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5 mai 2017 5 05 /05 /mai /2017 06:00
Les grandes charrettes des « dégraissés », un texte de 1990

La sidérurgie, les charbonnages, l’industrie textile, la chaussure et bien d’autres industries ont « dégraissé » disait-on, fait de grands plans sociaux qui ont laissé des plaies béantes dans les grandes régions ouvrières, constitué le terreau de cette France meurtrie par la mondialisation qui se jette de plus en plus dans les bras des démagogues.

 

Bernard Arnault a construit son empire sur les décombres de Boussac-Saint-Frères.

 

Lire ICI 

 

Depuis, la désindustrialisation n’a fait que s’amplifier, inexorable, laissant des hommes et des femmes sans avenir.

 

J’ai écrit ce texte un soir en 1990.

 

Il est sans doute un peu simplet mais je l’assume sans honte.

 

Épluchure

 

Les gens d’en haut

M’ont mis sur la liste

Comme un de trop

J’ai pris le chemin d’être érémiste

Comme un moins que rien.

 

Tiens y’a Lucien

Qui fait pisser son chien

Et ma Lucette

Qui va bosser

Sans un baiser.

J’sais pas pleurer

Alors j’fais rien.

 

J’pue

Plus

L’huile de vidange

J’cocotte l’ennui

Et là pas de rechange

Le jour comme la nuit.

 

Les mecs du haut

Y font le boulot

Simplement

Proprement

J’suis licencié

Dégraissé…

 

Lire ICI  

"Faire passer les classes populaires pour fascisées est très pratique"

De l'Amérique de Trump à la France périphérique, il n'y a qu'un pas. Le géographe Christophe Guilluy nous explique pourquoi. Interview.

Publié le  | Le Point.fr
 
 
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4 mai 2017 4 04 /05 /mai /2017 06:00
Le 10 mai 1981 vu par Laurent Joffrin le trouble de la gauche non communiste qui n'osait pas renvoyer ses cryptocommunistes à leur passé et aux oubliettes de l'histoire.

Dans un numéro spécial Antenne 2 de février 1984 titré «VIVE LA CRISE!»: La grande mutation des années 80, racontée par Yves Montand, ce cher Joffrin nous offrait une superbe tranche de sa pensée à géométrie hautement variable.

 

Je l’avais acheté un dimanche ensoleillé d'avril 2007 à un grand vide-greniers de la rue de Flandres, ce numéro spécial de Libération Antenne 2 de février 1984, à même le sol, perdu dans une marée d'objets hétéroclites, me sautait aux yeux. Quel bonheur que de se retrouver projeté 23 années en arrière !

 

Pour les plus jeunes, Montand, reste un grand acteur, Z, l'Aveu, les films de Sautet, etc... Un bon chanteur aussi, à bicyclette... mais sans doute pas conteur crédible de la mutation des années 80.

 

Étonnant ! A lire ou à relire, l'homme est écorché, il traine comme un boulet ses voyages dans le Moscou de la nomenklatura soviétique avec Simone Signoret ; ses raisonnements sont simplistes, basiques, très je suis revenu de tout, spectacle parfois pitoyable d'un homme qui n'est pas sur son terrain, mais l'ensemble du numéro est très significatif du trouble de cette gauche non communiste qui pensait que le mur de Berlin ne s'ouvrirait jamais et qui n'osait pas renvoyer ses cryptocommunistes à leur passé et aux oubliettes de l'histoire.

 

LA PEDAGOGIE DE LA GAFFE

 

Il y a un néo-réalisme français. en dix ans de crise, on a essayé de par le monde toutes les médications possibles. Aucune n'a réussi. Très longtemps pourtant les Français ont refusé de voir la crise en face. Pendant presque une décennie, ils ont cultivé l'illusion du bout du tunnel, refusant toute baisse du pouvoir d'achat, poursuivant leur quête sans fin du bien-être matériel, négligeant l'investissement ; comme si le ralentissement de la croissance et la montée du chômage devaient vite s'évanouir, comme un mauvais rêve économique. Longue, décevante, rebelle aux politiques toutes faites, cette crise aurait bien fini par ramener les plus myopes à la lucidité. Mais il manquait un évènement politique. La moitié des Français, entretenus par une opposition qui répétait de bonne guerre que la crise n'était pas fatale, dans le souci de ne pas exonérer de ses responsabilités la majorité, croyaient de bonne foi les structures économiques et la mauvaise volonté des dirigeants de l'époque responsables du marasme. Une "autre politique", une "autre logique" devaient permettre de libérer la production, de créer des emplois, de sauvegarder le pouvoir d'achat. Y croyaient-ils vraiment? En tout cas, ils voulaient en avoir le cœur net. Ce fut le défi du 10 mai. Une volonté nationale de dire « chiche » à ceux qui piaffaient depuis si longtemps en lisière de l'Histoire.

 

 

Faute d'avoir mesuré la profondeur de la crise, d'avoir perçu l'ampleur du retournement historique, les socialistes si remplis de certitudes ont raté ce rendez-vous-là. « L'autre logique » s'est brisée non sur le mur de l'argent, mais sur celui de la réalité. Mais ils ont aussi rendu un grand service : la relance ratée, le colbertisme impuissant qui a défini leur politique pendant un an, jusqu'à la volte-face de la rigueur, ont eu le mérite de vacciner l'opinion. L'état de grâce a surtout fonctionné comme une pédagogie de la crise. Une pédagogie par la gaffe : en se trompant avec un constant enthousiasme, mais en ayant quelques mois plus tard le courage de reconnaître- en partie - leurs erreurs, les socialistes ont discrédité pour un temps les potions magiques dont les hommes politiques font leurs programmes. Peut-on espérer que le débat public y gagne en qualité ? Hors des bilans politiques, des plaidoyers et des réquisitoires partisans, ce sera le principal bénéfice de l'alternance.

 

 

Il y en a un autre : le retour de la société civile. Cette première année de pouvoir socialiste, si néfaste au socialisme, aura été celle d'un étatisme virulent. Quoi qu'il ait fait pendant cette période d'illusion lyrique des jeunes barbes socialistes, le gouvernement s'est contenté de mettre en pratique un slogan hérité de soixante-dix ans de jacobinisme à la sauce Marx : de l'Etat, encore de l'Etat, toujours de l'Etat. Relance, nationalisations, impôts nouveaux, plans industriels : tout allait à l'Etat, tout y revenait. Mais tout a raté, ou presque. Dans les douze mois qui ont suivis cette année illusoire, il a fallu brûler à la sauvette ce qu'on avait adoré. On ne pouvait trouver meilleure réhabilitation de l'initiative et de l'individu. L'Etat était monté sabre au clair à l'assaut de la crise et s'était pris les pieds dans le tapis. Il lui faut bien aujourd'hui céder quelque peu la scène aux vrais acteurs. Car c'est dans la vie quotidienne que la grande mutation se manifeste le plus clairement. Comme ces vieilles forteresses reléguées dans un rôle secondaire par l'évolution de l'art militaire, la masse grisâtre de l'Etat français ressemble de plus en plus à un château-fort inutile. La vie est ailleurs, elle sourd de la crise, par l'entreprise, par l'initiative, par la communication. Ironie d'une histoire qui joue à qui perd gagne. C'est la gauche pétrie de révérence étatique qui en a fait la preuve. »

 

 

LAURENT JOFFRIN

 

 

 

 

 

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3 mai 2017 3 03 /05 /mai /2017 06:00
Chai l’un chai l’autre un 1er mai du côté de Vézelay pour s’aérer et licher des vins tout près de la nature

Dimanche soir il pleuvait comme vaches qui pissent et soufflait un vent à décorner les bœufs, pas très engageant pour une sortie de Paris le lendemain.

