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2 février 2008 6 02 /02 /février /2008 00:05


Ayant souvent accompagné mes Ministres sur le terrain, comme on dit dans les médias de la capitale, j'ai toujours été frappé par le mauvais goût des cadeaux militants conçus et fabriqués par le militant idolâtre. Parfois le présent, dans sa naïveté, avait quelque chose d'émouvant mais, le plus souvent, hormis le côté saint-sulpicien qui m'horripilait, des fonds d'assiettes, des bustes ou autres tableaux représentant majoritairement François de Jarnac, le tonton de tous les français, le geste dénotait surtout chez le donateur un goût très prononcé pour la mise en avant de sa petite personne assez encline à réclamer par la suite prébende, médaille ou ce que l'on qualifie, au bureau administratif des cabinets ministériels, d'interventions. De plus, l'officier de police et moi-même, devions ensuite nous trimballer pendant toute la durée de la visite avec ces "croûtes" sous le bras. L'horreur ! Combien de fois nous eûmes envie soit de les oublier, soit de confier ces oeuvres impérissables à la première poubelle venue mais, bons petits soldats, nous obéissions aux consignes ministérielles : "ne jamais risquer de froisser le militant qui, comme chacun le sait, ou ne le sait pas, dans l'alchimie des courants et des motions chers aux socialistes, est le sésame indispensable pour espérer cumuler les mandats..." et nous les transbahutions jusqu'à Paris. 

Bref, ce matin, je vous offre deux illustrations - par la voie d'étiquettes de vin militantes - de mon propos :

- la première, ci-dessous, très pédagogique, dicrète et émouvante, honorant la mémoire de Jean Jaurès ; 
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- la seconde, caricature de chez caricature, même si je respecte la démarche, qui aurait, je n'en doute pas un seul instant, fait sourire le grand homme... 
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Hasard de l'actualité, mardi 29 janvier, à Drouot, Tajan proposait à la vente : robe d’avocat, costumes siglés aux initiales «FM», chaussures Carel, manteau de laine Chanel, cadeaux présidentiels… Tout doit disparaître! Danièle Mitterrand organise le 29 janvier une vente aux enchères avec près de 368 objets et vêtements ayant appartenu à François Mitterrand. Les fonds récoltés seront reversés à l’association qu’elle a créé en 1986, France-Libertés. La vente a rapporté 150 000 euros et, ironie de ce genre de vente de reliques, la robe d'avocat, griffée Cerrutti, a été acquise pour une somme rondelette par un avocat sulfureux : Karim Achoui défenseur des ténors du grand banditisme...drapeau_article.jpg

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1 février 2008 5 01 /02 /février /2008 00:02

Lors de la constitution du comité de pilotage du groupe stratégique je cherchais l'oiseau rare, un vigneron représentatif, à la fois engagé dans les organisations professionnelles mais capable de garder sa liberté de parole. C'est Jean-Louis Piton qui m'a conseillé de prendre contact avec Pierre Aguilas, en me disant "ce n'est pas un facile, mais tu pourras compter sur lui..." Bonne pioche, Pierre Aguilas, discret et assidu, a joué le jeu et assumé par la suite ses responsabilités. Je suis donc très heureux de l'accueillir sur Vin&Cie avant l'ouverture du 22em Salon des Vins de Loire. Merci Pierre pour ton franc parler.
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1er Question : Vinexpo à Bordeaux, Vinisud à Montpellier, et pour la 3ième région viticole française : le 22ième Salon des Vins de Loire à Angers. La dénomination annonce la couleur : ici on reste modeste, c’est un Salon, et on se bat sous le drapeau des vins de Loire. Pierre Aguilas, toi qui préside aux destinées de cette manifestation, dis-nous ce quelle apporte, ce quelle représente pour les vignerons et les metteurs en marché du Val de Loire ? A-t-elle un impact international fort ? Comment vois-tu son évolution dans les années à venir ?

Pierre Aguilas :

Effectivement la modestie est une des qualités des vignerons du Val de Loire. Mais trop de modestie appliquée à leurs productions a empêché un développement de leur renommée. Le
Salon est, bien entendu, un lieu de rencontres et d’affaires. Et pour moi : d’affaires avant tout. Mais on y démontre aussi l’importance (souvent méconnu) et la diversité du Val de Loire C’est aussi une révélation envers les producteurs et les metteurs en marché eux-mêmes que cette diversité est, paradoxalement, un des signes de leur force commune. L’impact international est, toute proportion gardée, très important le nombre des visiteurs étrangers (ceux qui achètent) est en légère progression, mais ce qui compte c’est leur fidélité. D’autre part les organisateurs font tout ce qui est possible pour faire venir ces personnes indispensables à notre développement sur ces marchés incontournables. Le Val de Loire ayant une position encore trop faible à l’export. L’évolution du salon dans les années dépend avant tout de l’avenir de nos professions. Evolution de la consommation en France ou à l’étranger, évolution des règlementations, évolution de l’offre, évolution de la structure des entreprises .Cela pour le fond. Pour la forme le Salon sait qu’il doit bouger et le fera en temps utile.

 
2ième Question : Le Val de Loire chemine sur la voie de l’unité avec la fusion d’Interloire et du CIVN, le Vin de Pays du Val de Loire cher à ton cœur est sur les rails, les effervescents et les rosés très prisés par les consommateurs progressent, est-ce que ça va mieux Pierre Aguilas ? De plus, dans une région qui a vu de 1980 à 2006 ses superficies AOC progresser de 22,5% pour atteindre 75% de la superficie du vignoble, crois-tu que la nouvelle OCM va permettre de faire émerger cette fameuse segmentation du marché, dont on parle depuis Cap 2010, mais dont on attend toujours la mise en œuvre ?

