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21 mai 2017 7 21 /05 /mai /2017 06:00
La force des avant-gardes, ce noyau dur, d’acier trempé, est d’avoir raison contre tous. « Mourir, c’est toujours grave ; mais mourir pour le peuple, c’est léger comme une plume… »

Sur son blog, le belge Marcel Sel, écrivait la semaine passée :

 

« Ils vont changer le monde. Je les croise à chaque décennie, ces militants de l’un ou l’autre gauchisme radical. Mais ils n’ont rien changé du tout. Jamais.

 

C’étaient les maos, d’abord, que j’ai beaucoup fréquentés. Ils m’expliquaient que la révolution culturelle était un formidable outil d’émancipation. Je lisais les magazines venus de Chine qu’ils me donnaient. La Chine en Construction, si je me souviens bien. C’était bien écrit, en Chine, parfois remarquablement, et ça ne coûtait rien. Je n’y voyais pourtant qu’une seule opinion, trop enthousiaste pour être vraie. J’appris plus tard que ces magnifiques messages de liberté, de solidarité et de progrès cachaient une hideuse oppression, un million de morts. Tout cela accompagné d’une haine systématique des libertés à l’occidentale et surtout, toujours, toujours, toujours, de l’Amérique. »

 

Ce texte que j’avais publié dimanche dans mon petit roman a été repris par une lectrice sur sa page Face de Bouc et l’un de ses commentateurs, un suisse lui répondait :

 

« Faudra réactualiser Anna, on avait compris que dans votre jeunesse vous avez fréquenté la gauche communiste, maoïste, ou trotskiste, vous leur ressemblez, En 68 bardée de certitudes et de convictions vous parliez avec la même conviction qu'eux, le même besoin pathologique de convaincre, de faire du prosélytisme les temps ont changé, mais vous pas, comme eux, Aujourd'hui vous dites le contraire de hier, vous défendez le libéralisme et la finance avec le même aveuglement que les utopies communistes de l'époque. Mais les lois du monde qu'on est en train de foutre en l'air, ont changé… »

 

Cette relecture de l’Histoire, simplette, m’a fait toucher du doigt l’inculture de beaucoup et j’ai éprouvé le besoin de ressortir des extraits de mon petit roman du dimanche, où j’évoquais les années post-68, pour remettre les pendules à l’heure.

 

Ceux qui n’ont pas vécu l’effervescence échevelée du mois de mai 68 ne peuvent pas comprendre l’étrange état, mélange de frustration, de manque, d’envie de repasser les plats, dans lequel se sont retrouvés certains lycéens qui avaient dû se contenter, dans leur bahut de province, du rôle de spectateur de la chienlit chère au vieux général. Beaucoup d’entre eux avaient bien sûr organisé des répliques, des poussées d’acné juvénile, de la contestation contre la machine à ingurgiter, mais ce n’était que des ersatz.

 

Alors, ceux d’entre eux qui étaient monté à Paris pour entrer en Prépa, avaient élevé les évènements de mai68 au rang d’un mythe fondateur. Ils ne touchaient plus terre. Ils ne voulaient pas descendre de leur petit nuage. Ce coitus interruptus, fin prématurée de la grande fête de printemps, les plongeaient dans une forme avancée de fouteurs de merde professionnels.

 

L’ordre régnait à nouveau mais la sève vive de ces jeunes pousses, à la tête bien faite, ne demandait qu’à gicler. Et elle giclait : du règlement intérieur tatillon, avec ses contrôles, ses justifications d’absence, du cérémonial des mandarins, du folklore poussiéreux de Louis-le-Grand, ils font table rase. Le tout est possible est autoproclamé. C’est le règne du bon vouloir d’une poignée de trublions. La hiérarchie s’écrase. S’incline. Se couche. La spirale du bordel s’installait.

 

Happening permanent, où ce pauvre Lagarde, le coéquipier de Michard, connu de tous les potaches de France et de Navarre pour ses manuels de littérature, tête de turc n°1, harcelé, bousculé lors d’un concours blanc, débordé, s’écroula victime d’une crise cardiaque dans l’indifférence générale.

 

La Cause du Peuple, le grand organe révolutionnaire, osera écrire « Lagarde meurt mais ne se rend pas ; en l’occurrence l’imbécile réactionnaire pique sa crise cardiaque. Et, alors que l’administration, les réformistes et les révisos s’empressent autour de la sommité académique à terre, le camp antiautoritaire continue son action ; pourquoi s’arrêter pour une autorité académique ? Peu nous importe le sort d’un pauvre type, du moment qu’il cesse de répandre ses insanités !»

 

Ce n’était pas du karcher mais du lance-flammes. Féroces les tigres de papier, adeptes de l’eugénisme «intellectuel», ils régnaient sans partage sur « Base Grand ». Tout le monde s’écrasait, le proviseur et le censeur sont aux abonnés absents, les surgés ne voyaient et n’entendaient rien, alors les insurgés s’enhardissaient, libéraient le « jardin privé » du proviseur, le portrait du Grand Timonier ornait le monument aux morts.

 

La cellule « gépéiste » de « Base Grand se réunissait. L’ambiance était électrique car la semaine précédente, à l’issue de la projection de l’Orient rouge, opéra socialiste-réaliste à la sauce aigre-douce chinoise du Grand Timonier, où, bien sûr, les larges masses paysannes triomphaient des affreux contre-révolutionnaires, les « nouveaux enragés » s’étaient payés le luxe d’envahir la salle voisine où se tenait une réunion d’une association de parents d’élèves « réac ». Bombages des visons de ces dames, croix gammées sur les murs, horions divers et variés : pourris, bourgeois décadent, crises de nerfs, en dépit de la position minoritaire des larges masses étudiantes les mâles bourgeois décadents laissaient les gardes rouges humilier leurs dignes épouses. En dépit du caractère minable, honteux, de cette action, les « partisans » de «Base Grand» sont donnés en modèle. Portés au pinacle de la Révolution prolétarienne.

 

Les larges masses de la cellule «gépéiste» de «Base Grand», n’étaient qu’un ramassis de petits frelons : des impuissants dangereux ; les « larges masses » ne sont que des escarbilles, aussi grises que les poussières de l’atelier de soudure, qui flottent sans jamais vraiment prendre en masse.

 

Dans le hall de Louis le Grand l’un des meneurs de la GP des khâgneux, Guy Lardreau, drapé dans son long manteau de cuir noir battant les talons de ses lourdes bottes. Le louangeur de Beria, se la jouait Guépéou avec un zeste de dandysme canaille en se trimballant en permanence avec une cane gourdin : son instrument de travail pour casser du facho, tout particulièrement les fafs d’Occident.

 

Comme l’écrivait d’une main, avec gourmandise, ce vieux pédéraste de Mao, en fouinant de l’autre dans la petite culotte des petites filles en fleurs : « Feu sur le quartier général » : pào sīlìngbù zhāng.

 

Dans le nid de frelons ma tête grésillait, une envie cataclysmique de me vautrer dans le lit d’une grande bourgeoise me consumait. Feu sur le quartier général ! Il me fallait reprendre l’initiative. Sortir de la nasse. En clair, devenir un agent double. Trahir tout le monde. M’installer à mon compte. Tirer parti de la situation. Jouir sans entrave comme les murs de la Sorbonne le proclamaient.

 

Comme l’actionnaire majoritaire de ma petite entreprise était ce paranoïaque de Marcellin, j’allais le gaver de dividendes. Lui servir la soupe qu’il espérait : la main du KGB via Georges Habache et le FPLP, celle vérolée du Mossad pour les attaques de banque et, bien sûr, cerise sur le gâteau, celle tentaculaire et omniprésente de la CIA qui, pour l’attentat de la Piazza Fontana à Milan, charge l’extrême-gauche qui a le dos si large. Restait à convaincre les adorateurs des larges masses de marner pour mon compte au moindre coût. La voie s’avérait étroite.

 

Les « nouveaux barbares » étaient en retard ce qui me laissait tout le loisir de contempler quelques beaux spécimens de petits culs des beaux quartiers qui cherchaient des mains prolétariennes, rudes et calleuses, pour connaître le grand frisson que seules les « larges masses », fleurant bon la sueur et le cambouis, pouvaient leur procurer. Je ne raille pas, elles n’attendaient que ça.

 

Les têtes d’œufs de la GP, sinistres, fuyaient le sexe considéré comme la faille suprême où la pureté révolutionnaire risquait de s’engloutir, se diluer, alors ils combattaient et réprimaient les délices de la chair comme l’opium des fils de bourgeois en quête de rédemption des maîtresses de leurs pères et des amants de leurs mères.

 

Cet ascétisme ne pouvait que profiter à ceux qu’ils vénéraient : les prolos. L’érection des damnés de la terre en phares de la Révolution les plaçaient en position de se servir à volonté au grand festin du cul. Mes sources de basse-police brodaient avec délectation sur les parties de jambes en l’air entre les belles héritières et la nouvelle race des élus dans les alcôves des grands appartements du Triangle d’or. On aurait cru qu’ils tenaient la chandelle les balourds des RG.

 

Les politiques pétaient de trouille face à la Gauche Prolétarienne, ce groupuscule sans adhérents revendiqués, cultivant la Révolution en serre comme une plante en pot, étrange cercle d'initiés cooptés, forme vide où, entre la périphérie et le centre va et vient une fluence insaisissable, floue, pas de chef connu, rien d'interprétable, de la bouillie de chiots enragés.

 

À la GP tout semble provisoire, intérimaire, inorganisé au nom de la primauté des masses - des larges masses aussi maigres qu'improbables comme le vocabulaire de leurs tracts était lui aussi boursouflé que prévisible - cette volonté maladive de s'effacer, de laisser les manettes aux prolétaires lorsqu'ils prendraient les armes.

 

Pour tout le beau monde calamistré de la place Beauvau, ces hauts-fonctionnaires, ça n'avait ni queue ni tête car dans les usines les plus dures, en dehors des poches connues et circonscrites d'anarcho-syndicalistes, d'agitateurs de l'extrême-gauche non communiste, toujours les mêmes, aucun élément identifié ne permettait d'accréditer que le couvercle de la marmite allait sauter sous la pression de la base.

