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22 novembre 2013 5 22 /11 /novembre /2013 11:00

Ma concierge me dit sur un bout de papier dans ma boîte aux lettres  que j’ai un colis à la loge. C’est chaque fois le cas lorsque c’est du lourd. Je me pointe et là elle me tend une grande enveloppe Colissimo matelassée et c’est du mou. Intrigué j’ouvre et je ne vois que du rose layette. Alors, je me dis ce serait t’y pas les socialos dont le rose a un peu pâli, qui viendraient me faire du gringue pour la fin de l’année.


Tout faux, j’espérais du Bojolo Nouvo et là c’est une sorte de sac à dos rose bonbonne 100% polyester floqué « VIN MÉDITERRANÉE » Indication Géographique Protégée.


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Bon, c’est gentil de me faire cadeau d’un sac à dos pour moi qui fait du vélo mais si je me le mets sur le dos, vu d’une auto ça aura l’air d’un truc fournit par Frigide Barjot. Donc je ne suis pas très chaud.


Mais ce n’est pas tout, ce n’est pas tout, les gars de la Méditerranée ont pensé à tout et je vous détaille la petite quincaillerie tendance rose :


-          1 Ice bag floqué  « VIN MÉDITERRANÉE » Indication Géographique Protégée.  


-          1 tire-bouchon floqué  « VIN MÉDITERRANÉE » Indication Géographique Protégée. 


-          1 clé USB floqué  « VIN MÉDITERRANÉE » Indication Géographique Protégée. 


-          1 truc pour mes clés floqué  « VIN MÉDITERRANÉE » Indication Géographique Protégée. 


-          3 bouchons en verre floqué  « VIN MÉDITERRANÉE » Indication Géographique Protégée.

 

-          1 dross stop  floqué  « VIN MÉDITERRANÉE » Indication Géographique Protégée. 


-          2 stylos à bille un rose et un bleu floqué  « VIN MÉDITERRANÉE » Indication Géographique Protégée. 


-          1 tee-shirt blanc taille M floqué  « VIN MÉDITERRANÉE » Indication Géographique Protégée. 


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Je ne vais pas faire le ramenard mais tout ça je n’en ai pas besoin, que voulez-vous que j’en fasse ? M’en servir ? Oui mais je n’aime pas me trimballer avec des trucs floqués car je ne suis pas faire un homme-sandwich. Pour le tee-shirt de toute façon je fais du L plutôt que du M mais ce n’est pas important.


Mais là où je suis très vexé c’est que les gars de la Méditerranée me prennent pour un rosbif puisque leur petite plaquette est en anglais. Naturally Mediterranean qui disent sans doute pour que je ne sache pas que la Mare Nostrum remonte jusqu’aux plateaux de l’Ardèche  et du Vercors.


Le petit mot est lui en français mais là l’équipe d’InterVins sud-est y parlent pas de petite quincaillerie mais de quelques goodies. C’est plus chic.


Bon comme je suis bon zig cette chronique contient, y compris celle-ci, 11 fois la mention « VIN MÉDITERRANÉE » Indication Géographique Protégée ce qui répond à tous les canons de la réclame efficace chère aux lessiviers : la marque, la marque, la marque… Persil lave plus blanc que blanc…


On me dit aussi qu’une info presse suit mais moi c’est du jaja floqué  « VIN MÉDITERRANÉE » Indication Géographique Protégée que j’attends pour lever mon verre avec l’ami Roger Feuilly et proclamer avec lui « large soif » Comme ça je pourrais utiliser quelques-uns de fameux goodies.


Pour ceux que ça intéresse c’est www.vin-de-mediterranee.fr ou www.vin-de-mediterranee.org et sur Face de Bouc link

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20 novembre 2013 3 20 /11 /novembre /2013 10:36

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« Je ne sais pas qui a fait cela. J'ai deux questions : qui et pourquoi? » a déclaré Robert Curbrières qui dit qu’il « n'avait pas fait l'objet de menaces »


Quelle que soit la réponse donnée par l’enquête à la première interrogation de Robert Curbrières, il est clair que les individus qui ont mis le feu, dans la nuit de mercredi à jeudi de la semaine passée à la cave du domaine Ventaillole de Robert et Marie-Claude Curbières, producteurs bio et responsables de la Confédération paysanne de l’Aude sont des criminels de la pire espèce. Ils ont mis sciemment en cause la vie des personnes et rien, absolument rien, ne justifie un incendie volontairement déclenché.


Alors pourquoi ont-ils fait cela ?


Bien sûr, je n’ai pas de réponse mais j’ai le souvenir d’avoir écrit en janvier 2007 une chronique « De la justification de la violence… »


« Permettez-moi, sans référence à l'âge, qui en l'occurrence jeune ou vieux ou entre les deux, n'est ni une excuse, ni un facteur aggravant, de vous donner mon point de vue sur la violence gratuite, délibérée, justifiée comme seule réponse à la violence sociale. Je la récuse absolument dans une démocratie où la liberté de manifester ses opinions est garantie. L'action des Don Quichotte est pacifique, donc respectable. En revanche, que des jeunes chefs d'entreprises - les viticulteurs en sont - au nom d'un syndicat : les JA, reçu très officiellement dans les palais de la République, préméditent et exécutent une action de commando visant une entreprise ou une administration, n'est ni justifié, ni justifiable. 


