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29 juillet 2020 3 29 /07 /juillet /2020 06:00

 

Le sigle A0C, qui fut longtemps dans le monde symbole d’une France de l’excellence, préservant la singularité de ses vins de, a doublement sombré : juridiquement en s’européanisant AOP ; politiquement en l’octroyant à presque tout le monde. S’y ajoutant les fameuses IGP qui, elles aussi revendiquent une origine, le terroir est devenu une commodité de langage, nous sommes dans la géographie, loin du projet originel. René Renou, avec son enthousiasme communicatif, tenta le dernier sauvetage du paquebot, une fois disparu ses fidèles soutiens revinrent à leur tambouille petit bras.

 

AOC est aujourd’hui un sigle annexé par les intellectuels qui peuvent s’en donner à cœur joie en tartinant leurs hautes pensées en direction de leurs pairs, la quintessence de l’entre soi : Analyse Opinion Critique.

 

 AOC : l'ambitieux nouveau média qui met l'écrivain à la place du journaliste ICI 

 

Bien évidemment je n’en suis pas !

 

Alors, qui donc  est cette nouvelle AOC ?

 

Ce sont les initiales de l’élue démocrate  de New-York Alexandria Ocasio-Cortez qui a vertement recadré, jeudi 23 juillet, un élu républicain accusé de lui avoir lancé une insulte sexiste. L’élu de la Chambre des représentants Ted Yoho s’était « excusé » la veille, lui aussi dans l’hémicycle, pour le ton « abrupt » adopté lors d’un bref échange lundi avec sa consœur démocrate.

 

Sa réponse est absolument remarquable, écoutez-là, ça me réconcilie avec le personnel politique.

 

Cliquez sur ce lien ICI la vidéo avec traduction est dans l’article du MONDE

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28 juillet 2020 2 28 /07 /juillet /2020 07:30

 

Jean-François est, contrairement à ma pomme, un garçon sérieux, lorsque nous étions ensemble au cabinet du Ministre de l’Agriculture, dans les années 90, où il tenait le poste de Conseiller Technique chargé des questions internationales, donc communautaires, j’étais tranquille, ses notes au Ministre, synthétiques, précises, argumentées, nous permettaient de faire progresser dans la tête d’un politique pur, Louis Mermaz, la nécessité de réformer en profondeur de la foutue PAC. Ce qui fut fait, je ne sais si ce fut un progrès mais la porte était ouverte sur une autre conception du soutien à l’agriculture communautaire. Depuis, avec les élargissements, le chemin parcouru est bien modeste et le verdissement reste bien pâle.

 

Si je tresse des lauriers mérités à JF c’est qu’en plein mois de juillet il vient de me faire parvenir une note où il évalue l’accord adopté par le Conseil européen de Juillet 2020, pendant que votre serviteur buvait des canons tout jetant un œil distrait sur le fil Twitter pour glaner des informations sur ce sommet qualifié par notre guide élyséen, en pleine mutation, de grande avancée dans la construction européenne. Il a travaillé au corps Angela confie-t-il au très people Paris-Match, j’en suis fort aise mais, contrairement à notre Mélenchon, qui ne bite rien aux questions communautaires, je ne vais pas dézinguer l’œuvre du chef, ou en entonner avec zélotes de notre Emmanuel, « on a gagné, on a gagné… »

 

Pour mémoire, au temps de Rocard Ministre de l’Agriculture, le Conseil Européen de Dublin du 27 février 1985, marqua le grand virage de l’OCM vin essentiellement consacrée au vin de table, en adoptant la distillation obligatoire pour stopper les hauts rendements et l’arrachage des vignes les produisant. Ce qui m’a frappé à ce Conseil c’est que les négociations étaient menées au nom de la France par le Ministre des Affaires Etrangères, Roland Dumas, et le Président de la République, François Mitterrand, pour qui la distillation obligatoire et l’arrachage relevaient d’une autre planète et que nos notes à leur attention, éléments de langage, devaient  se résumer en quelques phrases. Nous étions, et nous sommes toujours, la seule délégation dans cette configuration, c’est tout à fait baroque.

 

Bref, la parole est donnée à Jean-François :

 

Comme toujours après un conseil européen difficile, tous les participants disent qu’ils ont gagné. Cette présentation des négociations européennes comme une guerre entre Etats de laquelle chacun doit revenir avec une victoire sur ses partenaires, en dit long sur la solidarité et l’esprit fédéraliste qui règnent dans cet ensemble fragile. Les médias mettent en valeur le rôle décisif de leurs représentants nationaux et insistent sur le caractère « historique » des décisions prises. Ensuite, les polémiques sont d’autant plus bruyantes que les résultats de la négociation ont été présentés avec emphase et beaucoup d’approximation.

 

Un plan de relance économique et un budget de l’Union Européenne jusqu’en 2027.

 

Le conseil européen de ce mois de juillet 2020 devait se prononcer sur deux sujets intimement liés : un plan de relance de l’économie européenne frappée par la récession consécutive à la pandémie et le budget de l’Union européenne pour la période 2021– 2027.

 

Ces discussions présentaient, en plus de leur caractère budgétaire, une dimension politique puisqu’il s’agissait  d’autoriser la commission européenne a emprunter sur les marchés financiers 750 milliards d’euros (la commission a déjà emprunté mais jamais des sommes aussi importantes) pour financer le plan de relance en lieu et place des Etats membres et de trouver de nouveaux moyens de financement des dépenses européennes.

 

Le plan de relance « Next Generation EU » n’est pas un nouveau cadre budgétaire européen.

 

Le conseil européen a autorisé la commission à emprunter 750 milliards d’euros pour financer le plan de relance.

 

Les fonds empruntés pourront être prêtés aux Etats de l’Union européenne, pour 360 milliards d’euros, ou transférés sous forme de subventions pour financer des dépenses à hauteur de 390 milliards d’euros.

 

La commission remboursera ces emprunts au plus tard le 31 décembre 2058.

 

Les dépenses du plan de relance seront engagées en trois ans : 2021, 2022 et 2023. Le « droit de tirage » des Etats sur ce programme exceptionnel sera proportionnel à leur perte de PIB en 2020 et à leur perte de PIB cumulée en 2020 et 2021. C’est ce qui permettra  à des pays comme l’Espagne, l’Italie ou la France d’être parmi les principaux  bénéficiaires de ces subventions européennes.

 

Pour bénéficier de ces aides, les Etats-membres devront présenter des « plans nationaux de réforme et d’investissement » pour les années 2021–2023, qui seront évalués par la commission européenne et soumis au conseil européen statuant à la majorité qualifiée.

 

Il ne s’agira donc pas d’un chèque en blanc ; les concours financiers ne seront accordés que si les programmes de dépenses présentés sont considérés comme conformes aux orientations de politique économique formulées à l’occasion de l’examen annuel de la situation budgétaire des membres de l’Union par les instances européennes, notamment en matière de « réformes structurelles ». Ce vocable désigne habituellement les mesures de dérégulation de l’économie, de privatisation, d’ouverture à la concurrence et de réduction des dépenses publiques demandées par les instances européennes.

 

La décision du conseil précise que l’effort de relance consacré par le programme « Next Generation EU » (nom officiel du programme de relance européen) est « limité dans le temps parce que le cadre financier pluriannuel (le budget européen) et les règles qui le régissent demeurent le cadre de base pour la planification et l’exécution du budget de l’Union ». « Les fonds supplémentaires générés par les emprunts…seront versés par l’intermédiaire des instrument et des programmes du CFP ».

 

Les 750 Mds€ d’emprunts que la commission est autorisée à souscrire constituent donc bien une mesure exceptionnelle qui n’a pas vocation a être renouvelée. Ce n’est pas un nouveau budget européen, l’embryon d’un budget fédéral comme cela est parfois abusivement présenté. Le financement de l’UE reste assuré par son budget, financé par les contributions des Etats-membres, donc les contribuables des Européens, théoriquement à raison de leur richesse moyenne, sans rupture dans son enveloppe globale avec le budget des sept précédentes années.

 

Un plan exceptionnel financé par les moyens habituels - Beaucoup de mensonges sur la réalité des décisions prises

 

Les dispositions relatives au financement du programme européen de relance et du budget européen pour les années à venir sont peu explicites.

