Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
25 juin 2020 4 25 /06 /juin /2020 06:00

L’image contient peut-être : plein air

Longtemps je me suis intéressé au feuilleton du classement des vins de Saint- Émilion

 

Dès le 4 septembre 2008 je chroniquais :

 

Une histoire française : le classement des crus de Saint-Emilion

 

La France adore les classements de toutes natures : ça va du classement à la sortie de ses grandes écoles jusqu’au classement des Crus de Saint-Émilion et, bien sûr, les exceptions, au premier rang desquelles la culturelle et moins connue, œuvre de Napoléon, celle de posséder deux ordres de juridiction : la civile et l’administrative. Nous sommes le peuple le plus intelligent, le plus génial de la planète car nous sommes capables de mettre en place de savantes machines à classer, sous le contrôle éclairé de notre Administration, de méconnaître tout de même chemin faisant « les principes cardinaux du droit administratif que sont l’égalité de traitement des candidats ou l’impartialité de la composition du jury (1), donc de prêter le flanc à des recours de la part des déclassés, de prendre un arrêté interministériel homologuant le 12 décembre 2006 le beau travail de classement pour le voir annulé par une décision du tribunal administratif de Bordeaux le 1ier juillet 2008. Pfutt, plus de classement : en effet l’ancien homologué par arrêté du 8 novembre 1996 « est devenu caduc dix ans après cette publication ». Le premier est caduc et le second annulé : le trou noir. Sauf que dans la nuit du 9 au 10 juillet un amendement présenté par le  Gouvernement (un pur cavalier) au projet de loi de modernisation de l’économie en discussion au Sénat proroge l’ancien classement pour les vins issus des récoltes 2006 à 2009. Ouf, tout le monde est content sauf les promus ! Pas si sûr et je vais essayer de dire pourquoi.

 

Peut-on vraiment continuer de vouloir fonder la valeur économique d’un Cru sur un classement administratif ?

 

La suite ICI

 

De rebonds en rebondissements, l’encre des textes estampillées INAO à peine sèche que déjà la nouvelle mouture est jetée en pâture dans les prétoires, la Saporta épingle le sieur de Boüard qui s’offusque, la traîne pour outrage à sa grandeur devant la 17e Chambre, se fait retoquer, fait appel pour repartir penaud la queue entre les jambes, et puis dernier épisode c’est au pénal, avec un ribambelle d’avocats parisiens, dont le célèbre Me Morain qui, comme Mr Wurtz l’arbitre de football, est toujours proche de  l’action, que 2 compères sont accusés d’avoir tenu la plume de l’INAO…

 

Saint-Émilion c’est entre Dallas et les Galeries Lafayette, il s’y passe toujours quelque chose !

 

L’image contient peut-être : plein air

 

Longtemps j’ai fréquenté l’Envers du décor de l’ami François des Ligneris, dédaignant les invitations du maître de Saint-Émilion, à admirer ses cloches bénies par le Cardinal Jean-Pierre RICARD Archevêque de Bordeaux Evêque de Bazas ICI  ou à aller me taper la cloche à Angélus comme certains membres de la commission de classement de l’INAO ou d’une soi-disant « journaliste » plaçant une chronique qui empeste l’encens…

 

Le Monde n’est plus le Monde, je parle du journal auquel je suis abonné depuis une éternité, oubliée la rigueur journalistique, d’Hubert Beuve-Méry, de Jacques Fauvet… la dérive a débutée sous le règne du couple infernal Plenel-Colombani… amplifiée par la nouvelle équipe, née sous le règne des 3 repreneurs, faut faire rentrer le pognon dans les caisses alors à Saint-Emilion comme ailleurs il faut séduire les annonceurs…

 

Ainsi va le monde tout court, plus de repères, les valeurs en berne, on est pour ou contre, de la bonne conscience pour masquer l’imposture des postures, mais comme je ne suis plus qu’un vieux con j’évite autant que faire ce peu de me jeter dans la mêlée des réseaux sociaux. Et puis, je me dis dans ma petite Ford d’intérieur : qui lit, en dehors des accros aux GCC, ce genre de papier ?

 

Pas grand monde !

 

Reste un dilemme : cet article est réservé aux abonnés dont je suis, dois-je transgresser l’interdit et vous le livrer dans son intégralité ?

 

Après un court débat j’ai décidé que je ne vous livrerai pas le contenu de cet article, qui suinte le rédactionnel, je me contenterai d’un lien ICI 

 

Il est classé dans la catégorie GASTRONOMIE VINS on comprend alors mieux qu’il n’y soit fait aucune allusion aux difficultés économiques qui touchent les vignerons de Bordeaux, y compris certains sis à Saint-Émilion.

 

Ceux que j’ai qualifié d’amis, non-sollicités pour la rédaction de l’article, resteront, comme je les comprends, loin de ce Saint-Émilion de carte postale… Ils m’écriront…

Le reportage photographique est l'oeuvre, pendant le confinement,  d'un ami de Saint-Emilion dont je tairai le nom pour ne pas le compromettre...

L’image contient peut-être : ciel, maison, plein air et nature

L’image contient peut-être : plein air, eau et nature

L’image contient peut-être : plante, arbre, fleur, ciel, plein air et nature

L’image contient peut-être : plante et plein air

L’image contient peut-être : ciel et plein air

L’image contient peut-être : ciel, arbre, plein air et nature

Partager cet article
Repost0
24 juin 2020 3 24 /06 /juin /2020 06:00

 

 

Dans mon journal d’un confiné, j’ai souvent vanté et apprécié la bulle de sérénité qui s’était installée dans mon quartier entre Saint Jacques et Glacière.

 

Oui c’était, j’ose l’écrire, le bon temps du confinement, le temps du silence, du calme pour les tympans et de l’air pur à Paris.

 

Un fait inédit voire historique.

 

Démonstration implacable, à cette époque, la pollution avait considérablement chuté – la qualité de l’air n’avait jamais été aussi bonne en Ile-de-France depuis 40 ans – et le bruit avait considérablement baissé.

 

« Un silence inhabituel s’est installé au sein de la région Ile-de-France en lien avec les très fortes diminutions des émissions sonores d’origine anthropique du fait de la réduction drastique des trafics routier, aérien et même ferroviaire, de l’arrêt temporaire de certains chantiers et de la fermeture de nombreuses activités et lieux festifs », notait Bruitparif, l’Observatoire du bruit en Ile-de-France, qui dispose de 150 stations de mesure du bruit. Un silence de plusieurs semaines dont la faune (renards, hérissons, chevreuils, oiseaux), la flore et les Parisiens ont pu profiter pleinement, jusqu’à regretter cette époque… »

 

Ce temps est définitivement révolu.

 

Le Parisien, le quotidien, titre : À Paris, le bruit, c’est reparti comme avant

 

Dans son nouveau bilan, Bruitparif confirme ce que beaucoup de Parisiens ressentent depuis le 11 mai : les décibels retrouvent presque leur niveau d’avant le confinement.

 

« Durant le confinement, un silence inhabituel s'était installé dans la capitale. Depuis le 11 mai, outre le retour de la pollution de l'air constaté par l'association Airparif, on constate également une remontée sensible des nuisances sonores. « L'environnement sonore a très majoritairement été perçu comme agréable, calme, ou paisible, ce qu'a révélé une enquête auprès de 1 300 Franciliens. Les gens vivent mal ce retour brutal du bruit et certaines associations de riverains montent déjà au créneau », confirme Fanny Mietlicki, la directrice de Bruitparif.

 

Moins de bruit surtout dans Paris intra-muros

 

À partir du mardi 17 mars 2020, date d’entrée en vigueur du confinement, le bruit généré par la circulation routière a fortement chuté, en lien avec la diminution du trafic automobile.

 

Selon Bruitparif, les diminutions les plus importantes ont été constatées entre les deuxième et sixième semaines de confinement.

 

En Île-de-France, les diminutions ont été plus marquées sur le réseau de voirie dans Paris intra-muros que sur les grands axes (bd périphérique, autoroutes, routes nationales ou départementales en banlieue) et ont également été proportionnellement plus importantes la nuit (période 22h-6h) que le jour (période 6h- 22h).

 

« Une tendance à la remontée des niveaux sonores a été observée au cours des deux dernières semaines de confinement, et les niveaux ont nettement ré-augmenté depuis le début de la phase de déconfinement », note toutefois l’organisme selon lequel le niveau d’avant confinement n’a pas encore été atteint.

 

Diminutions moyennes du bruit sur la période 22h-2h au cours de la période de confinement par rapport à la période précédant le confinement

 

Beaucoup moins de nuisances dans les quartiers piétons

 

Les nuisances sonores avaient également fortement diminué pendant la période de confinement.

 

« Dès le dimanche 15 mars 2020, date de fermeture officielle des commerces non essentiels, et durant les huit semaines de confinement, les nuisances sonores liées aux activités humaines ont disparu de certains quartiers animés de la capitale, qui comptent de nombreux bars et restaurants ou dont l’espace public est fortement fréquenté en soirée et en début de nuit, notamment aux beaux jours », développe Bruitparif.