 

La base jardinait, picolait, forniquait sans porter grande attention à ces gamins aux mains blanches faisant le pied de grue aux grilles de l'usine pour leur fourrer des tracts baveux d'encre, illisibles et déconnectés de leur saloperie de vie. En bons flics opportunistes qu'ils étaient, les tenanciers de la Place Beauvau, face à ce nid de frelons qui bourdonnaient dans un creux de mur, calmaient les angoisses de leur Ministre et de son cabinet avec l'opération foireuse baptisée pompeusement : double chevron.

 

Comme le disait Fouché – pas Christian, mais l'autre, le vrai, l’inventeur de la police politique moderne – toute personne à un prix mais pour l’acheter, sans ruiner le Trésor Public, il suffit de la dévaluer. Les fiches sont d'excellents dépresseurs de prix et, tout pur et dur qu’il soit, le gauchiste peut aussi se trimballer des casseroles dont le bruit pourrait importuner ses camarades, surtout les grands guides toujours prompts à condamner et à jeter les déviants dans les ténèbres extérieurs. Je disposais donc d’une relation crédible, vu de l’intérieur du mouvement, qui me permettait d’aborder les chefs militaires de la GP, surtout ceux qui avaient joué un rôle éminent dans l’équipée de Flins, sans me prendre les pieds dans le tapis.

 

Entre autre connerie, il les enfilait comme les saucisses et les petites filles en fleurs, le Grand Timonier variqueux, dans son petit livre rouge, avait déclaré pour stimuler les larges masses : « Mourir, c’est toujours grave ; mais mourir pour le peuple, c’est léger comme une plume… »

 

L'état-major de la GP, au nom du son nécessaire sacrifice pour le peuple, avait besoin de martyrs et ce fut le malheureux Gilles Tautin, noyé accidentellement le 10 juin dans la Seine, alors qu’il tentait d’échapper aux gendarmes mobiles, qui avait eu l'insigne honneur de voir son nom gravé dans le marbre du mausolée de la Révolution prolétarienne, nouveau Panthéon des sacrifiés de la longue marche des partisans de la prise du pouvoir par les damnés de la terre. Vous apprécierez, je l'espère, le poids de ma phrase, lourde, ancrée dans le plomb, parfaite image de la littérature ordinaire des fêlés que je devais infiltrer.

 

Même si la soldatesque de Marcellin, avec son nouvel équipement : visières anti gaz, bouclier en plastique, plus mobile, mieux aguerrie à la guérilla, n’avait pas à proprement parlé poussée Tautin à la baille, on l’accusait de l’avoir sciemment laissé mourir en ne lui portant pas assistance. Ce qui était faux puisque d’autres baigneurs involontaires avaient été tirés de l’eau par les gendarmes. Le cadavre embaumé de Tautin, modeste tireur de portraits pour La Cause du Peuple couvrant la bataille de Flins, va être instrumentalisé par les « maos » dans un exercice dont les français raffolent : la commémoration de la date anniversaire de son "assassinat". Un an après, commémorer « l’assassinat » du martyr permettrait, selon l'état-major de la GP, de raviver la violence insurrectionnelle pour qu’elle explosât à la gueule des chiens de garde du capitalisme.

 

Pour Pierre Victor, le Raïs de la GP, le faux clandestin reclus au fond de Normale Sup, petit brun affublé grosses lunettes d’intello qui donnaient, à son regard « gris et froid comme celui d’un héros de James Hadley Chase » (1), la dureté consubstantielle à sa position de chef suprême, la «guerre civile» ne pourra être menée par la classe ouvrière sans que des flots de sang soient versés.

 

Le gourou fascine son entourage, sa douzaine de zélotes, par son verbe brillant, son goût de la synthèse et l’art qu’il a de déceler chez ses interlocuteurs la faille dans laquelle il s’engouffre sans pitié - l'autocritique étant à la GP la seule thérapie autorisée. Tout passait par lui, il auditionnait ses lieutenants et parfois même de simples hommes de troupes, dépiautait leurs dires, tranchait, approuvait ou désapprouvait, sans appel possible, lançait des ordres du jour délirants.

 

Ses batailles de référence, Flins et Sochaux, ses Austerlitz à lui, loin des bastions tenus par ceux qu’il nomme avec mépris les chiens de garde du PCGT, dans le terreau vierge des prolétaires, fondait sa stratégie militaire. Ceux qui n’ont pas connu cette période de diarrhée verbale putride et délirante ne peuvent comprendre l’ambiance qui régnait dans les hautes sphères de la GP. Pour convaincre les sceptiques je leur propose ce que Benny Levy, alias Pierre Victor, confiait à Michel Foucault en 1972.

 

« Soit le patron d’une boîte moyenne, on peut établir la vérité des faits, à savoir qu’il a exploité les ouvriers abominablement, qu’il est responsable de pas mal d’accidents du travail, va-t-on l’exécuter ?

 

Supposons qu’on veuille rallier pour les besoins de la révolution cette bourgeoisie moyenne, qu’on dise qu’il ne faut exécuter que la toute petite poignée d’archi-criminels, en établissant pour cela des critères objectifs.

 

Cela peut constituer une politique tout à fait juste, comme par exemple pendant la révolution chinoise…

 

Je ne sais pas si cela se passera comme cela ici, je vais te donner un exemple fictif : il est vraisemblable qu’on ne liquidera pas tous les patrons, surtout dans un pays comme la France où il y’a beaucoup de petites et moyennes entreprises, cela fait trop de monde. »

 

Sympa le petit juif pro-palestinien, enfin un politique qui se préoccupait du sort des PME, qui dans les années 80 jettera sa défroque marxiste par-dessus bord pour renouer avec le judaïsme de son enfance, un judaïsme ultra-orthodoxe, deviendra rabbin et affirmera toujours aussi implacable « Le peuple palestinien n’existe pas. Il n’a pas le droit d’exister…»

 

« Soyez sans inquiétude, messieurs je vais dépiauter le moineau... ». Leur haut le corps imperceptible me confortait dans ma supériorité : à Beauvau on ignorait tout du langage imagé du Président Mao.

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20 mai 2017 6 20 /05 /mai /2017 06:00
H comme Hulot, H comme Hugo, H comme Horiot… j’explore les Contrées des Riceys !

Rappelez-vous la pipe de Monsieur Hulot censurée par la RATP !

 

ICI 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Chez-moi Hugo c’est Valentine folle amoureuse de son gardian.

 

Valentine Hugo, 1887-1968. Epouse de Jean Hugo, arrière-petit-fils de Victor. Artiste ayant vécu près des « grands " du XXe siècle à Paris, de Picasso à André Breton, morte dans la misère. Il n'existe pas de telle notice sur Valentine Hugo. Elle est le plus souvent absente des dictionnaires d'art, mais on sait que Jean Cocteau l'appelait « mon beau cygne », le compositeur Erik Satie la nommait « ma chère grande fille », et le poète Paul Eluard aimait à rappeler qu'il s'agissait de son « amie fidèle, celle avec qui [il a] passé des jours innombrables, délicieux ou pathétiques ».

 

En savoir plus sur ICI 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

J’en arrive aux Horiot, patronyme certes moins connu que celui des précédents cités, c’est Marie et Olivier des Riceys :

 

Rappelez-vous, c’était en juin 2015, sous le quinquennat de notre roi déchu :

 

Alors, lorsque mon amie Magalie, l’exilée de Barcelone, m’a écrit « pour mon anniversaire je veux retourner en Champagne » mon choix fut vite fait : cap sur les Riceys !

 

Elle en fut fort étonnée : « C’est où les Riceys ? »

 

Aux confins de la Champagne et de la Basse-Bourgogne lui répondis-je en lui précisant, rappelle-toi notre déjeuner chez Alice et Olivier de Moor à Courgis dans la mer de vignes de Chablis.

Oui, bien sûr que je m’en souviens, même qu’en quittant Courgis nous nous étions goinfrés de cerises dans la cerisaie de la vallée de l'Yonne mais tu nous amènes chez qui ?

Chez Olivier Horiot !

Qui c’est ?

Demande à Claire elle est fan !

Le sésame de Claire suffisait à Magalie et c’est ainsi que nous sommes partis, un beau jeudi, dans une auto rouge cerise, en direction des Riceys.

 

Lire la suite ICI 

 

Y’a de la matière et de belles photos.

 

Déjà le 27 avril 2014, je me pâmais :

 

J’ai envie de radis d’Ouzbékistan avec un rosé des Riceys d’Olivier Horiot

 

ICI 

 

Le 6 novembre 2015, chez Saturne je mariais les mets de Sven Chartier avec les plus beaux flacons d’Olivier ICI 

 

Donc, lorsque le diligent agent des Horiot Philippe Sergent me hélait, j’acquiesçais.

 

Bonjour à tous,

Je me fais le porte-parole d’Elise Dechannes, d’Arnaud Lamoureux et d’Olivier Horiot pour vous inviter au lancement officiel de leur projet Contrées (*)

 

Il aura lieu à Paris le jeudi 18 mai à 19 heures au Bar à Vins "O Château" en présence de l’artiste Claire Combelles qui a réalisé la lithographie qui illustre le coffret et les étiquettes.

 

Nous réservons cet évènement à quelques amis, journalistes et cavistes. C’est pourquoi nous aurons le plaisir de vous recevoir pour cette dégustation exceptionnelle des 4 champagnes, accompagnée de quelques mises en bouche.

 

En même temps, direct live, 3 amis importateurs, cavistes et particuliers vont faire cette dégustation comparative, à l'étranger, et nous pourrons interagir sur les réseaux sociaux ce soir-là, entre Paris, Londres, Milan et Hong Kong !

 

Pour la bonne organisation de la soirée, j’ai besoin de votre réponse par retour de mail.

 

Merci d’avance

 

Donc jeudi, en fin de journée, sous un ciel bubonique, j’enfourchais mon fidèle destrier pour filer tout près de l’ancienne Bourse de commerce. J’appuyais fort sur les pédales car au-dessus de ma tête les lourds nuages se préparaient à craquer. Je passais au travers des premières gouttes avant d’attacher ma bête face au bar.