 

Le plafond des ressources propres de l’UE est porté de 1,20% du revenu national brut des Etats membres à 1,40% pour le financement du prochain budget, ce qui pourrait représenter une augmentation de la contribution française annuelle de l’ordre de 4 à 5 Mds€. De plus, le financement du plan de relance serait assuré par un relèvement temporaire de 6 points de pourcentage du plafond de ressources propres affecté au financement des dépenses de l’Union, au-delà de 1,40%.

 

Pour le moment, les dépenses ordinaires de l’UE et le plan exceptionnel seront donc financés par les moyens habituels des contributions des Etats, donc par les impôts des contribuables européens, qu’il s’agisse d’impôts directs ou indirects (fraction de la TVA collectée).

 

Il est mensonger de dire, comme le font MM. Macron et Le Maire, que « le plan européen ne sera financé ni par nos impôts ni par notre dette ».

 

S’agissant de l’avenir, le paragraphe A 29 du compromis est ainsi rédigé : « Au cours des prochaines années, l’Union s’efforcera de réformer le système des ressources propres et d’introduire de nouvelles ressources propres. Une nouvelle ressource propre fondée sur les déchets plastiques non recyclés sera établie et appliquée à partir du 1er janvier 2021. Au cours du premier semestre de 2021, à titre de base pour des ressources propres supplémentaires, la commission présentera des propositions relatives à un mécanisme d’ajustement carbone aux frontières et à une redevance numérique, en vue de leur introduction au plus tard le 1er janvier 2023. Dans le même esprit, la commission présentera une proposition relative au système révisé d’échange de quotas d’émissions, éventuellement étendu à l’aviation et au transport maritime. Enfin, l’union s’efforcera au cours du prochain cadre financier pluriannuel, de mettre en place d’autres ressources propres, qui pourraient inclure une taxe sur les transactions financières. Le produit des nouvelles ressources propres introduites après 2021 sera utilisé pour le remboursement anticipé des emprunts contractés dans le cadre de « Next Generation EU ».

 

La seule ressource nouvelle présentée comme certaine est donc la taxe sur les plastiques non recyclés, mais elle n’est certainement pas de nature à produire 750 Mds d’euros de rendement. Le reste relève d’une simple déclaration d’intention de s’efforcer de faire évoluer la situation.

 

La capacité des 27 pays de l’Union à décider de la création d’une taxe carbone aux frontières européennes puis de l’imposer à l’Organisation Mondiale du Commerce et à leurs partenaires américains et asiatiques disposant de moyens de rétorsion considérables peut, à tout le moins, susciter un peu de scepticisme.

 

La taxation des GAFA n’est pas un sujet nouveau ; les récentes décisions de la cour de justice européenne annulant les sanctions prises par la commission contre certaines des entreprises concernées a mis en lumière la profonde division des Européens sur le sujet, certain pays comme l’Irlande choisissant d’offrir un paradis fiscal aux grands groupes américains du secteur et défendant leurs intérêts face à la commission européenne.

 

Quant à l’extension de la taxe carbone, du reste très insuffisante pour atteindre la neutralité carbone en 2050, aux compagnies aériennes qui sont déjà à terre, cela ne paraît pas très crédible.

 

Le financement du plan de relance sera donc assuré pour le moment et peut-être pour longtemps par les contributions des Etats a proportion de leur richesse. Il n’y a là aucun changement, aucun pas en avant vers le fédéralisme souhaité par certains, si ce n’est l’affirmation d’une volonté de « s’efforcer » de trouver d’autres ressources. Mais dans ce domaine, c’est l’unanimité des Etats qui prévaut et elle n’a pas prévalu pour négocier le programme de relance. Au contraire, on a vu s’agrandir le fossé entre ceux qui veulent que l’UE ne soit qu’un espace de coordination des disciplines budgétaires imposées aux Etats membres et ceux qui voudraient une Europe plus solidaire.

 

Pire encore, le compromis adopté par le Conseil européen n’a pas rendu plus fédéral ou solidaire le financement de l’Union, il a prolongé les entorses aux règles normales de financement qui prévalent aujourd’hui en prolongeant les « rabais » dont bénéficient certains Etats membres.

 

Les règles de calcul du montant des contributions des Etats-membres devraient être les mêmes pour tous les pays européens. Ce n’est plus le cas depuis que le Royaume-Uni a obtenu un rabais sur le montant de sa contribution (le fameux « I want my money back » de Mme. Thatcher). L’UE a versé au Royaume-Uni, depuis 1984 et jusqu’au Brexit, un chèque représentant 66% de la différence entre sa contribution au budget européen et ce qu’il percevait au titre des dépenses de l’UE en sa faveur. En clair le Royaume-Uni payait plus au budget européen qu’il n’en recevait, il était un des « contributeurs nets » (comme la France, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Suède…) et il a obtenu de faire financer par les autres européens les deux tiers de cette contribution nette.

 

Cette entorse très importante au principe de solidarité financière entre les pays de l’Union en a entraîné d’autres. Le cadeau aux Britanniques devait être payé par une augmentation de la contribution nationale des autres pays européens, mais l'Allemagne, les Pays-Bas, l'Autriche et la Suède ont obtenu de ne payer que 25% de la somme qu’ils auraient dû payer à ce titre. De ce fait, la France est depuis 1984 le principal financeur du cadeau fait aux britanniques.

 

Ces rabais devaient disparaître avec le Brexit. Le conseil européen de juillet a décidé de les prolonger pour les 7 ans qui viennent, sans autre justification que celle de dire que ce n’est pas parce qu’on est riche que l’on doit payer pour les pauvres.

 

Le rabais allemand reste fixé à 3,7 Mds€, tandis que le rabais annuel de l’Autriche sera doublé à 565 M€, celui des Pays-Bas grimpe à 1,92 Md€ contre 1,57 milliard d’euros précédemment, la Suède (1,09 Md€) et le Danemark avec 377 M€ ont aussi obtenu plus que prévu. Au total, c’est une perte de 53 milliards d’euros pour le budget européen entre 2021 et 2027.

 

On voit par là que les soi-disant progrès du fédéralisme sont bien illusoires et l’on pourrait s’étonner que l’Allemagne qui portait le projet de plan de relance avec la France n’ait pas renoncé à son rabais.

 

Bien sûr, la prolongation de ces rabais injustifiés constituera une charge supplémentaire pour ceux qui n’en bénéficient pas, comme la France et beaucoup d’autres pays beaucoup moins riches que nous.

 

 

Des décisions importantes pour l’Union européenne mais un impact économique faible

 

Le budget européen pour la période 2021–2027 sera de 1 074,3 Milliards d’euros, soit 153,4Mds€/an, à comparer au PIB total des 27 membres de l'Union européenne en 2019, soit 13 929 Mds€ ; le budget de l’Union européenne représente donc 1,1% du PIB européen.

 

Avec les 312 Mds€ de subventions adoptées par le conseil européen, qui seront engagées entre 2021 et 2023, le budget annuel de l’UE passera à 257 Mds€/an pendant cette période, soit 1,8% du PIB européen. Si l’on ajoute les 360 Mds€ de prêts auxquels pourront avoir accès les pays qui le souhaitent, le budget annuel de l’UE représentera 2,7% du PIB européen. 

 

Une augmentation de 63% (en prenant en compte les seules subventions) ou de 170% (avec les prêts) du budget de l’UE rapporté au PIB européen n’est pas insignifiante. Elle représente une rupture dans l’univers de l’union européenne marqué par la volonté de maintenir le budget de l’Union à un niveau aussi bas que possible, même si elle ne constitue pas le basculement vers un budget fédéral.

 

Mais ces décisions importantes du point de vue du fonctionnement de l’UE n’auront qu’un impact économique très limité.

 

Prenons le cas de la France, deuxième contributeur au budget européen, derrière l’Allemagne avec 21 Mds€ de contribution en 2019, soit 14% des recettes de l’UE, et 14,5 Mds€ de retour sur le budget européen, dont 9,2 Mds au titre de la politique agricole commune. Sa contribution nette au budget européen en 2029 fut donc de 6,5Mds€.

