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10 avril 2017 1 10 /04 /avril /2017 06:00
Pain de Tréziers chez Shinya Inagaki de Terroirs d’Avenir

Pain de Tréziers chez Shinya Inagaki de Terroirs d’Avenir

Ce proverbe va comme un gant à Guillaume Nicolas-Brion, l’un des 3 auteurs de l’excellent Guide des pains qui ont d’la gueule, car ce bougre ne sort jamais sans sa musette pleine d’un quignon de bon pain, d’un kil de vin nu et d’un coulant fromage qui pue.

 

Le natif de la Vendée crottée que je suis, fils d’Arsène qui égrenait avec sa machine à battre Merlin tous les grains pour faire le pain, copain des frères Remaud les fils de p’tit Louis le boulanger, a appris autour de la table familiale à respecter la valeur du pain ; le pain de 4 signé de la croix avant d’être tranché ; le pain béni de la messe ; la « bechée » de pain essorant le beurre brûlée de la poêle où la mémé Marie venait de cuire les petites sardines sablaises ; les tartines de pain embeurrée du goûter avec des carreaux de chocolat Menier…

 

Qui a des pois et du pain d’orge, - Du lard, et du vin pour sa gorge ; - Qui a cinq sous et ne doit rien, - Il se peut dire qu’il est bien.

 

Six mille proverbes et aphorismes usuels empruntés à notre âge et aux siècles derniers par Charles Cahier - Proverbes français.

 

J’ai donc, année après année, avec tristesse, suivi la lente dégradation du bon pain quotidien, tout galérant pour dénicher ceux des boulangers qui maintenaient la tradition du bon pain.

 

Pour Steven L. Kaplan, l’historien américain de référence sur le pain, la raison en est que la panification a suivi deux tendances au cours du siècle dernier : une baisse constante de la qualité de la grande majorité des produits, et l'émergence d'une nouvelle race des boulangers artisanaux consacrés à l'excellence et de tradition.

 

Pour lui la baisse de la qualité a commencé en 1920 avec le passage de la panification lente avec une base de levain à un processus rapide en utilisant des levures. Mécanisation dans les années 1960 qui a contribué à la fabrication du pain qui manquait goût et l'arôme. La tendance a commencé à s'inverser dans les années 1980. Les meuniers français ont fourni aux boulangers de la meilleure farine et un plus grand soutien de la commercialisation. Lionel Poilâne a conjugué production à grande échelle avec pratiques artisanales comme la longue fermentation au levain et four à bois à pâte. La «tradition», comme on l'appelle, est plus chère que la baguette ordinaire, qui utilise des additifs, la fermentation rapide montante et la mécanisation, et représente environ 75 % des ventes de pain du pays.

 

L’opus TRONCHES DE PAIN de Cécile Cau, GNB et Marie Rocher tombe à pic pour aider celles et ceux qui veulent retrouver le goût du bon pain.

 

Le guide des pains qu'ont d'la gueule de Cécile Cau et Guillaume Nicolas-Brion

 

Les Editions de l'Epure

 

ICI 

 

C’est de la belle ouvrage avec tout ce qu’il faut savoir sur les céréales, les types de farine, le gluten, la panification, les levains, la fermentation, le pétrissage, le pointage, le façonnage, la grigne, l’enfournement, la cuisson : c’est clair et simple, pédagogique pour les NULS, sans prétention.

 

Normal Marie Rocher s’est formée à la fabrication au levain naturel à l’École internationale de la boulangerie et obtenu son diplôme d’artisan boulanger en mars 2015.

 

Autre grand mérite : ça ne s’adresse pas qu’aux parigots bobos mais à la France profonde et même hors nos frontières : Angleterre, Pays-Bas, Italie et Turquie.

 

Qui plus est c’est bien écrit avec une petite notice pratique sous chaque boulangerie.

 

3 de mes boulangeries sont dans le guide : Poilâne (mon historique) pages 112-113, Bruno Solquès (mon fournisseur de flan ICI, et Shinya Inagaki de Terroirs d’Avenir pages 82-83 où je fais ma moisson de pain lorsque j’emplis mes sacoches de fruits, de légumes et de viande chaque semaine.

 

3 adresses à découvrir : Thierry Delabre près de chez moi, Maxime Bussy dans le XXe et Christophe Vasseur dans le Xe ICI 

 

« Bons grains de blé digeste de ses semences paysannes au pain quotidien. Pain des fleurs au fil des saisons. Du grand épeautre parfumé à l'aneth aux parfums de miel et de pain d'épices, aux grains à décortiquer aux saveurs beurrées des grands chardonnay. »

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6 avril 2017 4 06 /04 /avril /2017 06:00
L’e-cuisine du Taulier : Ma pomme… C'est moi... J'suis plus heureux qu'un roi…

Ceux d’entre vous qui n’ont pas une vue sur mon mur Face de Bouc, sont frustrés, ils ne peuvent suivre mes « exploits culinaires » en direct.

 

Afin de pallier ce douloureux manque je vais donc vous faire profiter ce matin d’une de mes spécialités : « La crêpe aux pommes »

 

Simplissime recette.

 

Tout d’abord il vous faut préparer 1 pâte à crêpes avec les ingrédients habituels. Votre Taulier y ajoute un peu de bière pour qu’elle lève un peu et une lichette de Calvados.

 

Votre pâte doit être lisse, elle doit filer. La couleur brune de la pâte est due à l’utilisation de sucre roux non raffiné.

L’e-cuisine du Taulier : Ma pomme… C'est moi... J'suis plus heureux qu'un roi…
L’e-cuisine du Taulier : Ma pomme… C'est moi... J'suis plus heureux qu'un roi…
L’e-cuisine du Taulier : Ma pomme… C'est moi... J'suis plus heureux qu'un roi…

Ensuite, il vous faut peler vos pommes, puis les trancher pour les incorporer à la pâte. Bien mélanger.

L’e-cuisine du Taulier : Ma pomme… C'est moi... J'suis plus heureux qu'un roi…
L’e-cuisine du Taulier : Ma pomme… C'est moi... J'suis plus heureux qu'un roi…

Dans une grande poêle faire fondre une noix de beurre salé, lorsqu’il grésille déposer le mélange pâte-pommes.

 

Faire cuire à feu vif si vous souhaiter que votre crêpe soit très colorée ; à feu plus doux si vous la préférez blonde.

L’e-cuisine du Taulier : Ma pomme… C'est moi... J'suis plus heureux qu'un roi…
L’e-cuisine du Taulier : Ma pomme… C'est moi... J'suis plus heureux qu'un roi…
L’e-cuisine du Taulier : Ma pomme… C'est moi... J'suis plus heureux qu'un roi…

Avant de la retourner vous pouvez saupoudrer de sucre la face qui va se retrouver au contact du fond de la poêle.

