Vin & Cie, en bonne compagnie et en toute liberté ...
Extension du domaine du vin ...
Chaque jour, avec votre petit déjeuner, sur cet espace de liberté, une plume libre s'essaie à la pertinence et à l'impertinence pour créer ou recréer des liens entre ceux qui pensent que c'est autour de la Table où l'on partage le pain, le vin et le reste pour " un peu de douceur, de convivialité, de plaisir partagé, dans ce monde de brutes ... "
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Bonne journée à tous, ceux qui ne font que passer comme ceux qui me lisent depuis l'origine de ce blog.
Le titre de Vitisphère du mardi 18 décembre 2018 est un peu trompeur : Dégringolade des ventes en GD sur la période des foires au vin.
En effet, en volume, si « Globalement, les ventes de vins d'appellations en GD françaises entre le 20 août et le 15 octobre passent de 849 000 hl en 2017, à 757 000 hl cette année, soit l'équivalent de 12,2 millions de bouteilles de moins vendues sur la période.
Le gros de cette baisse est à mettre sur le compte du vignoble de Bordeaux, qui représente traditionnellement le gros de l'activité. 215 000 hl, soit 28,6 millions de cols, ont été écoulés en 2018, contre 265 000 hl (35,35 millions cols) en 2017, soit une perte de 50 350 hl (6,7 millions de bouteilles) et -19%. »
En revanche, en valeur, les baisses sont moindres ou proches de zéro. Globalement, elles ont généré une activité de 569 millions d'euros, contre 612 millions, soit 42,7 millions d'euros de moins. (*Sorties de caisses hyper et supermarchés français hors HD et supérettes enregistrées du 20 août à mi-octobre 2018)
En cliquant vous pourrez visionner deux infographies très parlantes.
Evolution des ventes volume et valeur- sur 3 campagnes (période 20 août-15 octobre), par vignoble, volume et valeur.
Evolution des volumes par vignoble et par couleur sur 3 campagnes
Les chutes les plus spectaculaires sont celles de Bordeaux et de la Provence, en volume et en valeur.
Est-ce une tendance lourde ?
Il est trop tôt pour le conclure, mais une analyse plus fine, que ne manqueront pas de faire les acheteurs de la GD, devrait amplifier la recherche de valeur à la fois lors des foires aux vins mais aussi dans les rayons du jour le jour. Le rapport : encombrement/rotation du produit m’a toujours surpris, pourquoi accorder autant de place au vin surtout dans des surfaces qui rabougrissent dans les villes où la GD joue le commerce de proximité.
Affaire à suivre, surtout du côté de Bordeaux mais aussi de la Provence rose…
Comme par hasard à la veille des réveillons de fin d’année la presse avide de publicité dégaine des articles sur le champagne.
Produit de luxe ou breuvage destiné à tous ? Une série de publicités du syndicat des vignerons champenois, visant à désacraliser le champagne et à séduire les jeunes générations, casse les codes et divise le secteur.
Il a suffi d’une sardine pour mettre le champagne en émoi. Plutôt jolie, d’ailleurs, sortie d’une boîte de conserve entrouverte et posée sur une tranche de pain. A côté d’elle, une flûte de champagne. C’est tout, ou presque. Un peu plus haut, un message pour justifier l’étrange mariage : « Rien à fêter, juste à savourer. » Ou comment désacraliser – et donc multiplier – sans pudeur les occasions de boire du champagne. La campagne publicitaire a essaimé en juin et en septembre dans les rues et dans les magazines. Selon les affiches, la sardine était remplacée par un œuf dur, un artichaut, du brie. A chaque fois, il s’agissait de rendre le champagne « pas pompeux ». Mais, dans la famille de la bulle dorée, animée par des milliers de vignerons anonymes et quelques marques mondialement connues, ce positionnement fait grincer des dents.
De la gueulede qui se fout-on ?
Y’a belle lurette que des BSA, les bruts sans année que l’on trouve dans la GD sous leur marque de distributeur ou celles de maisons peu connues ou même parfois de vignerons à la ramasse, ont situé le champagne au niveau des bourses de la classe moyenne.
Jérôme Beaudouin de la RVF donne la clé : « Brut sans année : Le champagne brut sans année, appelé aussi BSA, est le plus couramment produit, les champagnes n’étant que très rarement millésimés. Il s’agit d’un assemblage de vins de plusieurs années et de plusieurs crus. Généralement, c’est le champagne d’entrée de gamme dans les maisons. Le brut sans année est également un mètre-étalon : c’est lui qui détermine la qualité moyenne des champagnes d’une maison. »
Mais les BSA de marques connues, des grandes maisons comme on dit là-bas avec des chefs de cave qui savent, avec les vins clairs, faire des bulles convenables, des grosses coopés, des vignerons indépendants, sont le terreau des recettes du marketing pratiqué dans l’ensemble des produits qui se disent ou se veulent de luxe.
Ces marques se positionnent, en termes de prix, à des niveaux bien plus juteux, elles vous payer le coût du fameux marketing.
Je n’écris pas que ce ne sont pas des produits dit de qualité mais tout simplement qu’on vous fait prendre des vessies pour des lanternes en vous donnant le sentiment d’acquérir un produit de luxe, rare, alors que c’est un produit reproductible en nombre de flacons imposant. Le groupe LVMH en connaît un rayon en ce domaine.
Bref, plutôt que de dépenser les sous de ses adhérents en publicité générique, fugace, vite oubliée, pour rendre, soi-disant, le champagne populaire le Syndicat des vignerons devrait se poser la question de la pertinence du modèle dominant des marques alors que dans le monde alimentaire celles-ci sont en bute à la méfiance des consommateurs, elles perdent de plus en plus de leur crédibilité.
Mettre tous les champagnes dans le même panier, à l’exception des cuvées millésimées des grandes maisons qui rejoignent les prix des GCC de Bordeaux ou de Bourgogne est une erreur que la Champagne risque à terme de payer très cher.
« La nouvelle publicité casse les codes. Elle est commandée par le Syndicat général des vignerons de la Champagne (SGV), qui réunit le champagne d’« en bas » : 98 % des vignerons indépendants, des viticulteurs qui vendent leurs raisins et des coopératives. Soit 80 des 300 millions de bouteilles produites chaque année. Les marques réputées, dont toute la communication est axée sur la rareté (avec des prix qui vont avec), n’ont pas souhaité s’y associer.
« Les grandes maisons ont les moyens de communiquer sur leur propre marque. Les vignerons ne le peuvent pas », explique Maxime Toubart, à la tête du syndicat. Pour ce dernier, le positionnement de cette campagne iconoclaste part d’un constat : « On a fait une enquête qui montre que beaucoup de jeunes ont du champagne une idée très arrêtée : un vin exceptionnel et traditionnel, à boire à Noël et aux anniversaires exclusivement. Donc notre population vieillit un peu, et notre image se fige autour de codes trop lourds. Il faut redresser le tir, nous adresser aux 25-45 ans et les surprendre. » D’où cette campagne de 4 millions d’euros et au financement « démocratique » : chaque adhérent a participé à la hauteur du nombre de kilos de raisins qu’il produit. »
La bonne question faceaux 25-35 ans est : mais que boivent-ils donc pour faire la fête ?
Des pets nat, des crémants, des prosecco, des vins bios, pour beaucoup la recherche de l’authenticité, d’un rapport plus étroit avec le vigneron, et ce à des prix qui ne sont pas forcément inférieurs à ceux des BSA marquetés.
Ce n’est pas l’alliance du champagne avec un œuf dur ou une sardine à l’huile qui va les convaincre de changer leur mode de consommation.
Le syndicat des vignerons de champagne doit faire son aggiornamento, remettre en question son modèle productiviste, ses kilos de raisins produits sans grand souci de l’environnement, prendre exemple sur ces vignerons qui ont su redonner au champagne ses lettres d’authenticité, de le ramener dans l’univers du vin. Je ne donnerai pas de noms, ils sont connus de ceux qui ont retrouvé le goût du champagne.
2 décembre 2010
Pascal Agrapart un champenois taquin bricoleur des temps : le grand retour du labour pour Vénus et Minéral...
