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20 janvier 2019 7 20 /01 /janvier /2019 07:00
« Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde », disait Albert Camus. Et si Emmanuel Macron vous avait écrit ça !

Après avoir été ouverte, relayée sur internet, la lettre aux Français sera également envoyée par courrier, pour un coût d'environ 10 millions d'euros ; encore un pognon de dingues vont éructer les gilets jaunes alors  que le jeune Emmanuel soutient la Poste en mal de papier timbré.

 

J’avoue ne pas l’avoir lu, trop longue, trop bon élève, bref, sur papier je pense que je vais m’y coller.

 

En attendant, non pas Godot, je vous propose de lire une contre-lettre, comme autrefois au bon temps de Mitterrand version IVe République, avec des gouvernements durant moins longtemps que durent les roses, il y avait un contre-gouvernement.

 

C’est l’œuvre de Pierre-Antoine Delhommais du Point.

 

Ce garçon, que je ne connais pas, a tout pour me déplaire, il est journaliste économique tendance libertarien, les économistes je n’aime déjà pas, alors les journalistes économiques c’est la catata, des perroquets, quant aux libertariens, les trop d’État, depuis que je me suis tapé Salin en mai 68, vu Reagan, avec ses boys de l’école de Chicago à l’œuvre, je suis sceptique. Mon modèle, comme mon pays Michel Albert, c’est le modèle rhénan.

 

Bref, comme mais je ne suis pas sectaire je confie à Philippe Labro le soin de vous le présenter :

 

Le Goncourt du journalisme a été décerné la semaine dernière à Paris, à l'Hôtel Lutetia.

 

Il s'agit du prix Louis-Hachette 2012 pour la presse écrite, qui récompense, depuis plus de vingt-cinq ans, quatre «papiers», qu'ils soient parus sous forme de chronique, de portrait, d'enquête, d'éditorial ou grand reportage. Deux critères dominent les jugements: il est préférable que ce soit bien écrit (on favorise le «style», le «ton», cette petite musique qui fait la différence et que l'on n'entend guère sur les sites et les blogs) et il est indispensable que l'histoire, le contenu, propose une information originale - que cela ait appris quelque chose aux lecteurs, les ait surpris. J'ai le plaisir de faire partie du jury. Il a été longtemps présidé par Françoise Giroud, à laquelle a succédé Claude Imbert. Demain, Laurent Joffrin prend le relais.

 

Pierre-Antoine Delhommais, 50 ans (donc 59 cette année), 1,85 m, éditorialiste au Point, a été, lui, choisi pour une chronique intitulée «Et si l'on saisissait La Joconde…». Voici un homme qui, pour parler chaque semaine d'économie, va chercher Balzac et Jean Ferrat, puise dans l'humour et la littérature, et parvient à cet exploit : faire comprendre à chacun cette «matière rebutante», la finance et les chiffres. Il vit en Touraine, élève son garçon tout seul, me dit qu'il pense toute la semaine à son édito, mais le rédige assez vite, avec la sensation de «passer le bac chaque semaine. Ça me stresse - ma vie en dépend - j'adore ça. « L'important, c'est comme dans la pêche à la mouche (ma passion): il faut se concentrer! Ne penser qu'à cela, comme quand on fait l'amour avec une femme que l'on aime, selon le mot de l'écrivain Jim Harrison».

 

Sa contre-lettre, est dans la bonne tradition des chroniqueurs qui ne trempent pas leur plume dans l’eau tiède – ça me rappelle Louis-Gabriel Robinet du Figaro, dit robinet d’eau tiède par ses confrères – j’avoue aimer ça car beaucoup de ses saillies pointent sur là où ça fait mal.

 

Et puis, que voulez-vous, en face, c’est morne plaine, les émules de PMF, du père Rocard sont portés disparus, ballotés pour ce qu’il reste du PS entre un Mélenchon chavezizé, un Hamon décrédibilisé, des Verts qui ne savent plus où ils habitent, un PC coulé.

 

Du côté droit, le fou du Puy gît dans l’ornière dans laquelle il s’est jeté la tête la première pour le plus grand bonheur de la niaise du borgne de Montretout. Les gilets jaunes offrent un boulevard à cette frange qui pue, remugle des temps que l’on croyait disparu.

 

Reste le jeune Macron avec son en même temps qui penche beaucoup à droite  avec par gros temps de gilets jaunes un ressaut qui se voudrait rocardien, confère son marathon de 6 heures devant les maires de l’Eure.

 

Il est pugnace le gamin mais au-delà du débat restera à trancher, choisir au risque de déplaire, de décevoir, comme le disait PMF : « gouverner c’est choisir… »

 

Bonne lecture :

 

 

Mes chers compatriotes,

 

Ma cote de popularité, au plus bas selon les sondages unanimes, comme le large soutien que vous apportez depuis le départ, malgré ses violences, au mouvement dit des « gilets jaunes », indiquent aujourd'hui assez clairement que non seulement ma politique, mais aussi ma personne, font l'objet d'un rejet que l'on peut qualifier, sans exagération je crois, de franc et massif. Alors le moment est venu pour moi de vous dire, en ce  début d'année 2019, que la réciproque est également vraie. Si dix-huit mois ont été nécessaires pour qu'éclate votre haine à mon égard, il m'a fallu nettement moins de temps pour ne plus pouvoir vous supporter.

 

 

Pour ne plus supporter vos jérémiades incessantes et vos plaintes continuelles, votre capacité inégalée dans le monde - les autres chefs d'Etat rencontrés lors des G20 me l'ont confirmé - à vous lamenter en permanence sur votre sort. A vouloir, aussi, tout et son contraire : à réclamer moins d'impôts mais plus de dépenses sociales, à militer pour le made in France mais à acheter toujours plus de produits importés, à hurler parce que l'Etat n'en fait pas assez dans la lutte contre le réchauffement climatique mais à vous révolter contre la hausse de la taxe carbone sur les carburants.

 

Déni. Vous m'aviez trouvé blessant quand j'avais évoqué un peuple de « Gaulois réfractaires ». Je le reconnais volontiers, le mot était mal choisi. Ce n'est pas réfractaires que vous êtes, c'est ingouvernables. Par ignorance, bêtise ou aveuglement, probablement un peu les trois, vous continuez de vivre dans un complet déni de la réalité économique qui est celle de la France, celle d'un pays qui vit depuis des décennies au-dessus de ses moyens, endetté jusqu'aux oreilles, où l'on travaille moins qu'ailleurs, où l'on crée moins de richesse et de croissance qu'ailleurs. Ce qui ne vous empêche pas d'exiger le même niveau de vie et les mêmes hausses de pouvoir d'achat que celles qu'obtiennent, grâce à leurs performances économiques collectives, les Allemands, les Suédois ou encore les Américains. Vous êtes convaincus, et je suis d'accord avec vous au moins sur ce point, que la France va mal, et pourtant vous voulez que surtout rien ne change, vous vous opposez par principe aux réformes qui ont réussi chez nos voisins. Vous avez même l'arrogance de prétendre imposer notre modèle de société au reste du monde qui nous regarde pourtant, de façon assez objective, comme un pays à l'agonie. Vous vous donnez des grands airs révolutionnaires pour mieux cacher votre ultra-conservatisme.

 

Cagnottes. Je dois dire que l'indifférence que vous manifestez à l'égard de la situation de nos finances publiques m'a régulièrement mis dans des colères noires, m'a fait pousser des « noms de nom » et même des « sacrebleu » tonitruants qui ont résonné dans tout le palais de l'Elysée. Je tiens tout de même à vous rappeler, mes chers compatriotes, vous qui aimez tant les cagnottes, qu'il faudrait en lancer une où chacun d'entre vous verserait 35 000 euros pour éponger notre dette publique. Votre obsession de justice fiscale s'arrête visiblement au fait de léguer aux générations futures le soin de la rembourser avec leurs impôts.

 

Je ne supporte plus enfin votre détestation factice de l'argent - en premier lieu celui des personnes qui en gagnent plus que vous -, votre haine envieuse des riches et des « élites » - sauf quand il s'agit des joueurs de l'équipe de France de football -, votre jalousie maladive que vous maquillez en amour de l'égalité. Je ne supporte plus ces contempteurs en chef du « système » qui ont passé leur existence, comme sénateur ou héritière, à en vivre grassement. Ni ces pseudo-intellectuels déclinistes faussement préoccupés, eux qui n'en connaissent pas, par les problèmes de fins de mois d'un peuple dont ils méprisent par ailleurs les aspirations « bassement » matérialistes. Au premier rang desquels ce philosophe pour midinettes qui fait l'éloge de la sagesse romaine mais écrit, sans que cela offusque grand monde, des textes à mon encontre d'une vulgarité homophobe à vomir.

