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13 août 2012 1 13 /08 /août /2012 14:00

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Nous entamons la deuxième semaine de notre grand jeu de piste normal de l’été en passant le seuil de Naurouze, situé à la frontière du département de la Haute-Garonne et du département de l'Aude sur la ligne de partage des eaux entre l’océan Atlantique et la mer Méditerranée, à 189 mètres il constitue le point le plus élevé du canal du Midi, qui permet de relier la Méditerranée à l’Atlantique.


Je file donc vers Toulouse puis cap sur Gironde/Dropt où je débarque chez Hélène et David Barrault car depuis que j’ai découverts « Les Malbecs du château Tire Pé : un Bordeaux étonnant ! » je suis addict. En effet, en août 2009 j’écrivais dans cette chronique  :


« Donc pour résumer la situation :


1° faire un Bordeaux pur Malbec est possible ;

2° faire un pur Malbec à Bordeaux qui ravit les amateurs de vin plaisir est possible ;

3° faire une chronique sur les Malbecs de château Tire Pé en avant-première, ou presque, sur tous mes collègues blogueurs du vin c’est presque possible ; »

 

Mais j’écrivais aussi : La Côte de Tire Pé doit son nom à une scène agraire quotidienne et bien connue des autochtones, … »


En quoi consiste cette scène agraire ?

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13 août 2012 1 13 /08 /août /2012 00:09

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Comme vous le savez sans doute je ne suis pas un adepte du métro mais avec la météo pourrie de cet été où les ondées j’ai dû souvent me résoudre à m’engouffrer sous terre. Départ à Saint-Jacques ligne 6, la plus aérienne, sauf dans la partie qui me mène jusqu’à Pasteur où je change pour la 12 dites ligne des péquenots puisqu’elle conduit à la Porte de Versailles qui donne sur le Salon de l’Agriculture. Je m’arrête à Volontaires pour gagner à pied mon splendide bureau du Conseil Général de l’Agriculture et des Espaces Ruraux. La répartition de ceux-ci, les bureaux, ayant été fait en fonction du degré de proximité des individus avec le pouvoir en place, je croupis au premier étage loin de mes chefs qui eux occupent le troisième. À propos de chef je viens d’en toucher un nouveau le 25 juillet, l’ancien partant à la retraite, et c’est un compagnon de route, lui aussi parqué au premier, Bertrand HERVIEU qui a été Président de l’Institut National de la Recherche Agronomique (INRA) de 1999 à 2003. Avant, entre autre il avait été Conseiller du Ministre de l’Agriculture et de la Pêche, Jean GLAVANY (1998-1999) ainsi que Conseiller Technique du Ministre de l’Agriculture et de la Pêche Louis LE PENSEC (1997-1998).


Bien évidemment la vie de votre Taulier ne va pas pour autant s’en voir modifié, il va continuer de s’occuper de ses veaux, vaches, cochons, couvée, sans trop se préoccuper de la crémière ou de la  fermière, bien que…  Mais loin de l’encens du pouvoir, assis sur un strapontin, mon esprit d’escalier vaguait et énumérait sur le plan placé dans la rame le nom des stations : du beau monde Pasteur, D’Estienne d’Orves, Lamarck, du bucolique ND des Champs, de héroïque Solferino, de l’officiel Assemblée Nationale,  des classiques Concorde et Madeleine, du canaille Pigalle et puis des noms sous lesquels il me fallait chercher une histoire :


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-         au sud Corentin Celton, né en 1901 à Ploaré, est un syndicaliste et résistant communiste, fusillé par les nazis à Suresnes, le 29 décembre 1943.( la station se dénommait Petits Ménages et fut baptisé ainsi le 15 octobre 1945)


-         au nord Jules Joffrin, né à Troyes, en Champagne, le 16 mars 1846 et mort le 17 septembre 1890, est un homme politique français. En 1889, il se présente face au général Boulanger, dans le XVIIIe arrondissement de Paris. Ce dernier obtient deux mille voix de plus, mais son élection est invalidée. Jules Joffrin, est enfin admis à la Chambre après maintes palabres et une discussion enflammée, il continue à être la cible privilégiée des nationalistes.


-         Marx Dormoy est un homme politique français, né le 1er août 1888 à Montluçon (Allier) Socialiste SFIO il consacre principalement ses activités à la lutte contre la Cagoule, laquelle est démantelée à la fin de novembre 1937. Il défend une ligne d'opposition intransigeante face aux régimes fascistes et se prononce contre les accords de Munich. Le 5 avril 1938, lors d'une séance particulièrement houleuse qui se finit en bagarre, et alors que les cris « A bas les Juifs! » se font entendre à l'Assemblée nationale, il rétorque à un député breton antisémite : « Bande de salauds. Et d’abord un Juif vaut bien un Breton !» En juillet 1940, il fait partie des 80 parlementaires refusant de voter les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Le 20 septembre 1940, il est suspendu de ses fonctions de maire de Montluçon, puis emprisonné cinq jours plus tard. Il est incarcéré à Pellevoisin, puis à Vals-les-Bains avant d'être mis en résidence surveillée à Montélimar. Assassiné dans la nuit du 25 au 26 juillet 1941 par une bombe à retardement placée sous son lit par d'anciens cagoulards. Inhumé discrètement, il aura le droit à des funérailles solennelles à Montluçon le 9 décembre 1945. Il est cité à l'ordre de la Nation en 1946 et médaillé de la Résistance française avec rosette en 1947.


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Ainsi donc, samedi dernier, le soleil étant au rendez-vous je me suis dit je vais pousser jusqu’à Marx Dormoy. J’ai gagné à vélo la station rue du Bac pour m’embarquer dans le tube de la ligne 12. Pas beaucoup de monde mais comme y’a des travaux au bout de la ligne nous nous arrêtons à Jules Joffrin. La RATP nous offre le restant du voyage dans un bus à soufflets qui a les couleurs de l’Afrique. En surface c’est fluide et je débarque à Max Dormoy pour mon reportage en terra incognita. Mes antennes se déploient, ne pas déranger, au loin il y a la Porte de la Chapelle où je n’irai pas me recueillir et pourtant. À l’embouchure de la rue de Torcy j’aperçois sur le rivage : un tonneau. Ça fleure bon le nectar. Je m’engouffre. La boutique se détache de son voisinage par son côté soigné, minimaliste. Le 38 Gourmet j’entre.  


