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Vin & Cie,  en bonne compagnie et en toute liberté ...



 Extension du domaine du vin ...​

 

Chaque jour, avec votre petit déjeuner, sur cet espace de liberté, une plume libre s'essaie à la pertinence et à l'impertinence pour créer ou recréer des liens entre ceux qui pensent que c'est autour de la Table où l'on partage le pain, le vin et le reste pour  " un peu de douceur, de convivialité, de plaisir partagé, dans ce monde de brutes ... "

 

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5 avril 2020 7 05 /04 /avril /2020 12:00

Journal d’un confiné (21) Après tous ces jours de confiné « Tu T'laisses Aller Tu T'laisses Aller… »

 

En ce nouveau dimanche de confiné, le refrain d’une chanson d’Aznavour, l’un des monuments du sexisme mâle, me trotte dans la tête : « Tu T'laisses Aller Tu T'laisses Aller… ». Lorsqu’on ne quitte plus son 9e étage, même si le balcon est ensoleillé, on n’a guère envie de s’habiller, de faire comme si le cours de la vie n’avait pas changé.

 

À temps nouveau, nouveau rythme, je cale ma vie sur le lever et le coucher du soleil, je ne taille plus ma barbe jusqu’au jour du déconfinement, j’écris, je lis, je cuisine, je dresse une table agréable, je fais la sieste, je regarde des films, j’échange avec mes ami (e)s, je m’inquiète de ma petite famille, bref je fais comme si je m’étais réfugié dans une cellule de moine en ayant fait le vœu de silence.

 

Les coquillettes au jambon de Juan Arbelaez réalisé par le confiné

 

 

La formule de mémé Marie « Ils n’ont pas de honte » s’applique au chanteur Florent Pagny s'est associé à Pascal Obispo et Marc Lavoine pour enregistrer un titre en hommage aux soignants.

 

Sur la Toile il se fait justement dézinguer :

 

« Il est certain que les soignants seront ravis de découvrir ce merveilleux hommage, Florent Pagny. Néanmoins, je suis sûr qu'ils seraient encore plus extatiques à l'idée que tu payes tes impôts en France »,

 

« Bonjour Florent Pagny ! Vous n'avez pas honte ? »,

 

« Il nous prend pour des cons ou bien ? »,

 

« Dites à Florent Pagny de commencer par payer ses impôts en France pour aider les soignants au lieu de nous chanter une zumba »,

 

« Florent Pagny a choisi de ne pas payer ses impôts en France et donc de ne pas participer à la solidarité nationale (hôpitaux, écoles....). Totalement hypocrite de faire une chanson pour les soignants. »

 

Et de faire sa petite tournée de promo sur les télés, et bien sûr aucun de ses intervieweurs ne se permet de le renvoyer dans son exil fiscal au Portugal.

 

Georges Simenon interviewé par Pierre Desgraupes

 

« Un romancier n'est pas nécessairement un homme intelligent, au contraire : je crois que moins il est intelligent, plus il a de chances d'être romancier »

 

Vendée. Le curé de l’île d’Yeu enfermé par erreur dans son église

 

Eglise ND du Port, Ile d'Yeu

l’église Notre-Dame du Port

 

L’Ile d’Yeu est chère à mon cœur pour 2 raisons :

 

  • Le curé-doyen de la paroisse St Jacques à la Mothe-Achard, l’abbé Bailly était l’ancien curé de Port-Joinville, je fus son enfant de chœur ce qui me valut d’être expédié par ma sainte mère en colonie de vacances à St Jean-de-Maurienne avec les enfants de marins de l’Ile d’Yeu.

 

  • En juillet-août 1968, après les événements, j’ai passé deux mois à la Ferme des Trois Moulins, à mi-chemin entre Port-Joinville et St Sauveur, à faire le brocanteur chez Jean Neveu-Derotrie, sa C4, son chien Achille.

 

Il faut le lire pour le croire. Mercredi 1er avril, le prêtre de l’Île d’Yeu est resté malgré lui enfermé dans l’église. Prêt à y passer la nuit, il a finalement été libéré au bout d’une heure.

 

Le 1er avril vers 19 h, le sacristain a fermé les portes de l’église de Port Joinville sans s’apercevoir que le curé, Dominique Rezeau, était toujours à l’intérieur.

 

« Pas un poisson d’avril »

 

Après avoir passé une heure à attendre, le prêtre a pu sortir de son confinement involontaire grâce au téléphone portable. « Ce n’était pourtant pas un poisson d’avril, mais ça permet de redonner un peu le sourire. Je ne me suis pas du tout inquiété, et sinon j’aurais passé la nuit dans l’église ! », a dit le curé.

 

Près de Nantes. Sans attestation pour la sixième fois, il montre son sexe aux gendarmes

 

Le mercredi 1er avril, c’était la sixième fois qu’il était contrôlé sans attestation de déplacement dérogatoire depuis le 24 mars. Trois jours plus tôt, il s’était fait arrêter trois fois dans la même journée. Lorsque les gendarmes de Sainte-Luce-sur-Loire l’ont arrêté, cet homme de 35 ans a sorti son sexe. Il a été placé en garde à vue et pourrait être jugé ce vendredi.

 

Le coronavirus fait chuter les ventes d'alcool, la filière viticole boit la tasse

 

Il faut s'attendre à une chute des ventes de l'ordre de «40 à 50%», selon le Comité national des interprofessions des vins (CNIV). ICI

 

Le marasme est profond pour les producteurs français. Jean-Marie Barillere, président du Comité national des interprofessions des vins (CNIV), estime qu'il faut s'attendre à une chute des ventes de l'ordre de «40 à 50%» en ce qui concerne le vin, tous débouchés confondus. Le champagne doit s'attendre à une chute encore plus sévère: «c'est un alcool festif et social. Ce n'est pas ce dont les gens ont besoin en ce moment», regrette celui qui a la double casquette de président de l'Union des Maisons de Champagne.

 

Un hôpital italien surchargé pendant l’épidémie de grippe espagnole de 1918-1919.&amp;nbsp; Costa / Leemage via AFP

Un hôpital italien surchargé pendant l’épidémie de grippe espagnole de 1918-1919.  Costa / Leemage via AFP

 

Archives. Un siècle avant le Covid-19, “The Times” racontait l’épidémie de grippe espagnole ICI 

 

Le quotidien britannique a ressorti de ses placards des articles publiés au moment de l’épidémie de grippe espagnole, qui avait touché 500 millions de personnes à partir de 1918. À l’époque, déjà, à la minimisation de la maladie avaient succédé la submersion des hôpitaux et la réponse désorganisée des États.

 

Plus d’un siècle avant la pandémie de Covid-19, “un autre virus grippait la planète entière et provoquait des milliers de morts”, rappelle The Times. Au sortir de la Grande Guerre, en 1918, la grippe espagnole se montre particulièrement virulente. Quelque 500 millions de personnes sont infectées et l’on estime que 20 % d’entre elles périssent. “Déjà, à l’époque, le Times est là pour en parler”, s’enorgueillit le quotidien londonien dans un article publié le 25 mars. En fouillant dans ses archives, le journal conservateur a découvert des échos à la crise sanitaire que traversent actuellement le Royaume-Uni et le monde.

 

Une gravité minimisée

 

Avant l’été 1918, les autorités européennes peinent à prendre la menace au sérieux. La Première Guerre mondiale est toujours en cours et occupe tous les esprits. Un correspondant de The Times infecté lors de la première vague de contaminations soutient que le virus est bien moins virulent que la grippe russe de 1889-1890. Dans son article, le journaliste explique ainsi avoir guéri grâce au repos et à la prise de quinine, un médicament utilisé dans le traitement du paludisme. “En raison de son caractère bénin, la maladie – ainsi que ses victimes – a d’abord fait l’objet de bons mots et autres badinages plaisants dans les journaux”, écrit le correspondant du journal en Espagne, le 3 juin 1918.

 

Des hôpitaux submergés

 

Quelques semaines plus tard, changement de ton. Le 3 juillet, les services médicaux de la ville de Birmingham, dans l’ouest de l’Angleterre, sont aux abois. “Les médecins ne savent plus quoi faire pour gérer l’afflux de patients”, peut-on alors lire dans le quotidien fondé en 1785. Pendant l’automne, une deuxième vague, beaucoup plus meurtrière, frappe les villes et les campagnes. La grippe est à ce stade capable de venir à bout de jeunes adultes en bonne santé quelques heures seulement après l’apparition des premiers symptômes.

 

Distanciation sociale et propagation dans les transports

 

Les conseils donnés en matière de distanciation sociale sont, eux aussi très similaires, relève The Times dans son article du 25 mars 2020. Alertées sur la présence de 600 cas dans une usine de Letchworth, au nord de Londres, les autorités “recommandent d’éviter les cinémas et autres lieux très fréquentés et de bien se nettoyer la bouche et les sinus”, détaille un article de juin 1918. Par ailleurs, comme on le voit actuellement avec le Covid-19, “une bonne partie du public peine à comprendre la facilité avec laquelle se transmet le virus”. À l’époque, certains pointent du doigt la responsabilité des transports, bondés. À Londres, des images de rames de métro pleines à craquer inquiètent actuellement le gouvernement britannique de la même manière.

 

Des “travailleurs clés” en première ligne

 

Comme aujourd’hui, des milliers de travailleurs étaient en première ligne. Dimanche 22 mars, 3 963 personnels médicaux ont adressé une lettre à The Times pour réclamer davantage d’équipements et de protections auprès des autorités. Un siècle plus tôt, nous apprend le journal, “un rapport daté du 26 octobre 1918 indique que 1 300 policiers souffrent de la maladie et que 25 en sont morts. Dans un régiment, on dénombre jusqu’à 100 hommes malades.”

 

“Sur le plan international, on observe une grande variété de réactions, certains gouvernements se faisant éreinter pour leur incapacité à circonscrire la maladie – ce qui n’est pas sans rappeler la situation actuelle”, note The Times. Le 10 octobre 1918, un article relève ainsi que “le ministère de la Santé de l’Union sud-africaine a été vivement et légitimement critiqué pour avoir tardé à informer le public du danger et pour n’avoir pas su organiser les personnels soignants à temps”.

 

Les “fake news” déjà au rendez-vous

 

Retenir son souffle pour éviter de contracter le Covid-19 ? Ce type de théorie fumeuse, The Times en a réfuté plusieurs ces derniers jours. Mais en 1918, le quotidien n’était peut-être pas aussi pointilleux. Dans ses pages réservées au courrier des lecteurs, une missive suggère que le tabac pourrait être un remède efficace contre la grippe espagnole. “‘Le principe est simple. Prenez du tabac à priser, c’est une façon très efficace d’arrêter et de détruire l’insidieux bacille’, écrivait le lecteur Harry Furniss, répétant le conseil qu’on lui avait donné lors d’une précédente épidémie.”