 

Les météorologues, nouveaux augures modernes, prévoyaient, sans se mouiller, nuages et soleil sur le parcours et là où nous devions aller.

 

Là-bas, ces jours derniers, le ciel n’avait pas épargné nos amis vignerons, déjà durement touchés en 2016, le thermomètre descendu très au-dessous de zéro mettait en péril les frêles bourgeons du vignoble.

 

La répétition des catastrophes naturelles : gel, grêle, doublée d’attaques d’oïdium ou de mildiou, mettent en péril économique des vignerons qui ont fait des choix forts qui sortent des sentiers battus.

 

Il est temps de sortir pour nous d’une affliction de bon aloi, du « on est navré pour vous » ou d’une simple solidarité qui malheureusement ne sera pas à la hauteur des problèmes financiers de nos amis vignerons.

 

Que faire alors ?

 

Écouter les réflexions, les propositions des intéressés – il y en a en arboriculture, croyez-moi – pour mieux protéger les vignobles des aléas climatiques, et surtout les aider à faire remonter leurs demandes aux instances chargées de décider INAO, Ministère de l’Agriculture.

 

Ce n’est pas en restant le cul bien calé dans son fauteuil face à son écran ou en passant son temps à vilipender tout le monde pour vendre sa soupe, que nous pourrons contribuer positivement à faire avancer des propositions concrètes mises en avant par les vignerons qui ont fait des choix courageux.

 

C’est écrit, retroussons-nous les manches !

 

Lundi matin 1er mai il faisait beau, Paris ne sentait pas encore le sable chaud et à 10 heures face à la station Saint-Jacques dans ma petite Twingo j’attendais mon chauffeur qui arriva pile à l’heure.

 

Rosalie.

 

Restait plus qu’à attendre notre Claire qui entretient des rapports tumultueux avec son réveil. Elle arriva avec son ¼ d’heure de retard syndical.

 

À l’arrière de ma petite auto, le cul posé sur le moelleux des sièges cuir, tel un Ministre partant aux champs, j’appréciais sa conduite, sûre et fluide. À l’avant, la conversation entre elle et Claire roulait, les filles d’aujourd’hui, et sans doute comme celle d’hier, ont toujours beaucoup de choses à se dire.

 

Pas une goutte de pluie, du soleil les deux belles affichaient des lunettes de stars et moi je contemplais le paysage où dominait le jaune pétant du colza.

 

À la sortie 21 nous quittâmes l’autoroute avec une pensée pour la centrale d’enrobage enterrée aux portes de Chablis. Le parcours devenait arboré, nous longions la Cure, la belle rivière qui se jette dans l’Yonne, elle-même affluent de la Seine. Comme notre cordon ombilical.

 

Joux-la-Ville, Lucy-le-Bois, Précy-le-Sec… les noms de villages fleurent bon le terroir, Rosalie fait glisser la Twingo sur le ruban de bitume et nous nous pointons dans le charmant village de Saint-Père.

 

Et nous tournons en rond car le petit GPS de Claire ne sait plus où donner de la tête. La logistique du dernier kilomètre est souvent déterminante. Je branche ma petite bête et, à deux, nous guidons Rosalie qui maîtrise avec maestria la marche arrière et le demi-tour.

 

Enfin nous arrivons, pile poil à 13 heures, devant le chai de la Sœur Cadette où se tient cette nouvelle édition de Chai l’un chai l’autre.

 

Bises à Alice et Olivier de Moor et apéritif au champagne de l’Aube chez Morgane Fleury puis déjeuner dehors sous un beau soleil. Nous buvons aussi ceci choisi par notre sommelière experte Claire.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les filles lézardent, moi aussi. Une bolée de bon air ça fait du bien à nos petits poumons encalminés de parisiens têtes de chien.

 

Mais c’est bien beau de niaiser il faut aller licher.

 

Nous nous égaillons, les 2 gonzesses ensemble et moi, vieux loup solitaire, je pose mes premiers jalons avec quelques vigneronnes et vignerons. Nous nous reverrons… Parfois, les filles et moi nous rejoignons. Rosalie prend des notes sur son smartphone, Claire, connue de beaucoup de monde, claque des bises à la volée.

 

Un papy avec au cou sa petite fille me fait le coup du «c’est le rapport Berthomeau». Ça faisait un sacré bail qu’on ne me l’avait pas fait celui-là.

 

Nous allons et venons, c’est convivial, les vins sont bons, nous crachons sauf Claire qui n’a pas à tenir le volant. Autour de nous les diables plein de cartons de vins roulent vers des coffres.

 

Mon choix de cuvées à mettre en avant s’est porté vers celle issues d’assemblage de raisins venus d’ailleurs pour pallier les trous ravageurs du millésimes 2016.

 

Des vins de France qui ont permis de mettre un supplément de raisins dans les chais des vignerons sinistrés. Encore une piste à creuser à l’avenir pour faciliter la vie des vignerons confrontés à des aléas dramatiques.

 

En voilà 3 : la cuvée de nos hôtes La Sœur Cadette, celle de Thomas Pico et celle qui résume bien l’esprit de ces vignerons Melting potes d’Alice et Olivier de Moor.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Touchés eux aussi par les duretés climatiques Coralie et Damien Delecheneau La Grange Tiphaine.

Chai l’un chai l’autre un 1er mai du côté de Vézelay pour s’aérer et licher des vins tout près de la nature

Et puis, je ne peux vous énumérer toutes les découvertes, pour compléter il me faudrait consulter la banque d’images de Rosalie bien plus professionnelle que moi, en voici quelques-unes :

 

Chai l’un chai l’autre un 1er mai du côté de Vézelay pour s’aérer et licher des vins tout près de la nature
Chai l’un chai l’autre un 1er mai du côté de Vézelay pour s’aérer et licher des vins tout près de la nature
Chai l’un chai l’autre un 1er mai du côté de Vézelay pour s’aérer et licher des vins tout près de la nature
Chai l’un chai l’autre un 1er mai du côté de Vézelay pour s’aérer et licher des vins tout près de la nature

Lorsque nous eûmes fini nos tours et nos détours, petite séance de décontraction au soleil avec eau minérale et conversation sur cette belle journée.

