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5 juillet 2012 4 05 /07 /juillet /2012 16:00

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Le jeu en vaut bien la chandelle comme le dit l’adage populaire : à propos du Vin et de l’environnement, plus précisément des pratiques culturales et de la lutte contre les maladies de la vigne, mettre tout sur la table, les pratiques, les chiffres qui existent, sans exclusive, au lieu de s’en tenir à des constats parcellaires, tronqués, orientés ou parfois de mauvaise foi. Surtout ne pas instruire des procès à charge contre qui que ce soit mais partir du constat des pratiques réelles des uns et des autres pour tenter de sortir des purs affrontements stériles, de s’entendre, au sens de s’écouter, à défaut de s’entendre. L’objectif ne serait pas de déboucher sur un consensus, que je crois irréaliste, mais de sortir des idées reçues, des à priori et de jeter les fondations d’une démarche porteuse de ce que j’ose qualifier de progrès même si ce mot s’est malheureusement dévalué.


Notre secteur a, sur le long terme, s’il veut vraiment que sa notion fétiche de terroir, que le lien entre celui-ci et l’authenticité du vin qui en est issu, puisse trouver un réel contenu, à faire la démonstration qu’il est soucieux de son environnement, du devenir de la planète et des attentes de ses consommateurs. Le débat sur les valeurs, très en vogue en ce moment dans la gente politique, pour un produit qui revendique hautement ses racines, sa culture, sa force de convivialité, son rôle de lubrifiant social, est pour nous de la plus haute importance dans un monde où le mercanti est en train de les niveler. Si nous ne voulons pas que nos vins d’origine soient assimilés aux produits de masse, formatés, fabriqués à coup d’intrants industriels comme les boissons concurrentes (lire demain ma chronique sur la composition des colas et des sodas) nous devons prendre le plus grand soin des conditions de production des raisins et des modes d’élaboration des vins. L’enjeu n’est pas qu’éthique il est aussi économique. Le vivons heureux, vivons caché est une attitude sans avenir. Dire ce que l’on fait et faire ce que l’on dit, sortir de l’ambigüité dans laquelle nous nous complaisons au nom de la défense du plus grand nombre n’est plus de saison.


En posant ainsi le problème, loin de rallumer les antagonismes, j’essaie de faire prendre conscience aux extrémistes des deux bords, qu’ils n’ont rien à perdre, mais tout à gagner, en s’engageant sur la voie d’une confrontation sur terrain neutre afin que le seul gagnant soit l’avenir du vin dans nos sociétés. Je sais très bien que ce type de discours fait très prêchi-prêcha, très cause toujours tu ne nous intéresse pas, qu’il va se heurter à l’ironie, voir au mépris aussi bien des grands mamamouchis de notre secteur que de celui des grands prêtres d’en face, mais qui ne tente rien n’a rien. Depuis toujours je suis convaincu que le passage vers de nouvelles pratiques plus soucieuses de l’environnement ne pourra se réaliser que si le monde du vin d’origine en revient à ce qui a fait sa force, son dynamisme par le passé : la volonté des femmes et des hommes du terrain de prendre leur destin en mains pour valoriser leur travail. La force de la loi, les contraintes, les règlementations ne sont alors que la reconnaissance juridique d’un mouvement déjà lancé. Bien évidemment, je ne suis pas naïf, et je sais que ce mouvement sera soumis à l’inertie qu’induit le poids des contraintes économiques et commerciales, mais pour autant s’en tenir à un statuquo frileux serait une erreur stratégique grave.


Je lance l’idée. Je suis prêt à contribuer au montage d’une telle rencontre mais à la condition que se constitue un comité de préfiguration dont la pied de cuve pourrait être constitué par l’équipe de Geneviève Teil voir chronique sur le livre le Vin et l’environnement link Si tel est le cas je mettrai ce qui me reste encore d’entregent au service de l’organisation de cette rencontre citoyenne. Je ne jette pas une bouteille à la mer mais j’en appelle à celles et ceux qui veulent sortir de confrontations stériles pour le plus grand bénéfice de l’extension du domaine du vin : «  un peu de douceur, de convivialité, de plaisir partagé, dans ce monde de brutes... »


À vous lire, entendre, chers lecteurs… Engagez-vous qu’ils disaient, engagez-vous !

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5 juillet 2012 4 05 /07 /juillet /2012 00:09

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Dans l’imaginaire collectif les scientifiques, les chercheurs qui travaillent sur notre santé sont identifiés à des êtres rationnels, en blouse blanche, qui passent leur temps à torturer des souris blanches ce qui fâche beaucoup BB et les défenseurs des animaux. Mais, comme nos corps sont aussi sujets à nos pulsions, nos désirs, nos sentiments, les sciences sociales, un peu plus molles, ont fait irruption dans le paysage des laboratoires. Les thèmes de recherche, les sujets de recherche, sont parfois très surprenants, et l’on peut se poser la question de leur utilité. Qu’importe, j’ai choisi ce matin de lier les résultats de deux études qui confortent mon statut de blogueur débridé.


La première, est une étude menée par deux neurologues chercheurs de Harvard et publiée aux Etats-Unis le 7 mai dans les Actes de l'académie nationale des sciences américaine, où il est dit que  raconter sa vie, dans la réalité ou sur des réseaux sociaux sur internet, Face de bouc par exemple, est aussi gratifiant pour le cerveau que le plaisir trouvé dans la nourriture ou le sexe. Parler de soi génère dans le cerveau la sécrétion de dopamine, une substance chimique liée aux sensations de plaisir ou d'anticipation d'une récompense.


Selon ces chercheurs, hommes et femmes consacrent habituellement dans leur vie quotidienne 30 à 40% de leur discours à « informer autrui de leurs propres expériences personnelles » alors que sur les réseaux sociaux, ce taux est plus proche de 80%. Pour eux « Les gens se confient autant volontairement, parce que parler ainsi de soi est en soi un événement avec une valeur certaine, de la même manière que des activités qui génèrent une récompense immédiate, comme faire l'amour ou manger ».


Pour mener leur étude, les chercheurs offraient une petite somme d'argent à des cobayes pour qu'ils répondent à des questions factuelles ou une somme moins importante encore pour qu'ils donnent leur propre avis sur un sujet donné. Dans bien des cas, les sujets testés préféraient renoncer à la récompense la plus importante pour avoir le plaisir de parler d'eux et de donner leur avis.


Votre taulier, en vertu de ces savantes conclusions, puisqu’il passe son temps à astiquer son ego, à raconter sa vie, donc à parler de lui sur le Net, bénéficie donc d’un grand privilège car il est un multicarte, un cumulard profitant de toute la palette que lui offrent à la fois sa présence sur la Toile et dans les toiles. Pour ceux d’entre vous qui auraient du mal à suivre mon raisonnement spécieux je ne puis le développer plus avant, sauf à passer pour un vantard.


Mais, comme si les résultats de cette étude ne suffisaient pas à mettre votre Taulier en position avantageuse, une autre, le conforte plus encore. Elle est stupidement baptisée « Beauty is in the eye of the beer holder » (la beauté est dans les yeux du buveur de bière), sans doute parce qu’elle a été sponsorisée par les Brasseurs. Elle a été menée par les Universités de Paris-Descartes, Paris-VIII, et l'Université d'Etat de l'Ohio et sera publiée dans le très sérieux British Journal of Psychology. Sa méthodologie est simple comme un protocole :


1-      Dans un bar de Grenoble 19 consommateurs ont été approchés et invités à noter sur une échelle de 1 à 7 à quel point ils s'estimaient séduisants, intelligents, originaux et drôles. Leur taux d'alcoolémie était ensuite mesuré par éthylomètre. Résultat plus les personnes présentaient un taux d'alcoolémie élevé et plus elles se sentaient séduisantes.


