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16 août 2020 7 16 /08 /août /2020 08:00

Livre: Les yeux de la momie / l'intégrale des chroniques de cinéma ...

« Tous les journalistes sont des menteurs et des putes », rappelle manchette en conclusion des chroniques de cinéma hebdomadaires qu’i publia Charlie hebdo de 1979 à 1982 sous le titre « Les yeux de la momie ».

 

Préface de Gébé

 

Manchette nous laisse une masse de critiques où le nom des films importe peu. On peut remplacer les titres. Restent son jugement, son discernement, sa lucidité, sa pénétration, sa morale qui s’appliquent à tout. Une philosophie.

 

Les Yeux de la momie - Jean-Patrick Manchette - SensCritique

Frédéric Bonnaud

 

Manchette aimait le cinéma, mais plus guère celui de son temps. D'où ce mélange de compétence et de désinvolture qui fait tout le prix de son recueil d'articles.

 

On sort de ce livre comme d'une cure. Ainsi, à côté du génial romancier, il existait aussi un grand critique, qui a écrit à la fois sa passion du cinéma (mais pas seulement...) et son dégoût du journalisme ("Tous les journalistes sont des menteurs et des putes", bien dit !) pendant plus de deux ans, d'août 79 à décembre 81, dans les colonnes de diverses publications "bêtes et méchantes" (Charlie hebdo, La Semaine de Charlie, L'Hebdo Hara-Kiri, et même le très fugitif Charlie Matin). En le découvrant en un seul bloc, on est d'abord frappé par l'alliage inédit de deux qualités devenues rares, même prises séparément : une extrême compétence (Manchette sait parfaitement de quoi il parle, il connaît même Irving Lerner, ce qui n'est pas donné à tout le monde) et une parfaite désinvolture (il finit par "avouer" qu'il n'a souvent même pas vu ce dont il parle, sauf les "reprises").

 

C'est que pour lui, le cinéma est fini, juste apte au grand recyclage.

 

D'un côté, il y a le stock, les fameuses "reprises" justement ("Je vais finir par croire que j'ai été traumatisé par une chaussette dans ma petite enfance"), avec le quatuor de génies immortels (Ford, Lang, Hitchcock, Welles), les perles (Péché mortel ou Now voyager) et les déesses (Gene Tierney, "On en meurt ou on en reste idiot, je le sais, je l'ai pas eue" ) 

 

Et de l'autre, le robinet des sorties, le tout-venant, avec en vrac les films de Costa-Gavras ("ce cinéaste a la vue basse"), ceux d'Altman ("ce pauvre débile"), ceux de Bertrand Blier ("que je boycotte depuis Les Valseuses, pour cause d'ignominie dans sa tête") et ceux de Wajda ("le célèbre con centriste, anus du pape en second").

 

On le voit, Manchette a l'insulte facile et drôle, il aime bien "déconner" la suite ICI 

 

Clair de femme - Film (1979) - SensCritique

 

6 septembre 1979

 

« Par exemple, dans le confort douillet et gratuit d’une projection privée, aurais-je aimé Clair de femme ? Évidemment non. Sujet : un monsieur vieillissant quitte la compagne de sa vie à la demande de cette dernière (la compagne, pas la vie) qui, cancéreuse, préfère se flinguer tout de suite. Et, dans la nuit, le monsieur unit son désespoir à celui, encore plus pire, d’une dame dont la fillette est morte et le mari complètement débranché dans sa tête (agnosie). Question : l’amour peut-il triompher de la déchéance et de la mort ? Réponse : des fois on croit ça mai fait non. À l’appui de cette thèse, des images léchées de déchéance, d’élans désespérés et retenus, et puis du dialogue désespéré et retenu aussi, sobre, tout ça. Montand et Schneider font leur numéro, avec capacité et conviction. Costa-Gavras filme avec capacité et conviction. Le résultat est, comme son nom l’indique, un bol de mastic.

 

L'Aveu” : le procès des procès staliniens

 

Permettez-moi une digression qui va me permettre de dégager une vieille colère, vieille de plusieurs années. Au temps où Costa-Gavras et Jorge Semprun, et Montand, ont entrepris de critiquer le stalinisme dans L’Aveu, ils ont choisi de porter à l’écran le témoignage d’un homme d’appareil maltraité par ses collègues, le témoignage d’un stalinien, le témoignage d’un menteur. Quand on sait ce qu’Arthur London avait écrit sur le POUM espagnol (en particulier pages 249, 254 et 255 de son livre Espagne, éditeurs français réunis, vous pouvez vérifier), quand on sait que les mêmes calomnies avaient servi de prétexte aux staliniens pour torturer et assassiner de nombreux militants du POUM, on se dit qu’Arthur le menteur était bien placé pour se plaindre après ce que ses petits copains eurent entrepris de lui tordre les couilles à lui aussi. C’est pourtant son histoire que Costa-Gavras et ses potes choisirent de tourner, plutôt que l’histoire d’un Andrès Nin ou d’un Berneri (ceux-ci, il est vrai, après être passé entre les mains des staliniens, se sont trouvés définitivement incapables d’écrire un best-seller).

 

L’Aveu et Clair de femme n’ont aucun rapport. Est-ce bien sûr ? Le problème de Costa-Gavras n’est-il pas qu’il pose toujours des questions fausses ? En amour comme à la guerre, il apparaît que ce cinéaste à la vue basse. C’est cohérent.

 

Lettre d’Yves Montand parue dans le numéro du 13 septembre 1979

 

En tant qu’abonné de Charlie hebdo, j’ai lu ça (la critique ci-dessus)

 

Tout ceci me paraît cousu de fil blanc pas très propre, comme dirait mon ami Jacques Prévert. En effet, dix longues années après, c’est toujours à Arthur London qu’il faut poser la question, mais sûrement pas au scénariste et au réalisateur qui ont tout fait pour souligner dans le film la part de responsabilité de l’auteur ainsi que celle de tous les responsables staliniens, militants, sympathisants, où, comme moi, compagnons de route dans d’autres « aveux ».

 

Il me semble tout à coup être revenu dix ans en arrière, quand les Kanapa de service avaient ordre d’aboyer et si possible de mordre.

 

Salut

Yves Montand

 

1er PS : En ce qui concerne la liquidation du POUM, vous devriez (quand on veut bien faire ce métier de critique), vous devriez, dis-je, avoir vu le film de Jorge Semprun, Les Deux Mémoires.

 

Les Deux mémoires - Catalogue des restaurations et tirages - La ...

 

2e PS : Je souhaite au cinéma en général et aux metteurs en scène français en particulier d’avoir « la vue aussi basse » que celle de mon ami Costa-Gavras, et d’avoir le talent et le courage de réaliser Z, État de siège, L’Aveu en tenant bien compte du contexte politique dans lequel ces films ont été réalisés.

 

Le PS du 20 septembre 1979 de JP Manchette

 

On a pu lire dans le dernier Charlie hebdo une lettre d’Yves Montand faisant suite à mes remarques désagréables sur le vieux film l’Aveu. Mes remarques étaient claires. La lettre l’est aussi, et n’appelle donc pas de réponse. Surtout que, plutôt qu’avec Montand, j’aimerais m’engueuler avec des salauds méprisables. Quant à la recommandation  que me fait Montand de voir Les Deux Mémoires de Jorge Semprun, elle tombe à plat car je l’ai vu, et elle confirme notre désaccord car ce film aussi me paraît courtaud. Davantage que la comparaison avec Jean Kanapa, la suggestion que je pourrais vouloir faire bien mon travail est une offense. Mais le déstalinisé meurtri étant un gibier trop facile à tirer, nous en resterons là.