 

L’heure du départ a sonné.

 

Bises à tous et notre chauffeur de maître reprend le volant au péage. Y’a du monde sur l’autoroute mais pas trop et nous entrons dans Paris comme des fleurs.

 

Il est 20 h 30, fin d’une belle journée de Roi avec des Reines…

 

merci Thomas à bientôt à Chablis...

merci Thomas à bientôt à Chablis...

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30 avril 2017 7 30 /04 /avril /2017 06:00
Lettre ouverte aux hommes politiques, dit les politichiens par de Gaulle.

40 ans déjà, cette lettre est de la plume de Pierre Viansson-Ponté du Monde et c’était publié chez Albin Michel en janvier 1976.

 

La Ve République avait alors 18 ans, elle n’avait pas encore connue l’alternance. Elle a aujourd’hui 59 ans et ce texte est donc quadragénaire, la force de l’âge avec peut-être quelques rondeurs dues à l’embourgeoisement.

 

Ce deuxième tour a vu s’écrouler les 2 piliers du modèle de la Ve République, ils seront absents laissant la place à un représentant, de ce que l’on appelait la 3e Force, jeune, jamais élu, pur produit de la méritocratie à la Française, banquier d’affaires, conseiller du Prince et un avatar de la France rance, relooké mais toujours ancrée dans un nationalisme autoritaire et dévastateur.

 

Ce texte a son âge bien sûr mais ses rides ne sont pas aussi marquées que les jeunes écervelés ou les vieux chevaux de retour d’une extrême-gauche ripolinée qui jouent du ni-ni voudraient nous faire accroire.

 

Choisir est toujours une douleur, une forme de renoncement, se réfugier dans un anti-système hors-sol est preuve soit d’immaturité pour les plus jeunes et de calculs électoraux pour ceux qui ont oubliés qu’au Congrès de Tours le PS français a choisi majoritairement de se transformer en PC, avec les dérives que vous connaissez.

 

Nul ne peut s’exonérer de son passé, surtout les leaders politiques, «La démocratie est le pire des systèmes, à l'exclusion de tous les autres.» signé Winston Churchill, cet aphorisme est un des plus inusables du débat politique.

 

Les révolutionnaires en chaise longue s’étripant le cul posé sur leur fauteuil face à leur écran devraient méditer, nul n’a volé la victoire à leur poulain, avant de vouer aux gémonies les autres qu’ils se posent la question du pourquoi certains électeurs n’ont pas franchis le pas ?

 

Sinon, qu’ils renversent la table, sortent de leur confort et prennent le pouvoir par la rue !

 

Revenons à la lettre ouverte aux hommes politiques :

 

Pierre Viansson-Ponté écrivait nommément à 9 personnalités, deux sont toujours vivantes : Valéry Giscard d’Estaing qui était Président de la République en 1976, Jacques Chirac qui allait le devenir après trois tentatives infructueuses.

 

Pour les disparus, le dernier en date, Michel Rocard, s’était toujours outsider se contentera d’être le 1er Ministre de son adversaire au sein du PS, Pierre Mendès-France qui ne gouverna que quelques mois, François Mitterrand deux septennats, Michel Debré le père de la Constitution et des Debré actuels, Georges Marchais qui renaît avec l’insoumis hâbleur Mélenchon « Qu’ils dégagent !» et le Prince des Ténèbres Michel Poniatowski l’homme de main de Giscard que tout le monde a oublié.

 

L’extrait que je vous propose s’adressait aux autres...

 

« En France, la politique a mauvaise réputation. Quand à la réputation de ceux que de Gaulle aimait à nommer « les politichiens », elle est tout simplement effroyable. Il n’est guère de pays qui aient aussi peu de considération, autant de mépris même, pour ceux qui les gouvernent, ou les représentent.

 

S’il est à droite, l’homme politique français est considéré comme un raté de la finance, de l’industrie, du commerce ou du moins l’un de leurs employés subalternes. Sa seule idée que rien ne change.

 

À gauche, il passe pour un bureaucrate, un apparatchik guidé moins par la conviction que par l’ambition ou plus prosaïquement l’appétit. Son espoir : que tout change, c’est-à-dire que la queue de la poêle passe dans ses mains.

 

Entre les deux, c’est le marais où s’embourbent ceux qui ne savent pas exactement de quel côté soufflera demain le vent et donc dans quelle direction ils doivent prendre. Et qu’on nous montre sur les bancs des assemblées et les états-majors des partis les grands intellectuels, les vrais savants, les champions de leur spécialité : ils se gardent bien d’aller perdre le temps dans ce monde de l’illusion et de la combine. Non, non : tous les mêmes, tous des médiocres, au mieux incompétents et inutiles, au pire véreux et pourris, qui ne sont là que pour se remplir les poches. Voilà, en gros, l’image que beaucoup trop de vos concitoyens ont de vous, les hommes politiques. Et c’est bien dommage.

 

C’est dommage d’abord parce que c’est faux. Vous n’êtes pas tous honnêtes, je le sais bien et il existe parmi vous des concussionnaires, des prévaricateurs, des arnaqueurs, les uns prêts à se vendre et les autres à se louer à la journée et même à l’heure. Mais ceux-là, chacun les connaît et on pourrait aisément les nommer. Et dans tout le personnel du régime et de l’opposition, dans toute la classe politique, on pourrait les compter sur les doigts d’une seule main – enfin disons par prudence deux.

 

Car le parlementaire et le technocrate de base sont dans l’ensemble honnêtes et désintéressés, contrairement à ce qu’un vain peuple pense. Seulement il faut reconnaître qu’une carrière politique pose tant de problèmes personnels, matériels et moraux, de système de vie et de travail, de relations et d’appartenance, d’opportunité, de tactique et de hasard que parfois tout se mêle dans un brouillard où il est aisé de se perdre.

 

Je n’ai jamais rencontré un député, un seul, qui n’ait pas l’ambition d’être un jour ministre, et c’est normal : la finalité de son entreprise, c’est le pouvoir ou son apparence.

 

Je n’ai jamais vu un ministre, un seul, qui ne soit soucieux de le rester ou à défaut, par une démission bien calculée ou un effacement provisoire bien orchestré, de le redevenir aussitôt que possible.

 

Je ne connais guère de hauts fonctionnaires qui, un jour d’exaspération contre les tergiversations, l’ignorance ou l’indifférence de leur ministre ou des élus, n’aient souhaité une fois au moins entrer au Parlement, voire au gouvernement, pour apprendre leur métier à tous ces incapables.

 

Et parmi les militants, j’en sais peu qui aient refus de se dévouer en posant leur candidature à quelque mandat plus ou moins prestigieux, en acceptant quelque désignation flatteuse.

