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3 octobre 2012 3 03 /10 /octobre /2012 14:02

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C’est parti mes amis, tous les jours que Dieu fait se déversent dans ma messagerie des propositions alléchantes de futurs cadeaux pour la Noël : des coffrets luxueux, des bouteilles exceptionnelles, des flacons de légende, des cuvées de rêve, j’en passe et des moins bonnes… Normal les agences sont payées pour ça me rétorquerez-vous. J’en conviens aisément mais, convenez, qu’est-ce je fais de ces visuels magnifiques accompagnés de propos laudateurs ? Je les prends pour argent comptant et je torche des papiers, comme le font certains de mes petits camarades, en chantant les louanges de ces nectars où je n’ai jamais trempé mes lèvres de dégustateur incapable de déceler les senteurs florales ou de pointer de quel fruit rouge il s’agit, bien en peine de vous conseiller de manger des choux ou des navets avec… Bien sûr je pourrais demander à l’agence que l’on me portât at home les précieuses quilles pour que je puisse exercer mon art mais ce serait une imposture car tel n’est pas mon métier. Ici c’est moi qui choisis et je n’ai aucune légitimité à délivrer des avis sur des produits qui me tombent dessus sans que je les ai sollicités ! Ma position ressort du pur bon sens et du respect que je porte à mes lecteurs.


Dans  cette histoire, hormis le désagrément de recevoir des infos sans grand intérêt, ce qui me préoccupe vraiment c’est que j’aimerais que toutes ces agences qui me sollicitent se posent la question basique : pour mon client est-ce que je lui rends le service qu’il attend et qu’il me rémunère ? La réponse à l’évidence est non car je ne suis pas la bonne cible on m’a placé dans un flux pour faire nombre, donner le sentiment aux clients que l’on touche les grands prescripteurs, s'ils en existent, dont je ne suis pas. En dépit de la joliesse des communiqués, dit de presse, bien chantournés et de beaux visuels ce n’est pas là du bon travail. Si ces agences veulent vraiment toucher des blogueurs qui tentent de faire le job pour le plus grand bien de l’extension du domaine du vin de grâce qu’elles se préoccupent des attentes de ceux-ci. Nous n’exerçons pas un métier, nous ne sommes pas des critiques professionnels, nous tentons pour certains d’entre nous de rompre l’uniformité, le standard, cherchons à raconter des histoires, à sortir des sentiers battus. Je l'ai déjà écrit : donnez-nous des idées pas des bouts de papier formatés.


Voilà c’est dit et dans la nouvelle vie que je suis en train d’imaginer, puisque la loi va me mettre hors-circuit, je suis en train de travailler, de réfléchir à comment je pourrais me mettre au service de ceux qui veulent ne pas emprunter des chemins qui sont ceux sur lesquels beaucoup de monde joue des coudes pour avoir accès au marché, à ces fichus consommateurs tellement courtisés.

 

Affaire à suivre !

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3 octobre 2012 3 03 /10 /octobre /2012 00:09

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Dominant le bocage de ses 290 mètres d'altitude, Saint-Michel-Mont-Mercure est le point culminant de la Vendée, du parvis de l'église ou du haut du clocher d'une hauteur de 47 mètres, surmonté d’une statue de l'archange saint Michel terrassant le dragon on contemple mon pays de bocage, de plaine et de marais. L’église de style néo-romane fut bâtie en deux temps : le chœur et les 3 premières travées à partir de 1877, puis le reste fut construit entre 1895 et 1897. La statue de Saint Michel archange est la réplique exacte de celle qui domine la basilique Notre-Dame de Fourvière, à Lyon, en cuivre rouge au départ, les deux exemplaires de la statue de l'archange avaient été préparés pour l'exposition universelle de Paris de 1889. Déstabilisée lors de la tempête du 3 février 1957, la statue fut descendue pour sa restauration puis remise en place le 15 août 1961 par hélicoptère en présence d'une foule nombreuse.