Pierre Aguilas :

Le Val de Loire est, me semble-t-il, un des exemples de ce que doit être l’unité vitivinicole. Tout n’y est pas parfait mais la prise de conscience de l’importance de cette unité est partagée par tous les professionnels. Plusieurs de nos vins, hier en difficulté, se redressent. La compréhension par une majorité d’intervenants, de l’importance de la segmentation raisonnée de l’offre (prônée lors de l’opération Cap 2010) commence à faire jour. Le Vin de Pays du Val de Loire, bombe subversive pour certains, trouve dans ce contexte, toute sa justification. L’OCM peut aider, mais c’est avant tout à la filière de faire front ensemble. Car l’OCM nous a aussi prouvé sa méconnaissance totale d’un système viticole basé sur autre chose que la chasse au bénéfice forcené. C’est bien à la filière d’appliquer une segmentation dont l’évidence crève les yeux mais que les égoïsmes de quelques-uns empêche d’être réalisé. Cela influe sur l'un de nos points faibles : la valorisation de notre production.

 
3ième Question : CNAOC, INAO, toi qui es membre de ces instances nationales, qui en connaît bien les rouages, qui ne pratique pas la langue de bois, peux-tu nous livrer ton analyse sur cette fameuse réforme de l’INAO, la réécriture des décrets d’appellation, les ODG, l’agrément et tutti quanti ? 

Pierre Aguilas :

L’ONIVINS a disparu dans VINIFLHOR qui disparaît lui-même dans un vaste office tout nouveau. L’INAO vinicole depuis quelques années déjà a perdu de son importance mais n’est plus qu’une petite partie dans un organisme de la qualité dont le destin final n’est pas scellé. Des syndicats viticoles eux aussi sont bousculés avec la création des O D G et autre O I.
Nous les vignerons avons perdu le pouvoir, mais nous l’avons bien cherché. Avant toute chose il nous fallait déjà appliquer les règlements et décrets existants. Il me semble que ceci nous a été dit souvent lors des travaux d’un certain groupe BERTHOMEAU. Mais mystérieusement cette constatation a disparu. Alors, allons-y, réformons. C’est la maladie du pays. Bien sur que cela était nécessaire, on trainait des boulets en fonte. Le modernisme étant de créer des boulets en inox. La seule et unique action importante et urgente c’est que la CNAOC, les VIF, la CNVDP, la CCVF deviennent (au moins pour leur partie politique) qu’un seul syndicat. Ainsi le ministre ne recevrait plus qu’une délégation ultra réduite, mais puissante qui ne risquerait plus d’être démentie dès le lendemain. Mais je rêve...  
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31 janvier 2008 4 31 /01 /janvier /2008 00:07

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" Au début, ceux qui produisaient des vins de garage étaient des gens comme moi qui, sans le moindre argent, connurent un grand succès. On faisait des vins cousus main, parce qu'on n'avait pas d'autre solution. Depuis, beaucoup se sont rattachés à ce mouvement, dont de célèbres crus classés qui élaborent leur propre vin de garage avec un étonnant succès. Voyez La Mondotte de Canon La Gaffelière, la Gomerie de Beauséjour-Bécot, l'Hermitage de Matras ou Saint-Domingue de La Dominique. C'est souvent l'INAO qui a fait naître ces vins de garage, en refusant à une parcelle isolée d'être classée comme le reste de la propriété. Les producteurs ont donc choisi de faire de ces parcelles un grand vin. D'autres ont voulu prendre le train en marche. Mais le vrai producteur de vin de garage est celui qui n'a pas d'autre possibilité que d'élaborer le meilleur vin possible parce qu'il n'a pas d'argent, pas de grand vignoble et qu'il doit vivre de la vente de ses 3000 bouteilles. Pour moi, c'est ça le "garagiste" à l'état pur."

"Et comment fait-on ? Quelle est la recette ?".

" Ce n'est pas compliqué. On fait le contraire de ce qu'on fait normalement quand on est petit. On investit beaucoup de travail. On sacrifie tout au vin.

Donc :


1- Faibles rendements. On nous permet 60hl/ha. Un grand vin se fait avec 30 hl/ha, tout au plus. C'est une règle essentielle.


2- Agriculture biologique. On résoud des problèmes par le travail physique dans la vigne, plutôt qu'avec des produits chimiques.


3- On pratique l'effeuillage. 


4- On récolte des raisins absolument mûrs, au risque de tout perdre. On vendange à la main, bien sûr, et on trie chaque grappe, grain par grain.


5- On procède à une vinification rigoureuse : je veux dire qu'on utilise des levures indigènes, uniquement des cuves de bois dans une cave propre, et des fûts de chêne neuf. Les grands vins n'ont pas peur du chêne neuf. il faut mener un élevage méticuleux, soit sur les lies sans soutirage, soit comme je le fais, à la manière traditionnelle, avec soutirage. il faut élaborer un second vin, même si vous êtes tout petit, ou bien vendre en vrac ce qui n'est pas assez bon. Et puis, il faut convier des critiques à déguster le vin pour qu'ils en tombent amoureux."

Reproche traditionnel fait aux "garagistes" : leur méticuleux travail technique ne masque-t-il pas le terroir ?

