Overblog Tous les blogs Top blogs Économie, Finance & Droit Tous les blogs Économie, Finance & Droit
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
MENU
25 août 2015 2 25 /08 /août /2015 08:00
L’art pour lard : et pourquoi voudriez-vous que je mange de votre cochon ?

Vendredi et samedi j’ai voyagé sur les biroutes bretonnes qui présentent l’énorme avantage d’être gratuites. J’y ai doublé ou croisé beaucoup de gros camions, genre bétonneuse, emplis d’aliments pour le bétail : cochons, volailles et même les vaches. Mon œil avisé a pu aussi dénombrer de hautes usines où se concocte la ration de ces animaux cloîtrés.

 

C’est le modèle breton, hors-sol, fruit de l’étroitesse des structures de cette exploitation familiale chantée par les bonnes âmes, avec son marché au cadran, ses coopératives, ses groupements de producteurs et une flopée de transformateurs qui alimentent la GD. Les bretons sont industrieux, ceux qui croient détricoter leur modèle, tout comme ceux qui font accroire qu’on peut le remailler, se trompent lourdement et surtout, trompent aussi bien les producteurs que les consommateurs.

 

J’ai écrit ma thèse sur le cochon, au moment où le modèle breton a ramassé la mise contre tout le reste de la France, avec des PSC et du soja importés, alors que la fameuse PAC protégeait outrageusement les céréaliers français : pratique l’ONIC de 1936, quintessence du socialisme, pour les agro-managers beaucerons et champenois.

 

Bref, alors que le modèle atteint ses limites, dans la course à la productivité nos voisins allemands profitant du moins-disant social nous sont passés devant, on me dit qu’il faut que je mange du cochon breton pour sauver les éleveurs.

 

Pourquoi le ferais-je ?

 

Leur cochon, je ne dis pas qu’il n’est pas bon, il n’est rien, fade et sans goût, que du produit d’appel pour le moins cher du moins cher de la GD lorsqu’il est vendu frais, et ce n’est qu’une faible part ; et du minerai pour la grande majorité des transformateurs de charcuterie-salaisons. Je comprends parfaitement la logique économique de la Cooperl et de Bigard, sur un marché concurrentiel, le prix minimal ou pire le juste prix n’est qu’un argument électoral.

 

Que faire alors ?

 

Pas simple lorsque, comme Le Foll, on a les pieds dans le lisier. De toute ma vie je n’ai jamais vu un virage pris dans une période de crise aigüe. On colmate les brèches, on éteint le feu. Le problème c’est qu’on ne le prend pas non plus lorsque tout va mieux. Si j’en avais le temps et l’envie je vous conterais la belle et instructive histoire de la caisse de péréquation du marché du porc. Beau comme une mécanique qui ne fonctionne que dans un sens !

 

N’en déplaise à mes amis des circuits courts, des amoureux, dont je suis, des petits producteurs qui élèvent leurs cochons avec amour, la voie de sortie ne se situe pas là, je veux dire exclusivement par là pour une raison fort simple : la demande doit être au rendez-vous, et elle ne l’est pas, du moins massivement aujourd’hui.

 

Tant que le modèle dominant de consommation alimentaire restera ce qu’il est le modèle agricole des élevages intensifs restera ce qu’il est. Le virage, si virage il y a, ne se prendra que sous l’impulsion des consommateurs et ce ne sont pas les braiements de Périco ou du bouffeur d’andouillettes chez sa belle-doche qui changeront la donne.

 

Que nous le voulions ou non, que nous le regrettions ou non, nous sommes le SYSTÈME.

 

Je mange du cochon, et il est né et élevé dans le fin fond de la France, je l’achète chez mon charcutier, donc je me sens très à l’aise face aux suppliques diverses et variées.

 

Oui je mange aussi du lard, le plus souvent italien, de Colonatta, mais pas que, mais je n’en tire aucune gloire comme le font certains qui se prennent pour les Blondin du coin, adeptes de la sentence sans appel, du bien-vivre au village qu’ils ont quitté comme tout le monde, qui taillent des costards aux bobos de tous poils alors qu’ils ne sont que des vieilles couennes arrogantes et suffisantes.

 

Pour le plaisir je vous offre ce petit texte extrait du livre d’Yvonne Verdier « Façons de faire, façons de faire » chez Gallimard

 

« Les provisions de lard, le « channage », constituent le fondement de l’alimentation quotidienne et de la cuisine : lard de la potée, « c’était la potée tous les jours » ; chans de lard des quatre heures, froids, avec un filet de vinaigre sur le pain, «c’est fortifiant» ; «chaiveusri» des hommes, dans la cendre des grands brasiers, l’hiver, au bois, quand ils nettoient la coupe, et à l’automne, au bout des champs, quand ils brûlent les épines : «C’était du beau lard qu’on prenait dans son saloir, on l’enveloppait dans du papier et puis on le piquait avec un morceau de bois et on le fourrait dans la braise, et puis on attendait. Ça griottait et alors on se mettait ça sur son bout de pain ; j’aimais ça, le lard était doré, il était beau ». Saindoux et lardons composent le fond de cuisine principal. Toute recette commence ainsi : « Faire fondre du saindoux ou des lardons afin de jaunir vos pommes de terre, votre lapin, votre poulet… » ; « Du lard, du lard, en matière de cuisine, on ne connaissait que le lard. »

 

Bon maintenant les lardons c’est ça dans la GD, très attirant, ça donne envie…

L’art pour lard : et pourquoi voudriez-vous que je mange de votre cochon ?
Partager cet article
Repost0
25 août 2015 2 25 /08 /août /2015 06:00
Humour d’été : les saillies de De Gaulle « Alors Massu, toujours aussi con ? Oui toujours gaulliste mon général ! »

« De Gaulle à la Plage est né dans les pages de Vive la Politique, ce grand homme en short découvrant les tongs et les congés payés nous a fait tellement rire qu'il ne pouvait pas nous quitter aussi vite. Très vite Jean-Yves Ferri s'est senti investi d'une impérative mission, il en allait de l'intérêt supérieur du pays, il fallait raconter l'été 56, celui où le Général, lassé de l'ingratitude de ces veaux de français, décida de se consacrer à l'édification de châteaux de sable, au bonheur des pique-nique et aux joies du volley-ball. »

 

« Juin 1956. Le capitaine Lebornec, aide de camp du général de Gaulle, chargé de recueillir les mémoires du grand homme durant les vacances que ce dernier s’est octroyées en famille sur les plages bretonnes, fait l’inventaire du contenu du cabas qu’il transporte. L’attirail semble complet : thermos, protection solaire, de quoi écrire, des tongs … Des quoi ? « Des tongs mon Général ! »…

 