2-      94 hommes ont été ensuite invités en laboratoire à tester une boisson pour une société factice. Une partie des participants se sont vu servir une boisson alcoolisée et une autre partie une boisson non alcoolisée, sans forcément le savoir. Donc certaines ont ingéré à leur insu des doses d'alcool équivalentes à 1 g/l de sang, alors que d'autres pensaient boire de l'alcool alors qu'elles consommaient un simple placebo.


3-      L’ensemble des ont été ensuite soumis au même type d'évaluation que dans la première expérience. À l'arrivée, ce sont les personnes qui croyaient avoir bu de l'alcool, qu'elles en aient réellement bu ou non, qui se sont jugées les plus séduisantes. Celles qui avaient bu de l'alcool sans le savoir ne se considéraient en revanche pas plus séduisantes que les autres.


Laurent Bègue, professeur de psychologie sociale à l'Université Pierre-Mendès-France explique «Notre étude montre que le simple fait de croire qu'on a bu de l'alcool conduit à se sentir plus séduisant. En revanche, la dose d'alcool n'a pas d'effet en elle-même » Ce phénomène peut être lié à l'activation de représentations mentales implicitement liées à l'alcool, selon l'étude. « Le concept d'alcool est lié à la lubrification sociale, au fait de se sentir bien avec les autres », indique M. Bègue, qui souligne que les personnes qui boivent sont souvent dépeintes comme riches et séduisantes dans les films. La meilleure perception de soi ne serait donc pas due aux effets pharmacologiques de l'alcool mais à un effet placebo.


Une autre étude menée en Ecosse sur des étudiants de l’Université de Glasgow montre que ceux qui ont bu une dose modérée d’alcool sont plus attirés par des personnes qu'on leur présente, link  On présentait à ces étudiants des photos de 120 personnes et ils devaient juger leur beauté sur une échelle de 1 à 7. Les plus pompettes les ont mieux notés que ceux qui étaient restés sobres.


Donc votre Taulier, qui boit modérément mais chronique comme un dératé, cumule à la fois une attirance démultipliée pour les jambes des femmes qui sont des compas qui arpentent le globe terrestre en tous sens, lui donnant son équilibre et son harmonie… avec une jouissance à nulle autre pareille. Il se peut que pour cette raison la communauté scientifique internationale donne, à ce double phénomène,  le nom de syndrome du Taulier.


Reste pour clore cette chronique à haute portée scientifique à vous signaler qu’au cours de mes recherches sur ces sujets je suis allé sur Masculin.com où il m’a été chaudement recommandé de lire une étude, elle aussi de la plus haute importance, selon laquelle : La taille des pénis ne cesse de diminuer. Ce sont des chercheurs italiens qui ont fait ce constat alarmant pour les mâles dominants : la taille des pénis ne cesserait de rétrécir depuis quelques dizaines d'années. Cette étonnante et alarmante réalité serait due à la sédentarisation de l'homme ou aux changements environnementaux.


Moins de 9 cm en moyenne !


Alors que la taille moyenne était de 9,7 cm vers la fin de la Seconde Guerre mondiale, elle n’est aujourd'hui plus que de 8,9 cm. En moins de 60 ans, la taille des pénis aurait donc diminué de façon considérable puisqu’une différence de quelques millimètres seulement représente une diminution de plus de 10 % !


La première cause de ce rétrécissement si important serait  en premier lieu la sédentarisation croissante de l'homme qui favorise en effet l'obésité, et cette maladie diminue la production d'hormones de croissance pendant l'adolescence.


Les changements environnementaux sont également mis en cause. Alors que les pesticides et autres perturbateurs présents dans notre environnement favorisent la puberté chez les femmes, ils semblent avoir l'effet inverse sur la gent masculine car le système endocrinien masculin, qui produit la testostérone, est perturbé par les différents pesticides présents dans l'air. Les changements environnementaux, de même que les nouvelles habitudes de vie, seraient donc les causes majeures de ce rétrécissement si important.


Pendant que je suis sur ce terrain, Masculin.com, aborde aussi une question de la plus haute importance : Pourquoi les femmes gémissent pendant l’amour ?


Simulation, l’influence du cinéma où pendant les ébats torrides, les femmes poussent des cris, se trémoussent, halètent, suggérant un orgasme aussi dévastateur qu'intense mais peut-être aussi d’autres raisons. Des chercheurs britanniques, ont donc exploré la question et les résultats s'avèrent calamiteux... pour la virilité des mâles dominants.


L'étude, portant sur la « vocalisation copulatrice », a ainsi étudié et analysé les mélodies amoureuses de 71 femmes, âgées de 18 à 48 ans, sexuellement actives et hétérosexuelles.

 

Des cris pour faire plaisir aux hommes


Et le verdict s'avère sans appel : la profusion vocale n'est pas forcément synonyme de mâle particulièrement performant :

-          66 % procéderaient à un déchaînement lyrique digne d'une Castafiore pour accélérer l'éjaculation de leur partenaire,

-          et 87 % pour leur remonter l'égo... l'orgasme féminin étant, pour la plupart, stimulé pendant les préliminaires et non l'acte en lui-même.

 

De la simulation à la stimulation


Les vocalises permettraient également à la partenaire de relâcher son ennui, de lutter contre sa fatigue ou son inconfort. Par très glorieux pour les prétentieux : alors heureuse ! Consolation tout de même, cette stratégie  de stimulation, aiguillant sur une fausse piste le mâle le plus aguerri, permettrait également à la femme d'orienter son partenaire vers ce qu'elle souhaite, pour combler sa libido.

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4 juillet 2012 3 04 /07 /juillet /2012 16:00

photosulfate.JPGBovard a appelé son fils ; à eux deux, ils ont installé devant la maison la grande cuve à sulfate.


Bovard donne à son fils un vieux pantalon, une vieille blouse, un vieux chapeau de paille à grandes ailes ; lui-même met un vieux pantalon, une vieille blouse, les plus vieux souliers qu’il ait trouvés.


C’est le jour où les Savoyardes sont reparties ; et voilà que son fils va mieux, parce tout va mieux.


Son fils ne tousse plus, il a de nouveau bonne mine ; Bovard ne va plus être seul pour les sulfatages qui vont commencer.


Il a appelé son fils, ils ont sorti à eux deux la grande cuve (qu’on nomme chez nous une tine) ; ils l’ont calée, sur le sol en pente, au moyen d’une grosse pierre.


C’est que cette cochonnerie se dissout difficilement et il faut tout le temps à remuer. Le mélange de ces produits chimiques donne une bouillie : c’est à quoi on est obligé depuis qu’il y a eu des maladies de la vigne, c’est-à-dire depuis quarante ans. Il y a une odeur qui fait tousser. Ça brûle les étoffes, le cuir, ça brûlerait même les feuilles si on ne faisait pas attention, - mais enfin, puisqu’il le faut. Et partout on remplit les tonneaux à ouverture carrée qu’on amène par les chemins jusqu’à une porte d’en bas ou bien jusque devant la dernière marche de l’escalier qu’on aura chaque fois à monter tout entier et à redescendre, ou encore à l’entrée du sentier où on est ramené en arrière de la moitié de chaque pas qu’on fait, tant c’est raide, - seulement que faire ?


