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24 juillet 2012 2 24 /07 /juillet /2012 16:00

556965_425610597491095_1428821586_n.jpgMême si mon rapprochement est osé je le fais entre la tuerie d’Aurora dans la banlieue de Denver USA et un « banal » accident, dit de la route, où une mère et sa fille de onze ans sont mortes, renversées dimanche 22 juillet dans le nord de Paris par une voiture, dont le chauffeur a pris la fuite avant d'être interpellé.

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Dans les 2 cas les tueurs sont dotés d’un permis :


 - de port d’armes pour James Holmes jeune homme de 24 ans, est accusé d'avoir ouvert le feu lors de la projection d'une première du dernier "Batman", "The Dark Knight Rises". Celui-ci, étudiant en neurologie de l'Université du Colorado, présenté comme un solitaire, avait acheté plus de 6000 balles et cartouches sur internet ces deux derniers mois. Les quatre armes à feu saisies sur les lieux du massacre ont quant à elles toutes été achetées légalement. Il s'était aussi, apparemment, procuré tout un arsenal d'explosifs avec lequel il avait piégé son appartement. Il a fallu plus de 24 heures à la police pour neutraliser ce véritable champ de mines, à l'aide de plusieurs artificiers et d'un robot de déminage.


- de conduire pour l’un des cinq occupants d'une BMW, qui présentait des traces du choc qui ont été arrêtés une dizaine de minutes après le drame, survenu avenue de Flandre vers 19 heures, dans le XIXème arrondissement de Paris.


Ainsi, vous allez paisiblement au cinéma ou vous vous promenez dans la rue tranquillement et certains s’arrogent le droit de vous tuer. On m’objectera que dans le cas de James Holmes il y a préméditation alors que pour le chauffard il s’agit d’une imprudence, d’un excès de vitesse, d’un homicide involontaire sans intention de tuer. Le cycliste parisien que je suis n’en n’est pas aussi sûr. En effet, il m’arrive de plus en plus de voisiner avec des tueurs en puissance qui dans leurs grosses cylindrées, les petites aussi d’ailleurs, où leurs deux-roues à moteur, se comportent comme des bêtes sauvages. C’est la loi de la jungle. J’exagère à peine, la violence qui règne sur la chaussée est hors de proportion, démesurée, car je rappelle que tous ces bons Français ne font que se déplacer d’un point à un autre et qu’aucun enjeu sérieux ne motive cette folie de la vitesse, de l’incivilité.


Violence et irrespect des autres, nos sociétés dites civilisées génèrent des « tueurs en puissance » propres sur eux, bon père ou bonne épouse (malheureusement sur la chaussée la parité va dans le mauvais sens), jeune homme sans histoires qui rejoignent les petites frappes, les petits mâles mal élevés, les voyous de la pire espèce qui défouraillent sur tout ce qui bouge pour tirer un sac.


Comme je suppose que vous connaissez assez bien la situation de notre pays, Paris n’est pas une exception, je me permets de revenir sur ce qui peut apparaître l’exception américaine avec le fameux second amendement.

 

Dans notre bon vieux français amender c’est rendre meilleur. D’ailleurs pour moi le mot amendement a d’abord signifié chauler, fertiliser une terre et, bien plus tard, lors de mon passage à l’Assemblée Nationale, le jeu des amendements des parlementaires, en théorie, permettaient à ceux-ci de compléter voire d’améliorer le texte. Alors pourquoi diable aux USA, face à la prolifération des armes et la multiplication de véritables carnage comme pour le drame d'Aurora, qui a fait 12 morts et 58 blessés dans une salle de cinéma de cette ville de la banlieue de Denver, excipe-t-on le second amendement de la Constitution des USA pour ne rien faire ?


Ce fichu amendement, datant des pères de la Constitution des Etats-Unis d’Amérique, n’est-il pas, en fait, un véritable pousse au crime pour des jeunes sans repères, nourris au lait de jeux vidéo hyper-violents dans une société elle-même violente ? Chez nous toute une génération nourrie au lait des séries américaines qui, si elle se retrouvait devant un juge français lui répondrait « Oui votre Honneur » ou s’imaginant en Gilbert Collard des prétoires américains bondiraient pour proclamer « Objection votre Honneur ! », doit avoir plus d’idées sur le premier et le second amendement de la Constitution des Etats-Unis d’Amérique que sur la Rafle du  Vel d’Hiv.


Qu’est donc que cette histoire d’amendements auxquels nos voisins semblent tant tenir ? Principes de droit ou maintien de traditions obsolètes sous la pression du lobby des armes, la NRA, pour ce qui concerne le droit de détenir des armes.


Ces deux amendements font partie des dix amendements ratifiés en 1791 et connus collectivement comme la Déclaration des Droits (Bill of Rights). L'original du manuscrit du Bill of Rights, approuvé par la Chambre et le Sénat, fut préparé par l'écrivain William Lambert et est détenue aux National Archives.


Le premier amendement est un veritable  mythe “Congress shall make no law respecting an establishment of religion, or prohibiting the free exercise thereof; or abridging the freedom of speech, or of the press; or the right of the people peaceably to assemble, and to petition the Government for a redress of grievances.”  Il interdit au Congrès des États-Unis d'adopter des lois limitant la liberté de religion et d'expression, la liberté de la presse ou le droit à s'« assembler pacifiquement ».


Le deuxième amendement de la Constitution des États-Unis d’Amérique, « A well regulated militia being necessary to the security of a free State, the right of the People to keep and bear arms shall not be infringed. » est une forme de permis de tuer car il garantit pour tout citoyen américain le droit de porter des armes. À l‘origine le droit de porter des armes dans le Bill of Rights fut influencé par la peur que le gouvernement fédéral puisse désarmer le peuple afin d’imposer des règles par l’intermédiaire d’une armée de métier ou d’une milice. Le deuxième amendement est le seul amendement constitutionnel qui a une clause préliminaire.


Donc voilà l’état des lieux qui, face à la sauvagerie des faits, devrait provoquer en cette période d’élections présidentielles aux USA un sursaut, un vrai débat. Pas si sûr !


La fusillade va-t-elle relancer le débat sur le port d’arme aux États-Unis ? s’interroge Stéphanie Fontenoy  correspondante de la Croix à New York


« Chaque année, plus de 30 000 personnes sont tuées par armes à feu aux États-Unis. Une écrasante majorité (80 %) des Américains est attachée au Deuxième Amendement de la Constitution qui garantit le droit à la possession d’armes. Cet attachement fort à un acquis historique assure la toute-puissance de la NRA (National Rifle Association), le lobby des armes, et réduit au silence ceux qui s’y opposent.


À la suite du drame, le maire de New York, Michael Bloomberg est le seul élu à avoir réagi, appelant le locataire de la Maison-Blanche et son adversaire le républicain Mitt Romney à réagir au-delà des « mots de réconfort ». « C’est un problème bien réel. Indépendamment de leur position vis-à-vis du Deuxième Amendement, nous avons le droit de les entendre dire concrètement, et pas seulement à travers des généralités, ce qu’ils vont faire à propos des armes à feu. » 


Un vœu pieux si l’on en juge par les antécédents : malgré la tuerie de Columbine en 1999, le Colorado compte toujours parmi les États les plus souples en matière de législation sur les armes à feu. »


Déjà, sous Bill Clinton après la fusillade de Wilkinburg,  l'éditorial du New York Times,  se lamentait «La nécessité de renforcer les lois sur le contrôle des armes n'a jamais été aussi évidente». Le constat était à peu près unanime dans les médias américains à la suite de deux nouvelles tragédies liées à l'omniprésence des armes à feu aux Etats-Unis. En 2011, 12 millions d'armes à feu ont été vendues aux Etats-Unis et l'industrie des armes représente environ 180 000 emplois et pèse 24 milliards de dollars, selon l'Association américaine des sports de tir. Certains s’interrogent : John Sugarmann, président du Violence Policy Center, « il y a des fusillades qui amènent les Américains à réfléchir à la violence par arme à feu, et celle [d'Aurora] pourrait en être une ».