D’emblée, le ton est donné et la magie opère. Des premiers bruits sur le sable au retour au pouvoir, les gags s’enchaînent, sur demi-planches, sans discontinuer. Truffé de références – appel du 18 juin, prix Nobel de Churchill, Wehrmacht, descendant direct du chien-loup d’Hitler, réellement offert à l’épouse du Général et rebaptisé pour l’occasion...- De Gaulle à la plage ne se veut pas historique, politique ou satirique. Il n'est jamais grinçant, juste caricatural. » 

Humour d’été : les saillies de De Gaulle « Alors Massu, toujours aussi con ? Oui toujours gaulliste mon général ! »
Humour d’été : les saillies de De Gaulle « Alors Massu, toujours aussi con ? Oui toujours gaulliste mon général ! »
Humour d’été : les saillies de De Gaulle « Alors Massu, toujours aussi con ? Oui toujours gaulliste mon général ! »

De Gaulle était très drôle et comme tout militaire il ne se privait pas d’utiliser un langage de corps de garde… et avait l’art de la formule qui frappe :

 

« Des marins : « C’est utile la Flotte ! Quand ça va mal, les marins descendent à terre et rétablissent l’ordre. Quand ça va bien, les marins descendent à terre… et engrossent les filles. »

 

Le Général s’entretient avec Sirius-Beuve-Méry :

- Moi, qui ne suis pas convenu d’appeler un rigolard… savez-vous ce que je fais quand j’ai envie de rire ?

- …

- Eh bien ! Je lis… Le Monde !

« Des chercheurs qui cherchent, on en trouve ; des chercheurs qui trouvent, on en cherche. »

 

« Avant, les français me regardaient comme si j'étais la France ; maintenant, ils savent que je suis incontinent. » Propos rapporté suite à son opération de la prostate (Le Figaro 5/12/2013).

 

« Je ne vais pas mal, mais rassurez-vous un jour je ne manquerai pas de mourir. » Charles de Gaulle, Conférence de presse à L'Élysée

 

« Comment voulez-vous gouverner un pays où il existe 258 variétés de fromage ? »

 

- Mon général, vous nous avez amenés au bord du Rubicon, mais c’était pour y pêcher à la ligne, s’écrie un fondateur du RPF qui, déjà en 1947, rêvait de marcher sur l’Élysée.

- Voyons, Vallon, répond le Général, agacé, ignorez-vous que le franchissement d’une rivière est une affaire qui relève du génie et non de la politique ?

 

« Tout Français désire bénéficier d’un ou de plusieurs privilèges. C’est sa façon d’affirmer sa passion pour l’égalité. »

 

« Du poujadisme : « De mon temps, les épiciers votaient pour les notaires. Mais voilà qu’aujourd’hui… les notaires se mettent à voter pour les épiciers. »

 

« Après l’attentat qui cribla sa voiture et faillit lui coûter la vie, le Général ne dit mot pendant le reste du parcours.

 

En mettant pied à terre, il jette un coup d’œil sur la carrosserie criblée d’éclats :

 

- Au fond ! Ceux qui veulent me tuer… sont aussi cons que ceux qui me protègent 

 

 

« Jackie Kennedy raconta sa vie au Général. Après avoir égrené quelques souvenirs d’enfance, elle aborde allègrement le chapitre de sa famille :

 

- Vous, savez, général, que ma famille est d’origine française ? …

- Eh bien ! La mienne aussi.

 

- Le « Mot Historique » Préféré du Général

 

Bonaparte et sa suite passent devant un antique et noble monument :

 

- C’est triste, dit quelqu’un.

 

Bonaparte réfléchit :

 

- Oui, c’est triste… comme la grandeur. 

Humour d’été : les saillies de De Gaulle « Alors Massu, toujours aussi con ? Oui toujours gaulliste mon général ! »

« De Gaulle avait des goûts simples mais, comme tout bon militaire, un solide coup de fourchette. On raconte que sur le paquebot qui le menait à Tahiti en 1956 voyant Olivier Guichard ne pas prendre du potage, le Général s’exclama « Comment peut-on reconstruire un pays avec des gens qui refusent le potage ! » Selon son beau-frère Vendroux on ne lui connaît qu’une faiblesse : les œufs à la neige. Pour les fêtes à Colombey un pâtissier de Troyes livre un vacherin aux marrons que la famille du Général a baptisé un Pompidou. Le chef pâtissier de l’Elysée assure que le Général n’aime guère les douceurs mais que tante Yvonne se laisse facilement séduire par la poire Bourdaloue.

Humour d’été : les saillies de De Gaulle « Alors Massu, toujours aussi con ? Oui toujours gaulliste mon général ! »

« Le Président Coty invite De Gaulle à reprendre la barre du navire « France ». Bientôt installé à l'Élysée, le couple De Gaulle se met en quête d'un nouveau « chef » aux cuisines. Sachant d'expérience que l'on mange bien sur les bâtiments de la Royale, le nouveau Président charge son aide de camp, l'amiral Le Flohic, de lui dénicher la perle rare. Ce fut Marcel Le Servot. La République est en déshérence. La cave de l'Élysée aussi, que le nouveau « chef » se met en devoir de regarnir. Oh, pas avec des « Petrus » et autres « Yquem ». Madame de Gaulle, la parcimonieuse « Tante Yvonne », ne l'aurait pas admis. Des Bordeaux à des prix abordables, il en est, n'est-ce pas ? Entre autres, un « Château Poujeaux », un rouge de Moulis de bonne extraction. »

Partager cet article
Repost0
24 août 2015 1 24 /08 /août /2015 08:00
Le blanc de la mariée : en Vendée les noces durent tant qu’il y a du vin à boire http://www.berthomeau.com/article-le-blanc-de-la-mariee-en-vendee-les-noces-durent-tant-qu-il-y-a-du-vin-a-boire-113796675.html
Le blanc de la mariée : en Vendée les noces durent tant qu’il y a du vin à boire http://www.berthomeau.com/article-le-blanc-de-la-mariee-en-vendee-les-noces-durent-tant-qu-il-y-a-du-vin-a-boire-113796675.html

Le blanc de la mariée : en Vendée les noces durent tant qu’il y a du vin à boire http://www.berthomeau.com/article-le-blanc-de-la-mariee-en-vendee-les-noces-durent-tant-qu-il-y-a-du-vin-a-boire-113796675.html

Je n'oublie pas le marié, Laurent, mais dans la desserte du Bourg Pailler trônait une soupière à la mariée, une soupière XIXe en faïence, décor : roses et myosotis, « À la Mariée » inscrit en doré. La coutume voulait que, dans ce récipient, la soupe à l’oignon post hyménée fut portée au petit matin aux nouveaux mariés par les familiers. Elle était consommée au lit et le « à la mariée » de la soupière symbolisait, sans doute, sa découverte d’un « nouveau plaisir ». De la chose, on n’en parlait que par allusion... 

 

Revenons aux mariés !