 

Si La France présente un plan satisfaisant aux instances européennes, elle pourra bénéficier de 13 Mds€ de subventions par an en moyenne de 2021 à 2023, soit 13 % du plan de relance de 100 Mds annoncé par le gouvernement conduit par J Castex. C’est moins que le seul plan de soutien consenti au secteur aéronautique de 15 Mds€.

 

Dans cette logique comptable, il faudrait déduire un certain nombre de chose de ces 40 Mds€ de subventions pour arriver à un compte juste. Les crédits consacrés à la Politique agricole commune généraient jusque-là un retour de 9 Mds€/an à la France. Les moyens accordé à la PAC vont baisser de 10%/an dans le prochain budget communautaire, ce qui devrait entraîner un manque à gagner de l’ordre de 900 M€/an, donc 6,3 Mds€ sur la période 2021/2027. Les fonds structurels vont également diminuer. Notre contribution au budget européen va augmenter relativement à notre PIB pour financer le plan exceptionnel et le prochain budget. Comme on ne voit pas l’intérêt pour la France d’utiliser l’emprunt européen puisqu’elle emprunte sur les marchés financiers à des taux très bas, les subventions constitueront l’essentiel de l’intérêt qu’elle peut trouver à ce plan de relance européen.

 

Le gouvernement commet une erreur en présentant ce plan européen comme une victoire française, ou au mieux franco-allemande, permettant de financer la reprise de notre économie. Si l’on raisonne dans ces termes, l’Europe nous « coûte » chaque année 6 à 7 Mds€, et elle coûtera un peu plus dans les années qui viennent. Elle rapportera 13 Mds€ pendant trois ans avant d’être à nouveau une charge nette pour notre budget et déficitaire sur la durée du prochain budget.

 

Le solde positif de 6 à 7 Mds€ sur la période 2021/2023 représentera 0,002% du PIB français (2 427 Mds€). Ce n’est certainement pas avec cela que nous allons sortir de la crise économique dans laquelle nous nous trouvons. Ces sommes sont sans rapport avec les moyens mis en oeuvre par le budget de l’Etat, 338 Mds€, les collectivités locales, 270 Mds€ ou la sécurité sociale, 450 Mds€.

 

Ce qui est vrai pour la France l’est pour les autres pays européens.

 

On peut craindre par ailleurs que les responsables de l’Union européenne ne doivent se retrouver à nouveau rapidement pour déterminer les moyens de faire face à une nouvelle crise financière en raison du poids des créances irrécouvrables dans le bilan des banques. La crise pourrait d’ailleurs bien venir des soi-disant pays frugaux. 

 

L’un d’entre eux a agit avec la plus forte détermination contre le projet franco-allemand, les Pays-Bas. Ce paradis fiscal affaiblit constamment l’UE. Il favorise l’installation de multinationales européennes à La Haye ou Amsterdam pour payer moins d’impôts, Renault par exemple, bien que l’Etat français en soit actionnaire, privant ainsi les pays d’origine de précieuses recettes fiscales. Ces pertes s’élèveraient à 2,7 Md€ pour la France, 1,5 Md€ pour l’Italie et l’Allemagne et près de 1 Md€ pour l’Espagne, selon l’ONG Tax Justice Network.

 

Par ailleurs si les « frugaux » affichent une dette publique très basse : 33,2 % du produit intérieur brut au Danemark, 35,1 % en Suède, 48,6 % aux Pays-Bas et 59,4 % en Finlande, contre 77,8% en moyenne dans l’UE, la dette privée est très élevée. Les ménages des « frugaux » figurent parmi les plus endettés au monde. Selon l’Organisation de développement et de coopération économiques (OCDE), la dette des ménages représente 280 % du revenu disponible net au Danemark, 240 % aux Pays-Bas, 189 % en Suède et 148 % en Finlande. A côté, les ménages italiens (87 %), grecs (106 %) et espagnols (107 %) sont d’une prudence remarquable.

 

Du coup, les banques néerlandaises sont très exposées au risque immobilier, une fois de plus, car durant la crise de 2008 La Haye a dû nationaliser une partie d’entre elles pour les sauver.

 

Au passage, les donneurs de leçons néerlandais ne sont pas non plus les plus laborieux d’Europe. Ils travaillent en moyenne 1 434 heures par an, selon l’OCDE, avec un poids très important du temps partiel (46,8 % des emplois, en particulier chez les femmes), pendant que les paresseux du Sud travaillent 1 718 heures par an en Italie, 1 719 heures au Portugal ou 1949 heures en Grèce.

 

Un accord qui n’est pas inutile

 

On peut défendre l’utilité de l’accord passé au Conseil européen, même en prenant en compte tout ce qui est écrit ici. En considérant que si l’Union européenne n’avait rien fait, on le lui aurait bien davantage reproché que le compromis auquel elle est parvenue.

 

Il n’est pas exagéré de dire que les pays du Sud, Italie et Espagne en particulier, avaient besoin de cet accord, beaucoup plus que la France ou l’Allemagne. Ils sont frappés beaucoup plus durement que nous par la crise post-pandémie. La chute du PIB espagnol sera l’une des plus importante d’Europe et la sensibilité du chômage à la croissance est plus forte que dans la plupart des pays européens ; on parle d’une remontée du chômage à 20% de la population active comme aux pires moments de la crise de 2008 et après. Les faiblesses intrinsèques des ces économies conduisaient au cours des dernières semaines à une aggravation des différences de coût de l’endettement de l’Italie ou de l’Espagne en comparaison des taux obtenus par la France ou l’Allemagne, ce qui constituait une menace supplémentaire pour l’économie de ces pays.

 

L’immobilisme n’était donc pas une position souhaitable.

 

Avec cette crise et avec cet accord, l’Allemagne a également redécouvert sa dépendance vis à vis de l’Union européenne, alors que se ferment à leurs exportations d’automobiles et d’équipements, le marchés américains et certains marchés asiatiques, ce qui constitue une bonne nouvelle.

 

Mais un accord sans doute payé trop cher

 

L’Allemagne et la France ont beaucoup sacrifié pendant la négociation pour obtenir cet accord. On passera sur la réduction des subventions de 750 Mds€ à 350 Mds€,  mais il a fallu aussi sacrifier le “Fonds de transition juste” qui devait permettre d’aider les pays les plus dépendants des énergies fossiles à passer à une économie moins carbonée ; il passe de 30 Mds€ prévus dans le projet de budget à 10 Mds€.  Le programme de recherche « Horizon 2020 » perd 8 Mds€ des 13,5Mds€ qui lui étaient attribués dans le projet de la Commission, tout comme InvestEU (moins 25 milliards) ou Solvency (moins 26 milliards), programme destiné aux entreprises en grande difficulté qui passe carrément à la trappe, de même que le programme santé, qui passe de 9,4 milliards à rien du tout, ou la politique de défense. Il faut y ajouter la PAC et les fonds structurels, sacrifiés également.

 

Cela finit par faire beaucoup et par donner un résultat qui sacrifie l’avenir au profit de moyens sans doute trop limités pour le présent

 

En raison d’une erreur politique

 

E Macron et A Merkel ont considéré qu’à partir du moment où un accord existait entre eux, l’accord des 25 autres était une formalité. Ils se sont trompés d’époque.

 

E Macron poursuit son projet de renforcement de la construction européenne en dotant la zone euro d’un budget propre et l’union européenne dans son ensemble de capacités budgétaires plus importantes pour améliorer sa résistance aux crises qui se succèdent. Il a pensé que la crise actuelle serait un moment favorable pour imposer ses vues et il s’est trompé. Il paie cher, sur des sujets qui sont normalement sa priorité, un succès qui pourrait rester de façade si les négociations à venir sur les ressources propres n’aboutissent pas et il a d’ores et déjà accepté un budget qui pour 7 ans n’est qu’un budget de reconduction.

 

Les divisions européennes se sont affirmées avec force pendant cette négociation. Il faudra formuler d’autres objectifs que budgétaires pour les surmonter.

 

Il reste maintenant au Parlement européen à approuver ou remettre en cause cet accord qui sur plusieurs points (maintient des rabais, réduction du volume du budget par rapport à l’ambition initiale, priorité à la transition énergétique) ne correspond pas à la volonté qu’il avait exprimée.

