantes pour ce pesticide, défendu corps et âme par le lobby du bio français. Comme le remarque le site www. produire-bio.fr, les deux agences « ont travaillé depuis 2015 sur les études fournies par les fabricants de produits cupriques », c’est-à-dire un consortium de seulement huit entreprises (Albaugh, Cinkarna, IQV, Isagro, Manica, Montanwerke, Prince Erachem et Saldeco Spiess-Urania). « Des études fournies par les fabricants de produits » ! Voilà un procédé qui ne semble choquer ni Stéphane Foucart, le journaliste du Monde à l’origine des Monsanto Papers, ni le patron de Générations Futures, François Veillerette, qui se sont pourtant indignés face à ces mêmes pratiques dès lors qu’elles concernaient l’homologation du glyphosate. Deux poids, deux mesures ?

 

Une multitude de risques identifiés

 

Mais ce n’est pas tout. En effet, une multitude de risques ont été identifiés par les auteurs du rapport. D’abord pour les opérateurs : « Le niveau d’exposition estimé des travailleurs qui retournent dans les vignobles traités avec des formulations à base de cuivre dépasse le seuil maximal d’exposition toléré », alertent les auteurs qui estiment que « compte tenu des résultats d’une étude de toxicité par inhalation répétée, une attention particulière doit être accordée à la protection des opérateurs appliquant des formulations insolubles à base de cuivre ». De même, ils notent qu’« un risque élevé a été conclu pour tous les usages en ce qui concerne les oiseaux et les mammifères, les organismes aquatiques et les macro-organismes du sol ». Bref, il y a là de quoi s’inquiéter sévèrement des effets sanitaires et environnementaux. Ici encore, il y a deux poids, deux mesures, puisque dans le cas du glyphosate aucun de ces risques n’a été mis en évidence. Ce contraste semble assez logique étant donné le mécanisme d’action bien moins toxique du glyphosate, capable d’agir uniquement sur les espèces vivantes qui utilisent de la photosynthèse.

 

Enfin, et toujours dans le dossier du cuivre, de très nombreuses questions sont restées sans réponse, notamment sur les risques pour les abeilles et autres arthropodes non cibles. Plus inquiétant encore, « l’évaluation des risques pour les consommateurs n’a pas pu être finalisée étant donné que les essais de résidus dans le cadre des Bonnes Pratiques Agricoles (BPA) sur les raisins, les tomates, les cucurbitacées à peau comestible et les cucurbitacées à peau non comestible étaient manquants ». Bref, le dossier du cuivre soulève bien davantage de questions que celui du glyphosate, qui a pourtant fait l’objet d’une vaste campagne afin d’obtenir son interdiction.

 

Dans le dossier du cuivre, de très nombreuses questions sont restées sans réponse, notamment sur les risques pour les abeilles et autres arthropodes non cibles

 

Or dans le cas du cuivre, aucune pétition n’a été organisée par les militants écologistes alors que tous les grands noms du bio comme Biocoop, Léa Nature, C’Bio et les autres restent très discrets sur cet usage problématique. En toute logique, les nombreuses absences de réponses devraient automatiquement entraîner la suspension de ce produit. C’est d’ailleurs le choix qu’ont déjà fait le Danemark et les Pays-Bas. « L’usage du cuivre est interdit depuis très longtemps dans la production de pommes de terre bio, qui représente à ce jour 3,6 % de la production totale sur 1 600 ha », indique Lars Bødker, l’un des experts danois de la pomme de terre. Cette situation pose pourtant des problèmes aux producteurs. « En 2016, suite à une grosse pression de mildiou, la production de pommes de terre bio, comme beaucoup d’autres d’ailleurs, s’est effondrée, ne pouvant même plus faire face à la demande », confirme Helge Lynggaard, le rédacteur du site « La pomme de terre danoise ».

 

La situation aux Pays-Bas n’est quant à elle pas plus reluisante, constate Didier Andrivon, qui pilote l’expertise collective sur les alternatives au cuivre. « La production de pommes de terre bio a chuté de 274 ha entre 2002 et 2007, soit un repli de plus 20 % », note l’expert. Cela a conduit le pays à importer des pommes de terre bio d’Italie, d’Allemagne et d’Israël ! Certes, ces chiffres datent un peu, reconnaît volontiers Didier Andrivon, mais ils témoignent des difficultés de la filière bio face au mildiou et à la tavelure.

 

La suite ICI

 

La Fnab appelle le gouvernement à trouver des solutions ICI 

 

Peut-on se passer du cuivre en agriculture biologique ?

 

L’Inra (Délégation à l'Expertise scientifique collective, à la Prospective et aux Etudes) a livré le 16 janvier 2018 une expertise scientifique collective sur les leviers disponibles pour réduire l’usage du cuivre en protection des cultures biologiques. Cette expertise a été réalisée à la demande conjointe de l’Institut technique de l’agriculture biologique (Itab) et d’un programme fédérateur de recherche Inra (Métaprogramme SMaCH*). La démarche d’examen de la littérature adoptée et les résultats sont potentiellement applicables à d’autres problématiques agricoles cherchant à limiter ou éviter la consommation de certains intrants.

 

Lire ICI

 

Mildiou : l'agriculture bio ne veut plus utiliser du cuivre

Par Loïc Chauveau le 22.01.2018 à 09h00

ICI

 

Le cuivre en viticulture bio: on continue ou on arrête?

 

Essais avec le Silicuivre et le purin d’ortie

 

Le Silicuivre est un fertilisant à base de cuivre (5%) ; il est associé à des extraits de plantes et à de la silice. Selon le fabricant, il est censé augmenter la résistance de la plante vis-à-vis du mildiou. Outre l’aspect anti fongique, le Silicuivre est aussi supposé améliorer le métabolisme du calcium et de la silice dans les cellules végétales. En Suisse, ce produit n’est pas homologué comme produit phytosanitaire.