 

Gloubi-boulga. Inutile de vous préciser que je n'attendais strictement rien de l'organisation de ce grand débat national qui n'avait d'autre objectif, je peux maintenant vous l'avouer, que de satisfaire votre goût immodéré pour les palabres et votre propension pathologique à la procrastination. Il ne pouvait guère en résulter qu'un gloubi-boulga informe de propositions plus irréalistes et stupides les unes que les autres, probablement aussi quelques poudres de perlimpinpin dont vous possédez le secret de fabrication.

 

Permettez-moi, mes chers compatriotes, de douter fortement de votre expertise et de votre sagesse en matière économique, vous qui avez constamment élu et même parfois réélu sans discontinuer depuis quarante ans, sur la foi de promesses électorales à dormir debout, des dirigeants parfaitement incompétents ayant conduit le pays au bord de la faillite.

 

Pour votre plus grand soulagement qui n'égale toutefois pas le mien, j'ai donc décidé de démissionner de la présidence de la République, annonce qui sera très certainement fêtée jusqu'au bout de la nuit, sur tous les ronds-points du pays, par des chenilles enflammées, dansées en chantant des « Macron Ciao » vous procurant des petits frissons de nostalgie révolutionnaire. Profitez-en bien. Je crains en effet que la mise en œuvre des résultats de vos référendums d'initiative citoyenne ne conduise très rapidement la France à se retrouver sous la tutelle du FMI, dont les « programmes d'ajustement structurel » vous feront paraître, en comparaison, comme incroyablement douce et protectrice la politique de réformes économiques que je menais. Alors, chers gilets jaunes et chers compatriotes, je vous souhaite bon vent et surtout, saperlipopette, bon courage ! 

 

 

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20 janvier 2019 7 20 /01 /janvier /2019 06:00
« Les réseaux sociaux sont devenus le caniveau des bassesses humaines » on n’est pas obligé de s’y vautrer on peut marcher à visage découvert sur le trottoir.

Mon blog se poste sur Twitter et Facebook, les commentaires n’y tombe pas comme à Gravelotte et j’en suis fort aise.

 

Je poste sur Face de Bouc des articles que je trouve intéressants, sans être forcément d’accord avec la totalité de leur contenu, et surtout des caricatures de presse qui en disent plus que les longs discours, Chapatte le suisse est mon préféré.

 

Les rares fois où je me suis risqué à faire des commentaires sur des pages j’ai attiré une nuée de mouches à merde que j’ai bien sûr flytoxés.

 

Certains de mes « amis », ceux que je connais, qui n’ont sans doute pas grand-chose à faire, ou qui vivent une vie de merde, se vautrent dans les diatribes au vocabulaire douteux. Ça m’attriste, je retiens ma plume, je me retiens de les virer au nom des bons moments d’autrefois, mais je ne les fréquente plus.

 

Reste les anonymes, qui ne sont pas dans ma liste d’amis, ceux pour qui, bien avant les gilets jaunes, les réseaux sociaux sont des caniveaux dans lequel ils dégobillent dans une langue phonétique bourrée de fautes d’orthographes.

 

8 octobre 2017

ICI 

 

« Les réseaux sociaux donnent le droit de parler à des légions d’imbéciles qui, jusque-là, ne parlaient qu’au bar après un verre de vin, sans causer de dommage à la collectivité. On les faisait taire aussitôt, alors que désormais ils ont le même droit à la parole qu’un prix Nobel. C’est l’invasion des imbéciles. »

Umberto Eco

 

Dans L’imbécillité est une chose sérieuse, Maurizio Ferraris s’interroge :

 

« La technique, quelle qu’elle soit, ne nous aliène pas, ni ne nous rend stupides. Simplement, elle potentialise vertigineusement les occasions de nous faire connaître pour ce que nous sommes : plus présente est la technique, plus grande est l’imbécillité perçue.

 

Nous ne sommes pas du tout plus imbéciles que nos ancêtres, et il est hautement probable que nous soyons plus intelligents qu’eux. Moins goinfres (avez-vous prêté attention à ce qu’on mange dans les romans du XIXe siècle ?), moins alcooliques (amusez-vous à compter le nombre de bières que Maigret est capable de boire en une journée), plus libéraux et moins autoritaires ou moins enclins au fanatisme (les bûchers de sorcières ne sont plus de pratique courante) moyennement plus instruits et alphabétisés.

 

Et c’est là qu’est justement le problème.

 

Et qu’on ne vienne pas me parler de mépris de classe, d’élitisme, ce serait faire injure à Louis et Arsène Berthomeau, mon grand-père et père, paysans sans diplôme qui écrivaient dans un français impeccable.

 

Je ne suis pas sorti de la cuisse de Jupiter, me suis lavé le cul dans l’eau froide jusqu’à mon départ à la Fac, j’ai payé mes études en exerçant des jobs salariés ; je ne méprise personne pour son origine, son statut social, sa religion, mais je ne priverai jamais de considérer un crétin pour ce qu’il est : un infréquentable.

 

Le journaliste suisse d'opinion Philippe Barraud a décidé de mettre un terme à son site www.commentaires.com

 

En cause, des comportements et des propos en ligne qu'il estime être devenu hors de contrôle.

 

Pour l'ancien rédacteur en chef de la Gazette de Lausanne, les réseaux sociaux « auraient pu être quelque chose de merveilleux, de constructif et d'intéressant » mais « ils sont devenus une sorte de caniveau qui canalise toutes les bassesses humaines ».

 

Pour lui, son site représente un bon exemple du phénomène: « Pendant de nombreuses années, j'ai eu des gens qui ouvraient le débat, discutaient, parce qu'on publiait leur nom et qu'ils devaient s'identifier. Ça se passait très bien et c'était très intéressant. Petit à petit, ce débat s'est fané et a été remplacé par des torrents d'insultes de la fachosphère qui n'entraient pas en matière sur les sujets que je traitais mais qui simplement me couvraient d'insultes », regrette-t-il.

 

Fin de l'anonymat sur internet ?

 

Pour celui qui a également travaillé pour L'Hebdo, ce résultat est en grande partie dû au manque d'éthique des grands acteurs de ces médias que sont Facebook, Instagram ou encore Twitter.

 

Pour répondre à cette problématique, le journaliste appelle à la fin de l'anonymat dans la prise de parole sur internet: « Je plaide pour qu'on mette en place des règles simples. Celles qui s'appliquent aux médias en Suisse, qu'ils soient électroniques ou imprimés. Il y a des règles très simples: on ne peut pas écrire de lettres anonymes, on ne peut pas insulter les gens impunément et l'on doit répondre devant la justice et donner un droit de réponse si nécessaire. »

 

On refuse le travail des journalistes »

 

Interrogé sur le mouvement des "gilets jaunes" et sur le rapport que celui-ci entretient avec la presse, Philippe Barraud estime qu'actuellement « on refuse le travail des journalistes » car ceux-ci « ne font pas exactement ce que voudraient les gens (...), ces mouvements sociaux ne veulent pas qu'il y ait des gens, en face d'eux, qui aient l'esprit critique ».

 

Propos recueillis par David Berger

 

La Fondation Jean-Jaurès a analysé les profils Facebook de deux des principaux meneurs des "gilets jaunes".

 

Eric Drouet et Maxime Nicolle : que nous apprennent leurs pages Facebook ? ICI 

 

EN IMMERSION NUMÉRIQUE AVEC LES « GILETS JAUNES »

L’intégrale ICI 

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19 janvier 2019 6 19 /01 /janvier /2019 06:00
Quand l’alsacien Antoine Westermann revisite les bouchées à la reine inventées pour réveiller les ardeurs de Louis XV l’infidèle mari de Marie Leszczynska

Vendredi il pleuviotait sur Paris, une pluie grasse faisait chuinter les gros pneus de mon vélo, alors je suis vite rentré dans mon pigeonnier pour me mettre au chaud.  Il faut dire que j’étais un peu chlass vu que la vieille au soir je n’avais pas sucé de la glace mais liché des vins nus plus que de raison du côté d’un nouveau bistroquet le Cadoret.

 

J’errais donc sur la Toile, comme un gilet jaune dans Paris le samedi, lorsque soudain, par l’odeur alléchée, si j’ose l’écrire ainsi, mes yeux ont été captés par une magnifique bouchée à la reine.