 

Le retournement de la crêpe est l’opération la plus délicate. Il vous faut en un mouvement à 180° la déposer dans un grand plat.

 

Lorsque que c’est fait il vous faut à nouveau embeurrer votre poêle avant d’y déposer la crêpe. Opération assez difficile aussi mais avec un peu de doigté tout à fait réalisable.

 

Cuire à feu doux.

 

Déposer la crêpe dans le plat soit par retournement, soit par glissement selon la face que vous aurez choisie de présenter.

L’e-cuisine du Taulier : Ma pomme… C'est moi... J'suis plus heureux qu'un roi…
L’e-cuisine du Taulier : Ma pomme… C'est moi... J'suis plus heureux qu'un roi…
L’e-cuisine du Taulier : Ma pomme… C'est moi... J'suis plus heureux qu'un roi…
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4 avril 2017 2 04 /04 /avril /2017 06:00
La logistique du dernier centimètre du rosé d’agence : il fait trop chaud pour travailler.

Nul besoin de feuille de présence lorsqu’une agence organise un voyage dit de presse, comme les 100 fleurs du Grand Timonier poussent dans ce que l’on dénomme la presse du vin, sur les réseaux sociaux, des papiers chantant les louanges de la puissance invitante.

 

Tel fut le cas en ce mois de mars plein de giboulées avec la maison RUINARD.

 

Soyons bref comme disait Pépin, c’est ainsi que ce petit monde vit…

 

Pour ceux qui n’aiment pas les voyages de groupe, où il faut supporter certaines tronches de cakes, les éternels ramenards, les préretraités, les qui ne sont jamais contents, reste la tartine déjà embeurrée par une agence.

 

Au temps lointain des premiers blogueurs certains s’efforçaient de faire accroire que leur plume glissait sur la feuille blanche telle un patineur exécutant des figures libres, double salto et triple axel, en jouant de la souris qui grignote dans la tomme de gruyère de l’agence.

 

Ces braves défricheurs ont disparu dans la géhenne de leurs illusions perdues. Et pourtant nos braves agences continuent, moyennant finances, à faire trimer des petites mains tout justes sorties des écoles de commerce.

 

Ça s’appelle COMMUNIQUÉ DE PRESSE.

 

Qu’en faire ?

 

Plus personne ne se risque à faire du copié-collé, les féroces réseaux sociaux en feraient des gorges chaudes. Les seuls utilisateurs ou utilisatrices sont les pigistes de la presse de cuisine qui s’en servent dans leurs fameux accords-mets-vins. Ça compresse un max les coûts de production et comme le lectorat n’est guère regarder tout le monde est content : le cochon de payant (vigneron ou négociant), l’agence qui pourra ainsi appâter de nouveaux clients.

 

Une forme d’économie circulaire où le chien se mord la queue sans trop savoir si celle-ci est une partie de lui-même ou un leurre.

 

Avec le courrier électronique, une fois que ton adresse est dans la base de données, en dépit de tes suppliques, tout le monde te balance des invitations à la con.

 

Ainsi, moi-même, vieux blogueur blanchi sous le harnois, je continue d’être sollicité par mon ami Hubert de Boüard de Laforest ou par ce cher Gérard Bertrand qui m’a traité de sénile car j’avais osé charrier sa brillante agence de presse. (il en a depuis changé).

 

Avec avril, l’irruption des premières caresses du Dieu soleil peuple les terrasses, les tonnelles de jardin, les balcons des urbains et bien évidemment c’est l’heure du rosé notre nouvelle gloire nationale.

 

Pour preuve, ce vendredi, jour de ponte de cette chronique, deux communiqués de presse :

La logistique du dernier centimètre du rosé d’agence : il fait trop chaud pour travailler.
La logistique du dernier centimètre du rosé d’agence : il fait trop chaud pour travailler.
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30 mars 2017 4 30 /03 /mars /2017 09:20
Journal d’1 chroniqueur de campagne(18), les haines ordinaires au PS, supprimer la Cour des Comptes, Dieu n’est pas bien Desproges

J’ai vécu physiquement le Congrès de Rennes en les 15-18 mars 1990, à l’époque Mélanchon et Dray faisaient cause commune au sein de la Gauche Socialiste, soufflaient sur les braises des haines ordinaires du PS. Nous les rocardiens comptions les points car c’était le camp mitterrandien qui se déchirait et dénommions les 2 larrons Gueule de Raie et Méchancon. En ce temps-là Didier Migaud, porte-serviette de Louis Mermaz au Conseil Général de l’Isère, était fabiusien. Bonjour l’ambiance dans les restaurants de Rennes devant lesquels stationnaient de grosses R25.

 

Belle transition avec les vannes de François Hollande, lui-même rattaché à la Cour des Comptes, sur cette vieille institution présidée par Didier Migaud nommé par Sarko. Belle carrière pour ce sombre besogneux !

 

La Cour des Comptes coûte très cher pour des résultats inexistants, je suis depuis toujours partisan de la supprimer pour confier ses missions à des auditeurs privés. Notre Flamby a raison « Je connais bien cette institution, aurait-il dit d’après Le Figaro qui a relaté la scène, sans être démenti. Je l’ai choisie après l’ENA [au début des années 1980] pour pouvoir trouver le temps de faire, parallèlement, de la politique… D’ailleurs, les membres y sont deux par bureau, pour que chaque personne puisse vérifier que l’autre n’est pas en train de dormir. »

 

Lorsque je dirigeai le cabinet du Ministre celui-ci, un beau jour, me déclara qu’il voulait accueillir un jeune conseiller de la Cour des Comptes. Je compris que c’était à la fois pour faire joli, les politiques sont fascinés par les têtes d’œufs des grands corps de l’Etat formé par l’ENA et parce que ce jeune et sémillant garçon, bien sous tous les rapports, grenouillait dans les couloirs de la rue de Solférino. Il vint donc car rien ne vaut l’épreuve des faits. Et celle-ci vint aussi, cette tête bien faite se vautra sur un dossier social et s’avéra fabiusien. Fin de la séquence.

 

Ainsi fonctionnait le PS, somme de haines ordinaires alors pourquoi s’étonner de ce qui se passe actuellement entre Hamon et Valls, ce n’est pas une découverte mais la révélation au grand public des mœurs de la grande famille du PS

 

Le Congrès de Rennes (15-18 mars 1990), s'était terminé sans synthèse majoritaire entre courants socialistes, après des affrontements féroces entre ténors du PS.