 

Jean-François Collin

24 juillet 2020

Page

30 ans de Pays d’Oc : La saga qui changea le visage de la viticulture

ICI 

« Notre production comblait le manque à gagner d’autres productions en chute libre », voire à la débâcle de certaines : « Les accords de Dublin, sous Rocard, lui imposaient de distiller massivement, jusqu’à 12 millions d’hectolitres d’excédents français! » Pour endiguer la crise, l’Europe mis aussi en place des primes à l’arrachage qui fut de masse. Parallèlement, « nous avons engagé un remembrement des vignobles avec les organismes comme la Safer et la chambre d’agriculture à faire en sorte que les exploitations aient toutes le plus possible une taille critique d’au moins 25 hectares chacune. » Les cépages qualitatifs imposés par le label ayant moins de rendement, la surface doit grossir.

De la piquette à  l'AOC

 

TIME - NEW YORK

Dans la plupart des pays d’Europe du Nord, les deux ingrédients de la révolution industrielle ont été la houille et le minerai de fer. En France, il y en a eu un troisième : le vin rouge bon marché. La plupart venaient du Languedoc, le vignoble le plus vaste du monde. Mais les goûts ont évolué, et les ventes ont chuté après la Seconde Guerre mondiale tandis que, grâce aux subventions agricoles du Marché commun, le pays produisait beaucoup plus qu’il ne pouvait écouler.

 

 

En 1984, l’accord de Dublin a limité les subventions [européennes], et les viticulteurs languedociens se sont trouvés confrontés à un choix difficile : s’adapter ou disparaître. A l’initiative de pionniers, ils ont entrepris de planter des variétés de raisin renommées comme la syrah et le cabernet sauvignon sur des coteaux à moindre rendement. Quinze ans plus tard, la région a oublié son complexe d’infériorité et dispose de plus de 100 000 hectares de vigne.

 

Les ventes internationales ont été le catalyseur du renouveau. A l’époque où le vin de Bordeaux perdait des parts de marché à cause de prix trop élevés, le Languedoc courtisait les consommateurs étrangers en leur offrant des vins de très bonne qualité à des prix abordables. La région offre quelque chose que le Nouveau Monde n’a pas : des vins faits d’un mélange de différentes variétés de raisin, dont le goût complexe reflète les idiosyncrasies du sol sur lequel elles ont mûri.

 

 

Attirés par un fantastique potentiel, les étrangers s’adonnent désormais aux libations languedociennes, comme investisseurs et consommateurs. Mondavi, le géant de la Napa Valley, en Californie, plante actuellement 50 hectares pour produire son propre vin. A une échelle plus modeste, Robert et Kim Cripps, un couple anglo-américain, ont acheté 18 hectares de vignes près de Montpellier. Le domaine du Poujol produit 100 000 bouteilles par an, dont 80 % pour l’exportation.

 

 

Le label Appellation d’origine contrôlée (AOC), qui est censé garantir la qualité du vin, fixe également la quantité de chaque variété qu’il est possible de faire pousser sur une surface déterminée. S’il n’est pas en conformité avec les critères AOC, votre vin sera vendu comme “vin de pays” ou “vin de table”, des étiquettes moins recherchées. Selon Cripps, “c’est un exemple de législation française très restrictive qui ne contrôle pas grand-chose. Si vous voulez vendre en France, il faut être AOC, mais à l’étranger cela n’a aucune importance.” La pression est de plus en plus forte pour une révision des critères AOC, de façon à prendre en compte les caractéristiques du marché actuel.

 

 

Nicholas Le Quesne

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27 juillet 2020 1 27 /07 /juillet /2020 06:00

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Après avoir titillé Steiner, au risque de me voir basher par ses adorateurs, voilà t’y pas que je ressors de ma musette un vieux serpent de mer gaulois : les droits de plantation, au risque cette fois de me voir traité d’ultra-libéral par les chefs sioux du vignoble, en proposant de les jeter à la mer.

 

Mon raisonnement est d’une simplicité biblique : lorsque les AOP-IGP, Bordeaux en tête distillent, ce n’est pas que l’effet crise mais le résultat d’une inadéquation entre le potentiel viticole et les besoins du marché, donc la régulation professionnelle de ce potentiel via les plantations est un échec.

 

« Osons parler d'arrachage ! » a lancé Bernard Farges lors de l'Assemblée générale de l'interprofession à Bordeaux.

 

Si l’on arrache il faut laisser l’initiative des nouvelles plantations à ceux qui savent vendre leurs vins et non aux organisations professionnelles qui distribuent les droits de plantation sur des critères plus politiques qu’économiques.

 

Libérons les droits de plantation !

 

Et qu’on ne vienne pas me dire qu’ainsi on ouvre grande la porte à des gros investisseurs qui vont couvrir notre beau terroir de vignes à haut rendement, étranglant ainsi nos vignerons indépendants, c’est jouer à se faire peur pour maintenir un système obsolète. Les investisseurs ne s’intéressent qu’aux GCC et aux pépites qui s’exportent, la grosse cavalerie n’offre aucun retour juteux.

 

Rappel de l’histoire récente des droits de plantations.

 

Les droits de plantation furent, au temps de notre Sarko je faisant le ménage des régulations de la PAC, abolis, la délégation française votant pour.

 

Le Conseil des ministres en avril 2008, adopta une nouvelle organisation commune du marché (OCM) vitivinicole

 

Publiée au Journal officiel. «Les changements qui seront mis en œuvre permettront d’équilibrer le marché vitivinicole, d’éliminer les mesures d’intervention sur les marchés et leur cortège de coûteux gaspillages, et de réorienter le budget au profit de mesures plus positives et plus proactives de nature à renforcer la compétitivité des vins européens.» Dans ce sens, il est donc prévu d’abolir les droits de plantation avant la fin de 2015. Ceux-ci pourront être maintenus au niveau national jusqu’en 2018. Dès le 1er janvier 2019, tout le monde pourra donc planter de la vigne n’importe où dans l’Union européenne. »

 

Merci cher Michel Barnier de nous avoir libéré de tous ces carcans bureaucratiques, vive l’air cinglant du grand large ! Par bonheur après votre brillant passage au 78 rue de Varenne vous fûtes libéré de vos attaches nationales pour occuper au sein de la Commission de l’UE le prestigieux poste de Commissaire européen chargé du marché intérieur et des services. Comment chacun le sait cette grande maison est le temple de la dérégulation alors vous devriez vous y sentir à l’aise. Oui mais, patatras, la crise ou les crises bancaires et financières sont passées par là, et il est de bon ton d’entonner des hymnes à la régulation, surtout pour un ex-responsable politique français.

 

Machine arrière toute, sous la pression des chefs du vignoble, champenois en tête, réveillés sur le tard, la France réclame à cor et à cri le maintien des droits de plantation et le Ministre de l’Agriculture, Bruno Le Maire, grand libéral, avale son chapeau tout en bottant en touche en confiant à Madame Vautrin, députée de la Marne, une mission sur « les voies et moyens d’une nouvelle régulation » a remis l’ouvrage sur le métier.

 

Vignes/Droits de plantation : « Libéraliser les droits engendre ...

 

Je fus le porte-plume de madame Vautrin, nous auditionnâmes le ban et l’arrière-ban de la foultitude des zinzins du vin. Ce fut la chambre des lamentations, pas la queue d’une proposition et, lorsqu’il fallut rédiger le rapport de mission je fis part à la missionnaire, qu’en dépit de mon immense capital de créativité juridique, je n’étais pas en mesure de sortir de ma besace un substitut au droit de plantation, soit il y a un droit, soit il n’y en a pas ! Abandonné à mon triste sort de porte-plume je rédigeai un gloubiboulga dont je n’étais guère fier et le confiai à madame Vautrin qui le posa sur sa pile et l’oublia. Je partis en Corse au mois d’août, un après-midi alors que je crapahutais dans des gorges mon foutu téléphone sonna. Du côté du 78 on s’affolait car le Ministre réclamait le rapport de la missionnaire. Ma réponse fut lapidaire : demandez-lui ! Ce qu’ils firent. Catata, la dame constata l’ampleur du désastre et chercha à m’en faire porter le fardeau, sauf que la messagerie démontrait son incurie. Cet épisode me valut d’être plus encore considéré comme un vilain petit mouton noir. Par bonheur mon nom n'apparaît nulle part sur ce document.