 

Romain Gary "Clair de femme" - Bouquinerie du Lion - Belfort

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16 août 2020 7 16 /08 /août /2020 06:00

nestor téléphone - TINTINOMANIA TINTIN ET L'IMPERTURBABLE MONSIEUR SANZOT - TINTINOMANIA

Je vous le concède mon titre est d’un très très bas niveau mais, j’ai une excuse, comme en boucherie, surtout à la boucherie Sanzot il y a des bas-morceaux excellents et bon pour le porte-monnaie.

 

Moi au moins je n’ai pas vendu mon âme en bitcoins comme le français Mark Karpelès dans le livre-enquête du journaliste américain Jake Adelstein à propos de l'affaire MtGox « J’ai vendu mon âme en bitcoins » (éditions Marchialy)

 

J'ai vendu mon âme en bitcoins - Jake Adelstein - Babelio

 

Vous connaissez mon goût pour les petits livres, le titre m’a plu : « J’ai vendu mon âme en bitcoins » 6,90 euros ça ne pas ruiné, et sa lecture m’a captivée.

 

Comme je suis un ramier, plus encore en été, je vous propose de lire la critique de GREGORY RAYMOND  PUBLIÉ LE 12/03/2019

 

Fil Web | Affaire MtGox : Le Bourguignon Mark Karpelès rejette les ...

 

1 vision très personnelle du casse du siècle

 

J’ai beaucoup aimé le livre-enquête du journaliste américain Jake Adelstein à propos de l'affaire MtGox. Mais cette plongée dans l’adolescence turbulente du Bitcoin est troublée par le rôle actif de l'auteur.

 

Je n’attendais pas grand-chose de “J’ai vendu mon âme en bitcoins” (éditions Marchialy), le livre consacré à l'affaire MtGox, dont la faillite a bien failli anéantir la crypto monnaie. MtGox, avec à sa tête le Français Mark Karpelès, était jusqu'en 2014 la principale plateforme web pour acheter des bitcoins. Elle a brutalement fermé ses portes en février de cette année-là avant d'annoncer la perte de 850.000 unités (environ un demi-milliard de dollars à l’époque). Le Français de 33 ans attend le verdict de la justice japonaise le 15 mars prochain. Il encourt jusqu’à 10 ans de prison, notamment pour détournement de fonds et manipulation de données informatiques.

 

Je n’étais pas forcément emballé par la perspective de cette lecture car tout a déjà été écrit et filmé à ce sujet. Je retiens notamment le très bon long read publié par Fortune en avril 2018, le divertissant “Bitcoin Big Bang” diffusé un mois plus tôt sur Canal+ ou encore les excellents documentaires américains “The Rise and Rise of Bitcoin” (2014) et “Banking on Bitcoin” (2016). Mais le livre-enquête de Jake Adelstein parvient quand même à emmener son lecteur.

 

C’est une passionnante rétrospective dans l’adolescence turbulente du Bitcoin, à l’époque où les stars du milieu se nomment Roger Ver ou Ross Ulbricht. Ils sont alors les représentants d’une certaine idée de la liberté (de préférence avec le moins d’État possible) au sein de laquelle Bitcoin est l’instrument d’un monde où les citoyens peuvent jouir sans entrave (comprendre : sans les banques). Le livre n’oublie pas de revenir sur les racines cypherpunk du Bitcoin, un mouvement qui milite pour protéger la vie privée sur Internet en s'appuyant sur la cryptographie.

 

Il n’omet pas non plus de rappeler que c’est l’époque où Bitcoin = drogue, mais l'auteur a le chic de raconter une histoire dont les bad guys sont des hommes de chair et de sang et à aucun moment Bitcoin n’est présenté comme néfaste. On sent qu’il nourrit une relation intellectuelle avec le protocole.

 

La suite ICI 

 

Les tous premiers bitcoins seront émis le 3 janvier 2009, quelques semaines après la publication du livre blanc fondateur de Satoshi Nakamoto, le 31 octobre 2008.

 

Le bitcoin est une monnaie virtuelle qui n’est adossée à aucun gouvernement ni aucune banque. C’est une monnaie totalement dématérialisée et anonyme. Les règles de l’émission des bitcoins sont régies par un code informatique libre. Avec une majuscule, Bitcoin désigne le système de paiement dans cette monnaie. Le bitcoin s’échange librement, il a une valeur qui oscille perpétuellement en fonction de l’offre et de la demande. Il a tout d’une « monnaie » virtuelle mais sans aucun contrôle des changes, ni registre central, elle garantit ainsi un haut niveau d’anonymat.

 

Qui est Satoshi Nakamoto, l’inventeur du Bitcoin ?

 

Le Bitcoin est une crypto-monnaie dont le fondateur n’est pas encore officiellement connu, suscitant de nombreuses hypothèses à son sujet. Retour sur le mystérieux Satoshi Nakamoto.  ICI 

 

Il y a 10 ans, l'acte de naissance du Bitcoin et de la Blockchain

Par Delphine Cuny  |  31/10/2018

 

Le 31 octobre 2008, un certain Satoshi Nakamoto publiait son livre blanc sur le Bitcoin, présenté comme un système de paiement électronique pair-à-pair. Les tous premiers bitcoins seront émis quelques semaines plus tard, le 3 janvier 2009. Un texte fondateur pour la technologie Blockchain aussi et le début d'une aventure tumultueuse. ICI 

Affaire MtGox : Le Bourguignon Mark Karpelès rejette les accusations ICI
 
Mark Karpelès est originaire de Chenôve, près de Dijon. Il est jugé au Japon pour la faillite de la plateforme MtGox d'échange de bitcoin. 10 ans de prison ont été requis contre le Bourguignon qui a plaidé non-coupable.
Par AFP - 27 déc. 2018 
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14 août 2020 5 14 /08 /août /2020 06:00

Le charme désuet et rassurant des maisons de confiance est-il à jamais disparu ?

Chroniquer, pour reprendre, en la tordant un peu, l’image utilisée par l’un des pères de la chronique, Alexandre Vialatte, c’est comme faire pousser une herbe dans les fentes d’un mur.

 

Enfant, lorsque j’allais me promener ou allait rentrer les vaches du pépé Louis pour la traite, sur le chemin de la Garandelière, j’étais fasciné par toutes ces plantes qui poussaient entre les fentes des vieux murets de pierre qui bordaient le fossé. Indestructibles, vivaces, elles résistaient à tout, la sécheresse, le froid, les intempéries. Lorsqu’à l’école d’agriculture nous allions herboriser avec notre prof de sciences naturelles, Mr Girard, flore en mains, j’ai pu les identifier, depuis j’ai tout oublié.

 

LLOYD Flore Ouest de la France 1897 Botanique Bretagne Vendée ...

 

Beaucoup de mes chroniques, 7492 au compteur, n’ont pas survécu à l’usure du temps, mais certaines restent encore vivaces et, en m’envoyant des fleurs, qui d’autre le ferait mieux que moi, elles recelaient à la fois une curiosité de bon aloi et une belle capacité d’anticipation. T toc, il a le melon !

 

J’adore le melon, alors j’assume, y compris mes erreurs.

 

Pour étayer mes dires je prends un exemple :

 

Je lis dans les ÉCHOS

 

La société de défiance: comment le modèle social français s'auto ...     