 

Les baisses de décibels ont ainsi atteint en moyenne 6,4 à 16,2 décibels entre 22 heures  et 2 heures, par rapport aux deux semaines précédentes (2 au 15 mars inclus). Les soirs de week-end (vendredis et samedis soirs), la chute a été encore plus marquée avec de 6,9 à 19,6 décibels de moins selon les quartiers.

 

Les baisses de niveau sonores ont été plus marquées dans certains quartiers peu ou pas circulés habituellement (rues du quartier des Halles, du quartier de la butte aux cailles ou du quartier des enfants rouges ainsi que sur la Place Sainte Catherine). Résultat direct de la diminution des activités récréatives du fait de la fermeture des établissements.

 

Dans d’autres quartiers  (bassin de la Villette, canal Saint Martin, quais Austerlitz/La Râpée et port de la gare), les diminutions constatées sont le résultat de deux phénomènes cumulés : la disparition des nuisances sonores liées à la moindre fréquentation des espaces publics du fait du confinement et également la baisse du bruit lié à la circulation routière durant cette période.

 

Depuis le début du déconfinement et malgré une fermeture encore maintenue des établissements sur la période allant du 11 mai au 1er juin (phase 1 du déconfinement), « une remontée assez nette des niveaux sonores a été observée » juge Bruitparif qui donne comme raison la réappropriation de l’espace public, « amplifiée par une météorologie clémente et l’activité de vente à emporter développée par certains établissements, ainsi que par le retour du bruit de fond généré par le trafic routier dans certains quartiers. »

 

Variations du bruit sur la période 22h-2h entre la phase 1 de déconfinement et la période de confinement

 

C’est donc reparti comme avant et c’est bien joli d’étaler sous nos yeux des mesures du bruit, de la pollution de l’air, mais que fait-on pour réduire significativement le niveau de bruit dans Paris ?

 

Pas grand-chose à ma connaissance !

 

Et pourtant il serait possible, hormis d’agir radicalement sur le niveau de la circulation des véhicules thermiques, ce qui n’est pas simple eut égard à la difficulté liée au fait que les problèmes de Paris-intra-muros ne peuvent être traités sans tenir compte des trajets banlieue-travail, et comme le Grand-Paris reste un projet flou, d’agir sur des nuisances sonores intempestives et agressives.

 

J’en cite 3 :

 

  • Les 2 roues motorisées « D’après une étude du Credoc (Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie) pour Bruitparif, le bruit des véhicules deuxroues motorisés représente, pour 35 % des Franciliens, le bruit lié au transport le plus gênant. » La rue n’est pas un circuit de vitesse pour motard ou pour gros cul posé sur des gros scooters, que fait la police pour juguler les pots d’échappement de ces connards ?

 

  • L’abus des 2 tons par la police en voiture estampillée comme en voiture banalisée, le maintien de l’ordre : la litanie des cars de CRSGendarmes qui foncent à tombeau ouvert dans les rues en couinant, les « voitures dites officielles » : n’importe quel sous-secrétaire d’état qui part déjeuner couine bien calé au fond  de sa limousine, les ambulances privées qui contrairement au SAMU ne bénéficie d’aucun droit à couiner pour brûler les feux rouges… c’est le grand tintamarre… c’est intolérable… y’en a marre !

 

  • L’abus de klaxon pour un oui ou pour un nom, à la moindre gêne, les conducteurs écrasent leur foutu klaxon. Je rappelle à ces agresseurs sonores que « De jour comme de nuit, klaxonner en ville est strictement interdit sauf en cas de danger immédiat c’està-dire lorsqu’une situation représente un danger réel et imminent. Il est autorisé de klaxonner pour éviter un accident de la route. Voir ICI

 

  • De toute ma vie de cycliste parisien je n’ai jamais vu la police verbaliser un automobiliste pour usage intempestif de son klaxon.

 

Bref, pendant et après le confinement nos chers pouvoirs publics nous ont seriné les gestes barrières, la nécessité du masque, et que voyons-nous ? Après avoir hurlé au scandale d’État pour la pénurie de masques, plus personne ou presque n’en porte, tout le monde s’agglutine, tout le monde s’en fout.

 

Mesurer le niveau de l’agression sonore c’est bien, agir pour le faire régresser c’est mieux. Je n’ai aucun goût pour la répression mais puisque le degré de citoyenneté est faiblard, que seule la peur du gendarme est efficace, comme pendant le confinement il ne reste plus qu’à frapper au porte-monnaie…

 

Comme nous sommes encore en période électorale la Mairie de Paris promet :

 

« Nous agirons aussi contre le bruit. Pendant le confinement, les Parisiens ont pu redécouvrir le silence et le chant des oiseaux : selon Bruitparif, les émissions sonores ont chuté jusqu’à 90 % dans Paris, plus encore durant la nuit qu’en journée. C’est pourquoi nous renforcerons la verbalisation des véhicules et deux-roues trop bruyants grâce à de nouveaux radars acoustiques. Nous limiterons la vitesse dans Paris à 30km/h car c’est surtout la nuit que cette vitesse est dépassée et qu’elle cause le plus de nuisances sonores, avec des conséquences pour la santé du fait des insomnies qu’elle provoque. »

 

Je ne vous servirai pas le plat des promesses qui ne lient que ceux qui les entendent. Le vivre ensemble commence par des gestes simples et non par le règne du tout pour ma gueule, la soi-disant liberté de faire ce que bon me semble…

L'incroyable histoire du bruit à Paris ICI
Partager cet article
Repost0
23 juin 2020 2 23 /06 /juin /2020 06:00

https://media.ouest-france.fr/v1/pictures/MjAxOTA4OTZhMTdjM2QzYzNkOGE5NTQ3NDczZWUwODE2OGUxM2Y?width=640&height=480&focuspoint=50%2C25&cropresize=1&client_id=bpeditorial&sign=b0852f23083c4edcc6ec4df7ca60ba8bdee3ab5b653b0dc8f6de79fb642c4a12

La presse écrite qui n’allait déjà pas très bien, rongée par la gratuité du Net, a reçu un nouveau coup sur la tête avec le confinement dû au Covid 19. (Lire La presse écrite va sortir transformée du confinement ICI 

 

Le leitmotiv du fameux monde d’après est sans contestation : le retour à la proximité.

 

Dans ma Vendée crottée, le journal local : c’était alors La Résistance de l’Ouest devenue depuis Presse-Océan tombé dans l’escarcelle du groupe Ouest-France après un séjour désastreux entre les mains du groupe Hersant. Mon père commençait toujours sa lecture par les pages politiques et internationales, il  s’intéressait peu à celles de l’édition locale qui se résumaient souvent en des photos des micros-événements du canton. Faut dire que les localiers n’étaient pas des flèches.

 

De nos jours, la PQR, pour ce qui concerne les sujets généraux, internationaux, se contente de reprendre à son compte les dépêches AFP : un abonnement coûte moins cher qu’une plume attitrée. Ça n’incite guère à l’abonnement.

 

Pendant le confinement je me suis abonné à Ouest-France à la fois pour avoir des nouvelles de mon terroir et parce que ce journal, de par la puissance du groupe, maîtrise mieux que ces confrères une ligne éditoriale originale.

 

Pour ce qui concerne La Montagne, ceux qui me suivent depuis un bout de temps savent que j’y suis attaché en souvenir de l’inventeur de la chronique en tant que genre littéraire : Vialatte « une chronique il faudrait la faire pousser comme une herbe dans les fentes d’un mur, dans les pierres de l’emploi du temps ». ICI 

 

Boursault

 

Et puis, pour finir sur mon égrènement de souvenirs : la Creuse, Unilever, le site d'Auzance, dans la Creuse, qui produisait le fromage Boursault. « L'usine est neuve, mais la marque n'est pas mondiale, et notre tonnage de 600 tonnes (à comparer aux 6 000 tonnes de Boursin) chute régulièrement. À la trappe ! ICI 

 

Bref, passons aux infos :

 

  • Nouveauté en cuisine : des pâtes 100 % fabriquées en Creuse  

 

Les pâtes de la marque « Cœur de Creuse » vont arriver dans les rayons des supermarchés la semaine prochaine. Elles sont fabriquées à Guéret avec du blé dur cultivé par six agriculteurs creusois. Une première dans le département !

 

Les amateurs de pâtes vont bientôt pouvoir se fournir localement. Les penne, mafaldine, fusilli et coquillettes de la marque « Cœur de Creuse » seront commercialisés dans les grandes surfaces à partir du 23 juin. Dans un premier temps, on les trouvera dans les Intermarchés de Creuse et à Centre frais, puis dans d’autres supermarchés et petits commerces de proximité.

 

« Nous sommes contents du résultat, sourit Claire Mathé, l’une des six associés de la SARL Les Moulins marchois. Cela fait plus de deux ans que nous travaillons sur ce projet, il y a eu des hauts et des bas… »

 

La suite ICI

 

  • La Mothe-Achard. La machine d’AMPM débarrasse les chariots des virus

 

L’entreprise de mécanique de précision AMPM, en Vendée, vient de créer U-Clean. Un système de désinfection automatisée des chariots de supermarchés en un temps record.