 

 

Tout ça abouti à ça :

 

29 septembre 2012

Le nouveau système de gestion des plantations de vignes dans l’UE : une nouvelle usine à gaz qui ne produira qu’un rideau de fumée ICI  

 

9 mai 2014

Sous la défense du maintien des droits de plantation se cache un corporatisme dès plus rétrograde ICI 

La CNAOC interpelle le Président de la République : « la viticulture boit la tasse. La soutenir, c’est investir… » ICI

Le rapport de Catherine VAUTRIN prône le maintien des droits de plantation et leur gestion par les Interprofessions. ICI

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26 juillet 2020 7 26 /07 /juillet /2020 08:00

 

EL PAÏS

 

DIOS SALVE AL DESAYUNO INGLÉS

MARIA SANAHUJA  09/07/2020

 

Es calórico, sabroso, grasiento, variado y absolutamente maravilloso: ahí va nuestro homenaje a la muy británica combinación de salchichas, huevos, pan y judías en salsa de tomate.

 

Un repas « calorique, savoureux, gras, varié et absolument merveilleux », dont l’histoire est retracée, dans l’article, de l’époque edwardienne jusqu’aux tables de la série télévisée Downton Abbey.

 

« Enfin », jubile Jane Shilling. L’honneur culinaire de la Grande-Bretagne est rétabli. Partiellement, du moins. Après avoir laissé les moqueries prospérer à propos de « sa nourriture horrible », le pays peut désormais relever la tête, assure cette chroniqueuse du Daily Telegraph. Pour preuve, insiste-t-elle, « l’un de nos voisins européens admet que nous excellons dans un domaine, le petit déjeuner » ICI  

 

Il n’en fallait pas plus à Jane Shilling pour s’engouffrer dans la brèche. « Selon l’essayiste Walter Benjamin, le manque d’envie à l’idée de prendre son petit déjeuner est le signe d’une réticence à se plonger dans la journée qui s’annonce. Alors que les bienfaits du petit déjeuner sont universellement reconnus, il est curieux que seuls les Britanniques sachent rompre le jeûne avec style, souligne-t-elle, un brin provocatrice. »

 

Le repas le plus sexy de la journée  ICI 

 

 

La tradition du petit-déjeuner anglais a d’abord commencé avec la Gentry, avant d’être adoptée par les Victoriens qui ont raffiné la tradition en une forme d’art. Puis sont arrivés les Édouardiens qui ont normalisé les ingrédients, nous donnant le petit-déjeuner anglais que nous mangeons la plupart du temps aujourd’hui et, ce faisant, ont créé une véritable tradition nationale du petit déjeuner et une icône de la culture culinaire britannique.

 

Les Splendides Petits Déjeuners de la Gentillesse Anglaise

 

L’idée du petit déjeuner anglais comme plat national remonte au XIIIe siècle et à une institution anglaise appelée la noblesse, qui se considérait comme les gardiens du mode de vie traditionnel de la campagne anglaise et qui se considéraient comme les héritiers culturels des Anglo-Saxons.

 

L’histoire du petit déjeuner anglais commence dans les maisons de campagne de la noblesse anglaise, avec leur notion de ce qui constituait un petit déjeuner anglo-saxon et leur tradition d’hospitalité sociale.

 

La noblesse était considérée comme une classe sociale distincte, composée de ceux qui avaient « un sang noble et distingué », de propriétaires terriens et de familles « distinguées » de longue descendance, cette couche privilégiée de la société comptait également dans ses rangs des membres supérieurs du clergé et des parents de familles titrées.

 

L’english Breakfast, le petit déjeuner anglais ICI

Le petit-déjeuner britannique traditionnel (« full English breakfast ») est typique des pays anglophones. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il permet de « dé-jeûner », c’est-à-dire de rompre le jeûne de la nuit !

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26 juillet 2020 7 26 /07 /juillet /2020 06:00

 

Photo Le DL / Angélique SURELto Le

Lettres à Anne

 

Lettres à Anne

 

En 1962, un homme politique français de 46 ans rencontre à Hossegor, chez ses parents, une jeune fille de 19 ans. La première lettre qu'il lui adresse le 19 octobre 1962 sera suivie de mille deux cent dix-sept autres qui se déploieront, sans jamais perdre de leur intensité, jusqu'en 1995, à la veille de sa mort.

 

Anne Pingeot PARLE ENFIN | SFR Presse

 

Les lettres de celui qui fut deux fois président de la République nous dévoilent des aspects totalement inconnus d'un homme profondément secret que chacun croyait connaître.

 

Deux lettres, parmi des centaines, témoignent de la constance de cet amour. 15 novembre 1964 : « Je bénis, ma bien-aimée, ton visage où j'essaie de lire ce que sera ma vie. Je t'ai rencontrée et j'ai tout de suite deviné que j'allais partir pour un grand voyage. Là où je vais je sais au moins que tu seras toujours. Je bénis ce visage, ma lumière. Il n'y aura plus jamais de nuit absolue pour moi. La solitude de la mort sera moins solitude. Anne, mon amour. »

 

Et la correspondance prend fin le 22 septembre 1995 : « Tu m'as toujours apporté plus. Tu as été ma chance de vie. Comment ne pas t'aimer davantage? »

 

 

 

 

Vie clandestine

 

En 1972, il fait construire une maison toute simple, de plain-pied, qui s’ouvre sur la pièce principale, celle où se trouve la cheminée, puis donne dans une grande cuisine et deux petites chambres. Mitterrand apprécie l’anonymat, ce village où tout le monde le regarde mais où personne ne le voit.

 

Il n’y a pas de grille à l’entrée de la propriété – il n’en est pas besoin, entre initiés le silence est une évidence. Personne ne vient l’ennuyer. Les amis des Soudet croisent de temps en temps chez eux, dans le quartier de Fontaine basse, un homme et une jeune femme qui n’est pas celle qui sourit à ses côtés sur les photos des magazines. Ils ont appris à ne rien demander.

 

Ne rien demander et surtout pas pourquoi le nom de Mitterrand ne figure plus sur les titres de propriété. Depuis le 23 octobre 1976, la maison de Gordes appartient en effet à une société civile immobilière, la SCI Lourdanaud, du nom d’un lieu-dit où Mitterrand avait fait l’acquisition d’un deuxième terrain, pas loin de chez les Soudet. Pourtant, malgré le lien, le nom de Mitterrand ne figure pas non plus parmi les détenteurs de la SCI Lourdanaud…

 

« Les petits arrangements avec la vérité qui ont permis à François Mitterrand de tenir cette maison secrète loin des regards – et de ses déclarations de patrimoine – durant près de trente ans ». Les deux journalistes expliquent qu’à la création de la SCI Lourdanaud, en juin 1976, la quasi-totalité des parts sont détenues par un certain François de Grossouvre et son épouse, Claude.

 

La thèse du suicide de François de Grossouvre contestée

 

François de Grossouvre, marquis de son état, fils de banquier, barbiche parfaitement taillée et verres fumés, médecin de formation reconverti dans l’industrie, entretient l’aura du mystère sur ses affaires, pas toujours très claires. Cet ex-correspondant du SDECE, le service de renseignement extérieur français de l’époque, se dévoue depuis plusieurs années pour servir les intérêts de l’ancien ministre de gauche, auquel il voue une amitié exclusive, passionnée. Il est, avec Laurence Soudet, malgré l’inimitié qui les oppose, l’autre pilier de la vie clandestine de François Mitterrand.

 

Fillette aux yeux sombres

 

En juin 1976, au moment où François de Grossouvre entérine, chez lui, dans l’Allier, la création de la SCI Lourdanaud, il en détient 998 parts ; les deux dernières, précisent les statuts, appartiennent à « Mademoiselle Anne Pingeot, conservateur de musée ». Deux parts symboliques, certes, mais qui faciliteront, le jour venu, la transmission discrète d’un patrimoine immobilier ; deux parts qui per­mettront qu’en 2020 l’associée gérante de la SCI Lourdanaud s’appelle… Mazarine Pingeot. « Ma maison », dit d’ailleurs aujourd’hui, lorsqu’elle en parle, la fille de François Mitterrand [elle n’a pas répondu aux sollicitations du Monde].