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Le lieu est très agréable et a un côté café-épicerie, sagement rangé certes mais qui rompt avec la monotonie habituelle des cavistes. Tout au fond un coin de restauration, fermé en août, et un bar. La jeune tenancière me propose de goûter – à l’aveugle – un vin dont elle vient de déboucher une bouteille. J’accepte tout comme un couple de jeunes. Le breuvage est glacé mais garde un beau nez. Je le réchauffe tout en commençant mon inventaire des nectars exposés. Belle collection de vignerons connus du Taulier, grande diversité avec une pointe de favoritisme pour la naturalité. Qu’importe, si les clients sont contents. Je déguste, plus précisément je savoure le nectar : du fruit, de la structure, du début à la fin il se tient bien. Bien en phase avec la météo du jour : désaltérant certes mais pas comme une lettre à la poste, ce vin laisse à la bouche une belle empreinte. C’est Braucol des Plageoles. La demoiselle explique au jeune couple, le cépage, Gaillac, la singularité de ce vin. C’est bien dit. Votre Taulier se remet au boulot : il lui faut choisir !


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Sur quelles bases, quels critères : les miens bien sûr qui valent que ce que vaut la façon de faire de votre Taulier : un étrange mélange de sentiments, de souvenirs, du présent qui rejoins la passé…


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Volcanique Côtes du Forez rouge 2011 AB O. Verdier J. Logel Marcilly-le-Chatel 42130 8,20€ la raison se trouve ICI modeste contribution au soutien des producteurs de lait de la Fourme de Montbrison (Forez-Fourme)link


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Gros Plant du Pays Nantais sur Lie 2010 Domaine de la Bretonnière Bertrand Cormerais Maisdon s/Sèvre 44 690 5,40€ pour la défense d’un vin modeste de mon pays qui vaut, lorsqu’il est élaboré par de bons vignerons, beaucoup mieux que la réputation que lui ont accolé les faiseurs des dites réputation.


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IGP Pays  de l’Hérault Carignan 2010 Talons Aiguilles L’Ancienne Cordonnerie 10,95€ Yann Le Bouler 34 760 Boujan/Libron pour le fun «  Les jambes des femmes sont des compas qui arpentent le globe terrestre en tous sens, lui donnant son équilibre et son harmonie » et comme j’ai l’esprit d’escalier, je relie ces talons aiguilles à Nathalie CAUMETTES du domaine de l’Ancienne Epicerie, présidente du cru Faugères, et l’une des deux femmes du Comité National de l’INAO. Dans l’Hérault, l’ancien fait du neuf  et c’est heureux.


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Voilà, mon choix était fait. J’y ajoutai un autre flacon 13€ (il vous faudra attendre une prochaine chronique pour en découvrir l’identité) et une tranche de Friton de porc moulé Laborie. www.maison-laborie.com/ Ensuite pour transporter non butin j’ai acheté au bazar du coin un petit cabas coloré pour 1,50€ puis j’ai repris la navette africaine puis le métro puis mon vélo. Et pendant ce temps-là les autos tournaient sur le périphérique… ainsi va la vie d’un Taulier qui par les fortes chaleurs, comme Tintin au Pays de l’Or Noir, est sujet aux mirages… black is black…


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Pour ceux que ça pourrait intéresser un bref rappel de l’historique de la ligne 12 :


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La construction de la ligne 12 est proposée à la Ville de Paris par l'ingénieur Berlier. Ce dernier propose de réaliser une ligne tubulaire à grande profondeur à l'image du tube de Londres, à double voie dans deux tunnels parallèles constitués d'une succession d'arceaux métalliques. Cette méthode permet un tracé le plus rectiligne possible, afin de s'affranchir des contraintes de tracé de la voirie et de passer sous les immeubles1. Le Conseil municipal de Paris est tenté par cette expérience. Il accorde le 28 décembre la concession d'une ligne Montmartre - Montparnasse à MM. Berlier et Janicot, la concession prévoit que la construction de la ligne sera à la charge exclusive de la compagnie. Mais dès les premiers sondages, la nature inconsistante du sous-sol parisien, saturé d'eau sous la nappe phréatique, compromet le projet, vu l'impossibilité d'y assembler les tubes métalliques initialement prévus. Établir la ligne à une profondeur encore plus importante devenait excessivement coûteux et rendait la construction des accès bien plus difficile. La ligne est donc finalement établie sous la chaussée, à l'image des lignes de la CMP. Le cahier des charges définitif est ainsi celui du réseau métropolitain existant1. La ligne doit en conséquence se soumettre aux contraintes de la voirie urbaine : elle possède de ce fait un profil particulièrement difficile, avec de nombreuses rampes de 40 ‰ et une multitude de courbes.


    28 décembre 1901 : concession d'une ligne Montmartre - Montparnasse à MM. Berlier et Janicot par la Ville de Paris

    5 novembre 1910 : inauguration du tronçon Porte de Versailles - Notre-Dame-de-Lorette de la ligne A de la Compagnie Nord-Sud

    8 avril 1911 : prolongement au nord à Pigalle

    30 octobre 1912 : prolongement au nord à Jules Joffrin

    23 août 1916 : prolongement au nord jusqu'à Porte de la Chapelle

    1er janvier 1930 : absorption de la Compagnie du Nord-Sud par la CMP

    24 mars 1934 : prolongement jusqu'à Mairie d'Issy

    30 août 2000 : un déraillement, résultant d'un excès de vitesse, entraîne le renversement d'une voiture à la station Notre-Dame-de-Lorette et occasionne 24 blessés

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12 août 2012 7 12 /08 /août /2012 00:09

Le journal signale que le dit Michel Barnier a été ministre de l'agriculture de juin 2007 à juin 2009. Rappel salutaire car les politiques ont tous, sans exception, l’art de s’exonérer à bon compte de leurs responsabilités passées. Entre 2007 et 2009, début du quinquennat du précédent Président de la République, régnait un vif climat de dérégulation et l’agriculture n’était vraiment pas la tasse de thé de l’homme de la rupture.


Formellement adoptée par le Conseil des ministres en avril 2008, une nouvelle organisation commune du marché (OCM) vitivinicole a été publiée au Journal officiel. «Les changements qui seront mis en œuvre permettront d’équilibrer le marché vitivinicole, d’éliminer les mesures d’intervention sur les marchés et leur cortège de coûteux gaspillages, et de réorienter le budget au profit de mesures plus positives et plus proactives de nature à renforcer la compétitivité des vins européens.» Dans ce sens, il est donc prévu d’abolir les droits de plantation avant la fin de 2015. Ceux-ci pourront être maintenus au niveau national jusqu’en 2018. Dès le 1er janvier 2019, tout le monde pourra donc planter de la vigne n’importe où dans l’Union européenne.


Au second semestre 2008, du 1er juillet au 31 décembre, ce fut la présidence française du Conseil de l'Union européenne. Voici vu de la rue de Varenne l’accord du 20 novembre 2008 sur le bilan de santé de la PAC

 

En quelques lignes il permet :


-         de préserver l’efficacité des mécanismes d’intervention sur les marchés des céréales et des produits laitiers, déterminants dans un contexte de forte volatilité des prix,

-         de maintenir les aides couplées à des productions spécifiques, essentielles à certains territoires, jusqu’en 2012,

-         d’encadrer l’évolution des quotas laitiers avec deux rendez-vous en 2010 et en 2012, au cours desquels les ministres de l’agriculture pourront décider de leur évolution,

-         de disposer d’outils permettant de faire évoluer les aides de la politique agricole dans la perspective de 2013, afin de lui donner du sens et de la rendre plus juste,

-         d’accompagner l’agriculture durable dans le cadre de la politique de développement rural.