L’exception américaine en est-elle vraiment une ? Sommes-nous à l’abri de ce genre de tuerie et plus généralement n’assistons-nous pas ces dernières années à une banalisation de l’utilisation d’armes de guerre dans les casses ou même les agressions. Ces armes ne sont certes pas en vente libre mais elles semblent relativement faciles d’accès grâce à un marché alimenté par des mafias et certains pays soutien des mouvements extrémistes. Cette prolifération est inquiétante mais bien caractéristique de l’impuissance des Etats à lutter contre des forces du marché qui profitent du laxisme des banques dans le blanchiment de l’argent sale (voir le scandale du groupe HSBC), des paradis fiscaux où cet argent prospère jusqu'à 25 500 milliards d'€ dans les paradis fiscaux : une étude destinée à calculer les montants cachés par les paradis fiscaux a été publiée par le groupe Tax Justice Network. Les actifs financiers dissimulés dans ses super niches" ont été évalué entre 21 000 et 32 000 milliards de dollars, ce qui équivaut entre 17 000 et 25 500 milliards d'euros. L'enquête ne prend pas en compte les actifs non financiers (or, biens immobiliers...). L'étude estime à 280 milliards de dollars (225 milliards d'euros) le manque à gagner pour les Etats en termes de revenus fiscaux. Tout un biseness qui profite à certains Etats qui ne sont pas forcément étiquetés comme voyous. 


Sur le lisse de notre société aseptisée, d’apparence policée, tout glisse, la violence individuelle quel qu’en soit le niveau, le degré d’intensité s’intègre à nos modes de vie, elle fait partie de nos vies alors que plus rien ne la justifie pour ceux qui l’exercent qui ne sont en rien des damnés de la terre. On s’étonne ou l’on s’insurge, à juste raison, de l’impuissance de l’ONU face aux exactions de Bachar El Assad contre son propre peuple mais une forme d’indifférence molle plane sur la violence ordinaire qui s’exerce sous nos yeux. Les grandes boucheries du XXe siècle et son lot de génocides ont laissé la place à des boucheries régionales féroces et à des génocides qui ne disent pas leur nom.  Dans nos sociétés en paix, inquiètes, adeptes du principe de précaution, hantées par des peurs de tous ordres, gérées par de grands systèmes intégrés, le bonheur privé devient une valeur refuge mais le vivre ensemble se délite face à la violence de nos comportements individuels dans les situations les plus banales, les plus ordinaires : traverser la chaussée ou aller au ciné…


Le chauffard soupçonné d’avoir tué dimanche soir une mère et sa fille dans le nord de Paris n’avait plus de point sur son permis de conduire. Il est connu des services de police pour « 22 faits », mais combien de chauffeurs normaux : livreurs fous, pilotes de scooters plein gaz gros culs, mecs qui se prennent pour des pilotes de F1, téléphoneurs en tout genre, gonzesses speedées en Mini Cooper, j’en passe et des encore pires, devraient se le voir retiré sans préavis, principe de précaution face à des tueurs potentiels. Attention les cyclistes ne sont pas des enfants de chœurs, surtout les Vélibistes à Paris, cependant je signale à ceux des motorisés de toute obédience qui mettent en avant leur comportement incivil pour justifier le leur que ces cons mettent d’abord en jeu leur propre vie et que le choc entre une conduite intérieure et eux tourne rarement à leur avantage.

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24 juillet 2012 2 24 /07 /juillet /2012 00:09

bourgone-011-copie-1.JPGDe quoi je me mêle me direz-vous ? De ce qui me regarde bien sûr ! Je fais mon job : j’informe le nouvel arrivant du 78 rue de Varenne de l’étendue et des particularités de son domaine. Comme votre Taulier fait dans le vin il se devait en priorité d’aborder une histoire singulière, celle de La Tour Blanche, Premier Grand Cru Classé en 1855, fort bien contée, dans un superbe livre, par Isabelle de Montvert-Chaussy aux éditions Elytis 20€. La Tour Blanche une histoire singulière.


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La Tour Blanche « quand on arrive de Haut-Bommes on ne la voit pas. Si on monte par Bommes, les chemins de Baboye ou Thinoy, la longue silhouette blanche de la Tour Blanche apparaît au flanc d’un relief. Ces confins du Sauternais, tout en rondeurs, sont parsemés de châteaux majestueux à la silhouette élégante, auprès desquels La Tour Blanche fait modeste figure. Car ici, au sommet de la colline, rien n’est en hauteur. De loin, on dirait juste une paisible chartreuse dans les vignes. » écrit-elle et son célèbre préfacier de verser lui aussi dans la magie du lieu qu’évoquent ses souvenirs d’élève « C’était il y a 45 ans. Une petite école perdue dans un paysage ourlé de vignes, où des pensionnaires en fin de cursus scolaire venaient parfaire leurs connaissances en viticulture. Quand j’y arrivais la première fois, la lumière de septembre recouvrait le vignoble d’or et me rendait comme plus serein. »


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Le XVIIIe, Juste Frederick Focke achète le domaine de La Tour Blanche en 1815. L’homme né en 1768, à Magdeburg, cité hanséatique, haut-lieu du protestantisme, port fluvial marchand dynamique situé en bordure de l’Elbe s’est installé à Bordeaux en 1806. « Une fois devenu viticulteur, Focke va indéniablement laisser une empreinte indélébile dans l’histoire des vins du Sauternais… non pas en tant qu’ »inventeur » comme on l’a souvent affirmé, mais plutôt « redécouvreur » et homme d’influence (…) Focke a un avantage : sa connaissance des vins liquoreux et sucrés Ill a en tête les crus de la vallée du Rhin, redoutables concurrents pour le Sauternais. Il a aussi l’habitude de travailler avec les pays où  ces vins se vendent bien. Enfin, il est en relation étroite  avec les ports hanséatiques où beaucoup de producteurs de vins sucrés et moelleux du Bordelais se fournissent en merrains. »


« La Tour Blanche est à quelques lieux à peine du prestigieux Yquem. » Focke fort de son expérience des Trockenbeerenauslese et de ses observations sur le développement du botytris cinerea, « est convaincu des similitudes entre le micro-climat de la vallée du Ciron et celui des bords du Rhin. Et lorsque le millésime 1836 se révèle excellent, Focke conforté par les usages voisins (à Yquem, Suduiraut) va batailler pour encourager les récalcitrants à pratiquer systématiquement les vendanges successives et les tris successifs (…) De fait, il mène, bien évidemment, La Tour Blanche au sommet du fameux classement de 1855. Une distinction plus que méritée, mais qui survient hélas peu après son décès, à Bordeaux, 0 87 ans, le 5 février 1855. »


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La suite est remarquablement contée par madame Isabelle de Montvert-Chaussy avec l’extraordinaire histoire de Daniel Iffla Osiris, le banquier sentimental, qui en 1876, se porte acquéreur de La Tour Blanche « dont le vignoble s’étend alors sur 35 ha et produit 40 à 50 tonneaux de vin. » Lorsqu’il décède dans son hôtel particulier parisien en février 1907 « Sa fortune est estimée à 50 millions de francs environ, soit plus de 180 millions d’euros. Plus de 30 millions reviennent à l’Institut Pasteur dont il fait son exécuteur testamentaire. C’est le plus gros legs qu’ait jamais reçu l’Institut et sans aucun doute le plus complexe. » C’est le Dr Emile Roux, ami d’Osiris, qui va prendre le dossier en charge. Pour La Tour Blanche le legs à l’Etat spécifie « Dans le vignoble, l’Etat donnera un enseignement pratique et gratuit de viticulture et de vinification par les soins du gérant de la propriété sans aucun frais pour l’Eta, le legs devant se suffire à lui-même et au-delà, au moyen des revenus du vignoble ». L’Etat accepte La Tour Blanche par un décret signé le 24 mai 1909 par le Président de la République Armand Fallières et Georges Clemenceau, ministre de l’Intérieur et Président du Conseil.