 

« Il y a des piliers auxquels il ne faut pas toucher lorsque l'on cuisine : le plaisir, la gourmandise, la convivialité & la générosité 🙌 À retrouver dans l'un de mes plats fétiches : la bouchée à la reine ! »

C’était signé par Antoine Westermann le chef du Coq Rico.

 

JEUDI
BOUCHÉE À LA REINE DU COQ RICO
volaille, champignons, quenelle de volaille, crêtes de coq, bouillon, vin blanc & crème fraîche

 

En 1969, il a 23 ans lorsqu'il achète Le Buerehiesel, sublime maison traditionnelle plantée dans le parc de l'Orangerie, à Strasbourg. Progressivement, il y gravira les échelons du Michelin: une étoile (1975), puis deux (1983), puis trois (1994)… Pour finalement rendre ses macarons et céder l'affaire (2007) à son fils, Eric - l'adresse est aujourd'hui honorée d'une étoile.

 

En 2006, Antoine Westermann s'empare d'un mythe parisien, Drouant, le repaire du prix Goncourt, où il reprend les classiques avec délices: pâté en croûte, bouchée à la reine, tête de veau sauce gribiche, filet de bœuf au poivre, choucroute, baba au rhum…

 

Il inaugure son premier Coq Rico en 2012. Son pari? Cuisiner uniquement les volailles des meilleurs pédigrées, races pures (pas de croisement) telles les gélines de Touraine, les Coucou de Rennes, les Bresse, les Challans ; les pintades, les canards, les oies, les pigeons, les faisans, les palombes…

 

Il vend Drouant en mars 2018 à la famille de restaurateurs Gardinier pour se concentrer uniquement sur les belles volailles.

 

Au Coq Rico du 98 Rue Lepic dans le 18e j’y suis allé à plusieurs reprises dès l’ouverture. C’était très bon. Je n’y suis pas retourné depuis car c’est loin de ma base et c’est haut mais avec mon VAE (vélo à assistance électrique) je vais y retourner.

 

Les bouchées à la reine donc, qu’il ne faut pas confondre avec le vol-au-vent financière, c’est une invention pour une reine Marie Leszczynska, madame Louis XV, qui adorait le vol-au-vent. Le cuisinier du roi en fit une version plus petite, une bouchée, pour que la reine puisse assouvir sa passion.

 

À l’origine, elle se composait d’un feuilletage léger et dentelé, avec une rondelle de pâte à la base pour éviter le mouillage du feuilleté. La garniture était une financière qui associait crêtes et rognons de coq, quenelle de volaille, ris d’agneau, olives vertes, champignons de Paris ciselés, et truffes émincées, le tout nappée d’une sauce blanche ou d’une sauce financière.

 

« D'après le célèbre Répertoire de la cuisine, de Gringoire et Saulnier, les bouchées à la reine sont composées d'un salpicon de ris de veau ou d'agneau, de blancs de volaille, de champignons et de truffes, liées à la sauce Suprême.

 

Deux autres ouvrages de référence, l'Art culinaire français et le grand Larousse gastronomique y ajoutent de la cervelle et des quenelles. »

 

Chez Drouant donc, Westermann, a réinterprété les bouchées :

 

« Croûte croustillante à souhait – un feuilletage beurré mais sans excès, et un vrai feuilletage à l’ancienne, pas un feuilletage inversé – généreusement garni de morceaux de volaille, quenelles, ris de veau, champignons, dans une sauce parfaitement acidulée et soyeuse. Si abondant que la bouchée ressemble un peu à un volcan après éruption -cendres en moins –, ayant déversé sa lave tout autour de son cratère, puisque l’assiette est remplie de garniture, censée être dégustée avec les tagliatelles fraîches et beurrées dont on vous pose un ravier près de l’assiette. Ces pâtes fraîches, délicieuses au demeurant, n’ont rien à faire là, tant le plat se suffit à lui-même. »

 

C’est une blogueuse qui l’écrit ICI 

 

La sauce Suprême.

 

« C'est exactement la même sauce que celle de la blanquette de veau. Que Madame Béchamel ne m'en veuille pas, mais elle ne fait pas un pli à côté de Madame Suprême ! Et pourtant, et c'est bien là le miracle de la cuisine française, il ne s'agit que de beurre, de farine, de fond de volaille et de crème. Dans ma recette, le fond est préparé simplement avec de l'eau dans lequel on blanchit quelques minutes un salpicon (mélange de légumes, de viandes, de poissons ou de fruits liés à une sauce) de champignons de Paris, de dinde, de ris de veau, accompagné d'un bouquet garni. Avec de bons ingrédients de base, vous obtiendrez un élixir de couleur ivoire, au goût unique. »

 

La suite ICI 

Marie Leczcinsk

 

Pour la petite histoire il se dit que Louis lorsqu’il rencontra Marie, plus jeune que lui, elle avait 15 ans et lui 22, en tomba amoureux. Elle n’était pas spécialement jolie mais Louis proclamait « Je trouve la reine la plus belle ».

 

« Pour la première fois la Cour de France assista au spectacle idyllique de deux jeunes gens épris l’un de l’autre, un fait suffisamment rare dans l’histoire des amours royales pour être souligné : leur début de mariage fut très heureux et suivi de dix ans de bonheur et de fidélité.

 

Hélas, les grossesses répétées de la reine eurent tôt fait d’émousser les ardeurs de son royal époux. En douze ans elle mit au monde onze enfants, dont deux garçons (l’un décéda en bas âge) « Toujours coucher, toujours grosse, toujours accoucher ! » tel fut le leitmotiv de son existence.

 

Ses maternités la fatiguèrent et la firent vieillir précocement. Elle finit par renoncer à toute forme de coquetterie. Louis XV, qui l’avait sincèrement aimée, lui resta fidèle aussi longtemps qu’il put, puis la délaissa.

 

Elle commanda alors aux cuisines de la Cour un plat pour réveiller les ardeurs de son infidèle mari. C’est ainsi que naquirent les bouchées à la reine.

 

Le plat n’eut pas l’effet escompté – Louis XV eut des maitresses jusqu’à la fin de sa vie, les plus connues d’entre elles furent madame de Pompadour et Madame du Barry – mais la recette entra dans la postérité. »

 

Source : la chambre de l’ambre ICI 

 

 

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18 janvier 2019 5 18 /01 /janvier /2019 06:00
Ecole hollandaise du XVIIe siècle Joyeux buveurs dans une taverne Huile sur panneau de chêne ...

Ecole hollandaise du XVIIe siècle Joyeux buveurs dans une taverne Huile sur panneau de chêne ...

Au temps où je rapportais, le débat sur les copeaux de chêne faisait rage, les vins boisés étaient à la mode, je n’ai jamais considéré que ce fût un facteur de compétitivité à l’export pour les vins héritiers des vins de table et de pays, alors je ne me suis pas aventuré sur ce terrain.

 

Afin d’enterrer mon rapport qui emmerdait les grands chefs du vin le ministre de l’époque confia une mission au préfet Pomel qui pondit « Réussir l'avenir de la viticulture de France » en mars 2006.

 

Rien ne vaut un vrai serviteur de l’État, les préfets en sont la caricature, pour produire des conclusions qui vont dans le sens du gouvernement et de ses soutiens professionnels.

 

C’est donc le préfet Pomel, grand expert de la chose du vin, qui préconisa l’autorisation de l’utilisation des copeaux de chêne doit être autorisée par la France, pour toutes les catégories de vins

 

« L’utilisation des copeaux de chêne est désormais autorisée au plan communautaire. Le règlement d’application est en cours de discussion. Les considérations techniques posent peu de problèmes en s’appuyant sur les travaux de l’OIV. En revanche, leur utilisation par les différentes catégories de vin n’est pas tranchée au plan communautaire.

 

Laisser les Etats membres se déterminer sur ce point semble la solution la plus pertinente.

 

Dans ce cas, l’utilisation des copeaux de chêne doit être autorisée par la France, pour toutes les catégories de vins.

 

Le règlement européen d’autorisation générale s’appliquera directement. Les AOC qui le souhaiteront pourront se l’interdire. »

 

Qui se souvient du préfet Pomel à part moi ?

 

Préfet honoraire il s’est indigné le 21/11/2014 dans une tribune publié dans le Midi-Libre : « Non à la fusion »

 

« Honte à ceux qui, par ignorance ou par incompétence, par vanité ou par servilité, ont sacrifié Montpellier et le Languedoc-Roussillon à de vils intérêts partisans ou à de médiocres ambitions politiciennes.