 

La grippe, un sujet loin d’être prioritaire à l’époque

 

Seule différence notable repérée par le quotidien de Londres : la place accordée à l’épidémie dans le journal. Ce 25 mars, la totalité de la une du journal est consacrée au Covid-19. En 1918, en revanche, la grippe espagnole était reléguée dans les pages intérieures. Et pas seulement à cause de la guerre. “L’information sur le triplement du nombre de morts à Southampton – passant à 44 pour mille en octobre 1918 – était reléguée à la fin d’un article sur la grippe.” Juste au-dessus, considéré comme plus important, “un autre papier d’égale importance rapportait que la famille royale avait légèrement réduit sa consommation de charbon”.

Georges Simenon et sa détestation des éditeurs

Georges Simenon et sa détestation des éditeurs

Georges SIMENON s'insurge contre l'argent gagné par les éditeurs sur le travail des écrivains.

https://www.ina.fr/video/I18248591

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5 avril 2020 7 05 /04 /avril /2020 06:00

Le 2 en 1 du confiné : relire ou lire le Guépard de Giuseppe Tomasi Di Lampedusa et revoir ou voir le Guépard de Le Guépard de Luchino Visconti

Lucio Piccolo e Giuseppe Tomasi di Lampedusa

La première et dernière fois que je vis Giuseppe Tomasi Di Lampedusa, prince de Lampedusa, ce fut dans le courant de l’été 1954, à San Pellegrino Terme, à l’occasion d’un colloque littéraire organisé par la petite ville d’eau lombarde…

 

Le baron Lucio Piccolo, de Capo d’Orlando (Messine) authentique poète, fut la vraie révélation du colloque. Bien qu’ayant dépassé la cinquantaine, il était distrait et timide comme un adolescent ; il nous surprit et nous enchanta tous, jeunes et vieux par sa gentillesse, son allure de grand seigneur, son absence absolue de cabotinage, et par l’élégance un peu démodée de ses sombres vêtements à la sicilienne. Il était venu de Sicile par le train, accompagné d’un cousin plus âgé et d’un serviteur.

 

Le fait est que pendant la journée et demie que nous passâmes à San Pellegrino, la curiosité, l’étonnement et la sympathie convergèrent sur Piccolo, son cousin et leur serviteur (bizarre trio qui ne se séparait jamais : le serviteur, bronzé et robuste comme un homme d’armes, ne quittait pas un seul instant les deux autres des yeux…)

 

Ce fut Lucio Piccolo lui-même qui nous fit connaître son cousin : Giuseppe Tomasi Di Lampedusa, prince de Lampedusa. Ce dernier était grand, corpulent, taciturne, son visage avait cette pâleur grisâtre qui envahit parfois la peau sombre des méridionaux. À son pardessus soigneusement boutonné, à son chapeau abaissé sur les yeux, à la cane noueuse sur laquelle il s’appuyait pesamment en marchand, on l’aurait pris à première vue pour un général à la retraite ou quelqu’un de ce genre ; Il semblait avoir une soixantaine d’années. Il se promenait avec son cousin le long des allées qui entourent le Kursaal, ou assistait, dans la salle, aux travaux du colloque ; il restait toujours silencieux, le même pli amer aux lèvres. Quand je lui fus présenté, il se contenta de s’incliner légèrement, sans dire un mot.

 

Cinq ans presque passèrent sans que j’entendisse parler du prince de Lampedusa. Mais au printemps dernier une chère amie napolitaine, qui vit à Rome, ayant appris que je préparais une nouvelle collection, eut la bonne idée de me téléphoner. Elle avait quelque chose pour moi, disait-elle : un roman ; on venait de lui envoyer de Sicile. Elle serait heureuse de le mettre à ma disposition, il pouvait m’intéresser pour mes nouveaux travaux.

 

  • De qui est-ce ? demandai-je.

 

  • Ma foi, je l’ignore. Mais je crois qu’on doit arriver facilement à se renseigner.

 

J’eus peu de temps après le texte dactylographié. Il ne portait aucune signature. Toutefois, dès que j’eus savouré les phrases délicieuses de l’incipit, je fus sûr qu’il s’agissait d’un travail sérieux, de l’œuvre d’un véritable écrivain. Il ne m’en fallait pas plus. La lecture complète du roman que je finis en peu de temps ne fit que confirmer ma première impression.

 

Fichier:Licy e Giuseppe Tomasi a Palermo negli anni Trenta.jpg ...

Licy e Giuseppe Tomasi a Palermo negli anni Trenta

 

Je téléphonai tout de suite à Palerme. J’appris ainsi que l’auteur du roman n’était autre Giuseppe Tomasi, duc de Palma et prince de Lampedusa : oui, le propre cousin du poète Lucio Piccolo di Capo d’Orlando, on me le confirma. Le Prince, hélas, gravement malade depuis le printemps 57, était mort quelques mois plus tard à Rome, où il s’était rendu pour tenter un dernier traitement, en juillet de la même année.

 

À Palerme, j’eus le plaisir de faire la connaissance de la femme de l’écrivain, la baronne Alexandra Wolff-Stomersee, balte de naissance mais de mère italienne, spécialiste éminente des problèmes psychologiques (elle est vice-présidente de la Société de Psychanalyse d’Italie). Je glanai auprès d’elle quantité de renseignements sur Giuseppe Tomasi Di Lampedusa. Le plus surprenant fut pour moi le suivant : le Guépard avait été écrit, d’un bout à l’autre, entre 55 et 56. Il s’était donc passé ceci, ou à peu près : en rentrant de San Pellegrino, le pauvre Prince, s’était mis au travail, et, en quelques mois, chapitre après chapitre, il avait écrit son livre. Il avait à peine eu le temps de le recopier : les premiers signes de la maladie qui devait emporter G. Tomasi en quelques semaines s’étaient brusquement manifestés.

 

  • Il y a vingt-cinq ans, il m’annonça qu’il avait l’intention d’écrire un roman historique, situé en Sicile, à l’époque du débarquement de Garibaldi à Marsala, et centré sur le personnage de son arrière-grand-père paternel, Giulio di Lampedusa, astronome, me dit Mme de Lampedusa. Il y pensait sans cesse, mais ne se décidait jamais à commencer. À la fin, après avoir écrit les premières pages, il progressa avec ardeur. Il allait travailler au Cercle Bellini. Il partait tôt le matin et ne rentrait que vers trois heures.

Giorgio Bassani septembre 1958 Préface du Guépard

 

 

 

Le Guépard, de G. Tomasi di Lampedusa, ou la relecture de l’histoire depuis sa fin : tentation du lecteur et pièges de l’écriture.

SYLVIE SERVOISE

Le Mans – Université (Laboratoire 3L.AM)

 

Le succès du Guépard, premier best‑seller de la littérature italienne publié en 1958, a sans doute fait oublier, notamment au-delà des frontières de la péninsule, la vigueur des débats interprétatifs dont il a pu faire, et continue de faire, l’objet. Sans doute encore, la fortune du film de Luchino Visconti (1963), qui privilégiait une certaine lecture du roman et qui, par son esthétique très classique renvoyait au spectateur l’image d’une intrigue sans aspérités, n’a‑t‑il pas peu contribué à cet effet de lissage.

 

On ne saurait pourtant négliger l’ampleur de la polémique qui naquit à la publication du roman, ni le degré de radicalité des oppositions alors en jeu. « Gattopardeschi » et « antigattopardeschi » s’affrontèrent en effet vivement dans un débat qui mobilisait des arguments aussi bien esthétiques qu’idéologiques et politiques et qui, dans le contexte d’une crise de la littérature italienne dont Italo Calvino mesura rapidement les enjeux1, excédait largement la question de la valeur intrinsèque du roman. Mais au‑delà de la première réception du texte, le roman a continué de susciter des interprétations diverses, à des niveaux d’analyse distincts.

 

En ce sens, on peut dire que, à l’instar de l’Hamlet de Shakespeare tel que l’envisage Pierre Bayard dans L’enquête qu’il lui a consacrée en 20022, c’est bien à un « dialogue de sourds », ou plutôt à une série de dialogues de sourds que nous avons affaire au sujet du Guépard. Si nous tenterons d’abord de démêler, de manière synthétique, les enjeux et les raisons d’un tel phénomène, nous nous intéresserons ensuite plus particulièrement à l’un des nœuds de discorde majeurs – à savoir la pertinence de la huitième et dernière partie du roman, qui se déroule plusieurs décennies après la mort du protagoniste Don Fabrizio, Prince de Salina. Ce sera alors l’occasion de convoquer l’étude particulièrement stimulante d’un critique contemporain, Nunzio La Fauci, qui, à partir d’une grille d’analyse essentiellement lexicale et linguistique, voit dans cette dernière partie l’indice majeur de la structure foncièrement implicite du Guépard et l’emblème de l’écriture d’un auteur qui aura volontairement joué à « cacher et à montrer3 ». Enfin, nous explorerons une autre analyse possible de ce dénouement qui, convoquant un paradigme d’interprétation centré sur la question de la représentation du temps, tentera de montrer comment la dernière partie non seulement met en scène la multiplicité des interprétations possibles mais semble déjouer toute velléité d’en imposer une au détriment des autres, mettant en abyme la réception même du roman comme dialogues de sourds.

 

La suite ICI 

 

Giuseppe Tomasi di Lampedusa - RoyautéNews

 

Le Guépard n'est pas véritablement un roman historique

 

Lampedusa ne cherche pas à nous restituer le cours de l'Histoire, puisqu'il procède de manière discontinue, avec des sauts dans le temps : chaque chapitre est un tableau en soi, riche de significations, et qui séduit pour lui-même.

 

L'auteur était conscient de composer des scènes cinématographiques. Luchino Visconti n'a pas résisté à la tentation d'adapter l'œuvre à l'écran (Le Guépard, 1963), non seulement parce qu'elle s'y prêtait, mais parce qu'une forte affinité liait le romancier et le cinéaste : ces deux aristocrates étaient fascinés par le thème de la décadence ; un terme qui renvoie au déclin de leur classe, mais aussi tout simplement au déclin de l'âge qui terrasse le prince Salina, un être qui fut grand et qui à la veille de la mort est fasciné par la jeunesse, l'ardeur de Tancredi et d'Angelica. C'est cette dimension humaine et philosophique, cette résonance entre destinées individuelles et civilisations mortelles (toutes celles qui se sont succédé en Sicile et n'ont laissé que de superbes ruines), cette symbiose entre une phase historique de transition et l'adieu à la vie d'un vieil homme qui nous valent un roman psychologique attachant.

Le guépard de Giuseppe TOMASI DI LAMPEDUSA

Cet été, je lis «Le Guépard»
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CLASSIQUES DU XXE SIÈCLE (4)

Giuseppe Tomasi di Lampedusa est mort juste après avoir écrit son unique roman, sans savoir s’il serait publié. «Le Guépard» (1958) est considéré comme l’un des plus grands chefs-d'œuvre du XXe siècle ICI

Le Guépard, Film de Luchino Visconti Le Guépard, Film de Luchino Visconti• Crédits : COLLECTION CHRISTOPHEL© Titanus Titanus / Collection ChristopheL - AFP

Le Guépard de Visconti, « il faut que tout change pour que rien ne change » ICI 

Tout semble plongé dans un profond sommeil sous le lourd soleil sicilien, sous la « pluie de feu » qui est tout à la fois malédiction et hypnose, nous dit Laurence Schifano. « Il faut que tout change pour que rien ne change » : phrase réactionnaire ? Opportuniste ? Deux œuvres magistrales, celle de Visconti et de Lampedusa, nous offrent le récit des vaincus du Risorgimento à travers le témoignage pénétrant du Prince de Salina délicieusement interprété par Burt Lancaster.