Voici donc les deux moments clés de la vie de La Tour Blanche : le classement de 1855 et la naissance d’une école de viticulture et d’œnologie… Là encore je vous renvoie à la lecture de l’histoire pas toujours simple de cette école particulière telle qu’elle est contée par l’auteur.  L’EVO l’école de Viticulture et d’œnologie de la Tour Blanche est créée en  août 1928 sur décision préfectorale et l’arrêté est pris le 3 janvier 1929. À l’époque moderne, la loi Debré-Pisani de 196à qui harmonise l’enseignement agricole avec les formations relevant de l’EN, diplômes et statut des personnels, l’ENITA de Bordeaux ouvre ses portes en 1963 et le bouleversement fondamental c’est que l’enseignement passe sous la tutelle du Ministère de l’Agriculture, c’est lui qui nomme désormais le chef d’établissement.


De tous ceux qui sont passés à La Tour Blanche j’ai connu suite à mon rapport Jean-Pierre Josserand arrivé en 1983 et qui restera 18 ans. Ce fut l’un des rares chefs d’établissement de la maison agriculture à s’intéresser à mon travail. Il s’attachera à défaire La Tour Blanche de l’étiquette de « vin de fonctionnaire » en dissociant clairement l’école du domaine « Il ne devait plu y avoir de confusion, le vin de La Tour Blanche n’est absolument pas élaboré par les élèves. » Autonomie de gestion, envergure commerciale, La Tour Blanche n’est point le vin du Ministre de l’Agriculture. Autre initiative de ce directeur entreprenant en 1994 changer le nom du deuxième vin « Mademoiselle de Saint-Marc » qui fleurait bon la lessive même s’il se référait à la dernière propriétaire sous l’Ancien Régime, en « Les Charmilles de Tour Blanche » plus bucolique. Pour autant les élèves ne sont pas exclus « chaque élève est responsable de sa micro-cuve. Il la prend en charge de façon autonome. S’organise pour aller faire ses analyses pendant les pauses repas, pour y travailler en dehors de ses cours. » Bref, Josserand fut une « figure » qui marqua  élèves et enseignants.


Reste le plus célèbre, celui qui rend hommage à la sensibilité de Jean-Pierre Navarre l’un des tous premiers directeurs de l’ère post-60 et à son aptitude à percevoir les capacités des élèves « En m’incitant à aller à la Fac, Jean-Pierre Navarre a très probablement changé ma vie… » il se destinait à reprendre, comme la plupart de ses camarades, la propriété familiale et il n’avait pas vingt ans mais il avait compris « que le métier d’œnologue passait par une connaissance du terrain et que l’érudition, aussi scientifique soit-elle, se révélait souvent impuissante face aux aléas de la vigne. Le vin est affaire de vigilance et d’humilité. » C’est signé MICHEL ROLLAND promotion BATA 1966/67.


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L’ouvrage est fort bien documenté, passionnant, et j’espère cher Ministre qu’il parviendra jusqu’à toi. Je te l’offrirais bien en demandant à Michel Rolland de te le dédicacer mais sans doute trouverait-on que je verse dans la courtisanerie. J’espère aussi que sur table tu pourras servir à tes hôtes, hormis l’excellent vin de la Sarthe de mes amis de la Bellivière, la palette des vins du domaine : La Tour Blanche bien sûr, son deuxième vin Les Charmilles de Tour Blanche, et plus modestement Les Jardins de Thinoy un blanc sec à base de Sauvignon, le Cru de Cinquet un rouge merlot-malbec et Horus un rosé. Pour autant ne te croit pas obligé de participer aux réunions de l’UGCC je peux t’y remplacer. Je plaisante bien sûr.


Comme l’écrit Alex Barrau, le directeur actuel : « domaine et école jouent la même partition : l’ouverture et l’excellence, en cultivant la vigne et les valeurs humaines. » Comme l’enseignement agricole t’es cher tu peux être fier de l’Ecole de La Tour Blanche qui accueille chaque année 100 élèves de collège et lycée en formation initiale, 50 élèves de BTSA en formation par apprentissage, 30 adultes en formation continue. Le vignoble c’est 37ha plantés en sémillon (83%), sauvignon (12%) et muscadelle (5%). Le rendement moyen ne dépasse guère 10 à 15 hl/ha. Le domaine produit en moyenne chaque année 65000 bouteilles de sauternes. La vente au Château c’est 15% le reste c’est le négoce de la place de Bordeaux et 50% part à l’export.


Voilà une belle histoire qui se perpétue alors, loin du quand dira-t-on des mauvais coucheurs, ou de l’ironie déplacée du Taulier, La Tour Blanche Premier Grand Cru Classé en 1855 est bien arrimé au Ministère de l’Agriculture , de l’Agro-alimentaire et de la Forêt, même que les vignerons rêvent qu’un jour on adjoigne au titre et de la Viticulture…

 

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23 juillet 2012 1 23 /07 /juillet /2012 16:00

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C’est la proposition choc faite par Nina Fedoroff dans une interview à L'Actualité.com organe de presse du Québec qui l’a rencontrée au congrès 2012 de l'Association américaine pour l'avancement des sciences, à Vancouver. Je vous la livre ICI link  sans commentaire pour que vous vous fassiez votre opinion librement. Elle est, au sens premier du terme, intéressante dans son argumentaire et sans aucun doute va-t-elle susciter controverse et commentaires.

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« Pour elle les scientifiques ont eu raison d'inciter les gouvernements à la prudence, notamment en mettant en place des règlements sévères, issus des lois sur les pesticides. Et les consommateurs ont aussi eu raison d'être sur la défensive. Mais 20 ans après l'introduction des OGM, il est plus que temps de lever les restrictions, dit Nina Fedoroff, présidente de l'Association américaine pour l'avancement des sciences.


Scientifique d'origine russe de 69 ans - qui fut une mère adolescente décrocheuse avant de travailler aux côtés de Barbara McClintock, Prix Nobel de médecine en 1983 -, elle est un des chercheurs les plus réputés des États-Unis. Elle fut notamment conseillère des secrétaires d'État Condoleezza Rice sous le gouvernement Bush et Hillary Clinton sous Obama.


Nina Fedoroff se défend d'être une ambassadrice du géant Monsanto ou du libéralisme économique. « Au contraire ! Les règles actuelles favorisent la mainmise d'un petit nombre d'entreprises et encouragent le commerce international d'aliments, ce qui a des conséquences dévastatrices sur les émissions de gaz à effet de serre et sur l'économie des pays pauvres », dit-elle


« On perd notre temps avec des règlements inutilement contraignants, alors que le prix des denrées alimentaires augmente partout dans le monde. On a absolument besoin d'innovations agricoles pour nourrir les 9 ou 10 milliards d'habitants que comptera bientôt la planète ! » affirme cette professeure à l'Université d'État de Pennsylvanie, et depuis peu à l'Université du roi Abdallah, en Arabie saoudite, où elle étudie de nouveaux modes de culture en serre. »

 

2 morceaux choisis pour vous mettre en appétit :

 

Qu'est-ce qui vous permet d'affirmer que les plantes modifiées géné­tiquement sont aussi sûres que les cultures traditionnelles ?


Quand les premiers OGM ont été créés en laboratoire, dans les années 1970, on ne comprenait pas encore bien comment les gènes s'inséraient dans l'ADN. Mais depuis, on a fait des progrès considérables. On sait que le génome n'est pas quelque chose de figé, que l'on bouleverse en introduisant un nouveau gène. Au contraire, il est truffé de mécanismes de régulation, qui aident chaque individu à s'adapter à son environnement.


Quand l'agriculture est apparue, il y a 10 000 ans, l'homme a provoqué des mutations beaucoup plus importantes dans l'ADN des plantes, en croisant les individus aux propriétés les plus souhaitables. Un plant de maïs cultivé a un génome très éloigné de celui de son ancêtre sauvage.