 

Faut-il descendre dans la rue pour empêcher cette ignominie ?

 

Faut-il engager la résistance civique à des mesures ineptes ?

 

Faut-il, pour cela aussi, attendre le retour de Nicolas ?

 

Nous n’avons pas le choix. Préparons-nous aux trois, tout à la fois, pour dire non à la fusion. »

 

Pauvre Bernard, caramba il a encore tout raté, Nicolas l’a laissé tomber…

 

Laissons-là ce pauvre rapporteur pour constater que du côté de l’utilisation des copeaux de bois depuis sa préconisation c’est l’omerta.

 

« En une décennie, les morceaux de bois et les alternatives aux barriques se sont imposés auprès des œnologues, comme des outils précieux afin de piloter le profil produit de leurs vins.

 

Quelle est la réglementation en vigueur pour l’utilisation des copeaux de chêne ?

 

L'utilisation de morceaux de bois de plus de 2 mm est autorisée en élevage depuis le règlement CEE du 20 décembre 2005 (sauf pour les Organismes de Défense et de Gestion - ODG les ayant explicitement interdits). Depuis le 10 juillet 2009 et le règlement CEE n°606/2009, il est également possible d'utiliser ces morceaux de bois en vinification.

 

Douelles, copeaux de chêne, poussière ou mélange de copeaux : les différences entre les techniques ?

 

Les planches intérieures ou douelles, « staves », ont l’avantage de posséder une large gamme de composés aromatiques. Lors de la chauffe, il existe un gradient de température au sein d’une même planche. C’est le produit qui se rapproche le plus de la barrique.

 

Copeaux ou éclats de chêne : la petite taille qui doit être supérieure à 2 mm pour respecter la réglementation, permet d’obtenir une chauffe homogène. Il apporte moins de complexité que les douelles. La vitesse de diffusion des composés aromatiques dans le vin dépend fortement de la taille des copeaux utilisés (diffusion rapide pour la poussière, la chauffe est uniforme et très forte, diffusion plus lente pour les gros éclats)

 

Les mélanges de copeaux : le mélange de copeaux de chauffe différente permet de se rapprocher de la complexité aromatique de la barrique, avec beaucoup de souplesse. »

La suite ICI 

 

Bien sûr y’a pas mort d’homme mais tout de même celles et ceux qui conchient le vins nature « Le vin nature est une offense à l’esthétique, une offense au terroir, car le vin nature exprime rarement le terroir. »

 

Nous y voilà, terroir, typicité, expression des cépages, avec un chouia de poussière de bois ça fait le parfum du bon vin quotidien vendu en GD !

 

Ecole flamande du XVIIIème siècle SCÈNE DE TAVERNE Huile sur toile, ...

 

«… en ville elle est visible dans un lieu où le petit vin blanc acide coule à flots et où le peuple apprend à boire en mangeant. C’est le cabaret ou la taverne du centre ancien, ou encore la guinguette hors les murs, plus tard la taverne des faubourgs.

 

[…]

 

Le cabaretier proclame à corps et à cri qu’il ne fait que suivre les goûts de sa clientèle et qu’il a adapté son offre au goût dominant. Et ce goût dominant, ô surprise chez des gens qu’on dit soumis à une monotonie lassante, c’est un goût uniforme. Chez le tavernier, on réclame son vin habituel, de la même « boîte » que celui qu’on boit d’ordinaire. Aussi les taverniers débitant beaucoup ont-ils passés contrat avec le menuisier le plus proche et les gros copeaux sortant de la varlope finissent dans leurs caves. Ils en emplissent les futailles puis transvasent le vin, dans le but de « fournir toujours aux acheteurs de vin de même goût ou boîte […] ; l’usage de ces Rapez n’est à d’autres fin que pour entretenir toujours leurs chalands d’une même boîte pour le rendre tout d’un goût, même si [ils sont] de diverses provenances. 

 

Va-t-il boire au cabaret ? L’artisan du XVIIIe siècle exige un vin standardisé.»

 

Nicolas de Bonnefons Les délices de la campagne 1741 cité dans Nourritures canailles de Madeleine Ferrières.

 

 

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17 janvier 2019 4 17 /01 /janvier /2019 09:30
Votre serviteur en gilet jaune mars 2017

Votre serviteur en gilet jaune mars 2017

En ce temps de gilets jaunes pourfendeurs des élites il m’est doux d’évoquer les 110 propositions du candidat Mitterrand lors de l’élection de 1981. ICI 

 

Inventaire à la Prévert :

 

Une pierre

deux maisons

trois ruines

quatre fossoyeurs

un jardin

des fleurs

 

un raton laveur

 

une douzaine d'huîtres un citron un pain

un rayon de soleil

une lame de fond

six musiciens

une porte avec son paillasson

un monsieur décoré de la légion d'honneur

 

La 110e « Etablissement de relations étroites avec le Québec. Création d’une académie francophone. » avait un petit goût d’épuisement.

 

Bref, lorsque le gratin des grands amateurs de grands vins se réunit en conclave, dans un lieu simple et de bon goût, la Villa d’Este, pour défendre et promouvoir la civilisation des grands vins auprès des grisoulloux de Bruxelles, il est de mon devoir de porter à vos yeux ébahis, la somme de leurs travaux.

 

Ça vaut le coup !

 

8 minutes 22 de bonheur…

 

De plus, bon Prince, j’espère faire monter en flèche le nombre de vues, encore modeste, 405, de cette splendide vidéo postée sur You Tube.

 

 

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17 janvier 2019 4 17 /01 /janvier /2019 08:25
J’ai acheté une vieille coquette de Saint-Guénolé qui a des lèvres très épaisses, des incisives carénées, 1 robe allant du brun au rouge en passant par le vert…

 

Saint-Guénolé, Sant-Wennole en breton, anciennement Enez Raden, île Fougère, forme une agglomération distincte de la commune de Penmarc'h, en Pays Bigouden, dans le Finistère sud.

 

 

Important port de pêche, il est en 2016, dans le classement des ventes en criée des bateaux français, 8ième  9 732 tonnes et 15ième 17028 K€

 

 

Avec le Guilvinec 3ième 19 388 tonnes 3ième 76 086K€ c’est une place forte de la pêche française.

 

Le Bigouden ne se plaint pas, ça n'est pas dans sa nature. Il est dans la lutte contre les éléments.

 

 

Un beau jour d’été j’suis allé avec ma petite auto à Saint-Guénolé pour aller à la criée. Avant je me suis promené sur les rochers de Saint-Guénolé : le trou de l'enfer, à proximité de la roche du préfet (le préfet Gustave Levainville vit disparaître sous ses yeux, en 1870, une bonne partie de sa famille emportée par une de ces traitres et puissantes lames de fond. Une plaque commémorative y atteste aujourd'hui de la tragédie et des dangers du site)

 

 

 « La nuit est tombée. L'équipage finit d'amarrer les 16 mètres du «Brendan» en double file. Alentour, sur les quais chichement éclairés, des silhouettes passent et repassent. Des marins toujours occupés à trimbaler quelque chose; des vieux bien décidés à ne pas rater une seule marée jusqu'à leur mort; des femmes et des enfants venus chercher le mari ou le père, qu'ils ne verront pas de sitôt à la lumière du jour. En cette saison, les côtiers embarquent vers 4 heures du matin et débarquent au coucher du soleil. Ce soir-là, il y avait aussi Nicole, la blonde et mince femme de Guénolé, et ses deux petites filles. »

 

Á la Criée de Saint-Guénolé il y a trois types de marchandises :

  • la langoustine, dites demoiselles du Guivinec,

 

  • la « chauderée » (émisole, baudroie, cabillaud, …)

 

  • et « l’étripage » (merlu, merlan,…).

 

La vente, désormais informatisée, se fait entre 6h et 7h en amphithéâtre, en silence: un grand tableau lumineux affiche au fur et à mesure les caractéristiques du lot pour tous les acheteurs installés dans les gradins.

 

À Saint-Guénolé, les enchères sont dites « descendantes »: on donne un cours assez élevé et celui-ci descend au tableau. Le premier acheteur qui appuie sur le bouton est définitivement l’acquéreur du lot.

 

La vente des poissons bleus

 

Elle se fait entre 7h et 8h, jamais plus tard que 9h. Les services de la criée contactent les bolincheurs entre 2h et 5h du matin et prennent connaissance des quantités, des espèces et des tailles pêchées, de façon à pouvoir informer les mareyeurs qui appellent.

