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9 février 2012 4 09 /02 /février /2012 00:09

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Le cycliste que je suis, lorsque le thermomètre se permet  de descendre très au-dessous de zéro et que de surcroît l’impression de froid est amplifiée par de tranchantes lames de vent, mon corps a besoin de carburants autre que le café et le thé. Seule l’eau chaude fortifiée a sa place en ces temps de bonne froidure. Dès que le moteur  a des ratés je m’arrête donc à la pompe pour faire le plein. Les deux premières boissons : le grog et le Viandox, entrent naturellement dans le champ de ma définition alors que la troisième : le vin chaud ne semble pas bien coller avec ma définition. Sauf que le vin c’est 80% d’eau donc j’ai raison !

 

Le grog semble être le territoire exclusif du rhum mais là encore les us et coutumes locales peuvent s’y substituer : voir ainsi ma chronique normande : l’eau chaude link Au risque de me faire traiter de parigot tête de veau d’un établissement dédié au rhum, sis au 166 Bd saint-Germain, qui tout naturellement se dénomme La Rhumerie. link

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« Le grog est une invention de l’amiral anglais Edward Vernon qui, en 1740, eut l’idée d’ajouter un litre d’eau chaude à chaque quart de litre de rhum que l’on distribuait à ses marins, afin de réduire leur consommation de rhum. L’amiral était surnommé «le vieux grog» du fait que le vêtement qu’il portait en permanence était en tissu grossier, dit à gros grain, et appelé pour cette raison grogram en anglais. C’est ainsi que le surnom de l’amiral devint celui de la nouvelle boisson. Par la suite, du jus de citron y fut rajouté une fois ses propriétés antiscorbutiques connues. »

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Mon second carburant est le Viandox. Pourquoi diable mettre en avant ce jus industriel plein de trucs pas clairs : extrait de levure, colorants : caramel (E150a - E150c), sauce soja (eau, fèves de soja, blé, sel), exhausteurs de goût : glutamate de sodium, inosinate et guanylate de sodium, acidifiants : acide citrique et acide lactique, extrait de viande de bœuf, extrait d'épices (fenugrec, livèche), arômes (dont céleri) détenu par une multinationale : Unilever ?

Tout bêtement parce que, lorsque j’accompagnais mon père à la foire aux bestiaux, tôt le matin, c’est ce que nous consommions pour nous réchauffer. Bien évidemment, en ce temps-là, ce jus de viande inventé par Justus Von Liebig ne faisait pas l’objet d’un étiquetage informatif et, pour dire le vrai, nous ne nous posions pas de question. Moi j’aimais bien ce brouhaha des conversations, des invectives, des histoires grasses, cette promiscuité avec les maquignons, les éleveurs, qui eux carburaient plutôt au petit blanc ou à la goutte. Avec le bouillon Kub fabriqué au Blanc-Mesnil link ce sont des gorgées de mon enfance que j’absorbe comme carburant en absorbant mon Viandox, sauf que pour dégoter un café qui sert du Viandox au bar il faut se lever de bonne heure.

 

Reste le Vin chaud qui est redevenu tendance car il peut se permettre de nombreuses fantaisies. Il a même droite à un site sur le Net link dans la nuit des temps le vin chaud épicé remonte à l’Empire Romain. . Sa composition en est donnée dans le Livre I. De Re Coquinaria d'Apicius. Par la suite, la majorité des recettes sont originaires de de pays catalans ou de langue d'Oc. Au XIIIe siècle, Montpellier fut réputé pour faire le commerce de vins épicés, des écrits montrent que la « recette » de ce vin remonte en l'an 1249. Sa fabrication était possible grâce au port de Lattes qui recevait les épices venues d'Orient. Sa renommée était telle qu’Henri III d'Angleterre s'en fournissait pour sa table : un document relatif à une commande de ses commandes nous fournit la première mention et recette de ce vin. Ce vin avait pour nom garhiofilatum, un mot du latin médiéval désignant le clou de girofle, épice reine des vins épicés.

 

Pour faire plaisir à l’internationalisme de Léon soulignons que, même si Angela et notre Président ne sont pas addict, la plus vieille cruche à vin chaud  appartenait au Comte Jean IV de Katzenelnbogen, en argent et plaquée or, date d'environ 1420. Plus au nord, en Suède, comme je l’ai déjà signalé dans ma chronique sur le vin de l’île de Gotland la tradition du vin chaud s’installa quand le roi Gustav Vasa, grand amateur se le fit préparer avec un vin du Rhin, du sucre, du miel et des épices (cannelle, gingembre, cardamome et clous de girofle) À partir de 1600, cette boisson aristocratique devint populaire et prit le nom de Glögg (vin chauffé). Dès les années 1890, la tradition du vin chaud s'amplifia lors de la période de Noël. En Finlande, on l'appelle glögi.

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6 février 2012 1 06 /02 /février /2012 00:09

Hubert de Boüard de Laforest s’identifie au château l’Angélus « La propriété fait 34 hectares mais seuls 25,5 ha sont classés en Premier Cru. Les autres surfaces nous servent à faire le Carillon d’Angélus ou le Numéro Trois d’Angélus. » précise-t-il. Son patronyme est aussi associé, dans l’appellation Lalande de Pomerol, au château La Fleur de Boüard. De par ses responsabilités nationales : membre du Comité National de l’INAO, et locales, c’est un homme qui compte dans le paysage de la place de Bordeaux.

 

L’occasion d’aborder la face, au sens montagnard, la moins connue d’Hubert de Boüard, celle de consultant international m’a été donnée par la réception du communiqué ci-dessous et d’un déjeuner, où se pressait le gratin de la presse, où j’ai pu converser avec Patrick Foureau propriétaire de Haut-Surget et de  Grand Cardinal. Le taulier, qui irrite tant ceux qui le régalent, va vous rendre une copie propre, sans affect, dans l’esprit d’une approche informative. Je laisse à chacun le soin de se faire une opinion.

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Le communiqué

 

« Hubert de Boüard, copropriétaire du Château Angélus, Premier Grand Cru Classé de Saint-Emilion et Directeur d’Hubert de Boüard Consulting, devient consultant pour le Château Haut-Surget, Lalande de Pomerol et le Château du Grand Cardinal, Saint-Emilion Grand Cru.

 

Ainsi, dès les prochaines vendanges 2011, il conseillera la Famille Fourreau sur l’élaboration et la vinification de ces deux grands vins de Bordeaux, grâce à son savoir-faire unique. Nul doute que l’apport d’Hubert de Boüard Consulting va dynamiser la Maison Ollet-Fourreau. Les autres domaines quant à eux (Château Lafleur Vauzelle – Lalande de Pomerol, Château Grand Moulinet – Pomerol, Château Fleur Saint Esperit – Bordeaux) sont toujours suivis par Bordeaux Oenoconcept. »  _bibi_s.jpg

L’information n’est donc pas récente mais, comme je l’ai écrit, elle me permet ce matin d’aborder une fonction très en vogue mais aux contours parfois imprécis. Pour ce faire j’ai interrogé bien sûr Hubert de Boüard puis je me suis référé à ses déclarations sur le sujet à Gilles Berdin dans sa série « Autour d’un verre » chez Elytis 12€.