 

Guerre de succession

 

Resté comme un cauchemar dans la mémoire du parti, ce Congrès n'avait pas pu régler la guerre de succession qui opposait Laurent Fabius et Lionel Jospin, longtemps avant la fin du second mandat de François Mitterrand.

 

Cette rivalité se doublait d'une autre entre le président de l'Assemblée Fabius et le Premier ministre Michel Rocard pour une éventuelle candidature à l'Elysée, avec Jacques Delors en embuscade.

 

Devant une assistance qui huait, insultait et adressait des bras d'honneur aux intervenants, les discussions avaient été marquées par une âpreté rappelant le congrès de Metz (1979) où Mitterrand et Rocard s'étaient affrontés pour la candidature à l'Elysée.

 

A Rennes, le pôle Fabius recueille 30% des suffrages des militants, faisant jeu égal avec la direction sortante, empêchant tout compromis.

 

Problème de personnes

 

Le PS est alors plongé dans une crise sans précédent, condamné à prolonger les négociations à Paris, pour sortir de l'impasse créée par un problème de personnes plutôt que par un débat politique.

 

Outre le fonctionnement du parti, le Congrès de Rennes avait pourtant à son programme les relations avec le gouvernement et la politique sociale.

 

Mais au dernier jour du Congrès, une nuit entière de négociations n'avait pas permis de régler la répartition des postes de direction. Les Fabiusiens estimaient avoir fait une concession majeure en renonçant au poste de premier secrétaire et s'opposaient aux Jospiniens qui exigeaient plusieurs secrétariats nationaux clés du parti.

 

Dans la désolation des 7.000 participants face à la foire d'empoigne - un cadre du PS parlant même de "haines" - le Congrès de Rennes s'était terminé sans accord entre motions, ni composition de la direction, ni orientation politique.

 

Le président Mitterrand, le premier jour, avait demandé aux socialistes de rester « unis » et « fidèles à l'oeuvre entreprise en commun ».

 

 

Quand la Cour des comptes s’émeut d’une plaisanterie du chef de l’Etat

LE MONDE | 28.03.2017 par Bertrand Bissuel

 

Un président ne devrait pas rire de ça. Surtout lorsqu’il s’agit d’institutions qu’il est censé protéger. Pour avoir pris des libertés avec cette règle, François Hollande s’est attiré les foudres de la Cour des comptes qu’il avait brocardée en petit comité. Un accroc supplémentaire avec la haute juridiction et, plus largement, avec la magistrature.

 

Révélés par le magazine Acteurs publics sur son site Internet, les faits remontent au pot organisé, en février, à l’Elysée, à l’occasion du départ de plusieurs collaborateurs du chef de l’Etat, parmi lesquels Vincent Feltesse. Jusqu’alors conseiller politique de M. Hollande, celui-ci venait d’être nommé conseiller-maître à la Cour des comptes. Une prestigieuse « maison » que le président de la République a intégrée au tout début de sa carrière et à laquelle il reste lié puisqu’il est toujours conseiller référendaire, en « service détaché ».

 

Prenant la parole durant les libations, M. Hollande a évoqué, de façon moqueuse, son passage à la Cour : « Je connais bien cette institution, aurait-il dit d’après Le Figaro qui a relaté la scène, sans être démenti. Je l’ai choisie après l’ENA [au début des années 1980] pour pouvoir trouver le temps de faire, parallèlement, de la politique… D’ailleurs, les membres y sont deux par bureau, pour que chaque personne puisse vérifier que l’autre n’est pas en train de dormir. »

 

La boutade n’a, bien sûr, pas été tellement appréciée, rue Cambon, où siège la Cour des comptes. Son premier président, Didier Migaud, l’a dit, dans une lettre datée du 16 mars : « Si vous les avez bien prononcés, vous comprendrez que ces propos ne peuvent qu’être mal interprétés », constate-t-il, en soulignant, au passage, que la plaisanterie porte « préjudice à une juridiction à laquelle » M. Hollande appartient. Un quasi-rappel à l’ordre, en somme… M. Migaud fait également remarquer que, si lui et ses pairs roupillaient, « certains de [leurs] interlocuteurs, parmi lesquels des ministres, ne seraient pas amenés à regretter la fréquence ou la sévérité de [leurs] travaux. » Allusion explicite au fait que la Cour a froissé, à maintes reprises, le gouvernement en jugeant exagérément optimistes ses prévisions budgétaires.

 

« NATURE » PROFONDE

Le chef de l’Etat s’est empressé de répondre à M. Migaud pour exprimer, par courrier, « le plus grand respect » qu’il éprouve à l’égard de cette « grande institution ». « Je sais l’importance et le dévouement des magistrats qui [la] composent », assure-t-il dans cette correspondance en date du 20 mars. Il félicite même la Cour qui s’est « modernisée au point qu’elle [constitue] une référence pour nos administrations ». Un éloge trop appuyé pour être complètement sincère ? Peu importe : « Pour Didier Migaud, l’incident est clos », indique-t-on rue Cambon, où l’on parle désormais de « malentendu, qui avait été provoqué par une phrase malencontreuse sortie de son contexte, et qui a été vite dissipé ».

 

La saillie de M. Hollande évoque d’autres déclarations, qu’il avait faites, il y a très longtemps, sur un ton beaucoup plus sérieux. C’était en 1989, pour le magazine télévisé « Edition spéciale » : il expliquait en substance qu’il était possible de peu travailler à la Cour tout en touchant une rémunération confortable. De telles considérations correspondent « à une situation qui, à l’époque, n’était pas rare », confie un magistrat financier en disponibilité. « Mais la Cour a beaucoup changé depuis, poursuit-il. Je crains que le président n’ait pas résisté à la tentation de faire une blague. Une mauvaise blague, en l’occurrence. » Une de ses paires y voit la énième illustration de la « nature » profonde du chef de l’État : « Il ne peut pas s’empêcher de faire un bon mot, c’est du François Hollande dans le texte. » Et d’ajouter : « Un président de la République n’a pas à dire des choses pareilles en tant que garant des institutions. »

 

L’épisode a suscité un certain « agacement », rue Cambon. On est loin, toutefois, de l’émoi que le chef de l’Etat avait causé en nommant au rang de conseiller-maître Etienne Champion, l’ex-directeur de cabinet de la ministre de santé, Marisol Touraine, malgré l’avis défavorable de M. Migaud (Le Monde du 24 février). Et on est encore plus loin du tollé soulevé par sa petite phrase sur la justice, cette « institution de lâcheté », rapportée dans le livre des journalistes du Monde, Gérard Davet et Fabrice Lhomme (Un président ne devrait pas dire ça…, Stock, 2016). La galéjade sur la Cour n’est pas ressentie comme une « attaque » contre elle, rapporte un conseiller-maître. Mais à ses yeux, elle s’inscrit dans un air du temps, une sorte de climat de « décomposition institutionnelle » où les piliers de la République sont tournés en dérision ou cloués au pilori.