 

François Mitterrand, un Président loin des clichés

 

A l’été 1976, elle n’a que dix-huit mois. Son père, s’il ne l’a pas encore reconnue, a déjà une adoration pour cette fillette aux yeux sombres qu’il appelle affectueusement Mazaron. Il souhaite assurer son avenir autant qu’il tient à préserver le secret de son ­existence. Or, pour que la fillette n’existe pas, la maison de Gordes, où ils passent désormais des vacances tous les trois, ne doit pas exister non plus.

 

Pour ce faire, l’ensemble de la propriété est vendu le 23 octobre 1976 à la toute jeune SCI Lourdanaud. Son associé majoritaire, ci-devant marquis de Grossouvre, débourse personnellement 185 000 francs (environ 27 820 euros) afin de racheter leur bien à Danielle et François Mitterrand, les deux propriétaires de l’époque. En effet, mariés sans contrat sous le régime de la communauté réduite aux acquêts, chacun des conjoints est tenu par la loi de donner son accord pour la vente, même si évidemment François Mitterrand ne songeait pas à y venir avec Danielle lorsqu’il a acquis la maison de Gordes.

 

Autrement dit, l’épouse légitime doit se déplacer pour parapher en personne l’acte d’une vente qui cède un endroit qu’elle ne connaît pas à l’amante de son mari ! « Même Mauriac, fin conteur des grands et des petits compromis de la bourgeoisie provinciale, n’aurait osé l’imaginer », s’amusent Ariane Chemin et Géraldine Catalano dans Une famille au secret.

 

Petit à petit, le généreux mécène cède ses parts à « Mademoiselle Anne Pingeot ». Pour que l’illusion persiste, François de Grossouvre en conserve quelques-unes, tandis que l’amie Laurence Soudet en acquiert une poignée ; en quelques mois, la maison n’appartient plus à personne en particulier.

 

Tout l’article réservé aux abonnés (envoyé sur demande) ICI 

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25 juillet 2020 6 25 /07 /juillet /2020 06:00

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Nos journalistes gaulois passent bien plus de temps sur Twitter ou à bavasser sur les plateaux TV qu’à pisser de la copie pour leurs journaux qui partent à vau-l’eau, ils sont sur le Titanic et ils papillonnent…

 

03/09/2018

La semaine dernière, le Ministère de la Culture a jeté un pavé dans la mare en publiant une étude sur les recettes publicitaires des éditeurs et des régies : Etude sur les Médias et la publicité en ligne – Transfert de valeur et nouvelles pratiques. Sans surprise, il y est question de l’irrésistible croissance des supports numériques. ICI 

 

La presse est-elle condamnée ? Par Isabelle Jouanneau -28/05/2019

 

Conseiller des principaux groupes médias français et européens, ce grand expert de la presse ausculte l’avenir d’un secteur stratégique, en proie à un profond bouleversement. Jean-Clément Texier est également président de Ringier France et de la Compagnie financière de Communication (Coficom).

 

Comment va la presse ? ICI 

 

À qui appartient la presse française ?

 

10 milliardaires ont pris le contrôle d’une grande partie des médias français

 

Qui sont ces 10 milliardaires ?

 

Ils sont 5 à faire partie du cercle des dix premières fortunes de France :

 

Bernard Arnault, PDG du groupe de luxe LVMH (patron des Echos, du Parisien),

 

Serge Dassault (Le Figaro),

 

François Pinault (Le Point),

 

Patrick Drahi, principal actionnaire de SFR (Libération, L’Express, BFM-TV, RMC),

 

Vincent Bolloré (Canal+).

 

S’ajoutent :

 

Xavier Niel, patron de l’opérateur de téléphonie Free et 11ème fortune de France, qui s’est associé avec Pierre Bergé, décédé, héritier du couturier Yves Saint-Laurent, et avec le banquier Matthieu Pigasse, pour devenir propriétaire du groupe Le Monde (L’Obs, Télérama, La Vie...). Matthieu Pigasse possède également Radio Nova et l’hebdomadaire Les Inrocks.

 

Martin Bouygues, 30ème fortune de France, est propriétaire du groupe TF1.

 

La famille Mohn, qui contrôle le groupe allemand Bertelsmann, est propriétaire de M6, RTL, Gala, Femme actuelle, VSD, Capital,…

 

Arnaud Lagardère, propriétaire d’Europe 1, Paris Match, du JDD, de Virgin radio, RFM, Télé 7 jours,

 

Marie-Odile Amaury, qui possède L’Equipe (et dont le groupe est, par l’une de ses filiales, organisateur du Tour de France notamment).

 

La famille Bettencourt qui finance le journal ultra-libéral L’opinion. 

 

Le milliardaire d’origine libanaise Iskander Safa, 71ème fortune de France et propriétaire du très réac Valeurs actuelles.

 

​​​​​​​

 

Je suis abonné en numérique au Monde, Courrier International, Le Temps, Ouest-France, Télérama (papier et numérique) je n’achète plus guère de papier surtout glacé. Ainsi, je sélectionne mes sujets de prédilection pour les lire sans m’encombrer.

 

Tout ça pour vous dire que bien souvent j’apprécie bien plus le trait des cartoonistes ou certaines photos qui en disent bien plus long que le fatras des mots des pisses-copies.

 

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Dessin de Dr Meddy, Tanzanie

 

 

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24 juillet 2020 5 24 /07 /juillet /2020 06:00

 

Ni le titre de cette chronique, ni son contenu ne me doivent quelque chose.

 

C’est du pur Claude Askolovitch

 

Journaliste, écrivain. Spécialiste de la vie politique et de la société française. Actuellement en charge de la revue de presse dans la matinale de France Inter et chroniqueur dans l'émission 28 minutes sur Arte, Claude Askolovitch a notamment travaillé au Nouvel Observateur, au Point, à Europe 1, au JDD, à Marianne. Il est notamment l'auteur de Comment se dire adieu? Aux éditions JC Lattès.

 

Souvenirs d’avoir souvent croisé Askolovitch à la terrasse de la Brasserie Le Bourbon1, place du Palais Bourbon, haut-lieu des adhérences, certains diront des accointances, connivences, entre nos politiques et nos journalistes. Une image de lui conversant avec une NKM se la jouant déjà grande bourgeoise border line.

 

C’est un excellent connaisseur de la vie politique, il travaille à l’ancienne, argumente longuement, parfois trop, prend des positions courageuses ce qui lui vaut, de la part de certains sur les réseaux sociaux,  de la détestation. C’est le cas de l’aigre Daniel Schneidermann. Il se décrit comme un juif laïc non pratiquant vivant dans une famille ayant différentes religiosités. ICI 

 

Je lis ses chroniques sur Slate.

 

 

13 juillet 2020

Gérald D. et les garçons impatients

 

La nomination de Gérald Darmanin à l'Intérieur illustre bien l'ambition, la soif de conquête, l'accumulation et la tactique qui caractérisent nos hommes de pouvoir contemporains.

 

J'imagine l'impatience de Gérald D. devant une femme possible, dans la force de ses 25 ans, et j'imagine sa même impatience treize ans plus tard devant un ministère à prendre, beau merle de pouvoir de 37 ans: le même homme et cette même impatience, qui nous a souvent dit, nous autres garçons, et dont on nous a trop dit qu'elle était une vertu.

 

Je ne sais pas les circonstances du jeune D., quand une femme d'expérience vint lui solliciter une faveur politique qu'il échangea contre du sexe. Était-il, bambin cravaté, un heureux séducteur, ou un demi-puceau attardé et d'autant plus anxieux de goûter à la chair? Était-il collectionneur de bonnes fortunes ou bien confiné en misère sexuelle et y échappant d'une occasion bienvenue? Quel garçon fut cet homme dont des militantes féministes exigent la démission?