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Deux souvenirs de jeunesse : le premier lié à mon père fin connaisseur de la carte électorale de la Vendée qui me parlait de Lionel de Tinguy du Pouët, membre de l'Assemblée constituante (juin-novembre 1946), élu député de la Vendée le 10 novembre 1946, il siège sur les bancs du MRP. Il est réélu en 1951 et en 1956, et battu en 1958 par Michel Crucis maire de Chantonnay (UNR). Réélu député de la Vendée en 1962 contre Michel Crucis, et battu en 1967 par Paul Caillaud pharmacien et maire de la Roche s/Yon. Sénateur de la Vendée de septembre 1977 au 9 septembre 1981, date à laquelle il décède. Membre du groupe de l'Union Centriste des Démocrates de Progrès (UCDP, qui devient le groupe de l'Union Centriste en octobre 1986), il siège à la commission des lois constitutionnelles, de la législation, du suffrage universel, du règlement et de l'administration générale du Sénat. Maire de Saint-Michel-Mont-Mercure de 1945 à 1981, et président de l'Association des maires de France de 1965 à 1974. Conseiller général du canton de Pouzauges (1970-1981). Il fut Sous-secrétaire d'État aux Finances et aux Affaires économiques du gouvernement Georges Bidault (du 29 octobre 1949 au 17 février 1950), Secrétaire d'État aux Finances et aux Affaires économiques du gouvernement Georges Bidault (2) (du 17 février au 2 juillet 1950), Ministre de la Marine marchande du gouvernement Henri Queuille (du 2 au 12 juillet 1950. Son fils, Montfort de Tinguy du Pouët, lui succéda à mairie de Saint-Michel-Mont-Mercure (1981-1989), ainsi que comme conseiller général du canton de Pouzauges (1981-1994) sous l'étiquette CDS. Candidat (UDF) à l'élection législative de juin 1988 dans la cinquième circonscription de la Vendée, il fut battu par le député sortant Pierre Métais (PS)


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Pourquoi cette longue digression, dont les grands goûteurs de vin n’ont que faire, sur le parcours politique d’un notable du bocage vendéen. Tout bêtement parce que ça illustre la lente dissolution des démocrates-chrétiens dans les deux grands courants majoritaires de l’UNR à l’UMP et du PS. L’équilibrisme de Bayrou et le racolage de la branche droitière du vieux Parti radical dit valoisien, bouffeuse de curés, via notre Jean-Louis Borloo qui n’aime rien tant que notre merveilleux Nectar. De plus, mon premier emploi, hasard de mon histoire, à l’âge de 18 ans fut un poste de professeur à mi-temps au CEG de Pouzauges, patrie de la grande entreprise du cochon Fleury-Michon (mon premier bulletin de paye, faites le compte de mes annuités…) J’étais étudiant en 2d année de Droit à Nantes et je me rendais à la Faculté avec ma toute nouvelle 2CV, achetée d’occasion au curé de la Mothe-Achard, et j’empruntait la D 752 pour filer vers les Herbiers afin de rattraper la nationale me conduisant à Nantes. Je passais par Saint-Michel-Mont-Mercure et combien de fois dus-je affronter un épais brouillard, que les lumignons de ma Citroën avaient du mal à percer, qui disparaissait dès que j’avais gagné l’autre flanc.


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Voilà, après vous avoir bassiné avec mes souvenirs, j’en reviens à l’essentiel : le château de Saint Michel du Viala sis à Paraza dans le Minervois. Jusqu’ici ce Saint Michel là se résumait à un lecteur, vigneron-éleveur sans modération, Régis Cogranne, signant ses commentaires Reggio, attentif, parfois caustique, fin connaisseur  de la gente post-soviétique du département de l’Aude que j’ai tant fréquenté lorsque je me coltinais le dossier des vins bénéficiant de la garantie de bonne fin (eh oui mon cher Hervé Lalau encore un truc bien français payé par les contribuables européens pour faire du bon alcool de mobylette avec du vin). Bref, comme je monte facilement en régime, qui s’y frotte s’y pique, que j’adore l’estoc, lorsque le Reggio me titille je dégaine et j’entends faire respecter mon territoire : charbonnier reste maître chez lui. Bref, rien que des relations comme je les aime, bien directes, sans chichis mais avec un respect et une estime mutuelle. La dernière passe d’armes a amené Régis Cogranne à doter mon Grand jeu de Piste Normal de l’été (que les participants ne s’inquiète pas trop le taulier assez occupé en ce moment pense à eux) de 2 flacons d’un Grand Vin du Languedoc : le Château de Saint Michel du Viala un Minervois, bien sûr, millésime 2010. www.domaine-du-viala.com