La diagonale de Pascal dans la Fosse à Bull : à la recherche de l’expression du terroir au domaine Agrapart ICI
Mes affirmations ne sont pas gratuites, certaines grandes maisons, flairant un marché très profitable, ont amorcé ce virage.
Pour finir, un exemple personnel très micro trottoir : pour remercier mon médecin traitant, qui a des délais de consultation très importants, de m’avoir pris en surnombre le jour-même de ma demande, je lui ai porté une bouteille de champagne de l’un de ces vignerons qui ne prennent le terroir pour un substrat indifférent. Lors de la consultation suivante, après m’avoir examiné, alors que je lui présentais ma carte vitale, cet homme de 45 ans me dit : « Jusqu’ici je n’aimais pas le champagne mais le vôtre m’a beaucoup plu… Dites-moi pourquoi ? »
Ma réponse fut lapidaire « c’est normal docteur, avant vous consommiez des bulles, là c’était du vin… »
Bonne journée à vous, j’adore les œufs durs et les sardines à l’huile… et le champagne aussi…
l'écrivain Michel Chaillou pose pour le photographe, le 04 novembre 2005, lors de la Foire du Livre de Brive. / DIARMID COURREGES / AFP
Pourquoi soudain ce matin ce petit livre oublié a-t-il surgi dans mes mains ?
Je ne sais, mais il tombait à pic dans les méandres de mes pensées, tout d’abord avec tout ce qui se passe en ce moment je me pose la question : suis-je démodé ? Bien difficile pour moi de répondre ; et puis il y a Nantes ma ville, la ville de mes errements de jeune homme, la Place Royale débaptisée Place du Peuple, mai 68, les lacrymogènes, l’odeur sucrée de l’usine du Petit Lu, les populaires du stade Marcel Saupin, les nouilles de mon gourbi place Victor Richard, les œufs durs et le ballon rouge des petits matins au Santeuil, les places à 3 francs au cinéma Katorza, les tonus…
Michel Chaillou écrit :
« Autrefois par exemple à Nantes s’étalait une place dont ne subsiste aujourd’hui que le nom, Bretagne, place Bretagne qualifiant aujourd’hui une incompréhensible étendue agrémentée, plutôt enlaidie, d’une tour qui ambitionne d’effacer jusqu’au souvenir chez les gens âgés, les démodés, de l’ancienne esplanade livrée autrefois chaque samedi à la ferraille, à tous les objets dépareillés ayant survécu aux désastres de nos heurs, vestiges disparates que le temps avait déjà tatoués de sa main impitoyable, toute une brocante à acheter, déformée par l’usage… »
« On voudrait pouvoir écrire : c'est du chaillou, comme on dit d'un patois, d'un cru fort en tanin. Appellation contrôlée et incontrôlable, qui a vite fait de monter à la tête. On se promet de n'en boire qu'un verre, comme ça, en claquant de la langue; et pfuitt, la bouteille y passe ! » écrivait Bertrand Poirot-Delpech dans « Le Monde des livres » à propos de Domestique chez Montaigne publié chez Gallimard, 1983.
Michel Chaillou aura publié jusqu'à son dernier souffle. L'écrivain et éditeur, attentif à restituer « la vie souterraine des choses », s'est éteint des suites d'une longue maladie, à Paris, le mardi 10 décembre. Il avait 83 ans.
On n’imaginait pas que cette voix vibrante puisse un jour ne plus s’élever. Ni que cette écriture tour à tour torrentielle et buissonnière soudain s’arrête. Michel Chaillou, c’était une parole, un style, une présence.
Michel Chaillou n’était pas un écrivain hors sol producteur de textes sans attaches. L’autobiographie, souvent élargie en autofiction, s’affirmait comme une composante essentielle de son écriture.
Face à une époque « que le savoir importune », Michel Chaillou se présentait en artiste du contretemps. De 1990 à 1996, il avait dirigé chez Hatier la collection « Brèves littératures », dans laquelle des auteurs comme Michel Butor, Patrick Chamoiseau, Jacques Roubaud, Jean-Noël Vuarnet, Pierre Pachet... revisitaient l’histoire littéraire. Érudition et ouverture d’esprit furent les maîtres mots de l’entreprise.
Il ne manquait aucune occasion de rappeler que lire et lier relevaient pour lui d’une seule et même opération. Que la distance est mince entre une invention stylistique et une vision neuve du monde. Et il ajoutait : « Écrire, c’est lire (...), mais lire ce qui n’existe pas encore. »
À la vitesse, il préfère la lenteur, au rationnel l’élan d’une âme en balade, au présent fugitif et impérieux, le passé. Jadis, naguère, antan : voilà ses territoires.
Michel Chaillou n’est pas de ces écrivains qui tonitruent sur le devant de la scène médiatique. Il a l’actualité sinon en horreur (l’homme est un gentil, venu d’ailleurs et planant ailleurs), du moins n’est-ce pas son sujet. [ …] Le petit livre de quatre-vingt-dix pages qu’il consacre à son éloge du démodé n’est pas œuvre de ronchon caduc, mais une sorte de jouvence, de seconde chance donnée à tout ce qu’on a oublié. Et tort de négliger. C’est délicieux comme un dessert, fin comme un vieux vin. (La Croix, 10 mai 2012)
Lectures (Bruxelles)
Entre poésie et réflexion, entre nostalgie et vertige, c’est une approche différente du monde que nous fait ressentir et comprendre Michel Chaillou. Loin de ses humeurs contre l’époque. Au clinquant qui donne l’impression du neuf, il préfère la rouille. « Le langage en définitive ne serait-il pas une immense brocante puisque tous ses vocables ont déjà servi, et n’est-ce pas cette servitude que l’on traque lorsqu’on écrit, toutes ces marques, empreintes multiples, traces diverses laissées derrière lui par le temps brocanteur qui, lui, ne fait que passer, c’est-à-dire se démoder sans cesse. » Voilà, nous sommes au cœur de l’oeuvre (conséquente) de Michel Chaillou. (Lectures, Bruxelles, septembre-octobre 2012)
Lire à Saint-Etienne (la chronique de Jacques Plaine)
Un magnifique essai que l’on aimerait montrer aux deux donzelles branchées du Paris-Le Croisic qui en sont le détonateur mais qui — mille fois hélas — ne le liront pas […] Un feu d’artifice. Un règlement de compte ? Qui sait ? La vengeance d’un « éclopé du temps » ? Sans doute. Mais quel bonheur d’accompagner « ce vieux toqué rétro » dans son omnibus du temps passé.
LE DÉMODÉ SE LAISSE BERCER
Par Robert Maggiori
— 17 juillet 2012
Vaut-il mieux être «branché sur toutes les ondes de la planète» ou juste avoir des «écouteurs d’âme» ? Courir d’aéroport en gare, ou rester flâner sur le quai ? Tout «partager» sur les réseaux, avoir peur de rater ce qui arrive dans le monde, ou ne rien entendre de ce qui en provient, et demeurer coi «dans les sentes perdues et éperdues de la confidence et du secret» ? Se laisser bercer par «l’implicite et ses chuchotis» ou se faire violenter par «l’explicite qui aboie ses vérités» ? Michel Chaillou, auteur de plus d’une vingtaine d’ouvrages, opte pour tout ce qui n’est pas «dans le vent». Mais est-il possible d’être démodé, si l’être, plutôt qu’un mode d’être, devient juste une mode ? Cela dépend de la façon dont on l’entend : être démodé, peut signifier «rechercher partout les points d’ancrage de la solitude, devenir le voyageur immobile de l’instant» ou «rester toujours bilingue de ses jeunes années».
Quiconque, c’est-à-dire madame-monsieur tout le monde, débarquerait dans la salle à manger du 78 rue de Varenne, lors d’une réunion ministérielle avec les OPA, au premier étage, à l’aile droite de l’hôtel de Villeroy, serait frappé par la débauche d’acronymes qui y sont déversés. Moi-même, dans cette première phrase j’en ai utilisé un : OPA organisations professionnelles agricoles, désignant les syndicats FNSEA, CNJA, Confédération Paysanne, Coordination rurale, MODEF, les zinzins : APCA, CNMCCA. 5 de plus donc !