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Pour vous faciliter la lecture de cette chronique je vais faire dans le style très Sciences-Po un plan en 3 parties :

-         1 Les réflexions du taulier sur le métier de consultant

-         2 Pourquoi Hubert de Boüard a-t-il décidé de conseiller Patrick Fourreau

-         3 La conception du métier de consultant par Hubert de Boüard

Pour la conclusion elle sera comme me le conseillaient mes éminents professeurs : ouverte !

 

1 – Du consulting à la sauce du taulier

 

Quand j’étais petit le BCG c’était bien sûr le vaccin.

 

Quand je fus un peu plus grand, monté à Paris, dans les clubs de Réflexion – les ancêtres des Think Tank – je croisais des types sérieux du BCG costumes croisés, attaché-case incorporé, bien coiffés, Richelieu lustrées, anglais majeur, membres du

Boston Consulting Group. Des as de la prospective, les rois du Conseil, très prisés par les boss des multinationales.

 

Quand j’intégrai la SVF, alors filiale du groupe Pernod-Ricard, nous fûmes en permanence soumis au ballet de consultants divers et variés, le dernier, plus astucieux que ses confrères, Axel Rückert, après sa consultation déclara que lui seul était en capacité de remettre la boutique d’aplomb. Aucune surprise à cela puisque sa crémerie se dénommait Management Partners et, qu’avec des fortunes forts diverses il n’en était pas à son coup d’essai. Entre lui et moi il y eut des étincelles mais il n’eut pas le loisir de me faire la peau car passé dans un lieu de pouvoir il vint gaillardement me proposer ses services pour sauver la filiale de l’ULN, la GUF, propriétaire de la marque Mamie Nova. Les affaires sont les affaires.

 

Demander conseil est, en soi, sage, ça permet de solliciter un regard extérieur, de bénéficier d’une expérience autre, de se réassurer, et même de se rassurer sur le bien-fondé de ses choix. Les Princes, les Rois, les Présidents… sont entourés de Conseillers mais ce sont des subordonnés alors que dans le monde des entreprises le consultant est un prestataire de services autonome, il s’adresse à un client. Ce devrait lui laisser une plus grande liberté de jugement et de parole, l’éloigner d’une posture de courtisan.

 

Reste que la fonction de Conseil n’a pas toujours bonne presse car le vieux dicton français  qui affirme que « les « conseilleurs ne sont pas les payeurs… » reste encore très prégnant.

 

De plus, en français, consultant est un mot ambivalent.

 

Dans le langage courant, il peut parfois désigner celui qui se rend en consultation, auprès d’un médecin ou à l’hôpital. Il est synonyme de patient : il consulte parce qu’il a mal quelque part… Il peut être tentant d’en tirer un parallèle avec l’entreprise. Si une entreprise fait appel à un consultant c’est qu’elle a mal quelque part !

 

Dans le monde du vin, la fonction de conseil, a pris son envol grâce tout d’abord aux grands œnologues, tel Emile Peynaud, puis sous l’impulsion de Michel Rolland link . Dans une série de chroniques « les 3 mêmes questions à…. »  une grosse dizaine d’œnologues (Dubourdieu, Derenoncourt, Dubernet, Gasco, Léon…) dont certains exercent le métier de Conseil (si vous souhaitez lire leurs réponses vous allez tout en haut à gauche du blog et vous dactylographiez les 3 mêmes) je leur demandais dans la Question N°3 : « Moi qui ne suis qu’un pur amateur aussi bien pour le vin, que pour la musique ou la peinture je place ma confiance non dans les critiques mais plutôt dans ma perception au travers de l’œuvre du génie du compositeur ou du peintre. Pour le vin l’affaire est plus complexe entre l’origine, le terroir, le vigneron, le vinificateur, le concepteur du vin, l’exécution est à plusieurs mains. La mise en avant de l’œnologue, une certaine starification, correspondant par ailleurs avec l’esprit du temps, à une forme de marketing du vin, ne risque-t-elle pas de nous priver d’une forme de référence objective, celle de l’homme de l’art, nous aidant à mieux comprendre l’esprit d’un vin ? »

 

2 – De la décision d’Hubert de Boüard de conseiller Patrick Fourreau

 

La première motivation de ce choix c’est la proximité, le voisinage avec la Fleur de Boüard, et le voisinage dans notre France des terroirs ce n’est pas forcément simple comme le souligne Hubert de Boüard dans sa conversation précitée « J’ai un voisin, Gérard Bécot…. Alors vous savez, les voisins, quelquefois… mais avec lui aussi nous avons développé une amitié vraie et il fait désormais partie des personnes que l’on dénombre sur les doigts d’une main et qui comptent vraiment, avec lesquels on peut partager beaucoup. »

 

La seconde rejoint la première, lui donne du corps, c’est la proximité humaine avec Patrick Fourreau qui ambitionne de bien faire, de mieux faire, d’entrer dans une dynamique qui bouscule un peu les traditions familiales. Hubert de Boüard a beaucoup de sympathie pour ces jeunes vignerons qui, comme Patrick Fourreau, font tout, des vignerons dans leurs vignes, les accompagner, les conforter dans leur marche pour l’excellence et ce pour le plus grand bénéfice d’une belle appellation méconnue : Lalande de Pomerol.

 

La dernière enfin est liée à la qualité des terroirs des propriétés sur lesquelles Hubert de Boüard  va exercer ses activités de conseil. Il souligne qu’une partie peut rivaliser avec les plus grands, des graves magnifiques équivalents à ceux de Pomerol. Du potentiel donc, de la marge de progression, un beau challenge en compagnie d’un jeune homme plein d’ambition et de bonne volonté.

 

3 – De la conception d’Hubert de Boüard  du métier de consultant

 

À la question : pourquoi viennent-ils vous chercher ? HdeB répond : « Je pense qu’à un moment, ils sont à la fois en quête de réputation et d’expertise technique. Il ne faut pas se voiler la face, c’est ce genre de choses qu’ils désirent. »

 

Fait-il pour autant un type particulier de vin ?

« Je ne sais pas si on fait un type particulier de vin. L’Homme influence l’expression d’un vin, il le marque. Je crois beaucoup à cette part de l’humain.