 

Belle rencontre, au temps héroïque où les blogueurs aux ratiches bien longues pensaient bouffer le monde en 3 coups de cuillère à pot, dans un bar du côté des Halles où nous avait conviés Miss Vicky Wine.

 

Eva et Laurent, elle angevine avec un nom qui chutait comme le mien en eau, lui, nantais sur les bords affichait Martin avec un goût très prononcé pour dire ce qu’il avait envie de dire, naturistes compris. Des pays, ou presque, en dépit de mon handicap de vendéen. Du simple et du solide ces deux-là, le feeling, ce je ne sais quoi dont on fait le bois des amis, pour la vie.

 

Rassurez-vous je ne vais pas vous conter notre amitié que nous réchauffions du côté de Montreuil, derrière la magnifique mairie d pur style stalinien, à coups de canons, même ceux du Guillaume qui sentaient les pieds, pas lui, ses quilles, même que notre Laurent nous fabriquait de la bière. Je ne vous dis pas.

À la mariée : Eva !

Et puis un jour j’ai dit à Eva, petite poucette type, et si tu venais bloguer chez moi. Elle a dit OUI. Hier aussi, mais à Laurent devant monsieur le maire.

 

Ce fut titré « Le vin du mois d’Eva »

 

 

15 chroniques de septembre 2011 jusqu’à la fin 2012. Si vous souhaitez les lire ou relire, vous dactylographiez dans RECHERCHER en haut à droite de mon blog : « Le vin du mois d’Eva »

 

Eva, avec regret, a dû arrêter, faute de ce temps que la vie parisienne consomme sans vergogne. C’est pour cela qu’un jour elle est repartie faire son nid dans son Anjou natal.

 

Le 6 septembre 2011 j’écrivais :

 

« Pas simple pour le vieux chroniqueur que je suis, bloggeur dinosaure comme le dit l’ami Antonin, de vous présenter Éva qui va, sur mon espace de liberté, chaque mois, vous livrer ses coups de cœur pour une belle bouteille.

 

Alors, plutôt que de me livrer à des figures imposées je vais faire simple car, avec Éva, les choses de la vie sont toujours simples : « pas de souci... » comme elle dit.

 

Tout d’abord Éva est une grande belle jeune fille du Val de Loire passionnée de vin que j’ai rencontrée lors d’une des toutes premières soirées d’Anne-Victoire : la célèbre Miss Vicky Wine, alors qu’elle venait de créer son blog Œnos

 

Et puis, Facebook aidant, la voilà qui met son enthousiasme rieur au service de la cause d’Olivier B. En plus de la beauté du geste il y avait chez Éva le goût de faire. De faire partager ses découvertes, d’ouvrir des fenêtres sur de nouveaux horizons du vin, de nouveaux vignerons, de dépoussiérer la façon d’aborder et de parler du vin, de convaincre la nouvelle génération, ses amis, ses relations, qu’autour d’une belle bouteille la vie à une autre saveur.

 

Réactive, précise, passionnée, dans ma petite tête de chroniqueur germait vite l’idée de vous faire profiter, chers lecteurs, de son beau carnet d’adresses. N’est-ce pas là le but premier d’un taulier qui proclame à l’envi vouloir travailler à l’extension du domaine du vin ! Bienvenue à Éva sur Vin&Cie et, comme un clin d’œil de l’histoire, sa première chronique nous emmène dans le Loir-et-Cher dont je fus, au temps du préfet Bélorgey – qui passait beaucoup de temps dans les caves – en 1980 le «Monsieur Vin»

 

Et puis samedi, à Morannes, dans le Maine et Loire, chez nous on se marrie chez la fille, Eva et Laurent se sont dits OUI pour la vie. J’y étais bien sûr et j’ai fait le petit photographe avec mon nouveau petit LEICA. Les photos sont sur Face de Bouc.

 

 

Mes amis, l’amitié est un bien très rare, cultivons-là avec soin, Molière le dit mieux que moi :

 

« L’amitié demande un peu plus de mystère

Et c’est assurément en profaner le nom

Que de vouloir le mettre à toute occasion. »

À la mariée : Eva !
Partager cet article
Repost0
24 août 2015 1 24 /08 /août /2015 06:00
C’était au temps où le caviste Nicolas classait Ausone en cru exceptionnel… le 1869 à 500 francs

Le caviste Nicolas, en ce temps-là, référence pour les marchands de vin, mécène avec ses superbes catalogues, publiait une série de petits opus baptisés : Monseigneur le Vin.

 

C’était au temps où le caviste Nicolas classait Ausone en cru exceptionnel… le 1869 à 500 francs
C’était au temps où le caviste Nicolas classait Ausone en cru exceptionnel… le 1869 à 500 francs

Chronique du 11 novembre 2009 « Le temps heureux des mécènes du vin tel Étienne Nicolas et des grands affichistes comme Paul Colin » 

 

Aujourd’hui tête de Turc de la génération des vins nus, les Nicolas du groupe Castel ont perdu leur âme en se glissant dans les habits de la morne GD. Adieu les découvertes, les innovations : depuis Petites Récoltes plus rien.

 

Nostalgie de mon premier caviste Nicolas de la rue de Tolbiac qui me fit découvrir le Saint-Georges d’Orques.

C’était au temps où le caviste Nicolas classait Ausone en cru exceptionnel… le 1869 à 500 francs

Ausone donc !

 

Dans la Rubrique : Prestigieuses Bouteilles, Ausone 1869 est vendu 500 francs comme le Latour 1858, au sommet.

 

Pour le plaisir je vous offre la lecture de la monographie du Seigneur AUSONE

C’était au temps où le caviste Nicolas classait Ausone en cru exceptionnel… le 1869 à 500 francs
C’était au temps où le caviste Nicolas classait Ausone en cru exceptionnel… le 1869 à 500 francs
Partager cet article
Repost0
23 août 2015 7 23 /08 /août /2015 08:00
CHAP.15 opération Chartrons, pour Paul Canarelli le logeur de Sarkozy en bermuda jaune les ennuis, même au paradis corse, peuvent aussi voler en escadrille.
CHAP.15 opération Chartrons, pour Paul Canarelli le logeur de Sarkozy en bermuda jaune les ennuis, même au paradis corse, peuvent aussi voler en escadrille.

Chaque année, quand septembre pointe son nez, je pense à Gabrielle Russier.

 

Quel crime avait commis Gabrielle pour être jetée, pour 8 semaines, à la fin du printemps 69, dans une cellule sordide de la prison des Baumettes ?

 

Aimer un grand jeune homme, qui aurait pu être moi, c’est tout, alors qu’en ces temps gris, Papon fut, lui, le préfet de police de Paris, le Ministre du Budget de Pompidou, avec du sang sur ses belles mains d’administrateur impitoyable.