 

Les courses au supermarché sont source d’inspiration pour Sébastien Renault. Pendant le confinement lié à la Covid 19, le responsable du bureau d’études d’AMPM à La Mothe-Achard (Vendée) a observé  les employés qui nettoyaient les chariots à la main. Parfois, un vaporisateur relié à une ficelle était mis à la disposition des clients.

 

Il a alors eu l’idée  d’automatiser le processus de désinfection. Le projet lui trotte dans la tête. Il le matérialise par un dessin, réalisé en un week-end. Et le propose à l’entreprise, immédiatement emballée par cette proposition.

 

Le projet correspond au savoir-faire de l’Atelier de mécanique de précision mothais (AMPM). Depuis 2014, il est le fournisseur officiel et exclusif des quilles des nouveaux bateaux de la classe Imoca. Donc du Vendée Globe et de l’Ocean race, course en équipage autour du monde qui partira d’Alicante en 2021.

 

La suite ICI

 

Bonne lecture !

Jean-Charles Cozic et Daniel Garnier sur une ancienne linotype de Presse-Océan, au musée de l’imprimerie de Nantes.

75 ans de Presse Océan. La longue histoire du journal historique nantais

Daniel Garnier et Jean-Charles Cozic, anciens de Presse Océan et historiens de la presse nantaise (auteurs d’une trilogie « La presse à Nantes » aux éditions l’Atalante), décryptent la chronologie du journal, qui fête ses 75 ans.

Partager cet article
Repost0
22 juin 2020 1 22 /06 /juin /2020 06:00

 

Louis Dreyfus Company (LDC) ça ne vous dit peut-être rien, sauf peut-être aux footeux qui ont connu Robert-Louis Dreyfus, qui fut pendant un temps le propriétaire de l’OM (Olympique de Marseille) et le boss d’Adidas, sur les  ruines laissées par Bernard Tapie.

 

Moi j’ai connu Gérard-Louis Dreyfus, qui partageait son temps entre New-York et Paris, au temps où Jean Pinchon officiait dans les bureaux de l’avenue de la Grande Armée qui jouxtaient ceux d’Interagra du fameux Jean-Baptiste Doumeng. Gérard-Louis Dreyfus, qui vouait à mon boss une admiration sans bornes.

 

C’était la grande époque des excédents agricoles de l’Europe des 6, ce fameux Marché Commun si protecteur pour nos agriculteurs, (céréales, poudre de lait, beurre, viande) qui ont permis de nourrir les consommateurs de l’empire soviétique incapable de produire assez de nourriture pour sa population. Les appels d’offres, grâce au mécanisme des restitutions à l’exportation, permirent à Louis-Dreyfus, allié à Doumeng, d’empocher de grasses marges. Le Jean-Baptiste était copain comme cochon avec la nomenklatura soviétique, et plus particulièrement avec un certain Mikhaïl Gorbatchev, chargé des questions agricoles dans le gagatorium du Comité Central avant d’accéder à la première marche.

 

Bref, la maison Louis Dreyfus était une institution, en effet Pierre la 3e génération fils de Louis le fils aîné de Léopold (17 mai 1908 et mort le 15 janvier 2011) rallie de Gaulle à Londres où son engagement lui vaut d’être fait Compagnon de la Libération. J’ai le souvenir qu’il faisait l’objet au siège parisien de l’avenue de la Grande-Armée d’un immense respect et d’une quasi-vénération.

 

Maison secrète, c’était une commandite simple qui n’avait aucune obligation de publier ses comptes mais « officiellement » un code de déontologie non écrit évitait les dérapages. Lorsque je pris mes fonctions au cabinet je découvris dans mon portefeuille le dossier « alcool », l’un des plus obscurs, en France c’était le temps du Service des Alcools dépendant directement du Ministre du Budget, et le marché mondial de l’alcool (il s’agit ici de l’alcool neutre) était aussi important que celui des céréales et, bien sûr, Louis Dreyfus y était le numéro 1.

 

Si vous voulez tout savoir ou presque (la chronique à 7 ans, et de l’eau a coulé sous les ponts) reportez-vous ICI 

 

1 décembre 2013

Si tu veux comprendre le monde mondialisé fixe les yeux dans les yeux les marchés de matières premières : mais qui c’est ce Louis Dreyfus ?

 

Ce matin c’est sur la toute-puissance de LDC dans le jus d’orange que je vais chroniquer.

 

En effet, lors d’un séjour dans l’Etat de São Paulo en février, un enquêteur d’une ONG helvétique Public Eye s’est penché sur le cas des fournisseurs ou autres filiales d’un géant des matières premières siégeant à Genève, Louis Dreyfus Company (LDC).

 

© Marcos Weiske

 

Les conditions de vie des cueilleurs, des «forçats» qui viennent souvent du nord du pays, sont précaires et elles se détériorent avec les années, pointe l’ONG. Les salaires sont souvent inférieurs au minimum légal chez des fournisseurs de LDC qui utilisent par ailleurs régulièrement des pesticides sans équipement de protection. Le groupe genevois respecterait pour sa part la loi dans ses rémunérations à ses salariés.

 

Présent sur toute la chaîne

 

LDC et les sociétés brésiliennes Cutrale et Citrosuco se partagent à elles seules 75% du marché́ mondial du jus d’orange, relève l’ONG. De quoi influencer à leur avantage les conditions-cadres et les tarifs, quitte à fixer le prix d’achat des fruits à un niveau parfois en dessous des coûts de production et concentrer encore plus le marché, selon l’ONG. Depuis le début des années 1990, 20 000 exploitations ont renoncé à la culture d’oranges car elles n’étaient plus rentables et il en reste 7000, selon l’association brésilienne des producteurs d’oranges, Associtrus.

 

L’intégration est également verticale. Jadis un pur négociant, LDC intervient désormais tout au long de la chaîne de valeur. La multinationale possède 38 plantations d’agrumes au Brésil, sur 25 000 hectares. Elle détient trois usines de transformation d’oranges, en concentré ou en jus, et emploie 8000 personnes au Brésil. Le groupe possède des terminaux portuaires pour le stockage du jus, à Santos, au Brésil, et à Gand, en Belgique, et trois navires pour son transport. LDC dit offrir ses services «de la ferme à l’assiette».

 

Mais il n’assume pas ses responsabilités sur cette chaîne logistique, selon Public Eye, qui souligne que l’inspection du travail brésilienne a enregistré près de 200 violations du droit du travail par LDC dans le secteur des agrumes ces dix dernières années.

 

«Vu le niveau du salaire minimum au Brésil, le débat est surtout éthique. Est-ce juste de payer des gens moins de 200 francs par mois pour cueillir jusqu’à 3 tonnes de caisses d’oranges par jour?» demande Adrià Budry Carbó, enquêteur chez Public Eye.

 

«Non seulement nous respectons les lois du travail au Brésil, mais nous nous efforçons constamment d’aller au-delà pour nous assurer que nos employés, permanents et saisonniers, travaillent dans un contexte sûr et sain et se voient offrir des avantages sociaux équitables et encourageants», répond le service de presse de LDC, contacté par nos soins.

 

L’entreprise dit avoir un code de conduite exigeant de ses fournisseurs qu’ils respectent les règles en matière de droits de l’homme, de santé et de sécurité, d’intégrité commerciale et d’environnement. «Nous travaillons en permanence avec nos fournisseurs pour que les règles soient respectées, indiquent les porte-parole. Si nous observons des problèmes, nous travaillons à leurs côtés pour les aider à se mettre en conformité. Si ces efforts échouent, nous cessons de commercer avec eux.»

 

Alors vous comprendrez que Tropicana très peu pour moi !

 

Source ICI 

jus d'orange

Unijus

Pourquoi le cours du jus d'orange baisse, mais pas son prix en rayon ICI

Regain de tonus pour le jus d'orange en 2019

Partager cet article
Repost0
21 juin 2020 7 21 /06 /juin /2020 08:00

 

Le 12e se gentrifie, il  « compte parmi ceux qui ont été très chamboulé entre 1960 et 2000. Ont disparu la gare de Vincennes, les entrepôts de Bercy, les lieux que fréquenta Dora Bruder dans son enfance. »

 

 

 

 

À la SVF j’ai connu les derniers jours de Bercy où nous avions des vins entreposés en tiré-bouché*

 

11 avril 2007

Les soigneurs du vin

 

« Nous l'avons vu, Bercy, desservi par la Seine et le chemin de fer, se trouve dans une situation privilégiée pour ses arrivages et ses expéditions. Les wagons-réservoirs amènent jusqu'au seuil de ses magasins les vins de toutes les régions vinicoles. Ces wagons sont vidés au moyen de pompes mues électriquement, et la transfusion dans les cuves des magasins réceptionnaires s'opère par le canal de tuyaux de cuivre étamé extra-fin. Les vins sont reçus dans des fûts, des cuves verrées ou des foudres en bois dont le nettoiement s'opère méticuleusement par des lavages et des brossages intérieurs pour les foudres et les cuves ; par l'échaudage et l'étuvage à la vapeur pour les fûts. [...]