 

Bises à Olivier et Marie, au dehors le ciel balance des seaux.

 

En attendant que tous les invités arrivent nous lichions un beau blanc puis Métisse.

 

Je m’inquiètais d’Emilie qui doit nous rejoindre en affrontant un véritable déluge. Vaillante et déterminée elle nous arriva trempée de la tête au pied.

 

La fête pouvait commencer :

 

(*) L’idée de Contrées est née l’association de 3 amis ricetons, Elise Dechannes, Olivier Horiot et Arnaud Lamoureux, qui depuis 2008, cherchent à faire découvrir et partager la complexité des terroirs des Riceys.

 

Contrées en riceton signifie lieu-dit, comme on dit climat dans la Bourgogne toute proche. Pour info, il en existe 353 !

 

L’objectif de ce coffret est de permettre une dégustation horizontale simultanée de 4 Champagnes de 4 Contrées différentes et du même millésime

.

Les vins sont tous issus de Pinot Noir, vendangés à la même maturité, vinifiés de manière identique, sans collage ni filtration, élevés pendant un an en fût, dégorgés en même temps, non dosés (bruts nature) afin de ne pas masquer les différences dues à leurs origines différentes.

 

Les coffrets actuellement en vente sont des millésimes 2008 et 2009.

 

Ils sont composés des vins d’Olivier et d’Arnaud (Elise arrive à partir de 2012) : Val Bazot et Val du Clos sur argiles, Escharère et Fragnoy sur marnes.

 

Ils sont en bois.

 

Claire Combelles, une amie artiste plasticienne, a posé son regard sur les vallons et a signé une aquarelle que l’on découvre à l’ouverture du coffret.

 

Et sous l’aquarelle, on retrouve les quatre bouteilles, dont chaque étiquette reprend une partie de cette aquarelle. Le nom des Contrées est identifiable sur les plaques et sur les contre-étiquettes (faites comme des fiches techniques).

 

125 caisses ont été produites en 2008, et 250 caisses en 2009.

 

L’ambiance est simple et chaleureuse, nous papotons, nous dégustons les 4 champagnes, nous mangeons de belles planches de charcuterie et de fromages.

 

Federico Pasetto @fedpase

@olivierhoriot commentaires sur Escharrere puissance, tabac, bois, amandes noisettes muscles paille final moussant #contrees #OlivierHoriot

 

Emilie et moi, nous n’avons pas la même richesse de vocabulaire mais nous avons beaucoup aimé Escharère.

 

Au dehors la saucée battait toujours la chaussée. L’ambiance était chaleureuse, nous décidions de nous offrir une belle bouteille de rosé des Riceys 2011 d’Olivier.

 

Un vrai bijou de fraîcheur, d’une belle couleur vermeil, vineux, structuré qui fila aussi vite dans nos gosiers que cette belle soirée que je vous retrace en quelques clichés.

 

Merci à Marie et Olivier Horiot, à Elise Dechannes, à Arnaud Lamoureux et bien sûr à Philippe Sergent l’orchestrateur de cette belle soirée.

H comme Hulot, H comme Hugo, H comme Horiot… j’explore les Contrées des Riceys !
H comme Hulot, H comme Hugo, H comme Horiot… j’explore les Contrées des Riceys !
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19 mai 2017 5 19 /05 /mai /2017 06:00
Hello Alessandra Pierini : dis-moi ce fortanina que l’on boit sur les rives du Pô du côté de Parme c’est quoi ?

J’ai toujours lu des polars, à l’époque surtout étasunien avec aussi dans mes années SNCF un focus des premiers San Antonio de Frédéric Dard.

 

Le genre longtemps jugé mineur par l’intelligentsia germanopratine, est maintenant reconnu par les hautes instances cultureuses de notre vieux pays : même France Culture a encensé la Daronne.

 

Notre nouveau Premier Ministre en a écrit 2 : « L’Heure de vérité » (2007) et « Dans l’ombre » (2011)

 

En savoir plus ICI

 

Après une période islandaise avec un auteur au nom imprononçable : Arnaldur Indriðason qui mangeait de la tête de mouton à la petite cuillère, puis une addiction française à Olivier Norek, je suis entré dans une séquence italienne avec Mimmo Gangemi, Antonio Marzini et aujourd’hui Valerio Varesi.

 

Le premier situant ses enquêtes dans le Sud profond pouilleux, les deux derniers dans le Nord industrieux.

 

Leurs livres valent bien plus que des enquêtes de sociologues, dit sérieux, on y plonge dans la vraie vie de la mosaïque italienne. Nul n’y est ménagé, le héros en premier incarné par des commissaires ou « préfets » désabusés, vieillissant, sans illusions, mais œuvrant pour la beauté du geste avec un certain panache.

 

Ils sont juste ce qu’il faut machos à l’italienne mais pas trop et leurs compagnes leur en font voir de toutes les couleurs, et ils aiment ça.

 

Mais ce qui me plaît aussi c’est que dans ces polars, la table occupe une place de choix : nos amis italiens aiment se restaurer.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le Fleuve des Brumes de Valerio Varesi

 

Il est né à Turin le 8 août 1959 de parents parmesans. Diplômé en philosophie de l'Université de Bologne, il est aujourd'hui journaliste et auteur de onze romans au héros récurrent. Le Fleuve des Brumes a été nominé au prestigieux Gold Dagger Award.

 

Le thème du roman : le Pô

 

La crue menace dans la campagne parmesane. La pluie tombe sans relâche, nuit et jour, le Pô est à saturation et l'eau commence à dangereusement flirter avec les rives. Une péniche, comme un bateau ivre, passe sous le nez des hommes chargés de surveiller le fleuve, elle n'a aucune attache, dérive sans moteur dans le courant, mais parvient tout de même à éviter les arches difficiles du pont.

 

Aperçue échouée au petit jour, son pilote est introuvable, il est pourtant hautement improbable qu'elle ait réussi à ne pas se briser sur les piles du pont sans être guidée. Le batelier, un solitaire qui gagnait sa vie de quelques transports, avait un frère. Celui-ci est découvert quelques heures plus tard défenestré. Assassinat ou suicide ?

 

Ces deux hommes avaient très activement participé aux méfaits des milices fascistes à la prise du pouvoir par Mussolini, cinquante ans plus tôt. Les anciens de la région, tous communistes ou ex partisans, s'en souviennent. Le commissaire Soneri, au fur et à mesure de l'avancée de son enquête pense que ce lourd passé est directement lié à cette mort et cette disparition.

 

Les années passent, les rancœurs restent.

 

« L'écriture est belle comme les volutes de brume sur l'eau aux aurores. Elle accompagne la promenade têtue du commissaire, le courant du fleuve charriant des vérités qu'il faut savoir scruter et découvrir lentement. C'est la mémoire des anciens qui recèlent les alluvions du passé, c'est là que ce sont déposées les vérités, il faut le talent de Varesi pour les en extraire sans artifices. »

 

Un beau et sombre polar, une atmosphère magnifique, sobre, puissante comme le flot du fleuve qui modifie les terres et fait vivre les hommes.

 

Notes de lecture :

 

Le lieu : l’auberge du Sordo

 

Soneri le commissaire

 

« Il promena son regard dans la pièce et il vit les murs recouverts de photographies de grands interprètes d’opéra. Rien que des personnages de Verdi. Il fixa ses yeux sur un Rigoletto tandis que, en guise de fond sonore, s’élevaient les notes d’une romance.

 

« Aureliano Pertile », se pressa de dire Ghezzi*.

 

Le Sourd souhaitait rester silencieux, mais à ses clients il offrait de la musique. Il réapparut avec cinq bols en faïence remplis de vin mousseux et une bouteille en verre épais. Soneri reconnut le fortanina, un vin peu alcoolisé et riche en tanin, aussi pétillant qu’une limonade.

 

« Je croyais qu’il avait disparu de la circulation, dit-il.

 

  • Il est interdit par la loi parce qu’il ne contient pas beaucoup d’alcool, mais le Sourd le prépare dans sa cave l’informa Vernizzi *. Vous n’avez pas l’intention de nous dénoncer ?

 

  • Non, si vous m’apportez un peu de jambon blanc, répondit le commissaire. Je m’occupe d’un autre genre de délits.

 

[…]

 

Soneri, respectant les pauses, souleva le bol en faïence et but une longue gorgée de fortanina. Il s’apparente au vin nouveau, quelque chose à mi-chemin entre moût fraîchement pressé et le lambrusco noir des terres du Pô. »

 

[…]

 

« Personne ne fit de commentaires avant que n’arrive le Sourd et que les notes lentes de la Messa da Requiem submergent l’auberge, en provenance de cavités mystérieuses. Ils levèrent alors les verres de fortanina mousseux en mimant un toast muet. La tension atteignit un degré insupportable après la première gorgée, dans le plaisir sourd du vin… »

 

[…]

 

« Le fortanina est la meilleure chose de la basse plaine du Pô après Verdi et le cochon, déclara Torelli. *

 

  • Et celui du Sourd est incomparable », ajouta Vernizzi.*

 

[…]

 

* des hommes du fleuve communistes

 

« Lorsqu’il sortit, le fortanina pétillait encore dans son estomac. »

 

Question à Alessandra Pierini : est-il possible de déguster chez toi du fortanina interdit ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Et puis chère Alessandra du côté des plats consommés par le commissaire Soneri il en est un qui va faire se dresser les cheveux des défenseurs des animaux.

 

  • Anolini au bouillon et au sanglier accompagné de polenta. Le gutturnio était de règle.

 

  • Tortelli aux herbes et à la ricotta

 

« C’est ce qui je dis toujours : la sonnerie de ces portables fait tourner la ricotta »

Alceste de la trattoria Le Milord

 

  • Les pâtes “mal coupées” aux haricots chez le Sordo

 

Barigazzi *

 

« Vous avez bien choisi, le félicita-t-il en indiquant les pâtes aux haricots. »

 

  • « Il s’assit à la table d’un restaurant sans prétention, qui promettait de l’âne en daube s’annonçant tout à fait alléchant. »
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16 mai 2017 2 16 /05 /mai /2017 06:00
Comme 1 lundi d’une si longue attente «les Normands sont certes violemment modérés, ils sont aussi parfois conquérants » Edouard Philippe

Ce lundi je m’étais lancé un défi.