 

Le modèle social français entretient la défiance

Par Pierre Cahuc  (chroniqueur | professeur d'économie à Sciences po),

Yann Algan  (doyen de l’Ecole d’affaires publiques de Sciences Po)

Publié le 25 sept. 2007 Mis à jour le 6 août 2019

 

La Sécurité sociale fabrique-t-elle de la solidarité... ou la détruit-elle ? Dans une chronique publiée dans « Les Echos » du 18 septembre 2007, intitulée « Pour une protection sociale durable », François Ewald affirme que « certains, comme Yann Algan et Pierre Cahuc, en viennent à soutenir que, loin de produire plus de solidarité et de confiance, la Sécurité sociale est au principe d'une société de défiance. En d'autres mots, la Sécurité sociale désolidarise. Elle engendre une sorte d'individualisme méfiant et jaloux. » Nous remercions François Ewald de faire référence à notre ouvrage, « La Société de défiance - Comment le modèle social français s'autodétruit », à paraître aux Editions de la rue d'Ulm le 8 octobre. Néanmoins, loin de suggérer que la Sécurité sociale désolidarise en soi, nous montrons que c'est son mode de fonctionnement spécifiquement français, fondé sur une logique corporatiste et peu transparente, qui désolidarise et conduit, en fin de compte, à un manque plutôt qu'à un excès de sécurité sociale. Nous soutenons aussi que le modèle social des pays scandinaves, fondé sur des règles transparentes et égalitaires, explique une grande partie de la confiance mutuelle des citoyens de ces pays.

 

En effet, depuis plus de vingt ans, des enquêtes menées dans tous les pays développés montrent que les Français, plus souvent que les habitants des autres pays, se méfient de leurs concitoyens, des pouvoirs publics et du marché. Cette défiance va de pair avec un incivisme plus fréquent. Ce sont dans les pays scandinaves, dont les systèmes de protection sociale sont les plus généreux, que les citoyens sont les moins méfiants et les plus civiques. Or, en France, défiance mutuelle et incivisme persistent depuis plusieurs décennies. Grâce à une étude détaillée de l'évolution des attitudes sociales sur la longue période, nous constatons que le civisme et la confiance mutuelle des Français se sont dégradés après la Seconde Guerre mondiale. Nous montrons que cette dégradation est intimement liée au fonctionnement de leur Etat et de leur modèle social. Après la Seconde Guerre mondiale, le modèle social français s'est construit sur des bases corporatiste et étatiste. Le corporatisme, qui consiste à octroyer des droits sociaux associés au statut et à la profession de chacun, segmente la société, opacifie les relations sociales, favorise la recherche de rentes, entretient la suspicion mutuelle et mine les mécanismes de solidarité. Il conduit à un éclatement des régimes de retraite, de santé, de sécurisation des parcours professionnels, qui empêche la mise en place d'une Sécurité sociale transparente et efficace. L'étatisme, qui consiste à réglementer l'ensemble des domaines de la société civile dans leurs moindres détails, vide le dialogue social de son contenu, entrave la concurrence et favorise la corruption. Le mélange de corporatisme et d'étatisme est au coeur du cercle vicieux de la défiance actuelle et des dysfonctionnements du modèle social.

 

La faiblesse du dialogue social rend nécessaire l'intervention de l'Etat. Mais selon une logique dirigiste et corporatiste, l'intervention de l'Etat français aboutit généralement à accorder des avantages particuliers aux groupes qui en font la demande, souvent au détriment du dialogue social, du respect des règles de la concurrence et de la transparence. Ce type d'intervention entretient la défiance mutuelle et favorise, en retour, l'expansion du corporatisme et de l'étatisme. C'est cette spirale de la défiance qui rend si difficile l'évolution du modèle social français vers un système socio-démocrate que nous envions tant aux Scandinaves et qui assure une protection sociale efficace.

 

Ainsi, loin d'affirmer que la protection sociale mine la solidarité, comme semble l'avoir compris François Ewald, nous montrons au contraire qu'une protection sociale efficace, fondée sur des règles transparentes et équitables, peut entretenir le civisme et la confiance, comme l'illustrent les pays du nord de l'Europe. C'est bien parce que notre modèle social est corporatiste, opaque et inéquitable qu'il entretient l'incivisme et la défiance.

 

YANN ALGAN ET PIERRE CAHUC

 

21 février 2008

La société de défiance

 

C'est le titre d'un petit opus (99 pages format 14x18) qui a été élu par le magazine Lire MEILLEUR ESSAI 2007, il est sous-titré : "Comment le modèle social français s'autodétruit" il est signé par Yann Algan et Pierre Cahuc du Centre Pour La Recherche et ses Applications dirigé par un économiste dont j'apprécie les analyses Daniel Cohen. Même si je ne suis pas très amateur de grandes enquêtes internationales menées par des officines spécialisées, les grandes tendances qu'elles dégagent sont significatives et donnent une grille d'analyse intéressante. Pour avoir vécu en direct, les mains dans le cambouis, le blocage des routes par les camionneurs, le "siège" de Paris par les tracteurs de la "Coordination Rurale", les exactions en tout genre des CAV, des producteurs de pomme de terre bretons, des éleveurs de moutons contre les camions anglais... Je partage largement le diagnostic avancé par les auteurs dans la seconde partie de l'ouvrage. Comme à l'accoutumé je vous livre des extraits de l'introduction pour vous inciter à lire l'ensemble.

 

« Depuis plus de vingt ans, des enquêtes menées dans tous les pays développés montrent que les Français, plus souvent que les habitants des autres pays, se méfient de leurs concitoyens, des pouvoirs publics et du marché (...)

 

Comment expliquer un tel déficit de confiance en France ? Quelles en sont les conséquences ?

 

La suite ICI

 

La Fabrique de la défiance... et comment s'en sortir", de Yann ...

 

Piqûre de Rappel

21 janvier 2015

La société de défiance « Quand les règles passent pour universellement tournées, ceux qui les respectent se sentent floués.»

 

Je ne vais pas vous faire le coup de « je vous l’avais bien dit » mais me contenterais de rappeler que souvent je vous ai demandé de réfléchir avec le recul nécessaire.

 

La profondeur chère à Alessandro Baricco, tout le contraire des barbares qui ont inventé l’homme horizontal qui consacre tout son temps, son intelligence à voyager en surface, au lieu de se damner à plonger en profondeur.

 

Le surf, l’instant, l’absence d’effort, le flux tendu, la superficialité…

 

La suite ICI 

 

SCHEMA Société de la défiance

 

MERCREDI 21 JANVIER 2015

France, La société de défiance par Aredius44 ICI  

 

«  La France, selon un sondage du World Values Survey est le pays où la plus forte proportion de personnes interrogées ne trouvaient « pas injustifiables de réclamer indûment des aides publiques ». Et c’est aussi l’un des trois pays où la méfiance envers les autres et les institutions est la plus élevée.

 

Explication : dans une société où chacun soupçonne son voisin de tirer avantage du système, chercher à en faire autant n’apparaît pas comme fautif. Quand les règles passent pour universellement tournées, ceux qui les respectent se sentent floués. Quand les simples citoyens apprennent qu’un député, voire un ministre, ne paye pas ses impôts, ils sont incités à frauder eux-mêmes. Le niveau élevé de la fraude, fiscale et sociale, dans notre pays, qui contraste avec la vertu des Scandinaves, pourtant bien taxés, eux aussi, s’explique de cette manière. »

 

Georges de Ménil

Dans Commentaire 2008

 

Un aspect rafraîchissant de ce livre est sa démarche résolument comparative. Les attitudes civiques, la centralisation étatique, l’intensité de la réglementation des marchés – tous les sujets abordés sont systématiquement examinés à la lumière d’une comparaison internationale chiffrée.