 

Logés dans les magasins, abrités sous les arbres, les vins, aux Entrepôts de Bercy, se trouvent dans les conditions les plus favorables à leur conservation. [...]

 

Les vins de consommation courante, comme les vins vieux destinés à la mise en bouteille, reçoivent les mêmes soins méticuleux. [...] »

 

La suite ICI 

 

 

12 mars 2015

Bercy, son entrecôte, ses marchands de vin, le « Paris de la Soif » à jamais englouti…

 

Au tout début de ma carrière, les Finances, le gratin des hauts-fonctionnaires c’était Rivoli, mais en dépit de la résistance de Balladur celui-ci fut « déporté » à Bercy dans un navire-amiral de style post-soviétique, œuvre de Paul Chemetov. ICI

 

 

Aujourd’hui Bercy c’est tout à la fois un Palais des Sports où l’on chante aussi et la grande cabane abritant ce qui se veut encore la fine fleur de l’Administration Française

 

La suite ICI 

 

Fleurs de ruine - broché - Patrick Modiano - Achat Livre | fnac

 

Mais c’est dans Fleurs de Ruine que j’ai découvert La Gare de la Bastille.

 

« J’ai connu encore cette ligne au début des années soixante avant […] que la gare de la Bastille ne soit détruite pour laisser la place à un Opéra. La voie courait sur le viaduc de l’avenue Daumesnil dont les arches étaient occupées par des cafés, des dépôts et des commerces. »

 

« En juin-juillet 1943, les parents de Patrick Modiano séjournent quelque temps à la Varenne-Saint-Hilaire. Empruntent-ils la « ligne Vincennes » dont la gare de la Bastille était le terminus ? Située là où s’élève l’Opéra Bastille, elle permettait de relier la capitale à Marles-en-Brie via Brie-Comte-Robert. Le dimanche, ses trains aux voitures vertes emmenaient les parisiens vers les guinguettes de Nogent-sur-Marne ou de Joinville-le-Pont.

 

 

La gare de la Bastille fut la dernière gare parisienne à être desservie exclusivement par des locomotives à vapeur… qui ne manquaient pas d’enfumer généreusement les premiers et deuxièmes étages des immeubles longeant le viaduc. Fin 1969, un calicot fut accroché au-dessus  de la Porte : « ATTENTION, le 14 décembre 1969, fermeture de cette gare au service voyageurs. Report de la tête de ligne à la station RATP NATION. » Désaffectée, la gare accueillit diverses expositions jusqu’à sa démolition, en 1984 »

 

SOURCE : Paris dans les pas de Patrick Modiano - broché - Gilles Schlesser ...

 

©R. Gouault/Coll. D. Leroy

IL Y A 50 ANS… DISPARAISSAIT LA GARE DE PARIS-BASTILLE ICI
 12 mars 2020
- -

Opéra Bastille | Agence-ai.com FR

La décision de la construction

Le président François Mitterrand décide en 1982, sur proposition de son ministre de la culture Jack Lang, la construction d’un nouvel opéra dans Paris, considérant l’opéra Garnier trop petit en jauge et dépassé en matière technique. Il veut un opéra « moderne et populaire ». Pour les besoins de l’époque, on crée en 1983 l'établissement public Opéra-Bastille (EPOB).

L’emplacement de la gare de Paris-Bastille, situé entre la rue de Lyon et la rue de Charenton et au niveau de la place de la Bastille, est choisi. Les travaux débutent en 1984 avec la démolition de la gare de Paris-Bastille, ouverte en 1859 et fermée le .

 

Le concours d'architecture

Un concours pour désigner l’architecte de ce nouvel opéra est lancé en 1983. 1 700 cabinets d'architecte du monde entier y participent. Carlos Ott, un architecte uruguayen et canadien qui remporte le concours le 

 

 

La détérioration de la façade
 
L'opéra Bastille, derrière la colonne de Juillet, vu de la rue Saint-Antoine.

L’État a par ailleurs engagé un procès pour malfaçon en 1991 contre les entrepreneurs en raison de la dégradation très rapide de la façade du bâtiment. Une dalle était tombée en 1990 et avait nécessité la pose de 5 000 m2 de filets de sécurité pour 530 000 euros. Une polémique, de nombreux audits et études vont faire durer pendant de nombreuses années la détermination des torts, la part des assureurs et les montants financiers d’autant plus que les études vont révéler de nouveaux problèmes. Cependant la seule pierre qui soit tombée était collée et non attachée. L’urgence de la livraison pour être prêt pour le bicentenaire de la révolution a conduit à des raccourcis coûteux pour la suite. L’État va finalement gagner ce long procès en 2007 : les constructeurs ont été condamnés à payer neuf millions d’euros pour le remplacement des 36 000 dalles en pierre calcaire de 90 cm × 90 cm. Les études ayant été faites en 2005-2006, les travaux ont pu commencer durant l’été 2007 et ont duré 2 ans.

Avec la vétusté due au temps, les besoins du bâtiment pour les mises aux normes, notamment incendie, sont évalués à hauteur de 12 millions d’euros sur cinq ans jusqu'en 2011 selon un rapport d'information sénatorial.

 

L'extension de l'opéra

En 2016, l’Opéra de Paris obtient 60 millions d’euros pour la construction d’une salle modulable destinée aux répétitions, pouvant aussi accueillir 800 spectateurs. L’emplacement de 1 400 m2 existe dès l’origine mais les travaux ont été continuellement reportés. De plus un nouveau lieu de stockage et de construction des décors sera construits sur le « terrain des délaissés », une zone laissée en jachère entre l'opéra et le viaduc des arts. Les travaux devraient être achevés à l’horizon 2022-2023.

L’espace libéré à cette occasion aux ateliers Berthier, où l’Opéra disposait d’une salle de répétition, d’un atelier pour les peintures de grand format, de stockages pour les costumes et accessoires et d’une zone de réparation de décors, permettra de créer une Cité du théâtre, à l’image de la Cité de la musique du parc de la Villette

Projet opéra Bastille

L'opéra Bastille sera parachevé par un architecte danois ICI 

CARMEN

OPÉRA Georges Bizet

 

Opéra Bastille - du 16 au 31 décembre 2020

Partager cet article
Repost0
21 juin 2020 7 21 /06 /juin /2020 06:00

Le 19 avril, la Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern et son conjoint étaient conviés au banquet de bienvenue, donné par la reine Élisabeth II, durant le sommet du Commonwealth.

  PHOTO DANIEL LEAL-OLIVAS / REUTERS

Je ne sais si nous avons une Jacinda Ardern en magasin, j’en doute fortement, mais je ne résiste pas au plaisir de mettre sous le nez de toutes nos haridelles politiques franchouillarde le portrait dressé par Isabelle Dellerba dans le journal Le Monde

 

En Nouvelle-Zélande, Jacinda Ardern, une première ministre dans la mêlée ICI 

 

Cette jeune femme de 40 ans incarne pour moi ce que la pratique politique devrait être dans le fameux monde d’après où les mâles dominants occupent presque toutes les places de pouvoir.

 

Je rêve sans aucun doute mais peu m’importe I have a dream…

 

Ça me désintoxique des Bigard, Onfray, Retailleau, Zemmour, et tout le cheptel des vieux boucs…

 

(200528) -- WELLINGTON, May 28, 2020 (Xinhua) -- New Zealand Prime Minister Jacinda Ardern speaks at the art gallery of the national museum

 

PORTRAIT La chef de gouvernement a sorti l’archipel de la crise due au coronavirus avec un mélange de fermeté et de bienveillance qui n’a fait que renforcer sa cote auprès de ses compatriotes. Elle briguera un deuxième mandat, en septembre.

 

Ses adversaires politiques ne donnaient pas cher de sa peau. Trop tendre. Trop douce. Trop aimable. « Rien dans le fond », persiflait-on dans les rangs de la droite néo-zélandaise, en observant Jacinda Ardern, 37 ans, chevelure brune tombant en cascade autour d’un visage constamment illuminé par un immense sourire et nouvelle présidente du Parti travailliste. C’était à l’hiver austral 2017. Quelques semaines avant qu’au terme des élections législatives du 23 septembre, la députée, déjouant tous les pronostics, ne devienne la plus jeune femme première ministre du monde.

 

Trois ans plus tard et alors que le prochain scrutin doit se tenir le 19 septembre, l’heure n’est plus aux sarcasmes dans les rangs de l’opposition. Selon un sondage, paru le 18 mai, l’élue est la chef de gouvernement la plus populaire depuis un siècle. Non seulement elle a fait de sa bienveillance naturelle une arme de séduction massive, mais elle s’est révélée solide comme un roc quand une succession de crises a secoué l’archipel, d’ordinaire si paisible : de la tuerie de masse commise par un suprémaciste blanc dans deux mosquées de Christchurch, le 15 mars 2019, à l’éruption du volcan de White Island, qui a coûté la vie à 21 personnes en décembre de la même année, en passant par le nouveau coronavirus, en février. A chaque fois, son calme, sa détermination et la qualité de son leadership ont été salués.