[…] La violence gratuite et anonyme est l'exutoire des faibles. Dans le cas de notre viticulture, l'absence des responsables jeunes, leur volonté de coller à leurs aînés, explique leur accès de violence. Que la situation présente soit grave, je suis le premier à le reconnaître, mais pour autant je ne vois pas au nom de quoi je trouverais de bonnes raisons à leurs actions violentes. »


Attention cette référence historique ne pointe du doigt qui que ce soit même si les époux Curbières sont des militants syndicaux et des viticulteurs bio. Cependant, vider méthodiquement des cuves, mettre le feu pour tout détruire : 200 m2 de chai 400 hectolitres de vin perdus soit 53 000 bouteilles potentielles et 17 000 bouteilles irrécupérables, détruire le stock d’Edouard Fortin, un jeune vigneron en cours d’installation, encouragé par Rober Curbières, qui vinifiait et entreposait l’intégralité de son stock dans ses bâtiments, fait penser aux sombres abrutis qui malheureusement sévissent encore dans cette région.


Hormis des articles factuels dans la presse régionale je n’ai pas lu, à l’heure où j’écris cette chronique, la moindre réaction syndicale condamnant cet acte criminel et appelant à la solidarité pour Edouard, Marie-Claude et Robert qui ont tout perdu, l’incendie réduisant en cendres le patient ouvrage de ces trois dernières années ; compromettant du même coup leur avenir.


Mes amis JB Sénat et Catherine Bernard m’ont adressé un appel pour :


« Dénoncer ces pratiques criminelles Dénonçons catégoriquement ces actes mafieux, de violence gratuite dans notre région. Nous sommes tous concernés. »


Je m’associe donc à « LA MARCHE DE SOUTIEN».

 

Rendez-vous samedi 23 novembre à 14h30 au stade de Ventenac-Cabardès

 

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19 novembre 2013 2 19 /11 /novembre /2013 11:00

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Cher François Pinault,


En 2012 vous avez réalisé votre rêve vous avez acquis une ouvrée (4.28 ares) de montrachet tout près du Château de Puligny-Montrachet, pour l’épaisseur du trait, un petit 1 million d'euros et vous avez ajouté à ce pécule 2 ouvrées de grand cru bâtard-montrachet aux environs de 900 000 € chacune.


Vous étiez déjà implanté en Bourgogne au travers du Domaine Eugénie, ex Domaine Engel acheté 13 millions d'euros en 2006, à Vosne-Romanée, soit 6 hectares dont 2.5 de grands crus.link


Bref, vous aimez le vin et la Bourgogne, ce qui est méritoire pour le propriétaire de château Latour. Alors je me permets, puisqu’en 1998 vous vous êtes adjugé 29,1% de Christie's International Plc pour une somme qui devait à l’époque représenter environ 1,6 milliard de francs, de demander aux manieurs de marteau de la vente des Hospices de Beaune de cesser de nous prendre pour des veaux.


Des veaux !

 

Dans son livre « De Gaulle, mon père », Philippe de Gaulle indique que le général a utilisé ce qualificatif en 1940 à Londres, après la signature de l'armistice entre la France de Pétain et l'Allemagne. Le général aurait dit : Ce sont des veaux. Ils sont bons pour le massacre. Ils n'ont que ce qu'ils méritent. »


Certes, mais il n’empêche que l’utilisation de la bétaillère n’est plus de saison depuis les directives communautaires à propos du confort des animaux. Vous allez me dire que vos gars au marteau ils font le boulot car, comme chaque année, ils pètent tous les records. Cette année 6,3 millions d’euros ont été atteint à l'occasion de la 153e vente.


Mais comme le fait remarquer le président des négociants, Louis-Fabrice Latour, c’est la pièce des présidents qui est un symbole essentiel de la vente des vins des Hospices et il a regretté que pour la troisième année consécutive, Christie’s ne s’investisse pas davantage : « On demande qu’ils s’y intéressent un peu plus, car ils ont accès à une brochette d’amateurs qui achètent des œuvres d’art à des prix incroyables. On ne les voit pas dans la salle. On demande aussi, depuis des années, que la pièce de charité soit un grand cru rouge pour monter plus. Donnez-nous un mazis-chambertin ou un clos de la roche et vous verrez  ! »


Mou du genou vos gars, sans doute faudrait-il les commissionner pour qu’ils mettent un peu plus d’ardeur à la tâche ?


Un peu plus d’humanité et de convivialité dans cette vente de charité ne serait pas du superflu mais c'est sans doute trop leur demander. Moi ce que j’en dis c’est pour causer mais ce n’est pas la peine de nous inviter si c’est pour nous parquer comme des veaux.


« Face à un supérieur, tu peux commettre trois erreurs,


Parler quand on ne t’y invite pas : c’est signe que tu te précipites trop.


Te taire quand il faudrait parler : c’est signe que tu caches quelque chose.


Parler sans prendre garde en premier aux expressions de son visage : c’est signe que tu es aveugle ! »


Confucius


Je suggère au maire de Beaune, pour la prochaine édition de la Vente de vous inviter cher François Pinault vous qui êtes un grand amateur d’art contemporain vous serez sans aucun doute fasciné par la modernité de la salle de presse plus proche du style Minitel du bar des Voyageurs de Romorantin dans les années 80 que du MOMA de New-York. Impossible de Twitter mieux valait tenter de communiquer avec le télégraphe Chappe.