 

Alors que la météo annonçait qu’il ferait beau je décidai de me planter, sitôt pris mon petit-déjeuner, devant mon écran.

 

Pourquoi diable me direz-vous ?

 

Tout simplement que je trouvais étrange que la passation des pouvoirs à l’hôtel de Matignon était annoncée dès potron minet.

 

Le jeune Emmanuel, homme pressé, aurait-il bouclé en un dimanche fort occupé la nomination de son Premier Ministre de droite.

 

Secret de polichinelle, ce serait Édouard Philippe, le député-maire LR du Havre juppéiste.

 

Sauf que votre serviteur, grand connaisseur de la cuisine politique, se posait légitimement une question : le dénommé Philippe n’allait pas descendre dans la fosse aux lions, comme un vulgaire Kouchner, sans assurer ses arrières.

 

Il lui fallait discuter le bout de gras une dernière fois avec le tout nouveau locataire de l’Elysée des équilibres, de qui en serait avec les règles édictées par le Président de la République.

 

Exercice difficile de haute voltige qui se révéla bien plus long que prévu par les jeunes communicants.

 

Le temps passait.

 

Twitter était muet. Les addicts retenaient leur souffle.

 

Et puis vers 10 heures tomba un fake

 

Retweeted Édouard Philippe (@EPhlippeFr):

 

Conversation avec Emmanuel Macron. Il m'annonce une convocation à l'Elysée. Je serai le nouveau Premier Ministre. Merci!

 

Bien sûr sitôt démenti :

 

Retweeted D. de Montvalon (@demontvalon1):

 

Un faux compte au nom d'Edouard Philippe. Bien dérisoire, cette manip.

 

À l’hôtel de Matignon les gardes républicains allaient et venaient.

Comme 1 lundi d’une si longue attente «les Normands sont certes violemment modérés, ils sont aussi parfois conquérants » Edouard Philippe

L’impatience gagnait.

 

Je me risquais même à twitter avec un certain succès :

 

Jacques Berthomeau

 

Patience en 1981 le premier gouvernement Mauroy avait été annoncé à 21h #passationdepouvoir #Philippe #PremierMinistre

 

Le taxi du futur était filé par BFM TV

 

Matgoa @Matgoa il y a 7 heures

 

Résumé de l'info télé à midi : Edouard Philippe a quitté son domicile, a pris un G7 plutôt qu'un Uber et n'a pas été à l'Elysée

 

Une matinée à patienter. Et que faire en attendant? Les collaborateurs de Bernard Cazeneuve se sont posé la question ce lundi 15 mai pendant qu'Emmanuel Macron tardait à annoncer le nom de son premier ministre. Alors qu'on attendait le nom de l'heureux élu dans la matinée et que celui d'Edouard Philippe revenait avec insistance, il n'était pas connu à la mi-journée.

Comme 1 lundi d’une si longue attente «les Normands sont certes violemment modérés, ils sont aussi parfois conquérants » Edouard Philippe

Et puis on annonçait :

 

sylvie maligorneCompte certifié @maligorne

Le nom du Premier ministre annoncé à 14h30. (Communiqué Élysée)

 

Twitter s’amusait

 

Le Nain Somniaque @beno_ide

 

Le nom du #PremierMinistre devrait être connu avant la fin du quinquennat d'Emmanuel Macron.

Info BFMTV.

 

Les belges s’y mettaient

 

Maître Hippo

 

@Maitre_Hippo

 

Punaise 2h sans #PremierMinistre et c'est la panique. Vous auriez jamais pu vivre en Belgique

 

Du côté de Matignon on notait :

 

Retweeted Guillaume Daret (@GuillaumeDaret):

 

Clin d'œil: Bernard #Cazeneuve repartira de #Matignon en #DS. Elle vient tout juste de pénétrer dans la cour. @CitroenFrance @DS_Official

Comme 1 lundi d’une si longue attente «les Normands sont certes violemment modérés, ils sont aussi parfois conquérants » Edouard Philippe

Je partais acheter mon beefsteak.

 

Je le mangeais et je me postais à nouveau devant mon écran.

 

Rien !

 

Retweeted Olivier Biffaud (@bif_o):

 

Pas d'inquiétude, la montre du secrétaire général de l'Elysée est toujours calée sur l'heure d'hiver...

Comme 1 lundi d’une si longue attente «les Normands sont certes violemment modérés, ils sont aussi parfois conquérants » Edouard Philippe

Enfin fin du suspense !

 

Retweeted L'Obs (@lobs):

 

Edouard Philippe est nommé Premier ministre par Emmanuel Macron

Comme 1 lundi d’une si longue attente «les Normands sont certes violemment modérés, ils sont aussi parfois conquérants » Edouard Philippe
Comme 1 lundi d’une si longue attente «les Normands sont certes violemment modérés, ils sont aussi parfois conquérants » Edouard Philippe

Dans son discours au moment de la passation de pouvoir avec Bernard Cazeneuve, lundi, le nouveau Premier ministre Edouard Philippe a esquissé un autoportrait politique. Il a revendiqué son appartenance à la droite, tout en se plaçant dans la lignée de Charles de Gaulle et de Clemenceau. «Vous avez dit que vous étiez un homme de gauche (...) Il se trouve que je suis moi-même un homme de droite (...). Comme vous je sais (...) que l'intérêt général doit guider l'engagement des élus, l'engagement des agents de l'État, et d'une certaine façon l'engagement de nos concitoyens», a-t-il déclaré au côté de son prédécesseur, dans la cour de Matignon.

 

«Je voudrais (...) vous dire, M. le Premier ministre, combien vous avez constitué un exemple, au-delà de désaccords qu'il nous est arrivé de formuler, mais un exemple de caractère», a poursuivi Edouard Philippe, rendant un hommage appuyé à Bernard Cazeneuve.

 

«Les six mois que vous venez de passer à diriger l'action gouvernementale à Matignon constituent le point d'orgue d'un parcours ministériel (...), depuis mai 2012, assez exceptionnel. Au milieu des négociations européennes, puis de la machinerie budgétaire, au coeur des défis pour la sécurité de nos compatriotes (...) puis ici, vous avez (...) souhaité servir l'État», a dit le nouveau chef du gouvernement, au début de sa courte allocution.

 

Rappelant que tous deux ont été «maires de villes portuaires et de villes normandes», Edouard Philippe a souligné avec humour que «les Normands sont certes violemment modérés, ils sont aussi parfois conquérants, et vous êtes complètement normand, et moi aussi».

 

C’est le bordel à droite :

 

Édouard Philippe premier ministre: NKM et une vingtaine d'élus LR et UDI veulent saisir "la main tendue" par Macron

 

POLITIQUE - Une vingtaine d'élus LR et UDI, dont des juppéistes et lemairistes, ont jugé ce lundi 15 mai que leurs familles politiques "doivent répondre à la main tendue" par Emmanuel Macron, qui vient de nommer Premier ministre Édouard Philippe, issu de leurs rangs.

 

Cette nomination "représente un acte politique de portée considérable" et "la droite et le centre doivent prendre la mesure de la transformation politique qui s'opère sous leurs yeux", plaident dans un communiqué commun ces élus, dont le député Benoist Apparu et la sénatrice Fabienne Keller, proches d'Alain Juppé, le député Thierry Solère, soutien de Bruno Le Maire, mais aussi le maire de Tourcoing Gérald Darmanin, ancien proche de Nicolas Sarkozy, et le maire LR de Nice Christian Estrosi.

 

Nathalie Kosciusko-Morizet a fait savoir en fin de journée à l'AFP qu'elle signait cet appel. L'ex-ministre appelle également les élus LR et UDI à "adopter cette démarche constructive". L'ex-directeur de sa campagne pour la primaire, Grégoire de Lasteyrie, maire LR de Palaiseau (Essonne), a lui aussi décidé de rejoindre les signataires.

 

C'est aussi le cas de Jean-Louis Borloo, fondateur de l'UDI, qui a annoncé qu'il signait l'appel.

 

"Être à la hauteur de la situation de notre pays"

 

"Plutôt que les anathèmes, les caricatures, les exclusions, nous demandons solennellement à notre famille politique d'être à la hauteur de la situation de notre pays et de l'attente des Français, qui, au lendemain de l'élection d'Emmanuel Macron, attendent de nous d'être au rendez-vous de l'intérêt général", estiment ces 22 élus.

 

"Nos familles politiques de la droite et du centre doivent répondre à la main tendue par le président de la République", appellent-ils.

 

Parmi les autres signataires figurent Christophe Béchu, sénateur-maire LR d'Angers, Dominique Bussereau, député et président LR de la Charente Maritime, des soutiens du maire de Bordeaux, ainsi que le député-maire de Reims Arnaud Robinet ou le député-maire de Coulommiers Franck Riester, des soutiens de Bruno Le Maire.

 

S'y ajoutent notamment Laurent Degallaix, député-maire UDI de Valenciennes et proche de Jean-Louis Borloo, le maire LR de Toulouse Jean-Luc Moudenc, et le maire de Mulhouse Jean Rottner. Certains sont régulièrement cités comme ministrables.

 

J’en ai assez fait pour aujourd’hui… ce soir je mange des raviolis de Giovanni Passerini.

