Vin & Cie, en bonne compagnie et en toute liberté ...
Extension du domaine du vin ...
Chaque jour, avec votre petit déjeuner, sur cet espace de liberté, une plume libre s'essaie à la pertinence et à l'impertinence pour créer ou recréer des liens entre ceux qui pensent que c'est autour de la Table où l'on partage le pain, le vin et le reste pour " un peu de douceur, de convivialité, de plaisir partagé, dans ce monde de brutes ... "
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Bonne journée à tous, ceux qui ne font que passer comme ceux qui me lisent depuis l'origine de ce blog.
Parme, son jambon, son grana, c’est aussi la massa baignée dans le brouillard du Pô.
Or, encens et poussière de Valerio Varesi :
Valerio Varesi, le charme discret du polar italien
Littérature populaire de haut niveau, la série Soneri soigne autant ses intrigues que sa réflexion sur le monde, dans un style décalé, volontairement suranné, presque anachronique. C’est aussi ce qui fait une partie du charme.
Un grand roman policier - amour, jalousie, rapacité, sort des jeunes migrantes - par un très grand auteur, le commissaire Soneri a définitivement sa place au Panthéon des grands flics du polar…
« Il paraît qu’ils l’ont coincé, annonça Alceste (ndlr le serveur du restaurant Le Milord) en apportant au commissaire ses anolini au bouillon.
Qui donc ? dit Soneri en sursautant, absorbé dans ses pensées.
Comment ça, qui donc ? Si vous-même, vous n’êtes pas au courant… le maniaque, non ?Un extracommunautaire, qu’ils ont dit.
La chasse à l’étranger va commencer », grogna Soneri au-dessus des vapeurs de son bouillon de viande.
Il entendait d’ici le couplet monotone ressassé à l’infini : la droite hausserait la voix contre l’immigration, la gauche dénoncerait l’amalgame, les fascistes menaceraient d’exhumer les matraques. La réalité était toujours ailleurs ? Les faits, toujours niés. Lui, en revanche, devait les prendre en considération.
Heureusement que la table le réconfortait : le rare plaisir qu’il lui restait avec les balades sous la brume et les lectures en solitaire, les soirs d’automne. Tout à ses médiations, les yeux rivés sur les yeux du bouillon, le commissaire ne prêta pas d’attention à l’arrivée de Sbarazza. Sa discrétion, sa manière de se déplacer sans bruit, échappait même à l’œil expert de Soneri.
Anolini (sans le g) est la nomination des pâtes fourrées qui dans le reste de l’Emilia Romagna on appelle cappelleti, tortellini, ravioli, agnolotti etc.
C’est le plat des fêtes importantes, les anolini sont préparés et mangés pendant toute l’année, même si l’on pourrait les définir un aliment de l’hiver. Cuisiné en brouillon ou “pasticciati” avec la sauce ou crème, sont les vrai protagonistes de la cuisine de Parma.
Les anolini de Parma ont la forme d’un disque sans franges, du diamètre de 2,8 cm, composé par deux strates superposés d’abaisse.
La farce ne contient pas de viande, mais il est un mélange de fromage Parmigiano Reggiano très muri, pain sec gratté, jaune d’œuf et sauce concentré de bœuf braisé avec un arome de noix muscade à plaisir.
C’est la farce, pas l’enveloppe, qui fait l’anolino et le distingue des autres produit du même genre. Son secret et son goût original consistent dans la juste proportion entre les ingrédients, que deuls les vraies «rezdore » savent donner.
Autres gourmandises du commissaire.
Une piadina
En Italie, on l’appelle piadina, piada ou encore pié. Plusieurs appellations pour un même aliment, croustillant et très parfumé : une galette de pain non levé qui porte toutes les saveurs de la terre dont elle provient, L’Emilie-Romagne.
Préparée déjà au temps des Romains, cette spécialité saine et naturelle a son histoire personnelle entre culture populaire et recettes de cuisine.
A l’origine, la Piadina trouvait sa place uniquement sur les tables des familles agricoles (pain des pauvres).
Elle est ensuite devenue l’un des produits gastronomiques typiques et réputés de cette région, au même titre que le Parmigiano Reggiano ou le jambon de Parme, et a réussi à acquérir une renommée nationale puis internationale.
Torta fritta, un piatto tipico di Parma
En fait, ce sont des carrés de pâte à pain au levain, qui sont trempés et frits traditionnellement dans du saindoux, puis accompagnés d'une grande variété de viandes et de fromages. En réalité, ils sont excellents et croustillants même seuls, et divins s'ils sont trempés dans du chocolat. Vous pouvez également les faire farcis ou cuits au four.
Une tranche de culaccia
La Culaccia est la partie la meilleure du jambon, la plus précieuse , désossée , sans tige et sans "fiocco" ( le petit os en forme de coquille - "anchetta" - qui est laissé afin de reconnaître cette partie du jambon ) . Elle est travaillée et affinée au naturel, elle n'est pas ensachée, ou manipulée. Elle ne produit que peu de déchets et sa forme permet de faire des tranches qui sont toujours les mêmes du début à la fin. Elle est tendre comme un Jambon, douce et moelleuse comme le Culatello
En fait, il est l'un des rares produits de la charcuterie sans conservateurs.
De mon temps le notaire roulait en 403 Peugeot, le pharmacien en DS Citroën, le péquenot et le prolo en Renault, les jeunes en coccinelle Volkswagen, les nouveaux riches en berlines allemandes, Mercedes, BMW… quelques originaux en américaine tel le vétérinaire se pavanant dans sa Ford Mustang.
La bagnole fait l’homme !
Et de plus en plus la femme !
La grande vogue des gros SUV est là pour en témoigner…
Pour l’auto j’en suis resté au stade primaire : ce fut et c’est encore un instrument de liberté…
Dans l’ordre 2CV Citroën, Fiat 128, Renault 4, Volvo 300, Renault 21 de fonction à la SVF, Renault 25 de fonction, Renault Mégane, Renault Twingo…
Bref, je ne suis pas abonné aux chroniques automobiles mais comme vous le savez je suis accro aux bouquins.
Je lis en ce moment le Goncourt 2019 : Jean-Paul Dubois pour Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon
Un excellent livre…
Un roman sur le souvenir et l'échec
Le récit de Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon se déroule dans un quartier populaire de Montréal au Québec, au sein d'un immense centre pénitencier. C’est ici que que Paul Hansen, le héros du roman qui partage son prénom avec la plupart des personnages de Jean-Paul Dubois, passe en revue les grands moments de sa vie, dialogue avec les fantômes de son passé. Avant de partager une cellule de six mètres carrés avec un mastodonte des Hells Angels, Paul Hansen était superintendant à L’Excelsior, une résidence dans laquelle il déployait ses talents de concierge bienveillant, toujours prêt à venir en aide aux personnes isolées... A travers les souvenirs de ce taiseux, on voyage de Toulouse au nord du Danemark, à Skagen chez les pêcheurs de plies, en passant par le nord du Canada, où l’amiante empoissonne les sols. Ce qui a conduit Paul Hansen sous les verrous ? Le lecteur ne le découvrira qu’à la fin de sa longue confession, tragique et burlesque.
Le père du narrateur Paul Christian Frederic Hansen, pasteur danois Johanes Hansen, qui a perdu la foi, officie à Toulouse, sa mère Anna Margerit est la propriétaire-exploitante d’un cinéma d’art et d’essais Le Spargo (du latin je sème), et comme j’adore parfois m’en tenir à un détail, en gros scruter par le petit bout de la lorgnette, je vous livre le pourquoi de mon soudain intérêt pour la NSU Ro80…
Page 43
« Influencé, j’imagine, par le climat insurrectionnel de cette année-là, mon père acheta en 1968 une voiture étrange dotée d’un moteur d’une conception totalement révolutionnaire, élue dans l’allégresse générale « voiture de l’année ». La NSU Ro80 – Ro signifiant Rotationskolben – était une familiale équipée du fameux bloc Comotor, le premier moteur rotatif Wankel à équiper une voiture de série. Le pasteur sensible à cette innovation mécanique, acheta la quatre-portes allemande pour héberger une famille qu’il aurait parfaitement pu loger dans un habitacle autrement plus modeste et de technologie plus conventionnelle. Peut-être Johanes avait-il encore en tête d’agrandir le cercle de sa descendance et d’implanter plus solidement la marque des Hansen sur ce territoire du sud-ouest. Quoi qu’il en soit, et malgré son habitabilité surprenante, cette NSU birotor se révéla être un véritable désastre, avec son catalogue de pannes moteur aussi inattendues et variées les unes que les autres. La Ro 80, censée préfigurer la technique et l’inventivité du monde de demain, modéra ses ambitions, vit ses ventes s’écrouler et quelques temps plus tard, précipita à elle seule la faillite, puis la disparition, de la marque NSU, qui finit par être rachetée par Audi. »
Page 55 au retour d’un voyage au Danemark dans la famille Hansen chez un concessionnaire NSU de Hambourg.