Moi je me suis tiré boire un vin chaud dehors, du chardonnay qui plus est. C’était plus sympathique que le triste spectacle de la salle sous bonne garde, des gardes-chiourmes bien sûr.


Je m’en tiens là, cher François Pinault, comme vous le savez les réseaux sociaux ce n’est que du pipeau mais de grâce dites à vos manieurs de marteau de cesser de nous jouer du flutiau lors des conférences de presse. Amateur d’humour anglais je le suis moins du foutage de gueule.


Mes meilleures salutations.


 

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18 novembre 2013 1 18 /11 /novembre /2013 08:49

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Ce matin je donne un carton rouge à Christie’s pour son mépris à l’égard de tout ce qui n’est pas porteur de pognon pour la manière scandaleuse dont elle nous a fait entasser dans une tribune bétaillère à la Vente des Hospices de Beaune. Pire que le métro aux heures de pointe avec en bonus une flopée de gros bras dignes d’une milice privée, bravo les gars pour une vente de charité c’est tout à fait conseillé. La presse, pire la presse du vin, ils s’en foutent, ils s’en moquent et, après tout, sans doute sont-ils dans le vrai mais moi qui ne suis qu’un petit blogueur de m… je ne vois pas ce que j’irais faire dans une manifestation qui nous traite ainsi : pas de Wifi, aucune visibilité, sono rachitique, ce n’est même pas un carton rouge que je leur décerne mais une radiation définitive.

 

On ne m’y reprendra plus, fini le côté bon enfant sympathique qui régnait auparavant, plus possible d’approcher qui que ce soit, ambiance glaciale loin des envolées de Lucchini, l’ordre règne dans la Halle de Beaune. À terme, je ne vois pas pourquoi les enchérisseurs feraient le déplacement : vive la dématérialisation ! Je me doute que vous vous en fichez comme de votre première chemise, et vous avez raison, mais le fossé se creuse entre la fête populaire dans les rues de Beaune et le bocal de la Halle géré par Christie’s pour son propre compte et le plus grand bénéfice de son image internationale.

 

Question : Michel Bettane, depuis combien de temps suivez-vous la vente et que pensez-vous de l'évolution des dernières années ?

 
"Je viens depuis 30 ans environ. La vente est plus aseptisée, plus policée, mais elle est aussi devenue extrêmement ennuyeuse. Il n'y a plus le crieur, plus les enchères à la chandelle, les noms des acheteurs ne sont plus donnés dans la salle. C'est sans aucun doute plus professionnel, plus efficace, mais c'est beaucoup moins bourguignon qu'avant. Et puis je n'aime pas ce principe des acheteurs au téléphone, en ligne avec les gens de chez Christie's. Ces acheteurs existent-ils vraiment toujours ? Sont-ils parfois utilisés opportunément pour faire monter les cours ? J'ai des doutes."

 

in Bourgogne Aujourd’hui link

 

Reste heureusement la conférence de presse, salle des pôvres, mais là encore si ce n’est plus LF Latour qui nous livre son analyse du marché je ne suis plus bien sûr de l’intérêt qu’il y aurait à y aller. Tout ça n’engage que moi bien sûr ! Pour cette année j’y reviendrai dans une prochaine chronique sur le niveau des prix des vins de Bourgogne.


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Plus « sérieux » est l’accession à la première marche du podium du Top 100 du Wine Spectator d’un vin espagnol Imperial Rioja Gran Reserva 2004 95 POINTS  $63. Je suis intimement persuadé que le texte ci-dessous va mettre Vincent Pousson en lévitation.


“Over the past 20 years, Spain has experienced a dramatic upheaval in its deeply rooted wine industry. The epicenter of this revolution in style and character has been the country's most prestigious wine region, Rioja.


Beginning in the 1990s, a vigorous debate pitted traditionalist bodegas against a new wave of vintners. Should Rioja maintain the supple, elegant style that had flourished since the early 20th century? Or adopt a richer, more structured approach more in harmony with the world's other great reds?


Though the polemics have been fierce, a few producers have found a middle ground that is rooted in history yet open to innovation. Among them, the benchmark bottling, for its pedigree and consistency, may be the Cune Imperial. "I feel Imperial falls in the middle of the traditional/modern divide," says Cune CEO Victor Urrutia, a member of the family that has owned Cune for five generations.”


La suite ICI link 

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16 novembre 2013 6 16 /11 /novembre /2013 11:00

« Les comportements à risque des jeunes Français ne vont pas en s'arrangeant. Un rapport de l'Insee, rendu public aujourd'hui, révèle ainsi que la consommation d'alcool commence très tôt, dès l'école primaire.