Et Bovard a dit : « ça ne fait rien… »


Il est parti avec son fils, il dit : »C’est même le contraire. Et regardez-moi ça ! est-ce beau ? »


Montrant les hommes qui s’en vont sur les deux routes, puis partant de là, à beaux intervalles, avec ordre et méthode,  s’étant réparti les surfaces, montent, le pulvérisateur sur le dos.


Attaquant le mont pour une bataille, s’étant distribué la tâche de façon à se compléter et se continuer l’un l’autre, parce que là où celle de l’un commence celle de l’autre finit ; ayant découpé dans ce grand ensemble chacun son morceau sans laisser de vide ; - et eux alors sont tout petits, ils sont là-dedans comme des fourmis, seulement il y a en eux l’intelligence, il y a en eux la volonté.


-          Et c’est ça seulement qui compte, et c’est ça qui est beau à voir, a dit Bovard, qui a rempli son pulvérisateur, puis il s’est mis à peindre.


À présent, ils sont peintres. Ils refont les murs, ils portent la terre, ils taillent, ils fossoyent, ils raclent ; ils ont été ingénieurs, architectes, ils ont été maçons, ils ont été arboriculteurs, terrassiers, mais ce n’est pas fini, ça ne suffit pas, leur métier, toujours le même, est fait de plusieurs métiers. Parce qu’à présent ils peignent, et c’est tout le pays qu’ils peignent, le faisant changer encore une fois de couleur. Ils sont comme le peintre ; le peintre ne donne pas qu’un couche, mais deux, trois, quatre, cinq, s’il faut, jusqu’à ce que la couleur tienne ; - et eux, de même, s’élevant pas à pas contre la pente entre les ceps, tenant la lance comme un pinceau, peignant à droite, peignant à gauche ; allant chercher sous la feuille la grappe cachée, et pas une feuille, pas une grappe qui ne soit visitée par eux, s’ajoutant ainsi peu à peu les unes aux autres dans le changement qui survient.


Quand le mont, une première fois, avait changé de couleur de lui-même, - mais eux l’ont regardé, et ils n’ont pas été contents ; ils ont dit : « À notre tour. »


Et : « Hardi ! hardi quand même ! »

-          Vois-tu ça ? a dit Bovard à son  fils.

-          Et Bovard tient le pinceau.

-          Et son fils tient le pinceau.


Et la couleur sortant de vous revient à vous, et eux-mêmes peu à peu changent de couleur, tandis qu’ils toussent, crachent, ont les yeux qui leur pleurent, se mouchent, - changeant de couleur de la tête aux pieds, ne voulant pas être différents ; tout bleus, tout peints en bleu eux-mêmes, en ressemblance avec le mont et par fidélité à lui ; les mains, les bras, les jambes, le corps, le chapeau, la barbe, le menton, la moustache, et on en a plein les oreilles, plein les yeux ; on tousse bleu, on mouche bleu, on pisse bleu ; tant pis ! parce que le mildiou à présent peut venir s’il veut, on  a de quoi le recevoir…


-          Et c’est ça qui est beau ! dit Bovard, de tenir le coup, d’être les plus forts (parce que le poète est venu).


Tandis que Bovard va toujours, et son fils va près de lui ; descend à la bossette quand son pulvérisateur est vide, le remplit, remonte, et son fils de même, et tous les autres comme son fils et lui ; par descentes, remontées, puis par un long travail patient, sous le grand soleil, dans l’ardeur du jour, face à la pente brûlante qui se dresse, vous poussant contre sa chaleur, parmi l’aveuglement, le brouillard et l’aveuglement, l’odeur : quand ça vous pique la peau, quand ça vous perce votre blouse, quand ça vous durcit contre vos vêtements qui se raidissent ; alors on marche comme dans une carapace, dans une cuirasse articulée, dans un juste-au-corps de béton : on est soi-même comme une maçonnerie (pour plus d’amour à ces murs d’alentour) ; - mais ça ne fait rien si on tient le coup, si on est les plus forts, n’est-ce pas mon ami ? si on gagne la bataille, si on a roulé le mildiou !


Étant comme suspendus à des échafaudages les uns au-dessus des autres, repeignant toute l’immense façade, de haut en bas, de bas en haut, dans ses recoin, dans ses niches, dans ses replis, entre ses contreforts, ses arcs-boutants, ses places sculptées ou non sculptées : alors le lac est étonné de mirer une autre couleur, un mont qu’il ne reconnaît pas, une pente qui n’est plus celle dont il a l’habitude, se refusant d’abord avec son bleu à lui à cet autre bleu pas à lui, ce bleu d’en haut quand c’était vert, ce bleu pas vrai, ce bleu des hommes ; - et puis il y est bien forcé et on le plie à nous, arès le mot, - à nous, les hommes.

 

Ce texte est signé C.F Ramuz et tiré du livre Fête des Vignerons chez Du Lérot Tusson Charente 15€. Il a été publié en 1929 aux éditions Horizon de France dans la collection Champs. C’est une seconde version, remaniée, de Passage du Poète, récit publié en 1923, en 3 éditions tirées en petit nombre. L’action se passe dans le vignoble de Lavaux en Suisse.


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4 juillet 2012 3 04 /07 /juillet /2012 00:09

Si vous souhaitez faire du buzz, vous chopez des tonnes de commentaires, animez votre blog qui est à la peine, faites ce que je viens de faire : titrez à la Libé ! Ensuite, en quelques paragraphes, plus ou moins bien argumentés, pointez le doigt sur la paille du camp d’en face pour mieux masquer la poutre qui est dans le vôtre. Ça marche à tout coup, et l’approche est réversible : le propre et le sale, avec une échelle de Richter de la propreté permet aussi de vilipender, par exemple, ceux qui pratiquent la culture raisonnée. « Ils en ont parlé ! » et le ton monte, les noms d’oiseaux pleuvent, et chacun repart content d’avoir mouché les cons d’en face. Aborder le sujet par le seul bout d’une petite lorgnette orientée dans la direction que celui qui la tient a décidé de choisir, est bien plus payant, en terme de bruit, que de partir d’un réel constat scientifique, solide et argumenté, tel celui de mené par Geneviève Theil et 3 autres chercheurs dans l’ouvrage  Le vin et l’environnement, faire compter la différence sur lequel j’ai chroniqué récemment link  3 commentaires! Ça se passe de commentaire.


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C’est trop lourd, trop ardu, pas le temps de se plonger dans l’aridité sourcilleuse des scientifiques. Ça eut payé mais ça ne paye plus coco ! Mieux vaut s’en tenir à son quant à soi, à ses approximations, ses à priori, c’est plus commode et plus rassurant. Fut un temps où j’aurais moi-même participé à l’empaillage, tenté de convaincre les excités des deux bords de revenir à un peu de raison, de sortir de leurs tunnels respectifs. Maintenant je n’en ai rien à péter dans la mesure où, soit nier les problèmes, soit tordre la réalité pour qu’elle entre dans sa manière de voir, ne change rien au cours des choses. Ces questions environnementales je les avais abordées dans mon rapport pour bien souligner que s’il y avait un secteur où elles devaient être abordées sans retard et avec diligence, c’était bien celui de la vigne et du vin. Se gargariser au terroir tous les matins c’est bon pour la notoriété, mais éviter de le massacrer, de le bombarder, de le pulvériser, sans discernement, me semblait mauvais pour la santé, au sens propre, comme au sens économique c’est-à-dire marchand. Nos concurrents du Nouveau Monde, avec leur organic, mis en avant, ne s’en privaient pas. Mais ici nous sommes dans un pays de gaulois où la castagne et la mauvaise foi sont de mise. Nous ne bougeons ou n’avançons qu’en réaction. En janvier 2007, j’avais commis déjà commis une petite chronique « Confusion Sexuelle et Cu » link qui n’avait reçu que 2 commentaires. En ces temps préhistoriques des blogs, bien avant Face de Bouc, nous étions entre nous.