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Bien évidemment, je l’ai invité à ma table avec une belle omelette aux cèpes. Même si je ne suis pas la mère Poulard du Mont saint-Michel, et que je n’ai pas son coup de battoir pour fouetter les œufs, mes omelettes sont baveuses au cœur et croustillantes sur les bords. Quand fond sur moi une envie d’omelette c’est irrépressible : je me rue ! Je ne les fais jamais nature je mobilise ce que j’ai en réserve pour leur gonfler le ventre. Jamais aussi je ne mange d’omelette au restaurant, elles sont insipides. Il me faut une salade craquante avec mon omelette et, bien sûr, un jaja qui me chauffe le cœur. Lorsqu’apparaissent les cèpes sur les étals parisiens je m’octroie la Rolls des omelettes : l’omelette aux cèpes. Bien sûr faut trouver des beaux cèpes et les payer mais quand on aime on ne compte pas. Donc exécution et faites-moi plaisir, ne me parlez pas de dégustation moi je me contente de manger et de boire assis comme le commun des mortels. Si je tirais les conséquences ultimes de ma phrase précédente je m’abstiendrais de faire un commentaire de dégustation puisqu’il n’y a pas eu de dégustation. Mais votre Taulier, n'est pas à une contradiction près, il ne désarme jamais face à l’adversité et il vous fait remarquer qu’autour de la table un bon vin délie les langues en même temps qu’il réjouit les cœurs. Bien évidemment autour de la table la langue des commentateurs patentés n’est pas de rigueur. Le premier test probant avant toute parole c’est la descente du premier verre et la promptitude à la demande de son réemplissage. Combien de vins encensés qui finissent leur carrière dans le verre de l’encenseur.  


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Si le château Saint Michel du Viala terrasse le dragon sur l’étiquette, comme le veut la tradition, dans mon verre il requinque le mécréant que je suis car il est franc du collier (je ne connais pas le nom du cheval ou de la jument), il vous aborde sur le seuil de la porte à bras ouverts sans faire de grandes démonstrations, ce n’est pas le genre de la maison. Cet entrez-donc, franc et avenant, laisse du temps au temps, l’extériorisation trop rapide des sentiments est rarement le gage d’une longue et solide amitié. Faut se poser, prendre son temps, je n’aime pas être bousculé, comme le disait mémé Marie « bechaïe après bechaïe » prononcer aye et traduire bouchée après bouchée, avec le couteau, et pour moi entre les deux des petites lampées de ce Minervois. La volupté se niche aussi dans la simplicité, celle qui naît d’un en-cas pour apaiser une belle faim, de celle qui me prend sur mon vélo parisien. Les crocs quoi, une faim de gamin, une faim de tartine de pain de 4 livres et privilège de l’âge aujourd’hui du vin. Pour faire plaisir aux plumes du vin ce Minervois de Reggio il a le charme de la veste et du pantalon de velours patiné par l’usage, ce que portaient les charpentiers, avec plein de poches pour le mètre, les crayons, je ne sais quoi et dont les marques affichaient la couleur : le Populaire, le Travailleur… Ce n’est pas de la frime pour amateur de poutres anciennes des bars à vins à l’ancienne qui hésitent à fournir la paille et les sabots pour bobos. C’est du vin qui dit son nom, décline son identité, l’assume sans forfanterie et mon omelette aux cèpes avaient besoin d’un allié à la hauteur pour que ma satiété ne se transforme pas en simple envie de mariennée, faut aller travailler après le déjeuner. Bien sûr je n’ai pas la notoriété de B&D, ni l’ancienneté  de la vieille dame permanentée mais je puis assurer que ce Saint Michel là du Viala peut arborer sans complexe son titre de Grand Vin du  Languedoc.Pour satisfaire mes chers confrères goûteurs sachez que ce St Michel 2010 c'est 80ù de Syrah et 20ù de Carignan élevage 10 mois en 1/2 muids c'est Reggio qui me l'a dit..