 

Sa gestion de la crise due au SARS-CoV-2 a emporté tous les suffrages dans l’archipel. Après avoir fermé les frontières pour bénéficier des avantages de l’insularité, la travailliste a fait le pari d’éradiquer le Covid-19 et décidé, pour y parvenir, d’imposer aux 5 millions de Néo-Zélandais– comme à l’économie – l’un des confinements les plus stricts de la planète.

 

Verdict : après avoir culminé à 1 504 cas, la courbe s’est écrasée et le virus a cessé de circuler dans le pays. Le 8 juin, sous les applaudissements de ses compatriotes, la première ministre a annoncé la levée des restrictions et le retour à une vie normale. Seules les frontières resteront fermées. Elle a été « impressionnante », n’a pu que concéder, le 22 mai, le chef de l’opposition conservatrice, Todd Muller. « Après ces trois années au pouvoir, elle bénéficie d’une image pratiquement parfaite, analyse Jennifer Lees-Marshment, spécialiste en marketing politique. A la fois proche des gens et compétente.»

 

En direct depuis son canapé

 

Car si, au fil des années, Jacinda Ardern a gagné le respect des Néo-Zélandais, elle reste aussi, à leurs yeux, ce leader facile d’accès qu’ils avaient tant aimé en 2017 et qu’ils continuent à plébisciter en 2020. Une personnalité politique à part, capable de lancer un échange en direct sur Facebook au premier soir du confinement, depuis son canapé, les traits tirés, portant un haut de survêtement informe, pour répondre aux questions de ses concitoyens, même les plus anodines, sans jamais se départir de son sens de l’autodérision. Manière de créer une relation unique avec sa population.

 

C’est que, jeune et diplômée en communication, « Jacinda Ardern maîtrise parfaitement les réseaux sociaux », souligne Mme Lees-Marshment. Ainsi, c’est sur Internet qu’elle annonce sa grossesse en postant la photo de trois hameçons, clin d’œil à son compagnon, Clarke Gayford, animateur d’un programme sur la pêche à la télévision. Enceinte pendant la campagne électorale de 2017, elle devient la deuxième chef de gouvernement au monde, après la Pakistanaise Benazir Bhutto, à donner la vie durant son mandat. Mais contrairement à sa prédécesseure, elle prend six semaines de congé maternité avant que son conjoint ne s’occupe du bébé et devienne « père au foyer », écrit-elle sur Instagram. La Nouvelle-Zélande – qui a été le premier pays à accorder le droit de vote aux femmes, en 1893 – applaudit à tout rompre.

 

De cette grossesse, les Néo-Zélandais retiendront aussi une autre image. Celle de leur dirigeante arrivant au palais de Buckingham, à Londres, en avril 2018, pour un banquet avec la reine Elizabeth II, drapée d’une cape traditionnelle maorie, la kahu huruhuru, symbole du pouvoir. Une image forte pour les femmes, mais aussi et surtout pour les Maoris, premiers habitants de l’archipel, avec lesquels elle a réussi à tisser un lien de confiance.

 

 « Elle a été très sous-estimée, y compris dans son propre parti, souligne Harry Duynhoven, un ancien député travailliste qui l’a rencontrée au tout début de son parcours, quand il l’a embauchée comme stagiaire, puis assistante, en 2001. Les gens font l’erreur de penser qu’elle est faible parce qu’elle est bienveillante, mais elle a toujours eu cette force. De toute évidence, on n’en arrive pas là où elle est aujourd’hui sans une bonne dose de volonté et de détermination. »

 

A l’époque, la jeune femme, qui a sa carte au Parti travailliste depuis l’âge de 17 ans, ne songe pas aux plus hautes fonctions mais à la politique comme un moyen de changer les choses. « Je me souviens qu’elle était particulièrement sensible à la question des plus défavorisés, poursuit Harry Duynhoven. Cela vient de là où elle a grandi. » Jacinda, fille d’un policier et d’une cantinière, passe en effet une partie de son enfance, avec sa sœur et ses parents, à Murupara, une petite ville déshéritée à majorité maorie, perdue à quelque 300 km au sud-ouest d’Auckland. C’est là qu’elle découvre la pauvreté, la violence et surtout, comme elle le dira plus tard, « le concept d’injustice ».

 

Idées larges

 

La religion jouera un grand rôle dans la formation de Jacinda Ardern. Sa famille, très pratiquante, appartient à l’Eglise de Jésus-Christ des saints des derniers jours, qui loue les vertus de la famille, du travail, de l’honnêteté, de l’entraide et de la charité. A Morrinsville, une bourgade rurale où la petite famille déménage ensuite, Gregor Fountain, son ancien professeur d’histoire, se souvient d’une élève « très engagée dans la vie sociale et qui avait un profond sens moral ».

 

« C’était une lycéenne brillante, curieuse, travailleuse et très douée à l’oral », ajoute-t-il. « Une jeune fille bien. Avec beaucoup de compassion. Une mormone », complète Carole Covich, propriétaire du fish and chips où l’adolescente gagnait un peu d’argent de poche le week-end. « Elle menait une vie plutôt stricte, elle ne buvait ni alcool ni café », se remémore Tony Milne, son ancien colocataire. Elle a alors une vingtaine d’années et la politique l’a conduite jusqu’à Wellington, la capitale, où elle partage bientôt un appartement avec trois amis homosexuels. C’est là que ses valeurs mormones entrent en collision avec ses idées progressistes et qu’elle décide de quitter l’Eglise. Elle se définit depuis comme « agnostique ».

 

« Nous étions avant tout des militants, nous travaillions énormément, et j’étais persuadé que Jacinda irait loin, raconte encore Tony Milne. D’ailleurs, elle a rejoint le cabinet de la première ministre, Helen Clark, avant les élections législatives de 2005. Elle a aussi été la première présidente néo-zélandaise de l’Union internationale des jeunesses socialistes, en 2008. Elle avait cette facilité à nouer des liens avec tout le monde et à emporter l’adhésion autour d’elle. »

 

Parmi les cadres travaillistes, Paul Tolich, également convaincu de son potentiel, pousse le parti, qui manque de visages féminins, à lui offrir une place éligible sur sa liste aux législatives de 2008 : « Elle cochait toutes les cases. Elle était compétente, représentait la jeunesse et c’était une femme ». A 28 ans, après un séjour de quelques mois à New York, où elle a notamment fait du bénévolat dans une soupe populaire, puis à Londres, où elle a intégré le cabinet du chef du gouvernement de l’époque, Tony Blair, Jacinda Ardern devient la plus jeune députée du Parlement kiwi.

 

Epaisseur politique

 

Mais personne n’imagine alors que, dix ans plus tard, elle prendra la direction du gouvernement. Pas même elle. Dans les interviews, la parlementaire évoque surtout son rêve de fonder une famille et souligne que ce projet est difficilement conciliable avec un poste aussi prenant. « Ce n’est pas quelqu’un qui voulait “être”, elle voulait “faire” », se rappelle Colin James, journaliste politique. A droite, on ne prête guère d’attention à une élue que l’on considère manquer autant d’expérience que de « substance ».

 

Une succession de démissions surprises, en 2017, précipite pourtant son destin et la propulse jusqu’à la présidence du Parti socialiste, le 1er août, en pleine campagne électorale. Sa personnalité, son charisme comme ses promesses de changement, dans un pays où les inégalités sont criantes, ressuscitent un centre gauche en déshérence. Le 26 octobre, à l’issue des législatives, Jacinda Ardern est nommée première ministre et met fin à neuf ans de règne conservateur. A la tête d’une coalition tripartite, celle qui se définit comme une « idéaliste pragmatique » donne la priorité aux laissés-pour-compte de la réussite néo-zélandaise et à la lutte contre le réchauffement climatique. Un agenda de gauche, mais qui laisse sur leur faim ceux qui rêvaient de réformes plus radicales.

 

C’est à travers sa réponse au massacre de Christchurch que l’élue change de stature en donnant une épaisseur politique à cette empathie qu’elle porte en bandoulière. « Dans les périodes de crise, il y a toujours un risque de division, explique le politologue Bryce Edwards. Avec Jacinda Ardern, qui privilégie une approche fondée sur la bienveillance, les Néo-Zélandais ont réussi à traverser toutes ces crises en restant unis et solidaires. »

 

Personnalité mondiale

 

Le 15 mars 2019, devant un pays pétrifié par l’ampleur du carnage – 51 musulmans exécutés en quelques minutes, la pire tuerie de masse de l’histoire récente de l’archipel –, Jacinda Ardern trouve d’abord les mots : « Ils sont nous. » Puis, les cheveux recouverts d’un voile en signe de respect, elle se porte au chevet des familles de victimes qu’elle écoute, soutient et étreint avec une émotion non feinte. Dans son sillage, tout le pays fait bloc.

