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24 avril 2021 6 24 /04 /avril /2021 06:00

 

Souvenir d’avoir été invité, je ne sais plus par qui, à Bercy, au restaurant réservé aux Inspecteurs des Finances. Ben oui, ces messieurs et quelques dames ont une mangeoire rien que pour eux, l’élite administrative de notre vieux pays ne se mélange pas avec la piétaille de la Fonction Publique. Tous ces gris sur gris, costume croisé, air compassé, sérieux incorporé, en fait rongeaient leur frein, des presque vieux sur la touche, des Inspecteurs Généraux en attente de la retraite à qui le Ministre confiait des missions dont tout le monde se fichait. Tout même, quelques jeunes IF, fraîchement arrivés, bectaient aussi par petits groupes. Les winners étaient ailleurs, Ministres, Premier Ministre, membres des cabinets, directeurs d’administration centrale ou d’entreprises publique et, mieux encore pantouflant dans des groupes privés.

 

Chaque année, les 15 élèves les mieux classés à l’ENA – la fameuse « botte » – intègrent directement les Grands Corps de l’État, dont les plus prestigieux sont bicentenaires. Un « corps » rassemble des fonctionnaires qui obéissent aux mêmes règles de recrutement, de rémunération, de promotion…

 

Le Grand Corps le plus couru est, sans contestation, l’Inspection Générale des Finances car il est le gage d’une carrière à la française, le pouvoir économique et financier, concubinage notoire entre le « service public » et l’intérêt bien compris du secteur privé. L’exemple de notre Président en est la plus brillante illustration.

 

Pour autant je me garderai bien de mettre tous ces beaux esprits, aux têtes bien faites, dans le même sac de l’arrogance. Moi le contractuel sans statut, j’ai côtoyé et travaillé, agréablement, en bonne intelligence, avec certains d’entre eux, un François Villeroy  de Galhau, par exemple, conseiller pour l’agriculture de Pierre Bérégovoy puis directeur de cabinet de DSK, aujourd’hui gouverneur de la Banque de France, fut de ceux-là.

 

Liberté, Libertés chéries: Concours de l'ENA : l'obéissance est un métier  bien rude

 

« Au fil du temps, les grands corps ont acquis les caractéristiques d’une aristocratie d’Etat cultivant l’entre-soi. Leurs membres, très influents, occupent les postes les plus importants de la République. Certains d’entre eux sont même devenus président de la République, comme le magistrat à la Cour des comptes Jacques Chirac ou l’inspecteur des finances Emmanuel Macron, d’autres ont rejoint l’état-major de grandes entreprises privées. Mais à tout moment – privilège du corps – il est toujours possible de « revenir au bercail ».

 

ENA, ENS, Polytechnique… faut-il encore payer les élèves ?

 

Le président de la République, qui en a bénéficié lui-même, considère que cette « protection à vie » relève d’un autre temps. Il l’a dit lors de la conférence de presse qu’il a tenue à l’issue de la crise des « gilets jaunes », en avril 2019. « Je souhaite que nous mettions fin aux grands corps de l’Etat », a-t-il alors déclaré. Il y est revenu le 8 avril, lorsqu’il a annoncé la fin de l’ENA.

 

« Il y a dans notre fonction publique, au fond, deux maladies que nous devons régler : déterminisme et corporatisme, a déclaré Emmanuel Macron aux hauts fonctionnaires auxquels il s’adressait ce jour-là. Parce que nous avons renoncé à gérer, bâtir des carrières de manière transparente et méritocratique, nous avons construit des refuges d’excellence qui ont continué à attirer des hauts potentiels, mais parfois en brisant des destins, souvent en étant injustes. Nous l’avons fait comment ? Par le déterminisme du classement de sortie, en scellant des destins à 25 ans, pour le meilleur et quelquefois pour le pire. »

 

Après avoir annoncé la suppression de l’Ecole nationale d’administration (ENA), le 8 avril, le président de la République entend s’attaquer aux grands corps. Il souhaite supprimer celui de l’inspection générale des finances (IGF), celui de l’inspection générale de l’administration (IGA) et celui de l’inspection générale des affaires sociales (IGAS), sans toutefois supprimer leurs services. D’autres pourraient également être concernés. Annoncé par le site Acteurs publics, mardi 20 avril, ce nouveau coup d’éclat a été confirmé au Monde par plusieurs sources concordantes au cœur de l’Etat.

 

Après la suppression de l’ENA, la mise à plat des grands corps donne une certaine ampleur à la réforme de la haute fonction publique voulue par Emmanuel Macron. « C’est un signe très fort, il tape le sommet », relève le politiste Luc Rouban.

 

« L’IGF est un lieu d’échange entre les élites privées et les élites publiques, rappelle le directeur de recherche au CNRS et membre du laboratoire Cevipof de Sciences Po. Cette décision va donc bien plus loin que la seule question des corps. Cela remettra en cause le cœur de cette pyramide sociale, le modèle du pantouflage de haut niveau à la française. »

 

L’universitaire considère que la disparition de ces trois grands corps « moralisera la carrière des hauts fonctionnaires ». Il prévoit « une onde de choc violente », dans la mesure où le message envoyé aux futurs candidats est :

 

« Si vous entrez dans l’administration, c’est pour le service public », plus pour embrasser la carrière de « l’archétype du haut fonctionnaire pantoufleur qui passe d’un secteur à l’autre toute sa vie ».

 

Au reste, la fin du corps ne signifie pas que les services disparaissent : il y aura toujours des hauts fonctionnaires qui effectueront des missions de contrôle. Mais il s’agira dorénavant de fonctionnaires détachés d’autres administrations pour une durée limitée.

 

La question de l’indépendance est déterminante. L’appartenance à un corps est supposée garantir au haut fonctionnaire l’assurance qu’il ne sera pas sanctionné pour un rapport d’inspection dérangeant ou trop sévère.

 

NDLR : j’ai rarement vu des rapports dérangeant émanant de l’IGF, le must c’est le rapport bien balancé où les inspecteurs ne se mouillent pas. Attention, les hauts-fonctionnaires de la Cour des Comptes sont des magistrats, comme ceux du Conseil d’État, qui jouissent d’une protection constitutionnelle.

 

Sans rouler des mécaniques, mon petit rapport de 2001 m’a valu d’être mis au placard par mon Ministre.

 

Conscient de cet écueil, le gouvernement envisage d’inscrire l’indépendance des corps d’inspection dans la loi. Un haut fonctionnaire rappelle que « la raison d’être des inspections, c’est d’exprimer une vérité détachée de l’influence des lobbys et même des ministres. Or, cela ne marche que si les membres de ces services peuvent le faire en toute liberté. Le corps le permet ; la loi aussi ».

 

Le fameux Statut Général de la Fonction Publique, n’a plus de général que le nom, il est lourd, injuste, vecteur d’immobilisme, de frilosité, et surtout il a permis de maintenir et d’amplifier les fortes inégalités salariales. Les hauts fonctionnaires des Grands Corps, échelle lettre, primes exorbitantes, sont surpayés par rapport à leur utilité sociale. Sans faire de démagogie, pour l’exemple plus que pour le montant global de la dépense, il est urgent d’entreprendre un réel rééquilibrage des traitements et primes. L’exemple de la FP hospitalière où le personnel paramédical est sous-payé devrait faire de ce rééquilibrage une « ardente obligation ».