Bref, comme nous le faisait dire, face au démon et ses œuvres, le curé de la paroisse : « j’y renonce !» Je laisse le champ libre aux petites querelles sans grands débouchés sur la réalité à ceux que cela passionne. Il n’en reste pas moins vrai que ce qui se passe dans la vigne ne fait pas l’objet d’un très grand intérêt de la part des journalistes du vin qui passent leur temps, et c’est logique, le nez au-dessus de leur verre. Cependant, comme le voyage de presse, le tous frais payés pour se pointer dans un vignoble, est la règle pourquoi ne pas organiser une petite balade dans les vignes pour que nos plumitifs et plumitives puissent s’imprégner d’une belle journée de traitement, respirer le bon air chargé des effluves de produits phytosanitaires. Pourraient même monter sur le tracteur, aider à approvisionner le pulvérisateur, lire les étiquettes des toxiques, se renseigner, comprendre. Bon, je sais, ils ont d’autres chats à fouetter, mieux à faire qu’à aller humer l’air de la campagne où se mêlent des fragrances fortes qui pourraient obstruer leurs petits poumons urbains. Cependant, puisque l’Internet est un accès à tout, je conseille à ceux qui ne sont pas tout à fait des confrères, de se rendre à cette adresse de mon beau Ministère, celle du Service Régional de la Protection des Végétaux Aquitaine...link ... « Au service de l'Agriculteur et du consommateur » est-il inscrit à son frontispice. Beau programme, non ! Il dépend du DRAAF, le directeur régional de l’agriculture, en l’occurrence ici mon ami Hervé Durand, très compétent sur ces questions comme sur d’autres. Je pourrais même lui demander de vous faire toucher du doigt la réalité de ce que l’on a coutume de dénommer le terrain. Bref, je vous invite à surfer sur le site, à cliquer sur les icones, à compléter vos connaissances. Pour ceux qui n’auraient pas cette curiosité, ils trouveront ci-dessous un avant-goût de ce qu’ils y auraient découverts. Bonne dégustation pour les autres.


                                                                                                         Nb de spécialités VIGNE

 

* DESHERBAGE * CULTURES INSTALLEES             234

* DESHERBAGE * DESTRUCTION DES REJETS      19

* DESHERBAGE * PEPINIERES                                     12

* SUBSTANCE DE CROISSANCE * AMELIORATION DE LA QUALITE DES FRUITS   2

* SUBSTANCE DE CROISSANCE * DESTRUCTION DES GRAPILLONS            1

* SUBSTANCE DE CROISSANCE * MODIFICATION DU NIVEAU DE NOUAISON    1

* SUBSTANCE DE CROISSANCE * REGULATION DE LA MATURATION DES FRUITS               1

* SUBSTANCE DE CROISSANCE * STIMULATION DE LA CROISSANCE DES ORGANES                       AERIENS                3

* SUBSTANCE DE CROISSANCE * STIMULATION DE LA RHIZOGENESE SUR PLANTS RACINES OU NON    5

* TRAIT. DES PLANTS * CIRE A GREFFER               6

* TRAIT. DES PLANTS * POURRITURE GRISE        4

* TRAIT. DES PLANTS * SUBSTANCE DE CROISSANCE      1

* TRAIT. DU SOL * NOCTUELLES TERRICOLES      22

* TRAIT. PARTIES AERIENNES * ACARIENS          10

* TRAIT. PARTIES AERIENNES * ACARIENS (E. CARPINI)                28

* TRAIT. PARTIES AERIENNES * ACARIENS (MAC DANIELI)          6

* TRAIT. PARTIES AERIENNES * ACARIENS (P. ULMI)      26

* TRAIT. PARTIES AERIENNES * ACARIENS (T. URTICAE)               19

* TRAIT. PARTIES AERIENNES * ACARIOSE          42

* TRAIT. PARTIES AERIENNES * ALTISE 45

* TRAIT. PARTIES AERIENNES * BLACK ROT         191

* TRAIT. PARTIES AERIENNES * CHENILLE BOURRUE      12

* TRAIT. PARTIES AERIENNES * CICADELLE DE LA FLAVESCENCE DOREE 102

* TRAIT. PARTIES AERIENNES * CICADELLE DES GRILLURES         79

* TRAIT. PARTIES AERIENNES * CIGARIER            12

* TRAIT. PARTIES AERIENNES * COCHENILLE FARINEUSE             21

* TRAIT. PARTIES AERIENNES * COCHENILLE FLOCONNEUSE      21

* TRAIT. PARTIES AERIENNES * COCHENILLE LECANINE                21

* TRAIT. PARTIES AERIENNES * COCHENILLES    4

* TRAIT. PARTIES AERIENNES * COUPE BOURGEON       15

* TRAIT. PARTIES AERIENNES * DROSOPHILE     18

* TRAIT. PARTIES AERIENNES * ECAILLE FILEUSE              3

* TRAIT. PARTIES AERIENNES * ERINOSE             41

* TRAIT. PARTIES AERIENNES * EULIA   25

* TRAIT. PARTIES AERIENNES * EUTYPIOSE         1

* TRAIT. PARTIES AERIENNES * EXCORIOSE        201

* TRAIT. PARTIES AERIENNES * LUTTE CONTRE LE GEL   1

* TRAIT. PARTIES AERIENNES * MILDIOU            407

* TRAIT. PARTIES AERIENNES * NECROSE BACTERIENNE              45

* TRAIT. PARTIES AERIENNES * OIDIUM              270

* TRAIT. PARTIES AERIENNES * POURRITURE GRISE       61

* TRAIT. PARTIES AERIENNES * PYRALE                7

* TRAIT. PARTIES AERIENNES * ROUGEOT PARASITAIRE                161

* TRAIT. PARTIES AERIENNES * STADES HIVERNANTS DES RAVAGEURS (ACARIENS, COCHENILLES,...) 6

 * TRAIT. PARTIES AERIENNES * THRIPS                 27

 * TRAIT. PARTIES AERIENNES * TORDEUSES (COCHYLIS ET/OU EUDEMIS)           163

 *Trt Part.Aer.*Champignons producteurs d'ota             23

 *Trt Part.Aer.*Stimul.Déf.Naturelles   2

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3 juillet 2012 2 03 /07 /juillet /2012 14:00

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Pour ceux qui m’ont suivi ce matin dans mon dévers, au risque de se perdre dans les méandres de bribes d’une étrange histoire glanée, comme ça, en allant et venant dans les lignes d’un livre Dolce Vita 1959-1969 de Simonetta Greggio, chez Stock, Livre de poche 32563, écrit en français par une italienne qui vit entre Paris et la Provence. Qu’elle me pardonne, j’espère ne pas l’avoir trop trahi avec mes allers et retours, ma légèreté, je n’ai fait que picorer au gré de mon humeur matinale, pour mon plaisir. La lettre qui suit, je la publie dans son intégralité. Elle m’a ému.