Le nouveau portrait social de la jeune population française dressé par l'Insee n'a rien de rassurant. Selon ce rapport, ils sont de plus en plus nombreux et surtout de plus en plus jeunes à expérimenter certaines substances, notamment l'alcool. En effet, un chiffre ressort particulièrement de cette étude : plus d'un élève de CM2 sur 2 (54% plus précisément) a déjà bu de l'alcool. Que ce soit un quelques gouttes, une gorgée ou même un verre, l'âge moyen du premier contact avec la boisson se fait donc vers 10 ans. Un chiffre en hausse qu'il faut prendre au sérieux, les habitudes de vie de l'enfance conditionnant l'état de santé à l'âge adulte. »link


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« Une enquête publiée par le Bulletin épidémiologique hebdomadaire sur l’alcool montre les résultats d’une étude faite auprès de 10 000 jeunes en France. Cette étude alarmante montre que les jeunes commencent à boire de plus en plus tôt.


Ivres de plus en plus jeunes


Les résultats de cette étude basée sur les données des enquêtes scolaires de HSBC et Espad sont effrayants. On y apprend par exemple que 7% des élèves de sixième ont déjà été en état d’ivresse et que 69% des élèves en terminale avouent avoir déjà été ivres. Plus interpellant encore, les ados sembleraient boire de l’alcool régulièrement de plus en plus jeunes. En classe de 4ème ils sont 50,1 % à reconnaître consommer de l’alcool régulièrement pour 28,1 % en terminale. Concernant le type d’alcool ingéré, les lycéens sont plus enclins à se saouler à l’alcool fort. En terminale, 82% de l’alcool consommé par les élèves durant l’année est de type whisky, vodka ou cocktail. Les collégiens quant à eux boiraient plutôt du vin et du champagne durant l’année. »link


La plupart des jeunes se déclarent en bonne santé et bien informés en matière de prévention. Mais les comportements à risque  sont en hausse.link 

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15 novembre 2013 5 15 /11 /novembre /2013 11:00

Mais où s’arrêtera-t-il pour « vendre » de la copie ? Nulle part mes amis, mon titre gentiment provocateur – après tout le lit est un lieu comme les autres où il est fort agréable de petit-déjeuner ou de bruncher si on fait la grasse matinée ou mieux encore de druncher si vous vous mis dans les draps à l’aurore – m’est venu lorsque je suis tombé sur cette information capitale via le Monde.


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« Sophie la Parisienne propose la livraison de petit déjeuner, brunchs, déjeuner et goûter dans tout Paris, à domicile, au bureau, dans les parcs, mais aussi à Pantin*, Le Pré-Saint-Gervais*, Les Lilas*, Bagnolet*, Saint Mandé*, Charenton-le Pont*, Ivry-sur-Seine*, Le Kremlin Bicêtre*, Gentilly*, Montrouge*, Malakoff*, Vanves*, Issy-les-Moulineaux, Boulogne-Billancourt, Neuilly-sur-Seine, Puteaux, Levallois Perret et Clichy*. (* à partir de décembre 2013) link 

Je l’avoue je suis un affreux récidiviste. En effet, dès janvier 2009, une éternité puisque j’évoquais dans ma chronique « Voulez-vous « druncher » avec moi mademoiselle ? Propos gourmand d'un amateur de bonne chère » link un objet alors culte l’IPod aujourd’hui rangé au rang des accessoires ringards.


En cette fin de 2013, mollement couché sous ma couette, en deux coups de cuillère à pot, de mon smartphone ou de ma tablette je passe commande à Sophie la Parisienne. Je cite le très sérieux journal le Monde « Trois formules sont proposées : petit déjeuner (15 euros), brunch anglais (20 euros) et brunch continental (30 euros). Les menus sont copieux, arrivent à l'heure, bien que pas toujours chauds… Dimanche prochain, Sophie va révolutionner votre grasse matinée. »


Si ça vous dit vous pouvez maintenant vous taper, tout en sirotant votre thé ou votre café, la lecture de ma chronique


« À quoi rêvent les jeunes filles ? Je ne sais ! Au prince charmant ou au dernier-né des IPod, aux deux sans doute, peu importe, ce qui compte en ce temps postmoderne, si l’envie vous prend de leur conter fleurettes, c’est de bien prendre le vent de la tendance pour choisir le lieu et le moment où vous allez les inviter. Les lieux à la mode sont comme tous les objets de mode, ils viennent souvent de nulle part, vivent le temps d’une foucade ou d’un emballement, pour disparaître sans préavis dans le néant. Mais, comme diraient les modeux, restent les incontournables, ceux qui résistent à tout, le Flore par exemple, où vous pourrez croiser BHL et Arielle ce qui peut impressionner votre jeune compagne ; ou bien les classiques bars d’hôtel : l’Hemingway du Ritz, le Raphaël ou le bar Ernest du Lutetia, si vous sortez une intellectuelle ;  ou bien encore un minable café du coin dans un quartier incertain si votre dulcinée préfère les jeans troués et les petits trucs roulés. À vous donc de dénicher le lieu où vous pourrez faire rêvez les jeunes filles ou plus si opportunité.