 

Crime suprême, leurs corps s’étaient mêlés, enflammés, Christian avait empli cette «vieille» femme de sa jeune sève. Ils avaient jouis. Condamnée, le 12 juillet – mon jour anniversaire – à 12 mois de prison avec sursis et 500 francs d’amende, le Parquet jugeait la condamnation trop faible et faisait appel a minima, et Gabrielle ouvrait le 1er septembre le robinet du gaz. Exit la femme de mauvaise vie, celle qui avait détourné l’innocence vers les infâmes plaisirs de la chair. Bouclé dans une maison de repos par les psychiatres de service, Christian, lui, grâce à la protection de ses parents, allait enfin voir s’ouvrir « une sacré belle vie ».

 

La suicidée par le gaz, avait trente-deux ans, Christian Strossi son élève en seconde au lycée Saint-Exupéry de Marseille, juste la moitié. Dans l’effervescence du mois de mai 68, ils se sont aimés et, les imprudents, devenus amants.

 

Gabrielle est divorcée, mère de deux enfants, promise à un bel avenir à l’université d’Aix, où la mère de Christian est titulaire d’une chaire, elle a craqué pour ce beau jeune homme bien plus mûr que les autres.

 

En ces temps obscurs, que tout le monde a oublié, pour être majeur il fallait passer le cap des 21 ans, les parents de Christian, de «gauche», libéraux, ont porté plainte pour détournement de mineur.

 

Qu’était-ce pays qui pouvait me faire conscrit à 18 ans, m’envoyer à la guerre – moi j’avais échappé au djebel, mon frère non – me laisser entrer à l’Université à l’âge de Christian et m’interdire d’aimer, de faire l’amour avec qui bon me semblait ?

 

Lorsque le 22 septembre, notre normalien de Président, questionné par Jean-Michel Royer, sur ce qu’il était maintenant de bon ton d’appeler « l’affaire Russier », allait convoquer Paul Eluard pour jeter un étrange voile sur Gabrielle, délivrer, une brève et ambiguë, oraison funèbre : « Comprenne qui voudra… » lanca-t-il.

 

En exergue de son poème, Eluard avait écrit : «En ce temps-là pour ne pas châtier les coupables, on maltraitait les filles. On allait jusqu’à les tondre

 

Pompidou était prévenu, du poème d’Eluard filtre une émotion poignante :

 

Comprenne qui voudra

Moi mon remords ce fut

La malheureuse qui resta

Sur le pavé

La victime raisonnable

A la robe déchirée

Au regard d’enfant perdue

Découronnée défigurée

Celle qui ressemble aux morts

Qui sont des morts pour être aimés

Une fille faite pour un bouquet

Et couverte

Du noir crachat des ténèbres

Une fille galante

Comme une aurore de premier mai

La plus aimable bête

Souillée et qui n’a pas compris

Qu’elle est souillée

Une bête prise au piège

Des amateurs de beauté

Et ma mère la femme

Voudrait bien dorloter

Cette image idéale

De son malheur sur terre.

 

Mourir d’aimer chanta Serge Reggiani

 

-Qui a tendu la main à Gabrielle


Lorsque les loups, se sont jetés sur elle ?


Pour la punir d’avoir aimé l’amour


En quel pays, vivons-nous aujourd’hui


Pour qu’une rose soit mêlée aux orties


Sans un regard, et sans un geste ami ?

 


 

 

« Quand Gabrielle est arrivée parmi nous, écrit celle qui partageait sa cellule, une jeune droguée, elle s’est trouvé plongée sans transition dans un monde impur régi par une discipline de fer, incapable pourtant de combattre la méchanceté, la jalousie et la vulgarité qui dominent le monde pénitentiaire. La première et la pire des humiliations imposées à Gabrielle, ce fut de se mettre entièrement nue devant les autres, pour qu’on fouille minutieusement ses vêtements et son linge. Jamais de toute sa vie Gabrielle n’avait ressenti une telle honte, mais personne n’en tenait compte. »

 

« Elle avait été affectée à la cellule N°13 que j’occupais au rez-de-chaussée du quartier des femmes. Quand la lourde porte s’est refermée sur elle, Gabrielle Russier avait perdu jusqu’à son nom. Elle n’était plus que le matricule 59.264. Quand elle est apparue, parmi les autres, dans la cour, pour la promenade quotidienne de 14 à 16 heures, personne ne connaissait encore les raisons de sa présence aux Baumettes. Comme elle avait les cheveux coupés très courts à la garçonne, les plus méchantes d’entre les détenues répandirent aussitôt le bruit qu’elle devait être lesbienne. Les commentaires les plus odieux fusèrent : Gabrielle, pâle comme une morte, devait les écouter sans rien dire. Elle ressemblait à une gamine apeurée face à la férocité des adultes. Chaque fois qu’on la prenait à partie dans le but de l’humilier encore plus, Gabrielle répondait avec douceur et intelligence. Ce qui rendait furieuses les gardiennes, c’est que jamais elle ne s’exprimait avec grossièreté. Pourtant, elle n’avait pu manquer d’apprendre le langage des prisons. Du matin au soir, elle était bien obligée d’entendre les obscénités les plus révoltantes que lui adressaient nos gardiennes. On raillait avec les mots les plus bas l’amour pur et profond qu’elle avait toujours, envers et contre, tout pour Christian. »

 

Je sais que ça fera sourire, moquer, mais je m’en fous, je pleure comme un gamin en pensant à Gabrielle Russier, son amour absolu m’a marqué au fer rouge, toute ma vie amoureuse en a été bouleversé. En écrivant cela j’ouvre une brèche, qu’importe tout le monde se fiche pas mal d’un amour absolu. C’est si hors du temps, si ridicule, si loin d’un monde où la profondeur des sentiments s’apparente à une sensiblerie dépassée.

 

Je suis toujours meurtri par l’indifférence, mourir d’aimer ça ferait vraiment rigoler mon petit monde…

 

 

Août s’étire, c’est la rentrée, concept typiquement français, Sarko va remballer son short jaune pétant, jouer sur son physique d’enfer, sa jeunesse rayonnante, pour faire la nique au vieux Juppé qui vient de passer le 70. Ils volent très haut nos dirigeants, nous prennent vraiment pour les cons que nous sommes.

 

Et pendant que Sarko roulait sa petite caisse bronzée au bras de sa grande mousmée à qui il rend 6 beaux centimètres, les indépendantistes corses déclaraient qu’ils veulent accéder au pouvoir. «La bataille menée depuis 40 ans a été gagnée», a lancé à la tribune des «Journées internationales» du parti Corsica Libera à Corte le dirigeant de Corsica Libera, Jean-Guy Talamoni.

 

«Nos idées sont devenues majoritaires au sein de la société corse et même de la classe politique insulaire».

 

Jean-Guy Talamoni a considéré que «la désobéissance civile à la loi française, au nom du droit corse, peut constituer une solution transitoire pour freiner la démarche de dépossession».