 

S’il existe des hommes politiques heureux, combien me sont apparus tenaillés par la peur : peur des « patrons » dispensateurs d’investiture et de responsabilités, crainte cyclique des chers électeurs, souci lancinant de leur personnage public, incertitude dans l’action, angoisse jusqu’au plus haut niveau parce qu’il leur faut, comme l’a dit l’un d’eux et non des moindres, en permanence « gérer l’imprévisible ».

 

Matériellement, ce n’est pas un métier et il en va du député comme du journaliste, auquel on dit volontiers « Ah ! c’est bien intéressant votre travail, vous avez de la chance. Mais, à part cela, comme métier, qu’est-ce que vous faites ? » Rien de pire que l’élu qui n’a pas d’autres sources de revenus, pas de position de repli en cas d’échec. Alors il est tentant de composer avec la déontologie non écrite et d’ailleurs plutôt laxiste du milieu.

 

Avocat et parlementaire, on plaidera peu mais on conseillera beaucoup, et de gros clients ; des clients, bien entendu, qui font toute confiance à votre science juridique et auxquels il ne serait jamais venu à l’idée de vous engager avec de si confortables honoraires parce qu’ils ont tout simplement besoin d’un porte-parole au Palais-Bourbon et d’un commissionnaire pour leurs démarches.

 

Industriel, commerçant, on traitera de ce qu’on connaît bien et c’est évidemment un effet du hasard si des thèses qu’on défend au nom de l’intérêt général se trouvent coïncider avec quelques intérêts particuliers.

 

Homme de la ville, on sera tout prêt à couper dans les subventions agricoles, beaucoup trop généreuses ; élu de la campagne, on sera peu enclin à voter des milliards de crédits que réclament les cités, et en particulier Paris, cette capitale du vice c’est-à-dire de la pornographie, de l’administration et du Coca-Cola. Fonctionnaire, on soignera son avancement en faisant jouer utilement les relations nouées dans la profession, ce qui crée un lien autrement puissant que des idées communes, puisque après tout il est logique que des années passées à servir la collectivité ne freinent pas une carrière administrative qui eût à coup sûr été brillante sans l’entracte du mandat.

 

Tout cela est évidemment plus aisé si on appartient à cette majorité que le soleil du pouvoir réchauffe de ses rayons. Mais qu’on ne s’y trompe pas : l’opposition, sauf communiste, n’est quand même pas cette banquise où l’on grelotte, comme certains le croient. »

 

En bonus : le lobbying

 

« Il est impossible de tout savoir et un élu consciencieux trouve très vite ses limites. Comment pourrait-il, la même semaine, avoir à la fois un avis tranché et motivé sur une réforme de l’enseignement supérieur, une position sur la politique pétrolière, une conviction sur le choix de la meilleure filière nucléaire, un jugement sur l’aménagement de la région lyonnaise, une idée sur la fiscalité des cultivateurs de tabac ou des magasins de grande surface, et une opinion ferme sur la conduite monétaire du Japon, Et pourtant, sur tous ces sujets et bien d’autres, il faudra se prononcer, voter et décider. Le bon sens ne fait rien à l’affaire, surtout quand on n’a ni les possibilités intellectuelles, ni le temps, ni le goût d’étudier des dossiers qui, de surplus, ne sont pas à votre disposition.

 

Ces dossiers précisément, quelques-uns les détiennent. Les uns, ministres, rapporteurs, experts officiels sont censés les connaître. Les autres les possèdent sur le bout du doigt : ce sont eux qui les ont constitués, eux qui le plus souvent les ont fournis, tout préparés, aux ministres et hauts fonctionnaires et sous une forme édulcorée, orientée, aux quelques parlementaires utiles. Comme il est tentant de s’en remettre à ceux qui savent et s’offrent ainsi à vous éclairer. Ainsi les décisions sont-elles souvent arrachées à la faveur d’une savante mise en condition assortie de quelques facilités à la simple flatterie en passant par un bon déjeuner ou un menu service.

 

Après cela, on trouvera des naïfs pour s’étonner et même admirer que les groupes de pression, les lobbies, si bruyants et indiscrets sous la IVe République où l’on voyait certains jours leurs représentants s’abattre comme les hirondelles en vols serrés dans les couloirs du Palais-Bourbon et les antichambres des ministères, aient presque disparu sous la Ve. Parbleu ! C’est qu’ils sont passés de l’antichambre au cabinet, voire au bureau du ministre et des couloirs dans l’hémicycle. Installés au cœur du dispositif exécutif, parlementaire et administratif c’est à peine s’ils ont besoin désormais de respecter les apparences. Au lieu de manipuler les pouvoirs, ils les contrôlent, les partagent et parfois les détiennent, se confondant largement avec eux... »

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29 avril 2017 6 29 /04 /avril /2017 06:00
F… Aisne jusqu'où progressera le FN dans l'Aisne ?  1 cas d'école…

Plus de 35% dans l'Aisne

 

C'est dans l'Aisne que Marine Le Pen fait son plus gros score : 35,7%. C'est presque 10 points de plus que lors du 1er tour de la présidentielle de 2012 où elle avait obtenu 26,33% des voix. Le taux de participation est pourtant en baisse dans ce département par rapport à 2012 : dimanche 23 avril 2017, 78,7% des Axonais ont voté contre 80,61% pour le 1er tour de 2012.

 

Loin derrière, Emmanuel Macron avec 17,9% des suffrages exprimés. Jean-Luc Mélenchon et François Fillon sont au coude-à-coude comme au niveau national mais dans l'Aisne c'est le candidat de la France Insoumise qui l'emporte.

 

L’Aisne c’est tout près de Paris, lorsque j’étais au 78 rue de Varenne deux dirigeants agricoles d’envergure nationale qui faisaient partie de mes interlocuteurs étaient issus de ce département : le président des céréaliers et celui de l’enseignement agricole privé : Henri de Benoist et Gérard de Caffarelli. J’ai habité pendant quelques années à quelques encablures de Villers-Cotterêts devenu depuis un fief du FN. Enfin, avec mon amie Claire je suis allé à Saint-Quentin la ville où elle est née et où elle a grandi fief d’un baron des Républicains, ministre et maintenant patron d’une région grâce aux voix d’une gauche dont c’était l’un des bastions.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ce département rural, qui s'estime négligé par Paris et même Amiens, au chômage record 14% - et à la démographie stagnante - autour de 500.000 habitants depuis un siècle-, est un cas d'école.

 

« Le taux de RSA est l'un des plus importants, le niveau d'éducation l'un des plus faibles », note M. Lehingue.

 

Le département souffre d'un manque d'homogénéité, des franges périurbaines du grand Paris, autour de Château-Thierry, au sud, à La Thiérache, terre d'élevage particulièrement pauvre, à la frontière belge au nord, en passant par la grande agriculture du Laonnois et du Soissonnais.