 

Le texte du jour

 

« Il se mit à regarder un tableau qui se trouvait en face de lui : c’était une bonne copie de La mort du Juste de Greuze. Le vieillard était dans son lit en train d’expirer, dans du linge bouffant et très propre, entouré de petits-fils affligés et de petites-filles qui levaient les bras vers le plafond. Les jeunes filles étaient jolies, provocantes, le désordre de leurs vêtements suggérait plutôt le libertinage que la douleur ; on comprenait tout de suite qu’elles étaient le véritable sujet du tableau. (…) Tout de suite après il se demanda si sa propre mort ressemblerait à celle-là : probablement que oui, sauf que le linge serait moins impeccable (il le savait bien, les draps des agonisants sont toujours sales : la bave, les déjections, les taches de médicaments…) et qu’il était souhaitable que Concetta, Carolina et les autres soient habillées plus décemment. Mais, dans l’ensemble, la même chose. Comme toujours, les considérations sur sa propre mort le rassérénaient autant que celles sur la mort des autres l’avaient troublé ; peut-être parce que, en fin de compte, sa mort était en premier lieu celle du monde entier ? »

Prod DB © Pathe-Titanus /DR
LE GUEPARD (IL GATTOPARDO) de  Luchino Visconti 1963 ITA
Claudia Cardinale, Luchino Visconti et Alain Delon sur le tournage du

Delon dans « Le Guépard » : Visconti ébloui ICI

Par Samuel Blumenfeld

Publié le 23 juillet 2018 

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Published by JACQUES BERTHOMEAU
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4 avril 2020 6 04 /04 /avril /2020 12:00

Journal d’un confiné (20) Moi président de la République je vire le préfet de police de Paris Didier Lallement

 

#DessinDuJour de
@fdeligne
pour http://Urtikan.net Le préfet de police de #Paris Didier #Lallement a estimé que les personnes hospitalisées en #reanimation étaient celles qui n’avaient pas respecté le confinement. #coronavirus # Image #LallementDemission #hopital #virus
Cambon
 
@m_cambon
·
10h
 
#Lallement #confinement #Covid_19fr
 

Image

Dans un supermarché à Montreuil (Seine-Saint-Denis). Photo / HARRY FLEX / ONLYFRANCE.FR / AFP

En France, le Covid-19 restaure les fractures des “gilets jaunes”

LE TEMPS – LAUSANNE

 

En France, la pandémie exacerbe les inégalités et attise plus que jamais le ressentiment contre les élites, remarque Le Temps. Les efforts du gouvernement pour aller sur le terrain ne changent rien à la colère des Français.

 

Il fallait un nouveau détonateur. Une bonne raison de rebrancher, en France, le haut-parleur des colères et des ressentiments. Or voilà que le Covid-19, et la prolifération des angoisses consécutives au confinement strict mis en place par le gouvernement depuis le 16 mars, est en train de jouer ce rôle.

 

Colère contre l’absence d’équipements de protection de la part des fantassins de l’état d’urgence sanitaire que sont les soignants, mais aussi des éboueurs, des caissières, des livreurs ou des facteurs. Droit de retrait de plus en plus souvent demandé par la CGT, doublé d’un appel à la grève. Procès politiques à tous les étages contre le chef de l’État et le gouvernement, accusés d’avoir gâché les mois de janvier et de février en se focalisant sur la réforme des retraites – aujourd’hui suspendue – plutôt que sur les préparatifs sanitaires indispensables face à l’épidémie. Désarroi des électeurs et des élus locaux, piégés par l’organisation plus que contestable, le 15 mars, du premier tour d’un scrutin municipal dont le second tour, annoncé pour la fin juin, paraît assez irréaliste. Offensive antinomenklatura médicale menée par l’infectiologue marseillais dissident Didier Raoult…

 

Une rhétorique guerrière qui handicape

 

Emmanuel Macron, qui s’efforce ces jours-ci d’aller le plus possible sur le terrain à la rencontre des soignants et des renforts militaires (à Mulhouse) ou des fabricants de masques (près d’Angers), sait que la flamme est rallumée. Mais il a, paradoxalement, un handicap de plus dans cette bataille : sa rhétorique guerrière, utilisée d’emblée pour désigner à la nation l’ennemi “invisible” à abattre. Comment mener un tel combat sans armes? Comment expliquer, si l’heure est à la mobilisation générale du pays, que les réquisitions d’usines, de taxis, de chauffeurs privés – bref, de tout ce qui fait un effort de guerre – n’aient pas été décrétées dans la foulée ?

 

Délicate aussi, cette différenciation, dans la bouche du Premier ministre, Édouard Philippe, le 28 mars, entre la première ligne (le personnel médical au front), la deuxième ligne (policiers, chauffeurs, livreurs…) et la troisième ligne, car, à la différence d’une guerre classique, le virus n’est pas cantonné dans les tranchées. Il se dissémine. Il se propage. Où est la vraie ligne de front?

 

Les “premiers de cordée” tremblent

 

Les ”gilets jaunes” étaient porteurs, jusqu’à la caricature, voire à l’action violente, d’une aspiration égalitariste et antiélites typiquement française. Or le coronavirus est en train d’achever leur travail, à tel point que même les groupes de luxe honnis par la gauche radicale, comme LVMH, ont été les premiers à s’investir dans l’effort de guerre sanitaire en réaffectant leurs usines à la production de masques, de gel et autres équipements. On continue ?

 

La revalorisation des salaires des catégories professionnelles les plus exposées s’est imposée comme une obligation que la manne de milliards mis sur la table par l’État devrait rendre possible. Les paysans, ravagés par une flambée de suicides dans leurs rangs ces dernières années, sont de nouveau promus aux avant-postes, garants de la survie alimentaire. Les ouvriers de la métallurgie et de l’industrie automobile, résignés aux plans sociaux à répétition, reviennent au premier plan avec la production annoncée de respirateurs artificiels. Le “fabriqué en France” s’impose comme le remède indiscuté. Les banquiers et les financiers sont quasi muets. Les magnats de la technologie préfèrent se faire oublier alors que la croissance des communications à distance devrait faire exploser leurs profits. La réhabilitation sociale et politique des “derniers de cordée” est engagée, quand les ex-premiers de la classe tremblent.

L’étau se resserre sur Macron

Gare, évidemment, aux pronostics. Tout va maintenant dépendre de la réussite, ou non, de la stratégie de confinement, dont tout le monde a compris, en France et ailleurs, qu’elle résulte avant tout de la pénurie de masques et de tests de dépistage. N’empêche : l’étau sociopolitique se resserre sur Emmanuel Macron.

 

Impossible, pour ce président de 41 ans conscient de l’effritement de sa cote de confiance, de s’en sortir par un nouveau “grand débat national”. Impossible aussi de continuer à qualifier d’“irresponsables” tous ceux qui, aujourd’hui, réclament des comptes, à tort ou à raison.

 

La guerre qu’il a lui-même déclarée exige des actes à la fois marquants et populaires. Avec un risque pour ce libéral convaincu à la tête d’un État auquel les Français demandent tout et tout de suite : nationaliser in fine à tour de bras pour éviter le crash et sauver ce qui peut l’être du système dans une France “transformée” non par ses décisions, mais par un coronavirus en gilet jaune.

 

Richard Werly

La galerie d’Alice et Olivier de Moor à Courgis

Un confinement de vigneron, de Felice Casaroti avec L'uomo delle botti

L’image contient peut-être : une personne ou plus et personnes assises

Confinement Waiting de Alex Russel Flint

L’image contient peut-être : personnes assises et intérieur

Confinement Jan Mankes

 
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confinement Albert Marquet Contre-jour Alger
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Confinement Henri Lebasque nu devant une fenêtre
 
L’image contient peut-être : une personne ou plus, personnes debout et intérieur Confinement Vilhelm Hammershoi
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

La galerie de Raphaëlle artiste en herbe

Sa mamie (maman)

 

RAIPONCE Conte de Grimm

 

Il était une fois un mari et sa femme qui avaient depuis longtemps désiré avoir un enfant, quand enfin la femme fut dans l'espérance et pensa que le Bon Dieu avait bien voulu accomplir son vœu le plus cher. Sur le derrière de leur maison, ils avaient une petite fenêtre qui donnait sur un magnifique jardin où poussaient les plantes et les fleurs les plus belles ; mais il était entouré d'un haut mur, et nul n'osait s'aventurer à l'intérieur parce qu'il appartenait à une sorcière douée d'un grand pouvoir et que tout le monde craignait. Un jour donc que la femme se tenait à cette fenêtre et admirait le jardin en dessous, elle vit un parterre planté de superbes raiponces avec des rosettes de feuilles si vertes et si luisantes, si fraîches et si appétissantes, que l'eau lui en vint à la bouche et qu'elle rêva d'en manger une bonne salade. Cette envie qu'elle en avait ne faisait que croître et grandir de jour en jour ; mais comme elle savait aussi qu'elle ne pourrait pas en avoir, elle tomba en mélancolie et commença à dépérir, maigrissant et pâlissant toujours plus. En la voyant si bas, son mari s'inquiéta et lui demanda : « Mais que t'arrive-t-il donc, ma chère femme ?

 

- Ah ! lui répondit-elle, je vais mourir si je ne peux pas manger des raiponces du jardin de derrière chez nous ! »

 

Le mari aimait fort sa femme et pensa : « plutôt que de la laisser mourir, je lui apporterai de ces raiponces, quoi qu'il puisse m'en coûter ! » Le jour même, après le crépuscule, il escalada le mur du jardin de la sorcière, y prit en toute hâte une, pleine main de raiponces qu'il rapporta à son épouse. La femme s'en prépara immédiatement une salade, qu'elle mangea avec une grande avidité. Mais c'était si bon et cela lui avait tellement plu que le lendemain, au lieu que son envie fût satisfaite, elle avait triplé. Et pour la calmer, il fallut absolument que son mari retournât encore une fois dans le jardin. Au crépuscule, donc, il fit comme la veille, mais quand il sauta du mur dans le jardin, il se figea d'effroi car la sorcière était devant lui !

 

La suite ICI 

Raiponce — Campanula rapunculus : une racine au goût de noisette.

 

La raiponce est une Campanulacée qui pousse naturellement en Europe et en Afrique du Nord dans les endroits secs : bois, champs ou bords de chemin.

 

Sa racine est de forme allongée, assez grosse et charnue. Ses feuilles, radicales et ovales sont rassemblées en rosettes. Les tiges florales portent de longues grappes de fleurs bleues, en clochettes, proches par leur aspect de celles des campanules cultivées dans les jardins.