 

Lire ICI 

 

Mildiou et cuivre

 

Le cuivre est avec le soufre, un des produits naturels de protection les plus utilisés en agriculture biologique.

 

ICI 

 

La décision de ré-homologation du cuivre en Europe est encore repoussée

 

Les 27 n'ont toujours pas réussi à se mettre d'accord sur l'avenir du cuivre. Son sort devrait se jouer avant la fin de l'année.

 

Ce 24 octobre devait être le dernier rendez-vous. Et pourtant, les pays membres n’ont toujours pas trouvé de consensus au sujet de la ré-homologation du cuivre. Pour rappel, la commission a proposé une autorisation supplémentaire de sept ans pour la matière active, avec une dose maximale de 4 kg/ha/an et la possibilité de lisser sur ces sept prochaines années. Proposition qui a été refusée en bloc par les pays du nord de l’Europe, qui l’ont trouvée trop laxiste. Le vote a donc été reporté à la fin de l’année. Une nouvelle réunion de dernier délai, où il faudra absolument trouver un consensus, le cuivre n’étant homologué que jusqu’en janvier 2019.

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26 octobre 2018 5 26 /10 /octobre /2018 06:00
Plutôt que chercher des poux sur la tête de ce pauvre Mélenchon la police ferait mieux de démanteler le cartel du jambon qui menace notre santé.

En France nous n’avons pas le cartel de Medellin ou de Cali mais, plus prosaïquement, celui du jambon, du jambon blanc, avec pour parrain un certain Fleury-Michon planqué dans le Haut-Bocage, à Pouzauges, Vendée militaire. Je connais j’ai éduqué les petits Fleury-Michon pendant une année au CEG. De plus, je suis expert es-cochon puisque c’est le sujet de ma thèse de doctorat de droit.

 

Avant d’aller plus avant sur ce terrain miné je vais tenter de cerner ce qu’est ce fameux jambon.

 

Définition : Cuisse (jambon de derrière) ou épaule (jambon de devant) comestible du porc ou parfois d'un autre animal de haut goût, préparée pour être conservée, soit crue, soit cuite.

 

Ici il s’agit du Jambon de Paris. Jambon cuit, peu salé et non fumé, présenté en bloc désossé qui se vend en tranches, communément c’est jambon blanc.

 

Mais, alerté par un délateur : la société Campofrio Food, qui possède la marque Aoste, qui a, comme le prévoit la loi, demandé une procédure de clémence, de manière à diminuer sa sanction en contrepartie d’informations, l’Autorité de la concurrence enquête sur un cartel du jambon.

 

Les faits remonteraient à une période courant de janvier 2011 à avril 2013. De l’ex-Financière Turenne Lafayette à Fleury Michon, en passant par Les Salaisons celtiques (Intermarché) ou Nestlé… 14 entreprises sont soupçonnées de s’être entendues sur les prix.

 

C’est une enquête de longue haleine. Tout a commencé par la demande de clémence, le 2 octobre 2012, d’« une entreprise des secteurs de l’approvisionnement en jambon et de la fourniture des produits de charcuterie ». Elle a abouti à l’ouverture d’une enquête de l’Autorité de la concurrence, le 5 avril 2013, comme l’indique un arrêt de la cour d’appel de Paris, en 2014. Des perquisitions auprès des industriels ont été réalisées en mai 2013, afin de rechercher la preuve de pratiques anticoncurrentielles. Documents papier, imprimés informatiques, fichiers de messageries – y compris dans les ordinateurs individuels des directeurs des achats – ont été saisis chez les industriels.

 

Le tout, pour tenter de prouver – comme le montraient les transcriptions de conversations téléphoniques du demandeur de clémence – que des industriels charcutiers salaisonniers concurrents avaient échangé, à plusieurs reprises, au travers de courriels et d’appels téléphoniques, des informations commercialement sensibles dans l’objectif de se coordonner entre eux. « A la fois à la baisse, sur les variations de la cotation du jambon auprès des abatteurs, et à la hausse, sur les prix pratiqués à l’égard de leurs clients de la grande distribution, cette deuxième pratique s’étendant à l’ensemble des produits de charcuterie », précise l’arrêt de la cour d’appel de Paris.

 

« D’autres agissements auraient pour objectif de coordonner les réponses aux appels d’offres lancés par la grande distribution pour la fourniture des produits de charcuterie à marque de distributeur », poursuit le document. L’un des protagonistes, Fleury Michon, avait tenté de faire annuler la saisie des pièces récupérées, au motif, notamment, qu’elles étaient « disproportionnées au regard du champ de l’enquête ». Sa demande avait été rejetée par la cour d’appel de Paris. »

 

Sans vouloir ironisé y’a du Mélenchon dans cette histoire de cartel du jambon.

 

La suite ICI

 

Au risque de choquer certains beaux esprits de la concurrence libre et parfaite, c’est l’effet boomerang de la guerre des prix, du toujours moins cher… à la guerre comme à la guerre !

 

« De nombreuses entreprises agroalimentaires s’étonnent néanmoins d’être régulièrement visées par des enquêtes concernant des pratiques anticoncurrentielles, dans un contexte où les grandes surfaces se livrent à une intense guerre des prix. Et ce, d’autant que leurs circuits de distribution se regroupent entre eux, en toute légalité, pour leur acheter des marchandises. Sur ce point, l’Autorité de la concurrence a ouvert, le 16 juillet, des enquêtes sur les effets des derniers rapprochements à l’achat dans la grande distribution. »

 

Un bon conseil achetez du jambon blanc chez un charcutier qui le fabrique lui-même, c’est rare,  avec des carcasses de porc identifiées, faut lui demander, avec des procédés traditionnels sans additifs, il sera bien pâle mais bon pour votre santé.