 

 https://media.ouest-france.fr/v1/pictures/MjAyMTA0YzgwMjhjNDVkODY0YjY3YTRiZmE4ZGMyZmZkOGRhZDU?width=1260&height=712&focuspoint=50%2C50&cropresize=1&client_id=bpeditorial&sign=ae8c106c644a3fa3b9fe5287183f0c0d582d10bb06c76c736d57570fc3010930

 

Allez, mon petit Emmanuel, encore un petit effort, va au bout du bout, le renouveau du service public passe par ce que le défunt Rocard qualifiait de big bang, le vieille gauche politique et syndicale qui s’accroche à toutes les formes de statut a été la première à hurler sur les insuffisances, les lourdeurs, de la gestion de la pandémie. Rappelons que les politiques passent, les fonctionnaires restent. Plus conservateur que les hauts fonctionnaires et leur état-major je ne connais pas.

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23 avril 2021 5 23 /04 /avril /2021 06:00

Brocciu corse - Conservation, fabrication, période de production et prix du  brocciu

 

C’est de saison le brocciu frais

 

« Qui n’en a pas goûté ne connaît pas l’île » affirme Émile Bergerat dans son livre Souvenirs d’un enfant de Paris 1887.

 

Le brocciu ou encore broccio est une « friandise » qui se consomme tout au long de son vieillissement. Frais, il se prête à toutes les fantaisies, nature ou agrémenté de sucre, d’eau-de-vie, de fruit ou de confiture sur une belle tranche de pain. Avec l’âge, il s’affermit et son goût s’affirme, et alors le brocciu s’allie avec tous les moments du repas, chaud, froid, frit : entrées, légumes, pâtes, poissons, viandes, œufs et, bien sûr, desserts.

 

Et bien sûr les spaghetti, en effet entre la Corse et l’Italie, avant que celle-ci ne fut unifiée, sont étroits. La Corse Génoise au nord ICI et celle du royaume de Naples au Sud ICI 

 

Et puis, n’oubliez jamais que je fus entre 1988 et 1992, le monsieur agriculture corse  de Michel Rocard (Pierre va se gondoler même s'il n'est pas à Venise mais à Crémone…)

 

Art venu du fond des âges, l’élaboration du brocciu par les bergers, tour de main précis et délicat, relève d’une forme de magie où, avec le même corps de règles, chaque produit est unique. . Indifféremment confectionné à partir de lait de chèvre ou de brebis, le brocciu se trouve sur les marchés lors de la période de lactation des chèvres et des brebis (de septembre à juillet). Son goût évolue en fonction des conditions d’alimentation des animaux. Pour les puristes, le brocciu confectionné avec du lactosérum de chèvre et de lait de brebis est le meilleur.

 

La suite en fin de chronique

 

La RECETTE

 

Ingrédients pour 5 personnes :

 

– 1 brocciu

 

– 500g de pâtes italiennes

 

– basilic

 

– 1 kg de tomates bien mûres

 

– 1 gousse d’ail

 

– 4 échalotes

 

– huile d’olive

 

Peler puis découper vos tomates en cubes, les mettre à cuire dans une casserole. Ajouter l’ail et les échalotes émincées et le basilic grossièrement cisaillé. Ajouter de l’huile d’olive sur la préparation. Mélanger et laisser reposer.

 

Couper le brocciu en cubes moyens.

 

Cuire les pâtes al dente, puis les égoutter et les arroser à l’eau froide. Les ajouter au mélange tomates-ail-échalotes-basilic-huile d’olive.

 

Verser le tout dans le plat creux et opérer le mélange avec le brocciu.

 

 

 

 

 

 

 

« Il reste à faire le brocciu avec le petit-lait recueilli soit avant la mise en fattoghje (fromage de chèvre), soit à la suite de l’égouttage des fromages. On fait chauffer ce petit-lait dans un chaudron de cuivre étamé – paghjolu – ; le feu est ici la grande affaire. Il y faut un bois sec, non résineux (hêtre, chêne, aulne), en aucun cas le pin qui donnerait une flemme trop vive et ferait « attacher » le brocciu au fond du chaudron. Quand le petit-lait atteint la température de 30° environ, le berger avec un ballet de bruyère, enlève la scurza, sorte de dépôt qui se forme au fond du paghjolu. Quand le petit-lait atteint une chaleur suffisante (environ 60°), que le berger apprécie à la main, on y jette le lait entier (u purriciu) qu’on a réservé à cet usage, et un peu de sel, et on règle le feu de telle manière que les flammes ne touchent plus le fond du chaudron. À cette phase de l’opération, la réussite dépend de la surveillance constante du feu et du mélange que le berger tourne lentement avec un bâton pour assurer la fusion du lait entier et du petit-lait. C’est à partir de ce mélange que se fait la coagulation de la caséine du purriciu qui monte à la surface en emprisonnant toutes les matières grasses résiduelles du petit-lait. Elle forme alors une sorte de masse blanchâtre et tendre. On dit que le brocciu vene (vient). Quand, quelques instants plus tard, il s’ouvre laissant voir le jaune du petit lait, il faut enlever sans tarder le chaudron du feu. On doit alors « essuyer » (asciuvà) la surface du brocciu, lui enlever son écume et les impuretés (cendres, poussières) que la proximité du feu y a fait voler. Le berger le fait délicatement, avec une cuillère, jusqu’à ce que la masse du brocciu, à la fois compacte et souple, soit parfaitement blanche. Alors seulement il le ramasse avec une écumoire en fer (a paletta) et le dépose délicatement dans des moules en jonc. Comme le fromage, il redouble (appicia) les brocci. Au Niolu, un brocciu pèse rarement moins de 2,5 kg. »

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21 avril 2021 3 21 /04 /avril /2021 06:00

 

L’image de la sortie de la réunion en attendant Jadot de samedi dernier, c’est un peloton informe de représentants de partis et de groupuscules politiques, une vingtaine…

 

La Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) a vérifié 498 comptes déposés pour l’exercice 2019.

 

Qui se souvient de René Coty ?

 

OSS 117 : raciste, homophobe, misogyne… mais au fait, pourquoi on l'aime ?

Jean Dujardin alias OSS 117…

 

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4 septembre 2010

À table au Palais de l’Élysée : expédions la IIIe et la IVe République tout d’abord ICI

 

 

De Gaulle vilipendait, à juste raison, le régime des partis où les gouvernements valsaient, se détricotaient, duraient quelques jours, au gré des alliances entre les grands partis.

 

« Le régime des partis, c’est la pagaille. »

Charles de GAULLE (1890-1970), entretien télévisé avec Michel Droit, 15 décembre 1965

 

Sous la IIIe République le parti charnière était le Parti Radical.

 

À la Libération : le tripartisme mort-né : MRP-SFIO-PCF 

 

L’échec du parti gaulliste : le RPF

 

Le PCF le verrou de la IVe

 

La Constitution de la Ve République : la prééminence  de l’exécutif, l’Assemblée Nationale des godillots.

 

L’élection du Président de la République au suffrage universel : le début de la fin des partis politiques : « L’élection présidentielle, c’est la rencontre d’un homme et d’un pays, d’un homme et d’un peuple. »François BAYROU Meeting de Caen, 1er mars 2007

 

Le PS le tremplin de Mitterrand tueur du PCF.

 

Le RPR la machine de guerre de Chirac puis de Sarkozy

 

On ne peut gagner la Présidentielle qu’avec l’appui d’un parti, les partis politiques deviennent  des pompes à fric pour la campagne présidentielle : leur financement dérape, les valises, les fausses factures,  l’affaire URBA le PS morfle pour les autres.

 

Réforme du financement des partis politiques ICI 

 

La loi prévoit un financement public accordé aux différents partis, en fonction de deux critères cumulatifs :

 

  • les résultats aux élections législatives, pour ceux qui ont présenté des candidats ayant obtenu au moins 1% des voix dans au moins 50 circonscriptions 

 

  • le nombre de parlementaires.