 

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2 octobre 2012 2 02 /10 /octobre /2012 00:09

Imaginez-vous la tête de mon entourage qui me considère, à juste raison va s’en dire et c’est mieux en le disant, comme l’un des plus grands, des plus éminents experts du monde du vin, lorsque le facteur vous tend un paquet, que vous l’ouvrez avec fébrilité et fierté – l’envoi de l’auteur ça classe son homme – et que vous découvrez avec stupeur, puis horreur le titre de l’opus «Bien acheter son vin pour les Nuls ». Les bras vous en tombent, votre ego part en charpie, le socle de votre immense notoriété se fendille, vous êtes tel, la femme de Loth, transformé en statue de sel.


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Chute du piédestal, sourires en coin autour de vous, vous voyez poindre les rives de la Bérézina, c’est bientôt la traversée de la Moskova et vous restez coi. Vite, se ressaisir, dire que Saverot&Goujard&Simmat sont de joyeux drilles, des adeptes de la dive bouteille, des experts éminents au service d’une vieille dame qui cherche à troquer sa permanente pour des dreadlocks, des gars qui œuvrent pour l’extension du domaine du vin. Reprendre son souffle, souligner que certes il m’arrive de tailler des costards à certains collaborateurs de Denis Saverot lorsque leur plume dérape link  mais jamais au grand jamais il serait venu à l’esprit de mon ami Denis, car c’est lui qui m’a fait porter et qui a dédicacé l’ouvrage pour Nuls, d’attenter aux fondements de ma notoriété. Donc va pour jeter un œil sur des lignes destinées à  des « primo-amateurs »


Bref, pour un ex petit rapporteur ce que je note d’emblée c’est qu’un bouquin avec une Introduction et 6 parties est assurément pas écrit par des énarques qui n’aiment rien tant que les plans en 3 parties. Ça commence par la boîte à outils qui je l’avoue ne me passionne guère car j’ai horreur de la mécanique. J’y note cependant quelques lignes sur la paupérisation du vignoble français et des petits vignerons (bien lire Marx pour les Nuls s’impose) et trois notules bien balancées sur les lieux les plus judicieux pour acheter son vin, je cite : la supériorité naturelle des cavistes, l’intérêt des grandes surfaces et le casse-tête des foires aux vins (bien comprendre Saint Ignace de Loyola pour les Nuls) et pour finir Les joies de l’achat au château pour les péquenots il est de coutume de dire à la propriété ou chez le vigneron.


Dans la seconde partie : les meilleurs vignerons de France pour les Nuls y’a une flopée de gens que j’aime. Je décide donc derechef, afin d’éviter d’en oublier et de vexer les autres de ne vous livrer que 3 noms (en fait 4) car ce sont de fidèles lecteurs (y’en a plein d’autres dont Francis Boulard, Jean-Luc Thunevin… mais il me fallait faire un choix ce qui est toujours une réelle douleur) : François des Ligneris, Aline et Paul Goldsmith qui sont, selon le trio, des incontournables et Guy Salmona qui lui est une valeur en devenir.

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Je fais l’impasse sur la troisième et quatrième partie car c’est du commerce et, comme je ne suis pas toujours d’un commerce agréable sur ce type d’approche, les 3 lurons s’en donnent à cœur joie : « Même une nonne craquerait pour le Bon Pasteur 2009. Corsage en dentelle, culotte de velours, bas de soie, parfum raffiné… Une classe de dandy. » ou « PUR : Cette maison porte bien son nom. Sans soufre ajouté, toute la pureté des arômes de ce rouge (un Beaujolais-Villages rouge 2011). Des notes fruitées, très naturelles et une bouche sincère et dodue. » Non mais, tout de même, Denis tu te dévergondes grave, comment peux-tu mettre dans le même bateau notre cher Michel Rolland national et ce pirate de Cyril Alonso, ça va faire jaser dans les châteaux et pas sûr que Jean-Robert goute cet accouplement contre-nature.