 

Sa plus grosse agglomération, Saint-Quentin, --65.000 habitants-- est frappée de plein fouet par la désindustrialisation, comme le reste du département.

 

«Dans la continuité des élections départementales et régionales de 2015, Marine Le Pen progresse encore dans le département rural de l’Aisne.

 

Elle vire en tête au premier tour de la présidentielle dans la majorité des 804 communes.

 

Dans le Vermandois par exemple, elle fait 50,85 % des voix à Villeret, 37,50 % à Trefcon et 29,45 % à Maissemy.

 

Au nord du département, la candidate FN réalise 46,15 % à Fontaine-Uterte et même 51 % à Vénérolles en Thiérache. Elle culmine aussi à 50,84 % à Guny, commune proche de Coucy-le-Château.

 

Dans un village comme Itancourt qui a pourtant pour maire le député des Républicains, Julien Dive, proche de Xavier Bertrand, Marine Le Pen est là encore bien en tête, totalisant 220 voix, devant Emmanuel Macron (167 voix) et François Fillon (142). « Le 7 mai, c’est un choix de société qui s’impose à tous les Français et moi je combats l’idéologie du FN et je voterai pour le candidat républicain », réagit Julien Dive.

 

Les villages les plus isolés du département ne sont pas les seuls à porter en tête la leader FN. Des électeurs de villes ont également fait ce choix et notamment la cité préfectorale, Laon, dirigée par le sénateur maire des Républicains, Antoine Lefèvre. Marine Le Pen est, en effet, créditée de 28,84 % des suffrages exprimés avec plus de sept points d’avance sur Emmanuel Macron (21,66 %). Affront supplémentaire pour les Républicains dans la ville de Laon, Jean-Luc Mélenchon, 3e avec 19,49 % des voix, devance Fillon (15,68 %).

 

Après 97,24 % des résultats dans l’Aisne, Le Pen totalise 35,91 % des voix, loin devant Macron (17,88), Mélenchon (16,87), Fillon (16,22), Dupont-Aignan (5,12) et Hamon (4,22).

 

«Les Français en ont marre du duel traditionnel droite-gauche », analyse le député PRG Jacques Krabal, un des premiers élus de l’Aisne à avoir soutenu Emmanuel Macron. Le parlementaire de Château-Thierry salue son champion « qui donne de l’espoir et de la confiance » quand son adversaire, Marine Le Pen, « ne fait qu’agiter les peurs ». Dès hier soir, le FN a commencé à pilonner le candidat « mondialiste » et « du système »

 

J'aimerais que ceux qui ont fait fonds de commerce de l'abandon des zones rurales par le pouvoir central aillent au plus près de ce cas d'école pour affiner des analyses sans grandes nuances. 

 

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28 avril 2017 5 28 /04 /avril /2017 06:00
Le dernier ¼ d’heure de retard des vins de Bordeaux se traduit encore par 1 plan stratégique « Bordeaux, ambitions 2025 !

Les expressions «valise » font florès, il en est ainsi du fameux «Bordeaux bashing» qui par construction laisse entendre que les vins de Bordeaux font l’objet d’une sauvage agression, d’un dénigrement systématique, qu’ils sont des victimes ?

 

Des victimes de qui ?

 

D’un sombre « cabinet noir » ?

 

Je plaisante, alors d’une action concertée de leurs concurrents gaulois ou mondialisés ?

 

La réponse est sans contestation est non !

 

Les vins de Bordeaux, plus précisément ceux qui sont « mandatés » pour les promouvoir, les dirigeants du CIVB n’ont pas su analyser les causes du désamour des nouveaux consommateurs et en tirer les conséquences. Ils se sont laissés ringardiser.

 

Parodiant le slogan qui était celui de Carrefour en ses beaux jours « son fameux ¼ heure d’avance sur la concurrence » j’affirme que par suffisance, une certaine forme d’arrogance, depuis les années 2000, accrochés qu’ils étaient à leur certitude de garder, contre vents et marées, leur leadership, les dirigeants du CIVB se sont plantés, n’ont pas pris les bons trains en marche, faute de faire des choix stratégiques courageux et clairs.

 

Souvenir ancien de ma participation au Journal inattendu de RTL sur mon fameux rapport, en duplex avec les dirigeants du CIVB restés à Bordeaux, je fus accusé par eux de mettre sur la table des propositions félonnes visant à déstabiliser les vins de Bordeaux au profit des roturiers du Languedoc.

 

Bordeaux régnait sans partage sur le royaume des AOC, oser affirmer qu’ils pourraient, un jour, tomber de leur piédestal était un crime de lèse-majesté, à l'INAO personne ne mouftait face à l'expansionnisme des vins de Bordeaux.

 

Mais 

 

« Sous les grandes ombrelles que sont nos appellations d’origine contrôlée, surtout sous celles qui jouissent de la plus grande notoriété, s’abritent des vins moyens voire indignes de l’appellation. Succès aidant ou pression d’une demande momentanée une grande part de nos vins de pays, petits nouveaux dans la cour, se sont laissés aller, comme certains de leurs grands frères AOC, à confondre rendement administré, moyenne arithmétique, et qualité du produit. On optimisait la déclaration de récolte. Nous étions sur notre petit nuage, grisés, insoucieux telle la cigale de la fable, alors qu’il eût fallu capitaliser les dividendes de cette embellie en investissements commerciaux, en un pilotage fin de chacun de nos vignobles - quel que soit son statut juridique, sa notoriété, - par les metteurs en marché. »

 

La suite vous la connaissez, je n’ai nul besoin de vous faire un dessin.

 

Face à cette situation le CIVB aligne des plans stratégiques à la queue leu leu :  ce fut en 2010, « Bordeaux demain » et en 2017 ce ne sera pas « Bordeaux après-demain » mais « Bordeaux, ambitions 2025 ».

 

L’enjeu ?

 

Redonner à Bordeaux la place de leader aux AOC de la filière.

 

« Bordeaux continue de souffrir sur les marchés français et européens »

 

Urgence.

 

En 2016 la commercialisation en France et à l’export des vins de Bordeaux a atteint 4,73 millions d’hectolitres. En volume comme en valeur la baisse est de 3%. En France et en grandes et moyennes surfaces, les ventes sont en baisse de 3% en volume et de 1% en valeur.

 

Allan Sichel, le président du CVB a donné le ton le 24 avril, en assemblée générale, martelant que «si la situation s’est améliorée, des défis importants demeurent ». D’où l’enjeu qui consiste à « redonner leur place de leader aux vins de Bordeaux en formalisant un plan ambitieux ».

 

Le CIVB sera accompagné dans sa réflexion, associant tous les acteurs de la filière, par le cabinet Kea. Le plan en question sera finalisé d'ici la fin de l'année.