 

  • Le jambon blanc n’a plus la cote auprès des consommateurs ICI

 

La star du rayon charcuterie est en perte de vitesse depuis des années, boudée par des consommateurs qui doutent de sa qualité. Ce qui oblige les marques et distributeurs à proposer des produits plus sains.

 

Après des décennies de règne sans partage sur le rayon charcuterie, où il représente encore 30 % du chiffre d’affaires, le traditionnel jambon cuit, dit blanc, voit ses ventes dégringoler. « En 2015, 2016 et 2017, les volumes ont respectivement chuté de 4,4 %, 4,3 % et même 5,3 % l’an dernier », décrypte Joseph Bordonaro, de chez Kantar Worldpanel, un organisme qui interroge régulièrement un panel de 20 000 foyers consommateurs.

 

Le phénomène est général. Chez Système U, « le marché du jambon a chuté de 3,4 % en volume en 2017 », explique-t-on. Même tendance chez Casino, où l’on évoque « un marché en difficulté, pour les marques nationales comme pour les marques distributrices. Au premier semestre 2018, il a chuté entre 0 et 5 % ».

 

« 30 % des gens doutent de la qualité »

 

Il faut dire que même si le porc reste la viande préférée des Français avec 33 kg consommés par personne et par an, le contexte ne pousse guère à la consommation. Les nouvelles recommandations alimentaires sont de limiter la consommation de viande à trois fois par semaine. Plusieurs scandales sanitaires ont aussi marqué les esprits.

 

La dernière polémique en date sur le fait que les jambons contiennent des nitrites, mauvais pour la santé, a été largement relayée. Au final, une vaste étude menée pour Herta par Kantar Worldpanel sur ce marché à 1,5 milliard d’euros le confirme : « 30 % des gens doutent non seulement de la qualité de la viande, mais aussi de sa composition », alerte Sophie Van Eeckhaute, directrice de la marque Herta Charcuterie.

 

  • Le jambon dangereux pour la santé ? ICI 

 

Depuis que l’OMS a classé la charcuterie « produit certainement cancérogène », des doutes planent sur les additifs utilisés par l’industrie de la charcuterie.

 

Le jambon que l’on sert avec bonne conscience aux enfants, aux personnes convalescentes et au moindre pique-nique, serait-il nocif ? Des soupçons pèsent de plus en plus sur la charcuterie et les procédés industriels de salaison.

 

Salaison industrielle

 

De quoi s’agit-il ?

 

De la salaison industrielle qui a remplacé la salaison naturelle traditionnelle (la viande est frottée au sel et séchée durant plusieurs mois dans des endroits ventilés). Pour la salaison du jambon, l’industrie utilise des nitrites (nitrites de sodium E250, nitrites de potassium E249), du sel ou des bouillons de légumes (le céleri par exemple) contenant aussi des nitrites et des nitrates. Ces traitements de salaison rapide permettent d’obtenir un beau produit rose et moins fragile.

 

Nitrates et nitrites

 

Ces molécules (nitrates, nitrites) présentes aussi bien à l’état chimique (additifs) que naturel pourraient être plus dangereuses qu’on l’imaginait jusqu’alors. Lorsque ces nitrates et nitrites sont « métabolisés » par l’organisme, ils peuvent se combiner avec certains composés organiques et dégénérer en composés cancérogènes. La recherche en est au stade exploratoire mais les soupçons s’accumulent sur les nitrates. Nitrates qui s’accumulent aussi dans l’environnement et dans l’eau, accentuant les doses reçues quotidiennement.

 

« Du porc, du sel et un peu de vent.. »

 

Les inquiétudes des consommateurs sont suffisamment fortes pour que des grandes marques comme Herta et Fleury Michon lancent des jambons « sans nitrite, sans nitrate et sans allergène » (Herta) ou sans conservateur ajouté (Fleury Michon). Les industriels étant sans pitié entre eux, le Consortium du Jambon de Parme rappelle de son côté que contrairement à ses confrères français, l’industrie du jambon de Parme n’utilise que « des cuisses de porc, du sel de mer, un peu de vent… » et jamais d’additif alimentaire (nitrite, nitrate, colorant, arôme artificiel…).

 

Sauf que le Bon Jésus, nous sommes en Italie, punit ceux qui disent du mal de leurs confrères : Jambon de Parme: nouveau scandale de maltraitance de cochons dans six élevages italiens  ICI 

 

Infections, cadavres, cages étriquées... L'enfer dans des élevages qui enferment 3000 à 10.000 cochons chacun pour en faire du jambon soi-disant prestigieux.

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22 octobre 2018 1 22 /10 /octobre /2018 06:00
Le 78 rue de Varenne touche son 2e Guillaume : après François le paysan lorrain président de la FNSEA voilà Didier le drômois à la remorque de la FNSEA

Sur Twitter, je crois, alors qu’on annonçait la chute de Travers, un agriculteur, suggérait pour le poste : un agriculteur. Je lui répondis, une fois n’est pas coutume, « on a déjà donné avec François Guillaume, ce ne fut pas une réussite… »

 

J’avoue avoir été injuste avec lui, son bilan à l’Agriculture ne fut ni meilleur ni pire que celui de ses prédécesseurs de droite, mais je garde une dent contre lui, il se comporta vis-à-vis de Michel Rocard lors du Congrès de Narbonne d’une manière indigne (j’y étais), nous étions en pleine négociation d’élargissement à l’Espagne et au Portugal, démagogie, outrances, le populisme dans toute son horreur.