 

Les feuilles et les racines de la raiponce sont comestibles. Les feuilles au goût de noisette peuvent entrer dans la composition des salades en salade. En salade mélangée avec de la mâche c’est délicieux.

 

Les racines, fusiformes, à chair blanche, ferme et croquante, se mangent râpées en salade ou cuite à la vapeur. Il est également possible de cuire les feuilles comme les épinards

 

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L'expo "Plumes Croisées" que nous devions inaugurer sur le mur entre le Mexique et les USA le 25 mars, avec des dessinateurs des deux pays, est devenue virtuelle. (Dessin Boligán) VISITEZ-LÀ > ICI

 

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4 avril 2020 6 04 /04 /avril /2020 06:00

Bruno Verjus a retrouvé la trace de l’origine de la feta en Thrace, mais c’est où la Thrace ?

Longtemps j’ai cru que la feta était lozérienne par la grâce de Jacques Blanc, dit le petit Blanc au temps où il avait ravi au nez et à la barbe des socialos la présidence de la Région Languedoc.

 

Jacques Blanc à son bureau de maire de La Canourgue

Mende : Jacques Blanc se pose désormais en "vieux sage" de la politique ICI 

 

Je plaisante à peine, au temps où j’étais, comme on dit, aux affaires, j’ai visité, avec une charlotte sur la tête, en compagnie du dit Jacques Blanc, la laiterie du Massegros (128 salariés, 333 millions de francs de chiffre d'affaires) de Valbreso, filiale de la Société des caves de Roquefort.

 

En effet, pour écouler les excédents de lait de brebis, normalement destinés à la fabrication du Roquefort, c’était un canal de dérivation intéressant pour la Confédération générale du roquefort, les producteurs, tout comme la fabrication de tome des Pyrénées.

 

Sacré José Bové !

 

Et puis, l’Union Européenne, à notre demande bien sûr, c’est sous présidence française Henri Nallet que le dossier fut porté auprès de la Commission, a mis son nez dans nos AOC pour étendre le concept à tous les pays de l’Union sous les dénominations AOP-IGP.

 

La Bataille des hypocrites pour défendre la dénomination feta française.

 

Comme disait mémé Marie, « ils n’ont pas de honte », nous le pays d’origine de l’appellation d’origine nous avons osé mener une bataille sans merci contre l'utilisation du mot « feta » qui serait exclusivement réservée aux fromages de brebis fabriqués en Grèce.

 

26 févr. 1996

 

Les ministres européens de l'Agriculture pourraient adopter aujourd'hui par vote bloqué une liste de produits bénéficiant de l'IGP (indication géographique de provenance) conformément à la nouvelle réglementation européenne largement inspirée de la réglementation française sur les AOC (appellation d'origine contrôlée). Dans l'hypothèse d'un vote favorable, l'utilisation du mot « feta » serait exclusivement réservée aux fromages de brebis fabriqués en Grèce.

 

Cette mesure condamnerait la laiterie Valbreso de la Société des Caves de Roquefort implantée au Massegros en Lozère, la plus importante unité de production de « feta » de France où d'importants investissements ont été consentis au cours des dernières années. Valbreso produit 9.000 tonnes de feta par an en valorisant plus de 30 millions de litres de lait de brebis, ce qui représente un revenu de l'ordre de 2 milliards de francs pour les éleveurs, et emploie 130 personnes. L'usine Soulié à Villefranche-de-Rouergue emploie aussi une vingtaine de personnes à la production de feta.

 

« La décision, selon Jean Laure, président de la Confédération générale du roquefort, entraînerait une forte baisse des effectifs des unités de production et priverait de revenus 750 producteurs de lait du bassin de Roquefort, soit un quart du total. » Pour Jacques Blanc, président du conseil régional du Languedoc-Roussillon et du Comité des régions d'Europe, la proposition qui va être examinée à Bruxelles ne traduit pas la situation actuelle de la production de feta estimée à 220.000 tonnes dont seulement 100.000 tonnes fabriquées en Grèce. Aussi a­t­il demandé à Philippe Vasseur de défendre l'idée de « l'enregistrement de la dénomination "feta" au titre d'une attestation de spécificité qui protégerait le caractère traditionnel de ce produit et non pas une zone géographique spécifique ». André Valadier, président du Comité national des produits laitiers à appellation d'origine contrôlée ajoute : « La production de feta française, au lieu de banaliser le produit, l'a au contraire anobli par la technicité de ses fabrications. »

 

L'Europe a tranché: l'appellation «feta», fromage au lait de brebis, ne pourra être utilisée que par les seuls producteurs grecs.

 

Halte aux faussaires de la feta !

 

Ce populaire fromage au lait de brebis est bel et bien exclusivement grec. Il ne saurait donc être fabriqué en France sans être contrefait, par exemple par la marque Salakis. Ni en Allemagne et au Danemark où, horreur, on fait de la feta au lait de vache ! Soucieuse de protéger certaines spécialités culinaires locales, la Commission européenne vient de doter le fromage grec de la mention «appellation d'origine protégée» (AOP), dont la Cour européenne de justice l'avait privé en 1999, sous la pression de trois pays... la France, l'Allemagne et le Danemark.

 

Ersatz industriel. Cette fois, Bruxelles a bien voulu considérer que vendre de la soi-disant feta au lait de vache revenait à «induire le consommateur en erreur». Encore que le consommateur ne soit pas toujours le fin connaisseur qu'il pourrait être : tous les ans, la Grèce importe quelques milliers de tonnes de «feta» danoise... pour faire face à l'afflux de ses braves touristes de Brême ou de Coventry, en majorité incapables de distinguer la feta locale au goût de brebis d'un ersatz industriel au lait de vache.

 

À l'annonce de la décision qui paraît sauver le fromage national d'une concurrence «déloyale», les Grecs pavoisent discrètement, et expriment leur «grande satisfaction». Il est vrai que leur pays a davantage l'habitude de se faire taper sur les doigts par la Commission en matière de subventions agricoles ou de police vétérinaire que d'en recevoir des encouragements.

 

Du coup, rien ne sera plus comme avant dans le monde acidulé de la feta. Jusqu'à présent, la Grèce en produisait 120 000 tonnes par an, solidement installée au premier rang mondial. Mais les Danois et les Français, devinant que le marché est porteur compte tenu de l'engouement supposé des masses européennes pour le fameux régime crétois (huile d'olive, feta, tomate et oignons si affinités), s'y sont mis depuis une dizaine d'années et en fabriquent 25 000 tonnes par an pour les premiers, et un peu plus de 10 000 pour les seconds. Désormais, ces «concurrents déloyaux» disposent de cinq ans pour faire disparaître la noble dénomination «feta» de leurs étiquettes.

 

Mais ces deux-là prennent très mal le choix de Bruxelles : aussi sec, Copenhague et l'Association des laiteries danoises ont annoncé leur décision de saisir la Cour européenne de Luxembourg «pour casser» la décision. Le langage est volontiers martial : «La Grèce ne peut s'arroger le droit exclusif du mot feta, qui n'est même pas grec mais italien.» Normal, les Danois vont avoir du mal à vendre le même fromage avec le même succès s'il n'est plus nimbé d'une origine «terroir» qui lui donne le cachet de l'exotisme.

 

Fromage de brebis basilic SALAKIS : le bocal de 300 g à Prix Carrefour

 

Privée de feta, Salakis n’en fait pas un fromage

 

C’est l’histoire d’une catastrophe qui a été évitée grâce à la pugnacité du personnel d’une entreprise. Ce n’était pas gagné. En 2007, la Fromagerie du Massegros, l’un des plus gros employeurs de la Lozère, filiale de la Société des Caves (groupe Lactalis AOC) a dû définitivement tourner la page de la feta. La conséquence d’une décision de l’Union européenne qui a exaucé la demande pressante des Grecs d’interdire à d’autres pays membres de vendre leur fromage à base de lait de brebis sous cette appellation d’origine protégée, qui leur appartient.

 

Dur, dur. La Fromagerie du Massegros, une unité installée sur le causse de Sauveterre, sur un territoire voué à l’élevage, est le plus important fabricant français de ce fromage, sous la marque Salakis.

 

Par-delà les débats autour de la protection des produits attachés à des terroirs, le coup fut rude. « Il faut tout faire pour que les producteurs n’en subissent pas les conséquences », avait alors prévenu Jean Laurens, le président de la chambre d’agriculture de l’Aveyron. Car la société du Massegros, si elle emploie directement plus de 200 personnes, fait aussi travailler des centaines d’éleveurs de brebis en leur achetant leur lait. « Il y avait, à l’époque, beaucoup de stress.

 

Car la marque Salakis était en construction, admet aujourd’hui Adrienne Pagot Gerault, la directrice marketing de la Société des Caves (Roquefort Société). Il a donc fallu réagir. « Nous avons très vite fait des campagnes de publicité, en centrant la communication sur le fromage de lait de brebis pour salade, moins sur la marque », ajoute-t-elle.

 

Daniel Bertrand, directeur de l’usine Parallèlement, dans l’usine, il a fallu aussi rassurer. « Insuffler la sérénité, c’est un travail de tous les jours à la fromagerie. C’est une question d’efficacité », résume Daniel Bertrand, le directeur de l’usine. L’ambiance s’en ressent. D’autant que l’orientation choisie a été de se concentrer sur une production haut de gamme, d’une qualité irréprochable, pour imposer Salakis. Depuis, les ventes ont augmenté ; la gamme a été enrichie. Extensions de locaux et investissements dans le matériel ont achevé de lever les inquiétudes.

 

L’affaire de la feta a ainsi été surmontée. La Fromagerie du Massegros a su imposer sa marque en devenant numéro un sur son marché. Elle produit 14 000 tonnes de fromage par an, soit 1 000 de plus qu’en 2006. Près de 80 % de sa production est vendue à l’étranger, notamment en Allemagne. « L’entreprise a su s’adapter. Elle a eu la bonne stratégie », conclut Jean-Paul Pourquier, le président de la communauté de communes du Causse du Massegros et président du conseil général de la Lozère.

 

Le fromage provient d'un milieu géographique aux facteurs naturels et humains lui conférant des caractéristiques spécifiques. - Les « feta » produites ailleurs qu'en Grèce n'en font pas un nom générique.

 

Tenace, la Grèce parvient à faire enregistrer au niveau communautaire la dénomination feta en tant qu'appellation d'origine protégée (AOP). Plus de dix ans s'écoulent entre sa première demande et l'arrêt de la Cour de justice des Communautés européennes (CJCE), du 25.10.2005 qui confirme ce droit. La fronde germano-danoise, appuyée par la France et le Royaume-Uni, échoue finalement.