 

Pour la petite famille en congés à Murtoli c’est beau comme la fermette de Marie-Antoinette :

 

« … Un plaisir de chercheurs d’or en s’adonnant à la cueillette du basilic mentholé ou de la verveine odorante. Giulia était la plus enthousiaste. Les tomates ramas­sées par ses soins ont été l’occasion pour sa maman de cuisiner une sauce dont s’est délectée toute la famille, y compris l’ex-président qui n’en raffole d’habitude pas. La petite fille a adoré apercevoir les marcassins en liberté dans le maquis ou débusquer au matin devant la bergerie les traces lais­sées par les sangliers pendant la nuit (…) Entre deux sorties à deux-roues, le patron des Républicains, qui a l’habitude de lire les œuvres complètes de chaque auteur qu’il décide d’abor­der, s’est plongé dans Cent ans de soli­tude de Gabriel Garcia Marquez. A ses côtés, Carla se délectait dans le même temps de la correspondance de Virginia Woolf ou de Noces d’Albert Camus (…) »

 

 

 

Mais en Corse tout commence et tout fini par des histoires comme celle du domaine de Murtoli « En 2012, comme Le Point l'a déjà raconté, Claude Chossat, un repenti de la Brise de mer, assure aux policiers que le domaine de Murtoli est carrément la propriété du grand banditisme.

 

Devant les policiers, ce témoin, multi-mis en examen, (« une balance » pour certains), affirme « qu'une partie de la construction a été payée par Richard Casanova », un des chefs de la Brise de mer, et auteur supposé du casse du siècle, l'attaque de l'UBS de Genève en 1990, l'équivalent de 19 millions d'euros, jamais retrouvés. « Paul Canarelli lui était redevable, le domaine appartenait à Richard de fait », soutient Chossat, qui affirme aussi que la plus grande boîte de nuit de Corse, la Via Notte, à la sortie de Porto-Vecchio, créée par Paul Canarelli, est, elle aussi, dans le giron de la Brise de mer… Des accusations sans preuve, démenties farouchement par le principal intéressé. Un seul indice : dans la voiture de Casanova, criblé de balles à Porto-Vecchio en 2008, la police tombe sur une carte magnétique d'accès au domaine de Murtoli. « Normal », se défendra Paul Canarelli, sans renier son amitié avec l'ancien « parrain » de Corse, Richard Casanova était… parrain d'un de ses fils.

 

Depuis, les accusations de Chossat semblent avoir fait long feu. Mais une femme, Anne de Carbuccia, a déclaré la guerre à Canarelli. D'origine ajaccienne, comme l'a déjà rapporté le JDD, cette épouse d'un homme d'affaires italien rachète en 2008 une maison du domaine de Murtoli, la plus belle de toutes, celle au bord de la mer, à des propriétaires apeurés. Jusque-là, l'édifice avait été « annexé » au domaine Canarelli… Menacée, privée d'accès, Anne de Carbuccia ne baisse pas les bras. Il lui faudra pourtant plusieurs décisions de justice pour récupérer les lieux, et même une condamnation de l'État pour faute lourde, les gendarmes locaux refusant étrangement d'exécuter une décision de justice. Mais quand elle récupère la maison… elle hérite d'une ruine : un robinet d'eau est "malencontreusement" resté ouvert pendant des mois. Depuis, la propriétaire cherche un entrepreneur pour faire des travaux. En vain…

 

Fin du film?

 

Pas tout à fait. Après le classement sans suite en Corse de sa plainte pour « violation de domicile, tentative d'extorsion de bien, vol et dégradation volontaire », Anne de Carbuccia a saisi la Cour de cassation qui a finalement ordonné une enquête. Selon nos sources, un juge d'instruction de Paris vient de mettre Paul Canarelli en examen…

 

Les ennuis, même au paradis corse, peuvent aussi voler en escadrille. »

 

Duel au soleil « Comment dit-on sac de nœuds en corse ? » Le président du tribunal 

Partager cet article
Repost0
23 août 2015 7 23 /08 /août /2015 06:00
snowce, Michelangelo Antonioni and Monica Vitti snowce.tumblr.com

snowce, Michelangelo Antonioni and Monica Vitti snowce.tumblr.com

« Michelangelo Antonioni est mort en 2007 à l’âge de 94 ans. Très malade depuis quinze ans, Monica Vitti erre aujourd’hui à Rome, « par-delà les nuages ».

 

À 83 ans, l’inoubliable actrice de L’Avventura est atteinte d’Alzheimer.

 

Stéphane Bonvin, en 2011, écrivait dans le journal Le Temps :

 

« La nouvelle est d’autant plus poignante que Monica Vitti, à la ville et sans doute aussi à l’écran, c’est un mélange d’hyper-présence physique et de détachement affectif ; Vitti, c’est un mélange d’instinct et de retenue. Du coup, aujourd’hui, sachant qu’elle se meurt d’Alzheimer, c’est comme si on lisait, dans ses interviews des années 1960, la prophétie de ce qui lui arrive. »

 

Il s’interrogeait :

 

« Nous n’imaginons plus le temps comme une durée mais comme une suite d’instants. Du coup, nous ne pouvons plus envisager ni l’éternité ni la mort à jamais, peut-être que c’est la faute à l’essoufflement et à l’impatience qui sont devenus nos façons d’exister. Peut-être que c’est à cause de l’accélération de tout. Peut-être que le coupable, c’est l’immédiateté, nos pouls qui filent à la vitesse de la lumière. Peut-être que c’est à cause de tout cela que nous préférons, et c’est nouveau, les people qui meurent aux people déjà morts. »

 

Je hais l’appellation people.

 

Le temps n’aura à jamais aucune prise sur Monica Vitti inoubliable actrice qui erre aujourd’hui « par-delà les nuages »

 

« Sa photogénie si particulière qui naît d’une forme étrange de gravité heureuse, de conscience existentielle et de volupté à vivre. On y comprend mieux, aussi, ce mélange de candeur et d’autorité naturelle qu’elle a toujours exprimé, même silencieusement. Cette empreinte magnétique qui fait qu’en tout lieu où elle passe, fut-ce discrètement, l’actrice laisse sa marque profonde. Fut-ce discrètement. Ce parfum incommunicable. Italien et blond. »

 

« De loin, la silhouette de Monica Vitti dans le paysage noir et blanc de l’Italie sixties, sauvage ou urbaine, c’est une ondulation pulpeuse mais fragile, comme une ombre lumineuse qui tâtonne dans un décor de souffrances. De près, son visage exprime tout l’inverse : une détermination vitale et sensuelle, carré, malgré les yeux de biche et le petit fouillis de mèches que concède le casque de blondeur. »

 

« Cette blondeur mérite que l’on s’y attarde.