 

« Il tracera des perspectives, proposera des outils, détaille Allan Sichel. Son objectif central sera d'identifier tous les leviers d'actions permettant de créer de la valeur, pour les opérateurs, viticulteurs, les distributeurs, les négociants... mais aussi pour le consommateur. »

 

« La reconquête des ventes passera notamment par l'Europe, où les vins de Bordeaux sont chahutés. La Chine, « un gros marché dont nous ne devons pas être trop dépendants », les USA « où les perspectives de gain de parts de marchés sont intéressantes », ne seront pas oubliées. Allan Sichel voit aussi plus loin et ambitionne « de se projeter plus loin, à l'horizon 10, 20, 30 ans. Quelle sera alors la consommation en Afrique, en Inde, que peuvent y espérer les vins de Bordeaux ? »

 

Fédérer ! Une gouvernance en Cercles

 

« Pour ce faire un dispositif en cercles concentriques devrait permettre de mobiliser l’ensemble du CIVB. Un premier cercle réunira une douzaine de personnes. Un deuxième cercle sera constitué de 50 à 80 représentants du CIVB, puis le troisième cercle avec le reste des adhérents. Pour la réussite de ce plan : trois conditions pour le cabinet Kea : « une dynamique collective, une vision inspirée et un dialogue stratégique «. Ni plus ni moins. D’ici la fin de l’année, l’ossature du plan sera présentée. Il abordera la marque avec ses forces et ses faiblesses, le couple produits-marchés, les actifs immatériels, le retour d’expérience du précédent plan, la création de valeurs, la RSE. »

 

Le cabinet Kea c’est 40 consultants en France, 123 bureaux en Europe, 50% du chiffre d’affaires réalisé en grande distribution et consommation sera chargé de concocter une partition permettant de reconquérir des parts de marchés.

 

Ha ! la sous-traitance, imaginez un instant l’état-major d’Eisenhower déléguer l’intendance du Jour le plus long à des consultants.

 

Aveu de faiblesse de la définition même d’une stratégie qui intègre le faire. On en reste à des objectifs si généraux, si flous, pour que tout le monde semble y retrouver son compte, preuve qu’il n’y a aucun stratège à la barre.

 

Tant qu’à Bordeaux il ne sera pas admis que l’ancien système recèle un gap systémique, une distorsion entre le grand luxe des GCC à l’international et la ramasse du vrac à quelques euros sur le marché domestique de Baron de Lestac (mais où sont au CIVB les Pierre Castel et les Joseph Helfrich, les volumiques ?) la stratégie ne sera qu’un exercice cosmétique, de pure politique.

 

Si le Bordeaux ordinaire veut retrouver de la notoriété, là où se gagne aujourd’hui la notoriété, il faudra faire de vrais choix sur la ressource, trier, admettre l’espace de liberté des vins de France, cesser de tergiverser sur le respect réel de l’environnement.

 

Convaincre, quoi !

 

Et ce n’est pas avec les vieilles recettes d’un cabinet conseil en grande consommation que viendra la lumière, aussi bien sur le marché domestique qu’à l’international, bien au contraire c’est par une réelle remise en cause du modèle de base que la grande maison de Bordeaux peut retrouver les bases de son prestige écorné.

 

Moi ce que j’en dis c’est pour causer puisque je suis retiré des voitures mais en cochon de payant, vous savez le consommateur de plus de 65 ans qui traîne plutôt ses guêtres dans les bars à vin de Paris et d’ailleurs, plutôt que de se faire rincer à la table des grands châteaux, je continue d’affirmer que sans un diagnostic clair et courageux il n’y a pas de stratégie gagnante.

 

Se leurrer c’est commode mais de grâce cessez de nous saouler avec votre prétendu Bordeaux bashing !

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27 avril 2017 4 27 /04 /avril /2017 06:00
e-cuisine du Taulier : j’ai toujours aimé recevoir ceux que j’aime à la maison ce qui ne m’empêche pas d’être furibard face à ceux qui ont des vapeurs…

En ces temps où certains, qui se disent militants du vivre ensemble, nous saoulent à coup de postures intransigeantes, sans concessions, les militants paresseux de la Toile ICI  je cultive le bonheur de recevoir à la maison.

 

L’ancien combattu de mai 68, lacrymogène et pavé d’artilleur, 3 semaines de grève générale dans ce que Yannick Guin a nommé La Commune de Nantes 1968, où paysans-ouvriers-étudiants unis souhaitaient renverser la table  ICI, contemple avec une pointe d’ironie tous ces « révolutionnaires assis ». Bien sûr nous avons échoués va-t-on me rétorquer. Et alors, nous n’étions pas bien au chaud le cul sur notre chaise à poser des libelles révolutionnaires.

 

Donc camembert les révolutionnaires en chaise longue (1), revenons au sujet du jour bien recevoir ceux qu’on aime !

 

(1) Les intellectuels en chaise longue Georges Suffert

 

Tout commence par « ils viennent déjeuner mercredi… »

 

Alors débute la réflexion sur : qu’est-ce-que je pourrais bien faire pour leur faire plaisir ?

 

L’objectif est de ne pas passer l’essentiel de son temps dans la cuisine à concocter des plats compliqués mais d’allier le bien manger avec la convivialité de la conversation à table.

 

Une fois le schéma de menu esquissé il faut faire ses courses.

 

Vélo, direction rue du Nil, avec une liste en tête : mesclun, asperges, petits pois, agneau, fromages…

 

Tout est là sauf les fameux petits pois.

 

Achats, retour chargé comme un mulet, déchargement puis re-départ cette fois-ci rue Daguerre. Mas petits pois sont là, made in France.

 

Pour le dessert je pataugeais mais soudain illumination, direction Geronimi tout près de l’église Saint-Sulpice chère au cœur de Jean-Paul Kauffmann.

 

Je pédale de bon cœur et je trouve mon bonheur.

 

De retour at home : écossage des petits pois, épluchage des navets, des carottes, des patates, des petits oignons. Cuisson à la vapeur en même temps que mes asperges violettes et d’Argenteuil.

 

Ce sera tout pour ce soir.

 

Au lever je prépare mes assiettes, couverts, verres et plats…

 

Ensuite lavage et tri du mesclun, réchauffage de mes pointes d’asperges.

 

Mise en chauffe du four pour le roulé d’agneau.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Préparation des assiettes pour l’entrée.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Enfournage du roulée d’agneau.

 

 

Réchauffage de mes petits légumes.

 

 

J’ouvre la bouteille de Myosotis arvensis 2014 de Claire Naudin.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tout va bien…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Suis assez content du résultat, la tablée est ravie…

 

 

 

Un beau plateau de fromages, il adorent ça…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous finissons sur les glaces de Geronimi : au choix châtaigne, fruit de la passion, chocolat et pistache…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Même que le petit Loulou du haut de ses presque 1 ans a liché de la glace au chocolat…

 

 

Du bonheur simple avec les enfants qui ont tracé leur route et Dieu sait qu’ils ne sont pas nés avec une petite cuillère en argent entre les dents.