Les ministres, ignorants qu’ils sont, sauf Nallet qui fut salarié de la FNSEA, lorsqu’ils débarquent, doivent s’y faire, souvent ils font passer à leur directeur de cabinet des petits papiers pour éclairer leur lanterne.
Afin d’éclairer la vôtre vous pouvez consulter le Glossaire des abréviations et acronymes agricoles ICI
Mais pourquoi diable ce matin, où j’ai une pensée pour mon fidèle strasbourgeois PAX et tous les habitants de cette belle ville, suis-je allé sur ce terrain ?
Tout simplement parce que je suis tombé sur la SAU, la surface agricole utile, qui est un instrument de statistiques permettant l'évaluation du territoire consacré à la production agricole.
En France, la SAU représente 29 millions d'hectares.
Avec les UTH, les unités de travailleurs humains, qui ont servi de socle à l’exploitation familiale chère à la loi d’orientation de Pisani, l’exploitation à 2 UTH, celle qui sera la base de la transformation des paysans en agriculteurs, c’est-à-dire des gens devant intensifier ou faire du hors-sol pour survivre, la SAU est un instrument de mesure essentiel.
Surface agricole utile (SAU) : sa définition
La surface agricole utile (SAU) ne doit pas être confondue avec la surface agricole totale (SAT). Il s’agit d’un instrument statistique employé à l’évaluation des territoires destinés à la production agricole. Parmi ces espaces, on compte notamment les terres arables (prairies artificielles, maraîchères, etc.) ; les cultures (comme les vignobles) ; les surfaces en herbe (alpages, prairies permanentes…). On peut également y inclure les jardins privés des agriculteurs. Cependant, les zones forestières (comme les forêts et les bois) n’appartiennent pas à la SAU. Elle se traduit en hectares avec une précision maximale du mètre carré. Cet indice statistique est étudié à l’échelle de la commune où se trouve l’exploitation agricole.
Une meilleure analyse de l’exploitation agricole à l’échelle mondiale
S’agissant d’un indice statistique universel, la surface agricole utile permet de mieux comprendre l’organisation des exploitations agricoles à l’échelle mondiale. Son intérêt sur le long terme est de développer une meilleure organisation du territoire agricole pour répondre à différents enjeux, comme la lutte contre la faim ou la préservation des écosystèmes et de la biodiversité. Sur les 51 milliards d’hectares que représente la surface terrestre, la SAU représente 5 milliards d’hectares. Sur ces cinq milliards, on compte près de 3,5 milliards d’hectares de pâturages et de terrains de parcours, 1,4 milliard d’hectares en terres arables et 140 millions d’hectares de diverses plantations (telles que les vergers, les vignes, les exploitations de café, palmiers…).
Mieux comprendre le phénomène de déforestation et de défrichement
La surface agricole utile permet également de mieux comprendre le phénomène de déforestation et de défrichement dans le monde. Ainsi, l’indice statistique permet de mieux localiser ces phénomènes et d’identifier leur impact sur la surface terrestre. Au Brésil, en Afrique et en Indonésie, la SUA a permis de chiffrer la disparition de 13 millions d’hectares par an en raison de ces pratiques de défrichement et de déforestation. Malgré ce constat, la superficie des terres arables reste relativement constante depuis près d’un demi-siècle. En effet, les « gains » dus à la déforestation sont contrebalancés par la dégradation des sols, l’extension de l’urbanisation en périphérie (ce qu’on appelle la périurbanisation) et la salinisation des terres dans les régions irriguées.
Le cas particulier de la France
La France s’inscrit en faux dans le phénomène global analysé par l’indice statistique de la surface agricole utile. La métropole exploite en effet une SAU résolument importante : elle représente 29 millions d’hectares, soit 54 % du territoire national.
Les terres agricoles occupent quant à elles 53,2 % de la surface métropolitaine. La SAU française compte une grande majorité de terres arables en surface toujours en herbe (environ 62 %), dont l’exploitation céréalière est majoritaire.
Depuis les années 2000, la SAU en France est en baisse progressive en raison de l’artificialisation des terrains. Les milieux semi-naturels sont les premiers à disparaître de façon continue pour privilégier les forêts ou la périurbanisation. Il ne faut pas non plus occulter l’urbanisation des zones littorales et le développement de plus en plus croissant des routes et des autoroutes depuis les années 1980. Cette situation est notamment prégnante sur le littoral méditerranéen continental, ainsi qu'en Poitou-Charentes, en Bretagne et dans le Nord.
Le rapport agricole 2017 fait notamment état d’un constat sur une nouvelle constitution de cette surface : « Entre 2000 et 2016, les terres ouvertes et les prairies permanentes ont enregistré un recul d’environ 37 700 hectares, tandis que les prairies artificielles ont augmenté de près de 10 500 hectares. »
Depuis au moins 20 ans, deux grandes tendances marquent l’évolution de l’agriculture française :
l’agrandissement des exploitations et
une concentration des productions agricoles dans les orientations technico-économiques spécialisées.
L’accroissement de la taille moyenne des exploitations résulte, d’une part, de la décroissance très rapide du nombre d’exploitations avec une division de moitié du nombre d’exploitations agricoles de tous statuts et de toutes tailles et, d’autre part, de la diminution moins rapide de la superficie agricole utilisée (SAU).
Celle-ci recouvre 28 millions d’hectares en 2013 pour un territoire métropolitain de 54,9 millions d’hectares. Le phénomène de spécialisation productive peut s’observer entre 2000 et 2010 à travers la diminution de la part des exploitations non spécialisées « polyculture-poly-élevage » tant en nombre d’exploitations (15,0 % contre 12,2 %) que de potentiel de production agricole (13,4 % contre 12,3 %). Ce phénomène semble ralentir entre 2010 et 2013.
Depuis les confins de l’est, mon commentateur préféré, à juste raison, me fait remarquer que ces derniers jours je ne suis pas gai, mes chroniques sont graves. Alors, ce matin je me suis dit mon vieux tu vas tremper ta plume dans la langue du neuf.3 et tu vas vanner grave.
Le temps et l’humeur du temps se donne des airs de 1789, le « peuple » cher à Mélenchon, grand admirateur de Robespierre, les gueux, bizarrement vêtus d’un gilet jaune imposé dans les bagnoles par l’administration, rêvent d’abolition des privilèges, montent sur Paris pour faire tomber le monarque républicain.
Nous connaissons tous cette célèbre citation, attribuée à Marie-Antoinette, qui aurait été prononcée pendant la disette de 1789 : « s'ils n'ont pas de pain, qu'ils mangent de la brioche ! »
Elle est totalement apocryphe, une fake news dirait-on aujourd’hui. ICI
Le pain, dans ma Vendée crottée, le pain c’était sacré ; avant de l’entamer on y traçait une croix ; le dimanche le curé distribuait du pain béni pendant la messe ; jamais au grand jamais on ne jetait du pain rassis : on le trempait dans la soupe ou on en faisait du pain perdu.
Affirmer que le pain perdu était un plat de pauvres est à la fois vrai et faux, en effet les pauvres, souvent, ne disposaient ni d’œufs ni de lait ; pour moi c’était un plat de gens de peu, gagnant leur nourriture à la sueur de leur front, respectueux, se souvenant des temps de disette, les mauvaises récoltes…
Je redeviens grave, au sens propre, alors un peu d’Histoire :
Le pain perdu dit-on remonterait à la Rome antique. On trouve une recette similaire dans le livre d’Apicius datant du Ve siècle avant Jésus Christ. Les romains trempaient des tranches de pain dans du lait (et parfois des œufs) avant de les faire frire: c’est ce qu’on appelait le « Pan Dulcis ».
On retrouve la trace d’une même recette au XVe siècle à la cour d’Henri V où le « lost bread », comme il est appelé alors, est très tendance. Mais ce n’est qu’à partir du XVIIe siècle que le terme French Toast apparaît en Angleterre en 1660 ans un livre intitulé The Accomplisht Cook, selon The Oxford English Dictionary.