 

Avant d’être antonionienne, Monica Vitti était romaine, et l’est restée. Elle est née dans la « Città eterna » voilà quatre-vingt-trois ans, et y vit encore.

 

Son blond, si l’on nous permet cette audace, est un blond romain. Ce n’est absolument pas le blond hollywoodien, platine, Marilyn ou peroxydé. Encore moins le blond prussien. Non, regardez bien, c’est un blond latin épais, soyeux, presque moussu, un blond du sud. Le blond italien. Et encore : ni vénitien (mélange de safran et de citron dont les femmes de l’aristocratie Renaissance s’enduisaient le cheveu), ni florentin (dont Botticelli a fixé le chromatisme avec sa Vénus bouclée corail).

 

C’est un blond romain, donc. Un blond teint, en effet. Un faux blond, certes. Mais il faut se figurer l’océan de brunes qu’était le cinéma italien d’alors, cette compétition entre chevelures de Berenice que se livraient Gina Lollobrigida, Sophia Loren, Anna Magnani, Silvana Mangano, Alida Valli… Dans ce contexte, il n’était pas de fausse blonde plus vraie. Monica Vitti, c’était la blondeur du cinéma italien. »

 

La cinéaste Laetitia Masson qui envoie à Monica Vitti, l’actrice fétiche d’Antonioni, une lettre, une déclaration, un film, dit bien mieux que moi ce qu’elle représente dans la construction de mon imaginaire :

Monica Vitti, l’actrice fétiche d’Antonioni, « est belle au-delà de la beauté, une beauté animale irrésistible…

Tomber amoureux

 

« Ils se sont aimés au premier regard. Un coup de foudre. Michelangelo l’a raccompagnée chez elle le soir même. Monica me l’a raconté : subito, tout de suite, elle aussi était fascinée et ne pensait qu’à lui, à ce bel homme distingué et cultivé », raconte le réalisateur Citto Maselli, 84 ans, un proche des deux artistes. »

 

« Ils se sont rencontrés en 1957. Monica Vitti double l’actrice italienne Dorian Gray. Elle lui prête sa voix rauque qu’exige son personnage dans Le Cri, un film d’Antonioni en postsynchronisation. Le réalisateur admire la chevelure claire et la silhouette longiligne de la comédienne, sa beauté singulière.

 

« Vous avez une belle nuque, lui dit-il. Vous pourriez faire du cinéma. »

 

« De dos, seulement ? », répond Monica.

 

Antonioni est séduit par la repartie de la Romaine de 25 ans. La femme qu’il cherchait se matérialise soudain, on la dirait jaillie d’une toile de Piero della Francesca, que le réalisateur ferrarais admirait. »

 

LA MUSE DU CINÉASTE

 

« Bien sûr, Antonioni, cinéaste de notoriété mondiale, a réalisé de nombreux films auparavant, dont certains excellents (Chronique d’un amour). Mais il naît autant avec Monica que la Vitti naît avec lui. La Nuit puis L’Eclipse et Le Désert rouge suivront L’Avventura. " Dire les choses… le moins possible ", telle était l’éternelle devise, tacite et secrète, de Michelangelo Antonioni. Dans ces conditions, il incombait à la muse qu’il s’était choisie d’exprimer puissamment toutes ces choses, par le corps, le regard, la chevelure. Et à ce petit jeu de l’indicible, Monica Vitti était très communicative. »

 

SOURCES :

 

- Vitti et Antonioni, une passion italienne

 

MONICA VITTI, LA PLUS BELLE FEMME DU MONDE, CÉLÉBRÉE À LA CINÉMATHÈQUE FRANÇAISE

Partager cet article
Repost0
22 août 2015 6 22 /08 /août /2015 08:00
Laissons nos enfants demeurer dans l’enfance, être des enfants…
Laissons nos enfants demeurer dans l’enfance, être des enfants…

J’avais envie de revoir l’océan, alors avant que le jour se lève j’ai quitté Paris. L’air était pur, j’étais sûr que j’allais retrouver mes sensations d’enfance. Le soleil rouge s’est soudain plaqué derrière mon dos. Rouler. Rouler jeunesse disait le forain de la kermesse lorsque nous montions dans les autos-tamponneuses. Que la Bretagne est belle sous le soleil ! J’aime les ports de pêche, les laboureurs de la mer, la pêche, la cueillette, les chalutiers colorés, les filets emmêlés, rude métier.

 

Je me suis posé au Guilvinec face à l’entrée du port, au Poisson d’Avril, des petites langoustines fraîchement pêchées, fermes et goûteuses, un vrai régal, comme un parfum d’enfance de celles de maman.

 

Comme toujours, j’ai ouvert un livre et j’ai lu.

 

« Chez mes grands-parents, à la mer, pendant les interminables soirées d’été, mon frère et moi dînions avant les autres. En cuisine ou, encore mieux, sur la terrasse. Assis à une petite table de fer rouge et blanche, on jouissait d’un menu spécial qui nous évitait les plats dégoûtants du dîner des adultes. D’habitude on nous servait une petite soupe (ma préférée était celle à la semoule avec énormément de parmesan), une sole meunière et une pêche coupée en tranches. Parfois, le luxe d’une crème caramel sortie toute fraîche de son moule. »

 

Michele Serra, me propulse dans la salle commune du Bourg-Pailler, tout italien qu’il est, l’enfance n’a pas de frontière.

 

« En réfléchissant, je me rends compte que j’ai vécu ces dîners en aparté non comme une exclusion mais comme une exemption. Manger ma soupe à la semoule, ma sole et ma crème caramel avec mon frère, alors que le vol d’hirondelles effleurait la terrasse, voulait dire que je demeurais dans l’enfance.

 

Que j’étais un enfant (…)

 

J‘étais à la marge de leur monde. Mais pas un exilé. »

 

La marge, là où laisse son imagination vagabonder, ce temps d’attente où loin de l’agitation et des désirs des grandes personnes, des luttes à venir, des vexations, du pouvoir, on se laisse aller dans la pénombre d’une rêveuse indolence, de l’ennui, à l’irresponsabilité.

 

Ce temps, c’est celui de la fabrique de notre vie, de son socle, de ce qui fait ce que l’on sera, de sa colonne vertébrale, de la ligne de force sur laquelle on s’appuiera.

 

C’est ainsi que je me suis fait dans ma Vendée crottée.