 

En 2018, le montant global versé aux partis (formations politiques ayant plus de 500 000 euros de recette comptables) s’est élevé à 66,190 millions d'euros. En cas de non-respect de la parité hommes-femmes pour la présentation de candidats aux élections, les formations sont pénalisées financièrement.

 

Trop de candidats dans les partis de gouvernement : l’invention des Primaires.

 

L’ascension des petits apparatchiks : Fillon, Valls, Hamon…

 

Enfin, l’implosion c’est Macron !

 

Le PS  et les Républicains coulés…

 

La LREM de Macron encalminée.

 

Les Verts ou le syndrome de la grenouille.

 

Reste plus que la fille du borgne avec son RN pour elle…

 

Article 4 de la Constitution

Les partis et groupements politiques concourent à l'expression du suffrage. Ils se forment et exercent leur activité librement. Ils doivent respecter les principes de la souveraineté nationale et de la démocratie.

La loi garantit les expressions pluralistes des opinions et la participation équitable des partis et groupements politiques à la vie démocratique de la Nation.

 

Et maintenant ?

 

Une gauche dépenaillée, inconciliable pour la gloire de Mélenchon.

 

À droite des petits canifs : Bertrand, Pécresse, Retailleau, Wauquiez…

 

Le sortant.

 

La tentation populiste…

 

2 articles qui méritent réflexion.

Une manifestation des "gilets jaunes"

La crise de confiance dans les partis politiques, une spécificité française ? ICI

 

 

En février 2021, d’après le baromètre annuel du CEVIPOF, seulement 16 % des Français déclaraient avoir confiance dans les partis politiques, ce qui place les partis loin derrière toutes les autres organisations, y compris celles qui sont les plus mal notées comme les réseaux sociaux (17 %), les médias (28 %) ou les syndicats (32 %).

 

Comment expliquer un tel manque de confiance ? Le cas français est-il unique ou au contraire généralisable à l’ensemble de l’Europe ?

 

Nous allons voir que les comparaisons européennes, notamment les enquêtes European Values Study (EVS) dont la dernière vague a été réalisée en 2017, permettent d’apporter des éléments de réponse en révélant à la fois des éléments de convergence entre les pays européens et des dynamiques propres à la France.

 

Une défiance généralisée ?

Comme le montrent les données de l’eurobaromètre (graphique 1), la France fait partie des pays où le niveau de confiance dans les partis politiques est nettement plus faible qu’ailleurs (nous n’avons gardé que sept pays pour des raisons de lisibilité). De plus, la confiance a tendance à rester stable, voire à augmenter dans certains pays (comme en Allemagne), ce qui n’est pas le cas en France, où la confiance s’érode malgré des phases de hausse comme en 2007 ou en 2012.

 

Un adhérent socialiste

Les comptes de six partis, dont le PS, le PCF et le RN, dans le rouge en 2019 ICI

 

Les comptes des principaux partis nationaux ont été certifiés sans réserve, hormis ceux du PCF et du PS, certifiés avec réserves et observations, et ceux du RN, certifiés avec observations.

Le Monde avec AFP

 

Le Parti socialiste (PS), le Parti communiste français (PCF) et le Rassemblement national (RN) affichent, au titre de l’exercice 2019, des comptes dans le rouge avec des niveaux de dette élevés, relève la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP), qui les a certifiés, dans son examen annuel publié, dimanche 18 avril, au Journal officiel.

 

La crise sanitaire a compliqué la tâche des partis et de la commission : la date limite de dépôt des comptes, initialement fixée au 30 juin 2020, avait été repoussée au 11 septembre 2020. Malgré ce report, « de nombreux partis ont soit déposé des comptes incomplets dans un premier temps, soit déposé des comptes quelques jours ou quelques semaines après la date limite », a fait savoir la CNCCFP, en précisant avoir tenu compte de ces aléas.

 

Le Rassemblement national, parti le plus endetté

Parmi la douzaine de partis affichant des recettes supérieures à 1,5 million d’euros, six ont fini l’exercice 2019 en déficit : le PS, avec une perte de 4,63 millions d’euros, le PCF (− 1,08 million), l’Union des démocrates et indépendants (− 1,05 million), Lutte ouvrière (− 479 839 euros), l’Union populaire républicaine (− 420 516 euros) et le RN (− 368 236 euros).

Les Républicains affichaient un excédent de 10,2 millions d'euros en 2019

 

Résultats de l'exercice 2019 tels que certifiés par la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP). ICI


La formation de Marine Le Pen apparaît comme le parti le plus endetté, avec une dette de 22,32 millions d’euros, devant Les Républicains (18,93 millions d’euros), le PS (10,82 millions) ou encore le PCF (6,16 millions). Le parti présidentiel, La République en marche, affiche un bénéfice de 4,73 millions et une dette de 2,46 millions.

 

Le RN présentait une dette de 22,9 millions d'euros en 2019

 

Dette à l'issue de l'exercice 2019, résultats certifiés par la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP).

 


Sur les 498 comptes déposés pour l’exercice 2019, 439 ont été certifiés (soit 88 %), dont 430 sans réserve, et 59 jugés « non conformes ». Les comptes des grands partis nationaux ont été certifiés sans réserve, hormis ceux du PCF et du PS, certifiés avec des réserves et des observations, et ceux du RN, certifiés avec des observations, rapporte la commission, sans plus de précisions.

 

Elle a décidé de « transmettre aux parquets compétents des faits concernant 84 formations politiques », contre 85 au titre de l’exercice 2018.

Le Monde avec AFP

 

 

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20 avril 2021 2 20 /04 /avril /2021 06:00

 

Au cours de ma mission de médiation VDN que m’avait confié Louis Le Pensec, je tenais des réunions publiques dans la zone des Rivesaltes pour expliquer la situation catastrophique des VDN. Ce jour-là, c’était dans les Aspres, dans une grande salle, à Trouillas je crois, une grosse centaine de vignerons. Je logeais moi tout près à Saint-Jean-Lasseille dans une propriété du Conseil Général et le président du Syndicat des Vignerons était JR. Ambiance tendue car «ici on fait le vin doux» le Taulier, qui ne portait pas encore cette appellation, se voulait convainquant alors, pour détendre l’atmosphère, il se lançait dans une comparaison hasardeuse entre le rugby à l’ancienne et le rugby moderne en faisant bien sûr allusion à l’USAP. C’est alors qu’au dernier rang Fernand Vaquer s’était levé et avait tiré de sa poche de veste une coupure de presse qu’il a déclamée. Il s’agissait bien sûr du JO des PO : l’Indépendant. Si mes souvenirs sont bons Fernand Vaquer s’y insurgeait contre le style de jeu de l’USAP. Grand moment : pour la petite histoire Jacques Séguéla, auteur d’une célèbre campagne pour les VDN, à cette époque avait l’ambition de mettre la main sur l’USAP.

 

 

C’était Fernand Vaquer, dit Fernand II, le fils de Fernand Vaquer dit le Maréchal, un fameux rugbyman de l’USAP, il faisait des vins secs. Né en 1929, Fernand II a commencé à travailler à la propriété à l’âge de 17 ans et il n’a pas oublié la première leçon de son grand-père : « La cave doit être aussi propre que la cuisine ! » En 1968, il a été parmi les tout premiers vignerons du Roussillon à mettre son rouge en bouteilles. « On cueillait les raisins entre 12 et 13°, raconte Fernand. J’assemblais le Carignan et le Grenache à la cuve, on pressurait un mois après. Le vin restait deux ans en cuve, ne voyait jamais le bois. Je faisais le vin à mon idée ».