 

Cette approche comparative a plusieurs mérites. D’abord, elle fait ressortir de façon dramatique le degré de « l’exception française ». Dans presque tous les tableaux et graphiques du livre – et il y en a une cinquantaine –, la France est un cas extrême. C’est l’un des deux ou trois pays du monde développé où la confiance en autrui est la moindre, où les systèmes de protection sociale sont les plus segmentés, où la représentation syndicale est la plus faible…

 

https://laviedesidees.fr/squelettes/images/College_logo.png

Peut-on se fier à la « société de défiance » ? ICI

 

Par Éloi Laurent  le 13 janvier 2009

 

La confiance s’est envolée : tel semble être le constat qui s’impose en ces temps de marasme économique et d’effondrement du système bancaire. Il est donc urgent de mieux définir les contours de cette notion floue et insaisissable, ce qu’Éloi Laurent propose à travers une critique serrée de La Société de défiance de Yann Algan et Pierre Cahuc.

 

La crise globale, financière et économique, déclenchée au printemps 2007 a placé au centre du débat public mondial le thème de la confiance : confiance dans les relations interbancaires, confiance des ménages et des entreprises dans l’avenir, confiance des marchés dans la signature de la puissance publique. De cette profusion verbale émergent deux problématiques générales : l’importance, qui paraît considérable, de la confiance dans les « démocraties de marché » se manifeste par la disparition de celle-ci ; il semble en outre assez difficile de savoir ce que recouvre exactement cette notion, dont l’usage plastique paraît masquer une grande confusion. La confiance se signale par son absence et demeurerait insaisissable quand elle existe. L’importance accordée par une recherche de plus en plus volumineuse à la notion de confiance est d’ailleurs inversement proportionnelle à la précision, en moyenne, des conceptions théoriques et des instruments empiriques mobilisés. SUITE ICI 

Vous avez dit société de défiance? ICI 
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13 août 2020 4 13 /08 /août /2020 06:00

Moderniser les rouges du Languedoc me dit-on, mais jusqu'où ira-t ...

5 janvier 2008

 

Pensées de bord de bar sans fumée... ICI

 

Maintenant le loulou de bord de bar ne dit plus « Sers-moi un 13 bien tassé ! » mais « je voudrais du cabernet ! ». Le Dieu cépage règne en maître chez les licheurs éclairés, le reconnaître, l’identifier, le nommer, c’est la marque d’une nouvelle noblesse du jaja.

 

L'HOMME :

 

«  Je crois parfois que Dieu en créant l'homme à quelque peu surestimé ses capacités. »

 

Oscar Wilde

 

Bonne journée !

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12 août 2020 3 12 /08 /août /2020 06:00

Feuillardier un métier disparu. - Contes et légendes de nos cantons

Le 19 janvier 2008 je pondais une chronique : Le feuillardier

 

big_maison_feuillardier2.jpg

 

Ce matin, zoom arrière, sur un métier oublié, celui de feuillardier. Dans mon souvenir d'enfant, la tige de châtaignier, fendue en deux, c'était la coche de pain comptabilisant, dans le cadre de l'échange blé-farine-pain, le nombre de pains fournis. Nulle contestation possible puisque, la coche, l'entaille, se faisait en réunissant les 2 lattes fendues, celle du boulanger (suspendue dans l'arrière-boutique, portant le nom du bénéficiaire) et celle du paysan qui la présentait à chaque achat...

 

Le feuillard, donc, est une tige de châtaignier provenant d'une pousse, d'un rejet de sept ou huit ans, coupée en hiver en période hors sève puis fendue en deux. L'un de deux côtés conserve l'écorce et l'autre lissé à la plane.

 

L'artisan qui travaille le feuillard, pour en faire des piquets de clôture et de vigne, de lattes pour faire des casiers à homards ou à crabes, d'échalas et surtout des cercles pour tonneau, est le feuillardier.

 

Ce métier dont l'origine remonterait au XVIe siècle - le terme de feuillardier n'apparaissant que vers 1850 - a vu son apogée au début du XXe siècle : en 1907 on dénombrait 2500 feuillardiers surtout situés dans le Limousin, région où le châtaignier est l'arbre le plus répandu et où la proximité des vignobles de Bordeaux et de Cognac, très demandeurs de piquets pour les vignes et de cercles pour les tonneaux, favorise cet artisanat qui exporte aussi en Espagne et en Angleterre.

 

La suite ICI

 

Dans la famille d’Estelle, on est feuillardier depuis quatre générations. Décennie après décennie, ils fabriquent des lattes en châtaignier pour encercler les tonneaux… Il faut dire qu’en Dordogne le climat favorise la pousse de ces arbres. Entre amour, passion et transmission, voici un beau portrait !

 

 

Les Feuillardiers du Périgord-Limousin - Esprit de Pays ... ICI

 

Les Feuillardiers du Périgord-Limousin - Esprit de Pays Dordogne ...

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11 août 2020 2 11 /08 /août /2020 06:00

 

De mon temps, comme aimait à le dire mon pépé Louis qui déplorait la mise au rebut de ses bœufs blancs tachés de roux au profit des foutus tracteurs – écologiste avant l’heure – l’INRAE n’avait pas de E.

 

 

C’était l’INRA de Raymond Février le socialiste qui propulsa le sémillant, et alors gauchiste, il appela à voter Coluche, Henri Nallet à l’Elysée pour conseiller le Tonton de 81 sur les questions agricoles. Il y fut surnommé le sphinx, ses silences lui permettant de ne pas se mêler des débats éternels des socialistes sur les réformes promises dans les 110 propositions : offices fonciers, pluralité syndicale…

 

 

Puis ce fut l’INRA de Jacques Poly avec son accent rocailleux qu’aimait tant Michel Rocard « Et puis, j’ai eu des relations amicales. Je me suis trouvé lié d’une amitié qui existe toujours, avec le très puissant directeur général de l’INRA, Jacques Poly, en retraite aujourd’hui et dont la complicité, par des entretiens officieux, m’aida beaucoup. Ajoutons que l’INRA réfléchit non seulement sur les techniques du monde agricole, mais aussi sur sa macroéconomie. Tout cela était très précieux. J’ai donc été un ministre puissant, encombrant, jalousé. »

 

 

Et puis il y eut l’INRA de Guy Paillotin, un drôle d’oiseau :

 

 

« Polytechnicien, ancien élève de Mines Paris-Tech, ingénieur au corps des mines et docteur en sciences physiques de Paris XI-Orsay (1974).

 

Guy Paillotin a commencé sa carrière au CEA comme chercheur en biophysique (1966-1975), puis devient chef du service de biophysique au CEA (1975-1981).

 

Il passe au ministère de la recherche et de la technologie (1982-1983) où il organise sous la direction de Maurice Allègre un secrétariat général des programmes mobilisateurs.

 

De retour au CEA, il y est adjoint au chef du département biologie (1983-1984).

 

Il est alors nommé directeur général adjoint de l'INRA (1984-1989).

 

De 1991 à 1999, il préside l'INRA. Il préside en outre le CIRAD de 1992 à 1999. ICI 

 

marion guillou

 

Et puis il y eut une femme Marion Guillou-Charpin  ancienne élève de l'école Polytechnique, docteur en physico-chimie, Marion Guillou est ingénieure générale du génie rural des eaux et des forêts.