« Le technicien allemand tenta bien d’expliquer en anglais l’origine de la défaillance d’un élément qui se cachait, semble-t-il quelque part sous la culasse. Le brave homme avait beau répéter chatter marks ou encore rotor housing en pointant fermement son index sur une partie haute du moteur, ni mon père ni ma mère ne comprenait ce qui se cachait derrière ces grommellements et ce langage de signes. À court d’arguments, le garagiste employa alors un mot universel, et, de plus, commun à l’allemand, au danois et au français : « Garantie » Ajoutant à plusieurs reprises : Keine Geld, nein, keine Geld. Ce qui, en langage plus élaboré, signifiait : « Vous avez acheté une voiture de merde, NSU qui en a parfaitement conscience fait jouer la garantie et prend en charge vos réparations. Vous n’avez rien à payer. Nein. »
Saga NSU
Célèbre pour ses motos, qui se sont illustrées en compétition et sur les pistes des records du monde de vitesse, NSU a occupé une place originale dans le paysage automobile d'outre-Rhin. Passée dès 1905 à la construction de quatre roues, la firme produit ses propres modèles tout en réalisant, suite à un accord avec Fiat, le montage des voitures de Turin à partir de 1922. Sept ans plus tard, NSU cède sa nouvelle usine de Heilbronn à la firme turinoise. La marque de Neckarsulm se cantonnera dès lors à la production de motos et de cycles. Mais le secteur des deux roues motorisés déclinant, NSU décide, au milieu des années cinquante, d'effectuer son grand retour à l'automobile.
Le marché porteur étant celui des voitures populaires en cette période de l'après-guerre, NSU Prinz présente en 1957 la Prinz, une petite berline de 600 cm3. Techniquement sophistiquée (moteur à arbre à cames en tête), bien construite et fiable, elle rencontrera un grand succès. Au cours d'une carrière qui durera jusqu'en 1973, la Prinz connaîtra de nombreuses évolutions, sans parler des variantes sportives, dont la TTS qui s'illustrera en compétition.
Marque d'avant-garde cultivant l'innovation, NSU se lance dans les années cinquante dans un projet ambitieux, le moteur rotatif de l'ingénieur Felix Wankel. En 1963 sort le Spider, première automobile au monde à être équipée de cette mécanique. Quatre ans plus tard est dévoilée une berline haut de gamme dotée d'un double rotor, la RO 80. Mais cette voiture révolutionnaire aboutira à un échec commercial.
Auto Union et NSU fusionneront en 1969 et l'usine de Neckarsulm se consacrera dès lors à la construction des modèles Audi.
Le moteur rotatif « révolutionnaire » de type Wankel avait été étudié et fabriqué en commun avec Citroën ( Citroën GS Birotor) au sein de la joint-venture Comobil et de l’usine de fabrication Comotor.
Au milieu des années 60, l’industrie automobile allemande possède une réputation déjà bien solide, mais ne se démarque pas vraiment par son originalité débordante. Jusqu’à ce que cette petite NSU ne fasse parler d’elle… Francois Piette 13/02/2018
Entre les gros mastodontes Mercedes, BMW et Volkswagen, NSU fait figure de petit poucet. La marque décide de frapper fort avec un produit révolutionnaire, histoire de se repositionner sur l’échiquier. Elle met donc en chantier un projet de berline avant-gardiste qui voit le jour à la fin de l’année 1967. Son nom Ro80 est déjà tout un programme : Ro fait référence au type de moteur (rotatif) et 80 évoque les… années 80, soit une vision du futur ! D’autres sources évoquent aussi une certaine obsession du chiffre 8 durant le développement : la voiture devait coûter 8000 DM, peser 800 kg et consommer 8 l/100 km. Aucun de ces objectifs ne fût atteint, et de loin…
Une fiche technique invraisemblable !
Techniquement, la Ro 80 se démarque bel et bien des traditionnelles berlines allemandes : moteur rotatif birotor de 995 cm3 (115 ch à 5.500 tr/min), suspensions indépendantes (de type McPherson à l’avant, s’il vous plaît), traction avant, crémaillère de direction avec assistance et cerise sur le gâteau : une boîte semi-automatique à trois rapports, dont le pommeau du levier de vitesse actionne un interrupteur qui désengage l’embrayage !
Le charme discret de la correspondance privée à jamais disparue, lettres manuscrites ou dactylographiées, doubles sur papier carbone, archivées, conservées par les correspondants, fantastique réservoir des pensées intimes d’un auteur.
Lettres du mauvais temps de Manchette 1977-1995
C’est un recueil à effeuiller au gré de son humeur, du beau ou du mauvais temps, de l’envie de retrouver l’esprit d’un temps que les jeunes ne peuvent pas connaître…
Ainsi ce matin, je vous propose des morceaux choisis de sa correspondance avec Pierre Siniac.
Issu d’une famille de modestes artisans – sa mère était couturière et son père, d’origine grecque, “travaillait dans la chaussure“-, il quitte l’école communale à quatorze ans pour suivre une formation professionnelle de “technicien spécialisé dans le chauffage central“. Il connaît des années de galères et d’errances au cours desquelles il consacre ses journées au cinéma, à la lecture, à la flânerie et à l’écriture. Il publie son premier roman "Illégitime défense" en 1958.
Auteur de romans policiers, Siniac se distingue par un goût pour les histoires criminelles au dénouement surprenant et paradoxal, l'humour rabelaisien et la description d'une vie provinciale inquiétante. Ses descriptions du « milieu » montrent des personnages qui ne sont le plus souvent ni des exemples de bravoure, ni d'intelligence, ni d'honnêteté.
Moi aussi je me souviens de Jacques Siclier le critique ciné du Monde ICI
Le 20 juillet 1977 à Villers-sur-Mer
« Pour le cinoche, je me base personnellement sur les critiques du chrétien Siclier dans Le Monde : aussitôt qu’il dit « Quelle honte, ce cinéaste qui nous avait donné de l’espoir, à présent se prostitue, et fait semblant d’être de gauche, mais nous présente en réalité un tissu de brutalités avilissantes », je sais que je vais passer une excellente soirée. Pendant que j’y pense, je ferme la parenthèse) mais poursuis. C’est la société qui n’a plus de foi en soi-même, mon bon monsieur, voilà ce que je dis. Quand les grands Etats capitalistes se bâtissaient dans la fièvre, ça vous donnait Eisenstein et King Vidor. Maintenant, ils pleurnichent à propos de J.-F. Kennedy et de leurs hémorroïdes. Quelle pitié !
Chronique de cinéma dans Charlie Hebdoaoût 1979
« Hollywood, c’était le cinéma du capitalisme triomphant […]. Les riches étaient contents d’eux-mêmes et leur cinéma était brillant. À présent ils sont mécontents d’eux-mêmes et […] ils engagent des intellectuels de gauche pour vendre aux cadres ce message qui leur plaît : « Nous avons bien mal au cul, interrogeons-nous sur cette douleur » […] Comme grondait Jouvet dans La Charrette fantôme, quelle pitié ! quelle pitié ! Mais nous n’en aurons pas. »
« je ne crois pas qu’il reviendra de grands écrivains dans un siècle, ni jamais, à moins d’un effondrement total de la civilisation et d’un nouveau départ pris de zéro. Je crois tout platement qu’on a vraiment fait le tour des formes. Les gugusses modernistes ne font que réchauffer des restes de Céline, de Joyce, de Dada. De sorte que c’est nous qui pouvons nous permettre d’utiliser et de mélanger les formes pour « raconter nos petites histoires. »
Paris le 25 août 1977
Cher Siniac-zistait pas il faudrait l’inventer (là, je me défonce vraiment, sapristi !)
« … sur Siclier tu m’as mal lu. Ce qui en fait pour moi un bon baromètre, c’est qu’il fait toujours le même type de critique négative sur les films qui me plaisent. À tout coup, il les accuse d’être
Bestialement brutaux
Vulgairement racoleurs
Faussement de gauche et en vérité de droite
L’œuvre décevante d’un réalisateur qu’on croyait libéral et qui nous avait donné des espérances, mais qui, là, sombre.
Chaque fois qu’une de ses critiques a cette structure, je suis assuré de prendre mon pied en allant voir le film. (C’est à peu près exactement ce qu’il a dit de Marathon Man, et par exemple de Plein la gueule d’Aldrich.)
[…]
Cher Siniac, je te fais mes cordialités. Dur d’oreille ou non, je maintiens que nous devrions trouver une occasion de grignoter de conserve. Je parlerai par gestes obscènes, et tu me répondras des grognements hideux. Ça peut être vraiment bien. »
Tout comme le Carrouf des jours triomphants je revendique mon ¼ heure d’avance !