 

Et pendant ce temps-là notre Emmanuel dîne avec Angela…

Comme 1 lundi d’une si longue attente «les Normands sont certes violemment modérés, ils sont aussi parfois conquérants » Edouard Philippe

Edouard Philippe, Premier ministre et vieux “pote de droite”

 

François Ekchajzer

 

En 1988, Michel Rocard est Premier ministre. Edouard Philippe, qui vient d’être nommé au même poste par Emmanuel Macron ce lundi, étudie en hypokhâgne à Paris lorsque Laurent Cibien fait sa connaissance. « Il était rocardien et fan de Mendès France. Ça me semblait incompatible avec le fait d’être de gauche ; nous nous entendions quand même bien », se souvient celui-ci. Quinze ans plus tard, l’un est devenu documentariste ; l’autre, un « clone de Juppé ». « Comment peut-on être de droite ? », s’interroge alors Laurent Cibien, qui entreprend de le filmer au long cours, bénéfiçiant d’une confiance que les années renforceront. Diffusé sur France 3 au cœur de l’été dernier, Edouard, mon pote de droite suit la campagne municipale d’Edouard Philippe au Havre, en mars 2014. France 3 le reprogramme demain à 23h20. Quant à Laurent Cibien, il a de nouveau filmé son « pote » dans la fonction de porte-parole d’Alain Juppé qu’il occupa durant la primaire à droite, recueillant la matière d’un deuxième film, actuellement en montage. Le suivra-t-il à Matignon, sur les pas de Michel Rocard ? A voir…

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15 mai 2017 1 15 /05 /mai /2017 06:00
En marche arrière : «La dictature, c'est ferme ta gueule. La démocratie, c'est cause toujours ! » Coluche

C’est l’histoire d’un mec, comme disait le regretté Coluche, qui grâce à ses RTT et autres joyeusetés de notre France des 35 heures et des tripotées de ponts, va s’oxygéner et reposer son nez, dans une chaumière posée dans une minuscule rue de 5 numéros d’un petite village de 74 âmes, sis en Basse-Bourgogne, faisant partie de la communauté de communes de Puisaye-Forterre dans l’Yonne.

 

À la fin du mois février dernier, notre homme, à peine arrivé de Paname, extirpa de sa boîte aux lettres, gorgée de publicité pour les saucisses en barquette de 25 en promotion chez Super U, un étrange feuillet intitulé : « Campagne de suppression des marches arrière »

 

« Bizarre, vous avez dit bizarre… » se dit-il dans sa petite Ford d’intérieur, deux mots le frappèrent : campagne et marche, était-ce un vulgaire tract d’opposition au mouvement En Marche du sieur Macron qui commençait à donner de l’urticaire aux barons du vieux monde politique ?

 

La réalité du « poulet » était encore plus triviale : on y traitait d’ordures…

 

Rassurez-vous, il ne s’agissait pas de propos orduriers puisque le feuillet émanait d’un zinzin tout ce qu’il y a de respectable : le service déchets de la communauté de communes de Puisaye-Forterre (Yonne)

 

« Madame, Monsieur,

 

Dorénavant, les marches arrière sont totalement interdites. Aussi, le camion de collecte ne peut plus venir collecter vos déchets dans les conditions actuelles… »

 

Quand le diable se niche ou se cache dans les détails, il faut vite aller se plonger dans l’univers impitoyable de la bureaucratie paperassière et avoir recours à l’analyse sémantique.

 

Notre homme, plus habitué à trouver la vérité au fond des verres, une fois passé sa stupéfaction proche de l’irritation, affuta sa plume pour questionner, dans une lettre de la meilleure eau, le président de la communauté de communes, Jean-Philippe Saulnier-Arrighi.

 

Celui-ci lui répondit courtoisement que les marches arrière «ne sont plus possibles» à la suite de la « recommandation R437 de la CNAMTS (Caisse nationale de l'assurance maladie des travailleurs salariés) publiée en février 2009.

 

Une préconisation de nature à éviter les opérations accidentogènes dommageables.

 

Notre goûteur patenté, habitué à l’inconfort des sièges de moissonneuses-lieuses des ODG, s’empressa de noter (les notes ça le connaît) un petit glissement sémantique : on passait de « totalement interdites » à « plus possibles ». Et l'interdiction formelle se révélait une simple recommandation de la CNAMTS.

 

Ces glissements progressifs, non du désir, chers à Alain Robbe-Grillet, mais des emmerdements. Comme le disait le Président Pompe : arrêtez d'emmerder les Français ! poussaient notre bas-bourguignon d’adoption à se fendre d’une seconde missive au président de la communauté de communes, Jean-Philippe Saulnier-Arrighi

 

Il y signalait que des élus s'étaient déjà inquiétés de la portée de cette recommandation. Ainsi, la députée Marie-Jo Zimmermann avait interpellé en 2009 le ministre de l'Intérieur. Cette élue soulignait les pressions exercées par les sociétés privées. « Elle lui demandait également s'il ne serait pas opportun de clarifier la situation, car des recommandations émises à tort et à travers, sous la pression des sociétés concessionnaires, finissent par créer une incertitude juridique.»

 

Le ministre répondait en 2010 qu'il s'agissait de «préconisations» de nature à «éviter les opérations accidentogènes dommageables».

 

Donc en aucun cas il n'était fait état d'une interdiction.

 

Avec une pointe d’ironie justifiée il s'interrogeait sur la dangerosité réelle de l'usage de la marche arrière.

 

  • À quel moment est-ce le plus périlleux ?
  •  

Lorsqu'elle est utilisée par des professionnels avisés équipés d'un matériel doté de gyrophares et d'avertisseurs sonores ou bien quand un particulier sort de son garage, effectue un créneau, quitte une place de parking de supermarché ?

 

Mais ce n'était pas tout, se transformant en Hercule Poirot de la Puisaye, découvrait que d'autres voisins chez qui, pour ramasser les poubelles, il n'était nullement besoin d'utiliser la marche arrière avaient, eux, reçu un avis à peu près identique quant à la conclusion : plus de collecte devant chez eux.

 

Pourquoi diable ?

 

Vous le saurez en lisant Le Front national aussi se niche dans les détails

 

ICI 

 

Affaire à suivre, la résistance s’organise…

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14 mai 2017 7 14 /05 /mai /2017 06:00
L’amour pour les cordons bleus du Président Macron : quel accord avec le vin Virginie Routis la sommelière de l’Elysée ?

Au soir du premier tour, les médias et les réseaux sociaux ont fait des gorges chaudes de la petite fête organisée par Brigitte et Emmanuel Macron, à la Rotonde, pour célébrer la qualification pour le second tour en pole position.

 

Le parallèle avec le Fouquet’s me parut bien exagérée, la Rotonde est certes l’une des dernières institutions d’un Montparnasse en déclin, mais ce n’est qu’une brasserie classique, sans grande originalité, tenue par des Aveyronnais depuis 3 génération.

 

Et ça va mal pour les grandes brasseries de Montparnasse : le Dôme, la Coupole...

 

« Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir y refaisaient le monde. Picasso y donnait ses rendez-vous en terrasse. « Modigliani y a vendu des dessins, poursuit Thomas Dufresne, historien, spécialiste de Montparnasse. Dans le roman La femme assise, du poète Guillaume Apollinaire, le café y figure ». Ainsi que dans « Paris est une fête » de l’écrivain américain Hemingway.

 

La mythique brasserie du Dôme va-t-elle disparaître ?

 

Cette institution, revendiquée comme la plus ancienne de Montparnasse, fondée en 1898 par l’Auvergnat Paul Chambon, tenue aujourd’hui par une famille et située à l’angle de la rue Delambre (XIVe), vient d’être placée en redressement judiciaire le 10 novembre 2016 par le tribunal de commerce de Paris.

 

Le 5 mai à Rodez, à l’issue de son meeting sur la place du Vigan à Albi, Emmanuel Macron a souhaité terminer sa longue campagne électorale à la table du Bowling du Rouergue.

 

« Je vous avais bien dit que je reviendrais».

 

Après une chaude poignée de mains avec Gilbert Bastide, infatigable « patron » de l’établissement, Emmanuel Macron s’est excusé de ne pas être « allé à Laguiole », non loin du fief familial du restaurateur.

 

« Ça m’a mis un bordel la dernière fois que je suis allé chez les Cantalous ! Vous avez vu à La Rotonde. Je suis allé chez vos copains, ça m’a mis un bordel international ! »

 

Et pourtant, selon Stéphane Bern présent :

 

À la Rotonde, « il y avait des radis et des croque-monsieur »

 

Marc Vigneau-Desmarest, lui aussi, a pris la défense du futur Président.

 

« Monsieur Macron, merci d’avoir fêté votre victoire au premier tour de l’élection présidentielle à LA ROTONDE !!! »

 

ICI 

 

Épisode passé à la trappe à la vitesse grand V.

 

Et ce matin, alors que je flemmardais au lit, dans la revue de presse de France Inter, j’entends que dans le documentaire de TF1 a diffusé le lundi 8 mai Emmanuel Macron, les coulisses d’une victoire sur la campagne du candidat désormais élu à la présidence de la République, une scène est devenue culte sur les réseaux sociaux : celle des cordons bleus.

 

Quèsaco ? Me dis-je…

 

J’ignorais ce qu’étaient les cordons bleus.

 

La séquence :

 

« Emmanuel Macron et son équipe rentrent du Touquet pour rejoindre le QG d’En Marche à Paris quand ils s’arrêtent pour déjeuner sur une aire d’autoroute. Celui qui ne sait pas encore qu’il sera qualifié le soir même pour le second tour passe commande en lâchant : « Moi, j’aime bien les cordons bleus. » «C’est avec le menu enfant» lui répond la cuisinière. Face à cette déception culinaire, le candidat se ressaisit : « Bon, je vais prendre le saumon alors… ».

 

Wikipédia

 

Le cordon-bleu est un plat préparé avec une escalope (de veau, de poulet ou de dinde) roulée autour de jambon et de fromage, puis panée.

 

On retrouve une origine du cordon-bleu en Suisse en tant qu'escalope viennoise farcie au fromage dans un livre de cuisine de 1949. On trouve une référence à un «cordon-bleu de poulet» dans le New York Times en 1967.

 

La suite ICI 

 

Je ne vais pas vous servir de la psychologie de comptoir sur les goûts d’enfant du nouveau Président, je laisse ce soin à l’aigre Onfray.

 

Notre Président aime le vin et Audrey Bourolleau : la Madame Agriculture d'Emmanuel Macron est une championne du vin ! ICI 

 

Donc je demande à la sommelière de l’Elysée Virginie Routis, la première sommelière de l’Elysée, de me faire un accord avec les cordons bleus du Président.

 

Depuis 2007, cette trentenaire est à la tête de la cave de la présidence de la République, qui compte près de 12 000 bouteilles. Un poste qui fait d'elle l’ambassadrice du vignoble français. ICI 

L’amour pour les cordons bleus du Président Macron : quel accord avec le vin Virginie Routis la sommelière de l’Elysée ?