 

« Ce que j’apporte dans mes conseils, c’est la rigueur scientifique d’un œnologue qui reste au service de la vigne et du vin. Mais,  c’est aussi travailler avec son cœur, ses sentiments, son vécu. Il est vrai que j’aime plutôt  les vins aux côtés arrondis à ceux anguleux ; ça c’est mon style. On peut alors penser, dans ce cas-là, qu’il existe un style Hubert de Boüard. Mais dire que tous les vins que je fais se ressemblent serait faux. »

 

« Être consultant c’est rentrer dans le secret, les gens vous confient des choses, vous devenez leur confident. S’ils ont des difficultés, vous essayer de les aider, vous les conseillez dans leurs investissements… Ils vous font confiance. Vous n’êtes pas simplement la personne à qui on vient porter une analyse dans un labo, vous n’êtes pas seulement là pour donner une ordonnance et vous en aller. Vous rentrez dans l’intimité. »

 

Le consultant, coach, fusible…

 

« Il y a une forte exigence. Les gens sont très exigeants. Pourquoi ? Sûrement à cause de ce système incroyable de notation des vins. Des journalistes viennent goûter vos vins alors qu’ils sont des enfants et vous jugent aussitôt ! »

 

« Il n’y a pas de recettes parce que, d’abord, je ne suis pas cuisinier. Vinifier, ce n’est pas faire de la cuisine, ce qui fonctionne dans un endroit ne marche pas ailleurs. Certes il y a toujours des fondamentaux, mais je marche plus au feeling, tout en préservant une grande rigueur, une précision dans mon travail. J’écoute beaucoup les propriétaires car ce sont eux qui signent le vin. »

 

« Un style de vin doit correspondre à l’expression d’un terroir. Après, s’ils le souhaitent, nous pouvons tenter de faire un produit très américanisé ou essayer d’élaborer quelque chose d’aimable, rond et souple »

 

« Je m’interdis de faire un copier/coller de ce qui pourrait être la valeur uniformité d’un vin aimé par tout le monde. Je tente aussi de montrer aux propriétaires que s’ils font un vin qui ne leur plaît pas en pensant qu’il se vendra mieux , ils vont vite se lasser et le métier deviendra insupportable. »

 

« Je ne vais pas forcément dans les plus faciles. Je pourrais me contenter des plus prestigieuses mais ce n’est pas le cas, j’aime bien les challenges. Cependant, je vérifie toujours la qualité du terroir, je ne suis pas non plus un acrobate. »

 

« Je tente d’être un généraliste de la vigne capable de donner un avis général, après expertise éventuelle de spécialistes »

 

Le vœu le plus cher H de B :

 

« La Bourgogne ! Pas ailleurs, mais la bourgogne, oui. Si la Bourgogne me propose quelque chose, j’y vais tout de suite car c’est une région qui me passionne. J’aurais cependant l’honnêteté de demander un tour de piste d’une année avant de m’engager complètement afin de bien comprendre le terroir. »

 

Conclusion en forme de réflexions personnelles et d’interrogations

 

Je n’ai jamais exercé le métier de consultant sans doute parce que je n’ai pas grand-chose à transmettre à qui que ce soit. Je fus pendant 5 ans Conseiller Technique dans des cabinets Ministériels mais cet exercice n’a rien à voir avec du consulting car il faut se contenter de se mettre dans la peau de son Ministre pour lui permettre de comprendre des dossiers. C’est aussi faire le nègre. Le conseiller technique n’existe pas c’est une ombre sans responsabilités.

 

Lorsque je fus en responsabilité j’avoue qu’une fois avoir absorbé les notes sur un sujet, j’ai toujours décidé seul afin d’assumer seul mes erreurs et aussi, péché d’orgueil, mes succès : ainsi par exemple la reprise par le groupe Bongrain de l’Union Laitière Normande.

 

Enfin, lorsque j’ai écrit mon rapport, dans la plus parfaite solitude, après avoir beaucoup vu et écouté, je n’ai pas fait du Berthomeau contrairement à ce que certains ont insinué, je me suis de nouveau mis dans la peau de… pour tenter de répondre aux questions qui m’étaient posées et j’ai signé. La seule transmission qui me plaît est celle de l’enseignement : j’adore le contact avec les étudiants ( ne ricanez pas en féminisant) et j’ai exercé avec passion, à ma sortie de mes responsabilités, pendant 3 années ce métier de prof associé (en plus de mon travail) à l’Université de Nantes en 3e cycle : mon thème justement la prise de décision…

 

Reste que vous allez me dire que j’ai abondamment parlé d’Hubert de Boüard, et de moi, mais bien peu de Patrick Fourreau. C’est à dessein, non par désintérêt mais parce que je ne le connais pas bien. Ce qui m’intéresse dans cette histoire de collaboration entre lui et Hubert de Boüard c’est de suivre l’évolution des vins de ces deux propriétés Châteaux Haut-Surget et Grand Cardinal.

 

Bien évidemment, eu égard à mes capacités très limitées de dégustateur, je ne pourrai vous livrer ici mes appréciations sur cette évolution d’autant plus qu’il n’est pas certain que je fusse de la partie pour le prochain millésime… Ainsi va la vie d’un chroniqueur qui apprécie bien plus les idées que les invitations à des déjeuners de presse. Bon vent à Patrick Fourreau et plein de beaux et grands millésimes avec Hubert de Boüard !

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5 février 2012 7 05 /02 /février /2012 00:09

77 ans au compteur, l’élégance, la classe, la lucidité, la douce ironie, pour Léonard Cohen je signe les yeux fermés pour un bail à durée indéterminé.


Old Ideas « J'ai débuté vieux dans la musique, en traitant de thèmes éternels. Je regarde rarement en arrière, mais le passé m'accompagne toujours. Je n'ai jamais cherché à être original, je m'en tiens aux vieilles idées. »


Écrire est une réelle douleur, Léonard est un sculpteur de mots,  un « obsédé de la juste syllabe et du vers parfait »


8 années d’attente depuis « Dear Heather » passées à arpenter le Monde, à fouler des scènes pour renflouer les caisses vidées par une manageuse sans scrupules. Le lien intime avec nous ne s’est jamais rompu, le vieux séducteur pose toujours le même regard ironique sur lui-même « I love to speak with Leonard. He's a sportsman and a shepherd. He's a lazy bastard Living in a suit J’aime parler avec Leonard c’est un sportif et un berger. C’est un batard de fainéant qui vit dans un costume » confie t-il  dans Going Home aux premières minutes de cet album qu’il termine par un constat familier ».

 
La voix crépusculaire de Cohen me bouleverse et me renverse et lorsque dans les Inrocks l’interviewer évoque la proximité de Tom Waits, les yeux de Léonard s’illuminent « Tom est un ami, un homme formidable. J’écoute ses disques très souvent, ils font partie de ma vie. Je suis heureux que ma musique puisse évoquer la sienne. » lc-old-sm.jpg

 

« Banjo ressemble à un clin d'œil à son intention contrariée de faire carrière à Nashville, Cohen se délecte à mêler swing liturgique et sexualité désabusée sur AmenRedis-moi, lorsque je serai propre et sobre, que tu me veux toujours »), à se métamorphoser en bluesman apocalyptique sur DarknessJ'ai contemplé l'obscurité en buvant dans ta coupe. Est-ce contagieux ?, ai-je demandé. Tu m'as répondu : bois-le »). Quête de pardon et de salut, entre envie d'être le jouet d'une femme encore une fois et le soulagement d'être, l'âge aidant, physiquement émancipé du désir, Leonard Cohen nous susurre à l'oreille, en crooner apaisé, à l'aise avec sa nature d'homme mûr, poète et chanteur admiré et adulé. » Télérama Hugo Cassavetti
 

 

« Leonard Cohen prend son temps et pourtant, en l'écoutant, en se laissant bercer par son timbre profond, ses poèmes superbes, les instrumentations simplement magnifiques de ces Old Ideas qui n'ont rien à envier à la nouveauté, le temps passe vite, très vite, trop vite. Alors, on appuie sur « repeat » et on repart sur la route de ces dix titres envoûtants. Une aura de gospel flotte sur ce disque, et surtout une atmosphère sacrée, un retour bienvenu à l'acoustique. Bref, ça valait le coup d'attendre. » le Point


« Je suis encore jeune, nous avons le temps. » lance Léonard Cohen à son interviewer des Inrocks sous le charme mais qui aurait bien aimé que cet instant rare dure plus longtemps.