"On ne peut pas faire d'un âne un cheval de course. Impossible ! Le terroir est toujours bien plus important que toutes les techniques humaines. Il peut sembler paradoxal que je vous dise cela, mais c'est vrai. Sur un mauvais terroir, un "garagiste" produira un vin correct. Sur un terroir moyen, il fera un bon vin. Et sur un grand terroir, il pourra élaborer un très grand vin. Le vinificateur est un catalyseur de qualité, c'est tout."

Les "garagistes" ne sont-ils pas en train de reproduire à Bordeaux un style de vin typique du Nouveau Monde ?

"Quelles que soient nos techniques et nos objectifs, vous ne pouvez pas récolter un raisin mûr à Bordeaux et en faire un vin californien. Mais si quelqu'un veut comparer Valandraud à un Harlan ou à un Grange, je prends cela comme un compliment."

Retrouvent-on, l'élégance et la finesse, qui ont toujours caractérisé le bordeaux, dans les vins de garage ?

"Trop de finesse tue la finesse. La finesse ne doit pas devenir maigreur. En fait les grands millésimes d'autrefois ne portaient pas tant la marque de l'élégance et de la finesse que celle de la générosité de la nature."

Propos de Jean-Luc Thunevin "ancien ouvrier forestier, disc-jokey, employé de banque et marchand de vin" recueillis par Andrew Jefford in "Le nouveau visage du vignoble français" Hachette.


photo_3100113480302n-copie-1.gifAdhérez à l'A.B.V c'est bon pour la santé...image005-copie-1.gif
 

 

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30 janvier 2008 3 30 /01 /janvier /2008 13:02

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Tout le monde y va de son couplet sur le jeune trader Jérôme Kerviel, l'homme qui vaut 5 milliards de pertes à notre vénérable Société Générale drivée par l'un des plus beaux fleurons de notre establishment financier à la française, c'est-à-dire issu de la haute administration des Finances, Daniel Bouton qui fut, de mon temps, chef du bureau agricole du budget, ancien Directeur du Budget, qui a commis, ironie de l'Histoire, en 2002, pour le compte du MEDEF un très beau rapport : "Pour un meilleur gouvernement des entreprises cotées" et qui, selon le magazine Capital, était en 2006 le 2em patron le mieux payé de France avec 10,8 millions d'euros de revenus. Ne voyez pas dans mes propos une quelconque volonté d'accabler l'épicurien PDG de la SG, grand amateur de gros cigares et de grands Bourgognes, mais simplement d'envoyer un coup de gueule très appuyé à tous ceux qui nous bassinent à longueur de temps - type le journaliste Jean-Marc Sylvestre - en nous serinant que "c'est parce qu'ils font gagner beaucoup d'argent à leurs entreprises que nos managers voient leurs rémunérations atteindre des chiffres astronomiques". Qu'est-ce qu'on fait, en vertu de cette règle, quand ils en font perdre beaucoup ?
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Moi, ce qui m'intéresse dans cette affaire, c'est la solitude du trader face à son écran et ses crobars imbitables, le Nasdaq, le CAC40, dans le brouhaha de la salle de marché de la SG, l'une des plus importantes au monde. Le petit breton, né à Pont-l'Abbé, qu'a grandi dans le salon de coiffure de maman, qu'a fait sa licence, comme ma pomme, à Nantes, avant d'aller se former aux subtilités des petits génies des systèmes informatiques à Lyon, avec sa tronche fermée à double tour, son regard flou, son apparente insignifiance, son désir fou de faire ses preuves, de faire péter les compteurs, de recevoir le Award du trader le plus génial, n'est ni un bouc-émissaire, ni une victime, mais tout simplement la quintessence d'un système financier international qui, comme dans l'affaire des "subprime mortgages", les prêts immobiliers à risques aux USA, à force de raffiner ses instruments pour faire péter les profits, n'est même plus capable d'en connaître et d'évaluer ni la valeur, ni les risques encourus. L'arroseur, qui a vendu aux fonds dit souverains chinois ou saoudiens, est arrosé parce qu'il leur rachète, sans le savoir, la même camelote, et comme les montants en jeu sont tellement en dehors du sens commun, plus personne n'est en mesure de trouver, en temps et en heure, les moyens de stopper les dérapages du système. Quand les goinfres se goinfrent, tôt ou tard, ils se payent une belle indigestion et puis, désolé du terme, ils gerbent. Les collègues de Kerviel le surnommaient, le Gros, il achetait tout le temps de big paquets.

Et pendant ce temps-là, nous les frugaux, en dépit de tous les efforts déployés depuis des mois - votre serviteur avec quelques autres bien sûr- pour qu'un Fonds d'Investissement privé dédié au développement des entreprises de mise en marché du vin, voit enfin le jour, nous nous heurtons à l'inertie, aux égos des petits chefs, à une forme d'indifférence goguenarde des uns et des autres, à l'incapacité de traduire les bonnes intentions en actes. Ainsi, pendant que des milliards d'euros s'envolent en fumée sur des opérations hasardeuses qu'on espérait juteuses nos quelques malheureux millions d'euros, disons une cinquantaine au départ, judicieusement investis, bien gérés, nous permettraient de redonner du nerf à nos entreprises confrontées aux défis de la concurrence mondiale. Tous les éléments sont sur la table : le comité stratégique, le comité d'engagement, les partenaires financiers, le gestionnaire du fond, et rien ne se fait. Alors, pour ne pas désespérer, éviter de lâcher prise, je me passe en boucle du Bergson : " J'ai toujours voulu que l'avenir ne soit plus ce qui va arriver mais ce que nous allons faire."   