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30 mars 2017 4 30 /03 /mars /2017 06:00
Avis à la population : on a enlevé mon chenin de jardin, Jérémie Mourat promet une belle récompense à qui le dénichera !

Le Front de libération des nains de jardin (FLNJ) ne date pas d’aujourd’hui, en juin 1996, les premiers nains de jardin étaient enlevés à Alençon.

 

Des FLNJ surgissent ici ou là, sans concertation. Un communiqué dit:

 

«Nous, nains de jardin, nous voulons notre liberté (et des copines)

 

Un autre: «Pour accroître la nécessaire confusion, les actions d'éclat à venir ne seront pas toutes revendiquées par le canal historique.» Des promeneurs retrouvent des nains sur des rochers, sur un radeau au milieu d'un étang, ou dans des sous-bois.

 

«Orphelins.» Chez les victimes-propriétaires de gnomes, c'est l'incompréhension. L'affolement, parfois. L'un d'eux se déclare «orphelin» de ses nains, les plaintes tombent en rafale, des voix s'élèvent pour protester. Parmi elles: Fritz Friedmann, docteur en nanophilie, président de l'Association internationale de protection des nains de jardin. C'est que l'octogénaire suisse n'est pas du genre à prendre les choses à la légère question nains. Initiateur de neuf procès envers des fabricants de figurines accusés de ne pas se conformer aux canons du nain dûment publiés par sa Gazette du nain, il écrit au ministère de l'Intérieur. S'indigne de cette «nouvelle criminalité». Et proclame: «Les nains sont nés pour vivre dans les jardins.»

 

La suite ICI 

 

Jérémie Mourat c’est un gars de chez moi mais je n’irai pas jusqu’à écrire que je lui fais du plat, ce serait mal perçu dans notre pieuse Vendée, mais j’ai beaucoup chroniqué sur ses vins qui comme je l’écrivais le 10 février 2010 portent très haut l’étendard vendéen.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le fief des vins de Mareuil : chez les Mourat on porte très haut l’étendard des vins vendéens. ICI 

 

À la maison, au Bourg-Pailler, le vin rouge de Mareuil et de Rosnay jouissait d’une très belle réputation auprès de mon père. C’était du vin bouché servi pour les grandes occasions. Pour aller de la Mothe-Achard à Mareuil s/Lay nous passions par la Chapelle-Achard patrie de maman, Grosbreuil où nous avions des cousins, Saint Avaugourd des Landes et les Moutiers les Mauxfaits. Le Mareuillais, comme l’écrit Jean Huguet dans Vignes et Vignerons de Vendée est « en partie bocain » et il occupe « un pan du modeste versant occidental hercynien, incliné, depuis les hauteurs de la Mainborgère, vers les sillons de l’Yon, du Graon, du Lay surtout, paraphe hydrographique d’un paysage à la fois sincère et altier. » Plus au sud s’étend la plaine de Luçon (siège de l’évêché le plus crotté de France cher à Richelieu) puis le marais poitevin. Neuf communes pour ce fief : au nord Saint Florent-des-Bois, Chaillé-sous-les-Ormeaux, Château Guibert, Le Tablier, Rosnay ; au sud Mareuil « la capitale du royaume », La Couture, Champ-Saint-Père et Corpe. Cette énumération sonne à mes oreilles comme une leçon de géographie de la Vendée avec le frère Pothain.

 

 

26 juin 2010

Les œufs au plat, la poêle Minérale de Buyer et le Chenin de Jérémie Mourat ICI

 

 

12 février 2013

Moulin Blanc de Rosnay au milieu des vignes, avec Jérémie Mourat une aventure vendéenne avec son côté d’île… ICI 

 

 

Jérémie ne reste jamais les deux pieds dans le même sabot, il est fait partie de ceux qui participent intelligemment à l’extension du domaine du vin en proposant aux petites louves et aux petits loups pas encore débourrés des vins qui leur permettront d’attiser leurs jeunes papilles.

 

Son Chenin de Jardin 2016, répond très exactement à cette fonction.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pour ancien combattant de 68, souvenirs :

 

Marie, son prénom, son scooter vert et son grand frère arrogant, voilà en tout et pour tout ce que je savais d'elle et l'affaire était pliée. J'allais passer ma vie avec cette grande fille droite et simple. Nous étions allés manger des berniques et des sardines grillées dans un petit restaurant aux volets bleus. Le serveur avait allumé des bougies. Elles grésillaient. Marie était aussi fraîche et belle que Françoise Hardy. J'adorais Françoise Hardy. Je le dis à Marie. Elle rit : « et moi tu m'adores comment ? »

- Comme le beurre de sardines...

 

Le Chenin de Jardin 2016 de Jérémie Mourat, droit et simple, cadre bien avec un déjeuner d’amoureux, berniques et des sardines grillées, dans un petit restaurant aux volets bleus

 

Pour les amateurs éclairés qui ont encore du mal à admettre qu’on fait des beaux vins en Vendée. C’est :

 

1 IGP Val de Loire

100% Chenin

Terroir de schistes

Certifié Agriculture Biologique

Prix public conseillé : 8 € TTC

 

Où le trouver ?

 

Distribué en exclusivité par la Maison Richard à Paris

Chez les cavistes : Nord et Nord-Ouest de la France

& aux Vignobles Mourat à la boutique et au caveau de Mareuil sur Lay 

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29 mars 2017 3 29 /03 /mars /2017 12:30
La nouvelle chasse au bitard sur les 2 rives de la Gironde : James Suckling ou l’art du traquenard pour gogos…

Pendant que nos deux missionnaires Dupont&Bompas se cassent le cul des journées entières sur des sièges de faneuses datant du plan Marshall, à humer, mirer, à se gargariser, à cracher des sans-papiers par milliers ICI  , le dénommé James Suckling, un étasunien, sans foi ni loi comme il se doit, le cul bien calé dans une somptueuse limousine, se goberge *, accueilli à bras ouverts qu’il est par les propriétaires, ou leurs portes-flingues, de Grands Crus Classés, afin de délivrer vite fait, mais pas forcément bien fait, une chiée de notes qui, telles une nuée de moineaux, s’envoleront sitôt, au-delà des mers et des océans, pour éclairer les pauvres lanternes de centaines de gogos.

 

Ainsi va la vie de ce que, le grand critique gaulois Yohann Castaing, qualifie de presse du vin, française et internationale. La presse, lorsqu’elle sent la bonne odeur de la fraîche sonnante et trébuchante a toujours eu ses stipendiés.