Après la Grande Famine (1845-1851), les colons irlandais se rendant aux Etats-Unis et au Canada emportèrent le terme dans leurs bagages. En effet, la phrase « French toast « apparaît pour la première fois dans l’Encyclopedia of American Food and Drink en 1871, même si des recettes semblables étaient aussi appelées « Egg toast », « Spanish toast » et même « German toast ».
Mais l’explication la plus convaincante est que les French toasts aurait été appelé de la sorte car la référence française rendait le mets plus raffiné et permettait d’ajouter un ou deux dollars à son prix. C’est ce qu’explique Stephen Block, rédacteur en chef du Kitchen Project, site spécialisé dans l’étude des origines des recettes. « Traditionnellement aux États-Unis, nous avons une admiration pour la cuisine française que nous considérons élaborée et gastronomique. Et c’est probablement pourquoi ce plat a été baptisé de la sorte. C’est simplement du marketing. Le nom sonne bien et l’adjectif French lui donne une connotation qualitative. Aucune chance en effet que « Lost Bread » ait pu marcher. Et comme le plat a eu du succès et que la recette était facile, l’appellation s’est propagée. »
Ce qui tendrait simplement à confirmer que, dans l’esprit des Anglais à l’époque et des Américains ensuite, cela devait forcement être français si c’était bon. En tout cas la popularité du pain perdu est maintenant bien plus grande aux États-Unis qu’en France (allez en trouver dans un café en France !). Les French toasts ont même droit à leur journée nationale, le 28 novembre.
L’origine de la recette est souvent associée à la religion. Le pain perdu aurait été principalement consommé le premier lundi qui suit l’Épiphanie, surnommé d’ailleurs le « lundi perdu», car étant alors un jour chômé.
La tradition veut que l’on trempe des tranches de pain rassis dans un mélange de l’ait et d’œuf afin de l’imbiber complètement, puis, une fois égouttées, qu’on les cuise dans le beurre à la poêle. Saupoudrées de sucre, elles sont ensuite prêtes à être dégustées.
Chaque région de France s’est approprié la recette.
Dans le Périgord c’est « pain crotté », « pain ferré » dans le nord où la cassonade remplace le sucre blanc.
L’Anjou connaît une variante, le pain perdu au triple sec (Combier ou Cointreau).
La Basse-Bretagne connaissait le boued laezh (« nourriture de lait »), c’est-à-dire du lait chauffé avec du pain.
En Charente, le pain perdu est parfois appelé soupe-rousse probablement à cause de sa couleur une fois cuit.
En Normandie le pain perdu est flambé avec du pommeau de Normandie et servi avec de la confiture de pommes.
Au Québec il est surnommé « pain doré » traditionnellement accompagné de sirop d’érable.
En Turquie, il est consommé notamment au petit déjeuner appelé « Kızartma Ekmek » mais sa recette ne contient pas de lait, seulement des œufs contrairement à la recette française. Une autre différence est que le pain perdu est cuit dans de l’huile et non du beurre. Les turcs l’apprécient accompagné de différentes confitures.
En néerlandais, il peut s’appeler « gewonnen brood » : « pain gagné » (puisqu’il est récupéré).
En Espagne, la torrija est une sorte de pain perdu, généralement associée à la période du carême ; il y a des formes régionales. La variante d’Argentine et d’Uruguay s’appelle torreja.
En Suisse, on appelle aussi ce mets « croûte dorée ». En Allemagne, on parle de « Armer Ritter », ce qui veut dire « chevalier pauvre » et qui désigne un repas pouvant être préparé avec peu de moyens financiers grâce aux ingrédients bon marché. Au Portugal, le pain perdu est un plat traditionnel de Noël qui s’appelle les « rabanadas ». Au Mexique, on parle de « Pan Francés », ce qui veut dire bien sûr « Pain Français ».
Trois Pépins 2015 - Jacques Perritaz - Cidrerie du Vulcain à Fribourg (Suisse)
Cidre sec
Le surprenant mariage de 3 fruits à pépins, avec le nez floral du coing, l'acidité vivante de la pomme et la douceur en bouche de la poire. Un beau voyage au milieu des vergers de la Région de Fribourg.
Ce samedi et ce dimanche, dans un Paris vide hormis quelques bubons, gris sale, poisseux, enfermé, j’ai broyé du noir, comme le dit la critique du Monde de l’outrenoir, celui d’Evasion le troisième roman de Benjamin Whitmer.
« L’auteur fait évoluer ses personnages dans l’Amérique des laissés-pour-compte, des déshérités incapables, par manque de moyens, de participer activement à la consommation de masse, éloignés – « déconnectés », dit Whitmer lui-même – des centres de pouvoir économique et culturel, une Amérique invisible pour les TV d’information continue, les magazines people. C’est de cette partie-là des États-Unis que vient Whitmer, de l’Ohio (il est né à quarante miles de chez Donald Ray Pollock avec qui il partage ainsi une double proximité géographique et littéraire), il est des leurs. Comme eux, il considère le rêve américain comme une lointaine réminiscence de la manière dont les États-Unis se sont raconté leur propre histoire. Comme eux, il voit le système démocratique ruiné jusque dans ses fondements. »
Pierre Lemaître dans sa préface
Suivez mon regard, chers lecteurs, nos gilets jaunes face à cette Amérique profonde, violente, glauque, sans aucun filet social, apparaissent bien pâlichons.
Mais la question n’est pas là.
En 1968, le Colorado, c’est toujours le Far West, c’est-à-dire une terre chaotique où, pour tout changement en deux siècles, les voitures ont remplacé les chevaux, et la marijuana, la culture du maïs. Les habitants occupent des bicoques insalubres. Ils bavent du jus de chique. Ils se saoulent au whiskey. Ils injurient les « négros » et les « hippies ». Malingres sont leurs enfants. ICI
L’Express :
Vous vous souvenez de Fargo, film jouissif des frères Coen dans lequel un duo de psychopathes fait couler pas mal de sang sur la neige du Dakota ? Eh bien, on a peut-être trouvé l'équivalent en polar. Evasion, de Benjamin Whitmer, réunit à peu près les mêmes ingrédients : une bande de cinglés échappés d'une prison du Colorado, un flic plutôt futé, quelques paumés du cru, un journaliste qui cite Melville chaque fois qu'il sniffe de la coke et, pour corser le tout, un terrible blizzard qui rend fou tout ce petit monde. « Bon Dieu de bordel de Christ boiteux ! » comme dirait l'un des policiers...
On est donc dans un classique polar de cavale.
« Pour tenir le lecteur en haleine avec une intrigue aussi mince, il faut un sacré talent », observe le Prix Goncourt Pierre Lemaitre, dans sa préface enthousiaste.
Et Benjamin Whitmer n'en manque pas, en effet. Séquencé en brefs chapitres traversés de flash-back qui arrivent sans que l'on s'en rende compte, Evasion déploie une mécanique subtile. Les dialogues sont percutants et trash, parfaitement rendus par le traducteur Jacques Mailhos. Et l'auteur glisse ici ou là des aphorismes sans en avoir l'air.
Échantillon : « Peut-être que la spiritualité n'est rien d'autre qu'un truc dont on est témoin et que notre esprit ne peut pas traiter à l'aide du langage. »
Le Point
« Tout est laid ou pas loin, comme les histoires d'amour de Dayton ou Molly, comme le visage de Sparrow, le biker borgne à « l'orbite grêlée et sacrifiée comme si elle avait été creusée avec une barre à mine » ou ce profil qui « ressemble à un truc qu'un rat aurait fait en rongeant un carton ». Le style de l'auteur de Pike (2010) est bon, très bon. À condition d'avoir un penchant pour les bêtes de foire et l'évocation de la misère. »
Evasion par Benjamin Whitmer. Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Jacques Mailhos. Gallmeister, 412 p., 23,80 €.
Deux extraits soft :
Marjorie ne voit pas d’autre homme. C’est ce que l’agence de détectives a dit à Stanley. Elle a déposé les enfants chez sa mère, puis elle a roulé jusqu’à Cheyenne pour se retrouver seule assise dans la chambre d’un motel de bord de route. Juste assise en tailleur sur le lit avec trois bouteilles de vin et la télé allumée. D’après le détective qui la suivait, on l’entendait pleurer depuis le trottoir.