 

Pour écouter l’ensemble de l’album Old Ideas c’est ici (désolé le site a été désactivé depuis la mise en ligne de cette chronique) moi j'ai eu la chance d'en bénéficier.

link

 

Ecoutez Show me the place (ça fonctionne) link

 

Par le canal anglais link

 

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4 février 2012 6 04 /02 /février /2012 14:42

Broadway, en 1956, grâce à Elia Kazan  il débute dans «La Chatte sur un toit brûlant» de Tennessee Williams, où il incarnait Brick. Au cinéma, il avait rencontré le succès populaire en 1959 dans «Autopsie d’un meurtre» d’Otto Preminger.

 

Acteur fétiche de de John Cassavetes, avec son grand ami Peter Falk : Husbands, Meurtre d’un bookmaker chinois, Opening Night il travaille avec les frères Coen dans l’un de mes films cultes «The Big Lebowski».

 

Né dans une famille d'immigrés siciliens le 28 août 1930, Ben Gazzara avait commencé à jouer dès l'adolescence. A 21 ans, il avait été accepté par la prestigieuse école de l'Actors Studio. Il a joué dans une centaine de films, mais revenait périodiquement au théâtre. Il laisse une femme à laquelle il était marié depuis 30 ans, Elke, et une fille.

 

C’est la vie qui va, la vie qui passe, la vie qui tourne des pages que j’ai beaucoup aimées et c’est un peu de ma vie qui disparaît en laissant sur les écrans une trace, une mémoire.

 

 

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4 février 2012 6 04 /02 /février /2012 00:09

 

 

« Le repas mafioso est une liturgie (…) il revêt dans l’histoire de la Mafia, toute révérence gardée, une importance similaire à celle qu’il a dans les Évangiles : la multiplication des pains, les noces de Cana, la Cène » Pour Jacques Kermoal et Martine Bartolomei co-auteurs d’un petit livre de cuisine original « La Mafia se met à table » chez Babel 7,50€ raconte quelques-uns de ces repas « où se sont décidés le sort de quelques-uns, mais aussi des moments d’histoire. C’est ainsi que les noms de Garibaldi, de Cavour, de Mussolini, de Roosevelt, du maréchal Juin, de Vychinski, de Churchill, d’Enrico Mattei, du général Dalla Chiesa, surgissent entre deux coups de fourchette pour se mêler à ceux de Don Vito, Don Calogero Vizzini, Don Genco Russo, Vito Genovese, Lucky Luciano… »

 

« Les chefs de familles savent également être d’excellents chefs de fourneaux (…) Il s’agit là aussi d’une  tradition sicilienne, car dans cette île il est d’usage d’honorer ceux que l’on reçoit à sa table en leur disant : « Et vous savez, c’est moi qui ferai la cuisine. » Les restaurants jouent un rôle important dans la geste mafiosa. C’est dans un restaurant italien que Capone met au point les derniers préparatifs du massacre de la Saint Valentin. C’est au restaurant Scarpato, le meilleure table de Coney Island, que Luciano se débarrasse de Giuseppe Masseria, surnommé Joé le Boss, en le faisant descendre par ses tueurs le 15 avril 1931… »

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Don Vito revient de suite 1909

 

Je vous propose le menu du déjeuner privé à Palerme chez le député Petrani en compagnie de Don Vito Cascio Ferro où entre la poire et le fromage, ce dernier, premier empereur mafioso « s’essuya les lèvres et, posant sa serviette devant lui, s’excusa auprès de son hôte, le député Petrani, en disant : « Continuez, je reviens sans tarder…»

 

Pourquoi ce choix ?

 

Pour Palerme en 1909 « année bénie » qui « était encore la cité décrite par Lampedusa. Une ville de velours et de plantes verts où les carrosses, tirés par des attelages sélectionnés dans les meilleurs haras d’Autriche, emmenaient vers les amours inavouables ou des fêtes de légende les nouveaux riches et les aristocratiques survivants du Gotha bourbonien de l’ancien royaume de l’ancien royaume de Naples et des Deux Siciles. À la tombée de la nuit, les grandes avenues bordées de platanes et de palmiers voyaient passer les équipages de la gente per bene palermitaine qui, par tradition, venait se donner en spectacle entre dix-huit et vingt heures, chaque jour que Dieu faisait, à l’heure de la passagiata ».

 

Pour le nouveau venu « un certain Don Vito Cascio Ferro, natif d’une bourgade de la Province, la petite ville de Bisacquino(…) Pour ses deux lipizani gris-blanc attelés au tilbury gris et or qui « faisaient pâlir de jalousie la noblesse locale et jaser toute la ville (…) Celui-ci, « la cinquantaine juvénile »« n’avait cure de l’ironie de ces aristocrates qui vivaient les dernières heures de leur gloire fanée » Lui, lorsqu’il se présenterait à la Birrerria Italia, « le café réservé à l’élite palermitaine où il avait sa table retenue à l’année » la foule se précipiterait pour lui baiser la main. Don Vito Cascio Ferro « se moquait bien de cette noblesse décatie et de ces princes qui venaient lui demander de l’argent pour conserver un train de vie auquel leur fortune ne suffisait plus à faire face. Il connaissait au centime près l’état de leurs finances, presque aussi bien que l’anatomie de certaines de leurs épouses qui venaient le retrouver, l’après-midi, dans ses appartements de l’hôtel Sole. » Mais « issu d’une humble famille de paysans »« Personne à vrai dire, ne pouvait imaginer que ce seigneur, grand, distingué, était en réalité un criminel endurci, doublé d’un analphabète. »

 

Pour aussi « son très cher ami le député Petrani, amiciu di l’amici, c’est-à-dire un de ces parlementaires qui servaient d’intermédiaires entre l’Honorable Société et le gouvernement de Rome. » Don Vito Cascio Ferro, « premier empereur véritable de la Mafia, patron incontesté des trois quarts de la Sicile, y taxait toutes les sources de revenus. » même les amoureux qui, lorsqu’ils se promenaient sous les fenêtres de leurs bien-aimées, devaient payer a cannila, c’est-à-dire le prix symbolique d’une chandelle qu’un membre de la Mafia, en tant que chaperon appointé et éclairé, était censé tenir pour eux. »

 