 






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30 janvier 2008 3 30 /01 /janvier /2008 00:07

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"Comment je procède ? Je m'attache à la profondeur. Du 1er janvier au 31 décembre, j'emploie toute mon énergie à enraciner la vigne. La vigne n'est pas faite pour vivre dans la solution liquide qui constitue les premières couches du sol. C'est une plante supérieure, évoluée, qui est conçue pour créer du sol là où il n'y en a pas. Les romains l'avaient bien compris, et ils ont planté des vignes près de Marseille, à l'endroit où ils voulaient créer un sol. L'aberration suprême consiste à planter des vignes au même endroit que le blé. Le blé consomme le sol, alors que les vignes le créent."

"Comment force-t-on une vigne à "descendre" ? Tout d'abord, en la plantant très profondément. Si je plante un pied de vigne en l'enfonçant de quatre centimètres, je lui dis : "sois belle, amuse-toi, et tais-toi." Si je plante une vigne à soixante centimètres de profondeur, je lui dis : "tu vas souffrir pour dépasser tes propres attentes. Tu vas souffrir pour dire quelquechose qui te surprendra, pour produire quelque chose qui restera là après toi." Ensuite, je choisis de fortes densités de plantation. Je plante jusqu'à 10000 pieds à l'hectare sur les nouvelles parcelles. Troisièmement, je travaille la terre pour lui apporter de l'oxygène. Enfin, je me conforme à la biodynamie pour faire démarrer le processus jusqu'à ce que la vigne prenne le dessus et commence à fabriquer sa propre terre."

"Qu'est-ce qu'un homme ? Un homme est constitué par le réseau de tous ses gènes et la somme de ses possibles. Mais au-delà, c'est aussi son savoir. Le savoir qui engrange chaque jour, quand il apprend, quand il souffre, quand il s'enthousiasme, quand il tombe amoureux, quand il est déçu. Lorsque je rencontre quelqu'un, je recherche son humanité. Son patrimoine génétique ne m'intéresse pas. Quand je goûte un vin, pourquoi voulez-vous que j'analyse son génotype plutôt que son vécu ? Un vin de terroir montre la manière dont un vin communique tout ce qu'il a appris au-delà de son génotype. Et cet apprentissage, c'est la culture de la profondeur. Tous les jours, la vigne descend, elle apprend quelque chose de neuf et c'est ce qui se traduit dans le raisin."

Propos publiés par Andrew Jefford qui écrit " Et si jamais un vigneron français mérite d'être comparé à Roland Barthes ou à Jacques Derrida, c'est bien Jean-Michel Deiss. Ce compliment lui revient de droit, non seulement pour l'originalité déconstructiviste et subversive de sa pensée, mais aussi pour les belles métaphores dont il enveloppe ses raisonnements. Un discours de Deiss étonne au point que la dégustation qui le suit donnerait presque dans la sobriété..."
 
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29 janvier 2008 2 29 /01 /janvier /2008 00:02

Ce matin je suis très heureux d'accueillir Jean-Paul Kauffmann dans ma petite maison d'intérieur, cet espace de liberté que j'essaie, jour après jour, de bâtir et de préserver. Du fond du coeur, je le remercie, il me fait grand plaisir. Avant de lui céder la parole je laisse à Bernard Pivot le soin de nous faire pénétrer dans l'univers de mon hôte.  


 "C'est grâce à sa maison des Landes que Jean-Paul Kauffmann a repris goût à l'écriture. Il a d'abord raconté sa captivité et sa libération à l'aide d'une métaphore à la fois légère et classée: le vin (Le bordeaux retrouvé, hors commerce, 1989). «Je voulais écrire pour combler un vide, tenter de me refaire une mémoire, de me reconstituer un passé.» L'éloge de la maison où il s'est reconstruit est sa seconde tentative, très réussie, d'évoquer sans pathos, avec au contraire une allègre simplicité ­ et même, parfois, mais oui, bonne humeur ­, la détresse psychologique où l'avaient plongé les geôles du Hezbollah.
Cependant, il n'a pas renoué avec le plaisir boulimique de lire. Plus que la littérature, la lecture l'avait pourtant sauvé pendant sa claustration à Beyrouth. Maintenant, hormis la poésie, les livres ne le retiennent pas longtemps. Ou mal. Il ressent cela comme une infirmité. Dans son airial, sur la pelouse, devant les arbres qu'il a sauvés ou plantés, il éprouve le même plaisir qu'autrefois devant ses rayonnages de livres.

C'est la nouvelle Bibliothèque verte de Jean-Paul Kauffmann."

Bernard Pivot

 
Question 1 : Dans votre dernier livre « La maison du retour » à l’une de vos voisines, à qui vous faites visiter le chantier de la maison des Tilleuls que vous venez d’acquérir en Haute Lande, vous concédez : « Au fond, je ne suis qu’un amateur. 
-         Quelqu’un qui manque de sérieux ?
-         Sans doute (…)
Jean-Paul Kauffmann, ce manque de sérieux me plaît, l’amateur de vin que vous êtes peut-il nous en dire plus ?
 