Suis modeste, 8 ans déjà, je déclarais ma flamme à VENEZIA GIULIA RIBOLLA GIALLA 2005 Bianco – Radikon ICI
7 juin 2012
Vive les Radikon libres ! Tous les goûts sont dans le nature, dans le vin je les pratique tous dès qu’ils me satisfont…
Avec le vin je n’ai pas besoin du mode d’emploi pour aimer, tout bêtement parce que je ne sais pas lire les notices et que ça s’apparente pour moi à la littérature du genre les 12 règles pour réussir son couple. Et puis quoi encore, les missionnaires évangélisateurs des peuplades ignares – j’en suis une à moi seul – m’emmerdent : je suis pour la laïcité du vin ! Ras-le-bol des croisés, des excommunicateurs, des fais pas ci, fais pas ça, de quelques bords qu’ils fussent : j’assume ma liberté de buveur ! Oui je l’affirme, même ça peut paraître un peu cul-cul : tous les goûts sont dans le nature, dans le vin je les pratique tous dès qu’ils me satisfont…
LeRouge&leBlanc devrait étendre sa palette à l’orange en suivant 1 histoire naturelle des tannins de M.A. Selosse…
Trêve de taquinerie, j’apprécie, je goûte avec délice, les louanges du passons à l’orange de Jacques Dupont : ICI
L'orange, une quatrième couleur du vin ? Lorsque le journal suisse Le Temps pose la question en 2013, le phénomène d'un vin à la couleur surprenante se diffuse depuis une dizaine d'années dans les caves et les restaurants branchés des capitales européennes. La Géorgie, leur berceau, se voit à cette date inscrite au patrimoine culturel immatériel de l'humanité pour sa méthode ancestrale d'élaboration du vin en kvevris, jarres d'argile dans lesquelles le raisin macère de longs mois. Le terme de « vin orange » est utilisé pour la première fois en 2004 par David Harvey, un importateur britannique, puis repris par des journalistes américains. À l'orée des années 2020, ce vin aux reflets ambrés suscite un véritable engouement de la part de producteurs comme d'amateurs. Vin original s'il en est – raisin blanc vinifié comme un rouge –, vin tendance, il commence à être plébiscité en Europe et dans le monde (Nouvelle-Zélande, États-Unis, Argentine, Afrique du Sud). Comble pour un vin ancestral, la mode l'inscrit dans l'air du temps. Il entre en effet en phase avec la recherche actuelle de nouvelles saveurs, de retours aux sources et de goûts plus sains, d'accords culinaires différents. En quoi s'inscrit-il dans le paysage viticole français ? C'est une autre histoire.
Tous les orange sont dans la nature
Ce n'est pas un hasard si la remise au goût du jour des vins ambrés, au milieu des années 1990, est notamment l'œuvre de vignerons soucieux d'extraire plus de fruit et de s'affranchir des sulfites, à l'instar de Stanko Radikon, l'un des artisans de cette renaissance. La méthode de macération longue appuie la volonté de travailler sans sulfites ajoutés, voire sans intrants, par la stabilité qu'elle apporte aux vins. Quasiment tous les vignerons qui font des vins orange sont a minima bio. Franz Strohmeier, en Autriche, produit un Vin du silence sur ces cuvées qui nécessitent du temps, une forme chez lui de méditation. En France, c'est Thierry Puzelat, figure ligérienne des vins nature, qui importe le premier des vins géorgiens, aidé par la journaliste Alice Feiring. Vin orange et vin nature cheminent donc de pair, en adéquation avec une recherche de naturalité et l'envie de boire plus sain, plus authentique, qui s'invitent de plus en plus parmi les consommateurs.
Signé : Florence MonferranHistorienne, chercheuse diplômée de l'université Jean-Jaurès àToulouse, vigneronne aujourd'hui près deMontpellier, Florence Monferran s'attache depuis une dizaine d'années à mettre en lumière des patrimoines et des terroirs de grande qualité, des vins et des cépages du Languedoc, afin tant d'œuvrer au maintien de la viticulture que d'éveiller à une culture du vin protéiforme.
" le rat et l'abeille " - planche originale issue de 'la semaine de suzette' de 1905
Casser du sucre sur le dos des politiques fait partie de notre ADN national, c’est facile ils ont le dos large et, comme ils sont nos élus, nous pouvons si nous le souhaitons leur botter le cul pour nous en débarrasser.
Dans l’univers de la haute-cuisine, au temps où la presse écrite régnait sur l’information, les critiques gastronomiques, qui n’avaient pas tous le nez et les mains propres car ayant fricotés sous le règne du Maréchal décati, avaient souvent la dent dure. Robert Courtine dit La Reynière, qui a tenu la chronique gastronomique du « Monde » quarante ans durant, une signature fameuse et crainte de toute la crème de la restauration d’après-guerre…
Et pourtant… il s’est vautré dans la pire des aventures, celle de la presse de collaboration ». Ses chroniques littéraires publiées dans L’Appel, le Pariser Zeitung, Au pilori ou La Gerbe, ses contributions au premier numéro des Cahiers de la France nouvelle intitulé Les Juifs en France, publié en 1941 sous la direction d’Henry Coston. Son adhésion à l’Association des journalistes antijuifs et ses critiques de spectacles écrites pour le Bulletin d’information antimaçonnique ou dans Je vous hais, une publication de propagande antisémite, où l’on peut lire ses avis d’expert : « Mademoiselle Levy, qui manque singulièrement de talent, comme son nom le laissait déjà présager… »
« JE N’AI JAMAIS PONDU D’OEUF, MAIS JE GOÛTE UNE OMELETTE MIEUX QU’UNE POULE. »
Tout ça c’est de l’histoire ancienne me direz-vous, j’en conviens mais sans vouloir mettre tout le monde dans le même panier, la profession de critique gastronomique glissa doucement dans une sorte d’entre-soi mollasson, de copinage, de retour d’ascenseur, faut pas fâcher les grands chefs étoilés même s’ils gagnent leur pognon plutôt du côté de Fleury&Michon que sur leurs casseroles, ça ronronnait à l’ombre du Guide Rouge et du Gault-Millau...
Et puis patatras, quelques blogueurs flingueurs, la gratuité des infos sur la Toile, la prolifération des empoignades sur les réseaux sociaux, la presse papier coule inexorablement et les critiques de tous poils avec elle.
L’heure est donc au racolage, l’important c’est de faire le buzz pour tenter de drainer le client payant. Je reçois à jet continu des propositions d’abonnement soi-disant pour 2 balles des anciens grands magazines et des petits nouveaux qui tentent de faire leur trou.
Certains de ces plumitifs gastros se sont reconvertis tel le Périco qui a eu de la promotion grâce à madame pour aller faire tautologue sur les plateaux télé.
D’autres, tel Pudlowski, régurgitent des critiques au rythme infernal d’une machine à fabriquer des saucisses.
Je laisse de côté les stipendiés, afin de garder pour la bonne bouche le dénommé Franck Pinay-Rabaroust et son site ATABULA.
Longtemps laudateur, brosseur dans le sens du poil, ce Pinay qui n’est pas de Saint-Chamond et qui n’a donc pas inventé un célèbre emprunt pour passer à côté des droits de succession, a soudain compris qu’il était mou du genou et qu’il lui fallait trouver des têtes de turc pour doper l’audience. Profitant du confinement, ce piètre plumitif, nous a noyés sous un flot saumâtre, genre tout à l’égout. Par l’odeur alléchée, bien évidemment, les amateurs de ragots se sont précipités. Les soufflés s’abaissant vite, le sieur FPR lance, ne riez-pas, un think tank AtabuLab.
Le boss commente :
C'est du lourd : 315 pages, plus de 50 entretiens et un beau livre blanc sur les mutations de la restauration en France post-Covid-19. Y a de quoi lire tout l'été !
Pour lire faut payer bien sûr, c’est presque donné 1,100.00 €
Faut bien faire bouillir la marmite.
Ça sent le sapin…
Mais laissons de côté ces gribouillis sans beaucoup d’intérêt pour nous pencher sur Raymond Dumay le Vialatte Bourguignon : Le Rat et l’Abeille, court traité de gastronomie historique…
Raymond Dumay, si je puis l’écrire, fait partie des meubles de Vin&Cie…
30 juin 2010
Terrot, terroir, un Replongeard sur la route des vignes : Dumay Raymond ICI
2 juillet 2010
« La vigne de Bourgogne ressemble à ces femmes de 40 ans que l’on dit mûres... » ICI
25 avril 2014
« Boire est le premier besoin de l’homme… Jamais personne ne fait la grève de la soif. Elle, elle tue. » un très beau texte de Raymond Dumay. ICI
Ça vole plus haut que le gloubiboulga du vendeur de vent…
DE LA GASTRONOMIE PRÉHISTORIQUE
Pareil thème risque de surprendre. Tout soupçon de provocation doit cependant être exclu. Les préhistoriens conduisent d’ordinaire leur réflexion à partir de documents privilégiés, palpables, tels les outils, les œuvres d’art. Méthode descendante et déductive, qui a fait ses preuves et dont nous ferons notre profit.