 

Lorsque Jacques Chirac, premier Ministre de la première cohabitation nomme François Guillaume président de la FNSEA depuis 1979, ministre de l’Agriculture, les dents grincent tant au RPR qu’à la FNSEA. L’homme est dur, intransigeant, méprisant.

 

Il privatisera la CNCA, Crédit Agricole, pour les beaux yeux d’Yves Barsalou et Lucien Douroux, qui vireront Huchon de la direction, ce même Huchon qui se retrouvera directeur de cabinet du Premier Ministre Rocard opposera son veto à la nomination de Lucien Douroux comme directeur, le coup de pied de l’âne. On vivait une époque formidable, à l’ancienne.

 

Il lancera avec Michel Noir, Ministre du commerce extérieur, le cycle de négociations du GATT, dit Uruguay-Round, à Punta del Este. 

 

Causeur, feuille de droite écrit à son propos :

 

« Mais c’est à la tête de la FNSEA qu’il a donné sa pleine mesure en usant de sa forte personnalité  pour faire reconnaître l’autorité syndicale, y compris à l’arrivée au pouvoir de la gauche qui prétendait « briser ce monopole de représentation du monde agricole ». En réponse, 120 000 paysans défilèrent dans Paris. Du jamais vu, complété par une autre démonstration de force, lors des élections aux Chambres d’Agriculture en écrasant toute opposition au  leadership « de la toute puissante FNSEA »

 

Sa popularité incita Jacques Chirac vainqueur des élections législatives en 1986 à lui proposer le ministère de L’Agriculture ; il l’accepta sous le double challenge d’appliquer la Politique agricole qu’il revendiquait à la tête du grand syndicat paysan et de défendre bec et ongles les intérêts agricoles français menacés à Bruxelles et face aux Etats-Unis. Pari réussi mais   remis en cause par la défaite de Jacques Chirac à la présidentielle de 1988. Poursuivre son combat autrement l’oblige alors à engager une carrière politique au Parlement européen puis à l’Assemblée Nationale. Il y découvre le dessous des cartes ignoré du grand public ; les intrigues, les coteries, les dérives coupables de certains élus insuffisamment sanctionnées, les promotions trop rapides qui faute d’être éclairées  par des expériences professionnelles et civiques confirmées portent préjudice à la saine gestion des affaires et aux intérêts de l’Etat. Rigoureux et direct, il n’a plus la cote auprès de Chirac qui se radical-socialise pour entrer à l’Elysée  et s’y installer pour deux mandats peu convaincants. François Guillaume tient sa place au Palais Bourbon et s’irrite des tergiversations et de l’abdication de la Droite frileuse alors que le péril est à la porte. »

 

Il finira à Debout la France de Dupont-Aignan.

 

Pour l’anecdote, j’ai assisté à son arrivée triomphale rue de Varenne, Nallet (ex-FNSEA viré pour gauchisme par Debatisse) est Ministre depuis la démission de Rocard et, deux après, à son départ rageur, Nallet étant à nouveau Ministre. Raymond Lacombe, l’aveyronnais, avait repris le flambeau d’une FNSEA en pleine turbulence.

 

Bref, François Guillaume n’a pas laissé un souvenir impérissable rue de Varenne, il eut le mérite de coller avec les ambitions présidentielles de Chirac, avec lui la couleur était claire : il venait de la FNSEA et entendait bien résister aux européistes du gouvernement, ce qu’il ne réussit pas toujours à faire.

 

Le nouveau Guillaume me semble être une nouvelle erreur de casting de Macron : il y eut le fugace Mézard, rade-gauche, puis Travers pur produit du PS à convictions variables mais marcheur de la première heure, voilà Didier Guillaume sous-produit du PS ramollit.

 

Mais où est le nouveau monde ?

 

Ce type n’a pas la queue d’une idée, il vient de recevoir son bâton de maréchal, sa seule ambition sera de durer, de passer au travers des gouttes, ne pas froisser madame la présidente de la FNSEA, un boulet.

 

Première saillie : Didier Guillaume, ministre de l’agriculture, demande aux scientifiques de « faire la preuve » des conséquences des pesticides sur la santé

 

Contrairement à ce qu’affirme Didier Guillaume, la loi dispose que c’est au producteur du pesticide de prouver que son produit n’a pas d’effet sur la santé.

 

Mais par-delà ce sujet important, c’est la mue de l’agriculture qui va rester en jachère, les beaux discours de Macron seront doucement enterrés et la primauté restera à une vision de l’alimentation datant du siècle précédent.

 

Pour ma part j’estime que dans ces conditions le Ministère de l’Agriculture n’a plus sa raison d’être, il reste le ministère des agriculteurs, plus précisément celui du syndicalisme majoritaire, il faut le supprimer pour le remplacer par un vrai Ministère de l’alimentation. Les enseignants la moitié des effectifs, les vétérinaires, les forestiers, les agents des établissements publics, type INAO, peuvent vivre leur vie rattachés à d’autres entités ministérielles.

 

Le nouveau monde est là ! Vaste programme que j'aurais appliqué dès ma nomination, ça aurait eu de la gueule !

 

Didier Guillaume à l'Agriculture, une « pirouette du destin » !

L'ancien président du groupe PS au Sénat entre enfin au gouvernement, après des années de frustration et ces derniers mois dans le creux de la vague.

 

 

«  J'ai décidé de quitter la vie politique. Je vais démissionner de mon mandat de sénateur dans les semaines qui viennent. Cette décision est mûrement réfléchie. » Qui aurait cru, ce 16 janvier 2018, que le Didier Guillaume qui publiait ces lignes sur son profil Facebook atterrirait, neuf mois plus tard, jour pour jour, quasiment heure pour heure, au ministère de l'Agriculture pour remplacer Stéphane Travert ? Personne. Ni à gauche ni à droite. Pas même lui. Ni dans le vieux monde, ni dans le nouveau. À quoi, à qui l'ancien président du groupe socialiste au Sénat, vice-président de la chambre haute sous la présidence Hollande, doit-il cette opportunité ? Les avis divergent, mais au fond, se recoupent.