 

 

Fernand Vaquer me convoqua à une dégustation matinale dans sa cave de Tresserre au lieu-dit « Pla del Rey » site de la bataille historique dite du « Boulou » en 1794… afin d’y déguster les vins du domaine Vaquer qui s’illustrait par la mise en bouteille de ses vins secs. Fernand Vaquer était un  précurseur des vignerons du Roussillon. « Le premier millésime date de 1968… nous avons encore quelques bouteilles « collection » de ces vieux vins et ils se goûtent encore de façon très surprenante. À l’époque, il était inscrit sur l’étiquette « Roussillon dels Aspres » et VDQS puisque l’appellation Côtes du Roussillon n’existait pas encore … » souligne Frédérique dans Anthocyanes. ICI

 

Allez donc lire cette vieille chronique : 5 décembre 2012

 

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Jean-Pierre Borie et Marie-Pierre sa fille - Fernand Vaquer et sa belle-fille Frédérique des vigneronnes en Roussillon… ICI 

 

Si j’évoque  ce temps lointain, 20 ans déjà, c’est que je viens de découvrir sur Face de Bouc un petit mot de Frédérique Vaquer qui est la belle-fille de Fernand, son mari Bernard Vaquer prématurément disparu Frédérique a repris le flambeau.

 

Il y a 100 ans l 'USP, maintenant USAP, était championne de France avec Fernand Vaquer comme capitaine

Selon Albert Bausil, il était « bondissant tel un lion ailé »

J'aurais aimé le rencontrer…

Joint cette coupure de presse.

 

Peut être une image de 1 personne

Vivement qu'ils remontent qu'on puisse suivre un bon USAP-RCT.

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19 avril 2021 1 19 /04 /avril /2021 06:00

 

Mon impertinence revendiquée me permet d’affirmer, il me le pardonnera, qu’il y a chez Jean Viard un petit côté Carrefour, celui du fameux «quart d'heure d'avance »* et de son célèbre slogan « Avec Carrefour je positive »

 

*« Mais au lieu de prendre les forces de chacun, on a complexifié l'organisation, au siège et dans les filiales. Le résultat, aujourd'hui, en est un fonctionnement trop lourd, trop coûteux et pas assez réactif. Carrefour a perdu son quart d'heure d'avance. Il est temps de remettre les pendules à l'heure. » déclarait le nouveau PDG Lars Olofsson en 2009.

 

Jean Viard ne délivre pas dans ses interviewes un mince filet d’eau tiède, il a des angles vifs, prend des risques, s’expose, «  nous avons choisi de casser l'économie pour "sauver les vieux", pourtant improductifs, ce qui est extraordinaire. », pan sur le bec au petit protégé de la Saporta : Maxime Lledo, représentant auto-proclamé de la génération sacrifiée auditionné par les députés (je ne nie pas les difficultés des étudiants, j’ai des petits-enfants, mais les jeunes ne sont pas un magma indifférencié), il n’est ni dans le camp des contre, ultra-majoritaire sur les  réseaux sociaux,  ni de celui des pour trop souvent dernier carré des militants du Président, il sort des autoroutes de la bien-pensance, ne néglige pas les chemins de traverse qui me sont chers, iconoclaste, provincial : La Tour-d’Aigues, citoyen engagé mais pas verrouillé, « L'avenir va maintenant dépendre de la capacité du politique à accompagner ce mouvement, à créer des tiers-lieux, à assurer partout un excellent équipement numérique, à nous faire basculer dans un monde écologique, plus humaniste, à faire vivre l'Europe, à décentraliser la santé...Nous allons disposer d'une énorme énergie à utiliser ; la question est de savoir si nos dirigeants sauront en faire une énergie créatrice et non destructrice. La réponse n'est pas écrite. »

 

Lisez-le, d’accord ou pas d’accord, qu’importe, ce qui importe c’est de renouer les fils du dialogue citoyen, d’échanger, de s’écouter, de s’entendre au sens de la compréhension, sortir de nos tranchées, de notre immobilisme mortifère, revenir à l’essentiel : ce vivre ensemble si déchiré…

 

"En une année, la société s'est plus autoréformée qu'en vingt ans", Jean Viard

 

Le sociologue en est persuadé : l'après-Covid sera positif et marqué par une "soif de vie" comparable à celle qui a suivi la Libération.

 

- Il y aura selon vous un avant et un après 2020. En quoi ?

 

Jean Viard : Pour la première fois dans l'Histoire, cinq milliards d'humains ont mené un combat contre un ennemi commun. C'est gigantesque ! Ce combat, de surcroît, peut-être à ce jour qualifié de victorieux : avec des millions de morts et de malades, certes, mais sans doute 50 à 100 millions de vies sauvées. Et nous avons choisi de casser l'économie pour "sauver les vieux", pourtant improductifs, ce qui est extraordinaire. On impute généralement à Hitler 50 millions de morts. Ici, on a le même ordre de grandeur, mais inversé !

 

La suite ICI 

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18 avril 2021 7 18 /04 /avril /2021 08:00

Première séance de négociation des travaux du sommet de la gauche, le 14 septembre 1977, au siège du Parti socialiste à Paris, sous la présidence de François Mitterrand. ImageForum/AFP

Loin des affres du choix du postulant à Sciences-Po : plan en 2 ou en 3 parties, thèse-antithèse puis conclusion ou thèse-antithèse-synthèse, ma prose de billettiste occupe l’entame, les écrits des autres suivent, aucune conclusion.

 

 

Chroniques du Cinéphile Stakhanoviste: Vincent, François, Paul... et les  autres - Claude Sautet (1974)

Il était beau le temps, que les gens de vingt-ans ne peuvent pas connaître, du trio Mitterrand-Marchais-Fabre, François, Georges, Robert et les autres aurait titré Claude Sautet…

 

Aujourd’hui, du côté gauche, de la sinistra, c’est plutôt plus on est de fous plus on rit, Yannick, Olivier, Anne, Julien, les 2 Éric, Sandrine, Ian, Benoît, Raphaël, 10,ils auraient pu arriver à la douzaine en ajoutant le bel Arnaud (Montebourg) et l’inconnu de Bourg-en-Bresse Guillaume (Lacroix) le chef des radicaux de gauche, mais où sont donc passés les radicaux de gauche, cher au pharmacien de Villefranche-de-Rouergue, sans doute auraient-ils pu prêter aux invités du beau Yannick Jadot leur cabine téléphonique…

 

 

Un hôtel sans fard ni artifices au 68 quai de la Seine dans le 19e arrondissement de Paris

 

Holiday Inn Express Canal de la Villette sur Hôtel à Paris

 

C'est le lieu choisi par l'entourage de Yannick Jadot pour accueillir la réunion des principaux leaders de la gauche samedi à 10 heures, en vue d'une hypothétique alliance pour la présidentielle de 2022.

 

« C'est un lieu qui n'a aucun intérêt particulier et c'est d'ailleurs pour ça que nous l'avons choisi », ironise un lieutenant du candidat écologiste.

 

Bien vu camarade, puisque cette réunion ne présente, à mon sens, aucun intérêt particulier, c’est du mou pour chat, un ensemble vide, de la geste médiatique pour occuper le terrain, d’où mon titre en attendant Jadot

 

 

Jugez-en !

 

Après un propos introductif de Yannick Jadot, à l'initiative de la rencontre, les échanges seront libres. Seule limite : le temps. « Il n'est pas prévu de plateaux repas », précise un proche de l'écologiste, pour qui les débats ne devraient pas dépasser « deux à trois heures », sans accoucher d'une déclaration commune.