 

Pour les poissons bleus, l’enchère est dite « montante », la vente se fait au crieur, hors de l’amphithéâtre, dans la halle : le lot est attribué au plus offrant. Le volume de marchandise acheté par acquéreur est plafonné en fonction de la quantité d’apport disponible.

 

31 mai 2017

Craquez pour les poissons bleus : harengs, anchois, sardines, ces poissons qui voyagent en rangs serrés sauf le maquereau qu’est 1 souteneur…ICI 

 

La vieille, Labrus berggylta en latin ou Ballan wrasse en anglais, appartient à la famille des Labridés. Avec les quelques 500 espèces différentes qui la composent, il s’agit de l’une des plus grandes familles de poissons.

 

Ballan wrasse (Anglais), Geflekte lipvis (Hollandais), Vaquete ou maragota (Eespagnol), Margota ou budiao (Portugais), Laszi (Italien), Berggylt (Danois et Norvégien), Berggylta (Suédois), Viherhuulikala (Finlandais), Kniazik (Polonais)

 

Il existe deux catégories de vieille : la vieille commune et la vieille coquette.

 

Le Poisson Flotté Coquette

 

La vieille commune se trouve essentiellement en Atlantique du Nord et en Méditerranée occidentale. La vieille coquette est le plus souvent orangée avec quelques petites nageoires blanches et noires-bleues sur le dos, on la retrouve sur les côtes bretonnes. Sa chair est recherchée pour sa qualité.

 

 

La vieille possède un corps massif, comprimé latéralement, fuselé, protégé par de grandes écailles tenaces. Pouvant mesurer jusqu’à 65 cm pour un poids maximal de 3,5 kg. Les couleurs et dessins de sa robe diffèrent selon son environnement, son stade de développement ou encore son état émotionnel ! La vieille présente donc une intéressante polychromie allant du brun au rouge en passant par le vert.

 

 

Elle se reconnaît également à ses lèvres très épaisses, ses incisives carénées, ses grandes écailles. La bouche de la vieille est garnie de fortes dents coniques : 13 pour la mâchoire supérieure et 20 pour l’inférieure. Une des particularités de la vieille est la présente de grandes lèvres épaisses de couleur vert émeraude à bleuâtre.

 

 

La vieille est un poisson sédentaire, habitant les zones rocheuses couvertes de laminaires. Elle affectionne surtout les crevasses et failles ou elle se réfugie la nuit.

 

Á une profondeur pouvant aller jusqu’à 50 m, la vieille affectionne les fonds rocheux et récifs, les herbiers, les laminaires et les algues. Exploitant ses capacités de mimétisme : elle aime se camoufler et se confondre avec son habitat. La vielle se nourrit de coquillages et crustacés qu'elle broie avec ces fortes mâchoires.

 

 

La vieille est un carnassier dont les mâchoires puissantes broient tous les coquillages et les carapaces. Après le passage de vieilles, les fonds sont dévastés et il ne reste que des débris de coquilles. Au passage, la vieille s’alimente aussi de petits poissons ou encore de crevettes.

 

La vieille atteint sa maturité sexuelle entre 6 et 9 ans.

 

La vieille pond ses œufs dans une cavité soigneusement garnie d’algues au préalable par un mâle. Après la ponte le mâle recouvre les œufs d’algues et surveille le nid jusqu’à l’éclosion après une dizaine de jours d’incubation.

 

Les jeunes vieilles rejoignent les fonds tapissés d’algues à 6 ou 8 cm après une vie larvaire pélagique. La vieille naît femelle et devient mâle entre 4 et 14 ans.

 

La vieille juvénile est elle-même victime des bars, lieus jaunes, congres, seiches et calmars, ces carnassiers la débusquent dans les champs de laminaires.

 

A l’âge adulte, elle n’a quasiment plus de prédateur. La chair de la vieille n’est pas très appréciée (je ne l’apprécie pas moi-même), elle est plutôt cuisinée en soupe de poissons.

 

La vieille se capture de préférence à la saison chaude, entre mai et août, période à laquelle elle se rapproche des côtes. Quant à son activité, elle varie en fonction de la journée : c’est une espèce uniquement diurne. En début de journée, à marée montante jusqu’à la pleine mer, vous aurez toutes les chances de la rencontrer car c’est à ce moment qu’elle part à la chasse notamment de crustacés et coquillages. Elle écrase alors leurs coquilles et carapaces à l’aide de ses puissantes mâchoires dotées de longues dents pharyngiennes.

 

À marée descendante, ou par mer calme, la vieille commune se réfugie dans une faille, sous une pierre ou entre les algues. La nuit, au repos, elle a la particularité de se poser sur le sédiment et de se coucher sur le flanc, ce qui la rend particulièrement vulnérable, notamment aux yeux du congre qui raffole de la vieille.

 

La vieille étant un poisson de roche, il faut la chercher au fond ou dans les failles. Pour cela, plusieurs techniques s’offrent à vous : pêche au flotteur, palangrotte, à soutenir, à la dérive, au lancer-ramener de leurres durs ou souples, à la traîne lente en profondeur etc.

 

La vieille est un poisson « petit prix »

 

L’inconvénient de ce poisson, ce sont les arêtes, fines et assez nombreuses. L’avantage, c’est sa chair tendre, à la saveur légère, qui apprécie une préparation un peu relevée. Une belle vieille, entière, au four, sur un lit d’oignon, est un régal. Les plus petites sont parfaites pour la soupe de poissons.

 

 

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16 janvier 2019 3 16 /01 /janvier /2019 06:00
Hé oui Sébastien Lapaque, l’1 des dieux de Me Morain, même les vieux aiment la facilité, la légèreté, la sapidité, la buvabilité et la digestibilité. Sans oublier la palatabilité…

Mon maigre, mon étique, vocabulaire du vin, vient de s’enrichir à la lecture du Figaro qui est en passe de rejoindre, via les gilets jaunes, l’Humanité comme organe de la Révolution prolétarienne,  et ce, par la grâce d’un vieux pote de Marcel Lapierre et de Guy Debord, qui sont allés rejoindre Noé, un certain Sébastien Lapaque, l’idole de la star du barreau parisien, le naturiste Me Morain, qui adore se rouler en robe noire dans l'herbe des vignes d'Alexandre Bain rien que pour embêter l'INAO.

 

 

 

« [La clientèle] … jeune, découvrant parfois le vin naturel en même temps que le vin. Elle aime et recherche la facilité, la légèreté, la sapidité, la buvabilité et la digestibilité. Sans oublier la palatabilité… »

 

La palatabilité

 

La palatabilité, qu’est-ce c’est que ça ?

 

Le CNTRL l’ignore.

 

Le Larousse dit Qualité d'un aliment palatable. (Se dit d'un aliment qui procure une sensation agréable lors de sa consommation.)

 

Palatabilité et comportement alimentaire chez les ruminants

 

La palatabilité d’un aliment intègre les caractéristiques physiques et chimiques qui déterminent les préférences alimentaires de l’animal.

 

Ainsi, par exemple, les ruminants préfèrent les aliments dont les caractéristiques physiques leur permettent de les ingérer rapidement.

 

Mais la palatabilité est difficilement quantifiable car la réponse des sens, mesurée par la consommation, fait intervenir la valeur nutritive et le plaisir procuré par l’ingestion de l’aliment. L’article fait le point sur les différentes méthodes de mesure de la palatabilité et sur son rôle dans le contrôle des quantités ingérées.

 

Lire ICI 

 

« Dans une étude de palatabilité menée chez des adultes sains avec de l'éfavirenz mélangé à de la compote de pomme, de la gelée de raisin, à un yaourt, ou à du lait maternisé, la gelée de raisin a obtenu le meilleur classement au test de goût. »

 

« Les ouvrages scientifiques permettent aussi de présumer que l'avoine pure peut se révéler bénéfique pour les personnes atteintes de la maladie cœliaque qui la tolèrent et que sa palatabilité peut contribuer à augmenter l'observance d'un régime sans gluten. »

 

« Le produit visé est un agent de palatabilité au goût sucré qui confère aux aliments pour porcelets un goût plus agréable. »

 

« L'association d'hydrogène et de molybdène aide à la réduction des sulfites dans le vin et a pour résultat une boisson qui est plus acceptable à boire en termes de palatabilité et qui a moins d'effets secondaires nocifs sur la santé d'un consommateur. »

 

Lire la chronique de Lapaque ICI

 

Citations pour fin de banquet : 

 

« Sitôt bu sitôt pissé… »

 

« Avec Fénelon, le vigneron sait pourtant que les heures sont longues et la vie est courte. « Si l’on doit attendre vingt ans pour boire une bouteille, l’attente risque d’être un peu interminable. À force de lenteur, on se rend compte un matin qu’on a cessé d’être jeune et qu’on touche déjà la vieillesse. »

 

« De mémoire d’ivrogne, on n’avait jamais imaginé que l’on pouvait voir des vins disparaître du monde avant le buveur. »

 

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14 janvier 2019 1 14 /01 /janvier /2019 06:00
Parfum d’enfance au pays du chabichou : Les Grands Espaces de Catherine Meurisse bien plus qu’1 bande dessinée, 1 grand bol d’air frais de la campagne de mon enfance de sauvageon.