[…]
… si l’on s’en tient à la définition de la première recette connue – « Tout est dans la bouche » –, la cuisine est depuis toujours la compagne de l’homme le biface, le chaudron ? Autant interroger le micro-ondes !
À court terme cramponnée au silence, la première activité humaine se révèle intarissable sur le long tapis des millions d’années…
[…]
L’importance de la cuisine à l’époque préhistorique est attestée par la Chine, le pays du monde qui a le plus massivement entretenu la tradition, sans rupture ni renouvellement. Que ce soit dans le souci d’exploiter au mieux les aliments dont elle dispose en leur consacrant le temps nécessaire ou dans les choix d’aliments eux-mêmes, la préhistoire est si présente dans la cuisine chinoise que l’on peut se demander s’il y a eu un changement depuis ce jour de l’an 10 000 avant notre ère où les Croisés de la Civilisation, partis de Lascaux, se sont installés dans les grottes de l’Ordos, sur les rives du fleuve Jaune.
La voix des experts :
« La très grande cuisine chinoise n’est préparée que sur commande, plusieurs semaines à l’avance, et dans quelques restaurants de Hong-Kong ou par les cuisiniers officiels de la Chine. ?Encore faut-il préciser que l’antique tradition doit s’adapter à la raréfaction de certains produits. Ainsi les anciens textes énumèrent les huit trésors : la paume d’ours, les lèvres d’orang-outang, le foie de dragon, la moelle de phénix, la cervelle de singe, la langue de paon, le bar de Shen-Kiang et les babines de panthère. Ne voulant pas être en reste, les Vietnamiens y ajoutaient la peau de l’aisselle du rhinocéros et la plante de pied de l’éléphant : aujourd’hui ces raffinements ne sont plus de mise et il faut se contenter de nids d’hirondelles, ailerons de requins, tendons de cerf, lèvres de poissons et langue de canard… »
Lorsque deux chinois se rencontrent, ils ne s’abandonnent pas à de vaines considérations sur le temps, ils vont tout de suite à l’essentiel : « Avez-vous mangé ? ». À l’autre bout de la planète répond l’écho de nos cuisinières : « Qu’est-ce que je vais faire aujourd’hui ? »Pareilles préoccupations apparaissent rarement sous la plume des intellectuels occidentaux. Vous avez dit cuisine ? Tout ce qui nous a été communiqué sur l’alimentation semble avoir été écrit par les Femmes Savantes. Leurs étoiles ne sont pas celles de Chrysale qui réclame en vain sa soupe et son rôti.
Cette indifférence et parfois ce mépris pour la vie quotidienne persistent au XXe siècle. Tout auteur qui se risque à traiter du vin, des alcools, des cuissons et des jardins se fait plus d’amis dans de mauvais lieux que dans les salons ou les académies. Rigueur qui fait tache d’huile et s’étend à l’histoire générale, un désert tout plein de rois et de capitaines mais où l’on cherche vainement le souvenir d’un maraîcher ou d’un boulanger. Sans doute une légère tendance à la modération, je ne dis pas à la rectification, est-elle en train de se faire jour. On découvre « la vie quotidienne ». Audace circonspecte, dont les pionniers se demandent à chaque pas jusqu’où ils peuvent aller moins loin.
Quant à nous, notre choix est fait. Nous irons jusqu’au fond des âges. En ce temps-là était déjà la cuisine ; une manière de faire qui se proposait de rendre comestible, voire agréables au goût, certains végétaux et animaux d l’environnement.
Ce premier objectif tout matériel, soucieux d’aller à l’efficace, assurait la survie au meilleur compte. Nous verrons plus loin comment un tel programme peut-être conduit à bonne fin.
La cuisine aurait pu s’en tenir à ce rôle d’humble servante, chargée de travaux souvent ennuyeux et pas toujours faciles. Notre reconnaissance lui resterait acquise, mais alors elle n’aurait guère dépassée le niveau du singe qui casse les noix pour en croquer l’amande.
Fidèle à sa vocation du luxe, l’homme voulait mieux. La cuisine se fit gastronomie. Ce terme, qui date du XVIIIe siècle, a pu paraître à l’abandon, discuté, parfois condamné, faute peut-être d’une définition satisfaisante. Pour beaucoup, il est l’expression d’une gourmandise vétilleuse et frénétique, pour d’autres, il n’est qu’un code du bien-manger. Ce mot galvaudé, donnons-lui une autre définition : il exprime la cuisine intelligente, totale, quand, prétextant le nourrir, elle devient l’homme même. Homme neuf, tout pensée et tout sens, qui découvre enfin le monde.
Au temps des joutes entre les grands, avant que Bernard le petit fasse main basse sur Yquem, le baron Philippe de Rothschild et le marquis Bertrand de Lur Saluces cultivaient une amitié virile.
« Le dessert était une tarte aux pommes maison, légèrement caramélisée. Le maître d’hôtel servit des petits verres emplis d’un liquide topaze. On aurait dit une liqueur. Édouard Minton connaissait la marotte de son hôte pour l’avoir expérimentée. Le baron affectionnait de faire mettre une bouteille d’Yquem, débouchée er placée debout, dans le compartiment à congélation du réfrigérateur. En trois heures de temps, le vin se dissociait, son eau devenant glace tandis que l’alcool et l’essentiel des autres principes restaient à l’état liquide. Cette concentration par le froid produisait un extrait qui était versé à chacun en faible quantité, pour une qualité très particulière. Lorsqu’il avait appris le traitement infligé à son cru, le marquis Bertrand de Lur Saluces était entré dans une colère monstre. Les deux seigneurs des vignes se détestaient de tout cœur. Mis à part l’originalité du sous-produit d’Yquem ainsi obtenu, Philippe de Rothschild jubilait à l’idée que le marquis eût immanquablement vent de cette pratique et qu’il en éprouvât quelque furie. »
Le retour à l’envoyeur de Bertrand de Lur Saluces : apprenant le prochain voyage en Inde de son ennemi intime Bertrand de Lur Saluces, déclara sur un ton calme et féroce : « Ah ! En Inde ? Eh bien, je souhaite qu’il soit étouffé par les serpents, piétiné par les éléphants et dévoré par les tigres ! »
Sauternes est en berne et même qu’Yquem est à la traîne, mauvaise pioche pour le sieur Arnault qui adore l’or de Dior… alors il sort ses communicants et Vitisphère qui glane là où il y a à glaner titre : Le château d’Yquem décomplexe son Sauternes à 60 €
Mercredi 08 juillet 2020 par Alexandre Abellan
Le sonar de Vitisphère :
Repérée par le site Terre de Vins, cette cuvée Sauternes poursuit un objectif : « que les gens en profitent, dans une consommation décomplexée. Nous adhérons à l’esprit de modernisation de la consommation des vins de Sauternes » explique Sandrine Garbay. L’œnologue explique avoir conçu un vin d’assemblage : « de cépages, de terroirs et de millésimes. En moyenne 4 à 5 années sont assemblées, dont le dernier millésime. Comme une solera, avec un fond fixe et l’ajout d’un millésime récent. » A chaque nouvelle mise correspond un nouveau numéro, donnant la chronologie de cette cuvée atypique sans millésime.
Je l’ai échappé belle je suis né 2 jours avant le 14 juillet !
En Vendée, entre nos maîtres les nobles et les curés, suite à nos petites histoires avec les sans-culottes, la République a mis du temps à s’installer et, glorifier le sang impur qui coule dans le sillon n’était pas du goût des bien-pensants. Par bonheur l'année 1948 était bissextile sinon j’eux pu, horreur absolue en cette Vendée si peu républicaine, naître le 14 juillet. Ma sainte mère étant une bonne chrétienne, et comme en ce temps là le dimanche était sacré, ce fut un lundi 12 que je fis mon apparition. Une date bien anonyme, et qui le resta fort longtemps, jusqu'à mes 50 ans.
En effet, le 12 juillet pendant des années fut un jour ordinaire, puis vint le 12 juillet 1998. Ce jour-là, en une chaude fin de soirée, le front de Zidane propulsa par 2 fois à bon escient ce que les reporters de ses jeunes années qualifiaient de cuir dans les bois brésiliens.
Le peuple de France exulta et 1 et 2 et 3, et même si plus personne ne se souvient de ce brave Guivarc'h préposé officiel à l'engraissement du score, le onze d’Aimé Jacquet inscrivit le 12 juillet en lettres d'or au fronton de l'orgueil national. Chirac notre président était content et d’un coup d’un seul tous les problèmes de Melting pot étaient réglés.
Comme quoi, il faut ne jamais désespérer, le jour de gloire était enfin arrivé !
Je n’en ai tiré aucun bénéfice, ça n’était toujours que l’occasion de lever son verre entre proches et amis.