 

En 1996, la Grèce obtenait un premier règlement faisant de la feta une AOP. Mais trois ans plus tard, la CJCE le désapprouve : « La Commission n'a aucunement tenu compte du fait que la dénomination est utilisée depuis longtemps dans certains États membres autres que la Grèce. » La Commission européenne supprime la feta du registre. Elle interroge les États sur la fabrication, la consommation et la notoriété de la feta chez eux, transmet pour avis les données au comité scientifique qui conclut au caractère non générique de la dénomination. Elle réenregistre la feta comme AOP, étayant sérieusement cette fois son règlement du 14.10.2002. Les quatre États opposant insistent devant la CJCE sur le caractère générique du mot feta et sur son impossible enregistrement en tant qu'AOP, faute de remplir les conditions requises. « Il est constant, répond la Cour, que le mot feta est dérivé du mot italien " fetta " qui signifie " tranche ", la langue grecque l'ayant adopté au XVIIe siècle, [et] que feta n'est pas le nom d'une région, d'un lieu ou d'un pays au sens de l'article 2, ß2 du règlement de 1992. »

 

Mais c'est sur la base du paragraphe 3, qui étend la définition de l'appellation d'origine à certaines dénominations traditionnelles non géographiques, qu'il l'a été. La feta doit alors désigner un produit, originaire d'une région ou d'un lieu déterminé, lui-même « défini en tant que milieu géographique comprenant des facteurs naturels et humains particuliers capables de conférer au produit ses caractéristiques spécifiques. La zone de provenance visée doit présenter des facteurs naturels homogènes qui la délimitent par rapport aux zones limitrophes », rappelle la Cour.

 

L'AOP est accordée à un fromage saumuré traditionnellement fabriqué en Grèce, à partir de lait de brebis et de chèvre, qui provient exclusivement de la partie continentale du pays et du département de Lesbos. Cette aire géographique, juge-t-elle, n'englobe pas tout le territoire de l'État et n'est pas artificielle. Elle répond à des caractéristiques géomorphologiques particulières : terrain montagneux ou semi-montagneux, hivers doux, étés chauds, grande durée d'ensoleillement, flore typique.

 

La feta n'est pas un terme générique, tranche encore la Cour. Si des fromages de ce type sont aussi produits depuis longtemps dans différents pays des Balkans et du sud-est du bassin méditerranéen, ils s'appellent autrement. Le Danemark, l'Allemagne et la France aussi en fabriquent (depuis 1930, 1972 et 1931), mais « même si ces productions ont été relativement importantes et leur durée substantielle, la production de feta est restée concentrée en Grèce [115 000 tonnes par an, et] plus de 85 % de la consommation communautaire de feta, par personne et par an, a lieu en Grèce ».

 

De plus, poursuit la CJCE, « dans les États membres autres que la Grèce, la feta est souvent commercialisée avec des étiquettes renvoyant aux traditions culturelles et à la civilisation grecques. Il est légitime d'en déduire que les consommateurs de ces États perçoivent la feta comme un fromage [grec], même s'il a été en réalité produit [ailleurs]. Le lien entre la dénomination et le terroir hellénique est volontairement suggéré et recherché car constitutif d'un argument de vente inhérent à la réputation du produit d'origine, engendrant ainsi des risques effectifs de confusion pour le consommateur. »

 

Enfin, même les lois nationales des États indiquent le caractère non générique de la dénomination. La loi danoise parle de « feta danoise ». Le mot feta seul fleure bon la Grèce.

 

Règlement (CE) n° 1829/2002 de la Commission du 14 octobre 2002 modifiant l'annexe du règlement (CE) n° 1107/96 en ce qui concerne la dénomination Feta (Texte présentant de l'intérêt pour l'EEE) ICI

 

Officiellement la feta est donc d’origine grecque

 

Depuis des millénaires, les peuples de Méditerranée orientale produisent un fromage blanc fabriqué à partir d’un mélange de lait de chèvre et de brebis et affiné en saumure (London School of Economics (LSE), 2006). On ne sait pas exactement quand ce fromage a vu le jour; certains érudits pensent qu’il pourrait remonter à 8000 ans (Mike Peluso, Cornell University, 2005). L’une des variantes les plus connues est sans doute la feta produite en Grèce (Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI), 2008).

 

La Grèce est le plus gros consommateur de feta du monde (LSE, 2006) et plus de 85% de ce fromage consommé annuellement dans l’Union européenne provient de ce pays (Hogan & Hartson LLP, 2005). La majeure partie de sa production est toutefois destinée au marché national (USA Today, 2005), le pays assurant moins de 30% des exportations mondiales de feta (McKinsey & Company, 2012). D’autres pays européens – notamment le Danemark, la France et l’Allemagne – surpassent la Grèce en termes d’exportations mondiales de feta (New York Times, 2012). Pour nombre de consommateurs, le terme “feta” est donc une dénomination générique qui désigne différents types de fromage blanc à pâte friable conservé en saumure (LSE, 2006).

 

Dans les années 30, la Grèce édicta des règles de production de la feta selon des techniques traditionnelles ancestrales (Wisconsin Center for Dairy Research, 2003). Cette réglementation fut ensuite étendue à la protection du lieu géographique de production et intégrée officiellement à la législation grecque en 1988 (Commission européenne (CE), 2002).

 

Après l’introduction des appellations d’origine protégées (AOP) dans l’Union européenne en 1992, et devant l’inquiétude croissante suscitée par la commercialisation, sous le nom de “feta”, de produits ayant des ingrédients différents, des méthodes de production différentes et un goût sensiblement différent (LSE, 2006), la Grèce s’efforça en 1994 de faire enregistrer la feta en tant qu’AOP dans l’Union européenne (CE, 2002). Cette demande constitua le premier chapitre d’une véritable saga juridique dont on peut conclure que, même si la procédure n’est pas toujours facile ni rapide (OMPI, 2008), il vaut la peine, à long terme, de faire protéger une indication géographique, par exemple une AOP. ICI 

 

Mais selon les chasseurs d’origine elle trouve sa source en Thrace, et la Thrace selon la Bulgarie est bulgare.

 

Les Thraces sont l'une des plus anciennes civilisations en Europe. Le cœur de leur territoire se trouve sur la partie centrale de la péninsule des Balkans, le territoire de la Bulgarie actuelle, bien que leur présence est attestée jusqu'en Egypte et en Asie Mineure. Les études sur cette grande civilisation ont été entreprises il y a tout juste quelques décennies et beaucoup de découvertes significatives ont été réalisées après l'an 2000. Cela souligne la relativité du savoir et la remise à plat périodique de certaines thèses à la lumière de nouvelles découvertes. La branche de l'histoire qui traite leur sujet s'appelle Thracologie. ICI

 

La Thrace (en grec ancien « Θρᾴκη » / Thrákê) est une région historique et géographique située en Europe du sud-est, dans la péninsule balkanique.

 

Elle comprend des parties de la Bulgarie, la Grèce, la Turquie…

 

Thrace — Wikipédia

 

Difficilement partagés au cours des guerres balkaniques entre la Bulgarie, la Grèce et la Turquie, les plaines et les plateaux de Thrace n'ont guère d'unité naturelle et le découpage des régions ne permet pas une mise en valeur rationnelle et homogène. Les frontières qui les délimitent suivent parfois les reliefs ou les cours d'eau (c'est le cas du talweg de la Marica — ou Maritza —, d'Évros, entre la Turquie et la Grèce), mais parfois s'en écartent, ce qui pose des problèmes délicats pour l'exploitation commune des ressources en eau, comme c'est le cas dans les vallées dont le tronc collecteur est la Marica. La mise en place de ces frontières s'est accompagnée d'échanges incomplets des populations, les Grecs abandonnant entièrement le secteur turc, mais des minorités musulmanes de langue turque demeurant en Grèce et en Bulgarie. Ces divisions ont perturbé aussi la hiérarchie du réseau urbain et le système des communications : les convois ferroviaires de Sofia à Istanbul ont longtemps transité par le territoire grec entre Svilengrad et Edirne. Cette dernière, trop proche de frontières peu perméables, a perdu une grande partie de son aire d'influence, sans que Svilengrad ou Dhidhimotikhon puissent relayer son rôle en Bulgarie et en Grèce. Si la population d'Alexandroupolis, plaque tournante des relations continentales entre la Grèce et la Turquie, a augmenté (23 000 hab. en 1971, environ 50 000 en 2001), son rôle est sans commune mesure avec ce qu'il serait si son port était devenu le débouché des centres industriels du sud-est de la Bulgarie.

 

Ha, les Balkans !

Andréas Mavrommatis reconnaît que la feta produite en France est « un produit de bonne qualité quatre fois moins cher que la feta grecque », ce restaurateur grec renommé à Paris se refuse à en vendre dans ses établissements. « Elle n'a pas le même goût que la véritable feta produite en Grèce, tout simplement parce que là-bas, sur l'aire géographique d'élevage des brebis, pousse une fleur essentielle à la fabrication et l'affinage de ce fromage. »

Le fromage grec

Le fromage grec traditionnel ... si unique qu'il a conquis le monde.

 

Le fromage grec n'a pas d'égal. Et cela parce que la fabrication du fromage grec est une tradition remontant à 3500 ans. Si loin, en réalité, que les origines du fromage en Grèce se sont perdues dans la nuit des temps. Néanmoins, Homère écrivit que les Cyclopes (personnages d'un épisode important de l'Odyssée) étaient passés maîtres en la fabrication du fromage en Grèce.

 

 

Depuis lors, et après avoir remportés la palme de la préférence auprès des gourmets de leur pays, le fromage grec a conquis le monde. Aussi n'est-il pas étonnant que la Feta soit devenue un fromage si populaire à l'étranger où on l'apprécie comme complément alimentaire.

 

La production annuelle de fromage grec est de 180.000 tonnes, dont 110.000 de Feta. 98,5% de la Feta produite approvisionnent le marché grec. C'est, en effet, le fromage le plus populaire en Grèce, et, depuis l'antiquité, il est préparé avec du lait de brebis.

 

Il y a trois catégories de fromages. Les fromages doux comprennent Feta, Telemes, et Touloumotiri ; les forts Kefalotiri, Kasseri, Graviera,Kefalograviera et Ladotyri. Et ceux au petit lait sont les Mizitrha, Anthotiros et Manouri.

 

Kopanisti est un fromage grec à moisissures au goût fort et âcre. On le fait vieillir au moyen de bactéries. A cette liste, on peut ajouter des fromages grecs locaux, aux caractéristiques bien distinctes, tels que la Sphela de Kalamata et les fromages des îles de Skyros et Kadis. Feta,Kasseri et Kelafotiri sont exportés en grosses quantités, notamment vers les Etats-Unis, l'Australie, le Canada et l'Allemagne très demandeurs.

 

La Feta est un fromage au lait de brebis, doux, naturellement blanc, avec une légère croûte. Fragile, d'un goût plaisant, il est troué de façon irrégulière. La Feta est légèrement aigre, et fréquemment amère, à l'arôme bien particulier. On l'affine moins de deux mois et sa conservation a lieu dans de la saumure à l'intérieur d'un baril de bois spécialement destiné à l'affinage (contenant jusqu'à 50 kilos de fromage). On sert la Feta comme fromage de table ou comme ingrédient dans des salades grecques, des tartes au fromage ou aux légumes, et beaucoup d'autres spécialités grecques.