 

Après avoir exercé les fonctions de directrice générale puis de présidente-directrice générale de l'INRA, Marion Guillou travaille désormais au niveau international en matière de recherche agronomique et d'expertise sur la sécurité alimentaire et la nutrition. Au sein d'Agreenium, elle s'efforce de faire coopérer enseignement supérieur et recherche agronomique et vétérinaire sur des projets nationaux et internationaux. Sa publication la plus récente est le Rapport sur sécurité des aliments, publié en juin 2014.

 

Je m’arrête là  dans cette énumération… Après une longue période d’entre soi nos chercheurs et leur direction semblent commencer à se préoccuper de la demande de recherche émanant de ceux font l’agriculture, l’élevage, la viticulture, même celles et ceux qui ne suivent pas les routes ordinaires.

 

Depuis le 1er janvier 2020, l'INRA et l'IRSTEA ont fusionné pour devenir INRAE

 

Fusion de l’Inra et l’Irstea : Inrae devient le premier organisme de recherche spécialisé au monde en alimentation, agriculture et environnement

 

INRAE, l’institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement, est né le 1er janvier 2020 de la fusion de l’Inra et d’Irstea. INRAE devient par sa taille et l’étendue de ses domaines de recherche le premier organisme de recherche spécialisé au monde en agriculture, alimentation et environnement.

 

De nouvelles attentes vis-à-vis de la recherche

 

L’humanité et la planète font face à un changement global qui crée de nouvelles attentes vis-à-vis de la recherche : atténuation et adaptation au changement climatique, sécurité alimentaire et nutritionnelle, transition des agricultures, préservation des ressources naturelles, restauration de la biodiversité, anticipation et gestion des risques… C’est dans l’objectif de mieux appréhender ces défis et de construire une recherche d’excellence au service de la production de connaissances, de l’enseignement, de l’innovation, en appui aux politiques publiques, que l’Inra – institut national de la recherche agronomique et Irstea – institut national de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture, ont fusionné le 1er janvier pour laisser place à l’Institut national de recherche pour l’agriculture l’alimentation et l’environnement (INRAE).

 

INRAE s’engage à construire de nouvelles solutions

 

Aboutissement d’un processus de fusion engagé en février 2018, la création de ce nouvel Etablissement Public à Caractère Scientifique et Technologique est le résultat d’une forte collaboration avec les différentes communautés de travail des deux instituts pendant près de deux ans.

 

«A un moment où il est plus que jamais indispensable d’accélérer les transitions pour transformer durablement l’agriculture, l’alimentation et l’environnement, INRAE s’engage à construire de nouvelles solutions par la recherche, l’innovation et l’appui aux politiques publiques, au plus près des attentes de la société et avec elle» a déclaré Philippe Mauguin, Président Directeur Général d’INRAE.

 

Fort d’une communauté de 12 000 personnes et dotée de plus d’un milliard d’euros, INRAE est composé d’un peu plus de 200 unités de recherche et une quarantaine d’unités expérimentales au sein de 14 départements scientifiques et implantées dans 18 centres de recherche sur toute la France, dispositif complété par un siège bi-implanté à Paris et Antony (92). Mêlant recherche fondamentale et finalisée, tourné vers ses partenaires académiques, socio-économiques et vers les acteurs publics territoriaux, INRAE est le 1er EPST à se doter d’une Direction Générale Déléguée à l’Expertise et à l’Appui aux Politiques publiques.

 

Présent au sein de 33 sites universitaires en France, l’institut participe au dynamisme de l’écosystème de recherche et d’enseignement supérieur national, en contribuant aux politiques de site et aux Alliances de recherche. Son réseau international lui permet de collaborer avec les meilleures équipes en Europe et dans le monde.

 

▷ Le Phylloxéra de la Vigne. Symptômes et Dégâts. Traitement

 

Phylloxéra : la génomique éclaire l’histoire de l’invasion du vignoble français et révèle une nouvelle famille de gènes

 

COMMUNIQUE DE PRESSE - Le phylloxéra de la vigne, insecte cousin des pucerons, a dévasté le vignoble français au 19ème siècle suite à une introduction accidentelle. Le risque grave qu'il représentait est aujourd’hui maîtrisé grâce à des porte-greffes tolérants, mais l’insecte est toujours présent et peu connu. Les chercheurs d’INRAE ont coordonné un consortium international pour le séquençage et l’annotation du génome du phylloxéra. Les résultats sont publiés le 23 juillet 2020 dans BMC Biology. Ils révèlent que l’origine de l’invasion se situe en Amérique du Nord, probablement le long du cours supérieur du Mississipi. Les analyses génomiques démontrent aussi l’existence de la plus grande famille de gènes jamais identifiée dans un génome à ce jour, probablement impliquée dans l’interaction entre l’insecte et sa plante hôte. Ces connaissances nouvelles ouvrent des perspectives scientifiques pour l’amélioration de la viticulture, et plus largement sur les risques liés à l’introduction d’espèces exotiques sur un territoire.

 

Publié le 23 juillet 2020 ICI 

 

 

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10 août 2020 1 10 /08 /août /2020 06:00

Crédit photographique : © Philippe Migeat - Centre Pompidou, MNAM-CCI /Dist. RMN-GP
© Man Ray Trust / Adagp, Paris

Mon titre vous a sans doute « enduit » en erreur, le bar dont il est question c’est le poisson et non le lieu de perdition où les aventuriers se racontent face à leur verre de whisky.

 

Qui est donc Alice Toklas

 

Alice B. Toklas, témoin parisien de la " génération perdue "

 

ALICE B. TOKLAS, dont " le Monde " a annoncé la mort le 9 mars 1967, aura survécu vingt et un ans à Gertrude Stein, dont elle partagea l'existence pendant près de quarante ans : de 1970, date de son arrivée à Paris, à 1940, date de la mort de Gertrude Stein.

 

Celle-ci a raconté, dans l'Autobiographie d'Alice B. Toklas (écrite en 1933), ce que furent ces années parisiennes, et a bien montré quel rôle était réservé à sa compagne : « J'ai toujours aimé les travaux d'aiguille et le jardinage », lui fait-elle dire à la première page, et, à la dernière : « Je suis assez bonne maîtresse de maison, assez bonne secrétaire. »

 

Dans l'ombre, soumise et fidèle, la maîtresse-de-maison-secrétaire réglait les problèmes matériels, les " relations publiques ", disait parfois non (aux importuns, aux fournisseurs) pour permettre à Gertrude Stein de dire toujours oui, pour permettre au génie de produire son œuvre.

 

En juin 1965, le Centre culturel américain organisa, rue du Dragon, un hommage à Gertrude Stein. Alice Toklas, malade, ne s'y rendit pas. W.G. Rogers, journaliste américain, ami de longue date de Gertrude Stein (il a écrit un livre de souvenirs : When this you see remember me), était venu à Paris à l'occasion de l'hommage. Resté affectueusement fidèle à Alice Toklas, il lui rendit visite quelques jours plus tard. Marie-Claire Pasquier, qui prépare un travail sur Gertrude Stein, l'accompagnait. Elle rapporte ici l'entretien et esquisse le portrait, en vieille dame, de cette ombre fidèle mais nullement effacée.

 

Par MARIE-CLAIRE PASQUIER. Publié le 22 mars 1967 ICI

 

Alice B. TOKLAS : Quand la recette de cuisine se fait littérature ...