Avec la biologie moléculaire, plutôt que de sélectionner des gènes par croisement, on introduit dans l'ADN de la plante un gène précis, dont on sait qu'il correspond à une caractéristique souhaitable, en espérant qu'il va s'y intégrer. Il n'y a aucune raison de penser qu'une plante modifiée ainsi se comportera différemment de n'importe quelle autre plante cultivée, car les mêmes mécanismes de régulation du génome sont à l'œuvre.

 

Vous prônez une déréglementation des OGM. Pourquoi ?

 

Les OGM sont nés dans la tourmente : en 1975, le moratoire sur le génie génétique décrété par les scientifiques lors de la conférence d'Asilomar était justifié. On devait mieux comprendre avant d'aller de l'avant ! Quand est venu le temps d'encadrer les produits, dans les années 1980, par crainte de conséquences inattendues et sous la pression de l'opinion publique, on a mis en place des règlements sévères, issus des lois sur les pesticides et autres produits chimiques. Depuis, les processus d'autorisa­tion n'ont quasiment pas changé, alors que les connaissances ont radicalement progressé.


Aux États-Unis, trois instances gouvernementales encadrent les OGM. Même au Canada, où en théorie on doit juger une nouvelle variété sur ses propriétés et non sur le procédé qui lui a donné naissance, les OGM font de facto l'objet d'un traitement particulier, qui oblige les créateurs de semences à mener d'innombrables tests. Et c'est comme cela partout dans le monde, sauf là où les OGM sont interdits. Résultat, le processus d'approbation d'une nouvelle variété coûte des dizaines de millions de dollars, et seules de grandes sociétés comme Monsanto peuvent se le payer, pour quelques grandes cultures comme le canola, le soya ou le maïs.


On sait maintenant qu'aucun problème susceptible de surve­nir avec une nouvelle semence n'est propre aux OGM. On devrait supprimer certaines étapes d'approbation qui ne sont plus scientifiquement justifiées, pour diminuer les coûts.


De petites entreprises pourraient mettre au point des semences adaptées aux contraintes de leur région, plutôt que de dépendre des grandes sociétés. En 1992, à Hawaï, les cultures de papayers ont été attaquées par un virus : en deux ans, l'indus­trie s'est effondrée. Des chercheurs de l'Université d'Hawaï ont alors introduit dans le génome de la papaye une séquence d'ADN provenant du virus. Les essais en serre ont commencé en 1997. Toute l'indus­trie s'est mobilisée pour financer l'approbation et, en 1999, la papaye transgénique a été autorisée et la culture a repris. Les trois quarts des papayers d'Hawaï sont aujourd'hui transgéni­ques, et les fruits sont vendus notamment aux États-Unis et au Canada. Mais à cause des coûts, cette réussite reste une exception.


L'intensification de l'agri­culture, dans les prochaines décennies, va faire augmenter le nombre d'agents pathogènes susceptibles de ruiner des cul­tures. L'exemple de la papaye montre qu'on peut en quelque sorte vacciner des plantes par des techniques moléculaires, plutôt que de les traiter par hélicoptère avec des doses massives de pesticides, qui risquent d'entraî­ner des résistances, comme cela se passe avec les bactéries et les antibiotiques.

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23 juillet 2012 1 23 /07 /juillet /2012 00:09

Après un vrai dimanche de vrai soleil, type cagnard qui darde des rayons de feu, rosé d’Estézargues, sardines frittes, accras de morue, calamars, premier raisin du Vaucluse, café glacé, j’ai l’âme légère et l’esprit frondeur. Lire sur la terrasse au neuvième plein sud, d’abord feuilleter un à un la cotriade de bouquins glanés hier après-midi : razzia de librairies ! Des tous petits comme je les aime. Des pieds de cuve à chronique, que du bonheur pour le petit chroniqueur ! Bref, il n’empêche qu’avant de me lancer dans l’écriture à la fraîche je ne pouvais m’empêcher de penser aux segmenteurs de vin qui, selon des gens sérieux bien informés, vont devoir exercer leur métier sur le marché du vin qui en a tant besoin, le pauvre. C’est fou, le nombre d’experts, qui bourdonnent et butinent, au-dessus du berceau de cet enfant terrible : des Diafoirus, des oracles, des Fées, des conseillers… (moi je n’en suis j’ai mes vaches). Ils délivrent leur diagnostic issu de profondes analyses et l’une de leur posologie préférée face aux désordres du marché tient en cette préconisation miracle : il faut segmenter ! Pour preuve j’ai pris bonne note d’une question posée dans l’édito de Vitisphère : Faut-il segmenter les vins bios ?



J’en déduis donc que s’il faut segmenter les vins il existe des segmenteurs de vin ? Mias où sont-ils nichés donc ces manieurs de scalpels qui découpent une droite en plusieurs segments de droite ? Je ne sais, dans ma jeunesse j’ai connu les scieurs de long, des gars costauds pourvus d’une bonne descente qui maniaient à deux une longue scie à ruban, bien plus tard les saucissonneurs des beaux quartiers qui ont eu leur heure de gloire mais ils se contentaient d’empaqueter les bourgeois pas de les découper, et pour en finir avec mon ironie facile, et m’en tenir là, dans les mêmes quartiers officièrent les découpeurs d’immeubleslink, qui achetaient des blocs d’immeubles aux institutionnels pour les revendre appartement par appartement pour faire du blé, pas du jaja.


Longue digression, pas forcément inutile pour redonner aux mots leur valeur : segmenter c’est découper mais la seule question qui vaille c’est qui découpe quoi ? Est-ce une action volontaire émanant de découpeurs de segments de marché ou est-ce le marché qui de par les caractéristiques des consommateurs induit cette segmentation qui se traduit par un étagement des prix du type prix de marchand de chaussures avec des 99 juste après la virgule. Dans les produits de grande consommation issus de l’agro-alimentaire, ou aussi des entreprises d’autres secteurs, il est clair que la segmentation par les prix, le positionnement prix des produits est l’œuvre des petits génies des services de marketing. Ainsi, au travers de la Distribution nous avons : les Grandes Marques, les marques de distributeurs, les produits des hard-discounteurs, des gens qui sont passés maîtres dans ce sport très particulier de soi-disant offrir aux consommateurs le meilleur au plus juste prix. Tout dépend de la pression mise sur les fabricants et sur le fait d’inclure dans le prix les coûts publicitaires et autre mises en avant par exemple. C’est un raccourci rapide mais il est clair que les mêmes produits peuvent se retrouver à des niveaux de prix très différents.


Et le vin dans tout ça ? Peut-il faire l’objet d’une telle forme de segmentation en notre beau pays ? Sans grand risque de me tromper la réponse est non car nous n’avons pas l’équivalent d’une marque comme Jacob’s Creek. Les nôtres sont des reliquats du passé destinées à couvrir un maximum d’espace dans les linéaires de la GD et du HD et leur positionnement est au ras des pâquerettes. Les tenants du petisme vont applaudir à tout rompre sauf que le problème posé est bien réel : la lisibilité de l’offre de nos vins n’est pas claire et le positionnement prix est souvent lié à des éléments historiques : notoriété de l’appellation, conservatisme des acheteurs de la GD, habitudes des consommateurs les plus anciens… qui ne correspondent plus très bien à la réalité des vins.


Alors me direz-vous, c’est bien beau de se gausser, de charrier les braves petits soldats qui segmentent, mais que faut-il faire pour que le consommateur s’y retrouve ? La réponse est simple à formuler, et difficile à appliquer : prendre le problème par les deux bouts :


-         Au cep : produire le raisin dédié à un vin donné, ce qui signifie que l’on sort de l’ambigüité actuelle de beaucoup d’AOC de grande dimension et dans les vignobles mixtes des choix clairs et connus soient fait. Tant que nous produirons une ressource mal définie nous ne bâtirons rien de solide dans le bas de la pyramide.