L’évolution des quotas laitiers se traduit par mis en œuvre en 1984, les quotas laitiers seront supprimés en 2015.


Monsieur Barnier lors de son passage au 78 rue de Varenne aura donc été un grand dérégulateur puisqu’il a contribué très efficacement à la suppression d’outils de régulation. Pourquoi pas, dans la course à la compétitivité, aux gains de part de marché, tout cela peut en effet paraître d’une saine logique de la concurrence : la régulation se fera par les marchés. Pourquoi pas ! De plus, le coût de la PAC n’ayant pas très bonne presse dans l’opinion publique réduire les politiques de soutien aux produits agricoles semble aller dans le bon sens.


Merci cher Michel Barnier de nous avoir libéré de tous ces carcans bureaucratiques, vive l’air cinglant du grand large ! Par bonheur après votre brillant passage au 78 rue de Varenne vous fûtes libéré de vos attaches nationales pour occuper au sein de la Commission de l’UE le prestigieux poste de Commissaire européen chargé du marché intérieur et des services. Comment chacun le sait cette grande maison est le temple de la dérégulation alors vous devriez vous y sentir à l’aise. Oui mais, patatras, la crise ou les crises bancaires et financières sont passées par là, et il est de bon ton d’entonner des hymnes à la régulation, surtout pour un ex-responsable politique français.


Vous le faites, dans une Tribune Libre du Monde avec cette élégance de gendre idéal qui vous caractérise, ce lisse propre sur lui, en abordant la question, en bon montagnard que vous êtes, par la face qui émeut le bon peuple : la faim dans le Monde et l’insécurité alimentaire. En dehors de quelques adeptes de la Marine tout le monde s’accorde avec vous : la hausse brutale des cours des matières premières agricoles met en danger des populations. Ensuite vous tremper votre plume dans le plus pur BHL : « il faut un changement de paradigme dans les politiques internationales. La sécurité alimentaire, la capacité à nourrir le monde, ne pourra être que le résultat de politiques volontaristes menées dans la durée… »


Oui, Michel Barnier, je ne doute pas de vos bonnes intentions, d’une forme de retour à ce qui a fait le succès du gaullisme votre lointaine famille d’origine, mais je ne suis pas sûr, j’en suis même certain, on ne fait pas de la régulation avec de bonnes intentions mais avec des outils physiques de régulation. L’UE les a pratiquement tous jetés à la poubelle avec votre complicité active alors régulons, régulons, mais comment ? Je conviens que les outils de régulation de la PAC n’étaient pas parfaits, qu’ils induisaient des effets pervers, des coûts parfois élevés ou injustifiés, mais plutôt que de les casser n’eut-il pas été judicieux de les réformer à temps pour les améliorer. Dans cette anticipation réformatrice, Michel Barnier, la France a été aux abonnés absents sous les présidences de Jacques Chirac car il ne fallait pas fâcher la clientèle électorale des paysans. Le résultat de cette résistance soi-disant inflexible à des réformes intelligentes de la PAC : vous avez tout abandonné en rase campagne.


Alors, Michel Barnier, tout ce que vous écrivez est bel et beau mais vous souffrez d’un double handicap de crédibilité : votre action passée et la faiblesse de votre voix dans le collège des commissaires. La France, grand pays agricole, se devait d’être motrice d’un renouveau de la PAC à la fois pour défendre ses intérêts mais aussi jouer un rôle majeur dans le défi alimentaire mondial. Tel n’a pas été le cas, et je ne suis pas sûr que les nouveaux occupants du 78 rue de Varenne puissent infléchir le cours des choses. Régulons donc, à la française, avec des mots, des incantations, et si vous êtes de passage à Paris, cher Michal Barnier, allez donc rendre visite à la CNAOC au 12 rue Sainte Anne à Paris : vous qui avez détricoté les droits de plantation vous devriez pouvoir les aider, eux qui sont dans la peine, à les retricoter. Et ne me dites pas que vous ne les avez guère entendus pendant que vous étiez rue de Varenne ça fâcherait beaucoup monsieur Paly qui occupe maintenant de hautes fonctions à l’INAO.

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Plus de régulation européenne et de transparence

Chaque jour, les écrans télé et les journaux nous interpellent par leurs titres chocs sur la crise des dettes souveraines et de l'euro. Aussi grave soit-elle, cette crise des pays riches et de l'insouciance des années passées ne doit pas faire oublier aux Européens une autre crise : celle de la faim et de l'insécurité alimentaire.


Dans la Corne de l'Afrique et dans le Sahel, la sécheresse, les conflits armés condamnent à la faim et à la mort enfants et adultes. Au Niger, au Burkina Faso, en Gambie, au Mali et au Tchad, 18 millions de personnes sont sans nourriture, sans eau potable, sans aide vitale. Cette menace de l'insécurité alimentaire a pris une ampleur nouvelle depuis 2007-2008 avec la hausse brutale des cours des matières premières agricoles. Il ne fait aucun doute que l'alimentation sera l'un des principaux enjeux de ce siècle : selon l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), la demande alimentaire mondiale augmentera de 70 % d'ici à 2050, pour nourrir une population qui passe de 6 à 9 milliards.


Pour y répondre, il faut un changement de paradigme dans les politiques internationales. La sécurité alimentaire, la capacité à nourrir le monde, ne pourra être que le résultat de politiques volontaristes menées dans la durée. Au-delà de l'aide alimentaire d'urgence, pour nourrir il faut d'abord produire plus et mieux. Sans soutien à l'agriculture et à l'élevage, en particulier vivrier, nous n'empêcherons pas de nouvelles crises demain.


Nous devons pour cela augmenter les capacités de production là où elles manquent le plus : en encourageant l'investissement durable dans l'agriculture, au niveau mondial avec les grands bailleurs de fonds, parmi lesquelles l'Union européenne doit maintenir son rang ; mais aussi au niveau des pays en développement, conformément aux engagements pris à Maputo de consacrer 10 % de leur budget au développement agricole.


Il faut aider chaque région du monde à se doter de vraies politiques agricoles. Je pense en particulier à l'Afrique de l'Ouest, dont les pays commencent à mettre en place des outils pour gérer les défis communs : calamités naturelles, meilleure gestion de l'eau et des stocks agricoles. Bref, mutualiser comme nous l'avons fait nous-mêmes en Europe. Nous devons aussi travailler à un code de conduite pour les investissements fonciers et l'usage non agricole des terres, et agir pour tempérer la volatilité des prix : par une transparence collective sur les stocks existants pour que les marchés jouent mieux leur rôle de formation des prix ; en développant des outils de couverture innovants et sûrs.