Pour l’histoire bien sûr, que je ne vais pas vous raconter. Rien qu’une petite interruption de déjeuner « entre le fromage de chèvre de Caltanissetta et la cassate sicilienne » qu’il s’absenta pour une vingtaine de minute pour « un geste magnifique » de l’uminu di pansu l’homme de courage, qui régla son compte à l’intrus américain du FBI et qui, à treize heures quarante « plongeait sa cuiller à entremets dans la cassate napolitaine. »Bien sûr du député Petrani, en passant par son cocher et tout le personnel de la maison : majordome, valets de pied, soubrettes et gens de cuisine » « jurèrent leur grand dieux que jamais, Don Vito Cascio Ferro n’avait quitté le palais de son hôte. »

 

Jusqu’à son incarcération n 1923, il ne manqua en tout cas jamais d’aller chaque mercredi, quand il était à Palerme, déjeuner chez son bon ami le député Petrani(…)Naturellement, on y servait des rougets aux graines de fenouil, un agnelet nouveau-né en sauce et aux herbes des pentes volcaniques, des fromages de chèvre de Caltanissetta et cette merveilleuse cassate napolitaine, devenue palermitaine depuis le débarquement des Mille. Le tout arrosé parles merveilleux Velutirano dont les pentes de l’Etna ne produisaient que cent-vint barriques par an, et dont, bien entendu, Don Vito, qui en était propriétaire, se réservait l’entière production. Car comme l’affirmait un vieux dicton sicilien : « Déguster une goutte de vin de l’Etna est aussi agréable au cœur de l’honnête homme qu’une goutte de sang qui coule dans les veines de son ennemi. »

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Pour les histoires et les recettes il vous suffit d’acheter le livre de cuisine de Jacques Kermoal et Martine Bartolomei original « La Mafia se met à table » chez Babel 7,50€.

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2 février 2012 4 02 /02 /février /2012 00:09

300px-Chapelle-Gaudrelle.JPGQuand j’aime je ne compte pas mais je conte ! Alors pour Vouvray, le Vouvray, les Vouvray et les vignerons qui les font rassurez-vous je ne vais pas vous chanter une chanson mais ce matin troquer ma plume pour celle d’un autre et faire comme si, à bicyclette, avec une nuée de copines emmitouflées « Pour aller à Vouvray, nous quitterions Tours par ce chemin ravissant qui emprunte la rive droite de la Loire, en suivant l’étroite laisse d’alluvions sur laquelle se dresse, toute droite, une colline percée de grottes en parties habitées ; revêtues de vignes et de parcs, elle est soulignée d’imposantes ruines : celles de l’abbaye de Marmoutiers, ou celle du château de Rochecorbon, d’où la tour de guet surveillait la Loire. Des villages s’ouvrent dans la falaise, des sources y ont creusé des ravins. À l’issue d’un de ces ravins, c’est Vouvray. »

 

Dans notre petite bande d’adeptes de la petite reine nous avions une Reine, dont je tairais le nom pour ne pas la compromettre, qui nous a dit : « Ici, le vignoble est établi sur un sol particulièrement propre à la vigne, qui est plus généralement argilo-calcaire et presqu’uniquement planté en gros pinot chenin greffé. Il donne ces vins dont on fait grand estime pour la délicatesse de leurs bouquets fruités. Ils son un don de la nature, mais la science du vigneron et sa conscience y ajoutent ce qui est peut-être l’essentiel de leurs mérites. »

 

Mais notre Reine a aussi, accroché à ses basques, une douairière, une duègne comme on en trouve dans nos belles dégustations parisiennes, des mesdames qui savent tout. Celle-ci, rajustant vaillamment sa mise en plis mise à mal par le vent, nous harangua « Les vignerons travaillent leurs vignes, préparent et soignent leurs vins avec une intention jalouse, et plus en artistes qu’en producteurs avides de profits. C’est à qui aura les ceps les plus verts et les plus vigoureux, avec les plus beaux fruits. C’est à qui pourra présenter le vin le plus fin et le plus distingué. Une réelle émulation les pousse à toujours mieux faire ; elle se transforme parfois en une véritable rivalité de propriétaire à propriétaire et même de commune à commune. Cette rivalité s’est révélée particulièrement ardente lorsqu’il s’est agi de délimiter l’aire géographique du Vouvray. »

 

Les filles pouffent. La duègne prend un air pincé. Alors pour détendre l’atmosphère, une petite boulotte, toute tachetée de son, se hisse sur un petit surplomb « Le village de Vouvray dont le nom est devenu si populaire, n’est que viticole ; situé au bas  de son coteau, il n’a d’autres annales que celles de son vignoble ; elles  suffisent à son ambition. Ses maisons sont groupées avec agrément autour de son clocher trois fois centenaire. Là encore les caves sont pittoresquement taillées dans le tuffeau et réputées pour leur aménagement et leur grandeur. Sous l’une d’elles, située dans le bourg même de Vouvray, des voitures peuvent aisément circuler. Ces dispositions troglodytes, qui ouvrent des horizons sur la vie de nos ancêtres des époques préhistoriques, s’associent si docilement avec le confortable des exigences modernes que c’est à peine si l’on y est frappé du contraste. »

 

Trêve de bavardage « nous entrons à Vouvray, dans un de ces domaines où un peintre de théâtre n’aurait qu’à copier ce qu’il aurait sous les yeux pour planter un décor pittoresque à souhait. La porte d’entrée, à claire-voie, ouvrant de la rue sur la cour intérieure et fleurie, a des façons de cottage. C’est, d’un côté, la maison d’habitation d’une rusticité élégante, et dont la terrasse donne sur le moutonnement des ramures et la verdure des vignes ; de l’autre côté de la cour c’est la falaise crayeuse à pic ; les bureaux s’ouvrent dans le rocher, et leurs parois sont des pierres frustes. Des escaliers intérieurs taillés dans le roc conduisent, d’étage en étage, au sommet. On sort des entrailles de la terre pour se retrouver en belle lumière, dans un vignoble d’un vert vigoureux, étalé d’un seul tenant. En redescendant par quelque trappe, on retombe dans des caves hautes et profondes, à l’abri des variations de la température et de l’humidité ; elles ne sont pas sans rappeler celles de la Champagne, et l’analogie est surtout frappante là où le Vouvray, qui incline, par première intention, à pétiller, est rendu mousseux à la façon que le cellerier enseigna aux vignerons champenois. »

 

J’arrête là de vous mener en bateau sur mon beau vélo. Partis emmitouflés nous sommes passés sans barguigner à l’été car tout bêtement le taulier a surfé sur le texte de Georges Montorgueuil écrit en 1927 pour la maison Nicolas. Bien sûr il ne s’agit là que d’une belle entrée, en matière, car dès que mes vaches me laisseront un peu le temps de souffler, je vous conterai sans compter mon morceau d’histoire avec les vignerons de Vouvray, chez moi, à Paname, du côté de la Butte où le Lapin est agile, le Moulin de la Galette et où le dialogue entre le Nord et le Sud s’établit grâce au talent conjugué d’Antoine Heerah qui sait si bien conjuguer les vins de taffetas avec les saveurs lointaines. Normal nous sommes au Chamarré… À bientôt donc sur mes lignes pour un périple aux parfums de la Compagnie des Indes.

photoVouvray.jpg

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1 février 2012 3 01 /02 /février /2012 17:00

