« De Gaulle à la Plage est né dans les pages de Vive la Politique, ce grand homme en short découvrant les tongs et les congés payés nous a fait tellement rire qu'il ne pouvait pas nous quitter aussi vite. Très vite Jean-Yves Ferri s'est senti investi d'une impérative mission, il en allait de l'intérêt supérieur du pays, il fallait raconter l'été 56, celui où le Général, lassé de l'ingratitude de ces veaux de français, décida de se consacrer à l'édification de châteaux de sable, au bonheur des pique-nique et aux joies du volley-ball. »
« Juin 1956. Le capitaine Lebornec, aide de camp du général de Gaulle, chargé de recueillir les mémoires du grand homme durant les vacances que ce dernier s’est octroyées en famille sur les plages bretonnes, fait l’inventaire du contenu du cabas qu’il transporte. L’attirail semble complet : thermos, protection solaire, de quoi écrire, des tongs … Des quoi ? « Des tongs mon Général ! »…
D’emblée, le ton est donné et la magie opère. Des premiers bruits sur le sable au retour au pouvoir, les gags s’enchaînent, sur demi-planches, sans discontinuer. Truffé de références – appel du 18 juin, prix Nobel de Churchill, Wehrmacht, descendant direct du chien-loup d’Hitler, réellement offert à l’épouse du Général et rebaptisé pour l’occasion...- De Gaulle à la plage ne se veut pas historique, politique ou satirique. Il n'est jamais grinçant, juste caricatural. »
De Gaulle était très drôle et comme tout militaire il ne se privait pas d’utiliser un langage de corps de garde… et avait l’art de la formule qui frappe :
« Des marins : « C’est utile la Flotte ! Quand ça va mal, les marins descendent à terre et rétablissent l’ordre. Quand ça va bien, les marins descendent à terre… et engrossent les filles. »
Le Général s’entretient avec Sirius-Beuve-Méry :
- Moi, qui ne suis pas convenu d’appeler un rigolard… savez-vous ce que je fais quand j’ai envie de rire ?
- …
- Eh bien ! Je lis… Le Monde !
« Des chercheurs qui cherchent, on en trouve ; des chercheurs qui trouvent, on en cherche. »
« Avant, les français me regardaient comme si j'étais la France ; maintenant, ils savent que je suis incontinent. » Propos rapporté suite à son opération de la prostate (Le Figaro 5/12/2013).
« Je ne vais pas mal, mais rassurez-vous un jour je ne manquerai pas de mourir. » Charles de Gaulle, Conférence de presse à L'Élysée
« Comment voulez-vous gouverner un pays où il existe 258 variétés de fromage ? »
- Mon général, vous nous avez amenés au bord du Rubicon, mais c’était pour y pêcher à la ligne, s’écrie un fondateur du RPF qui, déjà en 1947, rêvait de marcher sur l’Élysée.
- Voyons, Vallon, répond le Général, agacé, ignorez-vous que le franchissement d’une rivière est une affaire qui relève du génie et non de la politique ?
« Tout Français désire bénéficier d’un ou de plusieurs privilèges. C’est sa façon d’affirmer sa passion pour l’égalité. »
« Du poujadisme : « De mon temps, les épiciers votaient pour les notaires. Mais voilà qu’aujourd’hui… les notaires se mettent à voter pour les épiciers. »
« Après l’attentat qui cribla sa voiture et faillit lui coûter la vie, le Général ne dit mot pendant le reste du parcours.
En mettant pied à terre, il jette un coup d’œil sur la carrosserie criblée d’éclats :
- Au fond ! Ceux qui veulent me tuer… sont aussi cons que ceux qui me protègent
« Jackie Kennedy raconta sa vie au Général. Après avoir égrené quelques souvenirs d’enfance, elle aborde allègrement le chapitre de sa famille :
- Vous, savez, général, que ma famille est d’origine française ? …
- Eh bien ! La mienne aussi.
- Le « Mot Historique » Préféré du Général
Bonaparte et sa suite passent devant un antique et noble monument :
- C’est triste, dit quelqu’un.
Bonaparte réfléchit :
- Oui, c’est triste… comme la grandeur.
« De Gaulle avait des goûts simples mais, comme tout bon militaire, un solide coup de fourchette. On raconte que sur le paquebot qui le menait à Tahiti en 1956 voyant Olivier Guichard ne pas prendre du potage, le Général s’exclama « Comment peut-on reconstruire un pays avec des gens qui refusent le potage ! » Selon son beau-frère Vendroux on ne lui connaît qu’une faiblesse : les œufs à la neige. Pour les fêtes à Colombey un pâtissier de Troyes livre un vacherin aux marrons que la famille du Général a baptisé un Pompidou. Le chef pâtissier de l’Elysée assure que le Général n’aime guère les douceurs mais que tante Yvonne se laisse facilement séduire par la poire Bourdaloue.
« Le Président Coty invite De Gaulle à reprendre la barre du navire « France ». Bientôt installé à l'Élysée, le couple De Gaulle se met en quête d'un nouveau « chef » aux cuisines. Sachant d'expérience que l'on mange bien sur les bâtiments de la Royale, le nouveau Président charge son aide de camp, l'amiral Le Flohic, de lui dénicher la perle rare. Ce fut Marcel Le Servot. La République est en déshérence. La cave de l'Élysée aussi, que le nouveau « chef » se met en devoir de regarnir. Oh, pas avec des « Petrus » et autres « Yquem ». Madame de Gaulle, la parcimonieuse « Tante Yvonne », ne l'aurait pas admis. Des Bordeaux à des prix abordables, il en est, n'est-ce pas ? Entre autres, un « Château Poujeaux », un rouge de Moulis de bonne extraction. »