Août 1960, Palazzo Valfonda, via Cindotti, Rome

 

Mon Malo adoré,

Je ne vais pas continuer à me lamenter, ça n’a plus de sens. Je n’en peux plus de gémir, de sangloter, de regretter. Ça ne me ressemble pas, je ne me ressemble plus.

J’en ai assez de pleurer ta peau, ton rire et tes yeux, tes ronflements la nuit, tes couilles blanches et ta queue – que cela ne te choque pas, mon amour, c’est toi qui m’as appris à utiliser des mots -, ta bouche, tes cheveux fous, tes mains, tes pieds à la plante noire, et même tes genoux.

Que les hommes sont bêtes, mon Dieu ! Idiots et tendres et sentimentaux. Féroces. Impitoyables pour leurs princesses déchues.

Tu me manques affreusement, mon bel amant. Tu manques à ma bouche, à mes doigts, tu manques à mon corps, au plus profond de moi. Où es-tu ?

Mon amour. J’aurais voulu pouvoir t’appeler comme ça toute ma vie.

Je serais restée avec toi jusqu’à notre dernier jour, le tien ou le mien, je t’aurais protégé de toutes mes forces, comme tu me l’avais demandé la première fois qu’on a fait l’amour. Tu auras été l’unique, le seul. C’est de ça que tu as eu peur, dis ? C’est de ça que tu t’es fatigué ?

Oh, quel ange pourrait venir murmurer mes mots, quelle vague, quelle brise te traverser ? Si malgré mes appels tu ne dois pas revenir ce soir, que ce soit pour de mauvaises raisons. Parce que tu ne m’aimes plus. Parce que tu ne m’as pas aimée comme je le croyais, et que je me suis trompée sur toi, sur moi peut-être aussi.

Pardonne-moi. Je ne sais plus ce que je dis.

Tu m’as prise. Je croyais que c’était pour de bon, mais être aimée par celui qu’on aime n’arrange rien. On le saurait. J’avais une robe blanche. Quand tu m’as déshabillée, je ne sais pourquoi, j’ai su que j’étais condamnée.

Que pourrais-tu encore pour moi ? Et pourquoi voudrais-tu encore de moi ? Tu m’as donné tout ce que tu avais, mais je ne t’ai pas suffi.

Tu es ailleurs, mon prince perdu. U es avec d’autres. Avec qui ? Cette rousse à la peau de léopard toute tâchée de soleil, et si gaie ? Ou avec cette autre, qui te guettait comme guettent les chats, bouche de polype et yeux de velours ? Ou avec tes compagnons de plaisir, tes ensorceleurs, celui avec le joli corps d’un garçon de dix-sept ans et l’âme aussi noire que Belzébuth, ou l’autre, ton Autrichien sublime, bête comme ses pieds ?

Ils te suivent comme des petits chiens, se feraient couper en morceaux pour toi.

Mais je divague. Tout ça, tu le sais. C’est ta vie, ta belle vie sans hier, sans lendemain. Il n’y a que l’instant qui compte, pour toi.

Ce n’est même plus un manque que j’ai, c’est un trou noir qui grandit, mais je ne t’en veux plus. Je ne veux plus rien, je cesse de lutter.

J’ai fait laver les draps de la chambre blanche, je les ai fait étendre au soleil, parfumer de lavande. Le lit est prêt, les volets fermés. Je n’y dors plus depuis l’autre soir, quand je suis venue pour un baiser tout nu et que tu m’as renvoyée.

Pardonnez-moi… je ne sais plus. Tu es avec qui maintenant ? Est-elle assez lumineuse pour éclairer ta nuit ? Et jouit-elle en même temps que toi, comme moi ? Ris-tu quand tu jouis en elle, et rit-elle avec toi ? Est-ce que mon odeur te manque parfois ? Se brosse-t-elle les dents avant de t’embrasser ? Est-elle assez courageuse pour te laisser lui faire l’amour comme tu veux ? La rends-tu sauvage, plus belle ? L’emmènes-tu dans ta liberté ?

Aime-t-elle les spaghetti aux oursins ? Je me serais damnée pour ça. Tu envoyais l’équipage à terre, nous restions seuls sur le Don Juan. C’est l’image de toi riant et m’embrassant sous le soleil, la brûlure et la fraîcheur des vagues quand nous plongions ensemble, après, que j’emporterai.

Je sais que je te fais pleurer. Mais c’est moi qui m’en vais.

J’embrasse comme je t’ai aimé.

Paola.

« La nuit où il est rentré, il a trouvé Paola pendue dans la chambre d’argent, une corde passée à l’anneau du soutien d’un lourd encensoir. Paola nue, obscène, chair livide et visage bleui.  En essayant de la décrocher, maladroit, fou de douleur, il est tombé plusieurs fois, la crde serrait le cou plus tendue à chacune de ses tentatives. Ses gens sont arrivés, alertés par le fracas et les hurlements qu’il poussait sans s’en rendre compte. Un fois la corde coupée, il s’est abattu auprès d’elle, évanoui. »

 


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3 juillet 2012 2 03 /07 /juillet /2012 00:09

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Juillet, l’irruption du soleil tant espéré me jette dans un état où l’envie de chroniquer me quitte avec une violence inouïe, radicale. Écrire tout simplement loin de vous pour moi, sans contrainte. Me levez tôt, sortir de la gangue du sommeil, du café noir bouillant. « Nous avons cru que nous allions changer le monde, et c’est le monde qui nous a changés. ». Autrefois j’aurais roulé et grillé une cigarette avant de m’assoir face à mon clavier. Je suis pied-nus sur le carrelage de la cuisine, les lumières jaunasses de la cour de la prison de la Santé semblent lavées par le blanc du jour qui va se lever. Feuilleter distraitement un livre. S’arrêter. Reposer mon bol et lire « Don Emanuele s’est reposé, il n’a pas toussé, a dormi quelques heures et s’est réveillé dispos. Blonde n’est pas rentrée. Un dîner simple a été servi sur une table roulante, loup grillé et champagne auquel Saverio n’a pas touché. Le Prince lui a demandé ce qui lui ferait plaisir, Saverio n’a pas répondu. Alors il a sonné et ordonné au majordome d’apporter une Romanée-Conti 1955. Il s’est fait poser la bouteille entre les bras, caressant le verre froid comme si c’était une peau. Renvoyant le majordome, il dit à Saverio de l’ouvrir, avec juste la délicatesse nécessaire. Pas de carafe ni d’autres complications. »


Me voilà rattrapé par mon sujet, je pose le livre à plat pour laper le café qui a tiédi. Je place mon index sur le bas de la page pour la retenir : « Le bouchon ne fait aucun bruit en glissant du goulot. Le prince approche de son nez, l’effleure de ses lèvres, approuve. On laissera la bouteille décanter sur l’herbe, on la goûtera à la fin de la soirée… » Je ne sais qui est Saverio mais, peu m’importe, je tourne la page pour découvrir que c’est un jésuite. « Puis le jésuite demande :


-          Mais dites, don Emanuele, cette bouteille… Le vin ne va pas être trop chaud ?

-          Ça me réjouit de voir que tu n’es pas qu’un pur esprit.

-          Je déteste le champagne. Il n’est pas difficile de résister à ce qu’on n’aime pas.

-          Sers nous.