 

 

Et après cela vous voudriez que j’aie de la considération pour des gens qui ont des vapeurs lors du 2e tour pour botter le cul de l’héritière de ceux qui ont trahi la France à l’heure où il fallait résister.

 

 

Seuls les communistes ont eu une attitude digne ! Et Dieu sait que je ne partage pas leur analyse mais j’ai travaillé avec des Ministres communistes : Anicet Le Pors, Jack Ralite, Charles Fiterman et c’étaient de bons ministres compétents et loyaux.

 

 

Comme je suis presque au bout de la route je ne veux pas prendre le plus petit risque d’ouvrir la porte à cette porteuse de haine.

 

 

Lui signifier sèchement son congé et ensuite voter aux législatives pour ses convictions.

 

 

Bordel, c’est simple, pas besoin de prendre de gants !

 

 

Quelque fut le candidat face à la haine j’aurais eu la même attitude alors de grâce épargnez moi vos vapeurs de chochottes déçues…

 

 

Me reste plus ce soir à manger les restes, y’en a pas beaucoup mais un peu de légèreté dans ce monde de calculateurs ne peut qu’être bénéfique…

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26 avril 2017 3 26 /04 /avril /2017 06:00
Léon Blum 1932: « Entre Hitler et le pouvoir une barrière infranchissable est dressée » Sebastian Haffner, Histoire d'un allemand, souvenirs 1914-1933

J’avoue que dimanche soir j’ai été sidéré en écoutant le discours de Jean-Luc Mélenchon. Je comprends son immense déception et celle de tous ceux estampillés insoumis qui ont voté pour lui mais, tout de même, j’attendais de lui, avec son panache habituel, un discours de mobilisation contre le danger mortifère que constituent le FN et sa nouvelle gravure.

 

 

Leurs idées sont souvent aussi courtes que leurs cheveux et je vous épargne toute forme de comparaison animale car j’ai trop de respect pour mes amies les bêtes. De même je n’affirmerai pas qu’ils sont bêtes comme leurs pieds, Prévert et Montand vous expliquerons pourquoi, mais me contenterai de constater qu’ils pensent avec leur bras et que cette geste mène toujours au même endroit.

 

 

Je vous invite à lire ou à relire un livre qui m’a ouvert les yeux, un livre magnifique de Sebastian Haffner, « Histoire d'un allemand, souvenirs 1914-1933 » où l’auteur, un magistrat protestant, qui n'essaie pas de se donner un beau rôle, décrit comment la société allemande policée et cultivée bascule petit à petit dans l'acceptation du nazisme.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Comparaison n’est pas raison, je n’écris pas que nous en sommes là me contentant de constater que ceux qui menaient la danse contre la faible République de Weimar «pensaient avec leurs bras comme un seul homme…»

 

 

J’exècre toute forme de geste collective pratiquée en horde au nom d’une soi-disant lutte antisystème alors qu’elle n’est qu’un signe de ralliement à tous les partisans de la haine de l’autre.

 

 

Suivez-les, approuvez-les en silence, accordez leur plein de bonnes raisons, osez même dans l’isoloir pencher de leur côté, mais ne venez pas me dire lorsque vous récolterez ce qu’ils ont semé : « on ne savait pas ! »

 

 

 

« Peu de choses sont aussi comiques que le calme souverain et détaché avec lequel mes semblables et moi-même contemplâmes, comme d'une loge de théâtre, les débuts de la révolution nazie en Allemagne - processus qui ne visait pourtant à rien d'autre qu'à nous exterminer. La seule chose qui soit peut-être plus comique encore, c'est que des années plus tard, avec notre exemple sous les yeux, l'Europe entière se soit offert la même attitude supérieure de spectateur passif et amusé, alors que les nazis étaient depuis longtemps occupés à lui bouter le feu aux quatre coins. »

 

 

« Il est probable que les révolutions, et l'histoire dans son ensemble, se dérouleraient bien différemment si les hommes étaient aujourd'hui encore ce qu'ils étaient peut-être dans l'antique cité d'Athènes : des êtres autonomes avec une relation à l'ensemble, au lieu d'être livrés pieds et poings liés à leur profession et à leur emploi du temps, dépendant d'une foule de choses qui les dépassent, éléments d'un mécanisme qu'ils ne contrôlent pas, marchant pour ainsi dire sur des rails et désemparés quand ils déraillent. La sécurité, la durée, ne se retrouvent que dans la routine quotidienne. A côté c'est tout de suite la jungle. Tout européen du XXe siècle le ressent confusément avec angoisse. C'est pourquoi il hésite à entreprendre quoi que ce soit qui pourrait le faire dérailler - une action hardie, inhabituelle, dont lui seul aurait pris l'initiative. D'où la possibilité de ces immenses catastrophes affectant la civilisation telle que la domination nazie en Allemagne. »

 

 

« La situation des allemands non nazis en été 1933 était certainement une des plus difficiles dans lesquelles peuvent se trouver des hommes : un état d'impuissance totale et sans issue, combiné avec les séquelles du choc causé par une attaque -surprise. Les nazis nous tenaient à leur merci. Toutes les forteresses étaient tombées, toute résistance collective était devenue impossible, la résistance individuelle n'était plus qu'une forme de suicide. Nous étions traqués jusque dans les recoins de notre vie privée, la déroute régnait dans tous les recoins de notre existence, une débandade dont on ne savait où elle finirait. En même temps, on était exhorté chaque jour non à se rendre, mais à trahir. Un petit pacte avec le diable, et on ne ferait plus partie des prisonniers et des poursuivis, mais des vainqueurs et des poursuivants »

 

Voilà ce qu’écrivait Haffner qui n’avait rien d’une révolutionnaire

 

 

Et puis je jouais avec mes pieds

C’est très intelligent les pieds

Ils vous emmènent très loin

Quand vous voulez aller très loin

Et puis quand vous ne voulez pas sortir

Ils restent là ils vous tiennent compagnie

Et quand il y a de la musique ils dansent

On ne peut pas danser sans eux

Faut être bête comme l’homme l’est si souvent

Pour dire des choses aussi bêtes

 

Prévert

 

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24 avril 2017 1 24 /04 /avril /2017 07:40
Un dimanche ordinaire hier ?

Cette chronique est écrite en direct au fil de ce dimanche de votation sous haute tension.

 

Lever 7 h 30.

 

Déjeuner ordinaire en compagnie du chat du voisin qui râle pour avoir sa pitance.

 

Je me vêts sans passer par la douche, je vote dans mon jus. Dress code : vieux bobo assumé, jean gris, polo parme, veste bleue roi, richelieu sur socquettes fuchsia…

 

Au dehors 6° au compteur, 8 h 02 la contre-allée du boulevard Saint-Jacques baignée d’une douce lumière est paisible.