Certes, le choix du lieu peut s’avérer déterminant pour le succès de vos entreprises cependant celui du moment peut se révéler tout aussi important. Bien sûr il y a le before, ce qui en bon français se traduit par le début de soirée, qui convient bien pour les premières approches en terrasse de café, sans forcément se la jouer jeune premier. Plus complexe l’after qui lui demande une belle santé pour affronter les disc-jockeys survitaminés et les copines évaporées de votre dulcinée. Le meilleur plan, jusqu’à ces derniers jours restait, bien sûr, le brunch, variante branchée du déjeuner sur les coups de dix heures de mon grand-père. Le brunch est un mot-valise anglais, qui combine les mots breakfast (petit-déjeuner) et lunch (déjeuner). Douce et belle nuit sous la couette, à deux, grasse matinée, et autres légèretés. S’habiller à la va que je me pousse. Sortir encore tout ouatés de sommeil.  Se rendre au Loir à la Théière. Bruncher ! Le pied ! Fort bien mais cela supposait d’enchaîner : before, after, de séduire et, comme ce sont toujours en définitive les femmes qui choisissent, suivre la belle qui vous ensorcelle là où elle veut bien vous mener. 


Mais, et c’est le Ribaut du Monde, qui le dit, le dernier cri, aujourd’hui c’est de druncher. Le drunch, encore un mot-valise, né de la fusion entre dinner et lunch La suite ICI link 


Comme vous avez dû le remarquer maintenant, grâce à Sophie la parisienne, nul besoin après une « douce et belle nuit sous la couette, à deux, grasse matinée, et autres légèretés. » de « s’habiller à la va que je me pousse. » de  « sortir encore tout ouatés de sommeil. » de « se rendre au Loir à la Théière. » de « Bruncher ! »


C’est encore plus « le pied ! » que de rester sous la couette pour « suivre la belle qui vous ensorcelle là où elle veut bien vous mener… » car comme chacun sait, même si les hommes font semblant de l’ignorer « ce sont toujours en définitive les femmes qui choisissent… »

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14 novembre 2013 4 14 /11 /novembre /2013 09:13

Vendredi soir il pleuvait sur un Paris déserté. Le ballet des essuie-glaces de ma petite auto rythmait mes pensées. J’allais récupérer mon allocation de sponsor de CB à Coinstot Vino. Je ruminais l’idée d’une chronique sans trop savoir par quel bout j’allais la prendre. Une fois mon précieux paquet récupéré je m’en suis retourné via la place de la Bastille. Tiens si j’allais serrer la pince, en passant par la rue de Prague, à l’ami Bruno Verjus le taulier inspiré du restaurant TABLE. En quelques tours de roues j’y étais. On s’y afférait. Comme un parfum de bonne maison et si j’y dinais à la table d’hôte. L’heure n’étant pas encore parisienne j’ai porté mes pas du côté d’Agrology www.agrology.fr/ qui est en amont au 15 rue de Prague. Accueilli par des sourires, c’est agréable, le hasard fit qu’une dégustation impromptue de vins méditerranéens me permit de rejoindre l’heure très agréablement. Bonne maison !


De retour à Table emplit d’un chaleureux brouhaha je prenais place en un lieu stratégique où je pouvais observer la geste de ceux qui allaient de leurs mains préparer nos assiettes, Bruno en tête. Je reviendrai sur ce repas dans une toute prochaine chronique. J’aurais pu me laisser distraire par « la trop belle pour moi »* référence au film de Bertrand Blier, Carole Bouquet qui se tenait elle aussi dans ma ligne de mire mais les 5 hommes aux fourneaux occupèrent mes pensées. C’est en observant ma mère cuisiner que j’ai pris le goût à faire le manger.


La main, le travail manuel qui ne se réduit pas à une pure et simple exécution. L’intelligence de la main se fortifie et se développe par l’apprentissage, la transmission. J’ai toujours été surpris par le peu de cas que font les grands amateurs de vin des gestes dans la vigne comme si dans un orchestre symphonique le joueur de triangle ne comptait que pour du beurre. L’ensemble dit-on, exécute la partition sous la conduite du chef d’orchestre mais la moindre fausse note briserait la beauté de l’œuvre.


J’y étais. Au cœur de ma réflexion sur les apprentis.


Que lis-je à propos de l’apprentissage dans sa version officielle « Une formation d’excellence, selon le Medef. Une arme antichômage, une quasi-garantie d’emploi: 80 % des jeunes issus de l’apprentissage trouvent un job à l’issue de leurs années de formation. Pourtant, en France, le nombre d’apprentis recule. »


Dans la tête des parents


« Le principal frein au développement de l’apprentissage est psychologique et culturel : il est en contradiction totale avec le système éducatif français, particulièrement élitiste. Conseillers d’orientation, parents et professeurs l’assimilent à une voie de garage. « Dans les forums de métiers, nous faisons des démonstrations. J’ai vu des mères tirer leur enfant par la manche pour qu’il ne s’arrête pas ! » raconte Laurent Delange, responsable d’un centre de formation des Apprentis d’Auteuil dans le Nord. » link

 

« Tu seras boucher mon fils ! »


Hugo Desnoyer, originaire de la Mayenne, après son BEPC, son père le place successivement pour faire des petits stages chez des amis, d’abord en mécanique, puis comme serveur, et enfin chez son propre boucher, M. Drouault à Laval. Il y passera 2 ans et passera un CAP. « C’était bel et bien ma voie. Vers 18-19 ans, je suis parti pour Paris. J’ai travaillé dans une boucherie dans le XVIIe arrondissement. La patronne n’était pas facile, et m’allouait 130 grammes de viande pour tout dîner ; je dormais dans l’arrière-boutique. Neuf mois de malheur ! Je ne connaissais personne dans la ville lumière. J’ai failli tout arrêter tant c’était dur. »


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Le passé me direz-vous. Reste l’attractivité du métier, ce que l’on va gagner, la perspective de s’installer à son compte. Pour reprendre l’exemple du métier de boucher, les boucheries artisanales ont régressé en France pour n’atteindre qu’à peine 15% du marché au profit de la Grande Distribution. Elles ne se maintiennent et ne se développent que dans les grandes villes. À la campagne et dans les villes moyennes c’est le quasi-désert. La plupart des apprentis bouchers seront donc des salariés avec comme bâton de maréchal la fonction de chef de rayon avec un salaire d’un assez bon niveau.