Jean-Paul Kauffmann :
 
Il faut en revenir au sens premier de ce mot L’amateur est celui qui aime, tout simplement. Il y a beaucoup de manières d’aimer. De goûter, à mon avis, il n’y en a qu’une. C’est de se conformer à son propre plaisir, à sa propre intuition sans se laisser influencer par autrui, par la doxa comme l’on dit aujourd’hui, c’est-à-dire l’opinion admise, le politiquement correct. « L’amateur se choisit les situations » affirmait Nietzsche. L’amateur est à l’opposé du spécialiste, l’homme qui sait, tranche et se prononce à la place des autres. Nous périssons de cette culture de l’expert qui prétend tout évaluer en oubliant la délectation. L’amateur, à la différence de prescripteurs comme les critiques de vin ou les sommeliers, ne saurait être un homme de pouvoir. Quand je m’occupais de L’Amateur de Bordeaux, l’aspect technique me cassait les pieds, j’ai fini par m’y intéresser à mon corps défendant grâce à des pédagogues remarquables comme Emile Peynaud ou Denis Dubourdieu mais c’est le vin dans le verre et son contexte culturel qui m’ont toujours importé. Que de cuviers ai-je pu visiter de mauvaise grâce mais en faisant bonne figure ! Ils se ressemblent tous : les pompes, l’inox, ça manque totalement de poésie. En plus ces lieux sont humides, dominés par des courants d’air et on s’y gèle en hiver. C’est la part enfantine des propriétaires : ils veulent toujours qu’on admire leur dernier joujou technologique. Personnellement je préfère la vigne, le contact avec le sol mais il est significatif que ce sont les installations qu’on nous fait souvent visiter en priorité.
 
Tout cela pour dire que l’amateur ne se prend pas au sérieux. En revanche, il prend au sérieux ses sensations et ses émotions. Je défends passionnément l’idée de gratuité qui n’est rien d’autre que la forme suprême du dilettantisme : une manière de détachement, une absence de professionnalisme – chacun son métier : le viticulteur et l’œnologue sont engagés dans les applications pratiques de la science. Pas trop tout de même car ils ont souvent la main lourde. Mais à l’amateur, il n’est demandé que l’aptitude à sentir, à discerner les beautés et les défauts d’un vin, à formuler un jugement personnel – ce qui n’est pas mince.
 
 
Question 2 : Amateur de vin de Bordeaux vous faites vôtre ce beau trait de Jean-Bernard Delmas, l’homme de Haut-Brion « Le bordeaux : il a tout et rien de plus. » Jean-Paul Kauffmann pourquoi le bordeaux, bourgeois ou cru classé, vous met-il dans tous vos états ?
 
Jean-Paul Kauffmann :
 
Je suis un peu comme Stendhal avec l’Italie, pays qu’il aimait par dessus tout mais qui correspondait plus à son imagination et à un idéal qu’à la réalité. Le bordeaux rêvé, c’est un peu mon problème. À l’origine, ce vin s’est construit sur la notion de finesse et d’équilibre mais ces représentations ne sont plus guère à la mode, dans un monde qui révère l’offre supérieure, la surenchère, la force brutale des sensations. Autrement dit, la vulgarité. Entre le bordeaux le plus modeste et le cru classé il existait un air de famille dû sans doute à la typicité du cabernet-sauvignon et du merlot et à cette notion d’harmonie et de subtilité. Cette identité commune tend à disparaître. On exige à présent des vins sur construits, pansus, «tropicaux », sans aspérité, « sucrés ». L’amertume et l’acidité, indispensables à l’équilibre, sont rejetées, lissées pour une large part par des degrés alcooliques excessifs – le réchauffement climatique n’arrange rien. Si Bordeaux se met à ressembler aux autres vins alors on achètera les autres vins, souvent d’ailleurs meilleur marché. Je garde la nostalgie de ces bordeaux élégants et bien cambrés, équilibrés, parfaitement ajustés, nets, sans plis et sans ces invraisemblables draperies que sont le bois et la surextraction qui alourdissent l’ensemble. Où est passé le « délié » bordelais ? Il faut certes être de son temps mais ce temps-ci a diablement mauvais goût.
 
Question 3 : « Le parfum, ça vous saute au nez tandis que le bouquet, il faut aller le chercher. » cette réflexion que vous avez entendue dans la bouche d’un vigneron, et que vous partagez, laisse à penser que pour vous, Jean-Paul Kauffmann, certains bordeaux, cédants à l’air du temps, ont vendu leur âme au diable ?
 
Jean-Paul Kauffmann :
 
Il est significatif qu’on parle de moins en moins de bouquet qui induit la délicatesse alors que le parfum convient bien à la lourdeur et à la vulgarité de notre époque. À priori on ne peut rien contre cette standardisation du goût mais face à cette œnologie normative il y aura toujours des gens qui heureusement diront non. C’est une minorité bien sûr mais elle finit toujours par être agissante. Elle ne défend pas le passé comme on se plaît à le dire mais l’avenir. Elle refuse ce modèle qu’on nous propose : tous ces vins riches, confiturés, écœurants et finalement sans relief. « Le monde ne sera sauvé que par quelques-uns » disait Gide. C’est sans doute une conception élitiste de l’existence mais il en a toujours été ainsi dans le domaine de la politique comme dans celui des idées. Pour le vin, s’il s’agit d’une aristocratie, elle est ouverte à tous. Nous sommes certes dans le champ du plaisir mais les valeurs que le vin représente ne sont pas frivoles. Le goût est un excellent reflet de ce que nous sommes. C’est un bon marqueur de civilisation. Au passage on peut noter que le caractère sacré du vin élaboré jadis par les moines a disparu, il s’est laïcisé. Est-ce une bonne ou mauvaise chose ? Le pouvoir de l’argent s’est emparé de nombreux crus prestigieux. Le vin est devenu furieusement séculier aujourd’hui. Ce faisant, il s’est aussi banalisé. Mais la situation n’est nullement désespérée. Il y a une poignée de vrais amateurs qui croient à ceux qui défendent la diversité et la complexité de leur terroir. Mais comment traduire l’intégrité de ce sol ? D’abord en le respectant. C’est là qu’intervient le savoir-faire humain. Le vin n’est pas un produit naturel. N’oublions pas que c’est l’homme qui l’empêche de tourner au vinaigre. Tout est dans l’interprétation du terroir. Le problème est qu’à présent on surjoue. Il y a un côté résolument théâtral dans le monde du vin : trop de machinistes, de décorateurs, de maquilleuses, de bruiteurs, de souffleurs, d’accessoiristes. En somme trop d’emphase. Le goût est devenu pompeux, apprêté, grandiloquent, baroque. Oserais-je dire que j’ai envie de naturel, de fraîcheur, d’authenticité, mot galvaudé mais je n’en vois pas d’autres.