 

Pour certains de ses détracteurs, dont d'anciens amis, Didier Guillaume doit son salut ministériel à sa cupidité. Ce 16 janvier 2018 donc, peut-être las du travail parlementaire, sans doute aussi désabusé par l'effondrement du Parti socialiste, ce passionné de ballon ovale annonce son retrait de la vie politique pour relever un nouveau défi : prendre la tête du Groupement d'intérêt public de la Coupe du monde de rugby France 2023. Un poste bien moins exposé, probablement plus divertissant. Mais, également, simplement honorifique... et donc bénévole. Cet aspect, qu'il ne soupçonnait pas, le refroidit et l'amène à renoncer. «  Pas question de se contenter de couper des rubans, je suis un homme d'action  », se justifie-t-il. Le Drômois retourne donc au Sénat, mais change de fauteuil : l'ancien directeur de campagne de Manuel Valls durant la primaire de la gauche, ouvertement Macron-compatible, quitte le groupe socialiste pour s'installer avec les Radicaux. «  Il arrive quelques fois que les enjeux alimentaires l'emportent sur les considérations idéologiques. Les politiques sont des êtres humains comme les autres...  » plaisante Bernard Poignant, ex-maire de Quimper et ancien conseiller intime de François Hollande. Didier Guillaume tire de l'épisode une nouvelle réputation peu flatteuse, ainsi que des inimitiés dans son ancienne famille.

La suite ICI 

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19 octobre 2018 5 19 /10 /octobre /2018 06:00
« En matière de vin, les plus belles paroles qu’on puisse prononcer, c’est quand on ferme la bouche. On est tout le temps à côté de ses pompes » Pierre Overnoy dans Pur jus 2 vinification de Fleur Godart&Justine Saint-Lô

Merci Pierre Overnoy grâce à vous j’ai enfin trouvé la meilleure réponse, la plus pertinente, à ceux qui, sous le prétexte que l’enseigne de ma petite crèmerie affiche Vin & Cie, me pacsent avec les dégustateurs patentés donneurs de notes et de leçons, genre Mimi la science, me mettent dans le même sac que les amateurs éclairés type Géo trouve tout qu’on appelle Jacky, m’opposent aux Lpviens qui se font rincer les papilles à la Villa d’Este, toute cette cohorte de phraseurs pompeux et chiants.

 

Je n’y connais rien ! Mais rin de rin comme dirait un copain qui adore le bedeau de B&D.

 

Je suis tombé dans le vin par le bassin versant politique, le pire, celui où sévissent les pots-de-vin, à l’époque du gros rouge qui tache, en bateau pinardier, en train complet direction Gennevilliers, du litre 6 étoiles chez les épiciers de quartier, des coopés degré-hecto, des distillations diverses et variées, de la garantie de bonne fin, des Comité d’action Viticole adeptes de la mèche lente, d’Emmanuel Maffre-Baugé, de Jean Huillet, de Marcellin Courret, de Georges Hérail, d’Antoine Verdale, de Christian Bonnet et de la bibine, la fin d’une époque que les jeunes ne peuvent pas ou ne veulent pas connaître.

 

Dans Pur Jus mon témoin de moralité c’est le grand Jeff Coutelou (pages 94 à 110), le résistant de Puimisson, dans l’Hérault, peuplé  de voisins hostiles et imbéciles, qui produit des vins démocratiques en grande quantité.

 

Lire ICI 24 novembre 2017

« Non Jeff t’es pas tout seul… » Les crétins pyromanes anonymes qui ont saccagé les arbres voisinant tes vignes du mas Coutelou ne gagneront pas !

 

Mon ignorance assumée n’est, ni une posture, ni de la coquetterie, je n’aime pas mettre des mots sur le vin, ça m’est parfois arrivé, et plus encore je suis allergique à toute forme d’explications techniques, j'y pige que dalle, c’est pour moi du mandarin.

 

Et pourtant, à l’école d’agriculture de la Mothe-Achard, le frère Bécot nous faisait tailler ses vignes de cépages hybrides, mais je n’ai jamais été initié au chai d’Alcide Robert. Le seul vin que j’ai vu faire c’est celui du pépé Louis : pressurage sur le grand pressoir mobile, je me souviens des clics, le jus pissait dans un grand baquet, pompage direction les fûts méchés, ça bouillait libre, point final.

 

Lire ICI 27 juillet 2009

Mon maître vigneron : le frère Henri Bécot 

 

Plus ignare que moi tu meurs, je ne suis qu’un libre buveur, au sens de libre penseur…

 

En conséquence, comme je suis de tendance Coluche : « De tous ceux qui n'ont rien à dire, les plus agréables sont ceux qui se taisent. » le Pur jus 2 vinification des deux nanas est fait pour moi.