 

Un hussard à Beauvau

 

Au-delà même d'un viol dont je doute, et donc de l'infamie que porte ce mot s'il est mal employé, ce sont des complaisances mâles qui se trouvent éventées. L'escapade de Gérald D. me rappelle de pauvres ruses. Elle m'évoque le début d'un vieux roman de Bernard Frank, cet écrivain qui inventa l'expression «les hussards» pour Nimier et Blondin. La scène est pénible de crudité. Un homme a levé une fille patraque et l'enrobe de mots jusqu'à sa jouissance.

 

«La main de Ponchard fendit doucement les cuisses près du sexe. Il entendit vaguement un “non, non, non”. Il était sur elle. Un “que c'est bon” bredouillait en lui. Il retrouvait avec une infinie gratitude un plaisir qu'il n'aurait jamais dû quitter, un plaisir très chaud, brûlant, exquis, un plaisir qu'il convoitait par-delà les mots inutiles, les villes sans relief, les bals d'un soir, un plaisir qui avait la force bouleversante d'une évidence et pour lequel il aurait donné tous les amis et toute l'intelligence du monde.»

 

La suite ICI 

 

21 juillet 2020

Je ne soutiens pas Monsieur Darmanin, quoi qu'en écrive Monsieur Schneidermann

 

Dans sa dernière chronique, Daniel Schneidermann  ICI me range parmi les soutiens de Gérald Darmanin. Hélas, je n'en suis pas. Je répète: je ne soutiens pas Monsieur Darmanin, quoi qu'en écrive Monsieur Schneidermann. Il s'agit donc d'une erreur factuelle, que je suis contraint de rectifier.

 

La suite ICI 

Caricature animée de Gérard Darmanin, Ministre de l'Intérieur français.

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23 juillet 2020 4 23 /07 /juillet /2020 06:00

Le projet initial de couverture du «Lotus bleu», dessiné par Hergé en 1936. Artcurial

Lors de la « Journée mondiale Tintin » le très sérieux docteur Jean-François Lemoine sur le site pourquoi docteur ? écrit :

 

« Dans un site qui classe les célébrités par popularité, le célèbre reporter est en 4e position, et premier des personnages de fiction. Un héros mondial qui inspire des thèses, des débats et des réflexions toujours aussi vives, en particulier sur sa sexualité : hétérosexuel, homosexuel, homme ou femme… ou tout simplement asexué, comme 1% de la population mondiale ?

 

ICI 

 

Les Tintin, je les ai tous lus, sous le comptoir à tissus, de mon grand-père Philbert Gravouil, le père de ma mère, et, eu égard à mes connaissances sur la sexualité des humains, proche de zéro, en revanche du côté des animaux de la ferme j’étais un as, je ne me suis jamais interrogé sur celle de Tintin.

 

Jeudi dernier, en feuilletant électroniquement Le Temps, je découvre un titre qui accroche mon attention : Cher Tintin, gai mystère

 

 

Précision, chaque jeudi de l'été, «Le Temps» adresse une lettre à un personnage public pour discuter la brûlante question de la masculinité.

 

Pour le deuxième épisode de cette chronique estivale, c’est Tintin un intrépide reporter à l’intimité discrète.

 

Cher Tintin,

 

Petit, je voulais être comme toi : traverser la jungle, parcourir des dunes à dos de dromadaire, atteindre la Lune dans un suppositoire carrelé et explorer les abysses dans un requin. Tu es courageux, trompe-la-mort diraient certains, tu uses régulièrement de tes poings: ébouriffant. Mais que recèle ton jardin secret? A part un éclat de rire ou une larme occasionnelle, tu demeures secret, on en sait peu. Cependant, certaines théories circulent.

 

Selon Hugo Rifkin, journaliste au Times, pas de doute: «Tintin est gay. Demandez à Milou.» Dans une chronique de 2008, le Britannique est catégorique: «Un jeune androgyne au toupet blond qui emménage dans le château de son meilleur ami, un marin entre deux âges, qui est dévoué à son fox-terrier et dont les autres proches sont un couple de détectives aux chapeaux melon et une diva: n’est-ce pas évident?» Tintin ne montre de plus aucun intérêt pour la gent féminine, ajoute-t-il.

 

Il faut dire que sur plus de 300 personnages, tes aventures ne comptent que huit femmes. Pourquoi si peu? Dans une interview de 1979, Hergé indique simplement «ne pas être à l’aise pour les dessiner». Et puis Tintin n’a que 15 ans (!), dit-il. Trop jeune pour que se profile ton orientation sexuelle? «Tintin, c’est moi», rétorque ton créateur, ajoutant: «Lorsque je me suis lancé dans l’aventure [le premier Tintin date de 1930], je sortais du scoutisme. Les filles étaient un monde différent. C’était très séparé, on voyait les cheftaines de loin.»

 

Sans enfants, ton père Hergé s’est marié deux fois. Dans un ouvrage de 2012, le bédéiste Laurent Colonnier pense cependant qu’il avait un secret: Tchang. Otage du yéti dans ton aventure au Tibet, le Chinois n’est pas qu’un personnage fictif. Etudiant aux Beaux-Arts de Bruxelles en 1934, c’est lui, Tchang Tchong-jen, qui aidera le Belge à se documenter pour Le Lotus bleu. Et comme tu as soulevé des montagnes pour localiser ton ami disparu, Hergé s’est acharné quarante ans à retrouver le sien, qu’il n’a revu qu’en 1981.

 

Tchang, l'ami de Hergé : héros de Tintin ou agent double ?

Or, affirme Laurent Colonnier, il y avait davantage que de l’amitié entre les deux hommes. Pour preuve, dit-il : Hergé a qualifié d'«histoire d’amour» ta relation avec Tchang. Est-ce la vérité? Je ne suis pas sûr que tu me répondras. Toutefois, dirait notre ami Haddock, là n’est pas l’important. Homos, hétéros ou bisexuels, nous autres coloquintes à la graisse de hérisson et macchabées d’eau de vaisselle ne sommes au fond que des bougres de sous-produits d’ectoplasmes. Le reste importe peu.

 

Affectueusement,

 

TINTIN: COLORIAGE TIBET "TCHANG" - carte postale 12.4 x 17.5 cm ...

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22 juillet 2020 3 22 /07 /juillet /2020 06:00

Ce que Sartre doit à un cocktail à l'abricot - Le Point

Au café existentialiste, sirotant un cocktail à l'abricot avec Raymond Aron, Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir. 

Selon une jurisprudence bien installée, dès qu’une idée de chronique maraude dans ma tête j’ai un gros problème : il y a de grandes chances que j’en eusse pondue une sur le sujet…

 

Ainsi je lis dans l’excellent journal Le Temps

L’abricot, cette pomme précoce ICI 

 

 

On l’aime nature, en confiture, pour accompagner une viande, ou encore en eau-de-vie. Mais quoi? L’abricot, évidemment! Originaire de Mandchourie, il est probablement arrivé en Asie mineure et dans nos régions grâce aux Romains qui l’appelaient malus praecox, soit «pomme précoce», parce qu’il fleurit tôt.

 

En Suisse, il constitue bien une spécialité valaisanne: 95% des abricots du pays en proviennent, avec plus de 700 hectares de surface cultivable. La culture des abricots est donc un des piliers de l’agriculture du canton, qui rapporte en moyenne un tiers du revenu brut du secteur des fruits et légumes.

 

Je pioche dans mes Archives et j’y découvre

 

2 août 2015

Que boire à la plage avec un beignet à l’abricot ? ICI 

 

 

La plage des Sables-d’Olonne

 

En attendant l’heure de la baignade, fixée par nos intransigeantes mères à moins 3 heures après la fin de notre déjeuner, nous exercions nos talents de cantonniers, creusant des trous, érigeant des murailles, bâtissant des châteaux de sable… Notre proximité de la pendule nous permettait de contrôler le compte à rebours. Nous ne savions point nager mais nos mères nous laissaient aller au bain sans grande inquiétude, la plage était si plate, la mer si calme, le drapeau était vert et les CRS musclés nous protégeaient. De ces baignades maritimes j’ai gardé le goût de l’eau salée et un grand désintérêt pour celle des piscines.