 

Ce pauvre Castaing s’étrangle pourtant entre deux gorgées, il torche une chronique amusée des primeurs de Bordeaux, en l’occurrence ici le rire est jaune, pour vilipender cet impérialiste américain comme on le disait au bon vieux temps de la guerre froide.

 

Comme je suis un bon chrétien à la sauce de mon pays Retailleau, je vous donne le lien ICI avec son homélie furibarde, digne des missionnaires qui venaient en ma Vendée imprégnée d’eau bénite nous admonester de ne pas suivre les mauvais bergers.

 

Que tout cela est VAIN !

 

Comme le proclamait le grand Jacques, reprenant Henri Queuille : «Les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent.»

 

Pour moi tout ce battage s’apparente à la chasse au bitard, dénommée aussi chasse au dahu, qui est l’art du traquenard pour jobards.

 

Que James Suckling s’y adonnât sans l'ombre d'une honte y’a vraiment pas de quoi être furibard.

 

* « Cependant les boches se gobergeaient en France, mangeaient notre cuisine, prenaient du ventre, buvaient nos vins, avaient bonne mine.

 

Cendrars, Bourlinguer, 1948 source CNRTL

 

Je vous livre une citation en fin de chronique pour, comme l’ami Dupont, parfaire votre culture.

 

« Les propres du vin sont saveur, âge, cru, chaleur, force acquise par la fermentation, le temps devenu qualité, une douceur transformée en énergie, tout cela fondu ensemble, multiple et un, natif et opéré. (…) Le buveur distingue et unit avec délectation ou, comme on dit, déguste, ces différentes espèces et y puise un relèvement de sa tension vitale, le sentiment d'une vigueur supérieure à l'obstacle momentané. »

 

Paul Claudel.

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27 mars 2017 1 27 /03 /mars /2017 06:00
Il souffle un vent mauvais sur les vignes de l'Aude. Du vin importé, ils en ont fait couler, des camions, des trains, des bateaux, dans les supermarchés…

Souvenir d’un atterrissage, en 1984, sur l’aéroport de Béziers en compagnie de Michel Rocard, alors Ministre de l’Agriculture, lors d’une de ses toutes premières visites dans les départements du gros rouge : « C’est une mer de vignes ! »

 

Était venu le temps des choix douloureux, pas toujours compris par les viticulteurs coopérateurs ou individuels, le bouc-émissaire italien, qui n’était pas exempt de reproches loin de là, n’expliquait pourtant pas tous les maux du Midi Viticole.

 

Je ne vais pas remonter le fil de l’Histoire, j’en étais un tout petit pion, les accords de Dublin qui permirent à l’Espagne et au Portugal d’entrer dans l’Union Européenne qu’on dénommait encore Marché Commun. Ceux qui posaient des mèches lentes, faisaient sauter des péages d’autoroutes, déversaient du vin sur la chaussée, mazoutaient des bateaux pinardiers à Sète, criaient à la mort du pays ressassaient une Histoire usée jusqu’à la corde, se mentaient à eux-mêmes pour mieux se protéger de la colère de leurs troupes.

 

Gouverner c’est choisir, nous avons choisi et nous avons eu raison !

 

Au basculement du siècle j’ai commis un Rapport qui m’a valu dans le Grand Sud les inimitiés des deux camps : celui de la Coopération arcqueboutée sur ses vieilles lunes et celui de la vague montante des vins de Pays d’Oc, emmenée par Jacques Gravegeal, attentive à préserver sa pelote de cotisants. Bien évidemment, les deux conservatismes se sont entendus pour bloquer toute décision sur les grands choix qui se présentaient au vignoble mixte languedocien.

 

Alors, avec les manifestations du jour contre les importations de vins espagnols, l’Histoire ne bégaie même pas, elle sanctionne les non-choix de ceux qui se disent les patrons du vignoble. Le tout AOP-IGP porte ses fruits, le refus d’une réelle politique de Vins sans Indication Géographique laisse la porte grande ouverte aux vins espagnols.

 

Démonstration :

 

« Ce matin, dans les Celliers de l'Aussou, la cave coopérative de Bizanet, à 10 km de Narbonne. «À fin mars 2017, il nous reste 3 200 hectolitres de 2015, des vins vendus mais non retirés, donc pas payés soit 300 000 € gelés», résume Patrice Godel, carrure de pilier et président de cette structure qui réunit 60 viticulteurs.

 

Carignan, grenache, syrah en principaux cépages… ici, «on produit 1/3 de vin de table Pays de l'Aude, un 1/3 d'appellation d'origine protégée (AOP) Corbières et 1/3 de Vins de Pays d'Oc pour un total de 20 000 hectolitres par an dont 2 000 partent en vente directe et 18 000 sont achetés par le négoce», précise Fabien Pradal, le trésorier, tandis qu'au pied d'une cuve, Sabine remplit une poche de 5 litres, façonne un carton puis empile ce «bib» (bag in box) sur la pile pour une nouvelle palette qui elle aussi restera là, en stock, symbole d'une filière prise dans l'étau ou plutôt dans un entonnoir dingue, à double entrée. »

 

« Les viticulteurs du Midi ont d'autant plus un sentiment de frustration qu'ils ont fait leur propre aggiornamento ces dernières décennies: longtemps terre du vin de table bon marché, la filière s'est largement recentrée vers la qualité. Une grande partie des vignes les moins qualitatives ont été arrachées: la moitié des surfaces dans l'Aude entre 1995 et 2012. Sur le marché international, les Corbières et autres La Clape sont aujourd'hui reconnus et la région exporte environ 35% de sa production. Mais de nombreux vignerons souffrent encore, en particulier ceux qui continuent à produire du vin de table, qui est directement concurrencé par l'Espagne, meilleur marché. »

 

Ce choix au cep préconisé en l’an 2000, loin du principe des vases communicants chers aux dirigeants coopératifs, n’est du goût de personne, à la fois des défenseurs d’une viticulture vigneronne qui redoutent le développement d’une viticulture productiviste, comme de ceux qui nous font accroire que leur modèle, où certains font pisser la vigne, y compris dans les vins de Pays d’Oc, permet à tout le monde de vivre.

 

Choisir donc ! Ne pas se cacher derrière son petit doigt, ce que l’on appelait le basic wine en l’an 2000 existe encore : soit on souhaite l’occuper avec des vins made in France, soit on estime que nous ne pouvons être compétitifs et nous l’abandonnons à nos concurrents.