Alain de Greef, l’ex-Directeur des Programme de Canal+ historique qui, après un mai 68* passé en pantoufles (il s’était cassé un pied en tombant sur un protège-arbre)  et avoir fait des études qualifiées par lui de « lamentables, de sociologie à la Sorbonne, tenté l’IDHEC l’ancêtre de la Fémis, s’être rabattu sur une école bidon, passe le concours d’entrée à l’ORTF en 1971. « Je n’avais aucun talent particulier, ni intellectuel ni manuel,  et donc le cinéma et la télé ça paraissait bien. »

 

Donc alors qu’il est peinard à l’ORTF l’arrivée de Pierre Desgraupes en 1981 avec Pierre Lescure « aux divertissements « Christian Dutoit, à l’époque responsable de la production d’Antenne2, s’est dit qu’on devait s’entendre et nous a demandé de travailler ensemble. On s’est vu la première fois au Sancerre de l’avenue Rapp (Antenne2 était juste à côté), et on y a très logiquement commandé du Sancerre, du rouge, Pierre est resté fidèle au rouge, moi depuis ma radiothérapie, je bois plutôt du blanc… On a bu quasiment trois bouteilles, c’était bien parti ! En gros, on a vu qu’on appartenait à la même culture – même si lui était plus rock, plus intéressé par les États-Unis, et moi plutôt pop, plus Angleterre. On a commencé à bosser sur des émissions, et à passer de plus en plus de temps ensemble. Très rapidement, il n’y a plus eu de discontinuité entre notre vie privée et le boulot ; ça s’est bien sûr amplifié au moment de la  création de Canal+. »

  • « Ce qu’il y avait de formidable, c’est qu’i faisait très beau : le mois de mai était magnifique, comme un mois de juillet, et boulevard Saint-Michel, tout le monde parlait dans la rue. »
  • Au temps de Messier où les réunions de direction se faisait en anglais car le directeur financier était américain. Refus de de Greef. Lescure lui disait « Mais Alain, tu parles bien anglais ? » - Oui, mais pas en France ! À une réunion de Canal+, je parle français ! Y’a quand même des limites à ce qu’on peut accepter dans la société française ! »
  • « Moi, c’était plutôt le rouge : le Bordeaux, le Côtes-du-rhône… C’est Hervé Chabalier (fondateur de l’agence CAPA connu pour son livre Le dernier verre pour la route) qui m’a expliqué qu’en fait j’étais un ivrogne, pas un alcoolique… Je n’ai pas un comportement addictif. Il m’arrive de boire un verre pour certains repas, et de m’arrêter là. »

Extrait de l’entretien accordé à Christophe Ernault & Laurence Rémila dans le n°2 de Schnock la revue des Vieux de 27 à 87 ans.

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31 janvier 2012 2 31 /01 /janvier /2012 00:09

Ouille, ouille, Jacquouille, je vais encore me faire des copains dans le landerneau des guides. Pensez-donc, dans le dernier numéro du magazine Challenges dans un face à face étrange avec une star de la haute-cuisine Alain Dutournier, je suis présenté comme une arme de dissuasion massive contre les guides de vin.


Moi je n’ai jamais dit qu’il ne fallait pas en acheter. Moi, bien au contraire, j’aime plus que tout le travail Jacques Dupont Merveilleux du Vignoble même si je le titille sur ses bouches tendues ; je considère, n’en déplaise à certains, que Michel Bettane est une référence et l’un des meilleurs dégustateurs qui soit ; que le grand Bob est aussi une belle pointure avec sa stratégie de businessman ; que l’équipe de la RVF est d’excellente facture.
Donc, j’espère que mes éminents confrères ne viendront pas me chercher des poux sur la tête car je n’en n’ai pas et je n’en ai jamais eu.  Bref, comme je suis totalement transparent je vous relate comme cette interview s’est déroulé.
 

 

1e acte : La demande
 

 

Bonjour
Je me permets de vous contacter dans le cadre d'un article sur les guides de vin (Bettane & Dessauve, Hachette, Revue du vin de France, Parker...).
Serait-il, en effet, possible de vous interviewer par téléphone (15 à 20 minutes) dans le cadre d'un petit témoignage sur ce sujet .Comme amateur et fin connaisseur utilisez-vous ces guides ou pas du tout ?
Quelles sont selon vous les avantages et les inconvénients de ces guides ?
Trouvez-vous  le langage utilisé abscons et prétentieux ou au contraire accessible ? Ces guides sont-ils bien faits ?  Avez-vous une préférence pour l'un d'entre-eux ? Préférez-vous faire confiance à une connaissance pour choisir vos vins plutôt qu'à cette littérature de spécialiste ?
Merci pour votre aide
Respectueusement
Jean-Pierre de La Rocque
Challenges
 

 

2e acte : Ma réponse
Bonjour,
Je veux bien répondre à votre interview à propos des guides cités mais il me sera difficile de porter une appréciation sur eux car je ne les utilise pas. Ce qui ne signifie pas qu'ils fussent mal fait mais tout bêtement parce que je n'éprouve pas le besoin de me référer à un guide papier.
Bref mon téléphone est le 06 80 17 78 25 si ça vous dit.
Bien à vous
JB
 

3e acte : interview au téléphone
 

 

4e acte : le tête à tête Alain Dutournier et du Taulier

Bouquet-021.JPG
Mon commentaire
 

Comme vous le savez je n’ai que peu de goût pour les notes et pour le vocabulaire de la dégustation. C’est ce que je me suis contenté de répondre au journaliste. D’ailleurs Dutournier évoque lui aussi « un style parfois hermétique ». Il donne d’ailleurs une bonne définition de l’acheteur de guide : celui qui ne veut pas prendre de risques. Comme lui j’adore prendre des risques et je ne me balade pas bardé de guides de ceci ou de cela. Ce n’est que mon choix qui comme je l’ai écrit en préambule ne remet pas en cause la qualité du travail des dégustateurs cités.
 

 

Je revendique le droit de privilégier le côté critique de vin, ce que j’appelle une approche plus émotionnelle, à celui de notateur-commentateur de vin. Cependant un bon critique doit, bien sûr, s’appuyer sur une solide expérience et une belle culture du vin sans pour autant l’étaler. Tout ce que je souhaite c’est que les Guides aient beaucoup plus de lecteurs qu’ils n’en ont car, en cela, ils participeraient, bien plus qu’ils ne le font, à l’extension du domaine du vin. La Toile peut les y aider : j’ai assisté récemment à de beaux échanges, lors d’une dégustation, entre Michel Bettane et Fabrice Le Glatin l’animateur de Vin sur Vin. La pollinisation croisée est bien plus fructifère que les cultures sous serres.
 

 

Dernier point à souligner : si je n’utilise pas de guides j’en reçois donc je suis en mesure de porter une appréciation sur leur contenu.  
 

 

Le journaliste a assez bien rendu mon verbiage mais alors pourquoi me flanquer sous un titre pareil : DISSUASIF ?