Le majordome accourt. Le prince le renvoie d’un geste sec, qu’il rend plus aimable, ironique, sous le regard de Saverio. Le vin a des tons mordorés, une odeur de truffes, un parfum de regrets. »

 

Ce livre je ne le feuilletais pas pour ça. Le prince avec Paola, je fais un retour en arrière, je la cherche : « Les histoires se racontent au crépuscule, tout bas, quand la fatigue chante dans les veines et que les corps sont avides de douces obscurités, à la lueur des bougies qui gouttent sur la table en bois d’une osteria où le vin des vignes brûlées de l’île coule dans les verres embrumés… » la voilà « Qui se souvient de ses jupes en plumes de cygne, du duvet argenté de ses tempes de bébé, de ses jambes sveltes et sûres, de son maintien de souveraine,  de son style à nul autre pareil que faute de mieux, on a appelé hippy chic et qui n’était que l’élégance d’une reine exilée ?»


Si vous me suivez toujours dans mon errance matinale comme moi vous vous demanderez « Qui sait encore ce qu’elle aimait boire, champagne rosé et bourbon en gobelet, et comment elle aimait faire l’amour, les garçons qu’elle chevauchait, les chansons qui la faisaient danser, ce qui la séduisait, ce qui la faisait pleurer ? » Le prince lui a fait découvrir les plaisirs interdits, pour lui elle a tout fait, avec le courage d’une petite fille intrépide. Lui, après l’avoir corrompue, a commencé à l’oublier. Le soir où elle s’en est allée, il était avec des amis, en croisière dans les îles. Reste sur la table de chevet une lettre d’elle. Le prince d’un geste las la montre à Saverio :


-          Tu l’as lue ?

-          Non.

-          Fais-le, s’il te plaît. Je ne m’étais douté de rien, tu sais. De rien jusqu’au bout.


Le jour est là, au ras des toits. Pourquoi retiendrais-je ma plume ? Je vous livre cette errance car elle me délivre en vous faisant partager mes doutes, ma lassitude, mes tâtonnements, ma fragilité. Si à cet instant vous êtes encore sur mes lignes surtout n’interprétez pas ce chemin de traverse comme un coup de blues, du coaltar. Bien au contraire, c’est le trop plein de sève et de vigueur qui me font m’interroger sur la poursuite de cette entreprise où, certes je suis lu, lu avec une régularité et une fidélité qui m’étonne chaque matin lorsque je jette un œil sur les statistiques, mais le flux des commentaires est mince. Pas grand monde suit mes initiatives plus ou moins loufoques. Alors, je crois que je vais laisser cela aux professionnels de la profession qui sont payés pour ça. Franchement, mon opinion sur Bordeaux fête le vin, qui s’en soucie ? Même pas moi, alors prendre la tangente, m’esbigner, m’occuper de mon petit jardin d’intérieur. Écrire, quoi ! Me consacrer aux gens que j’aime, m’éloigner du marigot, faire du pognon ! Je rigole, bien sûr, pour le blé, pour le reste vous verrez cela dans l’afterwork du jour.


La fin de l’histoire du prince et de Paola est dans la lettre qui suit…à lire cet après-midi.


« Celui qui sait commander trouve toujours ceux qui doivent obéir… » L’âme d’un chef, la page se tourne, savoir se retirer…

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2 juillet 2012 1 02 /07 /juillet /2012 16:00

 

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Lino Ventura, d’Ormesson, Laurent Fabius adeptes des gros nœuds sur col pelle à tartes ont été justement étrillés par notre insomniaque patentée, Sylvie Cadio, à propos du débat de fond posé par le Taulier : non au ton sur ton link. Débat mal illustré par des photos, réalisées à la va-vite, de cravates étendues sur le plateau d’une table, telles des limandes pas fraîches, ce qui a permis au sieur Héritier d’ironiser sur les capacités du Taulier à repasser. Sans vouloir  lui renvoyer la balle trop violemment je me permets tout de même de faire remarquer que j’ai rarement vu en Aude des cravatés très tendance et, plus encore, des directeurs de Chambre d’Agriculture dotés de beaux nœuds. Bref, la cravate en soi n’est rien, sauf à être cra-cra, elle n’existe que par son appariement avec une chemise de bonne coupe pourvue d’un col ad hoc.

 

Swann&Oscar l’élégance libre ICI 

 

Quelques règles :

 

Les épaules : la couture doit être située légèrement avant le tombé de l’épaule, pas après.

La longueur de la chemise ni trop courte, ni trop longue, les pans doivent se glisser dans le pantalon sans ressortir toutes les 5 minutes ou gonfler dangeureusement le haut du pantalon.

 

Les coupes :

 

La coupe cintrée : pour les minets car elle met en valeur et affine la silhouette : en clair exige un ventre plat, tablettes de chocolat, et met en avant les pectoraux.

 

La coupe classique : pour ceux qui aiment être à l’aise tout en restant chic.

 

La coupe droite : à utiliser pour les bidons style Léon.

 

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Le col

 

Les 2 types de cols les plus usités sont : Le col classique ou le col italien mais les cols à boutons dit US sont aussi très prisés par ceux qui ne portent pas de cravates. Plus recherchés ou ringards, c’est selon : le col anglais relié par une patte avec une variante très prisée par les acteurs américains des années 50 : une barrette or ou plaquée or reliant les pointes du col. Le col Mao bien sûr, le col polo allant jusqu’à la pelle à tarte, le col officier, le col cassé…  

 

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Le port de la cravate exige que le bouton du col soit fermé, que le nœud ne soit ni trop serré, ni trop  coulant. La grosseur du nœud est capitale, sa confection dépend évidemment de la coupe et de la longueur de la cravate, de la matière : soie, laine, coton ou du tissage : le tricoté peut-être soit très kitch ou très tendance. Bien sûr, la cravate peut-être unie, à motifs divers et variés, club…etc

 

Pour ceux qui se la joue casual, le choix du col est capital ainsi que la position de l’avant-dernier bouton qui, puisqu’on la porte ouverte, fait garder au col de la tenue et évite qu’il baille de façon inélégante.

 

La matière : Les tissus sont multiples comme les tisseurs et les tissages en Europe et partout dans le monde. Ce sont eux qui donnent le la à la tendance, à la mode. En Europe, ce sont les Italiens Oltolina, Sic Tess ou Testa, Albin/Thomas Mason, qui dominent le marché ainsi que le Suisse Alumo…

 

Le poids du tissu compte du plus fin (200’S environ) au plus épais :

 

La batiste, une toile de lin très légère, confectionnée à partir de fils très fins venant généralement d’Egypte (mako).

La popeline, un tissu de coton souple.

L’oxford, un mélange de fils de trame colorés (bleu ciel, le plus souvent) avec une chaîne blanche, tissé de manière moins fine que la popeline ou la batiste.

Le royal oxford, une version affinée du tissage de l’oxford.

Le sea island, le plus beau tissu, composé de 140 fils par pouce (2,54 cm de tissu), contre 100 pour la popeline. Résultat : une incomparable capacité à restituer les couleurs, à mettre en valeur rayures et carreaux.

Le ribbed twill, un tissu qui fait apparaître la structure diagonale du tissage, comme des lignes.

Le herringbone twill, comme le twill, à la différence près que les chevrons remplacent les diagonales.

Le pin point, un mélange de popeline de coton et d’oxford.

La flanelle, un coton peu serré, fluide et doux.