 

C’est aussi simple que ça et les têtes d’œufs de l’ex-Val d’Orbieu, devenu Vinadéis, qui ne rêvent que de développement d’une grande marque de vin à l’International, avec leur partenaire grand vendeur de pesticides In Vivo, au travers In Vivo Wine, sont à la manœuvre de l’importation au travers de Trilles et de l’ex-Uccoar.

 

Mais Dieu qu’il est plus simple d’en appeler au bon vieux rapport de forces, la manif ! Aux vieux de la vieille survivants, ou au roi du double langage Joël Castany, un jour président de la petite cave de Leucate, le lendemain grand visionnaire à la tête du groupe In Vivo Wine.

 

 

 

 

 

 

 

Jean Huillet, leader viticole héraultais des années 70, et son homologue audois Jojo Fabre, dans le défilé de Narbonne, qui vient de s'achever sur la promenade des Barques

 

 

 

 

« Car là est l'arme, désormais… À 83 ans, Jacques Mestre, de Laure-Minervois, a été autrefois de toutes les actions, à 67 ans, le Monzois Jacques Serre, président des anciens exploitants audois qui se bat pour la revalorisation des retraites agricoles (782 € par mois…) aussi. Du vin importé, ils en ont fait couler, des camions, des trains, des bateaux, dans les supermarchés, non sans résultats. «Mais à l'époque, on partait à 5 et au moindre problème, même sans portable, on était 600, 1000, jusqu'à 100 000, à Montpellier», disent-ils.

 

Sauf que depuis, Monze est passé de 20 à 4 vignerons, Laure, d'une centaine à une quinzaine. «En 30 ans, la viticulture a connu pire que les mineurs gallois avec Thatcher», résume Joël Castany, président des Vignerons du cap Leucate, personnalité forte, voire clivante, qui se joint à la manifestation. «Mais aujourd'hui, le rapport de force n'y est plus», constatent les trois. «La solution, c'est donc aussi le consommateur qui l'a et c'est pour ça qu'il faut exiger la transparence pour qu'il sache ce qu'il achète vraiment». 110 ans après Marcelin Albert, des mots qui feront écho devant la statue de Ferroul, à Narbonne. »

 

Si ce n’était à pleurer j’en rirais.

 

Ressortir le CRAV de la naphtaline pour péter les bureaux d’un courtier ça fait bander toute cette bande de « gastro-couillard »

 

Le comité régional d'action viticole (CRAV) a revendiqué l'incendie des locaux d'un négociant en vin à Béziers vendredi soir, a constaté un correspondant de l'AFP.

 

Cet incendie, qui n'a pas fait de blessé, intervient à la veille d'une importante manifestation prévue samedi à Narbonne de viticulteurs, qui protestent régulièrement contre l'importation de vins espagnols à bas prix sous des étiquetages trompeurs qui laissent penser que ce sont des vins français.

 

La porte d'entrée des bureaux de Vergnes et Passerieux, l'un des plus grands courtiers en vins en France, a été enfoncée et les auteurs ont incendié les locaux.

 

Ils ont également tagué sur les murs extérieurs des insultes contre le chef d'entreprise et sa société, des écrits se revendiquant du CRAV, une organisation qui a souvent mené des actions violentes par le passé.

 

Vergnes et Passerieux gère un volume de 1,5 million d'hectolitres de vins dont une partie, moins de 10%, en provenance d'Espagne.

 

René Vergnes, le directeur général de la société, a dit vendredi soir ne pas comprendre pourquoi il a été ciblé. "Certes, je travaille avec l'Espagne, mais aussi énormément avec les caves et les viticulteurs de la région", a-t-il réagi.

 

Les pompiers sont intervenus et l'enquête a été confiée à la SRPJ de Montpellier, ont indiqué des policiers sur place. »

 

Pour terminer, un petit mot à ceux qui se proclament journalistes du vin et qui, bien évidemment, ne trempent leurs lèvres que dans les beaux nectars du Languedoc, que savez-vous des 80% restants ?

 

RIEN !

 

Alors de grâce épargnez-nous vos analyses de journalistes de comptoir, elles sont à côté de la plaque, une part du vignoble languedocien peut, s’il choisit le modèle économique ad hoc, produire des vins d’entrée de gamme de manière compétitive. Si le problème était structurel pourquoi l’irruption des importations espagnoles arrive dans le paysage du grand Sud 30 ans après l’arrivée de ce pays sur le marché ? Tout bêtement parce qu’on lui a fait un appel d’air en refusant une production spécifique de VSIG.

 

C’est un choix politique, tout à fait défendable mais qui a des conséquences qui doivent être assumées par les dirigeants professionnels et politiques.

 

Tout le reste est pur poujadisme, le meilleur lit pour les démagogues à la tête desquels se place la fille du borgne.

Vin : InVivo met le cap sur les Etats-Unis
 

Le groupe coopératif veut commercialiser des cépages dans dix Etats américains. Soit le marché le plus rentable au monde pour les vins et spiritueux.

Quinze mois après avoir précisé son intention de créer la première marque de vin française et de l'internationaliser, l'union de 223 coopératives InVivo annonce l'ouverture avant l'été d'une filiale aux Etats-Unis. Le marché le plus rentable au monde pour les vins et spiritueux. « Notre filiale aura son siège sur la côte est », explique Bertrand Girard, directeur général du pôle vins. L'opération n'est pas tout à fait finalisée. « Nous sommes en train de réaliser une petite acquisition dans la distribution ». D'autres suivront.

 

L'objectif est de commercialiser dans dix Etats américains des cépages nationaux et internationaux à 12 dollars la bouteille sous la marque Cordier, du nom du négociant bordelais acquis en 2015. Ces dix Etats consomment 80 % du vin aux Etats-Unis. « Nous avons déjà une certaine connaissance du marché pour y exporter du bordeaux, des grands crus sous la marque Mestrezat et des vins de cépage étiquetés Cordier », ajoute Bertrand Girard.

 

Le vin est une nouvelle activité pour InVivo. Thierry Blandinières, le directeur général, a souhaité créer ce pôle en 2015 pour combler un vide. « La France a l'un des plus grands vignobles de la planète mais n'a aucune marque internationale, ni aucun groupe de négoce de premier plan », expliquait-il alors.

 

Outre Cordier, Mestrezat Grands crus, InVivo a pris une participation de 21% au capital de Vinadeis, premier groupe coopératif viti-vinicole français, avec plus de 1.600 vignerons. Vinadeis, dont le chiffre d'affaires s'élève à 310 millions d'euros, commercialise plus de 2,5 millions d'hectolitres de vin, soit 6 % de la production française. L'Union de coopératives a également acheté la société de négoce de vin en vrac Vignoble du Soleil International basée à Saint-Gilles (Gard).