 

 

Je l’ai lu, consciencieusement, en suivant les images et les bulles du doigt comme les enfants, ne dit-on pas que les vieux retournent en enfance. Affirmer que j’ai tout compris serait mentir, mon déficit technique touche le fond du gouffre, mais je pourrai, si l’occasion se présente, faire état, avec l’air entendu d’un gars qui sait tout ça depuis qu’il a quitté ses couches culottes, de mes fraîches connaissances :

 

  • sur les brettanomyces bruxallis une fois,

 

  • sur la carbo stricte et la semi-carbo du bojolo,

 

  • sur le goût de souris cher à Claire, bien sûr, un must absolu dans les salons off,

 

  • sur la densité à 1015,

 

  • sur le remontage à la bordelaise,

 

  • sur la volatile et le résiduel bien évidemment,

 

  • sur la case oxydasique, sur les levures communes et les levures elliptiques chères à Pierre Overnoy…

 

  • sur les rafles, ça fait peur aux bobos comme le batonnage plaît au sado-maso, et le collage rappelle ceux qui vivaient à la colle,

 

  • sur les homo et les hetero fermentiscibles,

 

  • sur la réduction, au delà de cette limite votre ticket n'est plus valable, Romain Gary, Jan Seberg,  

 

  • sur les bourbes et les lies, et tu boiras dans ce bourbier ce calice jusqu’à la lie,

 

  • ouilles jacquouille !

 

  • sur tout ou presque…

 

Après ma lecture je pourrais même passer avec succès le diplôme de MOF naturiste s’il existait, mais j’aurais du mal à décrocher le DNO, je pourrais aussi faire concurrence à Pierre Jancou à Châtillon-en-Diois, m’installer caviste naturiste dans le 10e arrondissement, donner des conférences à la Dive, signer des articles dans la RVF coincé entre Robert Pitte et Sylvie Augereau, causer à la radio et sur les chaînes d’info, me faire canarder par Mimi la science avec son Magnum

 

Que sais-je encore ?

 

Pour autant, bardé de ces toutes nouvelles connaissances, je ne vais pas aller m’installer dans mes vignes ni me faire embaucher comme grouillot ou rat de cave dans un chai naturiste. Je serais bien plus encombrant qu’utile. Tout ce dont je suis capable c’est de faire le frichti et le service du vin à table. Ce n’est déjà pas si mal.

 

De tout ce qui précède une conclusion s’impose : si vous voulez briller, auprès de vos ami(e)s dans les bars à vin nature, convaincre vos collègues de s’engager sur la voie de la rédemption naturiste, jouer le trouble-fête dans votre famille ou votre belle-famille en vantant les vins qui puent, narguer votre pharmacien en lui disant que vous n’avez plus mal à la tête même après la mufflée de vins à poils, faire grincer les dents des hygiénistes en vous vantant de mieux boire, achetez pur jus vinification !

 

 

Mais avant de tirer ma révérence je me dois de faire encore l’apologie du goût de souris ICI très cher à mon cœur, en effet y’a plein de souris dans Pur Jus 2

 

Le choc des PHOTOS  

 

 

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15 octobre 2018 1 15 /10 /octobre /2018 06:00
Et vous prendrez bien un petit vert, le cannabis, nouvel eldorado des géants de l'alcool ? Qu’en pensent les chefs de l’ANPAA adeptes de la lettre ouverte à Mme Buzyn ?

Alors que nos amis hygiénistes montent au créneau : Alcool: un lobby au cœur de l'Etat

 

« Ils poussent un cri de colère: les médecins spécialistes des addictions protestent contre l'absence de politiques publiques destinées à réduire la consommation excessive d'alcool. C'est également ma propre expérience en tant que conseiller médical addictions à la direction générale de la santé du ministère de la santé (2009-2016). » 12 OCT. 2018 par ALBERT HERSZKOWICZ ICI 

 

C’est Audrey Bourolleau qui est dans le cœur de cible, donc le vin…

 

Pourquoi ?

 

Tout simplement, comme dans le cas du glyphosate qui n’est pas cher, donc beaucoup utilisé, les petits vins pas chers sont à la portée de toutes les bourses, ce qui n’est pas le cas des spiritueux lourdement taxés.

 

La comparaison avec la taxation du tabac pour en réduire la consommation est séduisante mais ne tient pas à l’analyse. Même plus lourdement taxés, au degré d’alcool, beaucoup de vins resteront accessibles et, comme toujours, nos mécaniciens du corps alcoolisés masquent leur impuissance face aux causes profondes de l’alcoolisme par un activisme échevelé. Ne leur en déplaise ce n’est pas le flacon qui fait l’alcoolique, lorsque j’étais coopérant en Algérie, le régime Boumediene avait proscrit le vin et les spiritueux, les addicts absorbaient donc de l’alcool à brûler.

 

Que le vin contienne de l’alcool c’est une évidence scientifique mais, comme le fait l’ANPAA, et les signataires de l’appel à Buzyn ci-dessous, ce sont toujours les mêmes d’ailleurs, concentrer les actions sur sa promotion c’est se donner bonne conscience à bon compte et surtout se donner des munitions pour faire bouillir leur petite marmite.

 

LETTRE OUVERTE A MADAME AGNES BUZYN, MINISTRE DES SOLIDARITÉS ET DE LA SANTÉ signé ANPAA :

 

« Madame la Ministre, protégez les Français des dangers de l’alcool ! » ICI

 

Bernard Basset, vice-président de l’Association Nationale de Prévention en Alcoologie et Addictologie (ANPAA) – 07 86 55 54 53

 

Amine Benyamina, professeur de psychiatrie et d’addictologie, université Paris-XI – 06 84 49 41 46

 

Gérard Dubois, professeur de santé publique, Académie de médecine – 06 86 46 93 79

 

Serge Hercberg, professeur de nutrition, université Paris-XIII - 06 11 02 31 47

 

Catherine Hill, épidémiologiste – 06 74 67 42 10

 

Albert Hirsch, professeur de pneumologie, université Paris-VII, administrateur de la LNCC

 

Michel Reynaud, professeur de psychiatrie et d’addictologie, président du Fonds Actions Addictions – 06 08 64 65 68

 

Nicolas Simon, professeur de médecine à Marseille, président de l’ANPAA – 06 33 39 17 65

 

Pendant ce temps-là « … par peur de voir les jeunes délaisser bières et cocktails pour les joints ou les boissons à la marijuana, ou pour simplement profiter d'un marché prometteur, le cannabis est devenu un continent à explorer pour les géants de l'alcool.