 

Autour de la table, une personne par parti ainsi que les candidats déclarés – ou pressentis – à l'élection présidentielle : Olivier Faure et Anne Hidalgo pour le Parti socialiste, Julien Bayou, Yannick Jadot, Éric Piolle et Sandrine Rousseau pour EELV, mais aussi Éric Coquerel (LFI), Ian Brossat (PCF), Benoît Hamon (Génération.s) ou encore Raphaël Gluksmann (Place publique).

 

 

Coquerel, Mister No ?

 

« Laisser croire qu’on va pouvoir s’arranger autour d’une table entre candidats, ce n’est pas crédible… Pour l’instant, il y a de vraies différences de fond qui existent entre les différents mouvements »

 

Une vingtaine de dirigeants et cadres de la gauche, dont Sandrine Rousseau (EELV), Benoit Hamon (Generation.s), Olivier Faure (PS), Anne Hidalgo (PS), Julien Bayou (EELV), Yannick Jadot (EELV), Corinne Lepage (Cap Ecologie) après leur réunion en vue de la présidentielle 2022, le 17 avril 2021, à Paris. — Thomas SAMSON / AFP

La jauge a monté :

 

Ils étaient une vingtaine, même si le MRC cher au coeur de JP Chevènement qui a rallié Montebourg absent n'était pas de la partie... 

Présidentielle 2022 : Les gauches s'entendent pour poursuivre le dialogue ICI

 

UNION Après trois heures de réunion à huis clos, la plupart de la vingtaine de dirigeants et cadres de gauche affichaient leur satisfaction de voir dialoguer une famille souvent émiettée

B.D. avec AFP
  •  

A gauche, derrière l’unité, un axe social-écologiste se dessine pour 2022 ICI 

Les formations de gauche doivent se réunir samedi 17 avril à Paris, à l’initiative de l’écologiste Yannick Jadot, pour discuter de la présidentielle.

Par Abel Mestre et Sylvia Zappi

 

C’est son moment. Même s’il n’est pas le candidat officiel d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV) – le parti doit désigner son représentant à la présidentielle lors d’une primaire en septembre –, Yannick Jadot agit comme s’il l’était déjà. Jeudi 15 avril, il était l’invité principal de « Vous avez la parole », l’émission politique de France 2, où il a débattu avec le ministre de l’économie, Bruno Le Maire. Un coup de projecteur bénéfique pour le député européen qui réunira, samedi 17 avril dans un hôtel parisien du 19e arrondissement, l’ensemble des forces politiques de gauche et écologistes.

 

Ce rendez-vous fait suite à son appel à l’union lancé le 29 mars sur France Inter. « On doit se parler franchement, clarifier les divergences et se mettre d’accord sur une perspective pour construire un rassemblement, précise aujourd’hui M. Jadot. On doit d’abord travailler sur le fond, les idées. Il faut un pacte de législature. La question d’une candidature commune viendra après. » L’idée est donc de créer les conditions d’une candidature sociale-écologiste commune qui permette à cette famille politique de ne pas partir divisée au premier tour en 2022.

 

Socialistes, écologistes, communistes, « insoumis »… si les principales formations seront représentées samedi – ainsi que des partis de taille plus modeste –, certaines n’y vont pas avec un grand entrain. La France insoumise (LFI) a posé très tôt des conditions à sa participation : que de la rencontre émergent un « pacte de non-agression » et une volonté de « lutte contre l’extrême droite et pour les libertés publiques ».

 

Après des échanges épistolaires, LFI sera finalement présente mais sans son leader, Jean-Luc Mélenchon, qui est à l’étranger. « Yannick Jadot est l’un de ceux de la gauche d’accommodement qui rompt avec le “tout sauf Mélenchon” », estime toutefois le député LFI de Seine-Saint-Denis Eric Coquerel. Cependant, pas question de se ranger derrière une bannière commune qui ne serait pas portée par M. Mélenchon. « Au premier tour, il y aura une candidature de la gauche d’accommodement et une candidature de la gauche de rupture, continue M. Coquerel. Mais il ne faut pas oublier le deuxième tour. Nous ne sommes pas des adversaires. » Pas question, donc, d’insulter l’avenir.

 

Accélérer le calendrier

 

Les « insoumis » espèrent même retourner la réunion de samedi à leur avantage : ils sont persuadés que les écologistes sont divisés et veulent les pousser au bout de leurs contradictions, pour récupérer l’aile la plus à gauche. « A EELV, beaucoup sont plus proches de nous que d’Anne Hidalgo [la maire socialiste de Paris]. On peut attirer ceux qui veulent une rupture », veut encore croire M. Coquerel.

 

Du côté des communistes, on estime « qu’il est toujours utile de se parler », résume Ian Brossat, porte-parole du Parti communiste. Eux aussi demeurent très circonspects quant à l’éventualité d’un candidat commun : ils sont en plein processus de désignation de leur représentant, qui devrait être leur secrétaire national, Fabien Roussel. Prudence, donc. « On doit dire que la clé pour sortir la gauche de la nasse est de renouer avec les classes populaires et leurs préoccupations. C’est-à-dire le pouvoir d’achat, l’emploi, la désindustrialisation. Mais la question présidentielle ne doit pas nous empêcher d’aborder les législatives », précise M. Brossat.

 

Problème pour M. Jadot : la direction de son propre parti ne se montre pas non plus très allante… « On continue d’avancer dans les discussions, mais on se voit tous [les partis de gauche et écologistes] très souvent. Mais au lieu d’être en bilatéral, là, on sera plusieurs », temporise Sandra Regol, numéro 2 d’EELV. Cependant, plusieurs cadres des Verts ont signé un texte pour se féliciter de l’initiative de M. Jadot. Ils demandent par ailleurs d’accélérer le calendrier pour entrer au plus vite dans la bataille.

 

« Un signal clair »

 

Finalement, ceux qui se montrent les plus enthousiastes sont sans doute les socialistes. Le PS, qui sera représenté, notamment, par son premier secrétaire, Olivier Faure, et sa candidate putative Anne Hidalgo, entend que la réunion soit plus qu’une photo de famille. « Il faut envoyer un signal clair. Montrer que nous sommes prêts à conclure, dès cet automne, un contrat de gouvernement, une coalition et un mode de désignation d’un candidat commun. Nous avons l’obligation d’avancer pour les électeurs qui se désespèrent de voir cette division de la gauche dérouler le tapis rouge au duel Macron-Le Pen », plaide M. Faure. Une position qui n’est pas nouvelle pour lui. Il ne cesse de répéter qu’une alliance autour de la social-écologie est vitale et que les divergences ne justifient pas la présentation de candidats différents.

 

Derrière cette belle façade de l’unité, une sorte de « noyau dur » se dessine entre le PS et EELV. Avec un objectif : parvenir à afficher ensemble la volonté d’union et se mettre d’accord sur un calendrier dans la foulée. Les deux partis veulent tirer dans le même sens pour ficeler un agenda précis afin de parvenir à l’automne à un « accord de gouvernement, un contrat législatif et un mode de désignation d’un candidat commun », selon les vocables socialistes.

 

Depuis l’annonce de la proposition de M. Jadot, des rendez-vous de préparation ont été organisés et les téléphones ont chauffé. La maire de Paris a rencontré les trois candidats à la primaire écologiste – Yannick Jadot, le maire de Grenoble Eric Piolle, l’universitaire Sandrine Rousseau –, le secrétaire national d’EELV Julien Bayou, la présidente du groupe PS à l’Assemblée nationale Valérie Rabault, le sénateur socialiste Patrick Kanner et les anciens ministres socialistes Benoît Hamon et Arnaud Montebourg, pour s’assurer que la réunion déboucherait sur un engagement.