Je ne vais pas épiloguer sur le flop de l'apprentissage en France même si je pense que celui-ci renvoie à notre conception élitiste de l’enseignement et à un certain mépris du travail manuel dans les couches dirigeantes de notre société. C’est très surprenant car les médias n’ont de cesse de stariser des « chefs » cuisiniers, pâtissiers, chocolatiers ou un Hugo Desnoyer boucher encensé ou quelques boulangers célèbres etc… C’est l’arbre qui cache la forêt. N’empêche que l’excellence de l’apprentissage est l’une des raisons du faible taux de chômage en l’Allemagne, en Suisse link ou en Autriche.


Nous sommes toujours prompt à soutenir tout et son contraire : s’offusquer qu’une entreprise comme DOUX se soit gavée pendant des années de subventions communautaires (restitutions à l’exportation) et s’étonner que la suppression des dites aides provoque la fermeture d’ateliers de production et par contrecoup mette des milliers de gens au chômage. Se désendetter oui, mais à condition que la charge pèse sur les autres : tout le monde défend son département et bien sûr les charges qui vont avec ; et les économies sur les dépenses de la sécurité Sociale : tout le monde revendique des droits même celui au gaspillage ; trop de taxes oui, trop d’impôts sans doute mais qui se pose la question que nous tous, surtout ceux qui comme moi ont bénéficiés de revenus confortables, avons gagné de ces années où nous avons vécu sur le crédit du pays ?


Des économies, de l’efficacité, on en ramasse à la pelle partout : justement la taxe d’apprentissage fait partie du lot tout comme la gabegie des fonds de formation professionnelle. Beaucoup d’organismes sangsues, inutiles et couteux. Bien sûr ça n’intéresse pas les bonnets rouges ou autres démagogues d’occasion.


« On compte 147 organismes collecteurs, les OCTA, dont certains dépendent des chambres de métiers, d’autres des régions, et d’autres encore des branches professionnelles. Le gouvernement veut rationaliser ce système en le réduisant à 46 organismes : 26 régionaux et 20 nationaux. Mais cela ne suffira pas – chaque OCTA décide seul de la répartition des fonds, sans coordination. Résultat : le nombre de jeunes formés et les formations sont souvent déconnectés de la réalité du marché. »


Plus personne n’écoute les grandes voix, telle celle de Paul Krugman prix Nobel d'économie, « que sait-on vraiment des réformes économiques qui génèrent de la croissance et quel pourcentage de croissance sera généré ? La réponse est pas grand-chose ! ». Je suis désolé, poursuit-il, mais quand Standard and Poor's se plaint du manque de réforme, il se plaint en fait de ce que Hollande augmente, plutôt que baisse, les impôts sur les plus hauts revenus, et qu'il n'est pas assez favorable, de façon générale, au libre-marché pour satisfaire les principes de Davos.link »


Nous sommes aspirés par le vide, l’incapacité à faire et à assumer des choix clairs. Je suis et je reste mendésiste « Gouverner c’est choisir ». Se plaindre des promesses non tenues c’est avouer que l’on a choisi en fonction d’une partie d’entre elles en oubliant celles qui ne nous conviennent pas. Tant qu’une majorité choisira ses dirigeants sur la base d’un catalogue hétéroclite et contradictoire nous aurons ce nous avons depuis des décennies : des non-choix, de l’absence de courage. Pourquoi nos dirigeants se montreraient-ils courageux ? Pour se voir renvoyer dans les ténèbres de ceux  qui avaient raison contre tous mais qui n’ont jamais pu accéder à la direction des affaires publiques.


Et j’en reviens aux métiers de l’artisanat qui ploient sous le poids d’une suradministration, d’un empilement de règles et de normes, de l’air, de l’air, je suis et je reste intimement persuadé que la liberté créerait une véritable régulation créatrice de richesses. L’exemple que je vais prendre va vous surprendre mais il est parlant. Je suis cycliste depuis 30 ans à Paris, la multiplication des règles pour soi-disant rendre le partage de l’espace public plus sûr et plus serein n’a servi à pratiquement rien. C’est la foire d’empoigne, la démerde, l’agressivité, l’embouteillage assuré aux carrefours où les uns bloquent les autres, le racket des contraventions qui ne jouent en rien leur rôle de dissuasion vis-à-vis de ceux qui sont des dangers publics. Tout le monde râle. Nos voisins du nord laissent plus d’espace à la responsabilité individuelle et le résultat est bien plus probant.