C’est ce que Marjorie fait quand la vie devient si étouffante qu’elle ne peut imaginer passer un autre jour sans aller se pendre dans un placard. C’est ce qu’elle a expliqué à Stanley. Elle roule jusqu’à ce qu’elle ne puisse plus rouler sans risquer de mettre la voiture dans le fossé, puis elle prend une chambre dans un motel et elle boit trois bouteilles de vin. La première pour l’amour, la deuxième pour la haine, la troisième pour la solitude. Elle avait fait ça plusieurs fois quand elle était avec Stanley, vers la fin, et à chaque fois elle était revenue avec les yeux rougis, l’air plus misérable que jamais et la colonne vertébrale remplacée par du fer à béton.
Stanley comprends ça. Bon sang, c’est un truc qu’il a fait lui aussi. Tu vis une vie que t’as jamais voulu vivre, c’est ce qu’on fait tous. Parfois la forêt devient trop dense, et t’as besoin d’éclaircir les sous-bois. C’est pour ça que Stanley était parti en stop pour Montréal à sa démobilisation. C’est ça qui l’a amené à Denver, où il rencontré Marjorie.
Pourquoi le ranch de Parker ? dit-elle
Elle connaît Tom Parker. Tout le monde en ville connaît Tom Parker, et sait où il habite. C’est presque une légende. Alors qu’il était encore adolescent Parker s’était joint à la traque de Pancho Villa avec le 13e régiment de Cavalerie, et après cela il fut l’un de ceux qui entendirent les appels à l’honneur lancés par le prédicateur militant Theodore Roosevelt pour la reformation du régiment des Rough Riders pendant la Première Guerre mondiale. Le président Wilson rejeta la requête de Roosevelt au sujet de la formation d’un nouveau régiment d’engagés volontaires, mais Parker s’engagea tout de même dans le 2e régiment de Cavalerie. Puis à Saint-Mihiel il vit de ses propres yeux ce qu’une mitrailleuse pouvait faire à un cheval, quelle que soit la noblesse avec laquelle vous le montiez. Ce fut une leçon qu’il vit se répéter tout au long de sa traversée de la forêt d’Argonne.
Ce fut la dernière fois qu’il monta à cheval pour le compte de quelqu’un d’autre que lui-même. Certains prétendent qu’il devint l’un des ranchers les plus riches du Colorado en utilisant ses talents de cavalier chèrement acquis pour pousser à la ruine autant de membres de l’Association des Éleveurs du Wyoming qu’il le put. Et puis sa Clara décéda et il a aujourd’hui vendu l’essentiel de son bétail. Il ne lui reste plus grand-chose à faire sinon à passer son temps à éconduire les visteurs et raconter des histoires de 1918 à son ouvrier noir.
Dès que l’on évoque devant moi Jean-Louis Trintignant c’est toujours l’image du petit juge d’instruction intègre de Z de Costa-Gavras qui me vient à l’esprit. 1969, juste après 68 – les chars soviétiques à Prague – la Grèce vit alors sous la botte de la dictature des colonels instaurée le 21 avril 1967. Le film est adapté d'un roman de Vassilis Vassilikos fondé sur un fait réel : l'assassinat du député grec Grigoris Lambrakis en 1963 à Thessalonique, assassinat organisé par des éléments de la police et de la gendarmerie et camouflé au départ en accident.
Question : « Vous habitez depuis plus de trente ans près d’Uzés. Provincial, c’est vital ? »
« Dans la famille, personne avant moi n’était monté jusqu’à Paris. C’était loin Paris ! J’y ai vécu vingt-cinq ans. Et puis je suis revenu dans ma campagne, où j’ai grandi et où je me sens beaucoup mieux. Petit-fils et fils de vigneron, je produis, moi aussi, du vin. Je m’y suis mis tard mais je suis content. Je bois toujours du vin. Je suis même un peu « alcoolo » ! Le vin ça m’a aidé à vaincre ma timidité, ça m’a désinhibé dans ma jeunesse. L’ivresse est souvent meilleure que la lucidité. En tout cas je me sentais davantage moi-même quand j’étais ivre… J’ai connu, aussi, les stupéfiants, pendant une dizaine d’années. Lorsque j’ai découvert cela, ce fut comme une religion. Je fumais du haschich et j’ai été jusqu’aux drogues dures, qui m’ont fait du bien, puis beaucoup de mal, à la fin. Mais je ne regrette pas toutes ces expériences.
On revient sur la vie qui a fait de vous l’acteur que vous êtes…
Oh vous savez… Ma vie, au fond, elle n’est pas brillante. Enfin, elle peut être considérée comme brillante, mais moi j’ai le sentiment d’être un raté. J’ai raté beaucoup de choses.
« On est souvent très humilié en tant que comédien, parce qu’on est dirigé par des gens qui ne pensent pas comme vous. »
Qu’est-ce qu’un bon acteur, pour vous ?
Oh je ne sais pas… D’abord c’est un acteur qui est modeste, qui ne pète pas plus haut que son cul. Et puis la sensibilité, la justesse, le fait de ne jamais en rajouter. Je n’aime pas les acteurs trop brillants, qui font leur numéro, j’aime les acteurs comme Denis Podalydès, Jean-Pierre Darroussin, Niels Arestrup. Notre métier d’acteur, c’est avant tout d’être des passeurs.
Mais j’étais marié avec une femme ambitieuse [Nadine Trintignant], qui voulait que je devienne célèbre et qu’on gagne beaucoup d’argent. Chez Vilar, je ne gagnais pas beaucoup de fric, mais je n’avais pas besoin de beaucoup. J’ai toujours lu Jules Renard, qui disait : « Si au lieu d’essayer de gagner beaucoup d’argent, on essayait de vivre avec moins d’argent ? » Ce n’est pas bête.
Est-ce qu’avec « Un homme et une femme » vous vous êtes senti catalogué dans le rôle du jeune premier romantique ?
Oui, et ça ne me convenait pas tellement. J’ai toujours trouvé que les héros ne sont pas très intéressants. Les tordus sont plus excitants à jouer, évidemment. Dès que j’ai pu jouer un type qui n’était pas un jeune premier, j’ai sauté dessus. C’était dans Paris brûle-t-il ?, de René Clément, en 1966, je jouais un salaud, un type qui donne des juifs et les envoie à la mort.
Service militaire que vous avez effectué en Algérie…
A la fin de la guerre d’Algérie, oui, après mes études de droit à Aix-en-Provence. J’ai été envoyé là-bas, je ne voulais pas y aller, je me suis rendu malade pour être exempté, mais les autorités françaises me l’ont fait payer très cher. J’ai été interné, et j’ai fait des mois de service supplémentaires.
J’étais contre cette guerre, totalement. On nous disait qu’on allait « pacifier » l’Algérie, alors qu’on faisait une guerre atroce, qu’on torturait des gens. Je ressentais violemment cette hypocrisie : « pacifier l’Algérie »… Pas étonnant que les jeunes qui ont été envoyés là-bas soient incapables d’en parler aujourd’hui encore.
C’était présent sans être dit, cette histoire de la guerre qu’avait faite votre père ?
Oui… Mon père était un type formidable. Il était de gauche, ce que je trouve très bien. Il a été résistant, arrêté à ce titre. Quand il est arrivé en libérateur à Pont-Saint-Esprit, avec les Américains, en 1944, ma mère était dans la charrette des femmes tondues, pour avoir couché avec des Allemands… C’était une époque terrible.
Vous l’avez vue ?
Eh bien oui, j’étais avec elle… Je n’ai pas été tondu parce que j’étais encore un enfant. Pour mon père, ça a été un traumatisme affreux.
Pourtant on ne vous imagine pas dans les mêmes emplois, a priori…
Ça marche comme ça, pourtant. On est très remplaçables, nous les acteurs. Untel n’est pas libre, on en prend un autre, on opère juste quelques petites retouches. Michel Piccoli et moi, on a tourné pas mal de films que l’autre devait faire, et inversement.