J’avoue que j’ai toujours été étonné que l’on fêtât mon changement de millésime, sans vouloir assombrir le happy birthday to you prendre officiellement une année c’est vieillir, faire un pas supplémentaire vers la fin.
Et puis vint Face de Bouc, où je collectionne 5000 amis (maximum autorisé par le sieur Zuckerberg) et là patatras ce fut le déferlement, un tsunami, on me bombardait de messages souvent automatiques.
Afin de tenter de tarir ces fleurs, pas encore des couronnes, je me garde bien d’entrer dans ce tourbillon : je ne souhaite à aucun de mes amis un HB via Face de Bouc.
Cette année le 12 juillet était un dimanche alors je me suis dit mes « amis » de Face de Bouc allaient m’oublier que j’allais pouvoir faire tranquille la grasse matinée.
Tout faux mon petit cricket américain croqueur de pomme s’est mis à crépiter comme un forcené. Vous allez me dire que je fais le coquet et que mon ego en est flatté… Pas vraiment, mon souci majeur étant : dois-je répondre individuellement à tous ces messages ?
Suis plutôt du genre ramier je ne voyais pas m’atteler à cette tache alors j’ai décidé de pondre une chronique sur mon parcours d’âge.
Je suis né, au premier étage de la maison familiale du Bourg-Pailler, aux environs de midi dans le lit où je fus conçu des mains de Marthe Régnault sage-femme à la Mothe-Achard, celle-ci fut ensuite élue maire : pour faire plaisir à Pax je pourrais souligner que ma mère accoucha aux bons soins du maire.
Je n’ai évidemment aucun souvenir de cette irruption dans la vie.
On me qualifia de petit dernier et certaines amies de ma mère affirmèrent que j’étais un beau papot.
On me prénomma Jacques pour faire plaisir à mon parrain, mon grand frère Alain, et on y adjoignit Alain, Gabriel, Arsène… soient les prénoms de mon parrain, de ma marraine Gaby et de mon père.
On me baptisa en l’église Saint Jacques le majeur.
Avec mon air de ne pas y toucher, je grandis en âge et en sagesse, je fus enfant de chœur, fréquentai l’école Sainte-Marie…
Je fus confirmé par Mgr Cazaux.
Je jouais au basket à la Vaillante Mothaise.
On m’envoya une seule fois en colonie de vacances à Saint Jean de Maurienne avec les enfants de marins de l’Ile d’Yeu. (Le curé-doyen Bailly avait été le curé de l’Ile d’Yeu).
Je gardais les vaches du pépé Louis et conduisait Nénette, la vieille jument, avec le pépé aux manchons de la décavaillonneuse pour sarcler les betteraves.
Voulant être gentleman-farmer je persuadai mes parents de m’inscrire à l’école d’Agriculture de la Mothe-Achard plutôt qu’au lycée. Interne à 500 mètres à vol d’oiseau du Bourg-Pailler, 3 heures de travaux pratiques par jour : panser et brosser les vaches normandes, charroyer leur fumier, sarcler le foin, tailler la vigne, vendanger, travailler le bois et le fer à l’atelier, repiquer les fleurs, ramasser les pommes…
Et puis un jour l’aumônier me dit : « tu es fait pour être paysan comme moi pour être pape, tu feras l’ENA ! »
Mes deux parties de bac en poche je pris, à 17 ans, le chemin de Nantes pour faire mon droit…
Et puis, il y eu mai 68, adieu vaches, cochon, ENA…
Je m’arrête là pour vous conter mon rapport avec l'âge.
Ayant été perfusé de religion par le clan des femmes je m’étais mis dans la tête que je mourrai à 33 ans comme le Christ !
En 1981, ce ne fut pas le Christ mais Mitterrand qui changea le cours de ma vie.
Passé ce Cap je ne me préoccupai plus de l’âge de ma fin me contentant d’enfiler plus de dix années à faire, comme on dit, du cabinet avec un séjour de 3 ans dans le vin à la SVF.
50, 60… et puis faut décrocher… je le fis sans souci… j’avais encore plein de choses à faire…
Devenir septuagénaire, au temps de mes ascendants, c’était entrer dans le monde des vieux et, je dois avouer que ça m’est resté.
Maintenant j’égrène les ans comme les numéros de départements, activité que nous occupait enfants sur le bord de la nationale où nous repérions les plaques minéralogiques des estivants filant vers les plages des Sables d’Olonne ou de Saint-Gilles-Croix-de-Vie…
72 c’est la Sarthe…
Irais-je jusqu’au 85 ?
Si c’est bon pied bon œil pourquoi pas !
Pas de souci comme disent les gamins !
Je cite Léon Schwartzenberg, garnd cancérologue médiatique qui fut 9 jours ministre délégué à la Santé dans le premier gouvernement de Michel Rocard, nommé le 29 juin 1988 il doit démissionner le 7 juillet pour avoir proposé publiquement un dépistage systématique du sida chez les femmes enceintes et avoir pris position en faveur de la légalisation, de la mise en vente libre du cannabis, sous le contrôle de l'État, afin de barrer la route aux trafiquants.
« Pour naître on ne peut pas donner son avis, mais pour mourir au moins foutez-nous la paix ! »
L’an dernier j’ai déjà donné sur le sujet ICI : pourquoi fête-t-on les anniversaires de sa naissance ?
Le fondateur de la Ve République, grand pourfendeur de la IVe et de son régime des partis, doit se dire qu’il a réussi : y’a plus de partis !
J’exagère à peine : le PS out, LR en voie d’implosion, le PCF disparaît, le RN n’existe que par Marine Le Pen… EELV est un conglomérat hétéroclite où déjà les clivages entre un mol Jadot qui rêve de la future présidentielle et un Piolle bien ambigüe prenant son contre-pied, ne laisse pas augurer d’une nouvelle mouture de la gauche plurielle.
LREM lors des élections municipales a fait la démonstration de son inexistence en tant que parti politique. La start-up Macron sonne le creux.
Alors, cher Jean-François, peut-on dynamiter la Constitution de la Ve République sans artificiers ?
Qui en prendra l’initiative ?
Les partis politiques en voie de marginalisation ?
Le peuple dans la rue ?
Révolution ?
Pourquoi pas mais n’oublions pas que les premiers gilets jaunes protestaient contre la pénalisation de la bagnole, ce peuple gueulard est profondément conservateur, le changement c’est pour les autres, ne pas toucher à mes privilèges, la place est aux Macron, Le Pen, Mélenchon, Jadot déjà dans les starting-blocks, accompagnés d’éventuels figurants : la grenouille Xavier Bertrand, le flou François Baroin… ou d’outsiders sortie du diable-vauvert Anne Hidalgo, Valérie Pécresse, Christiane Taubira, Ruffin… ou bien encore de madame Royal… et pourquoi pas Bigard ou Onfray ?
Qui de ceux-là portera la VIe République sur les fonds baptismaux ?
La votation future en 2022 enterrera-t-elle la Constitution de 1958 ?
J’en doute et, même si un élu de ton cœur vert accédait au trône, je le vois bien comme le Mitterrand du Coup d’Etat permanent s’accommoder du pouvoir personnel que confère cette fichue Constitution.
Revenons un instant aux victimes de la personnification de la vie politique : les partis.
Le petit opus « La fin des partis ? » auquel j’ai déjà fait référence permet, autant que faire de peu, d’éclairer notre lanterne sans pour autant répondre à la question.
« À travers les figures d’Emmanuel Macron et de Jean-Luc Mélenchon, l’élection présidentielle de 2017 a été le théâtre inédit du lancement d’entreprises politiques personnifiées par un candidat n’incarnant pas seulement une « ligne » ou un « destin », mais offrant sa personne en guise de programme : les composantes de sa personnalité devaient constituer en elles-mêmes un bien politique, à l’image des initiales (EM) désignant tant le leader (Emmanuel Macron) que le mouvement (En Marche !).
Ces nouvelles entreprises politiques sont apparues en fin de compte mieux ajustées que les partis établis aux logiques dominant de plus en plus fortement l’élection présidentielle. Indissociablement politiques et « communicationnelles », de telles entreprises ne sont pas de prime abord, sans en évoquer d’autres, notamment Forza Italia, parti qui a accédé au pouvoir l’année même de sa création, après une campagne éclair, en proposant une rupture avec le système politique et partisan en place. »
[…]
« Certaines prises de position de Jean-Luc Mélenchon et d’Emmanuel Macron – en dépit de leurs oppositions idéologiques évidentes – présentent ainsi des affinités qui tiennent à leurs positions homologues visant à subvertir l’ordre politique institué. Cette logique est d’ailleurs endossée, y compris sur le mode de la provocation (Emmanuel Macron n’a-t-il pas intitulé Révolution le livre manifeste de sa campagne ?), alors que la rhétorique de la modernité et de l’efficacité à l’œuvre – enfin délestée des alliances et des clivages politiques classiques – oppose le « nouveau monde » à l’ «ancien monde » (celui des partis, du clivage gauche/droite auquel renvoie ses adversaires) dont le candidat était pourtant l’un des représentants quelques mois auparavant, en tant que Ministre de François Hollande (et au sein duquel il recrute bon nombre de ses plus proches collaborateurs pour la campagne). De ce point de vue, l’invocation du « dégagisme » et l’acceptation du label « populiste » par Jean-Luc Mélenchon en référence aux écrits de Chantal Mouffe constituent un équivalent fonctionnel du « nouveau monde », dans la mesure où il appelle aussi à une redéfinition des clivages politiques, articulée à partir de la « personne » du leader et de la ligne politique qu’il incarne »
[…]
Des partis en apesanteur sociale ?