Ma fille connaît bien son père, elle se souvient aussi que nous nous gavions de BD à L’arbre à Lettres, librairie sise au bas de Mouffetard, alors pour la Noël elle m’a offert un vrai petit bijou de BD : Les Grands Espaces de Catherine Meurisse.

 

 

« Le 7 janvier 2015, Catherine Meurisse était arrivée en retard rue Nicolas-Appert, à Paris, à la conférence de rédaction de Charlie Hebdo. Ayant ainsi échappé aux balles des frères Kouachi, mais pas indemne pour autant, la caricaturiste a entrepris depuis une forme de convalescence qui passe par l’abandon du dessin de presse pour l’écriture exclusive d’albums de bande dessinée. »

 

Dans Les Grands Espaces Catherine Meurisse me fait retrouver mes souvenirs d’enfance, ma jeunesse de sauvageon, ce monde fait d’imaginaire et de liberté. C’est léger, dénué de nostalgie sirupeuse, on respire, c’est drôle, le trait est spontané, il « baguenaude du côté de Bretécher et de Reiser »

 

« Là est la force de l’album : divertir le lecteur sans lui faire sentir le long travail de résilience qu’il représente. « La Légèreté posait la question “qui suis-je ?”. Les Grands Espaces racontent « d’où je viens ». Trois ans après l’attentat, retourner aux sources, à l’enfance, m’est apparu comme une nécessité », confie Catherine Meurisse. »

 

J’ai dévoré !

 

Même que je suis prêt à en faire la lecture à ceux que j’aime.

 

Un conseil : offrez !

 

Mais avant de clore cette chronique je ne puis m’empêcher de vous infliger un florilège de mes souvenirs.

 

Je vais être sans pitié, pour nous Vendéens, les Deux-Sèvres, où les parents de Catherine se sont installés, retapant une vieille bâtisse, département voisin du nôtre, qui lui faillit se nommer les Deux-Lay, le 79, c’était une vague annexe de la Vendée militaire.

 

Et puis vint Ségolène qui y débarqua en 1988, après avoir tanné Tonton (c’est Louis Mermaz qui s’en est chargé) pour se faire élire députée de la seconde circonscription. Elle fut élue et me tanna aussi pour que son chabichou soit reconnu AOC.

 

 

De notre côté nous fûmes affligés par le règne sans partage du vicomte Philippe Le Jolis de Villiers de Saintignon, avatar du Puy-du-Fou.

 

 

« L’ancienne dessinatrice de presse n’a pu résister, non plus, à doter son récit d’une dimension documentaire sous la forme d’une plongée dans les années 1980. Y sont décrits l’avènement de la société des loisirs, les mutations industrielles de l’agriculture, la périurbanisation du monde rural… Ségolène Royal, René Monory et Philippe de Villiers y font également des apparitions furtives – plutôt désopilantes. « On ne se refait pas, je suis caricaturiste », s’excuse Catherine Meurisse. Nul ne lui en voudra. »

 

 

Pour les petites louves et les petits loups ignorants, René Monory, le garagiste de Loudun, inventeur du Futuroscope, fut Ministre des Finances dans le gouvernement de Raymond Barre, un autodidacte comme Pierre Bérégovoy.

 

Enfin, pendant longtemps les Deux-Sèvres pour moi c’était le marché aux bestiaux de Parthenay où je suis allé avec mon père vendre des bêtes. On partait tôt, les maquignons avec leurs blouses noires, le verbe haut, le casse-croûte dans les bistrots. À l’époque l’un des plus grands marché de bestiaux de France avec Sancoins. Et puis y’avait aussi ma cousine Maryse, la fille de l’une des sœurs de maman, la tante Jeanne et son mari Tatave et ses 4CV gonflées, mais là motus et bouche cousue.

 

Pour finir :

 

Et in arcadia ego

 

« Oui ça se faisait dans ma région, les agriculteurs épandaient sur leurs champs de maïs ce qu’ils appelaient du sang de nettoyage, des résidus d’abattoir. Ça sent très mauvais. Mes parents ont grandi et vécu à la campagne, mon père était ingénieur dans l’industrie du bois et ma mère, femme au foyer. Ils  connaissaient très bien la terre, les plantes, les arbres et savaient parfaitement comment les faire pousser et s’en occuper. Ce n’était pas de militants écolo, mais voir la campagne se modifier à toute allure, les haies abattues pour que les tracteurs puissent passer plus facilement, les champs qui empestent les produits chimiques, les lotissements qui poussent en dépit du bon sens, la disparition des insectes, le remembrement, le productivisme, tout ce cortège d’aberrations leur brisaient le cœur. Ma sœur et moi avons été sensibilisées très tôt à tous ces problèmes et rétrospectivement que je me sois retrouvée caricaturiste à Charlie Hebdo ne doit rien au hasard. Mes convictions rurales, ma hargne envers les ronds-points et les pesticides amusaient beaucoup Charb et Wolinski. Evidemment les pluies n’étaient pas aussi rouges, j’ai demandé à la coloriste Isabelle Merlet d’accentuer le côté fin du monde, ce qu’elle a parfaitement réussi ! Mais c’était très inquiétant quand même et l’odeur était pestilentielle ! »

 

Télérama ICI 

 

Lorsque j’officiais en Normandie comme président des cidres et Calvados d’appellation, Jean Pinchon, hobereau d’Épaignes dans l’Eure (dont le maire était le Morin qui préside la région réunifiée, une lumière), éleveur de belles charolaises, aimait lors des agapes dominicales choquer les bourgeoises parisiennes, évoquer le fait que la merde des vaches modernes, gavées d’ensilage maïs, puait alors que celle d’autrefois fleurait bon l’herbe fraiche et le foin.

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13 janvier 2019 7 13 /01 /janvier /2019 06:00
Rien à faire d’Hitler ! Qui était 1 sorte de condensât, de précipité de quelque chose qui s’est cristallisé à l’orée du XXe siècle et finit par le transformer en sorte de paradigme, de quelque chose qui doit sortir, donner 1 système d’idée, puis 1 Etat

« Un Hitler en 190 pages, voilà qui pourra étonner le connaisseur. Celui-ci passera son chemin car l’ouvrage ne s’adresse pas à lui mais bien à tous ceux qui ne connaissent du Führer que ce qu’ils ont appris à l’école et ne souhaitent pas se jeter dans un pavé biographique, aussi excellent soit-il. »

 

C’est mon cas, Hitler connaît pas ou si peu.

 

J’ai beaucoup aimé le film La Chute  d’Oliver Hirschbiegel 2 h 36 min  8 septembre 2004

Avec Bruno Ganz, Alexandra Maria Lara, Corinna Harfouch

ICI

 

J’ai donc acheté chez Gallimard HITLER  de Johann Chapoutot et Christian Ingrao 207 pages

 

Un petit livre que j’ai avalé d’une traite.

 

Ce qui suis traduit bien ce que j’en ai pensé et surtout levé dans mon esprit des doutes que j’avais du mal à formuler.

 

Faut-il oublier Hitler pour comprendre le nazisme ?

 

C’est votre postulat, Hitler serait avant tout un produit de circonstances avant d’être une force de volonté individuelle pliant le réel à ses désirs ? ICI

 

Quelques extraits

 

  • Johann Chapoutot Effectivement, il est à la fois symptôme et acteur. Le problème, c’est qu’on a beaucoup trop longtemps insisté sur le côté acteur, et acteur unique en plus, jusqu’à confondre nazisme et hitlérisme. Cette focalisation sur l’homme, alors que c’est un acteur parmi d’autres qui a eu une capacité d’action qui reste à élucider pour l’historien, est problématique. Par ailleurs, sa biographie est intéressante dans la mesure où elle est un symptôme d’une époque.

 

« Ce livre est la biographie qui vous fera oublier Hitler ».