 

Au cours des douze derniers mois, InVivo a organisé ces sociétés et convaincu des coopératives viti vinicoles d'entrer dans l'union InVivo. « Nous avons ainsi une offre variée provenant de la plupart des vignobles français», indique Bertrand Girard.

 

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26 mars 2017 7 26 /03 /mars /2017 06:00
Qu’est-ce que le risque ?

Je ne sais si le sujet a été donné au baccalauréat mais au temps où j’étais en terminale philo il se racontait qu’il avait été donné et qu’un prétendant à la feuille de chou sésame de l’accès à l’enseignement supérieur avait répondu : « C’est ça ! » et rendu une feuille vierge.

 

Le 22 novembre 2005 j’abordais dans une chronique le sujet :

 

Le risque

 

C'était sur Planète, la chaîne thématique, deux émissions avec Pierre-Gilles de Gennes un de nos Nobel. L'homme est séduisant, plein d'humour et de vitalité mais l'on sent l'intervieweur gêné – il n'apparait pas à l'écran - la cause, on le sent si je puis m'exprimer ainsi, c'est que le cher grand homme de science tire consciencieusement sur un petit cigarillo qui n'a de cesse de s'éteindre.

 

Au bout d'une dizaine de minutes l'intervieweur n'y tient plus, il se lance sur le thème « Ce n'est pas politiquement correct de s'afficher cigarillo au bec » Notre Nobel s'y attendait et sa réponse, elle aussi politiquement incorrecte, est à méditer par ceux qui veillent avec le soin des comptables sur notre santé.

 

Lire ICI sa réponse 

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25 mars 2017 6 25 /03 /mars /2017 06:00
Qu’est-ce qu’un excellent Ministre de l’Agriculture ?

Au lendemain des élections présidentielles, Stéphane Le Foll, quittera l’Hôtel de Villeroy au 78 rue de Varenne, après avoir été, sans discontinuité Ministre de l’Agriculture tout au long du quinquennat sous 3 Premier Ministre : Jean-Marc Ayrault où on l’avait flanqué d’un Ministre délégué : Guillaume Garot, Manuel Valls où il ajoute la casquette de Porte-Parole du Gouvernement, puis Bernard Cazeneuve.

 

Une longévité sans égale sous la Ve République.

 

Mais ce matin je recycle une chronique sur son prédécesseur Bruno Le Maire basée sur les écrits de celui-ci dans son livre Jours de Pouvoir chez Gallimard.

 

« Bertrand Landrieu détourne la conversation, vante mon action comme ministre de l’Agriculture. Jacques Chirac hoche la tête « Alors ça c’est vrai ! Tu es un excellent ministre de l’Agriculture ! Tout le monde le dit ! » Il ajoute : « Et je m’y connais. »

 

Le 18 février 2011 page 153 Jours de Pouvoir

 

« L’année précédente, alors qu’il espérait une promotion, le jeudi 18 novembre 2010, Bruno Le Maire écrivait « Au conseil de la FNSEA, dans le VIIIe arrondissement (NDLR rue de la Baume), je mesure combien ma reconduction a été appréciée par le monde agricole. Une centaine de représentants de toute la France sont là. Chacun, avant de prendre la parole, se dit soulagé du choix du Président et du Premier ministre, parle de bonne nouvelle puis avance ses questions. Ils sont loin les premiers mois de mon mandat, quand les paysans regardaient avec un mélange de méfiance et de consternation la nomination de ce produit de la haute fonction publique, tombé dans la politique par le jeu des circonstances, sans racines agricoles sinon ses liens familiaux dans le Gers. Maintenant je leur appartiens et ma fierté est de leur appartenir. La politique a le don de vous arracher à votre milieu étroit comme une courette, pour vous implanter ailleurs, parmi des visages, des mots, des mémoires et des regards différents. » Pages 24-25

 

La chronique ICI 

 

En bonus bel exercice d'honnêteté journalistique… La FNSEA frappée au cœur par le décès brutal de Xavier Beulin

GÉRARD LE PUILL

MARDI, 21 FÉVRIER, 2017

L'HUMANITÉ

 

Il se préparait pour le Salon de l’agriculture en fin de semaine et pour le congrès de son syndicat à la fin du mois de mars. Mais Xavier Beulin, président du principal syndicat agricole, est décédé dimanche, d’une crise cardiaque. Il avait 58 ans.

 

Le Salon de l’agriculture qui s’ouvre samedi, à Paris, se tiendra sans lui. L’annonce, dimanche en début de soirée, du décès de Xavier Beulin, mort soudainement d’une crise cardiaque à l’âge de 58 ans, a surpris les rédactions. Il était le président depuis 2010 de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), organisation représentative majoritaire dans le monde agricole, qui s’apprête à tenir son congrès le mois prochain.

 

Xavier Beulin avait quitté l’école l’année de ses 18 ans, suite au décès brutal de son père. Ce père à qui il avait succédé par la force des choses était mort dans ses bras, faute d’avoir pu être transporté à temps vers un hôpital. Au sortir de l’adolescence, Xavier Beulin avait donc repris la ferme familiale par devoir en 1976. Elle s’était ensuite agrandie en devenant un groupement agricole d’exploitation en commun (Gaec) à plusieurs associés familiaux, puis une société agricole à responsabilité limitée (Sarl) sur 450 hectares dans le département du Loiret.

 

La suite ICI 

Stéphane Le Foll, le blues du dernier grognard de Hollande

 

Le fidèle hollandais regardera lundi le débat télévisé avec ses troupes orphelines, au ministère de l’agriculture. Entre Hamon et Macron, il se sent piégé.

 

LE MONDE | 20.03.2017 Par Solenn de Royer

 

« Je suis le con de service, se souvient M. Le Foll. Moi, on me dit de descendre, alors je descends ! Je vois tous ces crapauds, dont certains n’ont jamais été hollandais, se coller à François. Et moi, je ne suis pas sur la photo. Trop bon, trop con ! » Furieux, il quitte la Bastille en liesse pour aller boire des bières dans un café du quartier. « Ce soir-là, il s’est senti dépossédé », raconte un conseiller.