L’un des facteurs qui a érodé leur légitimité est l’affaiblissement de leur ancrage social.
« … les partis sont devenus le lieu d’un entre-soi de professionnels de la politique ou d’aspirants à l’élection, le plus souvent issus des catégories sociales aisées et fortement diplômés. »
Appareils dévitalisés, repliés sur leurs jeux et enjeux propres : la conquête des positions de pouvoir, éloignés de la société et peu représentatifs socialement des différentes couches de la population…
Ex-hauts fonctionnaires passés par les cabinets ministériels, camarilla d’attachés parlementaires n’ayant jamais touché le monde du travail ordinaire, barons locaux et régionaux agrippés à leurs privilèges, cumulards de mandats et d’indemnités… le financement public des partis… la montée du « tous pourris »… l’abstention massive des quartiers populaires…
[…]
« La fonction expressive et socialisatrice, longtemps revendiquée par les partis eux-mêmes, s’est à l’évidence affaiblie. Alors qu’ils demeurent des rouages centraux du gouvernement représentatif, les partis parviennent de moins en moins à assumer ce rôle en raison de leur faible réceptivité aux demandes sociales, elle-même liée à leur coupure (partielle) de la société. Cette situation résulte bien sûr aussi des changements qui ont affecté la société contemporaine : qu’y-a-t-il à représenter dans une société, non moins inégalitaire, mais plus fragmentée que par le passé ? Les grands clivages sociaux et idéologiques, qui constituent un des soubassements des partis ont largement perdu de leur pertinence avec le développement de l’Etat-providence, la sécularisation de la société, la disparition de la paysannerie puis des forteresses ouvrières, la tertiarisation de l’économie et la chute du communisme international. Les organisations partisanes sont affectées par cet épuisement des clivages historiques et l’affaiblissement de l’appartenance subjective aux classes sociales, phénomènes auxquels ils ont eux-mêmes largement contribué (particulièrement les partis de gauche). Les « nous » partisans sont ainsi plus difficiles à construire dans un contexte d’individualisation de la société, liée notamment au nouvel esprit du capitalisme. »
La parole est maintenant à Jean-François Collin :
La cinquième République, régime d’instabilité.
Ce nouveau remaniement qui substitue un inconnu de droite, à un autre homme de droite que l’on commençait à peine à connaître, interroge une nouvelle fois sur l’une des vertus supposées de la cinquième République: la stabilité.
Grâce à ces institutions que le monde entier nous envie, la France jouirait d’une stabilité politique lui permettant de traiter les grands problèmes auxquels elle est confrontée. Cette stabilité serait la contrepartie, à défaut d’en être la justification de notre démocratie réduite à la portion congrue, de la mise au pas du Parlement réduit au rôle de chambre d’enregistrement, du contrôle du parquet par l’exécutif, du contrôle de constitutionnalité des lois effectué par une instance peuplée des anciens présidents de la République et de nombreuses autres bizarreries comme l’existence d’un ordre de juridiction propre à l’administration qui est aussi un organe de conseil du gouvernement et dont les magistrats occupent les principaux postes de pouvoir de la République.
Pourtant un bref regard en arrière suffit à se convaincre de la profonde instabilité de notre fonctionnement institutionnel.
Entre 2002 et 2020, la France a changé de Premier ministre 8 fois, soit 27 mois d’exercice de cette responsabilité en moyenne.
Au cours de la même période, les chefs de gouvernement ont changé 4 fois en Espagne, 6 fois au Royaume-Uni, 2 fois en Allemagne, 8 fois en Italie si l’on compte pour 2 les mandats de Berlusconi interrompus par celui de Romano Prodi de 2006 à 2008. La Belgique a connu 6 premiers ministres, les Pays-Bas 2 chefs de cabinet et le Portugal 5.
C’est donc en France que la durée de vie des premiers ministres est la plus brève et leur changement le plus fréquent. On peut ajouter que c’est aussi le seul pays européen où ils doivent leur existence au seul Président de la République et non à une base parlementaire qui serait la source de leur légitimité et donc de leur autorité, ce qui les rend particulièrement faibles vis à vis des parlementaires auxquels ils ne peuvent s’imposer que par le corset constitutionnel qui leur interdit de jouer leur rôle de législateur et de contrôleur de l’action du gouvernement, mais aussi vulnérables aux sautes d’humeur du Président de la République.
Les Premiers ministres ne pèsent pas grand-chose en France, sauf lorsqu’ils décident d’utiliser ce poste pour se lancer dans la seule course qui compte dans notre pays aux institutions atrophiées, l’élection présidentielle.
Quant aux ministres dont le premier ministre est flanqué, c’est encore pire. Celui de l’écologie, dont on nous dit qu’il s’agit de la priorité des priorités, a changé 15 fois en 18 ans, celui de l’intérieur 14 fois, ceux de l’économie ou du travail 12 fois, celui de la culture 10 fois, etc. Ceux qui viennent d’être désignés doivent rester lucides sur leur importance dans l’histoire s’ils ne veulent pas souffrir trop de désillusion.
Cette faible capacité des exécutifs français à conduire une action dans la durée n’est pas corrigée par l’existence d’un Président de la République élu au suffrage universel et disposant de pouvoirs étendus. S’il est à peu près intouchable pendant son mandat, il n’est pas réélu depuis le second mandat de J. Chirac et la partie « utile » de son mandat est très réduite. Les Présidents de la République obtiennent leur élection sur un malentendu, comme dans le cas d’E Macron qui a bénéficié du vote « utile pour faire barrage au FN devenu RN » pour l’emporter et a interprété ce vote comme une approbation par la population de son programme de réforme du code du travail, des retraites ou de l‘assurance retraite, ce qu’il n’était naturellement pas. Ainsi, faute de pouvoir s’exprimer au Parlement ou dans une politique plus équilibrée du chef de l’Etat, l’opposition s’exprime ensuite dans la rue par de très longues grèves qui ne font pas reculer l’exécutif mais paralysent le pays et laissent de profonds sentiments d’amertume, ou par le mouvement des « Gilets Jaunes » qui a effrayé le pouvoir parce qu’il sortait des cadres habituels et mettait en mouvement le pays dans sas couches habituellement les mois revendicatives. L’action réformatrice du Président de la République a été stoppée jusqu’à la prochaine élection et le même scenario se reproduira la prochaine fois si les candidats au second tour sont les mêmes.
Les thuriféraires de la Vème République regardent avec mépris les régimes précédents. Pourtant la troisième République n’a compté qu’une bonne quarantaine de Présidents du conseil différents en 70 ans, les mêmes revenant souvent reprendre la responsabilité des affaires, et elle a construit les fondements de la France républicaine, la protection des libertés individuelles, de la liberté de la presse, des associations, l’école publique, qui sont autant de piliers qui résistent tant bien que mal aux nouveaux « manageurs » de la vie publique. Elle n’était en réalité pas beaucoup plus instable que la Vème République et son œuvre se compare favorablement à cette dernière.
L’héritage de la quatrième République qui a mis en œuvre le programme du Conseil national de la résistance, celui des « jours heureux » auxquels faisait allusion E Macron dans un discours récent, vaut également beaucoup plus que le souvenir que le Gaullisme triomphant a voulu en laisser.
On aimerait que le nouveau gouvernement réalise le dixième de tout cela, mais il annonce sa volonté de reprendre la réforme des retraites, de l’assurance chômage, bref de finir le travail de destruction de ce qui reste des Républiques précédentes.
De ce fait, l’instabilité institutionnelle se conjuguera à nouveau au désordre dans la rue car ce qui a été refusé hier n’a guère de chance d’être mieux accepté aujourd’hui, dans une situation économique catastrophique qui va aggraver le chômage, les inégalités et la pauvreté.