La cinquième partie, dites la partie des Dix agglomère tout d’abord joyeusement, le genre choux et carottes, l’essentiel et l’accessoire sous le  titre les 10 questions essentielles sur le vin mais bon les Nuls, même un peu décrottés par Saverot&Goujard&Simmat, ne vont s’étonner que l’on plaçât sur le même plan pourquoi le vin est présent dans la liturgie chrétienne et pourquoi il n’y a pas de chaîne et de publicité sur le vin en France ? Du côté des 10 questions qui fâchent c’est plus homogène même si à la question : pourquoi la France ne compte-t-elle aucun Danone ou l’Oréal du vin ? reçoit une réponse est un peu courte mais sans doute ne faut-il pas trop fatiguer les Nuls avec du jus de tête stratégique. Donc, sans me pousser du col ou faire enfler mes chevilles, je ne suis sans doute pas le meilleur juge de la pertinence des questions et des réponses données aux 10 questions sur l’avenir de la viticulture mondiale ? Pas sûr que nos 3 gosiers en pente soient de bons macro… économistes mais comme les économistes ont la fâcheuse tendance ces derniers temps à se vautrer sas doute mieux vaut lire dans le marc de café ou plus sérieusement dans la lie de vin pour esquisser les chemins de l’avenir.


Ceci écrit, l’ouvrage fait dans le ludique, dans la non prise de tête, c’est le parti pris de la collection, une collection dont je ne connaissais que la première de couverture, alors je ne vais aller chercher des poux sur la tête des 3 auteurs qui, à leur manière contribuent à l’extension du domaine du vin, et qui, hormis certaines obsessions et approximations, font tout même progresser la connaissance des gniards et des jeunes filles en fleur. Dans le genre tendance c’est Vérigoud même si l’absence du livre de Jacques Dupont, Choses Bues comme livre de référence des 3 auteurs, est bien plus qu’un oubli mais une faute de goût et quand à la Toile et aux blogueurs ils subissent un régime sec très proche de celui de la loi Evin. Les Nuls, cher Denis Saverot, sont des accros de la Toile, certains ne savent lire que sur un écran, alors tout comme la conversion récente de la RVF aux nouvelles tendances bio, biodynamique et « nature », il serait temps que, tel Paul sur le chemin de Damas, ébloui par la lumière des écrans, vous embrassiez sans hésitation notre modeste apostolat.


Merci, cher Denis, de cet envoi sympathique qui m’a fait progresser dans la connaissance du vin, je ne désespère pas de te convaincre un jour que certaines de tes analyses empruntent trop à l’émotionnel et à ce qui fait plaisir aux gens du vin : l’entre-soi…

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1 octobre 2012 1 01 /10 /octobre /2012 14:00

chateau-gonflable-the-winx.jpgDans le monde des grands du vin, du moins ceux qui s’estiment tels ça chauffe, s’ils avaient encore des fourches – maintenant qu’à Bordeaux ils ont à nouveau des chevaux et des bœufs ça va être de l’ordre du possible – les gens des châteaux et des clos, tout comme mes lointains ancêtres Vendéens, pourraient embrocher les félons de la Commission de cette Europe honnie qui, dans le cadre des négociations OMC avec les Etats-Unis, est en passe de changer les règles. Elle pourrait donner aux Américains la possibilité d’utiliser la mention pour vendre leurs vins en Europe. Même punition pour les clos, joyaux bourguignons, et le CAVB déclare la patrie bourguignonne en danger car cette décision [...] porterait grandement atteinte à la notoriété et la spécificité du paysage viticole bourguignon ». Une identité bourguignonne est en danger.


Le pire dans cette affaire pour les seigneurs bordelais et les hobereaux bourguignons c’est qu’il s’agit d’un échange dans le cadre des négociations de l’Organisation mondiale du commerce. L’UE autoriserait les Américains à utiliser le nom « château » et « clos » en échange du droit de vendre du vin de table, sans appellation, ni indication géographique, aux Etats-Unis sous la dénomination de pays Vin de France. Ventre saint gris tout ça pour les gueux du grand sud, ces éternels emmerdeurs chez qui on allait quérir y’ a pas si longtemps de la couleur et décréter que ce n’est pas l’intérêt de la France  d’aller sur ce marché où elle n’est absolument pas compétitive face aux Chiliens ou aux Argentins. » Marché de dupes ? Pas si sûr dans la mesure où ces vins de France peuvent être mieux vendus que des Bordeaux du bas de la cuve.