 

Suis-je étiqueté ad vitam aeternam comment étant ABRASIF ? Le tampon JEX du vin, merci très peu pour moi…

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30 janvier 2012 1 30 /01 /janvier /2012 11:52

Bouquet-022.JPG

Vincent Pousson est un merveilleux allumeur de mèches et, comme je suis de mèche avec lui, même le dimanche je me laisse entraîner sur ses sentiers non balisés ou sur les chemins vicinaux chers à notre ami commun François des Ligneris. Bref, j’avais lu l’édito de Vitisphère « des blogueurs et des journalistes » link, non signé, mais qui portait la trace évidente de Michel Remondat. Mon sentiment a fort bien été traduit par Ophélie Neiman, la célèbre Miss Glou-Glou, sur le mur Face de Bouc de l’ex SBF Vincent Pousson : « Bon sang qu'est-ce que moche de pondre un édito aussi mauvais dans un journal! C’est bien la preuve qu'un « journaliste » peut rédiger (et publier!) des chroniques plus lamentables que ne le ferait un blogueur: zéro source, zéro info fiable, zéro objectivité, zéro... « Déontologie », pour reprendre un terme lu plus haut. Un texte écrit en 5 min sur un coin de nappe après un repas... et qui en plus pontifie et donne des leçons : pitoyable. L'édito nous parle d'un « drame » (!) probable et à éviter. Mais drame pour qui? Le lecteur? Le consommateur? Le vigneron? ... ou drame pour le pré carré de l'auteur ? »

 

Donc pas la peine de chroniquer me suis-je dit ! Mais c’était sans compter sur notre Ryan O’Connell, qui tire plus vite que son ombre. Dans sa langue maternelle il répondait, point par point, de façon très professionnelle, à l’édito de Michel Remondat.link Sans être mauvaise langue je me suis dit qu’une majorité des habitants de notre beau pays souffrait d’une grave et rédhibitoire allergie à la langue anglaise, tout comme d’ailleurs beaucoup de pratiquants de l’anglais ne savent pas aligner deux mots de français. Donc j’ai demandé à Ryan une version française de son texte. Ensuite je vous livre toute chaude la réponse de Michel Remondat publiée sur le mur du Sieur Pousson l’arpenteur de vin

ryan-barrel-room.jpg 

Les simples consommateurs de vins sont-ils qualifiés pour partager leur opinions?

 

C'était avec un petit choc que j'ai lu l'édito dans le dernier Vitisphère qui termine avec cette petite conclusion:

 

« Enfin, il faudra accepter une certification des acteurs de la critique, de la notation, par une Autorité, sinon les technologies du numérique pourraient imposer la dictature d’une démocratie virtuelle. 

La Dictature d'une Démocratie ? »

 

Mon premier réflexe est de dire que l'édito est un peu ridicule.  Finalement, les consommateurs savent ce qu'ils aiment et ils sont spécialement qualifiés pour être prescripteurs et de décider quoi acheter.  Mais donnons l'édito sa chance pour convaincre.  Quelles sont les pires qualités d'un monde sous la « dictature d'une démocratie virtuelle? »

Je suppose qu'il y a un risque de se trouver dans un monde où les vignerons essaient de faire des vins oubliables et inoffensifs que personne ne déteste (mais que personne n'adore non plus).  Comme je l'ai déjà mentionné sur un autre article du blog de mon Domaine, je ne souhaite pas voir cela!  Et il ne faut pas dire c'est de la paranoïa car des grand volumes de vins sont déjà produits de cette manière. 

 

Et la musique à la radio est sélectionnée d'une manière assez proche ou le monoplage n'est presque jamais la meilleure chanson de l'album.  C'est juste celui qui déplaît le moins tout en étant un peu entraînant (mais pas trop entraînant!)  Cela rappelle des histoires ou les grandes boites de distribution font jouer l'album pour un groupe test et choisissent après le single avec le score le plus moyen au lieu de la chanson que certains adorent et d'autres détestent.

Citons le vote du  « Design a Sam Adams Beer » qui démontre que certaines boissons recherchent d'être littéralement sous une dictature de la démocratie. Et c'est vrai que c'est un peu n'importe quoi. 

 

Par contre cet édito a une sorte de nostalgie pour une période passée où toutes les poches étaient pleines de francs et tous les verres remplis de bon vin.  Mais honnêtement, il y a toujours eu des vrais vignerons et des producteurs qui cherchent à faire des vins de grandes surface (mais pas de grands plaisirs).  Il y a même un moment où j'ai l'impression que l'édito suggère que la baisse en consommation est faute d'un manque de voix d'autorité dans le journalisme du vin:

 

« Et au 3ème et dernier acte, disparition de l’art de la critique du vin… Perdu par la multiplicité des références, des origines, des prix, le consommateur perd confiance et se protège en réduisant ses achats de vins ! »

 

Cela me semble un peu fou. Les gens boivent moins en France à cause d'un manque de confiance dans leur habilité à choisir la bonne bouteille?  J'ai mes doutes. La consommation diminue parce qu’on a peur de souffler dans le ballon. Ou parce que les cocktails gagnent en popularité.  Ou même parce qu'il y a plus de choix autre que le vin (on ne buvait pas de Red Bull il y a 20 ans).  Il y a maintes raisons à une baisse de la consommation de vin. Il n'y a pas de raison de croire que cette baisse de la consommation est liée à un manque de confiance du consommateur. Un manque de confiance qui existe d’ailleurs aussi dans les pays ou la consommation augmente.

 

De plus, je ne suis pas convaincu que la croissance des blogs ou la perte de voix de l'Autorité sur le vin, peuvent faire baisser la confiance du consommateur. Au contraire, j'imagine que la notion que n'importe qui peut publier une opinion sur l'Internet rendrait plus de confiance aux consommateurs qui pourraient être intimidés dans un monde où il existe des voix certifiées dont ils ne trouvent pas toujours le temps de découvrir. Je crois que le consommateur aurait plus de confiance dans un monde où la seule chose qui compte est son opinion personnelle et celles des personnes avec qui il partage sa bouteille.

 

De toute façon, je commence à perdre le fil de cet édito.

 

Mon expérience dans la communication égalitaire

 

Une des meilleures choses qui s’est passé pour mes vins c'est l'interface client de mon importateur au Royaume Uni, Naked Wines.  Les clients qui achètent mes vins peuvent laisser un commentaire sur le site.  C'est aussi simple que ça.  La majorité ne se considère pas comme blogueurs, gourous, ou experts.  Ils font simplement une petite revue pour les amis.  La plupart mettent un simple oui ou non à la question « rachèterez-vous ce vin? », et d'autres écrivent des petits commentaires.

 

Au début de ma jeune carrière comme vigneron je me disais qu'aucun critique ne pouvait influencer ma philosophie de vigneron ou le style de mes vins.  Mais une fois que les clients sont devenus critiques... j'ai un peu changé d'avis. Quand des milliers de gens goûtent mon vin et des centaines d'entre eux me laissent une note honnête et détachée de publicité et sans inquiétudes sur la circulation ou les impressions de leurs écrits, ça fait du bien.  J'aime alors entendre ce qu'ils ont à dire. Bien sûr, il faut toujours faire du vin qu'on aime boire.  Mais je veux bien prendre en compte le fait que des centaines de personnes préfèrent le Trah Lah Lah 2009, un peu moins tannique que le 2008. Cela me donne confiance pour faire dans le futur un assemblage plus raffiné si ça me dit de le faire. 