 

Le Kelafotiri est lui aussi au lait de brebis. C'est un fromage grec fort à l'arôme riche et fleuri dont la croûte, dure, varie entre le blanc et le jaune, tout comme la pâte du fromage. Le Kelafotiri a de petits trous et des fentes irrégulières. Fromage grec salé, le Kelafotiri est de forme cylindrique d'un diamètre compris entre 28 et 32 cm, et d'un poids de 6 à 8 kilos. Il est généralement utilisé râpé pour gratiner les spaghettis mais il convient très bien comme fromage de table.

 

Le Kaseri est, comme les précédents, au lait de brebis. La croûte de ce fromage grec est douce, blanche. Sa pâte, blanche aussi, est parfaitement lisse, et offre un goût légèrement piquant. La principale caractéristique du Kaseri est d'être spécialement traité pour que la matière première du fromage soit cuite à haute température jusqu'à ce que le fromage prenne corps. On l'utilise à table, sur des pizzas, toasts ...

Domaine Ligas, Amphora, 2017
Blanc - 0,75L
 

Domaine Ligas, Amphora, 2017

Le vignoble Pella est un vignoble de tradition qui existe depuis plusieurs dizaines de siècles, où même le célèbre poète grec Euripide y a écrit plusieurs oeuvres. Après avoir fait des études d'oenologie, c'est en 1985 que Thomas Ligas reprend le domaine afin d'élaborer des vins qui puissent faire ressortir les particularités du terroir. C'est un vin orange élégant et frais, qui se caractérise par des arômes de fruits à jaunes comme l'abricot et le citron, qui révèle une légère pointe d'acidité. En bouche, le vin est frais avec un équilibre parfait entre l'acidité et l'amertume. Le vin révèle une longue finale qui permet de terminer sur une note délicate et soyeuse.

Domaine Ligas, Amphora, 2017

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3 avril 2020 5 03 /04 /avril /2020 12:00

Journal d’un confiné (19) « le choléra est un révélateur, un réacteur chimique qui met à nu les tempéraments les plus vils ou les plus nobles ».

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Commençons la journée avec des sourires :

 

Monsieur Fraises @MonsieurFraises

 [Vu sur FB] Mon mari a sorti une carte du monde, m’a donné une fléchette et m’a dit : « Lance la fléchette sur la carte et je t’emmène là où elle tombe, après la pandémie. »

On va passer deux semaines derrière le frigo.

 

just another fleabag @AntigoneIsQueen

 

Avec la consultation en visio, j'ai enfin rencontré le chat de mon psychiatre.

Et alors il l'a appelé Freud car, je cite, « il est vieux et comprend rien ». Ce confinement touche à l'absurde c'est grandiose.

Un groupe de chèvres sauvages a repris le contrôle de Llandudno @AndrewStuart Un groupe de chèvres sauvages a repris le contrôle de Llandudno @AndrewStuart

« Avec leur longue crinière indomptable et leur tendance agressive, elles ont été repérées par la police en train de bafouer effrontément les règles de confinement, rassemblées en groupe pour des déplacements non essentiels dans la ville. » Les suspects ne sont pas des adolescentes rebelles mais un troupeau de chèvres poilues, s’amuse The Times.

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Depuis début janvier et la propagation de l’épidémie de Covid19 au-delà des frontières de la Chine, le roman d’Albert Camus a vu ses ventes s’envoler dans les librairies et sur les sites de vente en ligne. Et cela ne devrait pas s’arrêter. La Peste raconte l’histoire d’une épidémie qui menace la ville d’Oran, en Algérie, dans les années 1940. Des milliers de personnes sont contraintes de rester confinées chez elles pour éviter d’être contaminées par le virus.

 

À la sortie du roman en 1947, les lecteurs y ont vu une métaphore de la résistance face au nazisme. Mais en relisant l’ouvrage aujourd’hui, on trouve des similitudes assez frappantes avec la situation actuelle que connaît l’Hexagone et de nombreux pays dans le monde.

 

L’excellent quotidien Ouest-France nous propose dans son édition du soir vous invite à découvrir ou redécouvrir des classiques de la littérature qui ont pour fond de grandes épidémies. Des livres qui résonnent avec une acuité particulière, dans le contexte de crise sanitaire que nous vivons actuellement.

 

J’en ai choisi 3 sur les 10 ICI 

 

  • Le hussard sur le toit de Jean Giono (1951)

 

 

Fidèle à sa Provence, Jean Giono raconte une histoire d’amour platonique entre une aristocrate et un colonel des hussards d’origine italienne au début du XIXe siècle, alors que la région est ravagée par une épidémie de choléra.

 

Si cette histoire est une fiction, Jean Giono s’inspire malgré tout de faits historiques en les romançant. À l’époque, l’auteur expliquait que « le choléra est un révélateur, un réacteur chimique qui met à nu les tempéraments les plus vils ou les plus nobles ».

 

  • Le Neuvième jour d’Hervé Bazin (1994)

Le neuvième jour

C’est le dernier roman écrit par l’auteur de Vipère au poing. Hervé Bazin nous raconte l’histoire d’une pandémie de « sur-grippe » qui part de Bombay en Inde avant de se répandre très rapidement dans le monde entier et tuer des millions de personnes. On suit l’intrigue à travers le personnage d’Éric Alleaume, directeur du Centre européen de virologie, qui travaille sur ce virus mortel et hautement contagieux depuis des années pour rechercher un vaccin contre cette maladie.

 

Ce roman très réaliste est en quelque sorte un miroir (déformé on l’espère) de ce qui se passe dans la réalité en cas d’épidémie : le battage médiatique, les vieux réflexes (repli sur soi, stockage des denrées), les arcanes des politiques sanitaires, sans oublier la description hyperréaliste du travail de recherche dans un laboratoire de haute sécurité et les étapes à franchir pour la fabrication du vaccin.

 

  • L’amour aux temps du choléra de Gabriel Garcia Marquez (1985)

 

« J’ai toujours aimé les épidémies », affirmait l’écrivain colombien Gabriel García Márquez dans un entretien au journal Le Monde en 1995. En effet, les maladies contagieuses sont au cœur de son œuvre littéraire. La peste est évoquée dans La Mala Hora (1961), le choléra dans L’Amour aux temps du choléra.

 

Dans ce roman, la maladie sert de toile de fond à une romance contrariée. Le virus est ici une allégorie du sentiment amoureux, qui contamine à jamais l’âme d’un jeune poète.

 

Confinement : cinq recettes de chefs étoilés faciles à réaliser chez soi ICI

 

J’ai choisi la plus simple, celle où les ingrédients sont faciles à trouver dans une période de confinement, ou de qualité : le sieur Verjus de Table avec son riz aux asperges pourrait-il me dire où je trouve de belles et bonnes asperges dans le désert du boulevard Saint-Jacques ?

 

Les coquillettes au jambon de Juan Arbelaez car je suis fou des coquillettes

 

coquillettesok

 

  • Les ingrédients pour 4 personnes :

 

2 litres d’eau

3 cuillères à soupe de gros sel

 

400 grammes de coquillettes

 

1 tranche épaisse d'un centimètre de jambon, taillée en dés

 

250 ml de crème

 

50 grammes de parmesan râpé ou Grana Padano

 

1 cuillère à soupe de sauce soja

 

1 pincée de sel

 

 1 tour de moulin à poivre

 

Copeaux de parmesan

 

  • Les étapes de la recette : 

 

Dans une casserole, faites chauffer à feu doux votre crème puis ajoutez le parmesan râpé et la sauce soja, le jambon, assaisonnez de sel si nécessaire.

 

Faites cuire les coquillettes dans l’eau bouillante salée pendant 4 minutes puis égouttez-les. Ajoutez-les dans la crème au parmesan puis finissez la cuisson pendant 4 minutes supplémentaires à feu doux en mélangeant gentiment.

 

Poivrez bien le tout puis ajoutez quelques copeaux de parmesan par-dessus.

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3 avril 2020 5 03 /04 /avril /2020 06:00

Avis aux confinés friands de jeux de société : le Monopoly présente-t-il des risques de pandémie néo-libérale ?

En dehors des petits chevaux et du nain jaune à la veillée au Bourg-Pailler, je n’ai jamais été très friand des jeux de société, des jeux de cartes : belote, aluette… En famille, jouer au Scrabble pendant les vacances mais jamais au grand jamais au Monopoly.

 

Pourquoi ?

 

Avant de vous délivrer la réponse je vais vous éclairer sur ce qui m’a  amené à chroniquer sur le Monopoly.

 

C’est hard.

 

Pour finir, il ouvrit le cadeau de Mary-Lou, un jeu de société américain dans son emballage d’origine. Le jeu s’appelait le Monopoly et m’était en réalité destiné. Une amie le lui avait rapporté  directement de New-York, car il était introuvable en Lettonie.

 

  • Oh, honey, believe me, it’s the hottest game town –  Oh, chéri, croismoi, c’est le jeu le plus sexy du moment, susurra Mary-Lou à l’oreille de mon frère en soulevant le couvercle.

 

C’était une histoire de terrains et de constructions immobilières qui figurait sur la liste des jeux interdits en Allemagne. À part les Américains, toutes les personnes autour de la table le savaient. L’ambiance était à l’avenant.

 

Ev brisa courageusement le silence consterné.

 

  • Bien, dans  ce cas gagnons un peu d’argent.

 

Mais le roi de la fête attrapa une liasse de billets dans la boîte pour les jeter en l’air, et nous vîmes un coup de vent – sans doute le premier depuis des heures – faire tourbillonner les fausses coupures comme des confettis, enrichissant notre jardin. Puis Hub se leva et déclara :

 

  • C’est un jeu de juifs.

 

Pages 146-147 La Fabrique Des Salauds   de Kraus Chris  Format Beau livre

 

NDLR. Mary-Lou est américaine et noire, chanteuse-danseuse genre Joséphine Baker.

 

Lizzie Magie - My Betrothed, and Other Poems.jpg

Elizabeth Magie, quakeresse éprise des théories de l'économiste Henry George, partisan d'une taxe unique imposée sur la plus-value afin de lutter contre les bénéfices réalisés par les propriétaires fonciers. 

 

À l’origine, le Monopoly était anti-capitaliste

 

L'inventrice de ce jeu de société mondialement connu voulait faire prendre conscience aux gens que la propriété terrienne était quelque chose dont tout le monde avait le droit de jouir.

 

Elizabeth Magie irait peut-être d’elle-même en prison sans passer par la case départ si elle voyait ce que son jeu, le Monopoly, était devenu. Car elle ne voulait pas apprendre à des enfants à acheter des terrains, construire le plus de maisons possible ou faire payer plein pot les gens qui tombaient par hasard sur le terrain en question.

 

Née en 1866, Elizabeth Magie était une fermement opposée à la politique de son temps. Elle défendait la notion de propriété terrienne développée par l’économiste américain Henry George dans son livre Progress and poverty, qu’elle résumait par l’idée que «les hommes ont un droit égal à utiliser la terre de la même manière qu’ils ont un droit égal à respirer l’air – c’est un droit proclamé par le simple fait qu’ils existent».