Cette volatilité des cours m'interpelle aussi en tant que commissaire européen chargé des services financiers, car elle interroge le rôle des marchés financiers où s'échangent des produits dérivés agricoles. Ces contrats sont dits " dérivés ", car leur valeur " dérive ", c'est-à-dire qu'elle dépend de l'évolution des prix des denrées agricoles sur les marchés dits " physiques ". Les dérivés agricoles ont été créés pour permettre à des producteurs ou à des acheteurs de denrées physiques de se couvrir contre une évolution défavorable de leur cours.

Or, ces marchés ont explosé entre 2002 et 2008, le nombre de dérivés agricoles a été multiplié par trois, et leurs échanges par quatorze ! Cette explosion, qui les a détournés de leur but originel, est due à des acteurs financiers au comportement " spéculatif ". La grande mobilité de ces capitaux, couplée à des effets d'emballement collectif et à des techniques comme le trading automatisé à haute fréquence, peut alimenter des bulles à répétition.


Cette financiarisation des marchés agricoles est aussi allée de pair avec une plus grande volatilité des prix physiques, en accentuant les conditions climatiques ou l'asymétrie entre l'offre et la demande.


Les prix du blé, du maïs et du sucre s'emballent. C'est une menace pour les consommateurs, et les populations vulnérables, qui en supportent in fine le coût. Les agriculteurs et les éleveurs, eux aussi, en paient le prix : quand les intrants coûtent plus cher, ou parce qu'ils doivent financer leurs contrats de couverture avant d'avoir vendu leur récolte. La régulation par les pouvoirs publics est donc nécessaire. C'est pourquoi l'Europe agit dans ce domaine. Nous imposerons la transparence aux produits dérivés pour savoir qui vend quoi et à qui. Un nouveau cadre entrera bientôt en application pour dissuader les transactions opaques de gré à gré, standardiser les contrats, les enregistrer dans des référentiels centraux et les diriger vers des chambres de compensation.


Depuis le 1er janvier 2011, une Autorité européenne des marchés financiers assure une coordination plus étroite entre les superviseurs nationaux, ainsi qu'avec les régulateurs des marchés physiques. A l'avenir, ils auront aussi de nouveaux pouvoirs. Les opérateurs devront révéler le niveau de positions qu'ils prennent, et les superviseurs pourront intervenir en cas de volatilité excessive pour plafonner ces positions. Nous proposons de renforcer les sanctions contre les abus des marchés, et notamment les manipulations des marchés physiques et financiers des produits agricoles.


Il faut des réponses fortes et efficaces qui nécessitent une convergence mondiale et des efforts collectifs. L'Europe doit y tenir son rôle et sa place. Afin de rester un partenaire crédible pour les autres pays, face à la crise alimentaire autant qu'à celle de la zone euro, c'est à l'évidence une nécessité d'être de plus en plus solidaires et de plus en plus européens.

 

Michel Barnier

 

Commissaire européen chargé du marché intérieur et des services

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12 août 2012 7 12 /08 /août /2012 00:09

Je signale aux nouveaux entrants sur cette page que, ce qui suis, est pure fiction, un petit roman en ligne commencé depuis l'origine de ce blog et publié le dimanche. Il ne s'agit pas d'une autobiographie et le héros s'exprime en son propre nom. Merci de ne pas en faire un autre usage.

En plein mois d’août, je biche, car ma « pouliche », on dit bien son poulain alors j’ose, qui brigue la présidence de mon nouveau parti, rue dans les brancards, elle prend même le mors aux dents l’altière NKM pour dénoncer les réactions «méprisantes» des socialistes à l’encontre du scotché à son Smartphone, le cycliste du Cap Nègre qui s’emmerde comme un rat mort chez sa belle-mère. J’adore lorsqu’elle s’en prend à Lolo Fabius et à la mère Aubry car je pense à son cher mari, ce cher Jean-Pierre Philippe, l’amorti de service, qui a roulé tout un temps dans l’écurie du sémillant Laurent. C’est du taillé à la serpe avec des échardes : « Pour Nicolas Sarkozy, il faut agir. Pour François Hollande, il suffit de faire semblant», affirme-t-elle. C’est beau comme de la surenchère d’amour pour son ex-dieu vivant. Après, en bonne polytechnicienne, elle y va à la truelle, j’oserais même écrire à la galoche «Quand des massacres étaient en cours ou menaçaient, comme en Géorgie, Nicolas Sarkozy n’attendait pas la fin des congés payés pour intervenir», torche-t-elle, en en remettant une couche épaisse «le gouvernement de François Hollande renvoie aux réunions inscrites à l’agenda, et à une tournée de Laurent Fabius la semaine prochaine dans la région». Pourquoi seulement la semaine prochaine ? Les vacances priment elles ?», s’interroge-t-elle. «En France, des commissions, à l'étranger, des réunions, et nulle part, des résultats». Trop de mots Nathalie ça nuit à la crédibilité, si j’osais je suggèrerais que notre Nicolas, shérif du monde libre, soit nommé en lieu et place de Koffi Annam en Syrie vu les bons rapports qu’il entretenait avec le boucher de Damas et maintenant les opposants. Bien sûr, je ferme mon clapet car je ne suis pas sûr que mon humour soit très prisé à l’UMP. L’auvergnat, qu’à la gueule des aryens épris de boisson, joue aussi les matamores de salon : «avec Nicolas Sarkozy, il y avait une action forte, action forte en Libye, action forte en Côte d’ivoire, action forte en Géorgie, il y avait une action permanente qui était impulsée, la France était en pointe. Et aujourd’hui la France a disparu».


« On peut légitimement se demander si, en regrettant que la nouvelle majorité n'intervienne pas en Syrie, Nicolas Sarkozy se soucie prioritairement du sort des Syriens bombardés dans Alep et ailleurs ou s'il veut mettre dans l'embarras son successeur et sortir d'un silence qui commence à lui peser. Sans même polémiquer sur le fait qu'il soit étrange pour un tout récent ex-chef d'État de faire savoir qu'il a appelé au téléphone le responsable de l'opposition d'un pays en guerre, il faut rappeler que la Syrie n'est pas la Libye. Sur aucun plan. » ce que je viens de lire n’émane pas d’un défenseur de notre PNR, accusé de se dorer la pilule au fort de Brégançon par les séides de son ancien parti, mais d’une journaliste de l’hebdomadaire le Point, Mireille Duteil. Très justement elle pointe la premier obstacle, bien connu des va-t-en-guerre puisqu’il existait déjà lorsqu’ils étaient au manettes avec le petit Nicolas : la menace du veto Russe et Chinois au Conseil de Sécurité. Une broutille auxquels s’ajoutent des détails sans importance : la taille de la Syrie : 22 millions d’habitants, une mosaïque de communautés et de religions, la crainte d’une partie des Syriens de voir les Frères Musulmans prendre le pouvoir,, la position géographique du pays qui font de ce conflit une sorte de guerre froide « soft » sur le dos de la population. Les Iraniens ont rassemblé 29 pays à Téhéran, ce 9 août, pour appeler à l'ouverture d'un dialogue national en Syrie. « Ni la Russie ni l'Iran ne laisseront tomber la Syrie de Bachar el-Assad. Ils ont trop à perdre, surtout l'Iran. Sans Damas, Téhéran n'a plus de pays alliés dans la région et sera coupé du seul mouvement dont il est proche, le Hezbollah libanais. »