Combat d’arrière-garde ou défense du droit, dans la blogosphère l’ironie coule à plein tuyau, c’est si beau et si facile de se gausser de la manie des bouffeurs de grenouilles de s’engager dans des batailles d’irréductibles gaulois. Il est sûr que les arguments du type de ceux de Laurent Gapenne, le président de la Fédération des grands vins de Bordeaux : «Les Américains veulent pouvoir utiliser le nom "château" comme une marque commerciale, alors qu’ils n’ont pas du tout la même conception de la production de vin que nous. Ils peuvent acheter du raisin n’importe où pour fabriquer leur vin. La notion de terroir n’existe pas chez eux. Faire du vin, ce n’est pas acheter du raisin avec un peu de sucre et y mettre des copeaux. Il faut tenir compte de la nature.» sont outrés et ne font qu’en appeler à des images éculées. Plus modéré, Bernard Farges président de la Confédération nationale des AOC  estime qu’il y a «une volonté de détourner une notoriété acquise depuis longtemps. Pour les consommateurs, la mention « château » est synonyme de qualité. Si tout le monde peut s’appeler [ainsi], cela va créer de la confusion.»


« Pour pouvoir utiliser le terme « clos », les raisins doivent provenir exclusivement de parcelles de vignes effectivement délimitées par une clôture formée de murs ou de haies vives ; ou dont l’appellation ou la parcelle comporte ce terme » explique la Confédération des Appellations et des Vignerons de Bourgogne (CAVB). La Confédération Paysanne, elle, sous la plume de Claire Laval, Château Gombaude-Guillot à Pomerol, s’insurge :


«CHATEAU» : Stop à la captation d’héritage ! »


En 2005, les négociateurs européens ont accepté que les mots Chablis, Bourgogne, Sauternes, Champagne, Chianti etc.… (Dix-sept appellations en tout…) soient considérés comme des termes « semi génériques ». Ceci s’est fait sous la houlette de Philippe Casteja, membre éminent du CIVB et alors président de la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux.


Aujourd’hui, la Commission de Bruxelles veut autoriser l'emploi de la mention « Château » pour les vins américains sur le marché européen. Paris se retrouve isolé dans son refus de céder la mention « château » aux vins américains, ces vins élaborés en « wineries » à partir d’achats de vendanges sans aucune notion d’origine et qui gagneraient ainsi un faux air d’AOC.


Jusqu’à maintenant, le droit communautaire réservait la mention « château » à des « exploitations viticoles exactement identifiées », produisant des vins d’AOC et disposant d’un lieu de vinification (chai, cuvier…), permettant de traiter d’une façon distincte la vendange issue des parcelles de l’exploitation. A Bordeaux, le terme « Château » est une signature d’authenticité du vigneron et une garantie d’origine pour le consommateur. Est-ce pure stupidité ou fruit de transactions opaques au service d’intérêts obscurs ?


La Commission Européenne continue d’organiser méthodiquement l’usurpation par des vins industriels d’une image construite par des générations de vignerons. Refusons la concurrence déloyale ! Défendons et valorisons l’origine de nos vins ! »


Comme je suis un peu juriste sur les bords, que j’ai dans un temps où l’OMC se dénommait le GATT fréquenté les négociateurs américains, il me semble qu’il faut essentiellement aborder ce sujet, non pas sur la base de communiqués ou de petits billets d'humeur, mais d’un double point de vue :


-         Celui du rapport des forces et de nos intérêts bien compris (j’entends ceux de l’ensemble de la viticulture française) à moyen terme. Nos collègues américains ne connaissent que le droit des marques et il nous faut cesser de nous réfugier dans des arguments strictement politiques. Notre force nous la tirerons non en érigeant des lignes Maginot mais en faisant en sorte que nos châteaux soient vraiment des symboles de haute expression et non des cache-misères ou des leurres. Trop de châteaux tuent le château à 3 euros ! Pour les Clos c’est différent puisque la Bourgogne s’est constituée sur l’infiniment petit. Bref, balayons devant notre porte et les châteaux industriels ne tromperont personne.