Le viyella, le mariage du coton et de la laine

 

La taille correspond à l’encolure de la chemise, je suis 38 depuis toujours et je peste contre les fabricants qui ne proposent que les tailles S, M, L, XL et XXL …

 

Les Nœuds : (voir mode de nouaison en fin de chronique car certains mâles dominants ne savent pas nouer une cravate de leurs propres mains)

Le nœud simple, le nœud double, le nœud Windsor, le demi-Windsor, le petit nœud

 

Reste ensuite à apparier chemise et cravate, et là je mets au défi la perfide Sylvie Cadio qui raille mes cravates et le sieur Héritier dont je suis sûr et certain qu’il n’a jamais manié un fer à repasser, de me battre sur ce terrain. La preuve en texte et en images.

 

Courrier reçu le jour de la publication de la chronique

 

Cher Jacques,

 

Vous auriez aussi pu évoquer vos chemises qui étaient "originales" par rapport aux autres membres du Ministère. Chemises à carreaux, fort belles d'ailleurs, et nœud papillon permettaient de reconnaître Berthomeau quand on ne le connaissait pas. Vous aviez eu la gentillesse de m'offrir une cravate qui fait partie de mes préférées.

 

Bien amicalement

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Le comble de l’horreur vu de mes yeux : la cravate noire graisseuse jamais dénouée portée ressortie d’un gilet col en V à manches courtes en laine tricotée main avec enfouissement de la cravate sous la ceinture du pantalon.

 

Le must absolu : Max Ernst photographié par Man Ray

 

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La chemise culte impeccablement blanche de Cary Grant dans la Mort aux trousses :

 

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Donc pour ça pour dire très chère Sylvie Cadio que le minimalisme vestimentaire, le refus des couleurs, s’apparente à une forme d’uniformité triste et chiante ! Moi j’ose la couleur et je me fous du quand dire-t-on d’où qu’il vienne ! Mes cravates en situation faisaient chier tout le monde donc elles n’étaient pas à chier. Maintenant que je n’en porte plus, par simple commodité, je suis d’autant plus à l’aise pour l’affirmer. Les bigarrées étaient de Christian Lacroix un des rares stylistes qui savaient créer des tissus en revisitant son terroir du Sud.

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1 juillet 2012 7 01 /07 /juillet /2012 23:48

Ceci est le syntagme répété dans l'anaphore que je n’ai pas prononcé le 1 juillet 2012 en Bourgogne, à Ladoix-Serrigny, en l’absence remarquée des 3 François…


-              François Desperriers dit Bourgogne Live qui n’est pas venu filmer le Taulier dans l’exercice de son œuvre éphémère de Président de,


-              François Patriat, dit le duc de Bourgogne, qui s’est abstenu de venir accueillir sur ses terres un vieux compère,


-              François Rebsamen, dit l’autre François, la Moutarde pas le Tulle, qui n’a pas voulu prendre un train de sénateur pour se promener dans les vignes de Ladoix en compagnie d’un Président d’opérette.


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Extraits du non-dit présidentiel… (Liste non limitative susceptible de s’enrichir au cours de la journée)


Moi Président… je changerai l’eau en Vin chaque matin à l’heure du crémier.

 

Moi Président… je marcherai sur l’eau à midi.

 

Moi Président… je déclarerai l’Amicale du Bien Vivre, dites des Bons Vivants, d’utilité publique.


Moi Président… j’érigerai l’Ordre des Frères de la Croûte en Ordre National avec ruban et rosette rose.


Moi Président… je transporterai ma capitale à Ladoix, une fois l’an, en arrivant en char à bancs comme un roi fainéant.


Moi Président… je graverai dans la Constitution que « Les jambes des femmes sont des compas qui arpentent le globe terrestre en tous sens, lui donnant son équilibre et son harmonie »


Moi Président… j’inscrirai aux frontispices de nos bâtiments publics « un peu de douceur, de convivialité, de plaisir partagé, dans ce monde de brutes... »


Moi Président… j’octroierai la nationalité française au sieur Charlier pour l’ensemble de son œuvre chez le Taulier.


Moi Président… Vin&Cie l’espace de liberté se muera en blog officiel de la République chaque soir à 0 heure tapante.


Moi Président… je dissoudrai l’actuel Comité National Vins de l’INAO.


Moi Président… je rendrai l’hippodrome de Libourne à sa juste destination sans primes d’arrachage communautaire.

 

Moi Président… les droits de plantation seront distribués dans des pochettes surprises à Vinexpo et à Vinisud... et tout au long de l’année boulevard Saint-Jacques… selon une procédure imaginée par l’ABV sans consultation de la CNAOC.

 

Moi Président je décrèterai le 12 juillet jour férié !

Le compte-rendu détaillé de la journée du Taulier, le 1ier juillet, à Ladoix en Bourgogne, sera publié avec photos, incessamment sous peu, ici même, dès que le Taulier se sera dépouillé de sa pompe présidentielle et aura recouvré ses attributs normaux de chroniqueur compulsif sur la Toile.

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1 juillet 2012 7 01 /07 /juillet /2012 07:00

Comment voudriez-vous que je me remette à écrire alors qu’autour de moi, comme toujours après la chute d’un autocrate, les ouvriers de la vingt-cinquième heure, et dans le cas présent des ouvrières, telle la NKM, porte-parole du prince président, et la calamiteuse ex-Ministre de la grippe H5N1, qui dans un soudain élan, alors que l’agité s’en est retourné à ses footings de courtes pattes, en appelle l’une à Maurras, et l’autre au droit d’inventaire à la Jospin. Désopilant ! Jamais, depuis longtemps, je n’étais autant gavé de toutes ces rancœurs recuites, accumulées, rancies, pourries, pestilentes, dont raffolent les politiques lorsqu’ils viennent de prendre une raclée. Ils lâchent la bride, ils se débondent, le barrage de la trouille, de la révérence rompt, l’heure est au courage post-mortem. J’en arrivais à admirer le Copé qui s’essayait avec un certain succès à la modestie. Mais, tout cela n’était que broutilles avant que ma très chère Jasmine, jamais en reste de me faire plaisir, me mette sous le nez l’opus d’une illustre inconnue : Marie-Célie Guillaume, directrice du cabinet de Patrick Devedjian au Conseil  général des Hauts de Seine depuis 2007. Le titre ne biaise pas : Le Monarque, son œuvre, son fief, avec en sous-titre Hauts-de-Seine : chronique d’un règlement de comptes.


La bougresse écrit vivement et bien. C’est un  régal ! Les pseudos sont évidemment transparents : le Monarque, la Première Dame, la deuxième Première dame, le Préfet Tigellin, Maître Jourdain la plume du Monarque, le Conseiller aux Cultes, Langue de VIP, le Muet d’Orsay, Gazelle du Sénégal, Belle Amie, @fdebeauce, l’Arménien, le Dauphin, Don Léonard, les Thénardier… pour les principaux protagonistes. Je ne résiste pas à vous lire à haute voix des pages frappées au coin de la pertinence et de l’impertinence. « Debout dans un coin, Préfet Tigellin, objet de toutes les curiosités, écoute l’air affable le célèbre philosophe mondain prodiguer ses conseils sur la paix en Orient tout en surveillant sans relâche les convives du coin de l’œil. Rien ne lui échappe. Les questions des journalistes, les jeux d’alliances d’un clan à l’autre, le numéro un peu surjoué de Maître Jourdain, le cinéma de Belle Amie, le frémissement d’impatience qui flotte dans l’air dans l’attente du Monarque et de son épouse. Il est la clé du dispositif, celui sur qui tout repose. Contraire et double du Monarque, il a minutieusement construit avec lui une proximité d’autant plus mystérieuse que tous les oppose. Les collaborateurs historiques supportent mal cette relation qu’ils ne comprennent pas. Ils ont vu arriver avec un mépris à peine dissimulé ce haut-fonctionnaire passe-muraille et discret, ne s’en sont pas méfiés. Mal leur en a pris ! En quelques années, Préfet Tigellin les a tous supplantés. Le Monarque a une confiance absolue en lui, il l’appelle à chaque instant, l’associe à tous ses rendez-vous et lui délègue tout, absolument tout, secrets d’Etat et affaires privées. »