-         À la bouteille : partir de la réalité des modes de distribution du vin en notre vieux pays et appréhender pour chacun d’entre eux ce qu’il est possible de faire de pour tenter de mieux coller aux réalités de la production.

Grande Distribution, cavistes, CHR, vente directe sous toutes ses formes… Chacun a suffisamment de quoi balayer devant sa porte pour sortir de la simple stigmatisation ou du refus de s’organiser. C’est pas l’optimum ! Les surcoûts sont partout et ce sont les vignerons qui trinquent.


Le chantier est ouvert depuis belle lurette mais les lieux de confrontation sont maintenant aux abonnés absents. Chacun pour soi, à hue et à dia, plus aucune réelle perspective d’ensemble, les bassins ne sont que des petites bassines pilotées par l’inefficace consortium administration-profession, je ne vais pas me perdre en conjectures mais j’affirme sans grand risque que, remettre un peu d’intelligence dans certains zinzins : l’INAO et le diverticule vins de FranceAgrimer, grand paquebot sans réel capitaine, ne saurait nuire à la nécessaire lisibilité de notre offre de vins. Silence, on gère des procédures ! Alors, pour entretenir l’illusion : segmentons, hiérarchisons, classons en chambre ça occupera les segmenteurs et autres conseilleurs et pendant ce temps-là nous continuerons de « vendanger » – et oui c’est facile mais je n’ai pas trouvé mieux – notre position en nous contentant d’esquiver et de tergiverser, laissant à d’autres le soin de récupérer des parts de marché en croissance.


Ce premier dimanche de vrai été j’ai payé mon Côtes du Rhône rosé de la coopé d’Estézargues 6,50€ aux Papilles. La question est-elle de savoir si il y avait entre ce flacon et moi une concordance segmentaire ou tout bêtement ne suis-je pas allé au bon endroit pour satisfaire mon besoin du moment ? Les 2 bouts vous dis-je : le vin et moi…

 

Sans aucun rapport avec ce qui précède, habitué à passer ses vacances dans le Finistère, Stéphane Le Foll a mis les pieds pour la première fois aux Vieilles Charrues, ce dimanche. Au côté de Jean-Luc Martin, co-président des Vieilles Charrues, le ministre de l’Agriculture s’est dit « très impressionné » par l’ampleur du festival et l’immensité du site. Certes labourages et pâturages sont les deux mamelles de l'agriculture française mais n'oublie pas la vigne monsieur le Ministre...


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22 juillet 2012 7 22 /07 /juillet /2012 08:00

La pluie est l’alliée du ciné. Mardi dernier, j’y suis allé, après un déjeuner au Sélect avec un vieux gauchiste déplumé et non révisé, ex-pote de DSK, Denis Kessler and Co, qui y a son rond de serviette. Le type m’avait saoulé pendant tout le repas sur le thème « de la gauche caviar qui ne vit que pour trahir les couches populaires, du scandale des Inrocks où Matthieu Pigasse, ce banquier imposteur, ancien collaborateur de DSK, venait d’imposer la mère Pulvar mais qu’il avait tout de même tweeté sur son compte @Cloportaporte : « Les #Inrocks c'était déjà de la merde. Je ne vois pas ce que l'arrivée de @Audrey_PULVAR va y changer. », et qu’il était raccord avec Thomas Legrand de France Inter qui venait de claquer la porte des Inrocks. Il m’avait même questionné sur le pourquoi de la fonte vertigineuse de Roselyne Bachelot, et sans attendre ma réponse, il m’avait éclairé « parce qu’elle est raide dingue amoureuse d’un baryton un peu rond, du moins c’est ce que prétend sa copine la Baronne qui est au courant des potins du marigot ». Je n’avais pu en placer une et je m’étais concentré sur ma sole meunière. En plus, le chablis était squelettique alors j’avais commandé un bock de Pilsner Urquell ce qui avait fortement froissé le bavard qui venait tout juste de me dire tout le bien qu’il pensait de ce nectar d’une minéralité exceptionnelle. Il n’en avait rien laissé paraître car, avant le dessert, selon une tradition bien installée chez lui, il me demandait un service « Toi qui les connais tous tu pourrais… »


En avalant à la hâte mon café, et prétextant un emploi du temps de Ministre, avant de le laisser en plan,  j’avais assuré le cher homme de mon soutien plein et entier dans sa quête d’une réelle accélération de sa carrière universitaire qui végétait, selon lui, du fait de ses engagements politiques trop à gauche. Bien évidemment je ne lui fis pas la mauvaise grâce de lui rappeler son flirt avancé avec Eric Besson au temps de sa splendeur et son forcing pour faire partie de la commission Attali. Dehors il pleuvait des cordes alors je me suis engouffré dans la bouche de métro Vavin sans trop savoir où j’allais. À Odéon j’ai quitté la rame pour ressortir à l’air libre car je suffoquais. Le métro ça pue et c’est plein de gens qui tirent la gueule c’est pour ça que je ne peux y séjourner très longtemps. Au dehors l’averse s’était transformée en crachin. Que faire ? Rien ! Mes pas, via la rue de l’Ecole de Médecine, me portaient jusqu’à la rue des Ecoles et là, je tombais nez à nez avec une copine de Jasmine. « Qu’est-ce-que tu fais là ? » me dit-elle en me claquant deux bises. « Rien ! » Elle se marrait « C’est tout toi ça ! Moi je vais au Champo. Tu m’accompagnes ? » ma réponse enthousiaste la ravissait et l’étonnait. Ma réputation bien établie d’ours mal léché, peu disposé à voir  les copines de Jasmine empiéter sur notre territoire, venait d’en prendre un sérieux coup. Le Champo est le spécialiste des rétrospectives et à un faible pour le cinéma italien. Ça faisait un bail que je n’avais pas mis les pieds dans une salle obscure et  « Pain, Amour et Fantaisie » de Comencini avec Gina Lollobrigida et Vittorio de Sica me redonnait envie de me taper des toiles. Pour moi les films c’est dehors, pas chez soi, même avec les écrans plats, je ne suis pas très friand des films sur DVD, bien sûr je pourrais me payer un home-cinéma mais alors je me croirais obligé d’inviter mes copines ce qui ne serait pas du goût de Jasmine.


À la sortie nous sommes allés prendre un verre dans un café pourri. Dans la conversation un peu languissante, la copine de Jasmine, dont j’avais dramatiquement oublié le prénom, pour lui redonner de la vigueur, mit Rachida Dati sur le tapis. J’eus droit à des renseignements de première main car la donzelle fricotait dans je ne sais plus quelle association caritative où l’ex Garde des Sceaux avait des attaches. Bref, je l’écoutais d’une oreille distraite tout en veillant à maintenir un air inspiré, les sourcils froncés, ponctuant ses tirades d’acquiescements appuyés. Il n’empêche que mes neurones se reconnectaient, chauffaient, accouchaient du temps où je fus, en 1969, membre du cabinet du bel Albin Chalandon, alors Ministre de l’Equipement, lors de l’affaire Aranda, et comme notre Rachida est, si je puis dire, un pur produit de ce cher homme qu’elle a séduit, je ne pouvais m’empêcher de penser que par ces temps de gros temps pour l’UMP que je devrais y remettre les pieds afin de me rappeler le temps de l’UDR. Banco ! Inconsciemment, je donnais un plat de main sur la table et nos verres tressautaient. Surprise, la copine de Jasmine elle aussi sursautait. Gentiment je la rassurais en posant mon grand battoir sur sa petite main : « C’est décidé, j’adhère à l’UMP ! ». À cet instant précis la pauvrette du douter de ma santé mentale mais, pour faire bonne figure, elle esquissait un faible sourire avant de murmurer d’une voix mal assurée « tu plaisantes, bien sûr… » Mon sourire, lui, fut carnassier « à peine jeune fille, sais-tu ce que c’est que l’entrisme ? » Elle secouait la tête avec force. « Très bien, ça vaut mieux. Tu sais la basse police, celle des caniveaux, c’est ma spécialité… Ne fais pas cette tête-là, j’adore faire mon petit numéro. Je suis en position hors-cadre donc loin de tout ça… » Son soupir d’aise souleva sa belle poitrine et je crus, un instant, qu’elle allait m’embrasser.