 

« Elle est différente des autres politiques. Elle est sincère, c’est ce que l’on a ressenti », tente de décrire Anthony Green, l’ancien porte-parole de la mosquée Al-Noor, l’un des deux lieux de culte visés. Au président américain, Donald Trump, qui lui demande par téléphone comment son pays peut aider, la jeune femme répond sans sourciller : en ayant « de la compassion et de l’amour pour toutes les communautés musulmanes ». Dans la foulée, elle durcit la législation sur les armes et lance une série d’initiatives afin de lutter contre « le racisme, la violence et l’extrémisme en ligne ».

 

Aux quatre coins de la planète, on salue sa réaction à la fois ferme et humaine. Les grands médias internationaux lui consacrent de longs portraits. Son nom grimpe dans le classement des personnalités les plus influentes du monde. Pas de quoi faire tourner la tête de Jacinda Ardern, consciente qu’en Nouvelle-Zélande, on n’aime guère ceux qui s’imaginent au-dessus de la mêlée.

 

L’élue s’apprête désormais à briguer un deuxième mandat. Forte de sa victoire contre le virus, elle sait qu’elle va devoir gérer une nouvelle crise, économique cette fois. La quatrième.

Le joueur néo-zélandais Dan Carter, ici lors de la finale de la Coupe du monde 2015, vient d’intégrer l’équipe des Auckland Blues. REUTERS / Toby Melville Le joueur néo-zélandais Dan Carter, ici lors de la finale de la Coupe du monde 2015, vient d’intégrer l’équipe des Auckland Blues. REUTERS / Toby Melville

Les rugbymans néo-zélandais

 

retrouvent le terrain… et le

 

public !ICI

Jacinda Ardern reçue par Elizabeth II

La Première ministre néo-

 

zélandaise fait sensation en portant

 

une cape maorie à Buckingham ICI

Partager cet article
Repost0
20 juin 2020 6 20 /06 /juin /2020 06:00

Peter Beard - image 2 https://weekend.lesechos.fr/medias/2020/04/20/2340067_photographie-les-mondes-sauvages-de-peter-beard-web-tete-0603067868484.jpg

Vendredi 12 au petit matin je décide de publier, comme chaque jour, dans ma story de Face de Bouc, une photo du grand photographe américain Peter Beard.

 

Dans la seconde qui suivit le robot censureur a frappé :

 

« Vous ne pouvez ni publier ni commenter pendant 24 heures

 

Votre publication ne respectait pas nos Standards de la communauté concernant la nudité ou les actes sexuels »

 

Amoureux fou de la savane kényane et de ses animaux, le photographe américain Peter Beard, décédé, fin avril, à 82 ans, laisse des clichés exceptionnels de la destruction de la vie sauvage en Afrique. L’aventurier défraya aussi la chronique pour ses images des plus belles femmes de son époque.

 

Agnes d’El Molo Bay, Loyangalani, Lake Rudolf, Kenya, 1968-2002.

 

Un beau livre, Peter Beard, éditions Taschen, coll. « xl », 770 pages, 100 €, retrace son parcours.

 

« Laissez Beard seul quelques minutes et les femmes se matérialisent autour de lui comme des champignons après la pluie », une journaliste de « Vanity Fair »

Photo : les mondes engloutis de Peter Beard

Par Stéphanie Chayet

ICI 

 

Deux remarques pour les hypocrites de Face de Bouc :

 

1- Depuis le confinement je reçois sur mon compte des sollicitations de « jeunes femmes » au profil physique très accrocheur, légèrement vêtue, me proposant leurs services : là pas de censure, le biseness est le biseness pour le sieur Zuckerberg qui censure l’œuvre d’un de ses compatriotes photographiant la réalité.

 

Connaissance du monde - Cergy

 

2- Les premiers seins nus que j’ai vus sont ceux des Africaines dans les films projetés par le curé au patronage dans Connaissance du Monde fondée en 1945 par Camille Kiesgen. Le tout premier des conférenciers n'était autre que Paul-Émile Victor. Il relatait son expédition sur la traversée du Groenland en février 1943. Après le succès médiatique de cette première conférence salle Pleyel à Paris, de très nombreux grands noms de la découverte et de l'aventure vinrent raconter leurs voyages sous l'égide de « Connaissance du Monde ». Parmi eux : le commandant Cousteau, Maurice Herzog, Louis Lachenal, Haroun Tazieff, Alain Bombard, Marcel Isy-Schwart, Arnaud Desjardins, Jean Raspail, René Vernadet, Maurice et Katia Krafft, Vitold de Golish, la famille Mahuzier, Jacques Villeminot, Antoine, Olivier Föllmi, etc.

Partager cet article
Repost0
19 juin 2020 5 19 /06 /juin /2020 06:00

Modèle du virus SARS-CoV-2 en 3D, proposé par le studio Visual Science, le 11 mai.

Et si le fameux système, perverti par le serpent de mer du « néo-libéralisme », gonflé comme un soufflé par une débauche de mondialisation sauvage, d’externalisation à tout va, de consommation effrénée de produits importés de Chine, Vietnam, Bangladesh…, enserré  par le FMI dans une stricte discipline financière, ligoté par  des plans d’austérité aux effets contre-productifs, cache-sexe pour nous gaulois de nos faiblesses, de nos renoncements et de nos mauvais choix, venait d’être sauvé par la crise sanitaire qui oblige les dirigeants à jeter aux orties les outils forgés par des économistes dont l’art consiste à se planter systématiquement.

 

 Souvenirs :

 

VIVE LA CRISE !  Le sous-titre étonne : La grande mutation des années 80, racontée par Yves Montand. ICI 

 

 

C'était un dimanche ensoleillé d'avril de 2007, à un grand vide-greniers de la rue de Flandres, le numéro spécial de "Libération" Antenne 2 de février 1984, à même le sol, perdu dans une marée d'objets hétéroclites, me sautait aux yeux. Quel bonheur que de se retrouver projeté 23 années en arrière !

 

J'achetais bien sûr.

 

THE BIG SHORT: LE CASSE DU SIÈCLE", BANDE-ANNONCE - Planète Cinéphile

Puis il y eu la fameuse crise des subprimes en 2008

 

Bernard Madoff

 

Arrêté fin 2008 pour escroquerie, il a été condamné à 150 ans de prison pour avoir monté la plus gigantesque chaîne de Ponzi de l'Histoire. L'ex maître-nageur sauveteur à Long Island a fini par couler de nombreux investisseurs avec une escroquerie (estimée à près de 50 milliards de dollars) révélée par la crise financière de 2008. « Bernie » est devenu une star - incarné par Robert de Niro dans le téléfilm The Wizard of Lies sur HBO - en prison. Et il n'aurait pas perdu la main. Un journaliste a en effet révélé qu'il a monopolisé la totalité du chocolat en poudre pour le revendre plus cher dans la cour de la prison. Ce qui ne l'empêcherait pas d'être vu comme un « héros » par ses codétenus. Selon un ancien compagnon de cellule, quand il ne spécule pas sur la poudre (en chocolat), « Bernie » écouterait du rap et passerait son temps à la bibliothèque pour lire des livres de finance, mais aussi l'histoire du Petit Lord Fauntleroy.

 

« Ils savaient que les contribuables les renfloueraient. Ils n'étaient pas stupides, ils s'en foutaient ».

The Big Short : Le casse du siècle (2015)

 

Histoire vraie tirée du bestseller The Big Short: Inside the Doomsday Machine (À l’intérieur de la machine de la fin du monde), le cynisme et l’amoralité d’une certaine finance est encore plus marquée. On suit un trio de jeunes financiers interprétés brillamment par Brad Pitt, Christian Bale, Ryan Gosling. Ils découvrent la faiblesse du système de financement immobilier aux États-Unis.

 

Anticipant à plus ou moins long terme la crise des subprimes, ils vont parier sur la faillite du système. Les autres banques les regarderont agir sans y croire, tandis que leurs propres clients s’inquiéteront de ce pari. Alors qu’une partie du monde sera ruinée, les trois financiers feront fortune. « C'est un très bon film », estime l'investisseur Steve Eisman, qui a inspiré l’un des personnages, et dont le portefeuille est passé de 700 millions de dollars à 1,5 milliard durant la crise.

 

2020, la crise du Pangolin !

 

Billets de banque de différents pays ou régions. — © JASON LEE/REUTERS

 

La dette explose. Et alors?

 

Les gouvernements n’ont guère eu d’autres choix que d’avancer des dizaines de milliards pour éviter une catastrophe économique. Beaucoup craignent un endettement qui pèsera sur les prochaines générations dans les pays occidentaux. A l’inverse, il pourrait leur offrir une croissance plus durable

Mathilde Farine

 

Publié jeudi 11 juin 2020 ICI 

 

Rarement, en temps de paix, les gouvernements ont à ce point ouvert les vannes budgétaires. Les uns après les autres, à coups de dizaines de milliards de francs, d’euros, de dollars, les Etats ont injecté des liquidités dans des économies qu’ils ont eux-mêmes dû mettre provisoirement à l’arrêt.