 

La date de la rencontre a même été plusieurs fois repoussée pour y parvenir. Le schéma final a été arrêté, mercredi 14 avril, lors d’une visioconférence entre Olivier Faure, Anne Hidalgo, Yannick Jadot et Julien Bayou. Socialistes et écologistes semblent être tombés d’accord sur le fait que le rapprochement devait se faire autour du socle social-écologiste et donc de leurs deux sphères d’influence. L’unité, oui, mais pas trop.

 

Abel Mestre et Sylvia Zappi

 

Portrait de Yannick Jadot réalisé lors de sa visite aux Sables d'Olonne.

Présidentielle . Yannick Jadot propose à toute la gauche de s’unir autour d’un projet en commun

 

Le chef de file des écologistes a proposé lundi une grande réunion de toute la gauche, allant de Jean-Luc Mélenchon à Anne Hidalgo, pour discuter projet et éviter de partir divisée face Emmanuel Macron lors de la prochaine élection présidentielle.

 

« Je veux lancer un appel à Anne Hidalgo, à Olivier Faure, à Julien Bayou, à Christiane Taubira, à Jean-Luc Mélenchon : il faut que dans les jours qui viennent, on se mette autour d’une table et qu’on se mette d’accord pour construire le grand projet d’espérance dont nous avons besoin pour 2022 », a-t-il plaidé sur France Inter, car « si nous y allons divisés, nous n’avons aucune chance de gagner ».

 

« J’invite depuis Cédric Villani à Fabien Roussel, Delphine Batho, Benoît Hamon, Raphaël Glucksmann. Toutes et tous, aujourd’hui, nous devons avoir la responsabilité historique de nous parler. Peut-être qu’on n’y arrivera pas, mais tentons et puis on verra », a-t-il ajouté pour compléter sa liste d’invitation.

 

Objectif : avoir une candidature unique de la gauche en 2022 ?

 

« On définira ensemble peut-être un processus de désignation pour avoir une candidature unique, mais parlons du fond, construisons cette espérance pour les Françaises et les Français » car « il n’y a pas à se résigner à l’extrême droite dans notre pays, il n’y a pas à se résigner à Emmanuel Macron » qui, selon lui, « n’est ni un rempart à l’extrême droite ni un rempart au dérèglement du climat ».

 

« Ce n’est pas possible que dans ce pays on ne puisse plus trouver des compromis, qu’on ne puisse plus débattre en respectant le concurrent ou le contradicteur », a-t-il déploré à propos des vifs échanges à gauche sur l’Unef et les réunions non-mixtes.

 

« Une primaire qui devient une primaire identitaire, qui n’est pas une primaire qui se tourne vers les Françaises et les Français, mais qui se regarde le nombril pour savoir quelle est l’identité de la gauche ou de l’écologie serait une primaire de la défaite, ce serait une machine à perdre », a-t-il mis en garde. « Ce dont nous avons besoin c’est d’un processus de désignation et d’un projet de conquête », a-t-il ajouté.

 

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18 avril 2021 7 18 /04 /avril /2021 06:00

 

Les Texas Rangers: les gardiens de l'orage (ou l'histoire d'une auteur  amoureuse) | Marie-Pierre Bardou

Les éditions Liana Levi sont la garantie d’un choix d’auteurs étrangers de qualité.

 

Elles publient notamment Milena Agus, Andreï Kourkov et Iain Levison.

 

Liana Levi a fondé sa maison d’édition du même nom en 1982. Cette maison parisienne et indépendante est le fruit de l’envie et du travail de sa fondatrice. Journaliste en France pour des publications italiennes, Liana Levi souhaitait se lancer dans l’édition.ICI  

 

Grâce à elle j’ai découvert Milena Agus (dernier opus, Une saison douce ICI , et Andreï Kourkov

 

J’avais remarqué dès le départ qu’il tenait à la main un livre sur la jaquette duquel trônait une jeune vache pie noire dans un décor de papier vert d’eau très bucolique, « Laitier de nuit » d’Andrei Kourkov. J’avais lu son désopilant best-seller « Le Pingouin » qui racontait l’histoire, à Kiev, de Victor Zolotarev, un journaliste sans emploi et de son pingouin Micha rescapé du zoo de la ville en pleine débine. Tous deux tentaient péniblement de survivre, entre la baignoire et le frigidaire de l'appartement. C’est alors que le patron d'un grand quotidien offrit à Victor d'écrire les nécrologies - les « petites croix » - de personnalités bien portantes. Bien évidemment,  Victor  s’empressait d’accepter ce job tranquille et bien payé. Mais comme à Kiev la vie est loin d’être un long fleuve tranquille, un beau jour, les fameuses « petites croix » se mettaient à passer l’arme à gauche, de plus en plus nombreuses et à une vitesse alarmante. Victor et son pingouin neurasthénique se trouvaient alors plongé dans la tourmente d’un monde impitoyable et sans règles, celui d’une république de l’ancien  empire soviétique.

 

Bluebird, Bbluebird; un vrai polar d'atmosphère qui nous plonge dans  l'Amérique d'aujourd'hui - Baz'art : Des films, des livres...

 

Lors de ma dernière fournée de livres, c’est Attica Locke qu’elle m’a fait découvrir avec Bluebird, Bluebird

 

Attica Locke (auteur de Bluebird, Bluebird) - Babelio

 

Née à Houston (Texas) 1974 Attica Locke est scénariste pour le cinéma et la télévision. Enseignante au Sundance Institute, elle travaille actuellement pour une série de HBO sur le mouvement des droits civiques. Black Water Rising (Marée noire), son premier roman, est nominé pour le Edgar Award 2010. Elle vit à Los Angeles avec son mari et sa fille.

 

East Texas maps, maps of East Texas counties, list of Texas counties

 

Bluebird, Bluebird", le blues d'Attica Locke ICI 

 Le 15 janvier 2021 par Karen Lajon

 

LA VIE EN NOIR - Attica Locke débarque chez Liana Levi. C'est une prise de guerre. Au moment où les éléments les plus radicaux de la frange trumpiste ont pris d'assaut le Capitole à Washington DC, le nouveau livre de la romancière américaine, "Bluebird, Bluebird", pourrait presque avoir l'air d'un vieux disque rayé. Sauf qu'il colle aux événements récents comme jamais.

 

Bluebird, Bluebird a été écrit en 2016, date à laquelle Donald Trump accède à la Maison-Blanche, sous les yeux effarés du monde entier qui pense encore que c'est un clown que l'on va facilement gérer. En réalité, c'est l'Acte 1 d'une nouvelle Amérique. Il faut venir de l'East Texas pour comprendre la portée de de la victoire du milliardaire. Il faut s'appeler Attika Locke. La région appartient à la Bible Belt. Les fondamentalistes chrétiens s'y sont épanouis. Au plus fort de la ségrégation, alors qu'ils avaient servi pour l'Oncle Sam, beaucoup d'anciens soldats noirs ont quitté en masse le Sud pour le Nord afin d'échapper aux lois Jim Crow. Certains, propriétaires de leurs terres, n'ont pas voulu quitter leurs fermes. C'est le cas de la famille de l'auteur. "La terre, ils savaient que c'était le pouvoir", a-t-elle expliqué dans un entretien avec un journal américain. Alors, ce Sud texan, elle le connait, bien, elle l'a vécu dans sa chair.