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22 juillet 2012 7 22 /07 /juillet /2012 00:09

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La Bourgogne me tend les bras : présidence de la marche de Ladoix, intervention chez les amateurs éclairés au Clos Vougeot, seuls les politiques n’ont pas pris conscience de cette idylle : les 2 François sans doute encore grisés par le succès  du PNR, reste l’unique François qui sache ce qu’une souris veut dire : j’ai nommé François Desperriers qui ne manque jamais une occasion pour donner un coup de main au Taulier. Et puis voilà que tout d’un coup ça monte d’un cran :

 

Cher Monsieur,


Je fais suite à votre conversation téléphonique avec monsieur Benoît Goujon, Grand Prieur de la Confrérie des Chevaliers du Tastevin.


Parmi les activités de la Confrérie, nous organisons depuis 1950 le Tastevinage.


Il s'agit d'une dégustation, comme vous le savez, réunissant 250 membres d'un jury composé de professionnels du monde viti-vinicole et grands amateurs de vins. Les vins sont présentés par les producteurs bourguignons et dégustés sous l'anonymat le plus complet.


La prochaine séance, la quatre-vingt dixième du nom, se tiendra le vendredi 7 septembre à 10 heures au Château du Clos de Vougeot.


Nous souhaitons tourner cette 90eme séance autour du web et envisageons de réunir pour la première fois en notre cellier plusieurs bloggeurs qui pourront participer activement à cette dégustation. Comme Benoît vous l'a indiqué il nous serait agréable de pouvoir vous compter parmi nous afin que vous puissiez présider cette séance.


Un déjeuner dans les salons Renaissance du château réunira après la séance les membres du jury  et se terminera à 15 heures après la lecture du palmarès ainsi que le discours du président de séance.

J'espère que vous pourrez accepter notre invitation, et, dans l'agréable perspective de prendre connaissance de votre réponse,

 

Cordiales salutations

 

Arnaud ORSEL

 

Conseiller d'Honneur

Confrérie des Chevaliers du Tastevin


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Je sais Léon va se gausser, d’autres ironiser, certains me charrier, mais qu’importe, votre Taulier qui n’a jamais couru après les intronisations ou les festivités, lui ça lui fait plaisir qu’on pense à lui. Bref, fier d’être Bourguignon d’occasion !


Cependant y’a un blème : votre serviteur séjourne à cette époque en Corse et Ajaccio-Dijon n’est pas en ligne directe, ce serait même plutôt galère genre Ajaccio-Nice-Lyon en avion 4H30 de trajet transit compris, puis Lyon-Dijon en TGV… bref une bonne demi-journée pour l’aller et autant pour le retour… À la limite pour la rapidité et le côté pratique c’est de faire Ajaccio-Orly-Gare de Lyon-Dijon : en s’y prenant bien 1h30 de vol+1h30 de train avec le trajet vers la gare : je pars la veille et je suis de retour le 7 au soir. Ça c’est la France : tout vers Paris.


Pour l’heure je n’ai rien décidé mais je remercie la Confrérie des Chevaliers du Tastevin de son invitation. Si je m’y rends je promets de faire un discours dans le plus pur style Taulier Bourguignon d’adoption.

 

Affaire à  suivre donc !

 

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21 juillet 2012 6 21 /07 /juillet /2012 14:00

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Le poids des mots du titre d’une chronique sur la Toile, pour un vieux taulier blanchi sous le harnois qui se décarcasse chaque jour que Dieu fait – grand bien lui fasse, personne ne lui demande rien à ce type – est extraordinaire.


Si vous surfez sur l’actualité, si vous choisissez des titres à la Libé sur des sujets qui hérissent la blogosphère dans tous les sens des poils, c’est bingo ! Vous ramassez une cotriade de lecteurs, c’est la ruée, les compteurs s’affolent, les statistiques s’envolent. C’est la loi du surf à partir de mots-clés. Mais, il y a un gros mais, l’effet dure le temps que dure une surchauffe. C’est un feu de paille. Vite, trouver un nouveau  sujet brulant dans l’actualité et jeter les bons mots sur la Toile. C’est facile, c’est vite fait et, comme un shoot, ça vous envoie en l’air à tout coup.


En revanche, le sujet plus travaillé, qui sans forcément être de fond aborde des questions qui ne trainent pas dans toutes rubriques ou qui ne sont pas issues d’un communiqué de presse ou d’une visite guidée par une boîte de communication, va à sa publication être à la peine. Seuls, les curieux, ceux qui cherchent dans la lecture une source d’informations, prennent la peine d’ouvrir votre chronique. Je le dis tout net : ce ne sont pas mes meilleures chroniques qui font le buzz – si tant est qu’il y en eu de bonnes – mais je ne regrette jamais de les avoir mises en ligne. Pourquoi ?


Tout simplement parce que ce sont celles qui ont la plus longue durée de vie. Elles apportent, lorsqu’elles se sont installées, ou que le sujet par hasard s’immisce dans l’actualité, un flux régulier de lecteurs. Ainsi, des chroniques très anciennes vivent ou revivent. L’effet viral du Net joue à plein et je suis toujours surpris lorsqu’un commentaire émerge du diable vauvert. Exemple : une chronique du 9/04/2009 Signé Augustin Florent « négociant de nulle part »: avec Carrefour je ringardise…


En recherchant "la cave d'Augustin Florent" je suis tombé sur votre article qui m'a bien plu, même s'il date. Je n'ai pas l'habitude de faire mes courses dans la grande distribution, je suis adepte des marchés de producteurs. J'ignorais que "la cave d'Augustin Florent" était une marque crée par Carrefour.


Si je faisais cette recherche, c'est qu'à l'occasion de mes récentes vacances, je me suis dépanné d'une bouteille de vin d'Appellation Ventoux contrôlée 2011 dans une petite épicerie avec l'étiquette "la cave d'Augustin Florent", bouteille numérotée. Le vin était bouchonné et je voulais faire part de mon désagrément. Eh bien je comprends mieux à présent si c'est préparé pour Carrefour.


Je me suis promis de ne plus acheter d'Augustin Florent, mais encore plus à présent que je sais qui se cache derrière.


Mais alors vous allez m’objecter qu’en me laissant aller à pondre des chroniques sur des sujets chauds ou de pure actualité je cède donc à la facilité, à l’ivresse de l’audience et que je suis atteint du syndrome ebuzzing cher à l’un de mes collègues de la Toile.


Ma stratégie est tout autre. Depuis toujours je me suis fixé comme objectif : l’extension du domaine du vin et, ce n’est pas en s’adressant, comme le font la quasi-totalité des blogueurs de vin, à ceux qui en consomment déjà, que l’on fait œuvre utile. J’ai donc bien sûr choisi de centrer mes chroniques sur tout ce qui touche au Vin mais je ne m’en tiens pas à cette seule porte d’entrée. J’ouvre autant que je peux les portes et les fenêtres pour que ceux qui ne sont pas des nôtres soient tentés de venir y partager le pain et le sel, avec un verre de vin bien sûr. Ainsi des nouveaux lecteurs passent, certains ne reviendront sans doute jamais, mais une partie s’attarde, revient et s’abonne.


Simplement, pour terminer cette chronique de fin de semaine, permettez-moi de regretter que beaucoup de gens soient aussi chauvin, si peu curieux de tout ce qui  se passe autour d’eux, et là je ne fais pas référence à la jupe de Duflot, mais par exemple à ma chronique d’hier sur le hôchô japonais. Je suis frappé par le fait que les Français ne s’intéressent que de très loin aux traditions des pays qui nous achètent du vin. Très forts pour débiter leur boniment sur nos terroirs, leurs notes de  dégustation ou je ne sais quelle info usée jusqu’à la corde, mais totalement imperméable à tout ce qui touche à l’Histoire et à la vie de ceux qui se passionnent pour nos vins. Vendre du vin certes mais faire preuve d’empathie à l’égard de ceux qui l’achète me semble la moindre des politesses. Et Dieu sait que nos amis japonais y sont sensibles à la politesse.