 

Parler beaucoup d’Hitler au début, et peu à la fin pour parler de l’Etat allemand et du nazisme – à la différence que ce que nous voulons monter est qu’il a été une sorte de maëlstrom du nazisme, de cœur du réacteur mais que les réactions qu’il créait, il ne les maîtrisait pas.

 

Parler de cette manière d’Hitler nous fait nécessairement sortir de la biographie du seul individu. On essaie de faire le portrait d’une époque, et quand on parle d’Hitler c’est seulement en tant que citoyen d’une Europe centrale du début du XXe. Avec Hitler, on fait donc le portrait d’une Autriche-Hongrie, de ses rapports avec l’Allemagne, et de ses propres problèmes de confrontation avec la modernité.

 

[…]

 

Il ne comprend rien à la réalité stratégique des combats. Il n’est en fait jamais sorti de la Grande guerre. On le voit pendant la Campagne de France, pendant la Blitzkrieg (la Guerre éclair) : il ne comprend rien au mouvement et à la vitesse, que ses généraux imposent, parfois par la ruse (tel général invoque un problème de réception des ordres du GQG, tel autre désobéit ouvertement pour poursuivre sa route..). Il a peur du mouvement. Au fond, il ne fait que reproduire de manière sclérosée des types de combats qu’il a connus, sans aucune invention ni imagination. Son art de la guerre est comparable à son art de l’aquarelle : il reproduit de manière stéréotypée, il ne crée rigoureusement rien.

 

[…]

 

Effectivement, il ne sait pas travailler, ne lit pas les dossiers ni les notes… mais il est hypermnésique, cette force des imbéciles : il retient tout, ce qui impressionne tout le monde, et il dispose de qualités orales certaines. Bien des témoins ont ergoté sur son "magnétisme", alors que c’est tout simple : c’est quelqu’un de tellement convaincu de ce qu’il dit, qu’il parvient à convaincre.

 

  • On pourrait vous asséner le reproche de déresponsabiliser Hitler, non ?

 

CI- Je préfère déresponsabiliser Hitler et essayer de comprendre comment 80 millions d’individus s’y sont mis. En somme, me demander pourquoi 100 000 personnes ont participé à des fusillades d’hommes et de femmes en URSS.

 

Je vais vous dire, le 22 juin 1944, l’Armée Rouge lance la plus grande offensive terrestre qui a jamais existé. Ce jour-là, 50% des soldats allemands qui doivent mourir dans la guerre sont encore en vie. Alors que la situation tactique montre qu’il n’y a non seulement plus aucun espoir de gagner mais pas non plus de la perdre convenablement, pourquoi est-ce que ces 2,6 millions de soldats allemands (les 50% en vie) acceptent de mourir dans ce désespoir absolu qu’est-ce cette dernière année de guerre ?

 

Quand Christian fait cela, cet exercice qui consiste à comprendre l’autre et ses modes de représentation, cela implique de faire un usage d’oxymores. L’ "espérance nazie", c’est une réalité. Ça, les historiens s’en sont rendu compte dans les années 1980 : il n’y avait pas simplement violence nazie, mais aussi séduction. On ne tient pas une société de 80 millions de personnes avec 30 000 agents de la Gestapo. D’ailleurs, le débat se pose également lors de la guerre des tranchées. Les soldats restent-t-ils parce qu’il y a d’autres soldats derrière prêts à leur tirer dessus s‘ils reculent ou parce qu’ils adhéraient à ce combat ? Pour le nazisme, il y a, a minima, un consentement déjà acheté matériellement. Quand on n’est pas Juif, pas homosexuel, pas déviant…etc, on vit mieux, et on a un espoir de vivre mieux qui se concrétise déjà avec l’extension de l’empire. Vous pouvez avoir fait des études médiocres en droit, ne pas avoir de doctorat, et finir responsable de district en Biélorussie. Vous pouvez être capitaine, et huit ans plus tard être Maréchal du Reich, comme Rommel. Parallèlement, il y a l’adhésion spirituelle et intellectuelle.

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13 janvier 2019 7 13 /01 /janvier /2019 06:00
Dans le futur grand débat national je trouve que les pouvoirs publics mettent la charrue avant les bœufs en voulant tout régenter sans vraiment pour autant bien organiser la collation des doléances du bon peuple.

Les premières modalités d'organisation du grand débat national dévoilées Publiée le 11/01/2019

 

Le président de la République et le gouvernement ont promis des échanges avec la population sous la forme d’un grand débat national qui commencera le 15 janvier prochain. Même si toutes les modalités ne sont pas encore connues, que savons-nous déjà de l’organisation et du déroulement de cette grande consultation citoyenne ?

 

Le point dans cet article.

Lire ICI 

 

Dans l’affaire  du grand débat national je trouve que les pouvoirs publics mettent la charrue avant les bœufs en voulant tout régenter sans vraiment pour autant bien organiser la collation des doléances du bon peuple.  

 

Tout doit être mis sur la table, ce ne sont que des doléances qui n’ont pas toutes vocations à se traduire dans la loi ou à changer changer la loi.

 

La plus grande difficulté est à la fois de déterminer les lieux où ces cahiers de doléances « nouvelle manière » seront élaborés et la représentativité de ceux qui les signeront.

 

Trop de flou nuit, il faut être précis.

 

La France est le pays où il subsiste le plus grand nombre de communes, alors pour les plus petites la mairie pourrait être le lieu avec peut-être une collation au niveau des syndicats de communes. Pour les villes c’est plus compliqué mais avec les moyens modernes de communication, avec un peu d’inventivité, c’est jouable.

 

Toutes les communes donc !

 

Nous sommes aussi un pays où prospèrent de multiples associations de toute nature, avec des statuts, un mode fonctionnement démocratique, alors pourquoi ne seraient-elles pas le réceptacle des doléances ?

 

Sans prendre trop de temps il faut prendre le temps, ne pas brûler les étapes, ne pas laisser à une minorité active le monopole de l’expression.

 

En 89, ce sont des groupes identifiés qui se sont exprimés, ils représentaient leurs membres, bien sûr tel n'est plus le cas et je doute que la somme d'expressions individuelles accouche d'un quelconque concensus.

 

Enfin, même si la nôtre est un peu malade, le dernier mot restera aux élus, la démocratie représentative reste encore le meilleur rempart aux dérives totalitaires.

 

Faisons preuve d’inventivité, imaginons, sortons un instant des chemins convenus sans pour autant oublier que même les chemins de traverse mènent quelque part.

 

Cahier Doléances au Relecq Kerhuon, le 8 janvier. Didier Olivré POUR LE MONDE

 

« Gilets jaunes » : voyage dans les cahiers de doléances à travers le Finistère

 

De Plouguerneau à Concarneau, en passant par Brest et Quimper, « Le Monde » a sillonné les routes du département breton agité par la crise des « gilets jaunes » pour consulter les cahiers de doléances mis à disposition par les mairies.

par Anne Michel Publié le 12/01

 

Cinq jours en Finistère, du nord au sud, et 347 kilomètres parcourus, pour faire le tour des principales communes qui ont ouvert des cahiers de doléances, et sonder ainsi les âmes des Finistériens, à la veille du débat national voulu par le gouvernement. Sur une soixantaine de villes et de villages visités ou joints par téléphone, plus de la moitié a mis en place de tels cahiers, souvent à la demande des associations de maires. Ils seront ensuite transmis au préfet ou aux députés, pour nourrir le « grand débat ». A ce jour, le succès des cahiers est variable et les retraités semblent surreprésentés. Tour d’horizon d’un département qui se distingue par un réseau de communes peu nombreuses, mais de tailles importantes, et bien organisées en termes de communications routières.