-         Et c’est là que le droit intervient et celui-ci doit se fonder sur une réalité incontestable et Claire Laval a tout à fait raison le château et le clos doivent s’appuyer des « exploitations viticoles exactement identifiées », produisant des vins d’AOC et disposant d’un lieu de vinification (chai, cuvier…), permettant de traiter d’une façon distincte la vendange issue des parcelles de l’exploitation. Les noms de fantaisie illustrant les marques de l’agro-alimentaire n’ont rien à faire dans le vin. Sur ce point il ne s’agit pas d’un combat d’arrière-garde, bien au contraire, mais d’un combat pour préserver de la valeur et, dans la mondialisation, c’est un atout de taille. Nos amis bordelais serait bien inspirés de sortir de leur éternelle ambiguïté et cesser de nous faire accroire que sous le château : d’Yquem à celui du Taulier coulent des vins de haute expression. C’est faux et les « bibines américaines et autres » risquent fort de les surpasser en qualité et notoriété.


Pour en finir, du moins sur cet espace de liberté, j’en reviens à mon titre, qui n’est pas aussi loufoque que ça puisse paraître, lisez ce qui suit à propos du célèbre village aveyronnais de Laguiole. Édifiant, non ! Et ça se passe chez nous et l’affreux jojo habite le Val-de-Marne et pas Losse-en-Gelaisse.


« Laguiole » privatisée !


19 septembre 2012 sur SudOuest.fr avec AFP


« Insolite : le village de Laguiole abandonne symboliquement son nom; Un entrepreneur a déposé la marque dans les années 90, empêchant le bourg de Laguiole de contrôler son image. Le maire déposera la plaque de la commune mercredi.


Le village aveyronnais de Laguiole a résolu de se débaptiser symboliquement pour dénoncer un jugement qui l’empêche de se réapproprier son nom et permet à un entrepreneur de s’en servir pour vendre des couteaux ou des barbecues fabriqués partout, sauf à Laguiole.


Le maire démontera mercredi le panneau qui signale l’entrée de la petite localité de l’Aubrac, qui a donné son nom au couteau mondialement connu.

 

Un artisanat ancien


Né au 19e siècle, le couteau frappé d’une abeille a fait la renommée de Laguiole avant que la Première Guerre mondiale ne sonne le glas de l’activité. Après 1945, le Laguiole a été fabriqué à Thiers (Puy-de-Dôme), puis beaucoup plus loin, au Pakistan ou en Chine. Ce n’est que dans les années 1980 que la coutellerie est revenue à Laguiole sous l’impulsion d’élus du cru.


« Puisque le nom ne nous appartient plus, on l’enlève », explique Vincent Alazard. Il a, dit-il, le soutien des grands noms de la commune de 1.300 habitants, comme le chef étoilé Michel Bras, le coutelier La Forge de Laguiole et le fromager Coopérative Jeune Montagne.


Laguiole (prononcez: Layol) est sous le choc depuis qu’elle a appris la semaine passée avoir perdu une nouvelle bataille contre Gilbert Szajner pour récupérer l’usage de son nom.


Gilbert Szajner, un particulier du Val-de-Marne, a déposé en 1993 la marque Laguiole pour désigner non seulement de la coutellerie mais aussi du linge de maison, des vêtements, des briquets ou des barbecues. Contre redevance, il accorde des licences à des entreprises françaises et étrangères qui peuvent commercialiser sous le nom Laguiole des produits d’importation.


Les spécificités du dépôt de marque tolère quand même que d’autres (Laguiolais ou pas) utilisent le nom pour des couteaux.


La commune a demandé au tribunal de grande instance de Paris de prononcer la nullité des marques. Elle dénonce l’instrumentalisation du nom pour induire en erreur les consommateurs sur l’origine des produits. Privée de la possibilité d’utiliser son nom comme elle l’entend, elle accuse Gilbert Szajner de « parasitisme » économique.