 Je profite de cette chronique pour faire la courte-échelle aux deux régionaux de l’étape : qui apportent de leurs mains larges et généreuses un soutien massif à la révolte des soutifs de Banyuls : DANIEL A RAISON ET RÈDE A TORT :link 

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21 juillet 2012 6 21 /07 /juillet /2012 00:09

Le syndicat de Tavel annonce la couleur : 1ier rosé de France, le Roi des Rosé… « Dans l’univers du vin, il y a le blanc, le rouge, le rosé… et le Tavel » D’accord, je prends bonne note, on n’est jamais aussi bien servi que par soi-même mais dans ce cas il ne reste plus qu’à tenir son rang et nos belles ombrelles que sont nos AOC sont parfois bien larges, pour être lapidaire sous le couvert de la typicité, d’un vague air de famille, on fait plus dans le prix Cognacq-Jay que dans le cousu main. Tavel, avec l’irruption des folles du rosé, plus pâles les unes que les autres, branchées, speedées, qui apparaissait comme une dame chic un peu effarouchée par ces gueuses, se crispait, s’installait dans une forme de retrait hautain. Sans vouloir être mauvaise langue force était de constater que face aux petits culs bien frais, faciles, frétillants, aguichants, où même certains n’hésitaient pas à y jeter des glaçons, nos Tavel paraissaient un peu lourds, franchement plon-plon, à cent lieues de la tendance.

 

Ainsi va la vie d’une appellation, des hauts, des bas ou des coups de mou, face à l’impérialisme dominateur des Côtes de Provence rosé et de tous les petits derniers qui se mettent à faire du rosé, à le faire savoir, pensez-donc même les seigneurs de Bordeaux condescendent à s’y mettre, le Tavel affirme sa singularité. C’est un bon parti et je ne suis pas en mesure de jauger si ce parti-pris très compréhensible est ainsi perçu par le consommateur. En effet, pour se différencier encore faut-il afficher des différences qui dépassent le simple affichage des communicants.

 

Pour palier mes insuffisances je suis allé chercher dans la poussière deux guides que l’on m’a offert je ne sais plus dans quelle condition : Hachette 2009 et Gault et Millau 2011. D’abord pour le pékin de base la bonne question basique est : c’est où Tavel ? Avec Google Maps c’est simple à trouver : dans le Gard ! Fort bien mais le Gard est, comme chacun sait, ou ne sait pas, écartelé entre le Languedoc et la vallée du Rhône. Donc, comme moi je sais que le président d’Inter Rhône est de Tavel j’en déduis que Tavel est classé Rhône comme les Côtes du Rhône Gardoises. Facile, comme vous pouvez le constater.


Dans le Hachette je galère pour enfin trouver coincé entre le Lirac et les Costières de Nîmes, le Tavel. Je lis 933 ha et 38 933 hl. J’y apprends que Tavel est considéré par beaucoup comme le meilleur rosé de France et que c’est la seule appellation rhodanienne à ne produire que du rosé. 16 domaines, 1 coup de cœur pour le domaine Lafond Roc-Epine, je n’y connais que le domaine de la Mordorée mais je n’ai jamais dégusté leur Tavel et bien sûr le Prieuré de Montezargues dont je cause dans mon titre. Aucune trace de la cave coop de Tavel, on peut être président sans pour autant faire des vins qui séduisent les faiseurs de guide. Je file alors dans le Gault et Millau plus récent. Même souk pour trouver Tavel qui là est coincé par l’alphabétique entre Saint-Péray et Vacqueyras. 7 domaines sélectionnés avec 2 quatre étoiles : la Mordorée et Pélaquié avec des 14,5/20, mais aussi le château d’Aquéria qui n’a que trois étoiles mais 16/20 pour un rosé qualifié de sec : les voies des guides me seront toujours impénétrables. Toujours pas de cave coopé mais bon je ne vais rechanter le même couplet. Du côté des prix pas beaucoup d’évolution entre le Hachette 2009 et le Gault et Millau 2011 ça se situe dans la fourchette des 8 à 12 € donc abordable par le pékin moyen supérieur.


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Je fais donc ma contrition sans acte ni pénitence mais ça faisait un sacré bail que je n’avais pas mis le nez au-dessus d’un verre de Tavel. L’autre jour, passant mes vieux abatis du côté de l’Annexe Richard à l’invitation de Corinne Richard, sous la houlette de la très experte Myriam Huet, ayant une petite soif : il faisait à peu près beau ce jour-là, mon regard est tombé sur une bouteille de rosé au frais et j’y lis sur l’étiquette : Prieuré de Montézargues ! Je me dis  dans ma petite Ford intérieure assoiffée, « voilà un bien beau nom… » C’est mon côté élevé par les frères dans la Vendée profonde sans doute. Alors je me sers ! Belle couleur vineuse, tout le contraire des pâlichons à la mode, un nez de fruits murs assez intense : rare chez les rosés me dis-je ! En bouche de la fraîcheur, de la vivacité, ce même fruit et alors que fais-je ?  Et bien je me désaltère. C’est vraiment une belle gourmandise. Un vin, un vrai vin de caractère. Là, j’approche mon museau au plus près de l’étiquette et je découvre que c’est un Tavel. Bien sûr mon approche va me valoir le courroux de mes confères experts mais je plaide non coupable : c’est ma soif qui m’a fait aller vers ce vin et n’est-ce pas là le seul geste qui compte pour ceux qui le font ? Pour étancher sa soif, que fait-on ? On s’assied à la terrasse d’un café par exemple, on consulte la carte et on hèle le tavernier « un Tavel Prieuré de Montézargues 2011 ». Voilà, c’est ce que j’ai fait et, en plus, j’ai réalisé une dégustation à l’aveugle comme on dit dans le jargon. C’en était une ! Nullement désinvolte mais, disons-le tout net, nature.


Avant de prendre congé j’ai fait part à Corinne Richard de l’excellence de ce Tavel dont, circonstances aggravantes pour le prétendu connaisseur que certains prétendent que je suis, j’ignorais qu’il était depuis 2003 la propriété de la famille Richard (un détail que le guide Hachette 2009 ne mentionnait pas d’ailleurs). Bref, le millésime 2011 est issu d’un assemblage 55% Grenaches (rouge et blanc), 30% Cinsault, 13% Clairette et 2% de cépages divers (Syrah, Mourvèdre, Carignan, Bourboulenc). C’est 12€ le flacon et vous ne les regretterai pas.

viewermontezargues.pngEnfin, pour les férus d’histoire le prieuré de Montézargues, une belle bâtisse, est issu de l’abbaye de Grammont, à laquelle Guillaume II et Rostang II de Sabran donnèrent, en 1199, le moulin, l’eau qui lui est nécessaire et les bois indépendants. Les moines qui s’installent alors au Prieuré de Montézargues obtinrent un droit de pêche sur l’Etang de Pujaut (asséché depuis). Le Pape Innocent III, écrivit à l’Abbé de Gramont pour lui enjoindre de recevoir en grâce cette nouvelle communauté. Ce à quoi il consentit. En 1295, ne demeuraient que trois religieux.

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20 juillet 2012 5 20 /07 /juillet /2012 00:09

Les bancs de l’hémicycle du Palais Bourbon je connais. Entre juin 1981 et juin 1983 j’ai passé des heures à veiller au grain pour le compte du Président. Bien sûr, ces messieurs majoritaires, dès que les caméras tournent ils viennent en foule, s’agitent, interpellent, tentent le bon mot au bon endroit, font les paons, le tout à l’attention de la ménagère de plus de 60 ans et de papy Mougeot qui ne manqueraient pour rien au monde les questions au gouvernement du mercredi après-midi sur France3. L’un des meilleurs de mon temps était Robert-André Vivien député-maire de Saint-Mandé célèbre pour ses traits d'esprit, mots d'humour, et calembours (parfois scabreux) et lapsus à l'Assemblée nationale dont le célèbre « Enfin Monsieur le Ministre, durcissez votre sexe, heu pardon, votre texte » à l'occasion d'un débat parlementaire sur la classification des films X en 1975. En 1988 où il laissa sa place à Patrick Beaudouin qu’il ne faut pas confondre avec notre copain Patrick  Baudouin (un e vous manque et la face du monde en est changée.