J’ai adhéré à ce mouvement de pensée qui estime que la liberté est créatrice de richesses à charge pour la puissance publique, ceux qui nous gouvernent, que nous élisons d’être vraiment au service du bien-public, des intérêts de la cité. Nous avons été moqué, marginalisé, laissant la place à ceux qui fabriquent des déçus, des aigris, des frondeurs pain béni pour les démagogues de tout poils.


Alors nous dit-on ça va être la fronde « la fronde sociale gagne du terrain en France dans le sillage du mouvement breton des « bonnets rouges » et, avec elle, les alertes politiques et syndicales, qui exhortent l'exécutif à un changement de cap et/ou d'équipes. 72 % des Français estiment que les mécontentements sociaux actuels vont déboucher sur un mouvement de grande ampleur »

 

Oui maintenant on sonde : link 


Lisez bien les résultats. Il y est essentiellement question  de la « Capacité de l’Etat à empêcher ou limiter les plans sociaux des entreprises privées installées en France »

 

IMPUISSANCE RADICALE !


Dans le même temps je lis dans le Figaro à propos des manifestants lors de la commémoration du 11 novembre à l’Arc  de Triomphe «On n'en peut plus», a affirmé un jeune homme de 25 ans sous couvert d'anonymat, expliquant être venu dans l'intention de «siffler» le président et de dénoncer «l'amateurisme de ce gouvernement, les impôts excessivement élevés, le mariage pour tous»


J’avoue que j’ai du mal à saisir la cohérence de cet étrange amalgame. Si certains veulent surfer sur ce genre de vague je leur souhaite bien du plaisir lorsqu’ils auront en charge la conduite de ce pays. En écrivant ce que j’écris je ne fais acte d’aucun engagement partisan mais j’essaie de comprendre ce que veut le peuple de ce pays et où va mon pays. Les repères sont rares et je ne lis nulle part où se situe le nouveau cap qui nous exonèrerait de faire des efforts.


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J’en reste là et désolé d’avoir un peu bifurqué de mon propos initial qui a été initié par l’envoi  d’un petit agenda 2014 par l’association « APPRENTIS D’AUTEUIL » www.apprentis-auteuil.org/ 

 

Apprenti !


Mes copains arpètes du temps de l’école à la Mothe-Achard, tous les métiers, aucune ségrégation entre nous, nous vivions ensemble, tous sortis du même terreau… ‎mais déjà les filles se tournaient vers les mains blanches… En constituant mon dossier de retraite j’ai dû justifier de mes emplois depuis l’âge de 16 ans, quelques-uns de mes camarades quittaient l’école avant… Autre temps sans doute mais la réalité du travail manuel, de ce que fait la main est toujours présente, et l’irruption du numérique est une chance pour mieux valoriser ces métiers dits manuels.


La petite taille de l’agenda me va bien : y noter une idée par jour suffit à mon bonheur, quant aux rendez-vous mieux vaut les laisser à ma mémoire trouée ça me permettra d’éviter d’aller n’importe où faire n’importe quoi…

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13 novembre 2013 3 13 /11 /novembre /2013 10:00

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Le Wine Spectator célèbre les 25 ans de son top 100 des meilleurs vins du monde en publiant, sous la forme d’un calendrier de l’AVENT, la liste des 10 premiers pour exciter la curiosité des amateurs de classement.


L’échantillon de sélection est, selon le Wine Spectator, de plus en plus large : 3000 à l’origine en 1988 pour 20 000 en 2013. Le Top 100 comprend des vins de 14 pays étrangers et quatre Etats. Le score moyen des vins dans le Top 100 de cette année est de 93 points, et le prix moyen 51$.


Le Top 100 est basée sur la qualité (représenté par le score), la valeur (qui se traduit par les prix de sortie), la disponibilité (basé sur le nombre de caisses ou l’importation aux États-Unis) et, selon les rédacteurs, un «facteur X», l’excitation (l’intensité de l’intérêt fondé sur la singularité ou l’authenticité du vin) qui en 2013 s’est vu accordé une plus grande importance.


Sortir des « sentiers battus » disent-ils ? Verrons-nous des vins natures apparaître dans le Top 100 ?


Pour l’heure 2 Français aux 7e  et 8e places :


-          Domaine du Pegau 2010  Châteauneuf-du-Pape 97pts 120$ link


-          Domaine de Beaucastel 2010 Châteauneuf-du-Pape 96pts 120$ link 


La 5e et la 6e place seront dévoilées ce jour


La 2e, 3e et la 4e seront dévoilées le 14


La 1er le 15.

 

C’est ICI link 

 

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12 novembre 2013 2 12 /11 /novembre /2013 11:00

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« Le terme de « tuerie » ou « tuerie particulière » fut d’abord utilisé pour désigner le lieu où chaque boucher abattait ses propres animaux : dans la cour ou la remise attenante à sa boucherie, parfois même directement sur le trottoir, devant la boutique. Le mot abattoir est apparu dans le langage professionnel et administratif lorsque des locaux spécialisés ont été imposés dans les grandes villes, et d'abord à Paris, pour y mettre à mort les animaux de boucherie. 