 

Et bien entendu il faut éviter de fabriquer des vins inoffensifs qui passent pour tout le monde sans vraiment faire plaisir à personne.  Mais en même temps, est-il si terrible de prendre en compte l'opinion de mes clients (qui eux boivent un peu plus de mes vins que la majorité des journalistes)?  Et je suis donc heureux qu'ils peuvent partager leur opinons sur le net, indépendamment de ce que les autorités certifiés veulent dire.

 

Qui donne l’autorité aux autorités?

 

Et la dernière chose que je ne comprends vraiment pas : qui pourrait donner l’Autorité aux critiques? L'édito suggère:

 

« Pour éviter le drame, journalistes et éditeurs, du papier ou du numérique, devraient se réunir pour redonner un sens au journalisme du vin, redéfinir l’art de la critique. »

 

Si tous les journalistes et éditeurs du papier et du numérique se rassemblent pour décider comment on peut écrire sur le vin, cela  inclura tous les blogueurs et réseaux sociaux qui font tant trembler dans le reste de l'édito !

 

Et pourquoi avons-nous cet impératif pour définir l'art de la critique?  Est-ce que c'est véritablement pour donner plus de plaisir aux consommateurs ?  Ou pour donner plus de confiance au consommateur qui doit choisir une bouteille au restaurant?  Honnêtement, l’idée est terrifiante qu'il y a des spécialistes certifiés qui ont des opinions plus valides que celle de chacun de nous a la table.  Je ne veux pas me sentir coupable pour n'avoir pas lu toutes les opinions expertes qui ont été publiées avant d'acheter une bouteille recommandée par un ami.

 

Non, je suis bien à l'aise dans la dictature de la démocratie.  Finalement, on est peut-être bien dans le meilleur des mondes. »

indexRemondat.jpgMichel Remondat

 

Bonjour Vincent

 

Merci de m’avoir invité hier soir. Je suis rentré tard. Il n’y a pas que le vin et le Web dans la vie ! Difficile de répondre à tous ces mots et à toutes ces phrases. Ceci n’est pas une réponse, car je respecte trop les opinions de chacun. Juste quelques explications :

- Je m’intéresse depuis longtemps au vin, plutôt aux vins, mais ce que j’apprécie le plus ce sont les gens du vin.

- Un édito en 10 ou 15 lignes est forcément réducteur. Je regrette d’avoir offensé tes amis. Chaque semaine, Vitisphère essaie d’attirer l’attention des professionnels du vin sur un point, qui pèse ou pourrait peser, changer l’évolution de l’économie du vin. Je défends l’idée que les éditos ne soient pas signés car je préfère le nous au je.

- Le vin est aussi et surtout une activité économique, créatrice de valeurs. C’est précieux. Vitisphère a démarré il y a plus de 10 ans. Nous avons créé 12 emplois, sans subventions, grâce seulement aux efforts de l’équipe. Nous sommes très attentifs à ces notions d’économie, d’indépendance.

- A propos de « journalistes et bloggeurs ». Je ne suis pas journaliste, mais comme tout le monde, je constate les difficultés de la presse du vin. Il serait dommage que ce métier disparaisse. Vitisphère est du côté du numérique, et nous savons très bien qu’il y a du talent, de l’avenir et même de la modestie chez les bloggeurs.

Le vin n’est pas une œuvre d’art (même si certains défendent cette idée) dont la valeur serait corrélée à la force de la critique. C’est un produit qui permet aux vignerons, aux négociants de « gagner leur vie ». C’est un produit commercial avec des contraintes techniques, œnologiques, de marketing et il faut de la formation, de l’apprentissage, de l’expérience pour l’évaluer.

Pour ceux qui croient à l’avis des consommateurs donné sur Internet. C’est vrai ça fonctionne pour l’hôtellerie, pas sûr que ça fonctionne pour le vin !

- Enfin, si j’ai parlé de « certifier les certificateurs », c’est parce que j’ai pensé aux agences de notation et leur AAA. C’était un peu osé et ironique !

- Pour finir : Depuis deux ou trois ans, les attachés de presse des salons de vins se flattent d’organiser un « autobus de bloggeurs ». Autobus et bloggeurs, vous ne trouvez pas ça choquant. C’était le point de départ de l’édito !

 

Michel REMONDAT

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29 janvier 2012 7 29 /01 /janvier /2012 00:09

u0600753127346.jpg« Mais avec le bagage que vous avez, vous n’allez tout de même pas faire le saltimbanque ». À 11 ans, William Sheller sait qu’il sera musicien. Le piano est son instrument. Son maître de musique, Yves Margat, élève de Gabriel Fauré, le prépare au Prix de Rome et…

 

Nom de scène Sheller, en mélangeant les noms des deux écrivains « Shelley » et « Schiller » William Hand est né le 9 juillet 1946 dans le 17e arrondissement de Paris, d'un père soldat américain et d'une mère française.

 

 «La découverte des Beatles a provoqué un tel séisme en moi que j'ai abandonné mes études de musique contemporaine. Je découvre encore de nouveaux motifs en écoutant Sgt. Pepper's. L'une de mes nouvelles chansons, Tout ira bien, adresse un clin d'œil à la guitare de George Harrison. Les cordes du disque ont été enregistrées à Abbey Road. Sinon, ma famille d'Angleterre élargie s'étend à King Crimson, Procol Harum et Pink Floyd, dont on m'a rapproché au moment de mon album Lux aeterna 1972. »

 

 «J'ai rencontré Barbara pour La Louve 1973, dont j'ai signé les arrangements, et notre relation est très vite devenue affective. Un jour où je lui chantais Marienbad pendant qu'elle se maquillait, elle a claqué son poudrier et m'a lancé : « Tu vas chanter. » Nicoletta m'a donné de précieux conseils pour la scène, notamment que la première chanson était toujours sacrifiée. C'est ainsi que j'ai inscrit à mon répertoire Symphoman et sa longue introduction d'orchestre. Enfin, je partage avec Véronique Sanson la même façon d'écrire par association de mots et la même pulsion dans le jeu... »

 

William Sheller est un des rares à avoir su faire sonner Pop la langue française.

 

Ses arrière-grands-pères : Stravinsky, Chopin, Ravel, Schubert

 

«Ce sont des virtuoses, qui faisaient ressortir l'âme du piano. Grâce à eux, j'ai appris la mélodie, la composition, le toucher, les dissonances. Je me suis rendu compte, après coup, qu'Avatars tenait autant de Pink Floyd que de Stravinsky. »

 

Ses pères : Aznavour, Brel, Ferré, Brassens

 

«Les quatre maîtres de la chanson passaient en boucle à la maison. Musicalement, ils utilisent des formules traditionnelles, mais leur manière de façonner la langue française est incroyable : chaque syllabe est calée sur une note.

 

Pour ceux qui aiment le cheval, le prix d'Amérique : en ligne depuis hier une chronique sur Ourasi, souvenirs, vieille photo : link

 

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