 

La suite ICI 

 

Précision importante : il est Noir, il boit trop et sa hiérarchie veut le virer. N’empêche que c’est un bon et qu’il va faire surgir une incroyable vérité, sur les crimes d’aujourd’hui et sur ceux oubliés d’hier… Voilà toute l’histoire. Elle est magnifique et complexe, d’une effrayante actualité, peuplée de personnages puissants et plus vrais que nature. Pas étonnant. Attica Locke, qui a produit cette merveille est originaire du Texas. Mais ça ne suffit pas à écrire un polar du niveau de Bluebird, Bluebird, la chanson de John Lee Hooker qui passe régulièrement dans le troquet de Miss Geneva. Il faut du talent. Ce dont Attica Locke est amplement pourvue.

 

Bernard Poirette

 

HISTOIRE DE LA DIVISION DES TEXAS RANGERS. ICI 
Les Texas Rangers, patrouilleurs du Lone Star State

Une poignée d’hommes déterminés à protéger la frontière texane.

ICI 

Une poignée d’hommes déterminés à protéger la frontière texane.

 

Sans Dénomination Fixe, ils ne faisaient ni partie de l’armée, ni de la garde nationale ni de la milice, et n’étaient pas une force de police. Qui sont-ils ? Patrouilleurs solitaires, ils sont discrets, mais terriblement efficaces et gardiens de la frontière mexicaine : Ce sont les Texas Rangers, surnommés les « Diables Texans ». Présentation en quelques coups de colt.

 

 

Selon une légende de l’ouest qui circule dans le vent du désert, une émeute a un jour enflammé une petite ville du Texas, submergeant rapidement les autorités locales. Paniqué, le sheriff a alors contacté le gouverneur d’Austin, réclamant un peu d’aide. Un jour plus tard, un Texas Ranger débarquait du premier train, prêt à stabiliser la situation. Au sheriff s’inquiétant qu’il n’y avait qu’un seul Ranger, celui-ci lui rétorqua qu’il n’avait qu’une seule émeute.

 

 

Les premiers Texas Rangers sont apparus en 1823, lorsque le bon samaritain Stephen Fuller a sélectionné une poignée d’hommes forts pour protéger des centaines de familles tout juste arrivées au Texas, en bordure du Mexique. 12 ans plus tard, le corps était officiellement constitué, avec 3 compagnies, dirigées par un Capitaine et 2 Lieutenants.

 

Leur mission ? Protéger la frontière texane des Mexicains, et défendre les familles texanes contre les Cherokees et les Comanches. Leur réputation s’est faite à cette période, lorsqu’ils ne reculaient devant rien pour arriver à leurs fins, et connaissant tellement les régions et les conflits qu’ils servaient même d’éclaireurs et de guides à l’armée fédérale pendant les années de République du Texas (1836 – 1845).

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17 avril 2021 6 17 /04 /avril /2021 08:00

Avec le confinement j’ai le sentiment, en pondant des chroniques, tel une poule en batterie, de faire du vélo d’appartement, je me lasse comme le disait le Colonel de Guerlasse dans Bons baisers de partout de Pierre Dac et Louis Rognoni, en clair de faire du surplace.

Avec le confinement j’ai le sentiment, en pondant un journal qui n’en est pas un, tel une poule en batterie, de faire du vélo d’appartement, je me lasse comme le disait le Colonel de Guerlasse dans Bons baisers de partout de Pierre Dac et Louis Rognoni, en clair de faire du surplace.

 

Aux grands maux les grands remèdes, alors barre toute, pour le supplément à ma chronique de 6 heures, publié à 8 heures, je change de cap sans trop savoir où je souhaite aller, mais, du fond de mon arrière-cuisine j’ai envie de mettre plus de piments et d’épices dans ma tambouille, du saignant, profiter du marigot politique si fade, si minable, qui va se mettre en ébullition pour la succession de Macron, touiller dans mon gros faitout, avec je l’espère la réouverture des terrasses et des restaurants, la barbaque et les vins nu, étriller les vaches sacrées, déconner mais aussi toujours aborder sérieusement des sujets sérieux sans esprit de sérieux…

 

Vaste programme !

 

Faire court, incisif, pertinent, impertinent…

 

De l'extrait sec !

 

« Un long discours n’avance pas plus les affaires qu’une robe traînante n’aide à la marche »

Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord

 

À demain…

 

Je vous offre l’intégrale du Barbier de Séville

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17 avril 2021 6 17 /04 /avril /2021 06:00

 

Avec le confinement, sur mon balcon je me suis remis au jardinage, la preuve :

 

Dans l'imaginaire collectif, le nain de jardin ressemble fortement aux nains qui entourent Blanche-Neige : de petite taille (20 à 70cm environ) mais ventripotent, bonnet en pointe fréquemment rouge, barbe blanche, joues rebondies bien roses, veste avec ceinturon, chaussures coquées, etc.

 

nains de jardin traditionnels

 

L'origine de ces petits gnomes se situerait au XVème siècle, au début de la Renaissance : ils se présentaient alors sous la forme de petites statuettes taillées dans le bois servant d'amulettes pour protéger du danger les travailleurs des mines de Cappadoce en Turquie qui portaient un bonnet garni de paille pour se protéger des chocs, comme les statuettes ! Elles furent ensuite sculptées dans le marbre au XVIIème siècle, ce qui permet d'en avoir encore quelques précieux exemplaires. ICI

 

Un siècle plus tard, ce sont alors les suisses et les allemands qui se lancent dans la fabrication quasiment industrielle de personnages pour jardin en argile cuite (céramique) : les petits lutins qu'on n'appelait pas encore "nains" vont alors gagner les pays et régions alentours tels que l'Alsace, la Rhénanie, l'Autriche.

 

C’est l'Angleterre, elle va jouer un rôle important dans l'engouement généralisé pour ces sortes de korrigans puisque Sir Charles Isham, propriétaire terrien et jardinier anglais installé à Lamport Hall, en rapporta une vingtaine d'exemplaires au milieu du XIXème siècle pour décorer son jardin !

 

La mode fut alors lancée et orner son jardin d'un ou de plusieurs nains de jardin devint le "must".

 

 

« Nous n’avons malheureusement pas vu de nains depuis six mois ! », s’est exclamé Ian Byrne qui dirige un magasin de jardinage en Angleterre, et ce « quel que soit leur type : plastique, pierre ou céramique ».

Alors que le nombre de jardiniers en herbe a considérablement augmenté avec les confinements successifs instaurés au Royaume-Uni, l’offre en nains de jardin n’a pas suivi. Pire, elle s’est réduite : en raison de l’embouteillage du fret maritime créé le mois dernier par le blocage du canal de Suez, de nombreux petits gnomes attendent encore d’arriver au Royaume-Uni, enfermés dans leurs conteneurs.

 

Selon la société de données maritimes Lloyd’s List, le blocage du canal de Suez a empêché chaque jour le passage de cargaisons estimées à 9,6 milliards de dollars (8 milliards d’euros) entre l’Asie et l’Europe.

 

Recherche nains désespérément

 

Comme de nombreuses jardineries, Ian Byrne a contacté des fournisseurs à travers l’Europe et la Chine pour les aider à expédier des nains de jardin au Royaume-Uni. Sans succès.

 

BLANCHE NEIGE par GRIMM (Les frères): bon Couverture souple (1942) | Le -Livre

 

Le nain de jardin ancré dans la culture populaire

 

Dès 1797, Goethe écrivit Hermann et Dorothée où il évoquait un jardin magnifique que les passants admiraient pour ses nains colorés.