Si j’étais blagueur je ferais passer un petit mot à JPP du style « Tempère les ardeurs de ton épouse car si elle veut rester crédible ce genre de dérapage incontrôlé laisse des traces… » mais comme je ne vais pas brûler des cartouches que je n’ai pas en ramenant ma fraise sur la Syrie je juge plus sage de m’abstenir. Pendant que je butinais le Point tombait dans ma boîte mail une info que me communiquaient mes amis corses « Pierre MOSCOVICI : visite et inauguration de la coopérative oléicole de Balagne (Haute-Corse) - Le Mercredi 8 Août 2012 à 17h00 - Pierre MOSCOVICI, Ministre de l’Economie et des Finances a accepté l’invitation de René COLOMBANI, président de la coopérative oléicole de Balagne (Haute-Corse)

Le Ministre va inaugurer le mercredi 8 aout 2012 à 17h00 la rénovation de la coopérative oléicole de la Balagne, située dans la Zone artisanale de la Commune de Corbara, en présence du Député de la Haute- Corse et Président exécutif de Corse, Paul GIACOBBI, du Président de l’assemblée de Corse, Dominique BUCCHINI, du Président du Conseil général de la Haute-Corse, Joseph CASTELLI, du Maire de Corbara, Paul LIONS et du Président de la Chambre régionale d’agriculture, Jean-Marc VENTURI. Cette coopérative produit environ 50% de l’huile d’olives produite en corse sous le label européen A.O.P (appellation d’origine protégée) et est le gros metteur en marché d’huile d’olives de Corse.


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Déroulement de l’inauguration :


17h15 : Discours du Président de la coopérative (René COLOMBANI)

17h30 : Discours du Maire de la commune de Corbara (Paul LIONS)

17h45 : Discours du Député et Président de l’exécutif de Corse (Paul GIACOBBI)

18h00 : Discours de Pierre MOSCOVICI, Ministre de l’Economie et des Finances

Puis visite des nouvelles installations.


J’y serais bien allé en compagnie de ma belle amie mais, comme dans l’île tout se sait, mes nouveaux alliés de l’UMP  en seraient vite informés par leurs réseaux corses. La prudence me conseillait donc de m’abstenir mais pour ne pas froisser mes amis corses, toujours aussi sourcilleux, je prétextais un déplacement programmé à Londres pour les Jeux Olympiques.  

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11 août 2012 6 11 /08 /août /2012 14:00

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En juin lorsque l’appel avait été lancé ça m’avait échappé mais vendredi matin sur France-Inter j’ai entendu parler de cette initiative intéressante des ouvrières et ouvriers de l’atelier de façonnage haute-couture en lingerie Les Atelières de l’entreprise Lejaby.  Elle ne relève en rien d’une forme de charité publique mais d’un geste citoyen pour un projet qui me semble tenir la route.


Le fils de couturière que je suis, l’amateur de belles fringues et de dessous chic vous relaie l’info en publiant le texte de l’appel des ouvriers et ouvrières des Atelières.

 

Les Atelières, atelier de façonnage haute couture en lingerie et bain, sera créé́ à l’automne prochain après la rencontre, en janvier 2012, entre d’une part, un groupe d’ouvrières et d’ouvriers de l’entreprise Lejaby conduit par Nicole Mendez et d’autre part, Muriel Pernin, chef d’entreprise.


Sur ce champ de ruines qu’est l’industrie de la corsetterie en France, notre objectif est de maintenir vivant ce savoir-faire. L’atelier, qui comptera 25 personnes à son ouverture, aura pour premier client la nouvelle Maison Lejaby puisque Alain Prost s’est engagé́ à nous confier la réalisation de ses collections haute couture.


Si notre aventure réussit, elle sera la preuve qu’un nouveau modèle est possible conjuguant, sur le marché du luxe, l’audace industrielle et l’excellence du savoir-faire français. Notre initiative est soutenue par la préfecture du Rhône pour son caractère expérimental. La dimension innovante de l’entreprise porte également sur l’organisation sociale de l’atelier qui fonctionnera avec un management participatif.


Soutenez-nous avec 10 euros

 

La souscription débute ce lundi 18 juin 2012 et se poursuivra jusqu’à l’automne. Son objectif est de récolter les fonds nécessaires à l’équipement de l’atelier qui sera installé́ en proximité́ de la gare de la Part-Dieu, selon toutes vraisemblances à Villeurbanne.


A l’heure qu’il est, au regard de l’avancement du projet, nous devrions être en mesure d’ouvrir l’atelier en octobre. En revanche, même si tous les atouts sont réunis, l’aventure demeure incertaine, en particulier au regard des premiers besoins en trésorerie, par exemple pour louer les locaux dès cet été́ ou pour équiper l’atelier afin de le rendre plus ergonomique pour le personnel.


10 euros : c’est le montant demandé !

 

Nous avons voulu qu’il soit modeste, pour qu’il soit accessible au plus grand nombre. Les petits ruisseaux font les grandes rivières. Chaque soutien comptera. Les donateurs seront des bienfaiteurs qui pourront suivre la création puis la vie de l’atelier.

 

Comment donner ? Où iront les fonds ?

 

• Il est possible de donner dès maintenant, par chèque et par courrier : Les Atelières, L’association, 25D rue Chevreul, 69100 Villeurbanne. Ordre : Les Atelières, L’association.

• A partir de début juillet, en ligne, via notre page Facebook, Les Atelières.

 

Les fonds recueillis iront à «Les Atelières, L’association», dont l’ambition est de préserver les savoir-faire de couture qui disparaissent. Aujourd’hui, co-présidée par Muriel Pernin et Nicole Mendez, l’association entrera demain au capital de la société́ commerciale et participera aux décisions stratégiques de l’atelier.

 

Et pour ceux qui veulent donner plus ?

 

Ils peuvent nous contacter par mail :info@lesatelieres.fr  ou www.facebook.com/Lesatelieres

 

INFORMATION

Muriel Pernin 06 66 72 93 04

Nicole Mendez 06 82 58 87 01

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L'atelier des anciennes employées de Lejaby va bien voir le jour. L'appel au don lancé il y a deux mois sur Facebook a porté ses fruits. Près de 50.000 euros ont été récoltés. Des dons qui permettront aux anciennes ouvrières du fabricant de lingerie de créer dès le mois d'octobre leur propre atelier de façonnage de lingerie et de maillots de bain haute-couture.