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28 janvier 2008 1 28 /01 /janvier /2008 00:07


C'est dans Régal, donc étiqueté "le terroir à toujours raison surtout si c'est une star qui fait la pomme" (1)...

C'est Thierry Jacquillat qui va être content...

C'est moi, ex-président de l'Interprofession (mais qui s'en souvient dans les chaumières du Pays d'Auge) qui le suis moins, sauf à considérer Michel Hubert, membre du jury de dégustation et de l'Interprofession IDAC*, comme une AOC, pas la moindre trace de l'AOC Pays d'Auge et Cornouailles dans le panel dégusté.
*
http://
www.idac-aoc.fr/
C'est moi toujours pas content qui, dans les années 90, en dépit du double jeu d'un grand président, avait fait demander aux services de l'INAO de Caen de déguster les cidres "cuves closes". Dégustation sabotée et sabordée.

C'est la preuve qu'il faut se garder des idées reçues véhiculées par certains membres de la corporation des journalistes militants de la cause si populaire des "small is beautiful qui ne font que des produits d'exception".

Edito (1)

Victimes de la mode ?

C'est incroyable la force d'une marque. Chaque jour, on se fait influencer par un logo, une étiquette, une bonne campagne de pub et l'on est prêt à payer le produit très cher parce qu'il est censé être le meilleur. C'est le cas du baladeur Ipod, mais aussi d'un grand Bordeaux * ou d'un poulet de Bresse *? Ne sommes-nous pas victimes d'un effet de mode, d'une image de marque, d'un bon coup de marketing ? Pour notre banc d'essai, nous avons dégusté à l'aveugle des cidres artisanaux élaborés par des petits producteurs passionnés, et d'autres issus de ce que l'on peut appeler l'industrie cidricole *. J'avais la conviction que les cidres d'artisans allaient gagner haut la main, écraser les industriels. Notamment j'étais persuadé de la victoire de celui d'Eric Bordelet que j'aime beaucoup et dont le talent est reconnu par les plus grands sommeliers et les plus grands chefs, comme Pierre Gagnaire. Eric prend un soin particulier à assembler ses 20 variétés de pommes douces, amères ou aigres et à faire un cidre d'exception. il est le seul à être recommandé dans l'excellent guide de Sylvie Augereau (dont je vous recommande vivement la lecture). Seulement voilà, à la dégustation, patatras ! Nous avions caché les bouteilles pourne pas les reconnaître, et le "sydre Bordelet" s'est montré bien au-dessous de nos espérances. A tel point que nous avons recommencé le test. Et encore une fois, les meilleures bouteilles se sont révélé être les cidres industriels. Mauvaise cuvée d'Eric Bordelet ? Problème de bouteilles ? Peut-être. Ca n'empêchera pas d'en regoûter l'an prochain. mais cela prouve encore une fois qu'il faut toujours se fier à son palais, bien plus qu'à l'étiquette.

Julien Fouin rédacteur en chef de Régal
 * à noter que les grands Bordeaux et le poulet de Bresse ne sont pas des marques mais des AOC.
* puisque les petits producteurs artisanaux sont passionnés je suggère que les industriels anonymes soient cités à la barre : il s'agit pour les 2 marques placées en tête de la dégustation de CCLF et de CSR regroupés sous la houlette du groupe coopératif normand Agrial. Le comble de l'horreur pour certains : industriels et coopératifs.


L'édito ci-dessus est un must de tout ce que j'aime et plus particulièrement la connivence - tant reprochée aux journalistes politiques - de certains avec "leurs petits producteurs starifiés"
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A noter que le cidre d'Eric Bordelet est 6e sur 7 et que le dernier est le seul cidre bio vendu sous la marque Auchan ; 
à  noter que l'étagement des notes est étroit de 14,5/20 pour le premier à 12/20 pour le dernier. Les prix, en dehors du Bordelet 9 euros, se situent dans une fourchette très reserrée : de 1,65 euros à 3 euros. Le premier est le moins cher 2 euros juste après le bio d'Auchan. Les cidres industriels n'avaient que 2 représentants. Nulle trace des cidres AOC Pays d'Auge et Cornouailles ni dans le panel présenté, ni dans l'article chapeau du banc d'essai. Enfin le jury était composé de :
- Philippe Mary : la Sydrerie de l'Etoile,
- Alain Dutournier du Crré des Feuillants,
- Christophe Serpin : chef sommelier du Carré des Feuillants,
- Daniel Dayan : directeur de Pomze,
- Michel Hubert producteur en Pays d'Auge membre de l'IDAC,
- Arnaud Didier : oenologue à la Chambre d'Agriculture de Normandie,
- Dominique Hutin journaliste à Régal,
- Floriane Revard auteur du Petit Futé Paris Gourmand.