La belle et triste histoire des Cordons Bleus

 

« Mes chers enfants,

 

Je vais vous raconter une histoire belle, mais un peu triste.

 

C’était il y a fort longtemps, bien avant l’invention des surgelés et du four à micro-ondes.

 

A cette époque, il n’y avait ni pizzas sous cellophane, ni lasagnes en barquette. Les gens ne mangeaient pas encore avec des couverts en plastique, ni dans des assiettes en carton.

 

Ils allaient au marché pour acheter des produits frais. A la maison, ils cuisinaient sur des gazinières, et mangeaient tous ensemble autour d’une table. C’était il y a très longtemps, à une époque où même le Coca-Cola n’existait pas, et où les enfants buvaient de l’eau.

 

Une personne faisant très bien la cuisine était appelée « Cordon-Bleu ». Cette drôle d’expression se référait au ruban bleu que portaient les titulaires de l’Ordre du Saint-Esprit, la plus haute distinction de la monarchie créée par Henri III. A l’époque, ruban se disait « cordon », d’où l’expression « Cordon-Bleu ».

 

Un jour,l’un de ces cuisiniers exceptionnels inventa un moyen particulièrement délicieux de préparer les escalopes de veau.

 

Un « escalope » est une mince tranche de viande, qu’on fait en général revenir dans du beurre, avec de la chapelure pour que cela croustille. Les meilleures escalopes sont les escalopes de veau. Ce sont aussi les plus chères, le veau étant une viande tendre et savoureuse, très recherchée.

 

Au lieu de faire cuire les escalopes directement dans la poêle comme c’était l’habitude, ce cuisinier eut l’idée de mettre sur chaque escalope une tranche de succulent jambon et d’un délicieux fromage venu des alpages suisses, le gruyère. Puis il les plia en deux, les roula dans la chapelure et les fit cuire dans du beurre, avec du sel et du poivre. Il les servit accompagnées d’une sauce à la crème fraîche, aux échalotes et au vin blanc.

 

Comme vous l’imaginez, le résultat fut exquis : le fondant de l’escalope de veau était redoublé par celui du fromage de gruyère. Le jambon tiède au goût relevé donnait du caractère. Les convives furent enchantés. En la mémoire de ce cuisinier, qui était un « Cordon-Bleu », la recette fut baptisée « escalopes Cordon-Bleu » et devint un plat traditionnel français servi dans les grandes occasions.

 

Puis un jour, des personnes eurent l’idée de fabriquer directement des escalopes Cordon-Bleu dans des usines. Le succès fut immédiat : on s’aperçut que c’était un plat idéal pour la restauration collective. Le cuisinier n’avait qu’à ouvrir le paquet, mettre les escalopes Cordon-Bleu à chauffer, et hop, c’était terminé. C’était dans les années 1980.

 

Les escalopes Cordon-Bleu, qui avaient été rares jusque-là, devinrent un plat de base dans les cantines scolaires et dans les menus les moins chers des cafétérias.

 

« Les moins chers ? Mais comment est-ce possible ? »

 

C’est bien simple : le veau fut remplacé par du poulet, puis par de la dinde, et enfin par une pâte à base de viande reconstituée, bien moins chère encore. Le gruyère fut remplacé, comme dans les « Cheese Burger » de McDonald’s, par un liquide gluant rappelant le fromage fondu. Le jambon fut remplacé par de la dinde également, cuite avec des arômes et des colorants pour rappeler le goût du jambon. Seulement les gens ne s’en apercevaient pas vraiment puisque, de l’extérieur, les « Cordons Bleus » (que l’on n’ose quand même plus trop appeler « escalopes »), avaient toujours la même apparence. Et pour que les gens aient l’impression de manger quelque chose de consistant, les Cordons Bleus furent recouverts d’une chapelure molle et huileuse, de plus en plus épaisse.

 

Aujourd’hui, il n’est même plus nécessaire de salir une poêle pour les préparer puisque les Cordons Bleus peuvent être réchauffés directement au micro-onde !

 

Et pour les absorber, il suffit de ne pas penser à ce qu’on mange, en laissant par exemple la télévision allumée pour regarder le match de foot pendant le repas.

 

Quant aux enfants, la plupart mangent aujourd’hui des Cordons Bleus depuis le plus jeune âge. N’ayant aucune idée de ce à quoi ressemblait le plat à l’origine, ils ne voient aucune raison d’être malheureux. »

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10 mai 2017 3 10 /05 /mai /2017 06:00
Halte aux horions sur l’âge de Brigitte Macron : le droit d’aimer, rappelons le destin de Gabrielle Russier !

Le tombereau d’immondices déversées sur les réseaux sociaux à propos de Brigitte Macron qui a 24 ans de plus que son mari est révélateur de l’état d’esprit de certains mâles, majoritaires, mais aussi de femmes.

 

Dans ce mélange nauséabond, sans prendre de gants, j’extrais ce qui me paraît être le comble de l’insinuation malveillante, mortifère : Brigitte Trogneux, sa professeure, l’aurait, alors qu’il n’avait que 16 ans, donc mineur, séduit et serait donc passible du délit de détournement de mineurs.

 

Je ne m’abaisserai pas à démonter ce type d’accusation odieuse pour me contenter de rappeler le drame de Gabrielle Russier en 1968, soit le droit d’aimer.

 

« Condamnée le 10 juillet dernier à douze mois de prison avec sursis et à 500 F d’amende pour détournement de mineur, Mme Gabrielle Russier, trente-deux ans, professeur de lettres, a été trouvée morte, lundi soir, dans son appartement marseillais de la résidence Nord : elle s’était suicidée en s’intoxiquant par le gaz. L’aventure vécue pendant plusieurs mois par la jeune femme avec l’un de ses jeunes élèves trouve ainsi un épilogue tragique.»

 

« La suicidée par le gaz, avait trente-deux ans, Christian Strossi son élève en seconde au lycée Saint-Exupéry de Marseille, juste la moitié. Dans l’effervescence du mois de mai 68, ils se sont aimés et, les imprudents, devenus amants.

 

Gabrielle est divorcée, mère de deux enfants, promise à un bel avenir à l’université d’Aix, où la mère de Christian est titulaire d’une chaire, elle a craqué pour ce beau jeune homme bien plus mûr que les autres.

 

En ces temps obscurs, que tout le monde a oublié, pour être majeur il fallait passer le cap des 21 ans, les parents de Christian, de « gauche », libéraux, ont porté plainte pour détournement de mineur.

 

Qu’était-ce pays qui pouvait me faire conscrit à 18 ans, m’envoyer à la guerre – moi j’avais échappé au djebel, mon frère non – me laisser entrer à l’Université à l’âge de Christian et m’interdire d’aimer, de faire l’amour avec qui bon me semble ?

 

Quel crime avait commis Gabrielle pour être jetée, pour 8 semaines, à la fin du printemps 69, dans une cellule sordide de la prison des Baumettes ?

 

Aimer un grand jeune homme, qui aurait pu être moi, c’est tout, alors qu’en ces temps gris, Papon fut, lui, le préfet de police de Paris, le Ministre du Budget du madré de Montboudif, avec du sang sur ses belles mains d’administrateur impitoyable.

 

Crime suprême, leurs corps s’étaient mêlés, enflammés, Christian avait empli cette « vieille » femme de sa jeune sève. Ils avaient jouis. Condamnée, le 12 juillet – mon jour anniversaire – à 12 mois de prison avec sursis et 500 francs d’amende, le Parquet jugeait la condamnation trop faible et faisait appel a minima, et Gabrielle ouvrait le 1er septembre le robinet du gaz. Exit la femme de mauvaise vie, celle qui avait détourné l’innocence vers les infâmes plaisirs de la chair. Bouclé dans une maison de repos par les psychiatres de service, Christian, lui, grâce à la protection de ses parents, allait enfin voir s’ouvrir une sacré belle vie. »

 

La suite ICI 

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8 mai 2017 1 08 /05 /mai /2017 08:15
Dimanche pluvieux, dimanche heureux, 66/34 une Présidentielle à 4 tours

7 heures 30, ce dimanche, je me tire des bernes avec peine, le ciel est bas et crache une pluie fine. J’enfile mes brailles, chausse mes richelieu, jette sur mes épaules une pelisse à col en laine de mouton.

 

Je sors.

 

Il pleut, la contre-allée luit.

 

Je remets mes pas dans mes pas du premier tour, à mi-chemin il est 8 heures.

 

Bureau 26, 5 électeurs dont 2 devant moi, l’opération de contrôle se fait plus rapidement que la fois précédente.

 

2 bulletins à mon choix et je dois en prendre 2 différents, c’est la loi, je pense alors à celles et ceux qui nous ont bassiné sur le thème « je ne veux pas me salir les mains en déposant un bulletin Macron » car moi je viens de me les salir en touchant un bulletin MLP.

 

A voté.

 

Au-dehors, sur le trottoir, 3 bonnes sœurs ensoutanées, il est 8 heures 8.

 

Je petit déjeune en écoutant France-Inter. C’est la journée de l’Opéra.

 

Ouverture de mon écran, ma chronique d’hier a été fort lue. Je surfe sur les nouvelles.

 

À 9 heures 15, je poste sur Twitter ma 200e citation fausse : «Le sexe masculin est ce qu’il y a de plus léger au monde, 1 simple pensée le soulève»

 

Casanova

 

Noirmoutier (France) (AFP) - Elle est rare, éphémère et prisée des grands chefs pour son goût unique : la bonnotte de Noirmoutier, une pomme de terre récoltée à la main, fait le prestige de l'île vendéenne depuis son retour remarqué sur les tables, il y a plus de vingt ans.

 

11 h 45 la ménagère de plus de 65 ans part faire des courses rue Daguerre.

 

Émilie la jardinière sur les toits m’écrit « et si on déjeunait ensemble ? »

 

La réponse est oui.

 

Une participation quasi stable par rapport au premier tour. A midi, 28,23% des Français inscrits sur les listes électorales ont voté pour le second tour de l'élection présidentielle, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur diffusés dimanche 7 mai. Le 23 avril, ils étaient 28,54% à avoir voté à la même heure.