 

La moitié du chemin parcouru

 

"Les petits ruisseaux font les grandes rivières. Chaque soutien comptera. Les donateurs seront des bienfaiteurs qui pourront suivre la création puis la vie de l’atelier", pouvait-on lire sur la page Facebook des anciennes couturières. Depuis la publication de ce message, la moitié de la somme nécessaire pour ouvrir un atelier a été récoltée.

Mais Muriel Pernin, actuellement à la tête de l'agence de communication Cités Plume, se montre très confiante pour récupérer les 50.000 euros restants. Certains donateurs se montrent d'ailleurs très généreux. "La majorité des dons se situent entre 10 et 20 euros, mais nous avons également eu des dons de 1.000 euros", se réjouit Muriel Pernin, ajoutant que "tous les donneurs, peu importe leur profil, ont en commun l'intérêt pour l'industrie et le savoir-faire français".

 

Miser sur la filière du luxe

 

Et c'est bien sur l'aspect "made in France" que les "Atelières" comptent miser. "Au vu des circonstances actuelles, le luxe est le seul secteur où l'on peut se positionner pour avoir des chances de réussite. Aujourd'hui, nous avons déjà plusieurs marques de luxe qui sont intéressées par notre projet, on avance donc sereinement", commente Muriel Pernin, interrogée par Le Figaro.fr.

 

En complément des financements des pouvoirs publics, un partenariat a été signé entre Alain Prost et les collaborateurs qui ont repris Lejaby. Pour Alain Prost, "il y a un vrai marché à conquérir dans la lingerie haut-de-gamme, qui est pour l'instant quasiment inexistant en France. Nous avons déjà lancé Lejaby Couture, dont les articles seront fabriqués dans l'Hexagone, mais nous avons besoin de partenaires comme Mme Pernin pour développer ce marché."

 

Une fois la totalité des fonds collectés, les anciennes de Lejaby devraient installer leurs équipes dans de nouveaux ateliers, situés dans la banlieue lyonnaise.

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11 août 2012 6 11 /08 /août /2012 00:09

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Mea culpa, mea maxima culpa… j’ai fauté... j’ai péché... je me suis laissé aller à aimer un breuvage d’appellation d’origine contrôlée, un Côtes-du-rhône qui avait fichtrement goût de raisins. Tout ce qu’il me fallait ce jour-là pour, à la fois, me désaltérer et accompagner mon petit mâchon d’été. Mais une fois mon forfait perpétré, alors que je baillais aux corneilles je fus pris soudain de remords : n’étais-je pas en train de commettre un péché mortel  en consommant un vin qui ne répondait pas vraiment aux canons de la loi tels que définit par les détenteurs du savoir du vin : tous ces grands consultants qui donnent le la, juge et partie, qui sillonnent le monde, font du vin pour eux, pour d’autres, j’en connais même un qui siège dans le Saint des saints du Comité national de l’INAO : ne l’appelez pas Hubert il ne vous entendrait pas… En clair, un vin doit avoir goût de vin et non goût de raisins… Bien sûr, dans ma tête de mécréant je minorais ma faute, la qualifiant même de vénielle, puisque le vin bu  avait reçu l’estampille officielle de son appellation. Il était donc jugé typique par les caciques mais… ce goût de raisins, si affriolant, si excitant, n’était-il pas la preuve d’une réelle déviance que je devrais avouer toute honte bue aux juges du bien boire, du boire officiel, tel que défini pour les siècles des siècles.


Si j’allais quémander auprès d’eux le blanchiment de mes fautes en me drapant dans une contrition parfaite, soit la promesse de ne plus recommencer, je ne ferais que ce que je faisais avec le curé en confession : je me soumettrais à une pure parodie. Mais, plus j’y pense plus je me dis que je suis bien con de me faire du mouron car les gardiens des tables de la Loi m’ont déjà excommunié. Boire ainsi, se régaler d’une poignée de raisins c’est démontrer son incapacité congénitale à entrer dans l’univers des grands vins. Je suis un hérétique, un schismatique, pire un acculturé qu’il faut mettre au piquet. Certains vont dire que je décoconne grave avec mon histoire de poignée de raisins, en sont-ils aussi sûr que cela ? Certes, à dessein, j’ai poussé le bouchon aussi loin que possible afin de faire toucher du doigt la ligne de partage entre deux générations de buveurs de vin. Les peintres officiels ont méprisés les nouvelles écoles, les ont rejetés, bannies et puis… les amateurs ont choisis… ainsi va la vie… même dans le monde du vin…

 

Poignée de raisins link


Appellation   Côtes du Rhône Rouge

 

Site :   plusieurs parcelles des plus jeunes vignes du Domaine, situées à Gramenon sur la commune de Montbrison sur Lez.

 

Cépage : Grenache et Cinsault

 

Taille Cordon de Royat et Gobelet

 

Age des vignes :de 5 à 30 ans

 

Rendement : 35 hl/ha

 

Sol : Argilo-calcaire

 

Vinification :            vendange manuelle en caisses avec tri

 

Macération de 10 jours en cuve ciment brut

 

Vendange partiellement éraflée

 

Levures indigènes

 

Elevage 6 mois en cuve

 

Mise en bouteille mars avec un sulfitage à 2g/hl

 

Garde à boire dans les 3 ans

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10 août 2012 5 10 /08 /août /2012 14:00

Il n’y avait que la montagne à passer pour que le grand jeu de piste normal de l’été débarque chez mon vigneron cul(te)

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Petit retour en arrière : même si nous sommes en plein mois d’août, ici à Paris on ne s’en aperçoit guère, projetez-vous en plein mois de mai 2011 : les 9 et 10 très précisément.


Le taulier annonçait la couleur en référence à la célèbre campagne de l’annonceur Avenir en 1981 « Le 2 septembre j'enlève le haut » et « Le 4 septembre j'enlève le bas ».


Face au spectacle offert la blogosphère tremblait dans ses fondements les commentaires fusaient de partout (z’avez qu’à aller voir) et comme de bien entendu tout ce ramdam débouchait sur une interview de ce vigneron cul(te) le 18 juin 2011. De nouveau, les commentaires pétaient, si je puis m’exprimer ainsi à propos de l’exposition des 9 et 10 mai.


Bref, si vous avez suivi le Taulier, et si vous savez plonger dans les ARCHIVES du blog (colonne de droite) vous vous retrouverez dans mon méli-mélo.


Dans son interview du 18 juin mon vigneron-culte évoquait la cuvée phare de son vignoble quasi-latifundiaire : quel est son nom ?