Bonne année à Anne, Isabelle, Pierrette et Monique et au président de l'IDAC... 

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27 janvier 2008 7 27 /01 /janvier /2008 00:05

Après avoir raccroché le combiné, face aux murs sales du cagibi qui nous servait de bureau, à Giron et à moi, mes promesses d’intervention rapide m’apparaissaient soudain comme de pures rodomontades. Comment un OP minable d’un commissariat minable planté dans une banlieue minable allait-il localiser le château d’un paisible « vendeur d’armes » protégé par le secret défense ? Impossible de passer par le canal des procédures habituelles, je ne disposais d’aucun mandat et, même si j’inventais une histoire tordue, les tordus d’en face auraient vite fait de me mettre à jour. Pourtant je n’avais d’autre choix que de me bouger le cul. Le téléphone de nouveau grelotait. J’hésitais un court instant, les minutes m’étaient comptées et je risquais en décrochant de me ramasser une nouvelle affaire. Et puis, alors que j’enfilais mon blouson, et que la sonnerie égrenait encore ses grelots asthmatiques, je pensais à Marie-Jo. C’était son heure. Tout juste sortie du lit, pleine de la chaleur douillette de sa nuit me disait-elle, telle une chatte venant se frotter aux chevilles de son maître pour quémander son bol de lait, ma plantureuse maîtresse adorait me provoquer. Elle s’en donnait à cœur joie, ne reculant devant aucun moyen pour me faire craquer, tout y passait : description de ses tenues affriolantes, rappel de nos ébats torrides et, bien évidemment, arme ultime : elle se masturbait. Neuf fois sur dix je craquais. J’adore la jouissance que se donnent les femmes. Bref, en pensant à Marie-Jo, je pensais à Bourrassaud et, sans réfléchir, je me précipitai vers son bureau du premier étage laissant, sans aucun doute, sa lubrique épouse dans un manque profond qu’elle me ferait payer très cher lors de nos retrouvailles. Marie-Jo élevait chaque fois la barre de ses défis.
 
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Bourrassaud buvait du café dans un grand bol. Marie-Louise, notre plantonne, une grande tige plate et revêche, le concoctait à son arrivée dans un réduit attenant à la cellule de rétention des pochtrons. La notion de jus de chaussette trouvait dans ce breuvage sa quintessence. Marie-Louise, pour adoucir sa pisse de bourrique, ajoutait au café, moulu par ses soins, quelques pincées de chicorée Leroux. Bien évidemment, notre cher commissaire, bénéficiait d’une livraison à domicile du précieux liquide. Lorsque nous croisions Marie-Louise dans l’escalier, alors qu’elle serrait le thermos sur sa poitrine plate, tel saint Tarcicius l’eucharistie, nous savions que le bureau de Bourrassaud allait être neutralisé pendant un petit quart d’heure. Bourrassaud baisait Marie-Louise tous les matins. Moi seul savait comment puisque Bourrassaud, un jour, au bistrot, alors qu’il venait de forcer sur le Triple Sec, s’était épanché dans mon gilet. Pour faire court, mon commissaire, réfrénant son penchant pour les beaux marins, trouvait dans le cul de Marie-Jo un substitut pratique à son incapacité de sauter le pas. En ces temps reculés l’homosexualité ne se portait pas encore en bandoulière. Je dois avouer que cet aveu avait ôté une grande part du piquant de mes ébats échevelés avec son épouse. La transgression constituait un moteur puissant de mon anarchique sexualité. Bourrassaud, braguette ouverte et pan de chemise au vent, sans même me demander les raisons de mon intrusion, me balançait avec la gourmandise d’un repus fouilleur de merde : « T’as des emmerdes mon grand… »

Adhérez à l'A.B.V c'est bon pour la santé...image005-copie-1.gif
 
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26 janvier 2008 6 26 /01 /janvier /2008 00:01
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Mon titre aguichant et racoleur, comme une tête de gondole se la jouant péripatéticienne au Carrefour de Montesson un samedi après-midi ordinaire d'une foire aux vins, je l’ai pondu pour vous mettre la honte au front. Ouais, ouais, même si ce n’est pas très commercial – mes confrères de l’Obs, le Point et l’Express réunis, eux, un de ces quatre, vont m’offrir un écran plat Pioneer pour que je m’abonnasse – moi je ne vais pas, pour déclencher votre acte d’achat, vous proposer un coffret-cadeau : Château d’Yquem 76+Foie gras mi-cuit+6 verres Baccarat+6 serviettes toile basque+ma photo dans la RVF.
 
À la réflexion, si ! Je suis prêt à tout pour que certains d’entre vous sortent de leur « je n’ai pas eu le temps de… mais je suis de tout cœur avec toi… » chronique.

A propos de chronique vous pouvez vous reporter à celle dont il s'agit :  "contre l'indifférence et le mal de vivre : adhérez à l'ABV !"
http://www.berthomeau.com/article-15760197.html il ne s'agit pas d'une nouvelle lubie berthomesque mais d'un vrai sursaut citoyen. 

Bougez-vous le cul !

Ça m’énerve grave votre attentisme !
 