JF Collin 6 juillet 2020
Maladie chronique des "Verts"
La division, maladie chronique des "Verts". Hulot-Joly, Duflot-Rugy, Jadot-Duflot… La courte existence de la formation écologiste a été minée par les guerres d'égos et de personnalités. "C'est un parti qui fonctionne sur la haine et le ressentiment", analyse tristement Daniel Cohn-Bendit. L'ancien député européen ne se lasse pas de raconter comment son projet de direction bicéphale Jadot-Duflot a volé en éclat en 2010 en raison de l'animosité – très forte – que se vouaient les deux personnages. Dans un parti qui érige la démocratie interne en valeur supérieure, et où les militants ont bien souvent le dernier mot, il n'est pas rare de voir des décisions prises en dépit du bon sens. En 2001, Noël Mamère est battu de 91 voix par Alain Lipietz à la primaire des écologistes avant d'être rappelé en catastrophe quelques mois plus tard pour mener la campagne présidentielle ; en 2011, Eva Joly est préférée à Nicolas Hulot malgré le potentiel électoral de ce dernier ; en 2014, les écologistes choisissent de quitter le gouvernement et le parti implose… A chaque fois, la tentation groupusculaire l'emporte.
Cette fois, c'est différent veulent croire les écologistes. "Nous n'avons plus le droit d'offrir ce genre de spectacle", alerte l'ancien candidat à la présidentielle Noël Mamère
Le prince Juan Carlos de Bourbon, futur roi et le general Francisco Franco à un defilé militaire à Madrid en 1970.Rue des Archives/Mondadori Portfolio/Rue des Arch
«Españoles… Franco ha muerto», après 36 ans de dictature Francisco Franco Bahamonde, le caudillo meurt « dans un lit aux draps suants, avec l'extrême-onction, comme 1 petit-bourgeois »
Les mots tant attendus sont enfin prononcés par le président du gouvernement espagnol, Carlos Arias Navarro, le 20 novembre 1975.
«Enfin!» se disent les opposants.
«Enfin!» soupirent les partisans du vieux dictateur, indignés par le sort réservé au vieil homme, otage d'une médecine aux ordres de sa garde rapprochée.
Deux visions de la mort de Franco s'affrontent dans le même journal :
Guillemé-Brûlon écrit dans le Figaro
« Alors que le Caudillo (est-ce bien lui?) refuse toujours de laisser le pouvoir. Le général Franco meurt comme il a vécu. Dans le refus. En combattant. En état de guerre civile avec lui-même et avec tout ce qui l'entoure.»
Olivier-Lacamp toujours dans le Figaro, qui en ce temps-là était pluraliste, s'interroge :
«Est-ce une ironie du destin, une plaisanterie du ciel, un châtiment de Dieu, que cette banalité de la mort de Franco ?
Cet homme, pour ou contre lequel sont morts, par la bombe, le garrot, la mitraille et le fusil, tant d'hommes et tant de femmes, doit finir, lui, dans un lit aux draps suants, avec l'extrême-onction, comme une petit-bourgeois entre les siens. Au temps de la guerre civile, les républicains et les franquistes mouraient debout.»
Francisco Franco Bahamonde, le plus ancien des chefs d'État du monde, « caudillo » depuis 1936, mourait. Et, avec lui, une certaine Espagne. Après trente-six ans de dictature, la mort de Franco allait permettre l'instauration d'un régime parlementaire.
Cependant, le franquisme ne s'éteindrait définitivement qu'après l'échec du coup d'État tenté par les partisans du Caudillo, en 1981, et surtout après l'arrivée triomphale au pouvoir, le 28 octobre 1982, du Parti socialiste ouvrier espagnol
En réalité, depuis la fin des années 1950, la croissance, l'ouverture économique, la dynamique des populations, la proximité d'une Europe en construction - espace démocratique d'où affluaient chaque été des millions de touristes - ébranlaient l'édifice politique et social patiemment construit par Franco. D'où un raidissement du pouvoir, incarné, à partir du 10 juin 1973, par l'amiral Luis Carrero Blanco, fidèle parmi les fidèles, devenu Premier ministre ...
La guerre froide l'a merveilleusement servi, puisqu'il s'est dès lors présenté, sur le plan international, comme le premier anticommuniste ?
Bartolomé Bennassar : Oui, il a joué à fond de cet argument selon lequel il aurait été un précurseur dans le combat entre les deux blocs. Lui qui était d'ordinaire si peu doué pour la vision à long terme, on peut dire qu'il a vu venir la guerre froide, et qu'il l'a remarquablement utilisée. Il y était toutefois aidé par les prises de position très précoces de Churchill sur le rideau de fer, et par le fait que les Soviétiques ne respectaient pas les engagements pris à Yalta.
Et Carrero Blanco a parfaitement défini la ligne de conduite qu'ils allaient suivre lorsqu'il lui a écrit, en août 1944, qu'il s'agissait de «prêcher aux Espagnols la guerre sainte de l'intransigeance antilibérale et anticommuniste », en ajoutant : « Qui sait si Dieu ne confie pas à l'Espagne une fois de plus la mission de sauver la civilisation chrétienne ? » Et cette stratégie s'avère payante, puisqu'en 1953 l'Espagne signe avec les États-Unis des pactes qui lui garantissent, en échange de bases militaires concédées sur son territoire, une aide matérielle considérable, et qu'en 1955 elle est enfin admise à siéger à l'ONU.
L'Histoire : Quelle est la nature du franquisme ?
B. B. : Le régime est fondé sur trois piliers : l'armée, l'Église et un parti de rassemblement dont le rôle fut d'ailleurs modeste très différent des partis nazi ou fasciste, de ce point de vue. Toutes les libertés syndicales ont été suspendues. C'est un régime d'ordre moral où la presse et l'édition sont surveillées par une stricte censure. La répression a continué bien après la guerre, et Franco l'avait prévu : sa fameuse, et scandaleuse, loi rétroactive sur la responsabilité politique est de février 1939, soit un mois avant la fin du conflit. Elle permet de poursuivre ceux qui se sont opposés aux militaires depuis février 1936, et même depuis octobre 1934 ! Les suspects risquaient la mort, ou la prison, au mieux la privation de travail. Il est certain que Franco a pratiqué une véritable politique de la vengeance, et ce pendant des années, jusqu'en 1966 environ.
L'Histoire : Donc, dix ans avant sa mort, Franco n'est déjà plus une figure respectée de la vie politique espagnole ?
B. B. : Non, et cela d'autant plus qu'à partir de 1973 et de l'assassinat de Carrero Blanco par les séparatistes basques le pouvoir a été capté par le nouveau Premier ministre, Arias Navarro : c'est un gouvernement très réactionnaire, qu'on a appelé « le bunker ». C'est ce gouvernement qui, en 1974 et 1975, refusera de gracier des condamnés à mort politiques. La mort de Franco est donc un soulagement pour les Espagnols.
Photo de l’assassinat du Premier ministre espagnol Luis Carrero Blanco par le groupe séparatiste basque ETA le 20 décembre 1973.
Mais il me semble que la transition démocratique avait commencé bien avant sa disparition, dans la mesure où, à chaque changement d'équipe ministérielle, des gens nouveaux sont entrés dans l'administration, y ont occupé des postes importants ; c'est un système assez poreux : il y a eu une enquête très intéressante à ce titre dans La Gaceta del Norte, qui en 1970 posait cette question iconoclaste : « Qui gouverne l'Espagne ? » Or j'ai constaté que 30 ou 40 des représentants de l'élite espagnole qui y étaient cités sont présents, quelques années plus tard, dans les rouages de l'État démocratique - certains dans les rangs socialistes, dont le futur ministre des Affaires étrangères, Fernandez Ordonez.
C'est sans doute ce qui a permis au système franquiste de durer, cette souplesse, cette perméabilité. Franco avait retenu la leçon : c'était le grand conseil fasciste qui avait destitué Mussolini. Il ne fallait pas se laisser enfermer dans un parti.
Hier, je notais que pour le tournage de la Folie des Grandeurs « Montand, farouche ennemi du franquisme, refuse de s'y rendre. Avant de céder devant les grimaces d'Oury, qui, en imitant de Funès, lui promet une franche rigolade »
Piqûre de rappel : La Guerre est finie d’Alain Resnais
Il se nomme Diego, mais aussi Carlos ou Domingo. Communiste espagnol réfugié à Paris, il change régulièrement d'identité pour passer la frontière et faire la liaison avec les camarades qui subissent la dictature. Diego (Yves Montand, sobre et émouvant) doit beaucoup au parcours du scénariste Jorge Semprún, ancien dirigeant de la résistance antifranquiste en exil. Le militant a transmis au personnage ses doutes sur le communisme et l'appel à la grève générale, en un discours.
