Ça m’a pris hier sur ma flèche d’argent sur le coup de midi comme une envie de radis. Je me suis dit « mon petit vieux, toi qui pisse de la copie, il faut que tu remettes les plats pour les radis… »
Sitôt dit, sitôt fait, j’ai ouvert le livre de Gilles Fumey « Les radis d’Ouzbékistan »
J’y lis un beau texte d’Avant-Propos.
« Non loin des mosaïques bleutées de leurs mosquées, sur la Route de la soie, les villes d’Ouzbékistan, Samarkand, Boukhara et Khiva se livrent aux étrangers par leurs marchés. Contact quasi charnel devant les fruits, légumes et épices présents en abondance, avec une population heureuse de vaquer au commerce dans la bonne humeur et la faconde, ébahie de croiser, tôt le matin, des visiteurs étrangers. Car sur les marchés, la langue est universelle : celle d’une fascination réciproque pour ces nourritures qui donnent la vie et que les vendeurs ont soigneusement empilées en pyramide, comme un objet d’art. Les touristes que nous sommes, émoustillés par les invitations enjôleuses à acheter ce qui est désigné du doigt ou tendu avec gourmandise, ne se lassent pas de ce jeu, de ces visages directs.
Dans ces pays cadenassés par une langue dont la calligraphie est illisible pour les Occidentaux, il est difficile d’entamer un dialogue avec les habitants. Heureusement, il y a les radis. Nous sommes en avril, la belle saison pointe son nez. Ne tenant pas compte de mes recommandations, Anne-Marie saisit une botte, frotte deux gros radis rouges avec son mouchoir et croque dedans. Le goût poivré, la fraîcheur bienvenue de ce bulbe à chair blanche vont lui communiquer une émotion autrement plus forte qu’un simple paysage de ce pays d’Asie centrale. Mêlée aux émotions visuelles, aux souvenirs, la saveur piquante et soufrée des radis fera des marchés de Samarkand et de Khiva des jalons heureux sur cette longue chaîne qui relie Anne-Marie au monde. »
Et puis je me suis souvenu d’avoir pondu « Pour vous désoiffer manger des radis et écoutez Brassens les chanter vous ne serez pas déçus du voyage… » ICI Vous aurez tout sur le radis. link
J’y écrivais, entre autres, « Enfin, pour l’édification des petites louves et des petits loups sachez que sous la IIIe République, les Radicaux membres du parti dominant, ancêtre des deux groupuscules actuels les radicaux de gauche de JM Baylet, et de Bernard Tapie, et les radicaux valoisiens de JL Borloo, étaient comparés aux radis: « Roses à l'extérieur, blancs à l'intérieur, et toujours près du beurre » C’est-à-dire politiquement à gauche : roses, économiquement à droite : blancs, et presque toujours au gouvernement : le beurre. »
J’y conseillais du boire.
Je le refais aussi cette fois-ci avec un must : le rosé des Riceys « En Valingrain » d’Olivier Horiot.