« Je ne sais pas qui a fait cela. J'ai deux questions : qui et pourquoi? » a déclaré Robert Curbrières qui dit qu’il « n'avait pas fait l'objet de menaces »
Quelle que soit la réponse donnée par l’enquête à la première interrogation de Robert Curbrières, il est clair que les individus qui ont mis le feu, dans la nuit de mercredi à jeudi de la semaine passée à la cave du domaine Ventaillole de Robert et Marie-Claude Curbières, producteurs bio et responsables de la Confédération paysanne de l’Aude sont des criminels de la pire espèce. Ils ont mis sciemment en cause la vie des personnes et rien, absolument rien, ne justifie un incendie volontairement déclenché.
Alors pourquoi ont-ils fait cela ?
Bien sûr, je n’ai pas de réponse mais j’ai le souvenir d’avoir écrit en janvier 2007 une chronique « De la justification de la violence… »
« Permettez-moi, sans référence à l'âge, qui en l'occurrence jeune ou vieux ou entre les deux, n'est ni une excuse, ni un facteur aggravant, de vous donner mon point de vue sur la violence gratuite, délibérée, justifiée comme seule réponse à la violence sociale. Je la récuse absolument dans une démocratie où la liberté de manifester ses opinions est garantie. L'action des Don Quichotte est pacifique, donc respectable. En revanche, que des jeunes chefs d'entreprises - les viticulteurs en sont - au nom d'un syndicat : les JA, reçu très officiellement dans les palais de la République, préméditent et exécutent une action de commando visant une entreprise ou une administration, n'est ni justifié, ni justifiable.
[…] La violence gratuite et anonyme est l'exutoire des faibles. Dans le cas de notre viticulture, l'absence des responsables jeunes, leur volonté de coller à leurs aînés, explique leur accès de violence. Que la situation présente soit grave, je suis le premier à le reconnaître, mais pour autant je ne vois pas au nom de quoi je trouverais de bonnes raisons à leurs actions violentes. »
Attention cette référence historique ne pointe du doigt qui que ce soit même si les époux Curbières sont des militants syndicaux et des viticulteurs bio. Cependant, vider méthodiquement des cuves, mettre le feu pour tout détruire : 200 m2 de chai 400 hectolitres de vin perdus soit 53 000 bouteilles potentielles et 17 000 bouteilles irrécupérables, détruire le stock d’Edouard Fortin, un jeune vigneron en cours d’installation, encouragé par Rober Curbières, qui vinifiait et entreposait l’intégralité de son stock dans ses bâtiments, fait penser aux sombres abrutis qui malheureusement sévissent encore dans cette région.
Hormis des articles factuels dans la presse régionale je n’ai pas lu, à l’heure où j’écris cette chronique, la moindre réaction syndicale condamnant cet acte criminel et appelant à la solidarité pour Edouard, Marie-Claude et Robert qui ont tout perdu, l’incendie réduisant en cendres le patient ouvrage de ces trois dernières années ; compromettant du même coup leur avenir.
Mes amis JB Sénat et Catherine Bernard m’ont adressé un appel pour :
« Dénoncer ces pratiques criminelles Dénonçons catégoriquement ces actes mafieux, de violence gratuite dans notre région. Nous sommes tous concernés. »
Je m’associe donc à « LA MARCHE DE SOUTIEN».
Rendez-vous samedi 23 novembre à 14h30 au stade de Ventenac-Cabardès