C'est Bonaparte, alors premier Consul, qui par un arrêté du 8 Vendémiaire supprima les tueries particulières à Paris et fit construire cinq abattoirs: trois rive droite, Montmartre, Popincourt et le Roule, deux rive gauche, l'un à la barrière de Sèvres (Grenelle) et l'autre à la barrière d'Italie (Villejuif). Le terme d'échaudoir est souvent utilisé alors pour désigner dans ces abattoirs le poste d'abattage dans lequel chaque boucher abat et prépare les carcasses (dépouille et éviscération). Le mot échaudoir peut également être en relation avec la présence en ce lieu de cuves d'eau chaude pour ébouillanter les porcs et pour le lavage des panses, estomacs et intestins. Par la suite, Paris connaîtra une nouvelle réorganisation de ses abattoirs sous le second empire avec l'ouverture de l'Abattoir de la Villette en 1867 suivie de celle de l'abattoir de Vaugirard en 1898. Dernier épisode de l'histoire des abattoirs parisiens : après le scandale de la reconstruction des abattoirs de la Villette, ceux-ci seront définitivement fermés le 15 mars 1974 suivis par les abattoirs de Vaugirard en 1976. C'est la fin des abattages dans PARIS. » Académie de la viande.


J’ai connu au temps de mes culottes courtes la « tuerie particulière » de la Mothe-Achard. C’était dégueulasse dans toutes les acceptions de ce mot. Il fallait avoir le cœur bien accroché : souvenir du sang des gorets dégoulinant sur le sol, ruisselant dans une rigole vers une fosse à ciel ouvert où les charcutiers venaient puiser avec un seau ce qui servirait au jus de boudin. Ça cocotait dur. Seul le boudin de mémé Marie trouvait grâce à mes yeux.


J’ai retrouvé dans le livre de Marie-Odile Beauvais « Manger » un roman chez Fayard une description de ce type de lieu qui colle très bien à mes souvenirs.


« Enfant, Laurent passait ses vacances avec sa grand-mère dans une petite ville de Sologne. Ils habitaient la maison voisine de l’abattoir. Du bâtiment partaient des rigoles de fonte qui traversait la cour à l’air libre. Elles passaient sous la route, où elles convergeaient, et se jetaient dans la Loire. Le matin, les bêtes descendaient des camions. Leurs sabots sur les pavés fracassaient le silence. On poussait les bêtes qui perdaient l’équilibre et glissaient sur la fonte. À celles qui refusaient d’entrer, des hommes passaient la corde au cou. La bête étranglée finissait par avancer. Du dehors, une fois la porte fermée, Laurent entendait chaque coup de feu, suivi  d’un vacarme de chaînes. Pour pouvoir la vider, on suspendait la bête. À partir de dix heures, les rigoles débordaient de sang qui coulait vers le fleuve. Le sang s’infiltrait dans la terre, entre les pavés. Leur journée terminée, les hommes avaient beau rincer la cour au jet, le sang stagnait dans les canaux de fonte. Il séchait au soleil. La puanteur attirait les mouches. Affolées, elles volaient en bandes. La nuit sortaient les rats. Une fois lavés, des boyaux très blancs étaient suspendus en guirlandes au plafond. On les voyait de la cour, au travers les fenêtres. Laurent était encore enfant quand l’abattoir avait été fermé – il ne répondait plus aux nouvelles normes d’hygiène. »

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12 novembre 2013 2 12 /11 /novembre /2013 00:09

Comme Sylvain Tesson le nouveau compère du Paganini de l’anagramme Jacques Perry-Salkow je tenais « l’anagramme pour une lubie gâteuse, l’un de ces exercices qui, avec les palindromes et les écolières, distraient les vieux messieurs après les mots croisés. » lorsque je tombais sur l’opus d’Étienne Klein et de Jacques Perry-Salkow «Anagrammes Renversantes» ou le sens caché du monde link


Comme il le note très justement « À lire les trouvailles de Perry-Salkow, il semble que les mots, comme les blocs de pierre de Carrare et de Colonnato, chers à Michel-Ange, recèlent un message insoupçonné, enfoui dans leur matrice orthographique. Chaque mot porterait en lui un secret, un surcroît de sens, quelque chose de plus grand que sa définition. »


Ma chronique du 28 décembre 2011 je m’étais essayé, avec Château Lafite, et avec assez peu de bonheur, à l’anagramme qui est une dame ce qui me valut un commentaire rigolard de Jacques Perry-Salkow :


Château Lafite

L’eau fait tache.

(In vino veritas.)

Bien à vous


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En feuilletant le nouvel opus de Jacques Perry-Salkow, associé à Sylvain Tesson, « anagrammes à la folie » je ne suis pas peu fier de le découvrir à la page 22. Le château Lafite devrait m’en être reconnaissant et m’expédier une caisse. Je décoconne bien sûr.


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C’est d’autant plus réjouissant que l’anagramme qui fait suite est du même tonneau : Paul Marie Verlaine : Aviné par la lumière.


En vrac : j’aime beaucoup.


Les Précieuses Ridicules : Si épicières de leurs culs !


Louis-Ferdinand Céline : Noir dans un ciel de fiel.


Le Front Populaire : Un flop prolétaire ?


Le pesticide Round Up : Le pire coup du destin

 

Et bien d’autres…

 

Certaines sont accompagnées de textes comme celle sur La Télévision.


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Enfin les illustrations sont de Donatien Mary.

 

C’est publié chez Équateur 12€

 

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