Vénère donc de constater que si, en un bel élan, plus de 40 d’entre vous ont déjà adhéré à l’ABV, d’autres que j’ai croisé ou eu au fil, ont bredouillé leur « tu me comprends, je n’ai pas eu le temps… ». Pire, j’ai eu droit au : « tu m’inscris d’office ».
 
Non, très chers amis, si vous voulez que nous sortions de la torpeur ambiante, si vous souhaitez faire barrage aux « castrateurs de liberté », si vous désirez que nos belles idées de convivialité se traduisent en actes : grand pique-nique ou autre grande table des amis,  il faut que vous vous engagiez, que vous fassiez masse avec mon petit bousin pour secouer le paletot des détenteurs de CVO et autres éléphants, qui barrissent à longueur de temps, mais sont aux abonnés absents lorsqu’il faut faire des choses qui plaisent à nos clients.
 
Donc, et ce n’est que la première piqure de rappel, je ne vous lâcherai pas la grappe – normal non – vous savez ce qu’il vous reste à faire :
 
1° si vous êtes des Paganini des joyeusetés du blog vous vous rendez en bas de la page du mien, vous cliquez sur  CONTACT, vous écrivez : j’adhère à l’ABV puis vous faites ce que l’on vous dit de faire dans la petite case prévue à cet effet avant d’envoyer votre adhésion.
 
2° si vous voulez faire plus simple :
-      utilisez mon e-mail 
jberthomeau@hotmail.com : j’adhère !
-      utilisez le 
06 80 17 78 25 soit en vocal, 
                         soit en sms : j’adhère !
 
3° pour ceux, terroir de chez terroir, qui préfèrent le papier, ils peuvent envoyer leur adhésion à : club « Sans Interdit » 7 rue de Madrid 75008 PARIS.
 
4° pour les autres au choix : les signaux de fumée, le morse, le pneu, le télégraphe Chappe, le coursier, le télégramme, le fax, la bélino, la bouteille à la mer, le pigeon voyageur, le tam-tam, le parachutage, le coursier, la valise diplomatique, le déplacement personnel avec remise en mains propres, annonce par le garde-champêtre ou petite annonce dans Libé ou le Figaro, ou tout autre moyen, moi comme vous pouvez le constater visuellement je fais le maximum pour vous raccoler. 

Comme disait le Denisot des Guignols "Désolé !" 7f58290f2a5b.jpg  
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25 janvier 2008 5 25 /01 /janvier /2008 00:08

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Mais, comme j’ai mauvais esprit, je fais un rêve : moi qui ne suis qu’un plumitif besogneux, un ersatz de haut-fonctionnaire, un petit rapporteur non patenté, cette révision champenoise pourrait m’ouvrir de brillantes perspectives, m’engager sur la voie royale d’une fin de carrière vigneronne. Moi qui ai tâté de la vigne avec le frère Bécot, à l’Ecole d’Agriculture de la Mothe-Achard, complanter et faire pousser de la vigne dans un ancien potager semble à ma portée. Le problème pour moi c’est de mettre la main sur le potager. Alors, toujours en rêve bien sûr, je me dis qu’il me faut me mettre en chasse sur Meetic,  traquer la veuve du facteur ou l’ex-femme du sacristain de Bouzy, tchatcher, la séduire, me renseigner discrètement sur l’existence du potager, la demander en mariage, l’épouser sous le régime de la communauté de biens et me réveiller un beau matin à la tête d’un lopin Aoicisé, plus précieux que le sable d’un bout de désert d’Abu Dhabi, où chaque motte de terroir sera plus coûteuse qu’un gramme de caviar, l’extase absolu du néo-propriétaire. Fermez le rêve ! Mais, après tout, je suppose qu’il va y en avoir des néo-vignerons après la révision et que le modèle champenois leur fera produire les kilos de raisins ad hoc. Bienheureux les vignobles pilotés par l’aval car ils font éclore des vignerons heureux. Je plaisante et je rêve, bien sûr, et les champenois m’absoudront de mes mauvaises pensées.


Dernière interrogation de mon esprit mal tourné : faut-il exclure la Champagne des intenses réflexions qui agitent ceux qu’on a coutume de dénommer les Professionnels de la filière ? Certes la réussite éloigne les ingénieurs es-concepteur d’usine à gaz qui, au dire de certains, officient au chevet de notre viticulture mutante mais, tout de même, mon bon Monsieur Champagne, avec votre manière récurrente d’opposer au consortium administrativo-professionnel qui veut des bassins et des bassines, des machins et des machines pour contrôler les uns qui contrôleront les autres, votre exception champenoise, ne risquez-vous pas de vous voir taxer de comportement sûr et dominateur. Je sais, je sais, vous en tamponnez le muselet mais, ne pourriez-vous pas, dans votre grande sagesse et votre inoxydable pragmatisme mettre votre grain de sel dans la Winerie France pour qu’elle chasse ses démons ? Je sais que c’est beaucoup vous demander car la tâche est ardue, semée de chausse-trappes, qu’il y aurait pour vous plus à perdre qu’à gagner, mais comme vous le savez je rêve debout et comme Vranken est chez Listel pour le dépoussiérer, d’autres pourraient eux-aussi se colleter à le recomposition de notre industrie du vin dont on déplore qu’elle ne comptât pas d’entreprises de taille mondiale alors qu’LVMH et Pernod-Ricard jouent depuis longtemps dans la cour des Grands du vin mondialisé. Je ferme le ban sans grand espoir que mon lamento soit entendu…          
 
 
 
  

 

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