Pour moi, c’est arrivé sur Le Dernier Tango à Paris, que je devais tourner avec Bernardo Bertolucci. Et que j’ai finalement refusé : ma fille [Marie], qui avait 8 ans à l’époque, avait lu des passages du scénario, et elle m’avait dit : « Je ne veux pas que tu fasses ce film, je ne pourrai plus aller à l’école, après ça. » Alors je ne l’ai pas fait. Et ce fut Brando. Peut-être qu’avec moi le film n’aurait pas été un tel succès.
Je dis des poèmes de gens que j’aime bien humainement, alors je peux passer du temps avec eux. Même si Apollinaire n’était pas très intéressant sur le plan humain, je crois. Prévert c’est évident que c’était quelqu’un de bien. J’aime aussi beaucoup Robert Desnos, qui a une histoire incroyable et était un type formidable. Il a été déporté dans un camp d’extermination. Il paraît qu’à la fin, en 1944, il lisait les lignes de la main à ses camarades qui allaient passer à la chambre à gaz, et il leur disait : « Vous allez avoir une vie merveilleuse… » Alors qu’il était lui-même mourant. Et puis il était amoureux de la compagne du peintre Foujita, Youki. Il paraît qu’il a vécu des mois avec le couple, il couchait à leurs pieds, il était comme un chien… Youki a trouvé qu’il était tellement merveilleux, cet homme-là, qu’elle a quitté Foujita pour aller vivre avec lui.
On peut voir chez ces poètes que vous aimez une forme de communauté d’esprit. Est-ce que ce qui vous plaît chez eux c’est un certain rapport à l’existence ?
Oui, c’est vraiment ça. Il y a un autre poète que je trouve magnifique du point de vue de l’écriture, c’est Aragon, mais il ne m’est pas sympathique. J’avais trouvé un poème que j’aimais beaucoup, pourtant, Le Lit défait. J’ai téléphoné à Aragon pour en savoir plus sur ce poème qui n’est pas très connu, et il m’a dit : « Ah non, je n’ai jamais écrit ça… » Comme il avait changé de femme depuis l’écriture de ce poème – il vivait alors avec Elsa Triolet –, et comme ce n’était pas d’elle qu’il parlait alors, il ne voulait pas en reconnaître la paternité.
Il écrivait magnifiquement, mais il était quand même un peu stalinien con, il faut le dire. Moi j’ai le cœur à gauche, je pense à gauche, j’y tiens, mais souvent je trouve les gens de gauche stupides. Quand on voit cet aveuglement d’Aragon, c’est troublant, quand même, non ? Prévert était plus modeste, mais il a dit moins de conneries.
Scène de liesse sur la pelouse du stade France finale de la Coupe de la Ligue gagnée par le FC Gueugnon 2 à 0 contre le PSG
Dans mon dialogue avec mes lecteurs, un vigneron bourguignon, m’écrivait à propos d’un article "NOS CAMPAGNES SE MEURENT" : À TONNERRE, LES "GILETS JAUNES" FONT ACTE DE PRÉSENCE ET DE DÉSESPOIR ICI
« Moins de taxe, moins d'impôts, mais plus de service public. C'est bien parce que personne n'a voulu trancher ce dilemme qu'on en est là. Et puis, tu as beau financer du social, ça ne redonne pas vie à une ville, à un canton. En rentrant de Bretagne, j'ai évité l'autoroute et traversé de la France dans la grande diagonale du désert. Ce n'est pas nouveau : déjà sous de Gaulle, on en parlait. Elle aboutit dans l'Yonne. Un département de misère : le plus bas niveau général de France. Un élu m'en parlait une fois : culturellement le désert. Économiquement, le désert. Politiquement le désert. C'est le résultat aussi d'une approche un peu trop préservée : Auxerre en son temps a refusé le train. Il fait venir des ouvriers, des gauchistes. »
« La mort des campagnes : elle n'est pas nouvelle non plus. A quoi est-elle due ? Autant à l'attentisme des autochtones qu'à l'incurie des élus, qui ne savent plus quoi faire comme disait un artiste engagé. Mais les politiques n'ont pas à savoir quoi faire. Nous sommes tous des politiques. Un exemple : les beaux-parents de mon frère habitaient Gueugnon. Petite ville industrielle, en train de mourir. Est proposée l'installation d'une usine. Manif, pétitions : elle n'est pas construite. Revendication : les maisons aujourd'hui ne valent plus rien. Il y a une inculture économique consternante chez les Français : tout ne se résout pas par la tête et la volonté. »
De ma Vendée crottée j’ai connu Gueugnon bien avant la Bourgogne des vignobles renommés. Comment : par le football, le FC Gueugnon avec ses couleurs jaune et bleu.
Ce club, fondé en 1940 c’est le tissu industriel local qui est à la base de cette terre de football. Pensionnaire pendant 37 ans de D2 (un éphémère passage en L1 en 1995-1996) et vainqueur de la Coupe de la Ligue en 2000 face au PSG (2-0). Le dernier moment de gloire avant une descente aux enfers inexorable.
Pelouse impeccable, 14000 places assises dont une tribune refaite à neuf en 2008. « Qu'on explique aux contribuables que la tribune à 11 M€ ne va servir à rien! » tempête Vairelles, l'ex-manageur-joueur-actionnaire principal.
« Je pense qu'on ne s'en remettra jamais. Déjà, quand les forges ont fermé les robinets, ça a fait mal. »
C'était il y a cinq, six ans, Arcelor-Mittal, propriétaire des usines, entamait alors un processus de désengagement dans le club. Puis son repreneur Aperam a poursuivi sur cette voie.
Durant les années 1950, l’usine des Forges se modernisa et atteint le summum de sa renommée, devenant no 1 mondial de l’acier inoxydable et embauchant 3 750 salariés vers 1960. Ce qui permit à la ville de Gueugnon, intimement liée au dynamisme des Forges, de connaître, elle aussi, son âge d’or.
C’est à partir de 1950 et ce jusqu’à la fin des années 1960 que furent construits un groupe d’immeubles dans le quartier des Gachères, la cité HLM des Riaux, route de Toulon-sur-Arroux, et celle des Bruyères, route de Digoin, soit des centaines de logements qui vinrent s’ajouter à l’offre immobilière de la ville, ceci afin de répondre aux demandes qui affluaient. En effet, la population ne cessa de croître jusqu'à atteindre son maximum en 1975, avec près de 11 000 habitants.
Gueugnon a vécu, à cette époque, une grande période de constructions collectives et individuelles. Les finances de la commune étaient presque entièrement consacrées à ces travaux et aux aménagements nécessaires : eau, gaz, électricité, égouts et voies d’accès aux nouveaux quartiers.
En 1977, le gouvernement Giscard-Barre décida une prise de participation majoritaire de l’État sur l’essentiel de la sidérurgie française, afin de redresser cette industrie de base.
Cependant, face aux succès des résultats de l’usine de Gueugnon, contrairement à la plupart des autres usines sidérurgiques qui connaissaient un début de déclin, les de Wendel furent autorisés à conserver quelques entreprises regroupées au sein d’une holding appelé CGIP, dont les Forges de Gueugnon faisaient partie.
Cette situation porta alors un rude coup aux forges de Gueugnon. L’entreprise se trouvait désormais impliquée dans une politique sidérurgique nationale sans en recevoir les crédits d’aménagement. Rapidement, les Wendel tentèrent de se désengager de la branche sidérurgique. Une grande partie du parc immobilier des Forges, soit près de 1 200 logements, fut vendue. Une énorme part du patrimoine des Forges fut alors abandonnée.
En 1976, une page historique des Forges de Gueugnon se tourna. Le laminage à chaud qui avait marqué pendant plus d’un siècle l’histoire des Forges se termina avec la fermeture des deux dernières lignes employant ce type de production.
En 1980, la filiale « Equipinox », située près du quartier des Gachères et produisant des enjoliveurs et des plats en inox haut de gamme fut fermée. Le personnel, en majorité féminin, fut intégré aux Forges.