 

Bureau de vote n°26 boulevard Arago, 9 personnes déjà, je patiente dans la file car les opérations de vérification me semblent plus serrées que d’ordinaire. En effet, un jeune homme vérifie sur une liste avant de délivrer un numéro.

 

Je prends mon enveloppe.

 

Comme j’ai une procuration même procédure puis vérification sur le bordereau des procurations. Je signe en tant que mandataire.

 

Je prends une seconde enveloppe.

 

J’ai les mains bien encombrée lorsque je pioche dans les bulletins de vote. Précautionneux je pioche dans 3 piles, respectueux de la loi en cela : il faut prendre 2 bulletins différents au moins.

 

L’isoloir.

 

J’emplis avec soin mes 2 enveloppes.

 

Direction l’urne.

 

Nouvelles vérifications puis je glisse mon enveloppe dans l’urne et j’émarge dans le petit rectangle prévu à cet effet.

 

Je remets ça pour la procuration.

 

Je salue les assesseurs :

 

En sortant je croise mon voisin du 7e que je salue. La file d’attente s’est allongée.

 

Il est 8 h 16

 

Retour par la place de l’île de Sein : photo.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

À la maison je poste ma citation fausse du jour :

 

Citations fausses N°4 bis

 

«Un vent de fronde a soufflé ce matin»

 

Goliath

 

Ma chronique le militantisme sur internet c’est le “militantisme paresseux” qui pisse dans un violon… me vaut l’assentiment de 2 amies de Face de Bouc Isabelle et Laurence. Je like.

 

Il est 9 h 28

 

Douche.

 

Petits travaux ménagers de ménagère de plus de 65 ans.

 

Petite faim.

 

Il est 10 h 16 il fait 10°

 

Par bonheur j’ai fait du riz au lait hier au soir, pause sur le balcon.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Yves-Marie Cann @yvesmariecann

 

Pour rappel : aucun "sondage sortie des urnes" n'est réalisé dans la journée. Tout prétendu chiffre s'y référant serait donc faux !

 

Retweeted Ministère Intérieur (@Place_Beauvau) :

 

#ElectionPrésidentielle2017 28,54 % : taux de participation à 12h pour le 1er tour en 🇫🇷 métropolitaine (28,29 % en 2012 et 31,21 % en 2007)

 

12° je pars déjeuner à 12 H40.

 

Je passe devant plusieurs bureaux de vote, du monde, tout est calme.

 

Arrivée à Amarante rue Biscornet, j’arrime mon vélo à son poteau.

 

Maréva est enrhumée, je m’assois à ma table habituelle. Le restaurant est plein.

 

Je choisis de la cervelle, une sole de petit bateau avec des panisses et une glace à la poire. Je bois ça.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La sole est superbe et la glace comme je les aime…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

J’accompagne ensuite Maréva qui va voter rue de Charonne, puis nous filons jusqu’au Châteaubriant pour une dégustation. Boulevard Parmentier une file d’attente très longue devant un bureau de vote.

 

C’est plein de bobos.

 

Mon choix :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

C’est l’heure de revenir à la maison.

 

J’allume mon écran.

 

Nos amis belges rejouent via Le Soir # Radio Londres avec peu de succès car la fermeture des bureaux de vote à 19 heures les prive de grain à moudre. Pourtant dès 19 heures ils pronostiquent Macron en tête.

 

La suite vous la connaissez.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les fameux sondages avaient vu justes.

 

Macron en tête suivi par la fille du borgne.

 

Exit Fillon et Mélenchon.

 

Bérézina pour Hamon.

 

Fidèle à ma cure de désintoxication je ne ferai aucun commentaire et j’avoue que ça m’arrange lorsque je lis et j’entends les réactions de certains.

 

Les petits calculs sont toujours d’actualité.

 

Mon seul bonheur c’est la défaite de Sens Commun et l’espoir de renvoyer dans 15 jours l’autre à ses désirs déçus.

 

Ensuite nous rentrerons dans le carnage des élections législatives.

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22 avril 2017 6 22 /04 /avril /2017 06:00
Voter peut nuire gravement aux idées graves *...

J'ai recueilli ce titre, en avril 2007, veille d’un autre scrutin présidentiel, sur un mur de Paris, je lui trouve des accents 68 huitard.

 

Ceux qui me suivent sur mon espace de liberté savent que j'avais 20 ans en mai 1968 et que, contrairement à Paul Nizan dans Aden Arabie, aujourd'hui je n'écrirai pas « J'avais vingt ans. Je ne laisserai personne dire que c'est le plus bel âge de la vie ».

 

De ce temps je ne suis ni fier, ni repentant, il reste pour moi le moment où la société française, sa jeunesse tout particulièrement, dans l'un de ses spasmes violents dont elle a le secret, explosaient les coutures d'un habit trop étroit. Nous pensions sincèrement faire la Révolution, renverser la table alors qu’en fait la société de consommation avait besoin qu'on brise des tabous pour prospérer, et nous lui avons grande ouverte les portes.

 

Ne me dites pas qu’il faut que jeunesse se passe, nous étions dans un monde dur et dangereux, la guerre du Vietnam, la guerre froide, les répressions sociales et sociétales… nos copines avortaient clandestinement, la peine de mort existait, et nous osions écrire « nous ne voulons pas d'un monde où la certitude de ne pas mourir de faim s'échange contre le risque de mourir d'ennui. »

 

C'est vrai que nous n'étions guère préoccupés par nos retraites, nous étions des enfants de la Paix et, tout au fond de nous, sous notre épaisse couche de connerie verbale, la certitude d'un monde meilleur ne souffrait d'aucun doute.

 

Bravaches nous proclamions « élections, piège à cons » mais nous votions.

 

Ce matin, sans faire de longs discours, le vieil homme indigne que je suis qui, oui a vécu une très belle vie, contemple avec effroi le triste spectacle de spectres resurgi des poubelles de l’Histoire.

 

Face à eux, puisque nos démocraties permettent à ceux qui les gangrènent de s’exprimer en toute légalité, il nous reste pour leur faire obstacle, les confiner dans leurs outrances, notre bulletin de vote.

 

S’abstenir ou même voter blanc c’est favoriser l’extension de leurs idées graves, c’est mettre le doigt dans un engrenage fatal.

 

L’offre politique de cette présidentielle n’est pas aussi calamiteuse que beaucoup le proclament, même morcelées toutes les sensibilités y sont représentées et il est possible de choisir en fonction de ses convictions en excluant je l’espère les idées de haine et d’exclusion.

 

Il n’y a ni vote utile ou inutile, mais certains candidats du premier tour devraient peser leurs mots s’ils veulent rassembler au second.

 

2002 plus jamais !

 

Allez voter pour faire barrage aux idées graves !

 

Le Larousse

 

* Qui peut avoir des conséquences fâcheuses, qui peut entraîner des suites dangereuses : Commettre une faute grave.

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