 

En 1954, Alice Toklas publie un livre mêlant souvenirs et recettes sous le titre The Alice B. Toklas Cookbook. La recette la plus connue (qui lui a été soufflée par son ami l'écrivain Brion Gysin) s'appelle haschisch fudge, un mélange de fruits secs, d'épices et de « canibus sativa » [sic], d'où l'appellation de certaines préparations à base de cannabis et de chocolat : Alice B. Toklas brownies. Un second livre de cuisine paraît en 1958 : Aromas and Flavors of Past and Present. Elle écrit par ailleurs différents articles dans The New Republic et The New Yorker.

 

 

EXTRAIT : Du bar pour Picasso

 

Un jour que Picasso déjeunait avec nous, je  décorai un poisson d’une manière qui, je le pensais, l’amuserait. Je choisis un beau bar rayé et le fis cuire selon une théorie de ma grand-mère qui n’avait aucune expérience culinaire et mettait rarement les pieds  dans la cuisine mais qui avait des théories sans fin sur la cuisine, comme sur bien d’autres choses d’ailleurs. Elle prétendait qu’u poisson qui avait passé toute sa vie dans l’eau ne devait plus, une fois pris, avoir de contact avec l’élément dans lequel il était né et avait grandi. Elle recommandait de la griller ou de le pocher dans du vin, de la  crème ou du beurre.

 

C’est ainsi que je fis un court-bouillon de vin blanc avec des grains de poivre, du sel, une feuille de laurier, un brin de thym, un peu de macis, un oignon piqué d’un clou de girofle, une carotte, un poireau et un bouquet de fines herbes. Tout cela fut cuit doucement dans la casserole à poisson pendant une heure, puis mis à refroidir. Ensuite le poisson fut placé sur la grille et la casserole couverte. Le court-bouillon fut lentement porté à ébullition et le poisson poché pendant 20 minutes. Puis il fut laissé à refroidir dans le court-bouillon. Il fut ensuite soigneusement égoutté, séché et disposé sur le plat à poisson. Peu de temps avant de le servir, je le couvris d’une mayonnaise ordinaire et le décorai à la douille avec une mayonnaise rouge, colorée non pas au ketchup – horreur suprême ! – mais au concentré de tomates. Ensuite, je fis un dessin avec des œufs durs passés au tamis, blancs et jaunes séparés, des truffes et des fines herbes hachées.

 

J’étais fière de mon chef-d’œuvre quand il fut servi et Picasso s’exclama devant sa beauté. « Mais, dit-il, il aurait dû être plutôt en l’honneur de Matisse, auquel il aurait mieux convenu que moi.

gs Carl Mydans, Liberation of Gertrude Stein. Author Gertrude Stein (R) walking with Alice B. Toklas (L) and their dog. Septembre 1944, Culoz (Ain).

LA FEMME À LA FRANGE, ALICE B.TOKLAS ICI 

 

Voici comment Gertrude Stein, faisant parler Picasso, décrit sa compagne Alice Toklas dans son livre «Autobiographie d'Alice B. Toklas: «La miss Toklas, celle qui a des petits pieds comme une espagnole et des boucles d'oreilles de bohémiennes et dont le père est roi en Pologne comme les Poniatowski...».


Alice Babette Toklas était de San Franscisco comme les Stein et son père était effectivement d'origine polonaise. Elle était restée auprès avec son père et son jeune frère au décès de sa mère en 1897 et ils s'étaient tous installés chez son grand-père maternel, veuf lui aussi. Elle s'occupait de tenir la maison sans réel plaisir et dans l'indifférence familiale générale. Aussi, quand, après le grand tremblement de terre de San Franscisco en 1906, sa cousine Annette Rosenshine part avec Sarah et Michael Stein à Paris, Alice se décide pour l'aventure parisienne avec en poche suffisamment d'argent pour tenir un an. Elle part en compagnie d'Harriet Levy son amie et voisine de San Francisco qui avait étudié avec Sarah Stein au Mark Hopskins Institute of Art.

 

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9 août 2020 7 09 /08 /août /2020 08:00

 

J'ai passé en 1999, pour une mission de sauvetage du Cognac, des mois à sillonner la Charente profonde, bien sûr je suis allé à Jarnac où le papa de François exerçait la profession de vinaigrier. Déjà bien avant, lorsque Tonton résidait au château 1985, je fus expédié, sur son ordre, à Cognac, rencontrer les chefs de famille dans un petit château appartenant à René Firino Martell, afin de dénouer une autre crise : les futs débordaient et ces messieurs souhaitaient « épandre du Cognac à l’égout » (sic). Les dirigeants du Modef, d’obédience communiste, arrivèrent dans une Mercédès noire, ambiance feutrée, surannée, un entre-soi fait de vieilles rancœurs, de rancunes recuites,les maîtres et les valets…

 

Même si je n’ai jamais eu beaucoup d’empathie pour l’homme politique Mitterrand je me suis toujours attaché à chercher à comprendre les ressorts profonds de sa personnalité complexe. Dans le domaine littéraire, pour son écriture, comme pour ses lectures, il était d’un classicisme qui  n’est guère ma tasse de thé.

 

Ainsi, son amour pour Jacques Chardonne, dont les livres me tombent  des mains.

 

 

19 octobre 2005

Les destinées sentimentales

 

Regardant son tailleur de serge dans la glace de l'armoire, un matin Pauline eut envie de robes légères. Elle mit un canotier de paille blanche, une voilette de dentelle à grands dessins opaques et prit son ombrelle foncée à long manche. Elle voulait voir madame Corbeau, la couturière et s'arrêta au bureau pour demander de l'argent.

 

Elle sortit par l'écurie après avoir frôlé d'un petit coup des doigts les naseaux de son cheval et le cou soyeux, puis elle suivit les quais.

 

Les caisses de sapin rosé s'entassent au bord de la Charente, des barriques neuves roulent sur les rails de bois vers une gabare, et les laveuses agenouillées parmi les roseaux battent le linge; la rivière brille dans la lumière, glisse et se perd entre les prairies sous un ciel bleu, traversé de petits nuages effilés et ambrés qui portent encore des reflets de la côte marine. Devant une rangée d'ormes, les maisons d'un gris délicat, en pierres grenues, simples, solides, sans mystère, des persiennes blanches, un balcon en fer en corbeille, ont toutes leurs fenêtres ouvertes au soleil.

 

Pour s'abriter du sol étincelant, Pauline traversa le quartier des chais, par des ruelles ombreuses, entre des murs noirs, percés de larges portes basses, toujours ouvertes, qui lui soufflaient au visage une fraîcheur de cave. Les coups de marteau des tonneliers retentissaient sur les barriques sonores; on respirait une odeur vineuse, chaude, subtile

 

Les 29 et 30 octobre 2018, la maison de vente Piasa proposait à Paris une partie de la pléthorique bibliothèque de l'ancien président de la République. Littérature sentimentale, témoignages politiques, mais aussi fidélité à l'extrême droite littéraire de sa jeunesse.

 

Par Judith Benhamou-Huet

Publié le 12 oct. 2018

 

« Je vous admire cher François Mitterrand qui êtes porteur d'une si grande espérance, homme des tempêtes à votre tour comme l'écrira un jour l'Histoire, qui vous reconnaîtra parmi les siens.» En octobre 1977 Albert Cohen, l'auteur de « Belle du seigneur » écrit à celui qui deviendra quelques années plus tard président de la République française, pour le remercier d'avoir soutenu sa candidature au prix Nobel de littérature.