Le 1er janvier 1983, les Forges de Gueugnon furent intégrées à « Ugine Aciers », filiale de Sacilor, et prirent le nom d’ « Ugine Gueugnon SA », société au sein de laquelle la CGIP des Wendel ne détenait plus qu’une minorité d’actions.
Le 1er janvier 1991, Ugine aciers de Châtillon et de Gueugnon devint Ugine SA qui comprend, outre l’ensemble de la branche aciers inox et produits plats spéciaux du groupe, celle des produits longs inox : Ugine-Savoie et Imphy SA devinrent alors des filiales d’Ugine SA. Le nouvel ensemble, avec ses autres filiales françaises et étrangères, représentait 12 000 personnes employées et son chiffre d’affaires était d’environ 15 milliards de francs.
Le 28 janvier 2006, Mittal Steel Company fit une offre publique d'achat hostile sur Arcelor pour 18,6 milliards d'euros alors qu’Arcelor n’avait que 17,6 milliards d'euros de fonds propres. Fin février 2006, après une hausse d'Arcelor, la capitalisation boursière des deux groupes était presque identique.
Le nouveau groupe Arcelor-Mittal devenait ainsi le numéro un mondial de la sidérurgie, avec 320 000 employés dans plus de 60 pays. Son chiffre d’affaires passa à 70 milliards de dollars. Le groupe est dirigé par le milliardaire indien Lakshmi Mittal, cinquième homme le plus riche du monde selon le magazine Forbes en mars 2007.
Au 31 décembre 2006, les forges de Gueugnon comptaient 1 173 salariés
En septembre 2011, l'effectif demeure toujours en baisse à 940 salariés. La capacité de production est de 340 000 tonnes d'acier par an. La production se concentre sur les bobines d'acier (80 % de la production).
La société Aperam Stainless France SAS est implantée place des Forges, à Gueugnon. C’est l’un des plus gros employeurs du département de Saône-et-Loire, avec 750 salariés.
Aperam produit de l'acier laminé qui est utilisé notamment dans l'aérospatial, l'automobile, le secteur médical, le bâtiment…
L’usine Aperam mise en demeure pour des rejets polluants illégaux
Que reproche-t-on à la tôlerie industrielle Aperam ? ICI
Les Gilets Jaunes sont les victimes indirectes de la désindustrialisation de la France.
La nouvelle taxe sur les carburants menace de faire exploser le pays. De partout s’élève un même cri : « Trop, c’est trop ! ». Les Français se sentent écrasés par les impôts et les taxes, et 63 % d’entre eux déclarent « avoir du mal à finir les fins de mois » (baromètre Kantar-Sofres).C’est, en effet, en France que la pression fiscale est, aujourd’hui, en Europe, la plus importante, les prélèvements obligatoires atteignant environ 48% du PIB, alors que la moyenne des pays de l’UE est à environ 39 % .
Cette pression fiscale anormale est d’autant plus mal ressentie que le PIB /tête des Français est très loin d’être un des plus élevés d’Europe. Nous en sommes à 38.476 US$/tête actuellement, alors que l’Allemagne en est à 44.469 dollars, le Danemark à 56.307 dollars, l’Irlande à 69.330 dollars, et la Suisse à 80.189 dollars. La France, dans l’UE, se trouve seulement en 11e position, selon cet indicateur de richesse, après avoir été dans les 3 premiers de 1960 à 1974.
Les gilets jaunes qui ont déclenché cette Jacquerie ne comprennent pas les raisons pour lesquelles ils ont des problèmes de fin de mois, et ils se retournent donc contre le jeune président pour lui demander des comptes. Partout fleurissent des pancartes « Macron démission ». Notre Président a commis deux erreurs majeures : d’une part, il n’a pas pris la précaution d’expliquer aux Français, en prenant en charge les destinées du pays, l’état réel dans lequel se trouve l’économie du pays, et, d’autre part, pour lancer son train de réformes, il a pris le problème à l’envers.
La France paye chèrement, aujourd’hui, les erreurs des gouvernements qui, depuis la fin de la période des Trente Glorieuses, ont laissé décliner notre secteur industriel : celui-ci ne représente plus, aujourd’hui, qu’à peine plus de 10 % du PIB, alors qu’il devrait se situer à, au moins, 18 %, la norme européenne étant à 20 %. Les effectifs de notre secteur industriel sont passés de 6,8 millions de personnes en 1980 à 2,7 actuellement, et l’on doit considérer qu’il nous manque environ 1,8 million de personnes dans ce secteur. Si ces effectifs existaient, le secteur des services se trouverait renforcé de 3,6 millions d’emplois supplémentaires, les économistes considérant qu’un emploi dans le secteur secondaire induit, au moins, deux emplois dans le secteur tertiaire. Le PIB de notre secteur industriel se trouverait majoré de 180 milliards €, et celui des services de 232 milliards € (car ces derniers ne seraient pas au même taux horaire), soit au total 412 milliards €. C’est le montant qui manque actuellement au PIB de notre pays, du fait des erreurs passées. Le PIB/tête des Français se situerait ainsi au niveau de celui des Allemands. Tout ceci, malheureusement, n’est pas été dit aux Français, d’où la Jacquerie qui ébranle le pays. Emmanuel Macron n’a pas voulu expliquer la situation très difficile dans laquelle se trouve l’économie du pays, sans doute pour ne pas dégrader encore l’image de la France dans le monde.
Je ne suis, ni Bob Parker le King de la note sur 100, ni le Jacques Dupont l’arpenteur des terroirs de Bordeaux, mais rien qu’un pauvre licheur de vins nu roturiers, un qui ne fait que critiquer cette pauvre place de Bordeaux pour le plus grand désespoir du président Farge.
Et pourtant ma cave regorge, j’exagère, de GCC, des classés 1855 surtout.
Ils dorment du sommeil du juste.
Et puis un soir me rendant à un dîner en territoire naturiste m’est venu à l’idée d’y apporter une boutanche bien poussiéreuse. J’adore le risque.
Mon choix s’est porté sur un Pichon-Baron94 « un vin magnifique, d’une grande retenue, tendu comme un câble de téléphérique, rigoureux comme Calvin rejetant la messe. Si c’était un tableau, ce serait un paysage de Nicolas de Staël : jamais rien de trop. »
Du grand Jacques Dupont, bravo, bravissimo !
J’étais dans mes petits souliers, je me disais je cours au bide face à ces palais habitués aux turpitudes des vins nu, pour faire dans le style du Jacques je risquais une Saint-Barthélemy naturiste, une excommunication en bonne et due forme...
La bouteille fut ouverte, servie sans carafage.
« C’est un honneur et un plaisir pour moi de vous commenter ce Pichon-Longueville 1988, pour deux raisons sur lesquelles je reviendrai.
C’est au 17ème Siècle que Jacques Pichon, Baron de Longueville, a décidé d’établir cette belle propriété. C’est sur les conseils avisés de son beau-père, le Marquis de Rauzan, surnommé « le sorcier des vignes » parce qu’il avait un vrai talent et les plus belles propriétés de la rive gauche, que Jacques Pichon a suivi son exemple. Rapidement ses vignes ont été aussi célèbres que celles de Latour. Il vendait ses tonneaux de vin 300 livres or, ce qui à l’époque était un record. La renommée du Château Pichon-Longueville s’est poursuivie jusqu’à nos jours, parce qu’il a eu la chance de tomber entre les mains d’un institutionnel, mais d’un institutionnel avisé, le groupe AXA, avec Claude Bébéar qui est un grand admirateur des vins de Bordeaux et qui a su s’entourer d’un très bon vigneron, Daniel Llose. »
Commentaire de Madame Florence Cathiard le 31/10/2002 à l’Académie des Vins de Bordeaux.
Je suis un coquin, j’entretiens le suspens.
« Déjà propriétaire d’un vaste vignoble à Margaux, qui donnera naissance à Rauzan Gassies et Rauzan Ségla, Pierre Desmezures de Rauzan, négociant et fermier de Latour, achète en 1689 des vignes au sud de Pauillac à proximité de Latour. Ces vignes entrent dans la dot de sa fille Thérèse lorsqu’elle épouse peu après Jacques Pichon de Longueville. Le domaine reste tel quel dans la famille Pichon pendant plusieurs générations et la réputation de ses vins est alors établie. En 1850, par application des nouvelles règles successorales, la propriété est divisée en 2 parties, 2/5 revenant au Baron Raoul Pichon de Longueville pour donner Pichon Baron et le reste aux 3 filles, devenant Pichon Comtesse. Le Baron Raoul fait construire alors le romantique château que nous connaissons aujourd’hui.