 

Vertigineux?

 

Peut-être, mais c’est une bonne chose:

 

«Ils ont vite réagi, cela montre qu’ils ont tiré les leçons de 2008 où, en Europe surtout, ils avaient fait une erreur de diagnostic, en pensant que l’économie allait rebondir d’elle-même rapidement et fortement», une fois la tempête passée, assure Mathilde Lemoine, cheffe économiste à la banque Edmond de Rothschild.

 

Les chiffres sont spectaculaires.

 

En absolu et ramenés aux économies de chaque pays. Juste en dessous de 10% du PIB en Suisse, juste en dessus aux Etats-Unis, plus de 30% en Allemagne. Pourtant, ils le sont moins lorsqu’on les compare aux trous béants créés par la crise sanitaire: «Le Seco avance une perte de PIB de 25%. Les mesures prises, même si elles sont impressionnantes, ne la compensent pas», nuance Mathilde Lemoine, qui s’attend à une deuxième phase de relance.

 

Début de la phase deux

 

Le creusement des déficits n’est donc peut-être pas fini. Parce qu’après avoir paré au plus pressé pour éviter des faillites et un chômage de masse, s’être assuré que la machine reparte dès que possible, il faut maintenant se concentrer sur l’investissement, qui créera les conditions de la croissance, ajoute Valentin Bissat, économiste chez Mirabaud Asset Management.

 

Si les emprunts n’évoquent a priori rien de positif, c’est en partie le fait de préjugés. Ou d’exemples de pays où la gestion financière a mal tourné, de fiascos historiques qui ont laissé des traces dans la mémoire collective. Or la crise n’est pas inéluctable. D’abord, elle est rarement le fait de la seule dette elle-même. Ensuite, les exemples d’endettements massifs, résorbés avec le retour de la croissance, existent aussi. Enfin, si les montants asphyxient une économie, des solutions existent et ne cessent d’être inventées.

 

Les emprunts, en soi, ne sont donc pas mauvais. S’endetter est même nécessaire pour des pays comme la Suisse, guetté par le vieillissement de la population et dont la croissance potentielle est faible: «L’augmentation de la croissance en Suisse ces dernières années avait résulté de la hausse de la population. Or cette dernière, qui compensait la productivité faible, est stabilisée. Donc pour que le soufflé ne retombe pas, il faudrait investir dans les infrastructures et encourager l’investissement privé», reprend Mathilde Lemoine.

 

Financer la transition énergétique

 

A défaut, la Suisse et nombre de pays européens auront un problème: «Des dépenses publiques qui n’ont pas retrouvé leur niveau d’avant la crise de 2008, couplées à un sous-investissement privé ont entraîné un vieillissement du stock de capital [le patrimoine non financier d’une économie, ndlr]. Or si cela continue, le potentiel de croissance va encore diminuer et rendra plus difficile le remboursement des dettes qu’elles soient publiques ou privées.»

 

Dans ce sens, ce n’est pas la dette qu’il faut craindre, mais le manque de dette qui trahirait de trop faibles investissements. Et qui empêcherait par exemple de financer la transition énergétique que de nombreuses personnes appellent de leurs vœux.

 

D'ailleurs, «le Fonds de relance européen « Next generation EU » change la donne. En investissant plutôt qu’en voulant gérer les dettes du passé, les chefs d’États et de gouvernement européen évitent un nouveau déclassement de la zone euro et son risque d’éclatement», ajoute Mathilde Lemoine.

 

Peur psychologique

 

Si on craint autant la dette, c’est en partie parce qu’on l’associe à un boulet qui freinera la croissance future, nourrira l’inflation ou l’hyperinflation.

 

Qu’on a ainsi créé une «peur inconsciente» exagérée. Pendant des décennies, le Fonds monétaire international (FMI) a imposé une stricte discipline financière pour fournir des prêts, arguant que trop de dette freinerait la croissance.

 

2 experts de renommée mondiale l’ont même théorisé, Kenneth Rogoff et Carmen Reinhart, avant de se rendre compte qu’une erreur avait faussé tous leurs calculs, qui avaient établi à 90% du PIB un endettement qui freine la croissance. «Tout comme la zone euro avait fixé la limite à 60% du PIB, parce que c’était la moyenne au sein des pays membres avant l’introduction de la monnaie unique, pas parce que la théorie économique le recommandait», rappelle Valentin Bissat. On a utilisé ces théories lors de la crise de l’euro, avant de se rendre compte que les plans d’austérité avaient un effet contre-productif.

 

En outre, on raisonne, à tort, comme des ménages, déplorent les tenants de la théorie monétaire moderne toujours plus en vogue et incarnée par la professeure d’économie à New York Stephanie Kelton. Pour elle, on est tombé dans un piège linguistique en assimilant le vocabulaire des ménages qui doivent par exemple «se serrer la ceinture» à un Etat : rapportés à un individu, les «déficits» deviennent quelque chose à éliminer, alors que l’Etat, lui, ne fonctionne justement pas de la même manière. L’économiste se met en porte-à-faux avec l’idée que, pour dépenser, il faut d’abord savoir comment payer. Le marché obligataire et la banque centrale sont là pour veiller à ce que la pompe ne se tarisse pas. La contrainte budgétaire n’existant tout simplement pas, la vraie limite se trouve ailleurs: lorsque les dépenses publiques risquent de provoquer une surchauffe économique et de l’inflation.

 

La réaction à cette crise sanitaire s’apparente d’ailleurs déjà à une application de cette théorie, relèvent des économistes de Pictet dans une étude. Au moins dans une forme adoucie: les gouvernements empruntent, les banques centrales rachètent les créances et maintiennent les taux d’intérêt à des niveaux bas, évitant ainsi que le paiement des intérêts ne devienne ingérable.

 

Il faudra donc peut-être s’habituer à cette présence, finalement pas si menaçante, d’une montagne de dette. Et accepter que sa réduction doive prendre des décennies pour ne pas entraver la croissance. Dans une hypothèse de taux bas pendant une longue période, schématiquement, «les jeunes générations, qui ont tendance à consommer ou emprunter davantage, s’en sortent dans ce contexte mieux que les plus âgés, dont l’épargne stagne», souligne Valentin Bissat. Ils s’en sortiront d’autant mieux si ces emprunts servent à stimuler une croissance plus durable, plus verte.

Une dette publique à 120 % n’est « pas en soi une catastrophe », juge le président de la Cour des comptes ICI 

 

Dans un entretien à « L’Opinion », Pierre Moscovici, qui a pris ses fonctions le 3 juin, argue que « quand la dépense est justifiée par des raisons exceptionnelles, économiques ou sociales, quand elle est bien utilisée, elle est légitime ».

Partager cet article
Repost0
18 juin 2020 4 18 /06 /juin /2020 06:00

Fricandeau à l'oseille de Didier - France 3 - 05-06-2020

La Mothe-Achard se situe à équidistance entre le chef-lieu du département : La Roche-sur-Yon, au nom fluctuant, et Les Sables d’Olonne, sous-préfecture balnéaire.

 

De mon temps, pendant les congés payés d’été les voitures des vacanciers défilaient devant le Bourg-Pailler et nous nous amusions à les décompter selon leurs marques et leurs cylindrées. Au carrefour de la pharmacie Mignen, à gauche pour les Sables d’Olonne, les riches, à droite pour Saint Gilles Croix de Vie pour les plus modestes.

 

C’est fini, la nationale n’est plus qu’une minable départementale, à la manière de Jean Yanne qui haïssait les départementales, les bagnoles filent à toute vapeur sur l’autoroute.

 

Pour aller à la plage nous prenions le car Citroën en provenance de Nantes.

 

Les michelines pour les Sables d’Olonne faisaient haltes en gare de la Mothe-Achard maintenant les TGV du grand escogriffe de Villiers pour les Sables d’Olonne ne s’arrêtent plus à la gare de La Mothe-Achard.

 

Nous allions au ciné Au Modern sis sur le remblai.

 

Les marins Chaumois avinés foutaient le bordel dans les bals.

 

J’ai suivi ma terminale Philo à l’Amiral Merveilleux du Vigneau…

 

Mon oncle Gilbert, dit Gomina, marié à Agnès la sœur de ma mère, a pris sa retraite à La Chaume, de l’autre côté du port des Sables d’Olonne.

 

Mon copain d’enfance, Dominique Remaud, le fils de Louis et de Madeleine Remaud les boulangers, a terminé sa brillante carrière de pharmacien à La Chaume ; il a fait un peu de politique municipale.

 

Ça fait un bail que je n’ai mis les pieds aux Sables d’Olonne…

 

Mais voilà t’y pas que l’ancien maire des Sables-d’Olonne, Didier Gallot, ancien juge, à l’origine du festival consacré à Georges Simenon aux Sables-d’Olonne, fan de Fillon, vient de passer de la cuisine politique aux fourneaux pour l’émission de France 3 les Carnets de Julie qui consacre un numéro à la cuisine de Georges Simenon.