 

Et, Michelle Serra de pointer là où sont nos enfants ou petits-enfants :

 

« Quand j’assiste à la négligence unanime des adultes dans les restaurants face aux cris et aux courses effrénées des insupportables petits chéris rendus hystériques par une promiscuité imposée, quand j’assiste au triste exhibitionnisme d’enfants que la vulgarité sentimentale des parents a transformés en petits adultes, donnés en pâture à leur acerbe vanité et au voyeurisme infanticide des grandes personnes, je repense avec nostalgie à l’heureuse marginalité de mon enfance, à cette avant-vie si dense de parfums, de bienheureuses solitudes et de temps vide et silencieux. »

 

Voilà, c’est écrit et qu’on ne vienne pas me dire que c’est le résultat de la permissivité des soixante-huitard, l’enfant-roi n’est pas le produit de ce temps de libération des mœurs il est un sous-produit d’un consumérisme exacerbé, d’une société qui se dit libertaire mais qui ne fait que, au nom de beaux et bons sentiments, propulser ses enfants dans la grande compétition où il faut être le premier, celui qui réussit : à 5 ans si tu ne parles pas 3 langues tu n’as pas réussi ta vie…

 

Michele Serra Les Affalés Flammarion

Partager cet article
Repost0
22 août 2015 6 22 /08 /août /2015 06:00
www.la-peche-a-pied.fr

www.la-peche-a-pied.fr

Combien de citadins, combien de citadines, au camping des flots bleus, à l’hôtel des flots bleus, à la résidence des flots bleus, loin du macadam, des senteurs de gas-oil, des camarades de boulot, s’emmerdent grave et en ont ras-le-bol de jouer au scrabble ou de faire des parties de raquettes où la balle s’égare en des lieux difficiles d’accès ?

 

Je ne sais, mais si vous êtes au bord de la mer ou de l’océan, situation ultra-majoritaire, il est un loisir à votre portée où que vous soyez, en Manche, Mer du Nord, Atlantique et Méditerranée, c’est la pêche du bigorneau qui ne présente aucune difficulté, elle est à la portée de tous, même sous la pluie… Le coquillage vit en colonies importantes dans les secteurs rocheux recouverts de varech et sur les plages de galets et de pierres.

 

Il suffit de se pencher, c’est de la pure cueillette.

 

Faudra tout de même reconnaître un bigorneau, des autres escargots de mer. Il mesure entre 1 et 3 cm pour les plus beaux spécimens. Sa coquille est uniforme de couleur noire dans l'eau et grise au sec avec des reflets bleu vert. Des rayures régulières suivent la forme spiralée de la coquille.

 

Si le coquillage est d'un gris non uniforme, vert, jaune, blanc ou tout autre couleur, ce n'est pas un véritable bigorneau noir.

 

Regardez la vidéo, le monsieur il vous explique tout ça pour ne pas vous gourrer.

 

Pour faire genre science : « Littorina littorea, le bigorneau, est un mollusque marin à qui son apparence vaut le surnom d'escargot de mer. Il fait partie des littorines. Il porte également d'autres noms comme le bourgot, la littorine commune ou le vignot ; en anglais il se nomme Periwinkle. »

 

« Le bigorneau a le corps mou et une coquille en spirale, conique et pointue. Il rampe sur son pied en broutant des bouts d'algues, en particulier d'algues vertes comme des ulves, dont la laitue de mer (Ulva lactuca). Le bigorneau est un gastéropode rugueux au toucher dont la couleur est variable. La taille dépend de sa provenance. »

 

Du côté cuisson, attention il faut faire vite :

 

  • Y’a la méthode eau bouillante : vous les plongez dedans et lorsque l’ébullition reprend, selon la grosseur de la bestiole, 2 à 3 mn pas plus.

  • Y’a la méthode eau froide : vous les plongez dedans et vous comptez 3 à 4 mn selon la taille de vos bigorneaux.

L’eau doit être salée et accompagnée d’un bouquet garni.

 

Il vaut mieux un bigorneau al dente qu’un trop cuit car son extraction déjà compliquée avec une aiguille devient quasiment impossible.

 

Pour bigorner dans le langage popu à l’origine c’est discuter des points de détail ou se disputer futilement. C’est aussi, dans un langage plus familier abîmer, endommager.

 

« Avez-vous su que Petit-Louis a été bigorné ? […] Il a pris une balle en plein dans le carafon, une quinzaine avant l'armistice. »

 

Enfin, pour faire très Figaro vins : que boire avec les bigorneaux ?

 

L’apéro !

 

Partager cet article
Repost0
21 août 2015 5 21 /08 /août /2015 08:00
J’suis pas plus con qu’un autre. « N’essayez pas de changer le monde : changez de monde ! »

Ce n’est pas moi qui le dis, de moi, c’est Henry Miller qui l’écrit, de lui, dans un court texte, écrit en français.

 

En ce qui me concerne, plus ça va plus j’ai le sentiment du contraire face à l’évolution du monde, de mon pays, quand je lis ce que je lis, entends ce que j’entends, vois ce que je vois, je me sens de plus en plus à côté de la plaque, et je me trouve de plus en plus con de prendre autant les choses à cœur. Je pense de plus en plus : casse-toi pauvre vieux con ! Fais de la place à la cohorte des jeunes ou aux proclamés tels !

 

C’est une petite merveille.

 

Son ami, Joseph Delteil, le dit mieux que quiconque « il s’agit d’écrire tout nu comme le premier homme, celui qui inventa voyelles et consonnes, et les épingles pour. Le péril de l’écriture c’est la prolixité, la redondance, les finasseries… »

 

« Le grand écrivain c’est l’ignorant de génie, qui ne sait rien mais comprends tout. »

 

« La langue des hommes comme son pain est devenue une apparence, qui ne nourrit plus » note Trémolières dans Partager le Pain.

 

Et Delteil d’ajouter « Elle a besoin d’un peu de bouse de vache, d’un peu de folie »

 

Et Miller d’écrire « En général, j’aime ceux qui sont un peu, ou largement, fous L’imbécile, non ! L’idiot, oui ! Il y a une grande distinction entre les deux. D’être fou, c’est être poète. Ce sont les imbéciles qui gouvernent le monde. Vaut mieux avoir des simples à la législature que les gens d’aujourd’hui, des rats, des punaises ! »

 

« Nous nous souviendrons des auteurs qui nous ont donnés de la joie plus longtemps que ceux qui nous ont fait penser. »

 

« À la fin du Sept Samouraïs le chef des samouraïs dit à son compagnon – « Regardez ! (Il pointe dans la direction des paysans qui ont commencé à jouer de la flute et à danser) Ce sont eux, les paysans qui sont toujours les victorieux. »

 

« Un bruit que donne les frissons ce sont les sanglots dans le silence de la nuit… »

 

« J’aime bien ce mot sanglot. Je l’aime mieux que le mot sob en anglais. »

 

« Tout récemment à l’âge de quatre-vingt-deux, je commençais à sangloter à la fin d’un vieux film de FelliniLes Nuits de Cabiria. Je dis j’ai sangloté. Mais j’ai fait plus. J’ai pleuré et ne pouvais m’arrêter pendant vingt minutes. Cela m’a fait tellement du bien ! Je voudrais pouvoir voir chaque jour un film qui me ferait sangloter. »

 

Terminons par cette merveilleuse phrase de St François d’Assise « N’essayez pas de changer le monde : changez de monde ! »

Partager cet article
Repost0
21 août 2015 5 21 /08 /août /2015 06:00
Le feuilleton de l’été du Taulier (10) Tu devais être ma Nafissatou Diallo pour rabattre le caquet de mon père ce DSK des chais…

Nous laissâmes la moto devant la Préfecture. Sur le trottoir, Émilia traçait la route à grands pas devant moi. Je peinais à la suivre mais je m’accrochais. Elle savait qu’il allait lui falloir s’expliquer. En dépit de mon air con et de ma vue basse je subodorais le fin mot de cette histoire. Pour ne rien vous cacher ça m’excitait.