Pour la bonne bouche, la réception de Madame de P, maire d’une agglomération de 265 000 habitants aux magnifiques remparts classés, parlementaire active et appréciée, par le Monarque dans son bureau privé. Tailleur pantalon strict, gros dossier sous le bras, elle est intimidée, cela ne lui ressemble pas. Le Monarque l’écoute à peine et il « s’est approché. Il est encore sous l’effet de l’euphorie de son combat de boxe imaginaire. Il savoure l’hystérie adorante de ses groupies, leurs cris de désir qui montent à lui, il ressent dans tout son corps la tension du duel et l’excitation de la victoire. Il a chaud, très chaud. « Regarde dans quel état je suis, tu  ne peux pas me laisser comme ça… » Son souffle est court, son visage se congestionne. « Monsieur le Monarque, enfin, contrôlez-vous ! »


-         Sois gentille… Comment je vais faire pour mon discours, là tout de suite ? Tu vois bien que j’ai besoin de me détendre ! Allez, c’est pas grand-chose… » supplie-t-il.

 

Elle tourne la tête, ferme les yeux quelques instants. Les images affluent par flashs, souvenirs refoulés d’une autre vie. Un sourire imperceptible, un léger hochement des épaules. Tout cela a si peu d’importance, les hommes sont pitoyable. Cela ne dure que quelques instants. Le Monarque est pressé. Madame de P. compréhensive. Après tout se dit-elle, non sans humour, le Monarque a tellement de soucis, tellement de responsabilités, il faut bien qu’il les évacue. Si elle peut l’aider, c’est vrai que ce n’est vraiment pas grand-chose. Apaisé, souriant, le Monarque ajuste sa cravate et enfile sa veste. « Bon, faut que j’y aille. J’ai un discours. »

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1 juillet 2012 7 01 /07 /juillet /2012 00:09

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Cher Manuel,


Te donner du monsieur le Ministre eut été de la flagornerie pour me faire bien voir de la gendarmerie et de la PP de Paris réunies afin de bénéficier sur mon haut vélo hollandais d’une protection rapprochée. Ma familiarité n’est que le fruit de notre ancien compagnonnage chez le père Rocard aux temps héroïques dont peut témoigner ton conseiller politique : Yves Colmou. Comme tu le sais bien notre papy Michel qui, après avoir visité les pingouins sur la banquise se la joue Boris Vian, n’a jamais été un top-modèle : chemise au col qui baille avec cravate achetée en solde au sous-sol de la Samaritaine. Bien sûr, avec son imperméable mastic, il y a avait chez lui du Colombo en plus sec et noueux comme un cep. Ça devait être l’apanage des Inspecteurs des Finances puisque mon premier patron au Ministère de l’Agriculture, Bernard Auberger, issu de la même crémerie que lui, barbotait dans le même style d’élégance. Sauf que, le Bernard, lui, me demanda où j’achetais mes chemises.


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Lors de la précédente vague rose de mai 1981 je partageais avec Georges Fillioud, l’exclusivité du nœud papillon, lui au banc du gouvernement, moi plus modestement en bas du perchoir de mon Président. Très vite je revins à la cravate, mais pas n’importe quelle cravate : surtout pas de l’Hermès de pharmacien, sauf une avec des beaux petits légumes, que des cravates de créateurs, vraiment du beau linge pure soie. Le temps a passé comme l’eau de la Seine sous les ponts de Paris et depuis des années j’ai remisé mes cravates au rang des accessoires inutiles. Au début cette absence de nœud a fait jaser mes petits camarades de chambrée qui pensaient que mes cols de chemise ouverts ou mes polos nuisaient à la qualité de ma pensée. En langage clair, pour eux l’habit faisait le moine et que ma mise décontractée faisait de moi un ramier. Mes hauts faits laitiers, si appréciés par tes Préfets, cher Ministre de la Place Beauvau – désolé je n’ai pas pu m’en empêcher – ont fait taire les lazzis. Tout ça pour te dire que je tiens à ta disposition un très, très beau stock de cravates qui t’iraient comme un gant depuis que tu es membre du gouvernement.


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Je pense que tu me vois venir avec mes gros sabots de parigot du terroir mais tu comprendras très bien que tes origines catalanes m’obligent à aborder cette banale question vestimentaire avec circonspection. Sans virer de bord à 180° en adoptant le style passe-muraille à la Guéant, genre moine civil pincé, je te verrais bien évoluer, par petites touches, vers des appariements plus savants, plus variés. Le changement c’est maintenant ! Franchement, sans me mêler de ce qui ne me regarde pas, tes cravates sont les sœurs de lait de celles du Besson de Mondragon. Moi ça me chiffonne. Tu peux me faire confiance, j’ai du goût et, pas modestement du tout, bon goût. Pose la question à Stéphane ! Et surtout ne viens pas me dire, cher Manuel, qu’il ne faut pas donner au bon peuple le sentiment que le pouvoir monte à la tête des nouveaux Ministres. Certes, notre François, en bon PNN, a baissé vos soldes mais tu pourrais profiter des soldes pour t’approvisionner en chemises milanaises de bons faiseurs à des prix très abordables chez mes fournisseurs habituels qui te traiteront avec courtoisie. Pour les cravates, comme je te l’ai déjà proposé, tu n’auras rien à débourser. Bref, je me tiens à ta disposition pour t’aider à matérialiser maintenant ce changement.


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Enfin, pendant que j’y suis, même si je ne sais quel est l’état et le niveau de la cave à vins de la Place Beauvau, je puis aussi te proposer mes services pour seconder ce cher Yves Colmou, qui est un grand amateur, même qu’il est membre de l’ABV et qu’il ne pointait pas aux abonnés absents au temps où Jacques Dupont Merveilleux du Vignoble organisait ses orgies, pardon ses sauteries pour la sortie du Bojolo Nouveau et du Spécial Vins du Point, pour que nous choisissions ensemble de belles petites quilles de vignerons pour les servir à ta table ministérielle. Ça allégera ton budget de fonctionnement et ta popularité dans les plus petites parcelles de vignes, sur les plus beaux coteaux de notre beau terroir, s’en trouverait renforcée et ça inciterait, sans aucun doute, tes Préfets à être un peu plus attentifs à ce qu’ils servent à leur table.


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J’en ai fini de mon adresse dominicale et amicale cher Manuel. Sache qu’elle n’est que l’expression d’un Taulier cherchant à se rendre utile, à bien faire, sans façon comme disait ma mémé Marie. Ne t’en formalise pas, tu as, je le sais mieux que quiconque, d’autres chats à fouetter. De quoi je me mêle ? De petits détails sans importance j’en conviens mais, plutôt que d’ironiser comme me petits camarades de la Toile, je préfère apporter ma modeste contribution à l’exercice de ta fonction. De toute façon, je ne fais ça que pour la beauté du geste en sachant pertinemment que personne place Beauvau est abonné au blog Berthomeau.


Bien à toi


Le taulier un peu enveloppé qui a mouillé le même maillot que toi ce Lundi de Pentecôte là


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