 

Certains ont résolument sauté le pas, à l'image de Constellation Brands, la maison mère des bières Corona et de la vodka Svedka, qui a investi plus de 4 milliards de dollars dans une société canadienne spécialisée dans la drogue douce, Canopy Growth.

 

Le secteur du cannabis est "potentiellement l'une des opportunités de croissance les plus importantes de la décennie à venir", expliquait son PDG, Robert Sands, début octobre. Le marché devrait atteindre 200 milliards de dollars dans quinze ans et "s'ouvre beaucoup plus rapidement que prévu", faisait-il valoir.

 

Après l'Uruguay, le Canada deviendra mardi le deuxième pays au monde à autoriser l'usage récréatif du cannabis. Aux États-Unis, si la consommation récréative et/ou thérapeutique de la marijuana reste illégale au niveau fédéral, elle est autorisée dans plusieurs États.

 

Et, au-delà des traditionnels joints et brownies à l'herbe, les amateurs de haschisch deviennent de plus en plus créatifs. Fumer du cannabis reste le plus courant, mais on peut aussi le vaporiser, le manger sous forme de bonbons ou de glace, l'appliquer en crème. Ou le boire.

 

"Sans lendemain difficile"

 

Diageo, le numéro un mondial des spiritueux avec par exemple la vodka Smirnoff et le whisky Johnny Walker, serait selon l'agence Bloomberg en discussions avec des producteurs canadiens de cannabis. Contactée par l'AFP, la société a seulement indiqué qu'elle surveillait le secteur "avec attention".

 

Le brasseur Molson Coors a aussi annoncé cet été la création d'une coentreprise avec le groupe canadien The Hydropothecary Corporation (THC, comme le principe actif du cannabis).

 

D'autres hésitent encore.

 

Le PDG de Pernod Ricard, Alexandre Ricard, a ainsi expliqué fin août que son groupe regardait "de près" ce marché et cherchait surtout à comprendre si la légalisation du cannabis pouvait déboucher sur une éventuelle "cannibalisation" de la consommation des spiritueux haut de gamme.

 

L'expérience donne pour le moment des résultats contrastés.

 

Une étude menée par des chercheurs des universités du Connecticut et de la Georgie a conclu à une baisse de 12,4 % des ventes d'alcool dans les comtés américains où avait été autorisé le cannabis thérapeutique.

 

Mais d'autres observateurs, dont la fédération professionnelle des spiritueux aux États-Unis, affirment que les ventes n'ont pas été touchées.

 

« Il est encore trop tôt pour tirer une conclusion dans un sens ou dans l'autre », estime Keith Villa, un brasseur du Colorado. Créateur de la Blue Moon, l'un des grands succès de la décennie, il s'apprête à commercialiser, dans des officines spécialisées de son État, une bière sans alcool infusée au THC, la substance psychoactive qui fait planer.

 

« Comme avec une bière normale, le THC produit une sensation de stimulation, sans les éventuels lendemains difficiles », remarque-t-il.

 

Bières au chanvre

 

Même s'il est techniquement possible de mélanger alcool et cannabis, il ne s'est pas engagé dans cette voie. C'est illégal aux États-Unis, et "les réactions dues à l'alcool et au cannabis peuvent, combinées, s'aggraver".

 

Il est déjà possible de siroter des bières infusées au chanvre et contenant du cannabidiol (CBD), un principe non psychoactif qui apporte le goût de la marijuana sans l'effet d'euphorie.

 

D'autres boissons non alcoolisées sont infusées au THC.

 

Le brasseur néerlandais Heineken, sous la marque Lagunitas, commercialise ainsi depuis juillet, dans des boutiques spécialisées en Californie, Hi-Fi Hops, une eau gazeuse au goût de houblon et contenant le composant faisant planer.

 

Le plus important distributeur de vins et spiritueux en Amérique du Nord, Southern Glazer, a pour sa part créé une filiale spécialement dédiée à la distribution de cannabis au Canada.

 

Les géants du soda, qui pâtissent d'un certain désintérêt pour les boissons les plus sucrées, ont aussi récemment fait part de leur intérêt pour le secteur. Coca-Cola envisage des breuvages "bien-être" au CBD, tandis que Pepsico "se penche sérieusement" sur le sujet.

 

Les analystes de Canaccord Genuity prédisent que les ventes de boissons infusées au THC ou au CBD devraient atteindre 600 millions de dollars en 2022.

 

Les brasseurs ont d'autant plus intérêt, selon eux, à se pencher sur ce marché que la croissance des bières artisanales s'est tassée.

 

La fédération professionnelle des spiritueux ne souhaite pour sa part pas prendre position sur la légalisation du cannabis. Elle appelle à une législation sur la marijuana aussi ferme que pour l'alcool en termes de taxation, d'âge légal ou de limite au volant.

 

13/10/2018 06:50:23 -         New York (AFP) -         © 2018 AFP

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14 octobre 2018 7 14 /10 /octobre /2018 07:00
Leonard Cohen ce « visionnaire » n’est rien d’autre, selon lui, qu’un « lazy batard living in a suit », « paresseux bâtard en costume »

Je viens de refermer le gros pavé de Sylvie Simmons I’m your man La vie de Leonard Cohen. Je ne suis pas très friand des biographies mais celle-ci est en tout point remarquable et passionnante.