C’est aussi à cette époque que le vin se voit officiellement classé 2ème Grand Cru du Médoc. En 1933, les héritiers Pichon sont contraints de vendre la propriété qui est acquise par Jean Bouteiller. Celui-ci maintient la réputation du vin durant des années mais le domaine, en difficulté, décline dans les années 1960 et 70 et est finalement vendu en 1987 à la compagnie d’assurances Axa qui développe alors ses investissements dans le vin. Axa s’appuie sur Jean-Michel Cazes, Directeur des Vignobles, assisté de Daniel Llose sur le plan technique. Des importants investissements sont réalisés avec reconstruction complète du cuvier et des chais. Cet impressionnant ensemble ultramoderne en partie souterrain est situé face au château qui, lui aussi, est magnifiquement rénové. Il vient d’être complété par la construction d’un nouveau chai destiné à faciliter et améliorer la production. »
Retour à l’historien Dupontdu Point qui nous dit que la gestion technique du château est assurée par Jean-René Matignon « doux et modeste expert qui a considérablement réduit les rendements ces dernières années, renforçant le côté « pur Pauillac » de Pichon, c’est-à-dire un tiers d’austérité, un tiers de densité, un tiers d’élégance. »
Tout l’art de la formule ciselée au poinçon ce bas-bourguignon.
Cependant mon 1994 n’est pas goûté par lui dans sa somme bordelaise alors je me vois contraint de m’adresser à un LPVien qui le 05 Septembre 2014 écrivait à propos de ce millésime :
Bouchon parfait, non imbibé, souple.
Robe rubis, non tuilé, légèrement trouble.
Nez sur le miel cristallisé, le tabac, le cèdre. Superbe!
En bouche, les tanins sont merveilleusement fondus, c'est élégant, précis, pur...
Le vin a de la patine, le toucher de bouche est d'un soyeux incroyable!
Et surtout quelle longueur! On croit que le vin va connaitre un creux en milieu de bouche mais l'acidité légère redynamise l'ensemble pour envoyer la bouche dans un autre monde.
Un vin d'une grande jeunesse.
4 ans après c’est raccord.
Je fais un tabac, je croule sous les applaudissements, on m'adule, elle m'embrasse, le CIVB m’absout de mes fautes sans que fasse acte de contrition, me batte la coulpe, je vais enfin pouvoir revenir à Bordeaux la tête haute, me pavaner dans les châteaux, recevoir la bénédiction de l'archevêque de Bazas&Bordeaux qui adore tant les cloches sonnant l'Angélus.
Dernier renseignement : je consulte la cave des Millésimes le Baron Pichon-Longueville 1988 est coté à 174 euros.
J’attends quelle ferraille, qu’elle taille en pièces les empoisonneurs, pour défendre la santé de nos enfants.
En effet, que lis-je, loin du glyphosate, ce Round Up cher aux cœurs de certains agriculteurs et viticulteurs :
Complainte d’un pauvre arbre de Noël élevé en rang comme un vulgaire poireau, biberonné à l’engrais, fauché en pleine jeunesse pour éblouir les enfants, et qui finira tout sec sur le trottoir…
Comme 80 % des six millions de sapins de Noël vendus chaque année en France, je suis un Nordmann. Contrairement à l’épicéa (et ses 20 % de parts de marché, donc), je n’ai pas cette bonne odeur de résine, mais moi, je ne perds pas mes aiguilles ! Ma graine a été récoltée sur les cônes des hautes branches d’un sapin du genre Abies nordmanniana, là-bas en Géorgie. Mais je suis né en France, dans une pépinière du côté de Dijon. D’abord, j’ai passé deux ans de proximité intense avec mes petits frères de semis, puis deux ans encore en godet. Arrosé, traité, engraissé, re-traité, une vraie vie de patachon. A 4 ans, alors que j’avoisinais les 10 centimètres, j’ai été vendu, racines nues, à un agriculteur — et non pas à un forestier, ma production étant assimilée à celle des fleurs coupées — qui m’a repiqué en rang serré à raison de huit mille de mes semblables à l’hectare.
Comme un sapin sur quatre élevé en France, je pousse dans le Morvan. Un joli coin vallonné d’un pays de bocage, à quelque 700 mètres d’altitude, près du lac des Settons (Nièvre). Dans notre pré, on élevait auparavant du charolais. Mais le sapin, ça rapporte plus, presque autant que la vigne, dans les 4 000 euros à l’hectare. Tant pis si ça bouleverse le paysage. Notre champ a été préalablement labouré et traité au glyphosate pour que les herbes folles ne gênent ni ma croissance, ni l’épanouissement régulier de mes branches basses.
« Le sapin bio, on n’y est pas encore », Sylvain Mathieu, président du parc naturel régional du Morvan.
C'est l'Agence Régionale de Santé qui a découvert ces traces de pesticides en 2010 dans cette commune de 250 habitants près de Saulieu. Le produit incriminé est du "dichlobénil", un puissant herbicide, possible cancérogène, interdit en France depuis 2012. Depuis cette pollution, constatée il y a 6 ans, l'ARS a mis en place un traitement de l'eau aux charbons actifs, un traitement toujours en cours, pour que les habitants puissent continuer à consommer cette eau. Selon Maryse Bollengier, maire de Champeau-en-Morvan, grâce à une collaboration avec la maison du parc, basée à Saint-Brisson à quelques kilomètres de là, dans la Nièvre, les producteurs de sapins de Noël ont tous été sensibilisés à ce problème.
Selon la version officielle de l'ARS, le "dichlobénil" étant interdit depuis plusieurs années, cela veut dire que les doses retrouvées à Champeau-en-Morvan, proviennent de restes de ce produit utilisé avant l'interdiction. Une pollution rémanente, dont on essaie de se débarrasser depuis six ans. L'histoire du Morvan et des sapins de Noël est une histoire récente. Puisque les premiers sapins de Noël y ont été plantés en 1939. Nordman, épicéa commun, leur exploitation a ensuite explosé après-guerre. Aujourd'hui 1/5ème des 5,4 millions de sapins vendus en France ont poussé dans cette région sur un territoire d'environ 1.500 hectares.
Tradition oblige, les sapins de Noël ont toujours bien la cote. Certains d'entre vous passent même beaucoup de temps à chercher celui qui décorera la maison durant quelques semaines. Mais ...
Votre Taulier ne rechigne jamais, même pendant les mois d’été, à explorer les plis et les replis de la libido du buveur. Mais, comme il est aussi un fieffé ramier, il ne crache pas sur le recyclage de chroniques anciennes. Pour sa défense, celle que je...
Puisque certains n'ont pas compris mes conneries de la saison 1 ICI link j'en remet une louchée. C’est donc l’histoire d’un mec qui passait sa vie avec les bandits manchots dans les casinos. Il jouait à tout. Il pariait sur tout. Il grattait. Il se faisait...
Fenêtre sur cour, L’amour Est un crime parfait, Des mots noirs De désespoir Jetés sur un petit carnet. Mère au foyer sans foyer À nue Toute nue. Sur sa peau lisse tout glisse. Ses grains de beauté Fixés sur mes clichés volés. Sente blanche de ses hanches...
1- J'adore les mecs, le cul vissé sur le siège de leur scooter, qui m'invectivent parce que sur mon vélo je ne démarre pas assez vite aux feux tricolores... Bienheureux les beaufs ! 2- J'adore les nanas, les fesses posées sur le cuir des sièges de leur...
Sur la Toile faut s’attendre à tout lorsqu’on est comme moi un VB, vieux blogueur, un VC, vieux con, un VD, vieux débile qui crache sa bile comme dirait l’immense Mimi, mais un qui a aussi le bras très long, un influenceur de Première League, un gars...
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