 

A 17h, la participation au second tour de l'élection présidentielle est nettement moins forte qu'au premier tour : 65,30% des Français inscrits sur les listes électorales ont voté, selon les chiffres diffusés dimanche 7 mai par le ministère de l'Intérieur. Le 23 avril, ils étaient 69,42% à avoir glissé leur bulletin dans l'urne à la même heure. En 2012, la participation à 17h était encore plus forte : 71,96%.

 

Sur le chemin d’Amarante, avant le pont d’Austerlitz, croisé un groupe de supporters suisses en partance pour la salle de Bercy où se joue le championnat du monde de hockey sur glace.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Excellent déjeuner comme toujours chez le chef Philippe avec l’ami Mareva aux manettes en salle.

 

Les + forts s taux de participation à 17 heures

#Allier 72,64%

#Eure 72,49%

#DeuxSèvres 72,21%

#CôtesdArmor 71,44%

#Cantal 71,29%

 

Les taux de participation les + faibles à 17 heures

#CorseduSud 53,68%

#SeineSaintDenis 54,65

#HauteCorse 56,40

#ValdeMarne 57,59

#Paris 58,77

 

18 h

Radio LondresCompte certifié @RadioLondres_fr

Les outremers sont largement en marche. Je répète, les outremers sont largement en marche #RadioLondres2017

 

RTBF info

Selon 4 instituts, entre 62 et 67% en faveur d'@EmmanuelMacron dans la #Presidentielle2017

 

Je fais une crêpe aux pommes pour m’occuper la tête en attendant les résultats.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Je ne doute pas du résultat, l’intérêt sera dans l’écart.

 

Bref, à 20 heures les estimations confirment que MLP sera sèchement battue.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Je visionne sur la 2 les débats en plateau tout en lisant le défilé des Tweets, c’est affligeant. Les camps, les clans, les ambitions, les rancœurs, une France fracturée.

 

Le monde est plus enthousiaste que nous.

 

 

1h50: Macron à 66,06%, Le Pen à 33,94%

Selon les résultats quasi définitifs fournis par le ministère de l'Intérieur. L'abstention est de 25,38%.

 

À , 90% des suffrages pour @EmmanuelMacron et seulement 10% pour l'extrême-droite. Fière des Parisiens !

 

Les 2 grands blocs fissurés résistent, la bataille des législatives est déjà ouverte.

 

S’en étonner me fait sourire, depuis toujours j’ai écrit que tout ce jouerait dans les circonscriptions car les 4 blocs du premier tour de la Présidentielles pour gagner devront agréger au second tour des Législatives pour l’emporter ou se maintenir lors de triangulaires ou de quadrangulaires à haut risque.
 

Comme on dit, nous ne sommes pas sortis de l’auberge.

 

Pour ma part, je ne me départirai pas de mon retrait face aux postures de certains qui jouent avec les peurs et les colères.

 

Bonne journée.

Dimanche pluvieux, dimanche heureux, 66/34 une Présidentielle à 4 tours
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7 mai 2017 7 07 /05 /mai /2017 06:00
Même parfumée au Calvados je n’aime pas le cervelas, chronique écrite à l’encre sympathique à l’attention d’un étron

Mon appartenance, revendiquée et assumée, à l’A.V.C. l’Amicale des Vieux Cons me permet, en ce jour de votation, de me livrer à un exercice jubilatoire, écrire à l’encre sympathique une chronique où, qui que ce soit, ou presque, n’y comprendra goutte, n’entravera rien, pour le fun, la célébration railleuse de l’état de décomposition de certains membres de la caste des intellectuels médiatiques...

 

Oui je me lâche grave !

 

Très clairement ces étrons me font chier !

 

J’en ai rien à branler de leur diarrhée dans le style de la pire droite des années 30 comme celle-ci « Pierre Bergé, locataire d’utérus d’autrui, Jacques Attali plagiaire notoire et condamné comme tel par la justice, Alain Minc, plagiaire du précédent, Bernard Kouchner, sac de riz chez les médecins et médecin chez les sacs de riz, Daniel Cohn-Bendit, pédophile au siècle dernier… »

 

Ça vole haut, si haut que je ne m’abaisserai pas à transcrire son nom mais je me contenterai de chanter sur tous les tons son goût profond pour le terroir profond, son ode au cervelas aiglon composé de viande de porc issue de l’épaule, aromatisée au calvados, avec de l’ail et de l’oignon, fumé au bois de hêtre, aimé du président Pompe, « amoureux de Racine et de la poésie qui soupesait la fugacité des hommes, cigarette ironique aux becs… qui avait rejoint, la banque, dirigée par Guy, petit-fils d’Alphonse… c’est en cherchant des finances pour le RPF, le parti du Général sous la IVe République, que Pompidou a rencontré la rue Lafitte. Ainsi se nouaient les carrières. Il n’y avait pas de honte ? Rothschild, quand même, posait une question. «Pompidou, il veut gagner de l’argent», avait confié De Gaulle à François Bloch-Lainé, haut fonctionnaire qui lui suggérait de prendre l’Auvergnat aux Finances. Matignon, ce serait autre chose? Pompidou était d’une solidité sans faille. Son travail chez Rothschild lui avait, aussi, servi de couverture, pour préparer les négociations du pouvoir avec les indépendantistes algériens. Il avait hésité entre «le monde des affaires», ainsi parlait-on, et le service de l’Etat. Il aurait un destin national. »

 

Longtemps au temps de la Rocardie je suis passé à l’Aigle pour aller disputer le tournoi de football du lundi de Pentecôte, et le soir venu, fourbus, meurtris, avec la complicité du boucher local, nous nous adonnions au plaisir du barbecue. Pendant la cohabitation 86-88, nous nous retrouvions comme des poussins égaillés, parfois Michel Rocard venait nous rendre visite sur la touche, et moi étant à la SVF je me faisais prosélyte de notre produit en organisant pendant nos grillades une dégustation, pour un groupe choisi, de grandes bouteilles. Je demande humblement pardon aux grands prêtres du vin de cette incongruité : un grand cru sur une saucisse grillée est un péché mortel que j'ai commis sans remord. Ça c'était le must. Ensuite l'ambiance festive aidant venait le temps de l'eau chaude chère à notre boucher en particulier et aux normands en général. Par bolées conséquentes, tout le petit peuple des technocrates parisiens, s'envoyaient la dite eau chaude servie par le débiteur de bovins du haut de son mètre 80 et de son double quintal. Au milieu des pommiers, dans le crépitement des braises du feu, le Calvados se noyait dans l'eau et nous préparait à une bonne nuit de sommeil peuplée de rêves de montées offensives ponctuées de passes décisives ou d'une tête plantée au premier poteau à la suite d'un corner... »

 

Jamais au grand jamais nous n’aurions mangé du cervelas aiglon, pure invention moderne, loin de la tradition de la charcutaille de terroir. Nous laissions ça aux petits bourgeois en mal d’exotisme rural nous bouffions du pur goret de pépés .

 

Comme j’ai l’esprit d’escalier, les étrons me mènent à Abel Tiffauges :

 

« … depuis son arrivée au camp, et malgré la nourriture chiche et médiocre, il vivait dans une béatitude fécale. Chaque soir avant le second couvre-feu – il se rendait aux feuillées pour un temps aussi prolongé que possible qui était le meilleur moment de la journée et qui le ramenait fortement à ses années beauvaisiennes. Parenthèse de solitude, de calme et de recueillement dans l’acte défécatoire, accompli généreusement et sans effort excessif, par un glissement régulier de l’étron dans le fourreau lubrifié des muqueuses. »

 

Le Roi des Aulnes Michel Tournier Gallimard pages 180-181

 

 

 

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6 mai 2017 6 06 /05 /mai /2017 06:00
Je n’ai qu’1 seule arme à ma disposition mon bulletin de vote et je ne tirerai pas à blanc, c’est nul !

J’ai adhéré à l’A.V.C : l’Amicale des Vieux Cons dont font partie José Bové, Robert Badinter, Daniel Cohn-Bendit, Ariane Mnouchkine, Yanis Varoufakis… et bien d’autres qui voteront Macron dimanche prochain.

 

Je m’abstiendrai ici de m’exprimer sur le ni-ni de ceux qui se sont autoproclamés « insoumis » car mes mots seraient trop durs pour eux. Dans la vraie vie j’en croise tant et tant que je connais leur capacité à penser que l’Histoire commence avec eux et à s’exonérer de leur part de responsabilité dans la faillite du fameux système.

 

Ils sont aussi le système et ils ont eux aussi contribué, peut-être à leur corps défendant, à recruter des électeurs pour MLP. À force de ressasser des Si, de ne pas analyser les raisons pour lesquelles les électeurs n’ont pas placé leur champion à la seconde place, ils se réfugient dans une étrange posture de contorsionnistes.

 

Libre à eux, mais pourquoi tant de mots de justification, d’autojustification, de leur attitude, que je respecte en la contestant aujourd’hui, et pas avant, sur les réseaux sociaux.

 

Face à un choix binaire, s’en exonérer c’est se dérober, se laver les mains à bon compte.

 

Les militants, comme les supporters, m’ont toujours insupporté par leur incapacité à sortir de leur enfermement et leur capacité à gober et à répéter la vulgate rigide de leur parti. Avec eux le chef à toujours raison, il faut le suivre aveuglément jusque dans ses petits calculs.

 

Dans ma vie civique, lors des élections présidentielles où je n’ai pu voter qu’à partir de 1974, en 69 j’ai raté le coche d’un petit mois, mon vote du deuxième tour a toujours été un vote de raison et non de totale adhésion.

 

1974 -1981-1986 Mitterrand

 

1995 Jospin

 

2002 Chirac

 

2007 Royal

 

2012 Hollande

 

2017 je récidive avec Macron

 

Toujours du deuxième choix !

 

J’assume !