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Donc ça ne vole souvent pas très haut mais ces messieurs ont souvent fort bien déjeuné chez Françoise ou ailleurs et il faut bien qu’ils distillent leur carburant alors ils sont chauds bouillant. Les plus placides, comme Raymond Barre, sombre en dépit du bordel, dans des siestes postprandiales, mais la majorité est dans les starting-blocks. On récapitule. Cécile Duflot a monopolisé l'actualité de ces dernières 24 heures non parce qu'elle planche sur l'encadrement des loyers qui vampirisent nos salaires ? Pas du tout, tout bêtement parce qu'elle s’est présentée à l'Assemblée nationale vêtue d’une robe-chemise qui lui arrivait juste en dessous des coudes et des genoux. Bronca des mâles et même de quelques gonzesses ! L’artillerie lourde : Balkany, Myard, les meilleurs quoi !


Quand Balkany fait de l'humour en expliquant que Cécile Duflot avait mis cette robe pour ne pas qu'on l'écoute, et que lui, il n'avait fait que l'admirer, c'est juste du Balkany. Comme lorsqu'il explique qu'il partirait bien en vacances avec Aurélie Fillipetti car « c'est la plus jolie » c’est du lourd.


Franchement, la robe de Cécile Duflot n’avait pas de quoi fouetter le sang d’un chat ni mettre en branle un DSK !  Même pas du vaudeville, rien que des égrillards !


Alors pourquoi mettre mon grain de sel, le bromure suffirait, sur cette histoire ?

 

Pour deux raisons :


-         La première : je suis très chiffon et je me suis enquis d’où venait cette robe L'info du jour vient de Dom B., chroniqueuse sur Le Plus « Décidément, Cécile Duflot n'a pas de bol avec ses tenues vestimentaires, ou bien elle est en jeans et suscite alors les réactions indignées pour son "laisser-aller", ou bien elle tente les fleurs d'une robe d'été (soldée, 66 euros, 97% coton, 3% élasthanne et lavable en machine) et là, ce sont les réactions sexistes qui pleuvent. »


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-         La seconde c’est que je souhaite réhabiliter l’expression « ça volait au ras des pâquerettes » injustement rabaissée au niveau de ces minables gougnafiers. Tout de même planer au ras des pâquerettes ça n’a rien à voir avec patauger dans le caniveau. Pour prouver mes dire je vous propose de visionner la vidéo de la chanson de Souchon « Au ras des pâquerettes »


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20 juillet 2012 5 20 /07 /juillet /2012 00:09

Nos amis japonais sont entrés dans le cercle restreint des vrais amateurs de vin et comptent parmi les plus connaisseurs de notre cuisine, de notre gastronomie. Le moins que nous puissions faire c’est de nous intéresser, nous aussi, à leur tradition culinaire mais en abordant l’art culinaire au Japon, non pas au travers d’un livre de recettes de cuisine japonaise, mais en parcourant l’histoire du boire et du manger dans l’ancien Empire du Soleil Levant, se révèle un exercice qui permet de mieux comprendre comment nos vins y ont pu s’implanter et s’y faire apprécier. Naomichi Ishige avec son excellent livre, une bible, L’art culinaire au Japon chez Lucie éditions 26€ répond parfaitement à cette quête.


Ce matin j’ai donc décidé de chroniquer sur l’instrument qui, pour nous occidentaux, nous fascine le plus dans la cuisine japonaise : le hôchô, le couteau de cuisine japonais qui est l’équivalent du sabre du samouraï.


Le katana, le sabre symbole de la caste des samouraïs, est un point central du film Kill Bill de Quentin Tarantino, film culte en 2 épisodes, et plus particulièrement de sa première partie durant laquelle la fabrication du sabre de la mariée par Hattori Hanzo est mise en valeur. Le katana (刀?) est donc un sabre, arme blanche courbe à un seul tranchant, de plus de 60 cm. Il est porté glissé dans la ceinture, tranchant dirigé vers le haut (vers le bas si le porteur est un cavalier).


« Les lames des sabres japonais sont depuis longtemps renommés pour être les plus tranchantes du monde. Avant  que les frontières du Japon ne se ferment au XVIIe siècle, les sabres étaient la marchandise la plus exportée en Chine et dans l’Asie du Sud-Est. Les sabres japonais sont forgés selon une méthode bien particulière avant d’être battus avec le plus grand soin. L’acier à base de sable de fer est fondu dans une forge spécialement prévue à cet effet. La fabrication industrielle des couteaux de cuisine suit le même processus. À l’époque, sabres et hôchô étaient fabriqués par le même forgeron.

 

Les lames des couteaux de cuisine occidentaux sont entièrement en acier. Les lames en acier sont effectivement tranchantes mais elles sont trop dures pour couper dans la chair fraîche ou pour faire des tranches très fines. Pour la cuisine japonaise, il faut non seulement que la lame du couteau soit tranchante mais qu’elle soit aussi assez souple pour offrir une bonne sensation de coupe. Pour répondre à ces exigence, la lame du hôchô est recouverte d’une légère couche de fer, tout comme l’était le sabre japonais. Ainsi, ces couteaux permettent de faire un travail beaucoup plus précis et plus délicat.


Le hôchô japonais traditionnel est une lame à simple tranchant. La forme triangulaire du hôchô permet d’obtenir des tranches lisses et régulières. C’est cette lame qui permet de couper la chair tendre du sashimi avec autant de précision et des tranches de radis daikon plus fines que du papier. »

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Autrefois les cuisiniers étaient appelés des hôchô-shi : les « maîtres du couteau » et lorsqu’ils quittaient l’établissement ils emportaient leur hôchô avec eux car il était leur propriété. Le hôchô portait la marque de fabrique du forgeron. « Pour un apprenti cuisinier, recevoir le couteau de son instructeur est le plus grand honneur qu’il lui est donné. » L’art de manipuler le hôchô remonte à la période de Heian (794-1192) « À cette époque, les hôtes des banquets exécutaient des démonstrations de leur talents pour le divertissement de leurs invités. Debout devant une planche à découper, un hôchô dans la main droite et de longues baguettes appelées mana-bashi dans la main gauche, l’hôte coupait un poisson et préparait le namasu, l’ancêtre du sashimi. Les baguettes mana-bashi étaient uniquement utilisées pour que le cuisinier puisse couper le poisson ou la volaille en tranches sans toucher la chair avec ses doigts mais elle n’étaient jamais utilisées pour manger. Elles ont perduré jusqu’à l’époque d’Edo dans les grands restaurants mais à partir du XIXe siècle, l’usage de cet ustensile a disparu progressivement. »


« Il n’y a vraisemblablement aucun autre pays qui ait  une telle gamme de couteaux de cuisine. Les cuisiniers japonais utilisent des hôchô de différentes formes et de différentes appellations pour la coupe des sashimi, des anguilles, des pastèques, des légumes, des nouilles etc. Cette grande variété date du XVIIIe siècle, époque à laquelle se sont développés les restaurants et, avec eux, les ustensiles de cuisine et tout particulièrement le couteau.


À la maison 3 couteaux suffisent : le nakiri-bôchô, le deba-bôchô et le sashimi-bôchô (voir planche ci-dessous.)


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« Un hôchô manufacturé suivant les traditions avec du sable de fer est un ustensile très cher aujourd’hui et qui demande un entretien méticuleux. Il faut travailler régulièrement le tranchant de la lame avec une pierre à aiguiser. »


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