 

 

Prospérité et Monopole

 

Henry George estimait que l’inégal accès à la propriété terrienne créait de la pauvreté, et pensait qu’il fallait contrer cela en taxant les propriétaires et en reversant cet argent dans des projets utiles à toute la communauté.

 

Déterminée à prouver la qualité de la pensée de George, Elizabeth Magie invente et dépose le brevet du «Landlord’s Game» (le «jeu du propriétaire»), en 1904, un plateau sur lequel sont dessinés des bâtiments et des rues à acheter.

La suite ICI 

 

La véritable histoire des origines du Monopoly

 

Pendant de nombreuses années, l’Américain Charles Darrow a été reconnu comme étant le créateur du jeu pendant la Grande Dépression de 1929. Il aurait vendu le concept aux frères George et Fred Parker en 1934 qui, un an plus tard l’ont mis sur le marché, prêt à jouer. Darrow et les Parkers sont devenus très riches suite aux ventes du jeu.

 

Mais la vérité est que Charles Darrow avait remanié un jeu de société inventé des décennies plus tôt par Elizabeth Magie Phillips, en 1903. Il s’appelait alors le Jeu du propriétaire foncier.

 

Le Jeu du propriétaire foncier

 

Elizabeth Magie Phillips était fan d’un économiste, Henry George, qui proposait aux propriétaires de payer des impôts sur leurs propriétés et de ne pas répercuter leurs coûts sur les locataires. Ceci permettait de réduire ou de supprimer les taxes liées à la vente. Phillips a alors conçu le Jeu du propriétaire foncier comme un moyen de montrer les conséquences négatives de la propriété foncière monopolistique, comme pour les propriétaires de l’époque John D. Rockefeller et Andrew Carnegie.

 

À l’origine le jeu avait deux ensembles de règles: un scénario anti-monopole dans lequel la richesse était partagée, et un autre alternatif, où chaque joueur essayait d’obtenir le monopole d’un bien en investissant sur la faillite des autres joueurs. Phillips voulait que son jeu montre la supériorité morale de la première règle, espérant comme résultat de véritables réformes économiques dans la socéité. Elle a breveté son jeu en 1903.

 

Cependant, ce sont les règles du monopole qui se sont retrouvées dans le jeu quand le Monopoly a été commercialisé en 1935. Il est devenu le jeu capitaliste par excellence dans lequel le gagnant pérennise la rentabilité de ses propriétés et, un par un, élimine les autres joueurs.

 

La suite ICI 

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2 avril 2020 4 02 /04 /avril /2020 12:00

Journal d’un confiné (18) « Depuis Boston, ma rue du 14e arrondissement me manque »

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Laurent Bazin @laurentbazin

L’épidémie en 1 image.

 

L’objectif est bien connu: éviter le pire Cercle rouge et aplatir la courbe (confinement, etc.) pour sauver le maximum de vies Cercle vert.

 

Détail: plus on limite la casse, plus l’épidémie dure. Pas 3, 4 ou 6 semaines, comme on veut le croire... mais des mois.

 

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C'est un sentiment bizarre, sans doute un peu primaire, et pourtant, profond. Même au cœur d'une pandémie globalisée qui met chaque citoyen du monde sur un pied d'égalité face aux ténèbres, il est étrange et dérangeant de ne pas être en France, en ce moment, quand on est français. Non pas que, mauvais patriote effrayé par la catastrophe, je me serais enfui sous des cieux moins contaminés. La vague a aussi déferlé sur Boston, Massachusetts, où m'ont conduit les tendres hasards de la vie. Je ne me sens donc pas coupable d'être ailleurs : mes liens avec Boston sont anciens, profonds, durables. J'y ai une magnifique partenaire de confinement, des enfants à chérir, des amis à soutenir. Et ce n'est pas la première fois que je ne suis pas en France au moment d'une tragédie bleu-blanc-rouge. Il y eut le Bataclan, d'autres stupeurs, d'autres tremblements, d'autres effarements partagés à distance, pleurés de loin. Je fus Charlie, bien sûr, et j'ai pleuré quand sont tombés 129 de mes compatriotes le 13 novembre 2015.

 

Mais ce n'était pas la même chose : les victimes, alors, n'étaient que virtuellement mes voisins.

 

Aujourd'hui, au temps du corona, ce n'est pas mon pays, ni même ma ville, qui me manque parce que je n'y suis pas pour partager une sidération nationale. C'est ma rue qui me manque. Mes voisins. Mes vrais voisins. Mes voisins du quotidien dans ma petite rue du 14e arrondissement de Paris – 166 mètres de long, 12 mètres de large – entre Raspail et Montparnasse.

 

« Depuis Boston, ma rue du 14e arrondissement me manque  »

Robert Desnos à la terrasse d'un café parisien, v. 1925. ©Collection/Leemage

 

Longtemps contrainte au silence, la victime d’un écrivain pédophile témoigne enfin

 

Des décennies durant, l’écrivain Gabriel Matzneff s’est servi de son image et de ses lettres pour justifier sa traque d’adolescentes. Son témoignage avait été rejeté — jusqu’à maintenant.

 

By Norimitsu Onishi

March 31, 2020

 

Francesca Gee et Gabriel Matzneff au jardin du Luxembourg à Paris en 1973. Photo via Francesca Gee.

Francesca Gee et Gabriel Matzneff au jardin du Luxembourg à Paris en 1973. Photo via Francesca Gee.Credit...via Francesca Gee

 

PARIS — Francesca Gee se souvient qu’elle flânait dans Paris avec une amie, un jour de fin d’automne en 1983, quand elles ont repéré une nouvelle librairie. Alors qu’elles s’attardaient devant la boutique, son amie a soudain attiré son attention vers le bas de la vitrine.

 

« Regarde, c’est toi ! »

 

Le visage de Mme Gee la fixait depuis la couverture d’Ivre du vin perdu, un roman de Gabriel Matzneff, l’écrivain et défenseur de la pédophilie. Dix ans plus tôt, à l’âge de 15 ans, Mme Gee avait noué avec M. Matzneff — bien plus âgé qu’elle — une relation traumatisante qui avait duré trois ans. Maintenant, non seulement il exhibait un portrait d’elle adolescente en couverture de son roman, mais il y incluait les lettres qu’elle lui avait écrites, s’insurge-t-elle, sans son autorisation ni même l’en avoir informée.

 

Pendant des décennies, malgré ses protestations répétées, M. Matzneff s’est servi de la correspondance de Mme Gee pour justifier la pédophilie et ce qu’il affirmait être de merveilleuses histoires d’amour avec des adolescentes. Il bénéficiait de l’appui incessant d’une partie des élites littéraire, médiatique, économique et politique.

 

Les écrits de M. Matzneff étaient relayés par certaines des plus prestigieuses maisons d’édition de France, notamment Gallimard, qui publia Ivre du vin perdu pendant près de quarante ans avec cette même couverture — faisant ainsi usage du portrait de Mme Gee pour promouvoir précisément le type de rapport qui avait blessé à vie au moins deux victimes de M. Matzneff.

« Cette image de moi me poursuit, elle est comme un double malveillant », dit Mme Gee.

 

L’histoire de Mme Gee est celle d’une femme qui n’a pas pu se faire entendre — jusqu’à aujourd’hui.

 

Âgée maintenant de 62 ans, elle a contacté le New York Times après la publication d’un article détaillant comment M. Matzneff avait ouvertement et pendant des décennies décrit les relations sexuelles qu’il entretenait avec des filles adolescentes et des garçons prépubères.

 

Brisant un silence de 44 ans — une décision difficile mais mûrement réfléchie — Mme Gee, qui a été journaliste et parle couramment l’anglais, le français, l’italien et l’espagnol, nous a accordé une série d’interviews sur deux jours dans le sud-ouest de la France, où elle vit aujourd’hui. La suite ICI 

 

M. Matzneff sur la Riviera italienne où il s’est retranché lorsque le scandale a éclaté cette année.

M. Matzneff sur la Riviera italienne où il s’est retranché lorsque le scandale a éclaté cette année.Credit...Andrea Mantovani pour The New York Times

Coronavirus.

 

En Italie, la mafia prépare déjà

 

l’après-confinement ICI

 

 

Un “État social” mafieux se met en place

 

Outre son rôle de “banquier de l’ombre”, les mafias du sud de l’Italie pourraient également infiltrer des activités économiques qui ont le vent en poupe en ce moment, comme “la grande distribution, la livraison à domicile ou les services pour la santé”, détaille Il Fatto Quotidiano.

 

La mafia est donc déjà projetée dans l’avenir, mais elle n’oublie pas pour autant d’agir dans le présent, explique le grand quotidien du Sud Il Mattino, qui analyse la stratégie actuelle de la criminalité organisée locale.

 

“À Naples, c’est un système d’‘État social mafieux’ qui est en train de se mettre en place dans certains quartiers, annonce le journal. La Camorra [mafia napolitaine] semble avoir changé de nature, le racket et les investissements sont à l’arrêt. La priorité des clans, aujourd’hui, c’est de maintenir le contrôle du territoire, de renforcer leur consensus dans la population.”

 

Pâtes offertes et courses livrées à domicile

 

Ainsi, selon les informations du quotidien napolitain, la Camorra “offre désormais des pâtes aux personnes, fait les courses pour eux, en redistribuant ainsi l’argent du trafic de drogue qui ne s’est pas arrêté dans le territoire. Ainsi, ils espèrent avoir de la main-d’œuvre bon marché à recruter quand, dans les prochains mois, les intérêts et les capitaux à prendre seront bien plus nombreux.”

 

 

 

Des policiers moscovites marchent le long de la place Rouge, désertée depuis le début du confinement, le 30&amp;nbsp;mars. Alexandra Anikeeva / Reuters Des policiers moscovites marchent le long de la place Rouge, désertée depuis le début du confinement, le 30 mars. Alexandra Anikeeva / Reuters

Contrôle.

 

Confinement : Moscou déploie un
système de reconnaissance faciale
pour surveiller les citoyens ICI

 

 

Les Moscovites ne peuvent désormais plus sortir de chez eux que pour les achats de première nécessité, promener leur chien, “descendre leur poubelle” ou se rendre au travail “quand leur présence est indispensable”.

Un laissez-passer sera également bientôt nécessaire pour sortir de son quartier. Alors que l’épidémie de Covid-19 progresse en Russie, le régime de confinement va rapidement être imposé au reste du pays et le contrôle des contrevenants est voué à se durcir.

 

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2 avril 2020 4 02 /04 /avril /2020 06:00

Le confiné guetté par l’obésité devrait méditer sur l’enseignement de Jûzo Itami « Il n’y a de régime véritable que celui qui mange la faim » via Ryoko Sekiguchi

Tenue traditionnelle au Japon portée lors de grandes occasions, de cérémonies ou tout simplement pendant le week-end (janvier 2020 - Tokyo)

Tenue traditionnelle au Japon portée lors de grandes occasions, de cérémonies ou tout simplement pendant le week-end (janvier 2020 - Tokyo)

Confiné, enfermé, privé de vélo, le risque est grand de se ruer vers le frigo pour manger à toute heure de la journée.