 

goethe - hermann et dorothee - AbeBooks

 

Peu de temps après, en 1812, le conte des Frères Grimm Blanche Neige et les 7 nains mettait en scène la princesse Blanche-Neige accueillie dans la petite maison des sept nains qui la cachèrent et la protégèrent de la méchante reine. Lorsque les studios Disney adaptèrent cette histoire en dessin animé, en 1937, le succès fut alors immédiat et ne se démentira jamais.

 

A Paris, le cinéma de Jean-Pierre Jeunet dévoile ses objets

 

En 2001, le nain de jardin redevint populaire avec le film de Jean-Pierre Jeunet Le fabuleux destin d'Amélie Poulain dans lequel un nain de jardin volé voyage. L'année suivante, Renaud sortira une chanson intitulée Mon nain de jardin.

 

Carte géographique de l'Angleterre

 

Le quart d’heure géopolitique du Taulier

 

« L'Angleterre est une ancienne colonie française qui a mal tourné »

 Georges Clemenceau

 

« Il n'est pas interdit de penser que si l'Angleterre n'a pas été envahie depuis 1066, c'est que les étrangers redoutent d'avoir à y passer un dimanche. »

Pierre Daninos

 

« L'Angleterre, c'est un pays extraordinaire. Tandis qu'en France nous donnons à nos rues des noms de victoires : Wagram, Austerlitz..., là-bas on leur colle des noms de défaites : Trafalgar Square, Waterloo Place. »

Alphonse Allais

 

« L'Angleterre s'écroule dans l'ordre, et la France se relève dans le désordre. »

Winston Churchill

 

Le professeur André Siegfried, père de l’analyse politique en France, commençait son cours au Collège de France et à l’École libre des sciences politiques par ces mots: «La Grande-Bretagne est une île, une île entourée d’eau de toutes parts, et je devrais m’arrêter là

 

L’insularité n’est-elle pas censée expliquer les singularités de ce qui était au début du XXe siècle la première puissance mondiale ? Outre que l’Empire britannique a perdu depuis belle lurette son leadership au profit des États-Unis, le grand politologue français ne pourrait plus s’exprimer ainsi. Car la Grande-Bretagne n’est plus une île au sens strict de «pays n’ayant aucune frontière terrestre avec une autre nation»!

 

Voir les problèmes causés par les Unionistes suite au Brexit à la frontière entre l’Irlande du Nord, britannique, et l’Irlande tout court. ICI 

 

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15 avril 2021 4 15 /04 /avril /2021 12:00

 

Tout a commencé lorsque je me suis retrouvé, pour la première fois, face à une copie d’examen : ce que l’on nommait alors la première partie de bac. C’était l’épreuve de français, grande pourvoyeuse, grâce à son lourd coefficient, d’une note apte à vous faire passer aisément l’obstacle.

 

La veille de l’examen j’avais dormi comme un loir, nulle angoisse, j’allais enfin affronter un bel obstacle. Il en sera de même lors de l’élimination au laser, de mon syndrome de Kent, à Lariboisière, « non merci, je n’ai besoin de rien pour m’endormir ».

 

À l’appel, le B de mon patronyme me faisait asseoir dans la salle d’examen parmi les premiers. L’attente qui suivit me laissa le temps de rêvasser, puis vint la distribution des copies et enfin celle des sujets. Mon choix fut rapide. « Si vous aviez à choisir un rôle quelle œuvre choisiriez-vous et, comment l’interpréteriez-vous ? »

 

Molière !

 

Le Misanthrope !

 

ARNAVON JACQUES LE MISANTHROPE DE MOLIERE INTERPRETATION COMEDIE CLASSIQUE  1930 - EUR 12,00 | PicClick FR

 

3 heures…

 

Et partir de là me voilà parti à la recherche de ma première phrase, l’entame est essentielle, elle conditionne l’envoi, je passai donc une petite heure à me laisser féconder sans souci de l’horloge.

 

Et puis, me saisissant de ma plume je me lançais dans la rédaction sans brouillon.

 

Je n’ai nul souvenir de cette première phrase et, je ne pense pas avoir remis, au bout des trois heures, plus un peu de rab, un chef-d’œuvre. Ce fut un accouchement sans douleur. Mon interprétation du Misanthrope plu aux correcteurs, ils me notèrent grassement.

 

Pour l’épreuve de philo, l’année suivante, plus encore dotée en coefficient, « Pourquoi les animaux ne parlent-ils pas ?», 4 heures, je suivis le même chemin. Les correcteurs furent généreux à l’endroit d’un gamin dont le bagage philosophique tenait dans une petite musette.

 

Par la suite, propulsé « plume à discours de Ministre » il en fut encore ainsi : il me fallait affronter l’absolue nécessité de rendre ma copie en temps et en heure tout en la rédigeant au tout dernier moment.

 

Aux premières heures de mon blog je rédigeais mes chroniques à l’arrache comme le disent les jeunes d’aujourd’hui.

 

Pour mon roman, dit du dimanche, même modus operandi.

 

Je n’écris que sous l’empire de la nécessité.

 

Le problème c’est que, là où j’en suis arrivé dans ma vie, je n’ai à faire face à aucune impérieuse nécessité si ce n’est, sur mon espace de liberté, de continuer à aligner des phrases, tel un cycliste qui sait que s’il cesse de pédaler il se cassera la gueule.

 

Pour autant, pourquoi diable me mettrais-je en tête d’affronter les affres de l’écriture d’un roman ? Se lever tôt, mettre sur le métier son ouvrage, affronter ses personnages, souffrir, produire de la bouillie pour chat ou contempler sa page blanche, non merci. Autre obstacle majeur, je lis beaucoup de bons auteurs : c’est le meilleur antidote à la prétention de vouloir accoucher d’un premier roman qui finirait dans la poussière suite au retour des éditeurs en état de saturation dû au Covid 19.

 

Mais, comme toujours avec moi, il y a un mais, et ce mais c’est que le virus de l’écriture me tombe dessus tel la vérole sur le bas-clergé. C’est ce qui m’est arrivé lorsque j’ai pondu ma chronique sur les soi-disant restaurants clandestins. Tout s’est enchaîné à la vitesse d’un TGV et je me suis retrouvé avec un bébé sur les bras.

 

Qu’allais-je en faire ?

 

Le confier dans un couffin, tel Moïse, aux eaux noirâtres de la Seine ?

 

En assumer la paternité, l’élever ?

 

Pour ne rien vous cacher je ne savais que faire de ce projet de m’exfiltrer de Paris, sans être inquiété par la maréchaussée.

 

Le vivre et écrire, au jour le jour, le scénario d’un road-movie ? J'aurais sans douté été un bon scénariste.

 

Ou, rester bien au chaud chez moi et pondre, soyons modeste, une petite nouvelle, sur ce périple ?

 

Pour meubler ce temps d’incertitude j’ai tenté d’embrouiller le commentateur en chef avec des signes de piste imbitables : la filière blanche, deux extraits de mon fameux roman du dimanche…

 

J’ai réussi mais, bon prince, je me suis attelé à cette 3e chronique * pour éclairer sa lanterne, technique du lamparo, si je suis capable de trouver une première phrase qui me convienne je conterai mon périple déjà tout tracé dans ma vieille tête fatiguée.

 

Pour faire genre, je cite en chute Fernando Pessoa« Chacun de nous appareille vers lui-même et fait escale chez les autres.»

 

L’écriture est un voyage incessant et immobile, elle nécessite la solitude et même l’isolement

 

*Dans l'émission Historiquement vôtre, Stéphane Bern se penche sur les racines d'une expression du quotidien. Il nous emmène sur les traces de la locution pas très mathématique jamais deux sans trois, qui puise son origine au XIIIe siècle. ICI 

 

 

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