Le titre, loin d'être un constat d'échec du combat contre le franquisme, s'interroge au contraire sur les nouvelles formes de lutte nécessaires pour un retour de la démocratie en Espagne. Comme Diego l'énoncera, excédé, aux amis de Marianne :
« L'Espagne est devenue la bonne conscience lyrique de toute la gauche, un mythe pour anciens combattants. En attendant, 14 millions de touristes vont passer leurs vacances en Espagne. L'Espagne n'est plus qu'un rêve de touriste ou la légende de la guerre civile. Tout ça mélangé au théâtre de Lorca. Et j'en ai assez du théâtre de Lorca. Les femmes stériles et les drames ruraux, ça suffit comme ça et la légende aussi ça suffit comme ça. Je n'ai pas été à Verdun moi, je n'ai pas non plus été à Teruel ni sur le pont de l'Ebre. Et ceux qui font des choses aujourd'hui en Espagne, des choses vraiment importantes, n'y ont pas été non plus. Ils ont vingt ans et ce n'est pas notre passé qui les fait bouger mais leur avenir. L'Espagne n'est plus le rêve de 36 mais la réalité de 65 même si elle semble déconcertante. 30 ans se sont passés et les anciens combattants m'emmerdent. »
Hier, je notais que pour le tournage de la Folie des Grandeurs « Montand, farouche ennemi du franquisme, refuse de s'y rendre. Avant de céder devant les grimaces d'Oury, qui, en imitant de Funès, lui promet une franche rigolade »
Je n’ai jamais mis les pieds en Espagne du temps de Franco et je suis allé en vacances chez des amis espagnols qu’en 1980.
Je viens de terminer un superbe roman Les patients du docteur Garcia d’Almudena Grandes chez JC Lattès
Une guerre interminable
C’est un travail titanesque auquel s’astreint Almudena Grandes depuis dix ans et la parution d’Inés et la joie, premier tome d’une série intitulée Épisodes d’une guerre interminable, qui au final devrait comporter 6 volumes. Le cinquième vient de paraître en Espagne alors qu’en France Lattès a enfin publié le précédent, Les patients du docteur Garcia.
Cette guerre interminable, les lecteurs d’Almudena Grandes savent bien qu’il s’agit de celle d’Espagne, qui a continué longtemps après sa fin officielle, jusqu’à la mort de Franco, en 1975. Les patients du docteur Garcia est sans l’ombre d’un doute le livre le plus dense de la série, nous catapultant de Madrid à différentes périodes, à l’Argentine de Perón, à un camp estonien pendant la seconde guerre mondiale, au Massachusetts, à Berlin à l’arrivée de l’armée rouge, etc. Une multitude de lieux pour une kyrielle de protagonistes, et c’est là où Almudena Grandes est très forte, en mélangeant personnages fictifs et historiques, comme la « célèbre » Clara Stauffer, une hispano-allemande, phalangiste et nazie à la fois, qui fut un rouage essentiel du transit des anciens nazis par l’Espagne avant de faciliter leur exfiltration vers l’Amérique du Sud et en particulier l’Argentine. A partir de l’histoire dans cette « transhumance » honteuse, car réalisée au vu et au su des démocraties occidentales, la romancière a tissé sa toile arachnéenne, avec 3 personnages principaux, deux républicains et un fasciste, qui changent plusieurs fois de nom dès lors que la clandestinité devient leur quotidien.
« Le 30 décembre 1976, aux arrivées du terminal international de Barajas, nous nous étreignons longuement. J’avais les cheveux gris, les siens étaient tout blancs. J’avais grossi, il était désormais plus mince que moi. J’allais avoir soixante-deux ans, il en avait soixante-six. Nos enfants ne portaient pas nos noms, et nous avions largement l’âge d’être grands-pères. Son corps était couvert de cicatrices que mes mains avaient laissées. Chacun de nous appelait l’autre par son vrai prénom, qui n’était pas celui d’usage. Je lui devais la vie, et il e devait la sienne. En nous voyant, en bonne santé et encore vaillants, deux pères de famille respectables, personne n’aurait deviné que nous étions des perdants, que nous avions touché ensemble le fond de la défaite. Nous avion beau être tous deux conscients de ce long échec partagé, nous redevînmes forts, jeunes et invincibles pendant un instant, aussi puissants que notre foi, l’espérance qui nous avait unis pour toujours avant de nous abandonner dans le caniveau. »
Quatrième de couverture
Après la victoire de Franco, le docteur Guillermo García Medina continue de vivre à Madrid sous une fausse identité. Les papiers qui lui ont permis d’éviter le peloton d’exécution lui ont été fournis par son meilleur ami, Manuel Arroyo Benítez, un diplomate républicain à qui il a sauvé la vie en 1937.
En septembre 1946, Manuel revient d’exil avec une dangereuse mission : infiltrer une organisation clandestine d’évasion de criminels nazis, dirigée depuis le quartier d’Argüelles par Clara Stauffer, qui est à la fois allemande et espagnole, nazie et phalangiste.
Alors que le docteur García se laisse recruter par Manuel, le nom d’un autre Espagnol croise le destin des deux amis. Adrián Gallardo Ortega, qui a eu son heure de gloire comme boxeur professionnel avant de s’enrôler dans la División Azul, survit péniblement en Allemagne. Ce dernier ne sait pas encore que quelqu’un souhaite prendre son identité pour fuir dans l’Argentine de Perón.
La vie des stars est un éternel roman propre à inspirer des scénaristes en mal de copies ; ainsi Gina Lollobrigida, toujours bon pied bon œil à bientôt 93 ans (le constat des psychiatres est sans appel, la star est très lucide sur ses années de cinéma – de Fanfan la Tulipe à Notre-Dame de Paris – mais est complètement désorientée sur tout le reste), une véritable star en Italie même si ça fait bien longtemps qu'elle ne joue plus dans aucun film, mais sa réputation la précède, surtout, sa fortune attire encore les convoitises.
Ainsi, un certain Andrea Piazzolla, qu'elle a engagé comme jardinier en 2009, un bellâtre de 32 ans, dont elle s’est entichée, devenu homme à tout faire. À tel point qu’il est désormais directeur des sociétés de gestion de fortune de l’ancienne gloire d’Hollywood.
« Cette rocambolesque affaire débute donc en 2009. Andrea Piazzolla se présente chez Gina Lollobrigida pour tailler ses haies et ses rosiers. Il est vrai que la superbe villa de l’actrice, située via Appia Antica, à Rome, a toujours besoin de nouveaux employés. Pourtant, Andrea Piazzolla n’a pas, à l’origine, la main verte. Il se présente comme business coach, et aurait d’ailleurs réalisé plusieurs missions aux Émirats arabes unis. Que vient-il donc faire là avec son sécateur ? »
Ha ! Les sécateurs, ça mène à tout, rappelez-vous notre Hubert !
Mais Luigi Comencini, le réalisateur des Pain, amour... boudés par la critique et les cinéphiles, mais qui furent des réussites commerciales exceptionnellesrévélant l’avènement du grand public qui souhaite renouer avec la commedia dell'arte après des années d'austérité néo-réaliste, a tiré sa révérence en 2007 et je ne vois pas qui pourrait s’atteler à un « Pain, amour et jardinerie»
Les 2 films sont de petits bijoux « des œuvres épanouies, rondes et parfaites (...), étrangères à toute école »
En français ils se déclinent en i, alors qu’en italien Pane, amore e fantasia… e gelosia riment avec l’époustouflante Gina Lollobrigida, encore très connue à cette époque, la Bersagliera dans le film, et le fabuleux Vittorio De Sica dont c’était avec ces films le grand retour en tant qu’acteur.
Toute l’histoire tourne autour du maréchal des logis Antonio Carotenuto (Vittorio De Sica), natif de Sorrente, qui est nommé dans un petit village isolé dans les montagnes des Abruzzes. Cinquantenaire mais toujours célibataire, charmeur invétéré, qui n'est pas insensible à la beauté simple de Maria (Gina Lollobrigida), surnommée la Bersagliera, une jeune fille très pauvre qui vit avec sa mère et ses jeunes frères et dont toute la richesse est un âne...
Pied-de-nez, inversion des acteurs, la vieille star riche s’entiche d’un bellâtre :
En 2011, quand Andrea accompagne Gina pour un déplacement aux États-Unis. « Là-bas, il aurait prétendument démantelé une arnaque qui la visait. Nous sommes convaincus qu’il a lui-même ourdi cette manigance pour gagner la confiance de Gina. Après ce voyage, elle n’a plus jamais été la même »
À leur retour en Italie, Gina Lollobrigida et Andrea Piazzolla sont inséparables. L’actrice considère celui qui était jusqu'alors son protégé comme son protecteur, et pour l’en remercier, lui offre tout. À commencer par un poste en or : celui de directeur des trois sociétés qui gèrent sa fortune. Au sommet de l'entreprise familiale, l’ancien jardinier n’attend pas une seule seconde pour faire le grand ménage dans l’entourage historique de Gina. Son manager et son avocate, qui la conseillaient depuis des années, sont congédiés sans autre forme de procès. Milko Jr. Solfic, son fils qu’elle a eu d’un premier mariage, n’est également plus admis à la maison, tout comme son petit-fils, Dimitri, qu’elle a pourtant chéri. Pour preuve, elle l’hébergeait dans une guest house de son jardin.
Votre Taulier ne rechigne jamais, même pendant les mois d’été, à explorer les plis et les replis de la libido du buveur. Mais, comme il est aussi un fieffé ramier, il ne crache pas sur le recyclage de chroniques anciennes. Pour sa défense, celle que je...
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