 

Il s'agit seulement d'une partie de sa bibliothèque, composée d'ouvrages et de quelques manuscrits du XXe siècle. On peut penser qu'une autre partie a été reçue en héritage par sa fille Mazarine. En 1990 il avait aussi offert à la médiathèque de Nevers 20.000 ouvrages. Dans sa résidence secondaire des Landes à Latché, il possédait un petit pavillon-bibliothèque d'environ 1.500 livres parfaitement classés et répertoriés par les bons soins de son épouse - elle reliait aussi avec talent certains ouvrages -, tout comme dans sa résidence privée parisienne de la rue de Bièvre. L'expert de la vente, Jean-Baptiste de Proyart, observe : «L'ensemble raconte un goût pour le roman très classique ainsi que des anecdotes de sa vie politique.»

 

Les libraires de la place parisienne se souviennent encore de l'assiduité de François Mitterrand en la matière : « C'était non seulement un vrai lecteur qui aimait les textes, mais encore un véritable bibliophile qui cherchait des ouvrages en édition originale sur grand papier (1) avec des reliures de qualité, si possible accompagnés d'un envoi (2). Généralement, il en savait plus que nous sur le sujet», se souvient Benoît Fargeot, libraire à Saint-Germain-des-Prés.

 

Laurent Coulet, installé boulevard Haussmann, recevait couramment la visite de François Mitterrand du temps de sa présidence : « C'était un client particulièrement charmant. Il profitait quelquefois de ce moment pour semer les gardes du corps et partir se promener. Généralement, ses visites se faisaient en compagnie de quelqu'un comme Anne Lauvergeon, Jacques Attali ou René-Patrice Pelat. Il ne restait pas plus de dix minutes. Il savait parfaitement ce qu'il voulait. Il aimait les grands écrivains du XXe siècle, comme Jacques Chardonne »

 

Collaborateurs notoires

 

Justement, Jacques Chardonne, grand romancier, est aussi connu comme un collaborateur notoire. Pourtant, la vente ne contient pas moins de 27 lots consacrés au « romancier préféré » de François Mitterrand. Les trois parties des « Destinées sentimentales », éditées entre 1934 et 1936, sont estimées 800 euros. Comme chacun des livres de sa bibliothèque, ces ouvrages sont accompagnés d'une note manuscrite à l'encre bleue, un papier volant de François Mitterrand qui indique l'auteur, le titre, le prix, la date et le lieu d'achat.

 

La vente contient, encore dans l'esprit des écrivains connus pour leurs actes de collaboration, des ouvrages de Pierre Drieu la Rochelle, Lucien Rebatet ou Robert Brasillach.

Jacques Chardonne et son épouse, Camille Belguise, en 1930.

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Jacques Chardonne et son épouse, Camille Belguise, en 1930.

Photo : Laure Albin Guillot / Roger-Viollet

 

Trois raisons de relire (malgré tout)... Jacques Chardonne ICI

Hubert Prolongeau

Publié le 01/12/18 mis à jour le 15/07/20

 

Déshonoré par son attitude pendant l'Occupation, l’écrivain, mort il y a tout juste cinquante ans, n'en reste pas moins l'un des plus fins analystes du couple qui soit.

 

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9 août 2020 7 09 /08 /août /2020 06:00

La gare de Bologne en Italie, dévastée par un attentat terroriste opéré par l’extrême droite, le 2 août 2020.

« Bologne n'oublie pas ».

 

Quarante ans après, la ville italienne a commémoré ce dimanche l'attentat de la gare de Bologne, qui avait fait 85 morts et 200 blessés le 2 août 1980.

 

Toute la classe politique italienne, dont le président Sergio Matarella, les familles de victimes, et beaucoup d'anonymes se sont rassemblés autour d'une cérémonie humble et solennelle.

 

L'attentat de la gare de Bologne, fait noir de la fin des "Années de plomb" en Italie, est le pire acte terroriste de l'après-guerre en Italie.

 

Bologne, le 2 août 1980, une partie de la gare centrale  est soufflée par une explosion. Bilan : 85 morts. C’est l’attentat le plus meurtrier des années de plomb.

 

ROME (AFP) 02.08.2020 ICI 

 

L'Italie a marqué dimanche le 40e anniversaire de l'attentat de Bologne (nord-est), qui avait fait 85 morts, en réclamant « vérité et justice » sur cet événement dont les commanditaires restent inconnus, selon de nombreux Italiens.

 

Le 2 août 1980, une bombe explosait dans la salle d'attente de la gare de Bologne, faisant 85 morts et plus de 200 blessés, soit l'attentat le plus sanglant des années de plomb en Italie.

 

« Nous avons besoin de vérité. Sans vérité le pays n'a pas d'avenir. Chercher la vérité signifie chercher la justice », a déclaré sur place Elisabetta Casellati, présidente du Sénat.

 

« Nous sommes aux côtés des familles, de ceux qui croient en l'Etat, des magistrats œuvrant à détruire le voile qui nous sépare de la vérité », a écrit sur Twitter le chef du gouvernement Giuseppe Conte.

 

Deux personnes appartenant au groupe d'extrême droite italien NAR (Noyaux armés révolutionnaires) ont été condamnées à la réclusion à perpétuité pour cet attentat, et une troisième, mineure à l'époque des faits, à 30 ans de réclusion.

 

Plusieurs autres, dont des membres des services de renseignement militaire italien, ont été condamnés en revanche à des peines plus légères, de sept à 10 ans de prison, pour entrave à la justice.

 

Les familles des victimes et de nombreux Italiens pensent que les trois terroristes d'extrême-droite condamnés pour ce carnage ne sont que des exécutants et que les vrais commanditaires restent inconnus et impunis.

 

Selon Paolo Bolognesi, président de l'association des victimes de l'attentat de Bologne, les derniers résultat de l'enquête « confirment que ce vil attentat fut une bombe +noire+, pensée par les responsables de la P2, exécutée par la main-d’œuvre fasciste des NAR et protégée par les hommes de la P2 appartenant aux services secrets ».

 

« L'objectif était de frapper Bologne la rouge », a-t-il assuré, cité par l'agence Ansa.

 

La loge maçonnique P2 (Propaganda Due) était présidée par le tristement célèbre Licio Gelli, décédé en décembre 2015 à l'âge de 96 ans.

 

La liste des membres de la P2 comprenait 962 noms appartenant à la politique, à la magistrature, aux milieux financiers ou militaires.

 

La loge P2 et le nom de Gelli apparaîtront peu ou prou dans tous les scandales des 30 dernières années: du krach de la banque Banco Ambrosiano, dont le président Roberto Calvi fut retrouvé pendu sous un pont de Londres en 1982, à l'existence d'une structure paramilitaire secrète anticommuniste, Gladio.

 

Attentat de Bologne en 1980: l'Italie attend encore la vérité ...

 

24 septembre 2017

Le 2 Août 1980 dans la salle d’attente des 2e classe de la gare de Bologne l’un des attentats les plus sanglants du XXème siècle : 85 morts et 207 blessés.

 

Nous avons la mémoire courte, l’attaque de la gare de Bologne faisait suite à une série d’événements visant à la déstabilisation du pouvoir de la démocratie italienne, stratégie de la tension (attentat de la Piazza Fontana en 1969, enlèvement et assassinat du Président du Conseil Aldo Moro en 1978) mais le massacre de Bologne est le point d’orgue de l’horreur car des civils innocents payèrent de leur vie pour des desseins politiques.

 

En ce 2 Août 1980, le ciel est au beau fixe, une atmosphère de vacances flotte à la gare de Bologne, plaque tournante du trafic ferroviaire pour les villégiatures sur la Riviera Adriatique. En effet, les vacances débutent dans la péninsule Italienne. Dans ce climat d’insouciance, personne ne se doute qu’un drame terrible va se dérouler. Dans la salle d’attente des 2e classe, une valise contenant un engin explosif composé de TNT, de T4 et de Compound B est placé sous une banquette sans que personne ne s’en aperçoive.