 

Landerneau, kilomètre zéro

 

Avec 15 800 habitants, c’est une ville à la campagne, jusqu’où s’entendait autrefois le canon du bagne de Brest. Dans le hall de la médiathèque, un écritoire a été installé. Un couple s’assoit. Elle tient la plume. Lui fait souffleur : « Il faut commencer par la CSG sur les retraites. Dire qu’avec moins de 2 000 euros par mois, on n’est pas riches, on est la classe moyenne. Qu’on veut bien contribuer, mais que là ça fait trop. »

 

De son écriture appliquée, Yamina Gobry, retraitée de la fonction publique comme son mari, Lionel, consigne les doléances du couple dans le cahier à grands carreaux mis à disposition du public, depuis décembre, par la mairie. Ils sont les cinquante et unièmes à s’exprimer. L’annonce d’un grand débat national les a conduits jusqu’ici. « On est là pour que quelque chose se passe. On est dans la catégorie qui paie tout, tout le temps, plein pot, l’eau, le médecin. On paie pour ceux qui ne peuvent pas, d’accord. Mais justement, pourquoi Macron pénalise les retraités ? », lance Lionel Gobry, 66 ans. « Je ne comprends pas ce qu’on nous reproche, ajoute sa femme, soucieuse. C’est comme si l’argent tombait du ciel ou qu’on l’avait volé. Mais on a travaillé sans jamais s’arrêter. Toi, quarante-deux ans, moi quarante-trois. Vraiment, Macron fait une politique pour les très riches… Les vrais riches, eux. »

 

Beaucoup d’autres doléances, au ton policé, sont déclinées sur le même thème : « Augmentation générale des petites retraites, suppression de la hausse de 1,7 % de la CSG sur les retraites et indexation sur l’inflation… », réclament-elles. « Je suis d’une génération qui a travaillé, dans les années 1960, 56 heures par semaine. J’ai débuté à 14 ans sans le sou, j’ai une retraite de 1 650 euros, suis-je un nanti ? », interroge un signataire.

 

Une autre doléance revient en boucle : le « rétablissement de l’ISF », l’impôt sur la fortune, d’autant que, note une habitante, « depuis sa suppression, les personnes fortunées ont largement diminué leurs dons aux associations comme ATD Quart Monde ». Deux Landernéens enfoncent le clou : « Monsieur le Président, arrêtez de nous pomper de l’argent et demandez plutôt aux riches qu’aux pauvres », écrit l’un. « Lorsque j’ai voté pour Emmanuel Macron il y a dix-huit mois, j’ai cru au Père Noël (…) je trouve le Père Noël qui habite l’Elysée très arrogant », écrit l’autre. Ils ont laissé leurs noms et adresses. Au cas où.

La suite ICI

 

 

Les cahiers de doléances ont été rédigés en mars-avril 1789 par la noblesse, le clergé et le Tiers-Etat pour servir aux Etats généraux convoqués par Louis XVI pour le 1er mai 1789.

 

Ils contiennent les plaintes et les vœux des populations que doivent présenter les députés élus aux Etats généraux.

 

Pour le Tiers-Etat, les opérations se sont déroulées en trois temps donnant lieu, à chaque étape, à la rédaction d'un cahier : cahiers des villes, paroisses, communautés de métiers de l'assemblée préliminaire, cahiers des bailliages secondaires, cahier du bailliage principal.

 

 Dans les cahiers de doléances, plusieurs catégories sociales s’expriment : paysans aisés (laboureurs) et pauvres et des ouvriers (manouvriers).

 

Les doléances portent sur plusieurs domaines :

 

- les impôts, jugés trop lourdes et injustes,

 

- les privilèges,

 

- le système seigneurial, notamment en matière de justice.

 

Les textes font apparaître des divisions au sein du Tiers États-. Le cahier des laboureurs et ouvriers de Pont-L’Abbé critique les bourgeois qui ont refusé de tenir compte des doléances des laboureurs et ouvriers (paysans salariés pauvres).

 

 « Sire, nous sommes accablés d’impôts de toutes sortes ; nous vous avons donné jusqu’à présent une partie de notre pain, et il va bientôt nous manquer si cela continue. Si vous voyiez les pauvres chaumières que nous habitons, la pauvre nourriture que nous prenons, vous en seriez touché. Cela vous dirait mieux que nos paroles que nous n’en pouvons plus et qu’il faut nous diminuer nos impôts. Ce qui nous fait bien de la peine, c’est que ceux qui ont le plus de bien paient le moins. Nous payons la taille, et le clergé et la noblesse rien de tout-cela. Pourquoi donc est-ce que ce sont les riches qui paient le moins et les pauvres qui paient le plus ? Est-ce que chacun ne doit pas payer selon son pouvoir ? Sire, nous vous demandons que cela soit ainsi, parce que cela est juste. »

Les paysans de Culmont, 1789.

 

« Nous ne sommes pas jaloux de leur grandeur et de leurs privilèges, mais nous sommes jaloux qu’ils ne payent pas le quart des impôts qu’ils devraient payer… D’où tiennent-ils ces honneurs, ce n’est que par les Devoirs et les Services que leurs ancêtres ont rendu à l’Etat et dont ils sont comptables…»

 

Un extrait de cahier de doléances de 1789 (Saint-Avit, en Agenois)

 

« Cayher des plaintes, doléances et remontrances qu’ont l’honneur de faire très respectueusement au Roi les très soumis, fidèles sujets du tiers Etat de la communauté et juridiction de Saint Avit en Agenois, tendantes au besoin de l’Etat et à la réforme des abus.

 

(…)

 

Article 2. Il sera observé que, outre le impôts mentionnés en l’article ci-dessus[4], le Seigneur du lieu retire encore une rente considérable qui est un picotin par journal[5] de froment, avoine autant, un sou en argent et chaque maison ou famille paye encore de la volaille. […] il est payé au Seigneur une infinité de journées [6].

 

Article 3. Il sera observé à Sa Majesté qu’outre les impôts mentionnés aux articles précédents, il est encore payé un dixième [7] au curé.

 

Article 5. Il sera observé au Roi qu’on ne peut comprendre la raison qui a pu occasionner la diversité des poids et mesures qui se pratique dans le royaume ; on pense que l’uniformité serait plus utile […], les individus connaîtraient ce qu’ils achèteraient et ce qu’ils vendraient.

 

Article 7. Sa Majesté sera suppliée d’observer que le Clergé et la Noblesse jouissent de revenus immenses, avec honneurs et privilèges sans bornes […]. Nous ne sommes pas jaloux de leur grandeur et privilèges, mais nous sommes jaloux qu’ils ne payent pas le quart des impôts qu’ils devraient payer.

A Saint-Avit, le 9 mars 1789. »

 

Cahier de doléances du village de La Caure (Marne) en 1789

 

 « Les impôts. « Les impôts nous surchargent : la répartition en est mal faite ; ceux qui ont les plus grands biens [8] ne paient presque rien ; le peuple paie tout et plus qu’il ne doit. […] »

 

Les mendiants. « Nos campagnes inondent de mendiants de tout âge, de tout sexe et de toute condition ; c’est le plus grand et le plus dangereux de tous les abus. […] Nous demandons donc que chaque pauvre demeure dans sa paroisse et qu’on établisse un bureau de charité pour les vrais pauvres. »

 

Les pères de famille. « Le nombre de nos enfants nous décourage ; nous n’avons pas de quoi les nourrir, les vêtir. Nous demandons donc un soutien, par exemple une gratification ou une diminution des impôts à raison de chaque enfant qui naîtrait, jusqu’à l’âge de quatorze ans, temps où l’enfant pourrait gagner sa vie. […] »

 

Conclusion. «  Telles sont les doléances, plaintes, remontrances et demandes vraies que nous exposons à la bonté du Roi et aux lumières des états généraux.

 

Fait et arrêté à La Caure, dans le lieu accoutumé de nos assemblées, par nous syndic [9], officiers municipaux7 et habitants soussignés, le 1er mars 1789. »

 

« Nous, paroissiens de Chennevières-sur-Marne, pour nous conformer à la lettre et au règlement du roi et à l’ordonnance de la vicomté et prévôté de Paris, pour la convocation des états généraux, nous sommes assemblés aujourd’hui 14 avril 1789, au lieu et à la manière ordinaires, pour dresser le cahier des plaintes et doléances. (Et nous avons chargé nos délégués) :

 

Art. 1er. De supplier très respectueusement le roi d’établir dans ses finances et dans les charges de l’Etat une administration fixe et économique, afin que son peuple, et spécialement les cultivateurs et gens de la campagne, y trouvent le plus tôt possible un soulagement sur les impositions multipliées dont ils sont chargés sous différentes dénominations, comme tailles, ustensiles, vingtièmes, corvée, droits d’aides, gabelle et autres.

 

Art. 2. Demander la suppression de la gabelle, et le remplacement de cet impôt mis sur chaque tête.

 

Art. 3. Demander la suppression des corvées, soit en nature, soit en argent.

 

Art. 4. Demander la suppression des droits de gros manquant, sous la dénomination vulgaire de trop bu. (Il s’agit d’un droit sur le vin consommé par le producteur).

 

Art. 17. Enfin, demander qu’il y ait mêmes poids et mesures pour tout le royaume, et que l’on tienne plus exactement la main à la vérification desdits poids et à la police qui doit s’observer dans les bourgs et villages relativement au bon ordre. »

 

Archives parlementaires, t. IV.

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