 

Dans notre pérégrination nous croisâmes le maire,  Alain Juppé qui, cabas au bras, revenait de faire ses courses au Marché des Grands Hommes. Il s’arrêta pour présenter à Émilia ses civilités, demander des nouvelles de son père et s’inquiéter des ventes en primeurs de la propriété. J’en profitai pour le saluer et lui dire tout le bien que je pensais de sa candidature aux Primaires de l’UMP, pardon de Républicains. Nous devisâmes longuement pour le plus grand plaisir des passants.

 

Comme une faim d’ogre me tenaillait je fis part à Émilia de mon souhait d’expérimenter la nouvelle cantine de luxe de Bordeaux, La Petite Maison, que Bernard Maigret et Joël Reblochon venaient d’ouvrir, au 10 rue Labottière, dans un hôtel particulier, pur Napoléon III, contemporain du classement des vins de Bordeaux de 1855, une référence quasi absolue dans l’Histoire des 77 crus classés du Médoc, de Pessac et du Sauternais.

 

Oui, comme le notait cette vieille truffe de Nicolas de Ravaudy, là-bas au moins le foie gras de canard était issu de fermes où le gavage est contrôlé, c’est le moins qu’on puisse faire dans une grande maison qui, dit-on dans les gazettes gastro et sur le woueb, choit si bien sa brigade. Bref, je rêvais déjà de l’œuf de poule mollet et friand au caviar osciètre et saumon fumé, de la découpe en salle, sur guéridon, de la poularde en vessie, de sa délicate cuisson sur sarments de vigne, les flammes léchant le cœur des viandes d’où le goût profond…

 

Nous nous y rendions après qu’Émilia eut réservé, sans problème, une table.

 

Nous étions toujours aussi peu présentables mais c’est le privilège de la classe dirigeante de pouvoir se trimballer décontractée, avec des fringues de chiffonnier, dans les palaces.

 

L’heure était au champagne et aux mises au point. Je commandai du Horiot, Sève, très précisément mais le sommelier, hautain, me répliqua qu'il ne servait pas de champagne de paysan. Je lui claquai le bec en lui rétorquant que je ne supportais pas les larbins habillés en croque-mort et que le meilleur service qu'il puisse nous rendre c'était de disparaître et d'aller faire la plonge pour justifier ses émoluments.

 

L'homme au taste-vin à la boutonnière repartait la queue entre les jambes.

 

Je commandai un Drappier sans soufre au premier serveur venu qui en fut tout estomaqué.

 

Face à moi Émilia conservait son petit air boudeur, ça lui allait bien ce petit air boudeur. D'ailleurs tout lui allait bien à cette belle fille. Je n'allais pas la brusquer, je savais qu'elle savait et qu’elle ne pouvait plus s’esquiver.

 

Nous commandâmes, l'effet sommelier devait avoir fait son effet, la reptation fut de mise.

 

Je levai ma coupe de champagne : « Émilia à notre belle rencontre !

 

Elle éclata en sanglots.

 

Décontenancé je ne savais que faire. Je posai ma main sur sa main, balbutiai des mots gentils où je l'assurais que quoi qu'il arrive je serais à ses côtés.

 

Elle sécha ses larmes avec le coin de sa serviette.

 

- Eugène je te dois la vérité. C’est moi qui t’ai recruté. Je misais sur ton talent de fouille-merde pour mettre au grand jour une situation qui m’était devenue intolérable. Le tout Bordeaux en parle. C’est un secret de Polichinelle. Je voulais, si je puis m’exprimer ainsi, le prendre la main dans le sac. En flagrant délit de cochonneries. Tu devais être ma Nafissatou Diallo pour rabattre le caquet de mon père ce DSK des chais… Mais le destin, et ton art de prendre tout le monde de court, se sont ingéniés à foutre parterre mon beau plan. Je n’ai aucun regret Eugène, tu viens de me faire vivre la plus belle séquence de ma vie. Foin des galipettes de mon cher père, je m’en tamponne maintenant la coquillette, ce qui compte maintenant pour moi c’est toi…

 

- Qu’entends-tu par là ?

 

- Rassures-toi mon cher Eugène ce que je te propose ce n’est pas le mariage, Dieu te préserve de moi, je suis impossible, mais une belle et fructueuse association…

 

- Pas pour aller cultiver la vigne et faire du vin aux antipodes j’espère. Je n’ai pas la main verte et j'ai une sainte horreur des travaux pratiques et de l’anglais et des mecs qui le parlent surtout s'ils sont Français…

 

- T’en fait pas mon Eugène, pour le pinard j’ai déjà donné. Ils me saoulent. Me gonflent. J’en ai ma claque. Adieu Bordeaux, bonjour Paris !

 

- Tu risques d’être un peu refroidi par le haut standing de mon bureau…

 

- Ne soit pas rabat-joie, l’heure est aux réseaux sociaux, plus besoin de bureau. Nous allons conjuguer nos talents mon grand…

 

- Tu me surestimes…

 

- Ne fait pas ton Tarpon, nous allons ce jour, ici même, chez Maigret&Reblochon, porter sur les fonds baptismaux notre agence de contage d’histoires en tout genre : Les drôles d’oiseaux…

 

- Si c’est toi qui le dis je te suis…

 

- J’appelle illico le Jacques Dupond, avec un grand D au début et un petit à la fin, du Poing pour lui annoncer en primeur la nouvelle…

 

Voilà enfin une histoire qui finit bien… Tous les personnages ici évoqués sont comme toujours sur la Toile des avatars et n’ont qu’un très lointain rapport avec la réalité.

 

Affaire et affaires à suivre… J'adore broder c'est mon côté couturière que je tiens de ma mère... Comme une idée de faire un vrai POLAR de cette histoire de corne-cul... Vous me dites...

Partager cet article
Repost0

  • : Le blog de JACQUES BERTHOMEAU
  • : Espace d'échanges sur le monde de la vigne et du vin
  • Contact

www.berthomeau.com

 

Vin & Co ...  en bonne compagnie et en toute Liberté pour l'extension du domaine du vin ... 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



 

 

 

 

Archives

Articles Récents