 

«Curieuse impression, avec l’âge, de comprendre de + en + de choses et de se sentir de + en + con»

Antoine Blondin

 

Bien conscient d’être arrivé de plus en plus près du bout de ma route, me souvenant que j’ai été un jeune con, je constate avec horreur que beaucoup de jeunes cons d’aujourd’hui sont souvent des ignorants diplômés. Faillite de notre système éducatif, triomphe de l’ignorance crasse, de la reprise de slogans, du triomphe de la forme sur le fond.

 

Le tribun triomphe, ça me fait penser à Doriot électrisant ses auditoires pour passer du PCF, maire de l'emblématique St Denis, à la collaboration la plus noire avec la LVF.

 

J’ai toujours cru au triomphe de l’intelligence mais, avec ce qui se passe, je doute de plus en plus. Intelligence n’égale pas diplôme, mon père qui n’avait aucun certificat en poche aurait mieux argumenté que bien des bardés de diplômes.

 

« L’ignorance du peuple nous garantit sa soumission »

 

Catherine II impératrice de Russie.

 

Je sais d’où je viens, je ne l’ai jamais oublié, mais ma « méritocratie » républicaine n’a rien à voir avec une quelconque morgue de l’élite.

 

Je doute, j’écoute, je réfléchis et tout au cour de cette campagne je n’ai à aucun moment craché du venin, participé au simplisme ambiant, je me suis tu, j’ai respecté les opinions sans pour autant cautionner celles de la haine et de l’exclusion.

 

Insensible à l’esbroufe, aux mouvements de menton, je suis et reste mendésiste !

 

Trouvé sur Face de Bouc :

 

« Me font marrer les gens… si demain leurs gosses brillent dans les études, vont-ils les traiter d'enculés de banquiers ou d'intellos ? Aujourd'hui être un con inculte c'est devenu cool je crois ... quelle tristesse »

 

J’ai toujours revendiqué et assumé mon parcours aux côtés de Michel Rocard, toujours minoritaires, toujours vilipendés par celui qui aujourd’hui, enfant de Mitterrand, se proclame chef des insoumis. Apparatchik de la plus belle espèce, opportuniste et calculateur, révolutionnaire en siège premium sur Air France.

 

La morale de l’attitude du bal des hypocrites, dont beaucoup sont bien au chaud dans la Fonction Publique, c’est que ma voix ils ne l’auront pas lors la bataille décisive du deuxième tour des législatives, là où tout se jouera, je les laisserai à leur véritable poids électoral et à leur intransigeance sectaire. Je n’irai pas à la pêche car je n’aime pas la pêche mais goguenard je me contenterai de constater : vous l’avez bien mérité.

 

Même si je partage certaines de leurs analyses je me souviendrai de votre absence en un moment décisif, dans ce que les sportifs appellent le money time. Moi j’ai choisi, j’ai utilisé mon seul pouvoir de citoyen, le bulletin de vote pour contribuer à écraser la tête du serpent venimeux.

 

Mon vote de dimanche n’est pas un blanc-seing mais un simple acte de résistance citoyen, propre et efficace

 

Pour conclure cette chronique j’avoue être, dans sa démarche, très Yannis Varoufakis :

 

« Marine Le Pen est-elle vraiment une option moins inacceptable que son père ? Emmanuel Macron est-il pire, du point de vue de la gauche, que Jacques Chirac en 2002 ? Si ce n’est pas le cas, pourquoi certains leaders de la gauche refusent-ils aujourd’hui de soutenir Macron contre Le Pen ? C’est pour moi une véritable énigme. »

 

Et, cela étant donné, je refuse de faire partie d’une génération de progressistes européens qui auraient pu empêcher Marine Le Pen de gagner la présidence française mais ne l’ont pas fait. C’est pourquoi j’écris cet article : pour soutenir sans équivoque la candidature de Macron au deuxième tour. Le Front national ne peut pas s’emparer de l’Elysée par surprise, du fait d’une indifférence tactique fautive de notre part.

 

Bien que cela aurait été ma position, qui que soit celui qui se serait présenté contre Le Pen sur la base d’un projet non raciste, il y a quelque chose de plus dans mon soutien à Emmanuel Macron : au cours de mon mandat en tant que ministre des finances de la Grèce au début de 2015, Emmanuel m’a révélé un côté de lui que peu de progressistes connaissent.

 

Alors que la « troïka » des créanciers de la Grèce et le gouvernement de Berlin étranglaient les tentatives de notre gouvernement de gauche nouvellement élu pour libérer la Grèce du carcan de sa dette, Macron a été le seul ministre d’Etat en Europe à faire tout son possible pour nous aider. Et il l’a fait en prenant un risque politique personnel.

 

Je me souviens très clairement de l’après-midi du 28 juin 2015, ce terrible dimanche, lorsque l’Eurogroupe avait décidé de fermer nos banques pour punir notre gouvernement de résister à un nouveau prêt prédateur et à d’autres attaques austéritaires antisociales et récessionnaires affectant les Grecs les plus faibles.

 

C’est vers 18 heures que j’ai reçu un SMS d’Emmanuel, par lequel il m’informait qu’il avait du mal à convaincre le président Hollande et Sigmar Gabriel, le vice-chancelier d’Allemagne, de trouver une solution : « Je ne veux pas que ma génération soit celle qui aura été responsable de la sortie de la Grèce de l’Europe », disait-il.

 

Moins d’une minute plus tard, j’ai répondu : « Mais bien sûr. Il suffit de savoir que nous avons besoin d’un accord qui offre un répit à long terme et la perspective que cette situation ne se répétera pas dans quelques mois. » Emmanuel était d’accord. Il allait parler à son président et reviendrait vers moi : « Une solution durable est la clé, je suis d’accord avec vous », écrivait-il, en proposant de se rendre incognito à Athènes le lendemain, de dîner avec moi et Alexis [Tsipras], et de forger un accord entre Athènes, Berlin et Paris.

 

Après minuit, alors que nous étions en pleins préparatifs pour les fermetures de banques, Emmanuel m’écrivit à nouveau pour m’informer que le président Hollande envisageait de faire une déclaration le matin pour rouvrir les négociations. Je l’ai remercié et j’ai attendu. « Bien, a dit Emmanuel un peu plus tard, je suis prêt et je suis sûr qu’Alexis, vous et moi pourrons trouver un accord… Je vais convaincre le président demain. Nous devons réussir ! »

 

Le lendemain matin, le lundi 29 juin, le jour où il devait venir à Athènes, Emmanuel a appelé pour demander un service : Alexis pouvait-il contacter le président Hollande pour confirmer qu’il était prêt à recevoir Emmanuel à Athènes, comme émissaire du président français ?

 

J’ai appelé Alexis, expliqué l’occasion qui nous était proposée, et il était d’accord. Une heure plus tard, cependant, Alexis m’a rappelé, en colère, ce qui était compréhensible. « Qu’est-ce qui se passe ?, demanda-t-il. Le bureau de Hollande répond qu’ils n’ont aucune idée d’une éventuelle mission de Macron à Athènes. Ils nous ont renvoyés vers Michel Sapin. Est-ce qu’il te fait marcher ? »

 

Quand j’ai fait part de cet échange à Emmanuel, il a eu l’air en colère. Son explication m’a choqué : « Les gens de l’entourage de Hollande ne veulent pas que je vienne à Athènes. Ils sont proches de la chancellerie de Berlin. Ils ont clairement bloqué la démarche d’Alexis. Mais donnez-moi son numéro de téléphone portable personnel [celui de Tsipras]. Je vais aller à l’Elysée personnellement dans une heure pour lui parler [à Hollande] et lui demander d’appeler Alexis directement. »

 

Quelques heures passèrent, mais Hollande n’appela jamais Alexis. J’ai donc envoyé un SMS à Emmanuel : « Si j’ai bien compris, il n’y a pas eu de progrès ? Et votre voyage a été annulé ? » Un Macron abattu m’a confirmé qu’il avait été bloqué – par son président et son entourage. « Je vais encore insister pour vous aider, Yanis, croyez-moi », a-t-il promis. Je l’ai cru.

 

Trois mois après ma démission, en octobre, j’ai rencontré Emmanuel à Paris. Il m’a dit que lors d’une réunion au sommet avant sa tentative infructueuse de médiation avec Alexis, il avait relayé mon avis : que l’accord de la « troïka » pour la Grèce était une version moderne du Traité de Versailles. Merkel l’avait entendu et, selon Emmanuel, avait ordonné à Hollande d’écarter Macron des négociations avec la Grèce.

 

En écrasant le printemps grec, la « troïka » a non seulement porté un coup à la Grèce, mais aussi à l’intégrité et à l’esprit de l’Europe. Emmanuel Macron a été le seul membre du système qui a essayé de s’y opposer. Je pense qu’il est de mon devoir de faire en sorte que les Français progressistes, sur le point d’entrer (ou de ne pas entrer) dans le bureau de vote au second tour de l’élection présidentielle, fassent leur choix en ayant pleinement conscience de cela.

 

Pour ma part, ma promesse à Emmanuel est la suivante : je vais me mobiliser pleinement pour vous aider à battre Le Pen, et je me joindrai avec la même force aux prochaines Nuits debout pour m’opposer à votre gouvernement lorsque – et si – en tant que président, vous tentez de poursuivre la mise en œuvre de votre néolibéralisme qui est déjà un échec. »

 

 

Résultats du 1er tour XIVe arrondissement

 

37.19%

Emmanuel Macron, En Marche!

 

22.28%

François Fillon, LR

 

19.27%

Jean-Luc Mélenchon, La France Insoumise

 

11.52%

Benoît Hamon, PS

 

5.34%

Marine Le Pen, FN

 

1.92%

Nicolas Dupont-Aignan, DLF

 

0.82%

François Asselineau, UPR

 

0.66%

Philippe Poutou, NPA

 

0.53%

Jean Lassalle, Indépendant

 

0.3%

Nathalie Arthaud, LO

 

0.17%

Jacques Cheminade, Solidarité Et Progrès

 

Nombre d'inscrits :

83 195

 

Taux de participation :

84.67%

(70 443 inscrits)

 

Taux d'abstention :

15.33%

(12 752 inscrits)

 

Votes exprimés :

98.61%

(69 461 votes)

 

Votes blancs :

1.02%

(718 votes)

 

Votes nuls :

0.37%

(264 votes)

 

 

 

 

 

 

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