 

Mais le bain ça donne faim !

Et, bien sûr, suit une tartine sur l’abricotier.

 

Que faire ?

 

Je pioche du côté des écrivains :

 

Le noyau d'abricot et autres contes - broché - Jean Giono - Achat ...

 

  • Au café existentialiste, sirotant un cocktail à l'abricot avec Raymond Aron, JeanPaul Sartre et Simone de Beauvoir.

 

  • Alexandre Soljenitsyne, La Confiture d’abricots et autres récits, Fayard, août 2012, 410 pages, 22 €
  •  

La confiture d'abricots et autres récits - Babelio

 

  • Sérotonine de Michel Houellebecq

Sérotonine

 

Son héros, Florent-Claude, est un ingénieur agronome travaillant comme contractuel au ministère de l'Agriculture. Il produit des notes qui sont censées alimenter les positions françaises au sein de la Commission de Bruxelles où se discute à la fois la PAC (politique agricole commune) et où la direction générale du commerce exerce, au nom des 28 États membres, le mandat de conclure des accords commerciaux avec les pays tiers.

 

Comme dans Extension du domaine de la lutte pour construire son histoire, Michel Houellebecq emprunte quelques éléments à sa propre biographie : il est lui-même passé par l'Institut national agronomique Paris-Grignon et, plus tard, a effectivement travaillé pour le ministère de l'Agriculture, mais après avoir bifurqué vers l'informatique.

 

À la recherche des abricots argentins

 

Voici ce qu'il écrit : « J'étais en effet parti avant d'avoir remis ma note de synthèse sur les producteurs d'abricots du Roussillon, dégoûté par la vanité de ma tâche, dès que les accords de libre-échange actuellement en négociation avec les pays du Mercosur seraient signés, il était évident que les producteurs d'abricots du Roussillon n'auraient plus aucune chance, la protection offerte par l'AOP abricot rouge du Roussillon n'était qu'une farce dérisoire, le déferlement des abricots argentins était inéluctable, on pouvait d'ores et déjà considérer les producteurs d'abricots du Roussillon comme virtuellement morts, il n'en resterait pas un, pas un seul, même pas un survivant pour compter les cadavres. »

 

Ce passage fait référence à la négociation d'un accord de libre-échange en cours entre la Commission européenne et les 4 pays du Mercosur (Argentine, Brésil, Uruguay, Paraguay). Mais, petit problème : les Argentins, pas plus que les trois autres pays, ne sont des producteurs d'abricots. L'Amérique du Sud tout entière ne représente pas plus de 2 % des abricots dans le monde, selon les données de 2011. Le bassin méditerranéen est le premier producteur mondial (48 à 50 %) devant l'Asie proche (30 à 34 %).

 

Pan sur la plume de Houellebecq, ancien ingénieur agronome, les abricots argentins, si tant est qu'ils parviennent en nombre jusqu'en Europe, ne sont en aucune façon concurrents des abricots français du Roussillon puisque les cycles saisonniers entre l'hémisphère nord et l'hémisphère sud sont... inversés ! Quand ceux du Roussillon sont mûrs et débarquent sur les marchés, ceux d'Argentine n'ont pas encore poussé, et réciproquement. On ne voit pas comment les abricots argentins pourraient tuer jusqu'au dernier les producteurs du Roussillon puisqu'ils ne seraient éventuellement commercialisés qu'en hiver...

 

Les arguments de mauvaise foi, quand on veut tuer son chien on dit qu’il a la rage, l'écrivain a publiquement pris position en faveur de la sortie de l'Union européenne, ne servent pas une cause, le bon argument pour rejeter l’importation de fruits de l’hémisphère Sud c’est son coût carboné, mieux vaut consommer local de saison.

ARMÉNIE, LE MEILLEUR ABRICOT DU MONDE ICI

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4. la douceur de l’abricot, c’est aussi la nostalgie du doudouk

 

Lorsque Karen Hakobyan, musicien et fabriquant de flutes, prend son doudouk, un film pourrait s’enclencher. Un paysage mental.  Il y aurait beaucoup de nostalgie, mais surtout de la douceur. Sans doute vient elle du souffle de Karen,  sa mélancolie (de sa jeunesse). Mais aussi du bois d’abricotier dont est fait cette petite flûte au bec de roseau percée de neuf trous.

L’abricot, appelé pomme d’Arménie, est , dit-on, le meilleur au monde. il est partout dans les préparations pâtissières, soupes, pilafs, confits ou sec. Et même dans le drapeau national, où il ne viendrait à personne l’idée de dire que après le rouge et le bleu, la troisième couleur serait orangé (or). Après quelques mélopée, on réalise alors que l’abricot d’Arménie n’aura plus jamais le même goût…

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21 juillet 2020 2 21 /07 /juillet /2020 06:00

Les cyclistes de légende

 Eugène Christophe (1885 - 1970) - surnommé "le vieux Gaulois" 

MARDI 12 MAI 2015 : UNE GRANDE EQUIPE AVEC LA POMME MARSEILLE ET KTM MARSEILLE 13

Relocalisons !

 

La France pays du Tour de France a abandonné la petite reine made in France…

 

Gitanes, Mercier, Peugeot, Motobécane, Sauvage-Lejeune… ne sont plus que des marques sur des cadres made in China ou autres… Les bobos et les bobottes, pinces à vélo incorporés, adorent enfourcher des vélos vintage rouillés, genre Raymond Poulidor, Jacques Anquetil, qui grincent, couinent, mais c’est furieusement tendance.

 

Le vélo revient en force dans les villes, c’est donc un marché porteur pour le made in France.

 

Certes il reste des artisans qui fabriquent des vélos en France ICI 

 

Mais le temps est, pour le pays de vieux que nous sommes, au vélo à assistance électrique (VAE)

 

Vélo électrique Xroad Samedi 27, à partir de 2499 €, Moustache Bikes.

Vélo électrique Xroad Samedi 27, à partir de 2499 €, Moustache Bikes. ICI 

 

Dans les Vosges, deux passionnés ont donné vie à une activité industrielle que l’on croyait condamnée chez nous. Un modèle à suivre le jour où l’on sortira du tunnel.

 

Voilà de quoi être fier ! Quand le patron de Bosch, Volkmar Denner, délaisse son opulente berline pour un vélo à assistance électrique (VAE), c’est sur un Moustache Bikes qu’il pédale. Une double consécration pour la marque vosgienne. D’abord, parce que l’équipementier automobile est devenu la référence technologique pour les moteurs et batteries des VAE. Ensuite, parce que les leaders européens de ce marché sont allemands. Un petit français apprécié outre-Rhin pour sa finition , c’est rare. «La qualité, c’est ce qui nous guide depuis le début», soulignent en chœur les deux cofondateurs de Moustache Bikes, Emmanuel Antonot et Grégory Sand.

 

Avec son design très soigné, ses guidons en forme de moustache (d’où son nom), ses équipements irréprochables, Moustache Bikes s’est d’emblée positionné comme une marque premium, avec un panier moyen aujourd’hui autour de 3.000 euros. La suite ICI

 

Voilà, je pose ça là… réindustrialiser notre pays à l’échelle de l’infiniment petit, est certes compliqué mais c’est l’avenir de nos territoires qui est en jeu, en effet, les grosses machines : Airbus, Renault, Air France…, qu’on le veuille ou non « dégraisseront », en effet il va bien falloir assumer nos contradictions : moins de voyages courts en avion, moins d’autos un peu partout, loin de la décroissance mortifère : comme à vélo si on cesse de pédaler on se ramasse la gueule, ce sont nos choix douloureux mais salutaires qui nous permettrons de changer de cap.

 

Ce ne sont pas les résultats en trompe-l’œil des élections municipales qui changeront les choses : les Français ne sont pas passés soudainement au VERT… ils sont profondément conservateurs ça leur permet de proclamer que tout ce qui arrive est la faute des AUTRES, le grand fourre-tout qui part du voisin pour aller jusqu’au chef exécré…

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Maurice Garin (1871 - 1957) - surnommé "le petit ramoneur", en raison de sa petite taille (1,63 m) et de son gagne-pain quand il quitta, à 14 ans, l

Les cyclistes de légende ICI

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