 

Certains hollandais aimeraient désormais le voir se détacher, voler de ses propres ailes. Il dit lui-même qu’il sera « beaucoup plus libre ». Puis, en faisant le geste d’épousseter son veston, il ajoute : « Je me dis : “Let it be”, je ferai comme je le sens. » Avant, il doit « sauver » sa circonscription dans la Sarthe, historiquement de droite. « Si je perds, tout s’arrête, confie-t-il encore. Dans ce cas, je retournerai peut-être à l’enseignement. Je n’ai pas envie d’aller cachetonner ici ou là… Je ne suis pas un salaud. »

 

Malmené pendant cinq ans, au gré des crises agricoles, il quittera son ministère détenteur du record de longévité, devant Edgard Pisani. « Je vais rester dans l’Histoire », se rengorge-t-il. Il se lève, va chercher un prix que l’Union internationale des sciences du sol lui a décerné pour son action « pour les sols », contre le réchauffement climatique. Après le roi du Cambodge, il est le deuxième « non scientifique » à l’avoir reçu, depuis 1924. « Au moins, ça, c’est à moi, ajoute-t-il en touchant la statuette. Je partirai avec. »

 

A son successeur, il laissera le potager bio, qu’il a fait cultiver dans le jardin, les abeilles et ses rosiers. Il dit qu’ils vont « bientôt fleurir » mais qu’il ne sera « plus là pour les voir ». Un silence. « La seule chose que je regrette, c’est de n’avoir pas su convaincre François d’y retourner. Lui comme nous aurions mérité une fin de quinquennat différente. »

 

 

http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2017/article/2017/03/20/stephane-le-foll-le-blues-du-dernier-grognard-de-francois-hollande_5097261_4854003.html#w3RjedjUszZT73kX.99

 

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24 mars 2017 5 24 /03 /mars /2017 06:00
« Vous savez, si quelqu'un vit comme un saint, je suis sûr qu'après sa mort c'est ça qu'on fera boire à lui au paradis. » 1 château-margaux, 1937, le choix de Sophie.

« Le choix de Sophie je pense que c'est le plus grand choc de lecture que puisse éprouver un lecteur lorsqu'il lit un roman. »

 

Je l’ai lu et relu et je partage l’intense émotion de Yann Queffelec.

 

« Sophie, mère de 2 enfants, est sommée par un médecin sadique sur un quai de gare au petit matin à Birkenau, à côté d'Auschwitz, de choisir lequel de ses 2 enfants sera sauvé. Lequel périra dans les minutes qui suivent », explique l'écrivain.

 

Pour lui, « c'est un livre qui pose toutes les questions qu'un être humain se pose lorsqu'il vit, le bien, le mal, l'amour. »

 

J’ai vu l'adaptation cinématographique avec Meryl Streep est, elle aussi, inoubliable.

 

A lire ou relire, Le choix de Sophie de William Styron publié chez Folio.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un monde à part, une vie à part

 

« Stingo est un jeune américain originaire du Sud. Il veut devenir écrivain mais, s'il sent qu’il a un sujet depuis des années, il a vraiment l'impression qu'il n’arrivera pas à écrire un vraiment bon livre.

 

Il habite Brooklyn et trouve un job de critique littéraire. Mais sur une période d'un an il n’a jamais trouvé un bouquin qu’il devait critiquer et qui trouve grâce à ses yeux. Il est viré et aura bien vite des problèmes d’argent.

 

Installé dans une maison essentiellement occupée par des Juifs, il nous dit que « comme les gens du Sud et cultivé » il aime les juifs. Les locataires de l'étage au-dessus sont deux jeunes Juifs, Nathan et Sophie. Ou ils s’engueulent à ne plus en pouvoir, ou ils s’envoient en l’air avec des cris et des râles pour tout l'immeuble. Célibataire, il lui est difficile de dormir.

 

Un jour, les cris de colère de Nathan prennent des proportions hors mesure. Stingo entend que la bagarre se déplace dans le couloir et que Sophie pleure et supplie Nathan de ne pas partir. Cela tourne en bagarre. Voilà comment il fait la connaissance de Sophie, une jolie jeune femme d’un peu plus de vingt-cinq ans. Nous sommes en 1947.

 

Soudain, il voit une marque sur l'avant-bras de la jeune femme et il lui demande : « Tu viens d'où ?» Elle répond « d’Oswiecim » soit Auschwitz… Il finira par vivre avec elle et, lentement, il va descendre dans le monde intérieur de cette femme. Celui-ci est fait de cauchemars et d'horreurs dont elle n’arrive pas à se dépêtrer.

 

Styron donne ici un récit plein de force, difficile à aborder, mais il le fait avec un immense talent. Ce qui est aussi touchant c’est le langage de cette femme, mêlé d’allemand de polonais et même de français. Cette sorte de maladresse dans le discours nous la rend plus touchante encore. Une déracinée de son pays, mais de sa vie aussi. »

 

Critiques Libres. Critiqué par Jules, le 5 juin 2001 (Bruxelles)

 

« Mais si le dîner, bien qu'en soit excellent, était avant tout reconstituant, le vin lui, était un vrai nectar. Dans la maison de son enfance, à Cracovie, Sophie avait toujours vu boire du vin, car son père, doué d'un penchant pour l'hédonisme, insistait (dans un pays aussi dénué de vignobles que le Montana) pour que les repas viennois, fort copieux et souvent raffinés que préparait sa mère, soient en général arrosés de bons vins d'Autriche ou des plaines de Hongrie. Mais la guerre, qui avait balayé tant d'autres choses dans sa vie, l'avait privée d'un petit luxe aussi humble que le vin, et depuis lors, elle ne s'était jamais souciée de chercher à en boire, même si elle en avait parfois eu la tentation dans le périmètre de Flatbush, où les indigènes ont le culte de la bouteille. Mais, jamais elle n'aurait cru qu'il existât une chose pareille - cette liqueur des dieux! La bouteille qu'avait apportée Nathan était d'une telle qualité que Sophie fut tentée de remettre en question ses idées en matière de goût ; elle ignorait tout de la mystique des vins français, il était donc inutile que Nathan lui précise qu'il s'agissait d'un château-margaux, ni que c'était un 1937 - la dernière grande année d'avant-guerre - ni qu'il coûtait, la somme faramineuse de quatorze dollars (à peu près, la moitié de son salaire de la semaine, constata-t-elle avec incrédulité quand son oeil accrocha le prix porté sur l'étiquette) ; ni qu'il aurait encore pu gagner du bouquet s'ils avaient eu le temps de le laisser décanter. Nathan était d'une drôlerie intarissable sur ce chapitre. Quant à elle, il lui suffisait de constater que la saveur de ce vin lui procurait un ravissement incomparable, une sensation somptueuse de chaleur, d'intrépidité et d'exaltation qui peu à peu gagnait jusqu'à ses orteils, confirmant toutes les vénérables et bizarres maximes qui prêtent au vin des vertus curatives. Un peu pompette, les jambes molles, elle s'entendit vers la fin du repas dire à son pourvoyeur :

 

- Vous savez, si quelqu'un vit comme un saint, je suis sûr qu'après sa mort c'est ça qu'on fera boire à lui au paradis.

 

Le choix de Sophie William Styron pages 257-258 Gallimard 1981

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