 

À 10h25, une violente déflagration secoue le bâtiment et détruit pratiquement tout l’édifice, le toit s’est effondré, et le train Ancona-Chiasso-Bâle qui attendait à quai est soufflé et partiellement détruit à cause de l’onde de choc.

 

En un instant, tout bascule dans le sordide, les survivants et les blessés plus ou moins graves, victimes d’éclats de verre et autres s’extraient tant bien que mal des décombres fumantes, la panique s’installe et un silence de plomb recouvre la station de Bologne.

 

La suite ICI 

 

La chapelle ardente mise en place peu de temps après l'attentat. - UPI / AFP

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8 août 2020 6 08 /08 /août /2020 06:00

L'Antésite, la meilleure façon de boire de l'eau !

La fameuse citation de Pasteur « Le vin est le breuvage le plus sain et le plus hygiénique qui soit.» est tout d’abord inexacte, Pasteur a en effet très exactement écrit : « le vin peut-être à bon droit considéré comme la plus saine, la plus hygiénique des boissons ».

 

Études sur le vin : ses maladies, causes qui les provoquent ...

 

« Études sur le vin, ses maladies, causes qui les provoquent, procédés nouveaux pour le conserver et pour le vieillir »

 

À l’époque l’eau était souvent non potable, contenant des micro-organismes pathogènes il était donc plus hygiénique de boire du vin.

 

Au Bourg-Pailler, nous n’avions pas l’eau courante au robinet (l’adduction d’eau se fit lentement dans les campagnes tout comme le tout à l’égout). L’eau venait d’un petit puits au milieu du jardin, on la puisait avec un seau à l’aide d’un système à poulie. Elle n’était pas potable alors mon père décida  de faire creuser un nouveau puits. Il fit venir un sourcier qui, avec une baguette en forme d’Y arpenta le jardin où il trouva la présence d’une source à une dizaine de mètres de profondeur. Mon frère Alain et un ouvrier spécialisé creusèrent à la pioche un puits de large circonférence. De temps à autre ils posaient une mine pour vaincre la roche, ça me donnait des frissons. La terre était argileuse donc collante et lorsque la nappe emplie le fond du puits l’eau était jaunâtre ; je me disais on ne va tout de même pas boire ça. Les travaux de creusement terminés ils installèrent sur une plate-forme au ras du niveau d’eau une pompe électrique pour puiser l’eau. Enfin, ils construisirent une margelle autour de la gueule du puits. Nous eûmes donc de l’eau au robinet dans la souillarde, lieu de la vaisselle, et dans la cour pour que les hommes puissent se laver les mains en rentrant des travaux des champs ou de mécanique (ils utilisaient du Briochin ICI  

 

L’eau du nouveau puits était potable mais ferrugineuse donc d’un goût assez dur.

 

Pour l’adoucir deux méthodes :

 

 

  • L’adjonction des fameux « Lithinés du Dr Gustin » achetés à la pharmacie Denis, des petits sachets que l’on versait dans l’eau d’une bouteille à système et qui la rendait légèrement pétillante et salée. ICI 

 

  • L’adjonction d’antésite
  •  

 

 

« L’Antésite, tu connais ? »

 

Un flot de souvenirs d’enfance resurgit : la colo, les vacances d’été chez la tante de l’île de Ré, la gourde que l’on emportait lors des randonnées en famille…

 

Un, deux, trois, quatre…

 

Il fallait compter dix gouttes par verre – des gouttes qui tombaient lentement dans l’eau gazeuse ou la limonade, la citronnade en formant de gracieuses volutes brunes.

 

Oui, bien sûr ! L’Antésite est LA boisson de l’instant T. Sans alcool, sans sucre ni colorant, elle est rafraîchissante en tapissant la bouche d’un arôme naturel de réglisse.

 

Antésite | Publicité alimentaire, Jus de fruit et Boisson

 

Origine et composition de l’antésite

 

Cette panacée est née à Voiron, en Isère, dans l’officine d’un apothicaire nommé Noël Perrot-Berton. Celui-ci discutait un jour avec un ami, cadre dans les chemins de fer, qui le mit au défi de trouver une boisson désaltérante qui pourrait se substituer à l’alcool et aux boissons alcoolisées, abusivement consommé par les cheminots de l’époque.

 

Je suis toujours antésite car il est difficile de trouver des lithinés en pharmacie.

 

Boisson d’enfance puisqu’il est dit qu’en vieillissant on retourne en enfance.

 

Attentif à tout ce qui se publie je tombe sur un reportage de France bleu :

 

Concentré de réglisse sans sucres à diluer ANTESITE : le flacon de ...

 

Antésite, la nouvelle boisson écolo, made in Dauphiné

 

Fin 2019, Stéphane Lacourt et deux autres associés ont pris des parts dans la société Antésite, basée à Voiron (Isère). Le nouveau directeur général  a bien l'intention de développer la marque et de la faire découvrir ou redécouvrir aux consommateurs.

 

Antésite, une diversification qui porte ses fruits | Présences ...

 

  • Comment avez-vous passé la crise du Covid-19 à Antésite ?

 

Pour nous, cela a été une situation mouvementée mais de façon positive. On a dû transformer notre outil industriel pour fabriquer de la solution hydro-alcoolique. Nous avons travaillé encore plus qu'avant tout en maintenant une ligne pour nos produits classiques puisque là, l'évolution est très positive sur nos Antésite et nos et sirops.

 

  • C'est la première fois que l'entreprise qui a 122 ans ouvre son capital à trois investisseurs, dont vous.  Quel est votre objectif ?

 

L'objectif, c'est de réveiller "la belle endormie" !

 

Qu'entend-on par là ?

 

c'est qu'Antésite est un ultra concentré, créée en 1898 par un pharmacien.  C'est la première boisson saine qui malheureusement était tombée en désuétude, à cause des changements d'habitudes de consommation. Et pourtant, elle a plusieurs vertus. Elle utilise les bienfaits de la réglisse, qui donne un pouvoir sucrant naturel sans sucre et sans calorie. Cela permet par le process de l'ultra-concentré qu'une petite bouteille de 13 centilitres vous donne 225 verres. Donc, c'est à la fois économique et écologique, avec le verre.

 

- Alors, vous voulez lui donner un coup de jeune. Comment allez-vous vous y prendre ?

 

D'abord, c'était rendre le produit accessible. Donc, on a nous amené une quinzaine de commerciaux, pour pouvoir faire le travail sur le terrain, et remettre le produit visible dans les rayons des magasins.  Le deuxième point, c'est d'avoir aussi une diversification vers les nouvelles tendances de consommation. Donc, on a sorti une gamme Antésite bio, qui, elle, ne contient pas de réglisse car certaines personnes n'aiment pas la réglisse. Mais elle garde les mêmes vertus, c'est-à-dire très concentrée, à base de fruits, d'hibiscus où de thé. Pour le moment, tous les indicateurs sont au vert. On fait une croissance de plus de 60% à périmètre équivalent. Le projet final est de construire une nouvelle usine sur Centralp, et on remercie pour cela le Pays Voironais de nous avoir permis de réaliser cela. D'ici 2 ans, on aura un nouvel outil, totalement modernisé, et avec des capacités de production encore plus importantes pour réaliser le développement qu'on a prévu

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