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10 août 2012 5 10 /08 /août /2012 00:09

En Vendée, dans le temps, comme disait pépé Louis pour regretter le bon vieux temps où l’on prenait le temps, en juillet-août, en fin de journée, les gens prenaient le frais sur le pas de la porte. Comme La Mothe-Achard était un village-rue, maintenant y’a des lotissements qui ont bouffés les champs avoisinants, construit autour de la Nationale menant aux Sables d’Olonne, la station balnéaire célèbre pour son remblai, l’attraction principale consistait à regarder passer les autos des estivants. Plaisir simple des gens de la terre qui jetaient un œil goguenard sur tous ces gens prenant des congés pour aller s’étendre sur la plage de sable de fin et s’entasser dans des appartements.


En ce temps-là pas de barbecue mais des feux de bois où l’on ne grillait que les anguilles du Marais de la Gachère et les grosses sardines fraîches sablaises qu’Eglantine, la grosse poissonnière, vendait en parcourant le bourg avec sa charrette tapissée de fougères. Tout le bourg sentait la sardine grillée ! En revanche, jamais on ne grillait de la viande ou des saucisses sur le feu de bois de la cheminée, les vendéens adeptes du beurre salé ne pratiquaient que la friture.


Autre sujet important, chez les paysans, le temps, source perpétuelle de récrimination Plau toutjour sus moulhats  disent les gascons : il pleut toujours sur les mouillés. Cette année c’est vraiment le cas de le dire et notre Eva, jamais en reste, pour charmer le Dieu soleil inconstant, en profite pour se jeter quelques verres derrière la casquette…


photo Eva

Il est enfin là, l'été !


Le vrai, le beau, le chaud !


Bon, ben en fait... Pas vraiment. Pas partout en fait. Dans certains coins, on en attend encore durablement le soleil, celui qui ferra mûrir les raisins, sécher les vignes et qui, ô miracle, ferait râler les Parisiens sur autre chose que le mauvais temps : sur la chaleur, du coup.

Bref, dire que cette année n'est pas facile est un doux euphémisme dans certaines régions et pour certains vignerons. Seulement nous, consommateurs, à part faire la danse du soleil, on ne peut pas faire grand-chose de plus, si ce n'est continuer à se régaler avec des vins que l'on aime.


Alors soyons deux minutes optimistes et décrétons que le soleil va rester, s’installer et qu'il va falloir sérieusement penser à mettre des bouteilles au frais pour les futures soirées à rallonge en terrasse.


Si, si, on y croit !


Mais une terrasse avec un barbecue pas très loin, remplie d'une ribambelle de potes assoiffés. Seulement, avec le soleil, faut voir à ne pas servir des vins qui cognent trop dur. Alors pourquoi ne pas aller vers des Beaujolais, à boire un peu frais?

 

Illustrations des liquides :


La cuvée du Garde-Robe, réalisée par Jean-Claude Lapalu, en Beaujolais Villages. Le Garde-Robe, c'est un bar à vins très sympa du 1er arrondissement de Paris que Stéphanie (http://unmetsdixvins.com/) m'a fait découvrir. La cuvée du Garde-Robe c’est un vin sympa, léger, sur le fruit et pas prise de tête. Ça tombe bien, on ne lui en demande pas beaucoup plus pour nous ouvrir un bon petit repas.


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Sur la root, un Fleurie, de Lilian Bauchet, 2011 (http://www.bachelards.com/), c'est bon, servi un peu frais, et il a le mérite de désaltérer tout en ayant un peu de corps. Ça, ça se trouve au Coinstot Vino, Passage des Panoramas, métro Grands Boulevards, et ça se vide un peu trop vite.

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Vin de Kav, Chiroubles, de Karim Vionnet, 2008 (http://www.oenos.net/2011/11/le-vin-de-kav-cest-karrement-bon/). Le plus enrobant, le plus charnel des trois. Il a plus de corps, plus de matière. Vous en perdriez presque votre géographie. Plus généreux, il saura séduire les palais un peu viandards, qui râlent parce que les saucisses au barbecue, ce n’est pas vraiment de la viande. Et puis dans une Kav, il fait frais.


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Bref, il y a encore beaucoup d'autres bons Beaujolais à ouvrir pour un barbec en terrasse, les vôtres, ce sont lesquels?

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9 août 2012 4 09 /08 /août /2012 14:00

20_houellebecqirlande.jpgÀ peine arrivé sur le territoire du confetti royal des Corbières, notre grand jeu de piste normal de l’été donne la parole à Raphaël Sorin, l’inventeur d’Houellebecq qui rappelle que celui-ci était un fan des « chaînes d’hôtels un peu cheap genre Campanile ou les Citadine (...) je l’ai toujours imaginé ainsi. Ce type, « En fait, ne sait pas vivre, ne connaît rien à la bouffe, rien aux vins. Vous pouvez lui servir n’importe quoi à table, il sera content. Quand il venait dîner chez moi, j’avais beau faire le maximum, il bouffait comme s’il était chez MC Do. »


Tout ça pour rappeler que j’ai commis une chronique dont je ne vous révèlerai pas complètement le titre car ce serait douter de votre sagacité « La carte et le territoire, Houellebecq m’a offert une bouteille de … » où je besognais un texte à la manière de… en me mettant dans la peau du pingre Houellebecq qui venait de se voir octroyer le Goncourt.


Tout ça pour faire une pub éhontée à une cuvée élue meilleur vin du Languedoc : laquelle ?

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9 août 2012 4 09 /08 /août /2012 00:09

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Quand je lis ce que lis, vois ce que je vois, entends ce que j’entends, je pourrais tomber dans une profonde affliction, me désoler du triste spectacle donné par la représentation viticole sous toutes ses formes face aux dossiers de l’heure mais, confronté à ce degré zéro de la réflexion, à ce concert d’incantations, à ces moulinets ridicules, je préfère chaque jour me féliciter de ne plus en être, de ne plus avoir à subir tout ce beau monde. Vraiment je plains mes petits camarades en charge du secteur de la viticulture. Quant au nouveau Ministre, il ne lui suffira pas de mêler sa voix à ce concert de rases-moquettes pour impulser une nouvelle orientation au secteur.


Fin des Droits de Plantation, fin de l’aide à l’enrichissement par MC et MCR, extension de la chaptalisation : non merci n’en jetez plus même si la coupe est pleine…


Sur la fin des premiers, ceux qui ont été jeté au panier avec le vote de la France, j’ai déjà donné au service d’une parlementaire champenoise soi-disant missionnée par Bruno Le Maire pour trouver un produit de substitution, mais qui ne cherchait qu’à se pousser du col et dont je n’ai perçu ni la valeur ajoutée, ni la capacité à dépasser le stade du copié-collé. Un beau flop dû à une belle contradiction initiale : chercher un substitut aux droits de plantation relevait de la pure gesticulation politique destinée à faire oublier que le pompier était le pyromane.