 

« Sylvie Simmons, journaliste anglaise vivant aux Etats-Unis, a passé des années sur les traces du Canadien errant. Elle a tiré de ses rencontres et recherches une biographie à l’américaine, chronologique et factuelle, empathique et sans concession, fourmillant de mille détails. Cela donne une lecture parfois fastidieuse mais toujours prenante. Le portrait complet d’un homme difficile à saisir dans sa complexité et que l’auteure nomme tout du long « Leonard » — pour le rendre plus intime ?

 

Elle cite Virginia Woolf : « Un biographe peut s’estimer heureux s’il parvient à cerner six ou sept facettes d’une personnalité qui en compte pourtant des centaines.

 

 

Voici mes derniers soulignés de lecture au crayon papier :

 

« Si je savais d’où viennent les bonnes chansons, j’irais là-bas plus souvent »

 

Le premier concert eu lieu le 11 mai 2008 à Fredericton, au Nouveau Brunswick. Leonard a insisté pour qu’avant d’entreprendre quelque chose de sérieux, ils puissent roder le spectacle dans des salles minuscules, dans les  endroits les plus perdus du Canada, « des villes dont je n’avais jamais entendu parler. »

 

« Debout sous les projecteurs, impeccable avec son costume, son feutre et ses chaussures bien cirées, il avait l’air d’être un rabbin choisi par Dieu pour accompagner la mafia. Les trois choristes et le groupe de six musiciens, la plupart en costume et chapeau, semblaient prêts à se produire dans un casino de Las Vegas. Les musiciens commencèrent à jouer. Leonard enfonça son feutre sur la tête et, tenant son micro à deux mains comme s’il s’agissait d’une offrande, il commença à chanter d’une voix un peu rauque, mais profonde et forte… Il chanta comme s’il était venu les mains vides, n’apportant sur scène rien d’autre qu’une vie entière de chansons. »

 

 

En mars 2008, à New-York, Leonard fut intronisé au Panthéon du Rock’n’roll. C’et Lou Reed, vêtu de cuir noir et d’une chemise fuchsia, qui lui remit le prix. Il tenait une liasse de feuillets dactylographiés et un exemplaire de Book of Longing dont Reed lu un extrait. De temps à autre, il s’interrompait pour glisser des observations comme l’aurait fait un professeur enthousiaste : « Il ne cesse de s’améliorer… C’est une chance d’être le contemporain de Leonard Cohen. »

 

Photo Rick Friedman

 

Lorsque Leonard Cohen, avec Chuck Berry co-lauréat, reçut le premier prix du Pen de la Nouvelle-Angleterre pour « l’excellence littéraire des paroles de leurs chansons », il déclara « J’ai particulièrement apprécié de partager ce prix avec Chuck Berry « Roll over Beethoven and tell Tchaïkovski the news », j’aurais bien aimé écrire une phrase comme celle-là » 

 

 

Old Ideas sortit le 31 janvier 2012

 

Lors de la conférence de presse à Paris, quelqu’un le questionna au sujet de la mort. Il répondit, affectant un air grave : « Je suis arrivé à la conclusion, bien à contrecœur, que je vais mourir. »

 

La vieillesse allait bien à Leonard. L’homme au costume et au chapeau avait l’air mieux dans sa peau que le jeune Leonard. Leonard se sentait plus heureux, mieux loti et il avait plus de succès qu’il n’en avait jamais eu. Il était au sommet de son art. Old Ideas était en tête des palmarès dans onze pays. »

 

« Vous savez bien que tout ce qu’on fait, quoi que l’on fasse, est toujours terriblement dérisoire par rapport à l’ordre des choses. D’un autre côté, il s’agit de votre travail, il faut donc le traiter avec respect. En dehors de ça, il ne se passe pas grand-chose, et c’est bien, on n’a pas envie qu’il se passe trop de choses. On essaie juste de finir une chanson. On sait qu’on ne va pas pouvoir s’attarder, que ça ne va pas durer éternellement, qu’il va falloir tenir compte des problèmes de santé. C’est pourquoi j’aimerais terminer le plus de choses possibles. »

 

« Je suis prêt à mourir » déclara Leonard au New Yorker.

 

Leonard s’est éteint dans son sommeil, chez lui, le 7 novembre 2016… trois jours plus tard il fut inhumé, en toute intimité, aux côtés de ses parents, dans le cimetière Shaar Hashomayim de Montréal, dans un cercueil  en pin ordinaire conformément à ses vœux. Il ne voulait pas de remue-ménage, juste la famille et quelques amis proches.

 

Dans Télérama Hugo Cassavetti écrit en 2012 Mis à jour le 16/08/2017 à propos d’Old Ideas  ICI :

 

« J'ai débuté vieux dans la musique, en traitant de thèmes éternels. Je regarde rarement en arrière, mais le passé m'accompagne toujours. Je n'ai jamais cherché à être original, je m'en tiens aux vieilles idées. »

 

Leonard Cohen, force tranquille qui a traversé les décennies de son train de sénateur, nous berçant de ses sombres mélopées chantées d'une voix qui n'en finit pas de descendre dans les graves.

 

Une suite sans faute de dix titres faisant sobrement le tour des styles qui ont bercé depuis toujours le poète mélomane, du blues à la country, du jazz au gospel. Cette « lounge music » haut de gamme, affinée au cours de près de trois années de concerts forcés - pour remédier à une situation financière désastreuse - par le plus fainéant des stakhanovistes.

 

Cohen se délecte à mêler swing liturgique et sexualité désabusée sur Amen (« Redis-moi, lorsque je serai propre et sobre, que tu me veux toujours »), à se métamor­phoser en bluesman apocalyptique sur Darkness (« J'ai contemplé l'obscurité en buvant dans ta coupe. Est-ce contagieux ?, ai-je demandé. Tu m'as répondu : bois-le »).

 

Old Ideas, l'album qu'il a le plus rapidement conçu de sa carrière.

 

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