 

Découvrez Maigret et son mort de Georges Simenon sur NousLisons.fr

 

Point de banquette de veau si chère à Maigret au menu pour l’ancien maire des Sables-d’Olonne.  Didier Gallot a préparé un fricandeau à l’oseille : une fricassée de veau associée à de l’oseille et mélangée à des épinards. Ce plat apparaît dans plusieurs romans, notamment « Maigret et son mort».

 

« Et si nous allions à la Brasserie Dauphine. C’est le jour du fricandeau à l’oseille me semble-t-il. »

 

 

Double crime aux Sables-d'Olonne : La Dernière enquête du commissaire Grasset de Didier Gallot

 

L’émission « A la table de Simenon » a été tournée en début d’année à Fontenay-le-Comte. Elle a été diffusée le samedi 6 juin 2020 à 16 h 15 sur France 3

Maigret -1- Maigret et son mort

Maigret et le marchand de vin - Georges Simenon - Babelio

L'affaire Maigret. Les 10 vins et spiritueux du commissaire ICI

Suivre les enquêtes de Jules Maigret, c'est s'aventurer dans tout ce que la France produisait comme alcools et vins dans les années trente à soixante.

 

Publié le 

 

 

Jules Maigret, fils d'un régisseur de château du côté de Moulins, devenu le flic le plus célèbre de France grâce à Simenon, possédait un lever de coude à provoquer un tennis-elbow et une descente qu'aucun cycliste n'aurait souhaité remonter. Déjà en temps « normal », il passe facilement du sauvignon au calvados, sans oublier l'étape demi de bière pour faire descendre les sandwichs les soirs d'interrogatoire. Mais, quand il s'enrhume, alors là, c'est l'enfer. C'est le cas dans « Maigret et le marchand de vin », où le fin limier tousse, mouche et dépasse les 38° de température. La méthode de soins façon Maigret est assez radicale : deux verres de marc avec le père de la victime, un grog bien tassé côté rhum, un cachet d'aspirine et au lit.

 

La suite ICI 

 

Et on pourrait ainsi faire défiler muscadet, sancerre : Maigret, qui devait pour sa retraite se retirer en Touraine, avait un petit penchant pour les vins de Loire, sans pour autant bouder toutes les autres richesses alcoolisées dont la France s'enorgueillissait au temps où Georges Simenon faisait vivre le personnage. Tellement présent dans la ville et dans le quartier proche du Quai des Orfèvres, où se trouvait la PJ collée au palais de justice, qu'à la pointe de l'île de la Cité, entre Pont-Neuf et place Dauphine, Robert Cointepas, qui tenait le bistrot à vins La Taverne Henri IV, avait fait poser sur une des tables une plaque signalant qu'il s'agissait de celle du commissaire Maigret…

Maigret et le marchand de vin (1978)

Partager cet article
Repost0
17 juin 2020 3 17 /06 /juin /2020 06:40

 

Le paisible bourg d'Yvorne, classé parmi les plus beaux villages de Suisse Chantal Dervey

Nature, vous avez dit vin nature, pardon vin méthode naturelle avec un gros cahier des charges syndical… qu’il est loin le temps de l’aventure, le temps des défricheurs de l’espace de liberté, des « on s’en bat les couilles » des rets des vins formatés… ils voulaient faire la Révolution, renverser la table, respirer l’air vif du grand large et les voilà qui finissent, sérieux comme des papes, assis dans les tristes bureaux de la DGCCRF face à ceux qui sauront manier le procès-verbal, flanqués qu’ils sont des contrôleurs de l’INAO, ceux qui savent mesurer la hauteur de l’herbe dans des vignes dont les raisins devenus vin finiront à la chaudière pour faire du gel hydro alcoolique.

 

 

Triste fin !

 

 

À l’aridité, aux barbelés, à l’encre épaisse du cahier des charges je préfère la poésie, la légèreté des mots, ceux de Charles-Ferdinand Ramuz dans son petit livre Vendanges

 

 

Vendanges

 

Souvenirs d'enfance de Charles-Ferdinand Ramuz, sa participation à la saison des vendanges à Yvorne, dans le Chablais vaudois, vers 1890. Durant trois semaines en octobre, à date fixe, les écoliers du Collège classique cantonal de Lausanne passaient des vacances à faire les vendanges, où l'on sortait de ses devoirs d'écolier pour s’atteler aux travaux des hommes.

 

 

Un texte poétique magnifique, empreint de la nostalgie d'instants précieux. Ces petits riens qui transforment des jours de labeur en un émerveillement.

 

 

 

 

« Ce n’est pas au bord du lac. Ce n’était pas ce vignoble de Lavaux tombant à pic et d’une seule haleine vers cette petite mer intérieure qui est notre mer à nous. Il fallait quitter ses rivages et s’engager dans la vallée, où le grand Rhône n’était plus vu qu’à peine, bien qu’il y fût toujours le même Rhône, mais il se trouvait là réduit aux pauvres dimensions s’un torrent dont le cours devenait presque secret derrière ses hautes berges, au milieu des roseaux. C’était pourtant là-bas un vignoble fameux ; il était, parmi les plus renommés du pays. Seulement la renommée des vins, tout comme celle des hommes, est pleine de vicissitudes, d’insécurité, de renversements ; et aujourd’hui l’Yvorne n’ose même plus porter son nom, je crois ; la mode s’est déplacée.

 

 

[…]

 

 

Toutes les modes passent ; et c’est ainsi que ce beau vin doré d’alors semblerait suspect aujourd’hui que la mode est au « vin gris », comme on l’appelle, c’est-à-dire un vin sans couleur, un vin pour gens qui ne savent pas ce que c’est que du vin, un vin pour clientèle étrangère, un vin pour buveurs d’eau ou pour buveur de goutte. L’Yvorne de l’ancien temps était comme du soleil, il était couleur de bouton d’or, couleur de fleur de pissenlit ; et ce n’était pas du vin fait seulement avec la pulpe du raisin, mais avec la gousse, c’est-à-dire que c’était du vin « complet », et donc du vrai vin. Par la suite, nos temps d’hygiène et de prophylaxie en sont venus à se méfier de tout ce qui est complet, c’est-à-dire vivant. On pasteurise, on sépare, on décante ; on confond pureté et stérilisation.

 

 

Par le progrès d’une civilisation à rebours, essentiellement scolaire, la complexité de toute saveur véritable est devenue synonyme de grossièreté et d’imperfection ; le dépouillement naturel des choses a cédé la place aux opérations brusquées de la chimie ; la peur maladive des « germes » ou des microbes l’a emporté pour finir sur toute espèce de délectation. Ainsi on sépare le miel de la cire ; on ne consomme plus que du miel « coulé », qui n’est plus du miel. ET de même on fait du vin qui doit d’abord avoir l’aspect de l’eau chimiquement pure si on veut qu’il passe encore pour du vin, c’est-à-dire si on veut le vendre : et, les vignerons étant bien forcés de vendre le vin qu’ils font et par conséquent de suivre la mode, même quand ils la désapprouvent, le bel Yvorne bouton d’or de mon enfance a été détrôné par un vin qui ne s’appelle plus de l’Yvorne, mais de l’Aigle et est devenue un « vin gris ».

 

Yvorne, classé parmi les plus beaux villages de Suisse

Située dans le Chablais vaudois, la commune d’Yvorne compte un peu plus de 1’000 habitants qui se répartissent dans plusieurs hameaux : Versvey, Vers Morey, Vers-Monthey.

 

 

Ses 1’200 hectares s’étalent des berges du Rhône aux contreforts des Tour d’Aï, à près de 2’000 mètres d’altitude. Plaine agricole, coteaux viticoles, forêts et pâturages s’y mèlent en une douce harmonie.

 

 

Avec près de 160 hectares de vignes, Yvorne est l’une des plus grandes communes viticole du canton. Vignoble connu dans tout le pays et même au-delà de nos frontières, la réputation de ses vins blancs et rouges n’est plus à faire. La production se répartit entre l’Association viticole, quelques négociants en vin, et plusieurs encaveurs privés.

 

 

Les crus issus des vignobles propriété de la commune sont élevés et embouteillés au sein des installations sises au sous-sol de son bâtiment administratif, au coeur du village.

 

 

Si la viticulture et ses dérivés sont la principale source économique, notons qu’une importante surface agricole fait partie de son territoire. S’étendant sur les terres parfaitement plates de la plaine du Rhône, on y pratique la culture intensive sans bétail.

 

 

Véritable embellie florale connue loin à la ronde, plusieurs entreprises horticoles cultivent de nombreuses spécialités distribuées et vendues sur l’ensemble du territoire national. Ces entreprises cultivent sous serres une surface qui est la plus importante de suisse.

Carte détaillée Yvorne - plan Yvorne - ViaMichelin

Partager cet article
Repost0

  • : Le blog de JACQUES BERTHOMEAU
  • : Espace d'échanges sur le monde de la vigne et du vin
  • Contact

www.berthomeau.com

 

Vin & Co ...  en bonne compagnie et en toute Liberté pour l'extension du domaine du vin ... 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



 

 

 

 

Archives

Articles Récents