 

Dans cette affaire je n’étais qu’une plume serve mais comme la manœuvre de diversion a échoué on m’a mis au piquet avec la complicité d’un directeur de cabinet, au nom prédestiné de Viné, adepte de l’à plat ventre et de la suffisance. Le courage n’étant pas l’apanage de ces gens-là me faire porter le chapeau de leurs insuffisances relevait d’une saine conception du brossage des professionnels dans le sens du poil. Que voulez-vous, moi, lorsqu’on met un carcan sur ma plume elle ne fait que transcrire la vacuité de la pensée de qui me dicte le texte. Par bonheur, nulle trace de mon labeur de tâcheron, la dame s’est attribuée tout le mérite d’un ensemble vide. Grand bien lui fasse mais tout ce temps perdu à écouter des professionnels dévider leur revendication simple comme un slogan : rétablir les droits de plantations relevait de l’inutilité.


Alors que fallait-il faire à cette époque ? Voilà une bonne question mais y répondre aujourd’hui n’a plus aucun sens puisque le dénominateur commun de tout le monde sur ce dossier c’est maintenant la RÉGULATION ! Mot quasi-magique utilisé à tout bout de champ ou de vigne, à tort et à travers, et surtout en évitant de prendre en compte tous les éléments constitutifs de cette fameuse régulation. Je rappelle pour les non-initiés que le volume d’une récolte c’est le nombre d’ha (le potentiel de production) multiplié par le rendement à l’hectare. Bref, au royaume des faux-culs et lds hypocrites nos grands défenseurs de la régulation par les droits de plantations sont les rois. Et puis, puisqu’il ne faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages : enrichir ou chaptaliser permet de porter sur le marché des volumes supplémentaires de vin. Voilà de la bonne régulation par les volumes. Avant de braire pourrions-nous un jour balayer devant notre porte.


Oui mais tout ça c’est pour une grande cause : la défense de la QUALITÉ ! À ce stade de la mauvaise foi vous comprendrez pourquoi je rends mon tablier. Personne ne va s’en plaindre je le sais mais ça me fait du bien de mettre certains nouveaux chantres de la régulation le nez dans leur caca. Je m’explique : le vin quel que soit sa dénomination est un produit miscible et, en période de crise ceux de l’étage au-dessus ont une certaine tendance à se siphonner vers l’étage au-dessous : cette délicate opération s’appelle le repli. De proche en proche les volumes excédentaires se retrouvent dans la cuve du bas et, au temps de la distillation des vins de table, la régulation du marché du vin s’opérait par cette destruction de volumes invendables. Le seul frein à se transvasement était la chaptalisation : les vins de table ne pouvant être chaptalisés les VQPRD ne pouvaient s’y replier s’ils avaient été sucrés. Qu’à cela ne tienne : lorsque les Bordeaux se sont retrouvés dans cette fâcheuse position – en dépit d’une gestion « remarquable » de leur potentiel par les droits de plantation – ni une, ni  deux ils ont réclamé la distillation.


Bien sûr ce genre de gestion des volumes passe totalement au-dessus de la tête des grands amateurs qui vivent dans leur bulle et pour qui, tout se  résume aux beaux flacons. Alors, ces braves gens, sont de libéraux forcenés car ils croient qu’ainsi seuls les bons et vrais vignerons auront une place au soleil et que les assistés de tous poils disparaîtront. C’est d’une naïveté et d’une candeur qui force le respect mais ça n’est pas ainsi que les choses se passent dans la réalité. La vraie et seule question qui se pose pour un grand vignoble généraliste comme le nôtre est comment gérons-nous la mixité de nos vignobles ? AOP, IGP et des Vins sans IGP comment gère-t-on le potentiel de production ? Par le marché ou par des mécanismes contractuels entre les producteurs et les metteurs en marché ? Il ne s’agit plus de produire pour produire mais d’être en capacité de répondre à la demande solvable de certains marchés.


Et c’est là où les dirigeants du monde viticole atteignent le degré zéro, aussi bien du côté des producteurs que du négoce en se contentant de leur faux-semblant dans la grande galère de FranceAgrimer et de leurs délégations avec check-list incorporée chez le Ministre. Ça serait risible si ça n’engageait pas l’avenir d’une grande part de notre viticulture. Il ne faut donc ne pas s’étonner que le débat sur la réintroduction des droits de plantations se résume en une confrontation stupide entre le clan des OUI il le faut et le clan des NON il ne le faut pas. Il ne s’agit pas d’un débat de principe : que je sache Angela Merkel qui soutient la position du retour des droits de plantations n’est pas une étatiste forcenée et le petit monde du Champagne et du Cognac des héritiers de la planification soviétique.


Croyez-vous vraiment, au cas où les droits de plantation seraient supprimés à l’échéance, que des investisseurs se précipiteraient comme des morts de faim pour planter à tour de bras dans nos grandes appellations régionales ou dans les IGP du Sud ? Vu la rentabilité actuelle de ces investissements ça me paraît hautement improbable. Le risque, et celui-là il est bien réel, c’est que ces investisseurs aillent placer leurs beaux capitaux dans des vignobles communautaires à fort potentiel afin de produire des vins sans IG de qualité, à des coûts de production moins élevés. Je signale que la Roumanie de Ceausescu était le cinquième producteur mondial de vins.


Et qui croyez-vous que ces vins concurrenceraient sur les marchés en croissance ? Sans aucun doute nos AOC et nos IGP volumiques, celles qui passent par les prix et non par leur origine. Vous avez dit qualité ? Allons, allons, dans cette part basse de la pyramide la qualité c’est ce qui se vend et si l’on veut que ceux qui assurent le sourcing en vivent il est nécessaire que le couple volume x prix d’achat dégage de la rentabilité. Je sais que j’exaspère à la fois les tenants de la bonne ambigüité à la française et les grands amateurs qui n’imaginent pas un seul instant que cette piétaille de vins constitue l’essentiel du marché. Le marché mondial du vrac existe et se développe. Tant que les vins français, avec un négoce qui en est resté au stade de marchand de vin : le prix, le prix, le prix…, et une production en cave coopérative qui ne fait pas correctement son métier de sourceur, nous bricolerons et nous entonnerons tous en cœur : »Non, aux droits de plantations ! »


C’est beau comme une unanimité à la française du sénateur Gérard César en Gironde en passant par Roland Courtaud l’audois de service, pour aller jusqu’au député européen champenois Philippe Martin. Tous ensembles, tous ensembles, pour un beau et grand combat d’arrière-garde, ça évite de poser les vrais problèmes et d’aborder le devenir de notre viticulture des analyses prenant en compte la réalité de notre vignoble, son potentiel, ses forces et ses faiblesses. Mais à quoi bon user ma plume puisque j’ai rendu mon sifflet et que je suis parti planter mes choux ailleurs… et je suis sûr que personne ne s’en plaindra, moi le premier…

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