 

« Avec le confinement, la routine des repas est plus que jamais nécessaire » nous disent les experts en régime.

 

Sophie Deram est l’auteure d’« Oubliez les régimes, ils font grossir » (éditions Marabout).

ICI 

 

Alors pour tenter de dénouer ce nœud gordien, manger/jeûner je me suis tourné vers la japonaise qui adore cuisiner et manger Ryoko Sekiguchi.

 

Le Club Des Gourmets Et Autres Cuisines Japonaises   de Collectif  Format Poche

 

En général, quand j’ai faim, je suis prêt à tout dévorer, alors je me précipite à la cuisine et je me prépare quelque chose. D’où mon embonpoint. Mais j’ai réformé mon cœur. Maintenant, quand j’aurai faim, je fermerai les yeux, j’irai dans ma cuisine imaginaire et je me cuisinerai ma faim. D’accord, mais ça se cuisine comment, la faim ?

 

Pour cuisiner la faim, il est essentiel de tenir compte du goût de l’ingrédient principal : la faim. Quel peut bien être le goût propre de la faim ? Dans le registre des pensées humaines, vous avez des pensées douces et des pensées amères. Les pensées douces sont réputées mauvaises. À l’école, vous avez des enseignants qui notent doux, et ceux qui notent salé. Les notes, les pensées ou la façon de vivre trop douces ou trop sucrées sont jugées néfastes, sur la considération que la douceur corrompt. À vivre dans le miel, on s’enivre et on s’y noie. Quand elle devient trop sucrée, la conscience attrape des caries.

La faim n’est certainement pas sucrée. Elle serait plutôt amère, avec une pointe d’aigreur qui monte au nez. Elle possède une mélancolie assez agressive et un coup de pied de l’intérieur qui prend la défense par surprise. Elle est fade mais pas insipide, elle a quelque chose d’une sécheresse tiède. Elle vous alanguit et néanmoins vous ramène toujours à la réalité concrète. Plus j’y pense, plus je la trouve semblable à un fruit qui pousserait à l’intérieur du ventre, ou a une sorte de légume. Au début, elle est verte et coriace, puis elle mûrit peu à peu et devient comme une tomate rouge. Une tomate qui a tiédi à la chaleur de votre corps. Quand elle a atteint ce stade, elle ne sera jamais meilleure que bien fraîche avec une pincée de sel.

L’acte de manger la faim est un acte d’imagination, et inversement, si vous voulez laisser vos pensées s’envoler, le meilleur moment sera celui où vous avez le ventre vide.

Il y a cette expression : « La faim est le meilleur repas », qui signifie que quand on a le ventre vide, tout a bon goût. Mais attendez une minute. Prenez-là à la lettre, l’expression signifie : « Il n’y a rien de plus délicieux que la faim. » Autrement dit, si j’ai faim, pourquoi me remplir la panse alors que je pourrais me régaler de ma faim ? Le sens est complètement renversé.

« Il faut manger pour vivre, et non point vivre pour manger », dit-on. Sottise ! Manger est l’acte de vie par excellence. Et la faim étant un délice, l’homme est tout le temps en train de manger quelque chose. Et avoir la tête en l’air, c’est se restaurer la conscience.

Bien évidemment ce texte est une réponse aux nantis de l’alimentation, il ne s’adresse en rien à celles et ceux qui ont faim et n’ont rien ou presque à manger…

 

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1 avril 2020 3 01 /04 /avril /2020 12:00

Journal d’un confiné (17) vin du rein ou vin du Rhin, le docteur Maury

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Ce matin je ne vais pas noyer le poisson, jouer au maquereau, ne faites pas ces yeux de merlans frits il n’y a pas anguille sous roche je ne vais pas être muet comme une carpe puisque nous sommes serrés comme des sardines et que vous vous posez la question : est-ce que tout ça va finir en queue de poisson ?

 

« Donnez à un homme un poisson et vous le nourrirez pour un jour. Enseignez-lui à pêcher et vous le nourrirez pour la vie. »

 

Et après ?

 

Enseignez-lui à faire pêcher les autres à sa place et vous le rendrez prospère. Montrez-lui comment s'enrichir et vous verrez que, tôt ou tard, il prodiguera ses conseils au tiers-monde, se croyant philosophe.

Bernard Arcand

 

Le poisson, p.93, in Du pipi, du gaspillage et sept autres lieux communs, Boréal

 

Si les poissons ne dormaient pas, à quoi servirait le lit des rivières ?

Aurelia Paganelli
 
@aurepaganelli
· 29 mars
"On fera du yoga jusqu’en enfer" Recadrage de Nicolas Mathieu. "Des historiens se pencheront un jour sur notre psychopathie fin de siècle. Ils diront ces gens n’auraient pas sacrifié une minute de joie pour sauver leur monde." La baffe dont j’avais besoin ce matin.

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Soignez-vous par le vin: le grand retour des vins médecins ICI

Jean-Yves Nau — 12 novembre 2011 

 

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1 avril 2020 3 01 /04 /avril /2020 06:00

La sainte colère de Pax : il eut pu titrer, comme Laurent Valdigué, « Notre dame - Le brasier des vanités »

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Pierre Lamalattie pour mon espace de liberté a écrit ICI Après les flammes, l’inculture ?

 

Pax à son tour s’enflamme : Notre Dame de Paris flambe. 

 

Image illustrative de l’article Notre-Dame de Paris (roman)

Première page du manuscrit de Notre-Dame de Paris (BNF)

 

La France, fille aînée de l’Eglise, interdite, pleure devant « l’épreuve » selon les propos d’un ancien ministre de la culture.

 

Sauf les crèves la faim, les laissés pour comptes…

 

L’Europe incrédule s’émeut de voir atteint le symbole de ses origines chrétiennes.

 

Sauf les crèves la faim, les laissés pour compte, les empêcheurs de pleurer en rond…

 

Le monde étonné s’associe à ce tsunami occidental.

 

Sauf les crèves la faim, les laissés pour compte, ces analphabètes incapables de se rendre compte de l’enjeu, ce qui explique pourquoi ils en sont ou ils en sont et que c’est bien fait pour eux et qu’ils n’ont que ce qu’ils méritent.

 

La fille ainée de l’Eglise et ceux revendiquant, soudainement, leurs origines chrétiennes ne s’en souviennent qu’en raison de cet événement. Elle est bien mal en point la fille ainée. Rachitique, anémique, rabougrie avec ces 65 % de la population se déclarant catholique mais dont 7 % seulement vont à la messe !

 

Soyons sérieux, il n’y a pas mort d’homme et le pape ne s’y est pas trompé qui laisse l’événement à sa juste place et ne pipe mot devant ce qui apparaît comme un veau d’or temporaire comme se plaisent à en créer de temps en temps nos société du spectacle en direct et en continu. 

 

Les vieilles pierres ça nous connaît. On a su reconstruire Reims ruinée lors de la 1ére guerre mondiale, et le parlement de Bretagne à Rennes et le Château de Stanislas à Lunéville. 

 

On sait faire.

 

Réparer, on sait faire, mais prévenir, ça non ! 

 

À part Reims, à chaque fois, le sinistre a pris de l’ampleur en raison des impérities de gestion, du j’m’en foutisme, du n’importe quoi, du manque de moyen. Et, à aucun moment cela n’a servi de leçon. 

 

Pour Notre Dame, déjà les insuffisances et les négligences dans le dispositif de surveillance incendie sont montrées du doigt. Et les arguments probants s’accumulent. Aucune excuse.

 

Pleurez à présent les jeanfoutres.

 

Rien de bien original dans les commentaires en boucle des chaines et radio d’info en continu.

 

C’était le moment ou jamais d’évoquer, sujet en or, les documents et signe maçonniques cachés dans la flèche et/ou dans le coq selon Roger Peyrefitte dans les Fils de la Lumière.

 

Inculture d’un côté et oubli de l’autre. Dommage, cela nous aurait divertis de tant de vacuités réitérées à longueur de journée.

 

Jusqu’à quand va-t-on parler de l’événement ?

 

Le p’tit gribouille qui joue au Président et se mêle de tout et son contraire fait ce qu’il faut pour maintenir le feu sous la soupière par ses caprices à vouloir tout régler et dans les délais je vous prie.

 

Cinq ans pour reconstruire !

 

Et pourquoi cinq ? C’est aussi stupide et non fondé que les 3 % de déficit autorisé par le traité de Maastricht.

 

Le bienvenu Coronavirus permet de mettre toute la poussière sous le tapis. Mais bien avant son arrivée cela faisait un bail que Notre Dame n’était plus un sujet porteur pour les journaleux. à part le Canard Enchainé qui nous faisait suivre toutes les incartades, jugulaire-jugulaire, du général Georgelin, rien à l’horizon. La Croix est le seul journal qui traite le sujet autrement que par un entrefilet, évoque la phase actuelle du chantier : le difficile et passionnant démontage de l’échafaudage ruiné par le feu.

 

Lutzelhouse le 15 avril 2019 – Collioure le 19 mars 2020

 

 

 

L’acclamation fut unanime. On se précipita vers la chapelle. On en fit sortir en triomphe le bienheureux pape des fous. Mais c’est alors que la surprise et l’admiration furent à leur comble. La grimace était son visage. Ou plutôt toute sa personne était une grimace. Une grosse tête hérissée de cheveux roux ; entre les deux épaules une bosse énorme dont le contrecoup se faisait sentir par-devant ; un système de cuisses et de jambes si étrangement fourvoyées (3) qu’elles ne pouvaient se toucher que par les genoux, et, vues de face, ressemblaient à deux croissants de faucilles qui se rejoignent par la poignée ; de larges pieds, des mains monstrueuses ; et, avec toute cette difformité, je ne sais quelle allure redoutable de vigueur, d’agilité et de courage ; étrange exception à la règle éternelle qui veut que la force, comme la beauté, résulte de l’harmonie. Tel était le pape que les fous venaient de se donner.

 

On eût dit un géant brisé et mal ressoudé.

 

Quand cette espèce de cyclope parut sur le seuil de la chapelle, immobile, trapu, et presque aussi large que haut ; carré par la base, comme dit un grand homme ; à son surtout mi-parti rouge et violet, semé de campaniles d’argent, et surtout à la perfection de sa laideur, la populace le reconnut sur-le-champ et s’écria d’une voix :

 

« C’est Quasimodo, le sonneur de cloches ! C’est Quasimodo, le bossu de Notre-Dame ! Quasimodo le borgne ! Quasimodo le bancale ! »

 

notre-dame-32

Esmeralda donnant à boire à Quasimodo sur le pilori.

 

Comme je suis un mécréant j’inflige à PAX : Notre Dame de Paris Le Temps des Cathédrales

 

Notre-Dame de Paris est une comédie musicale, dont la première fut jouée le 16 septembre 1998 à Paris au Palais des congrès. Cette comédie musicale s'inspire du roman de Victor Hugo. Le parolier en est Luc Plamondon et le compositeur, Richard Cocciante, avec une mise en scène (1998) de Gilles Maheu.

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