Le tribunal a estimé lui que la notoriété du village n’est pas établie. S’il est connu, c’est plutôt par des couteaux dont le nom est devenu générique et qui ne sont pas fabriqués exclusivement sur son territoire. La commune n’est donc « pas fondée à invoquer une atteinte à son nom, à son image et à sa renommée ».


Le conseil municipal spécialement réuni s’est dit favorable à un appel du jugement.


Le maire a, lui, écrit au président François Hollande pour l’interpeller sur « une situation inique » où des « noms de villes ou villages peuvent devenir propriété de groupes industriels, de la grande distribution ou d’ailleurs, tant français qu’étrangers ».


La décision du tribunal confirme la « prédominance du droit des marques sur le droit au nom », s’insurge Me Carine Piccio, avocate de la commune. Elle constitue « un cas d’école pour toutes les communes de France: une personne peut détenir un monopole commercial sur le nom d’une collectivité à son détriment et celui de ses administrés ».


Les entrepreneurs locaux comme Thierry Moysset, gérant de la Forge de Laguiole, voudraient pouvoir se diversifier.


« On ne veut pas s’approprier le mot Laguiole, on veut juste qu’on ne nous interdise pas d’utiliser le nom de notre village », dit le patron du premier coutelier du village, qui fait travailler une centaine de salariés pour un chiffre d’affaires d’environ 8 millions d’euros. Il ne peut pas mettre le mot Laguiole sur le moulin à poivre qu’il veut fabriquer localement. « Sur ce moulin, je suis en contrefaçon. Je n’ai pas le droit d’écrire Forge de Laguiole ».


Le maire et conseiller général, qui se dit plutôt de droite, souligne que la décision constitue un coup dur pour le développement local. « Pendant ce temps, on se sert de notre nom, de notre région alors que la plupart des produits sont fabriqués en Chine ».


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1 octobre 2012 1 01 /10 /octobre /2012 00:09

Myriam est comme ça, avec un air de ne pas y toucher, enjoué, elle nous dit tout sur le vin et surtout elle le dit bien, c’est concis, précis, sans fioritures, car comme me le faisait un jour remarquer Marc Parcé « on ne fait pas du vin avec des mots ». Avec les mots, trop souvent, on ne fait que des discours qui volent, s’envolent, s’évaporent, parfois on fait des livres et, sous ce on, se cachent des gaspilleurs de mots, des qui n’en connaissent pas la valeur, des qui feraient mieux de les garder pour eux. Myriam Huet ce fut pour moi d’abord une voix, une voix chaleureuse, même enjôleuse, sortant du poste, la radio quoi, du temps où France-Inter diffusait le samedi l’émission de JP Coffe « Ça se bouffe pas, ça se mange… ». Elle parlait du vin et elle en parlait bien de ces vins car entre le singulier et le pluriel il y a un espace sur lequel certains, qui s’autoproclament critiques, devraient méditer. Puis je l’ai connu, pour de vrai, Myriam et, jamais en reste d’une belle initiative pour plaire à ses lecteurs votre Taulier l’a mobilisé pour une belle dégustation « sans copeau sur la langue »  link 


Ce soir-là, Myriam, dans un joyeux foutoir qui troublait un peu sa rigueur professionnelle, fut égale à elle-même : comme me l’a écrit un participant « J’avais souvent entendu parler de Myriam Huet mais je ne l’avais vu en chair et en vin » et ce fut, souligne un autre, « finalement un plaisir toujours recommencé qu'une dégustation de (bons) vins expliqués par un orateur de talent. On se prend à regretter que ça ne dure pas plus longtemps, que le Tour de France soit trop réduit. Mais Myriam Huet est un modèle de didactisme et de simplicité : j'ai eu l'impression de tout comprendre et de retrouver en nez et en bouche ce qu'elle venait de nous expliquer... » L’enthousiasme était au rendez-vous ce que traduit bien l’une des participantes « De la vivacité dans le propos mais avec une rondeur subtile, traces d'années de maturations fructueuses. Pas un copeau de langue de bois ; une langue qu'on avait d'ailleurs voulu nous réduire à 4 étapes de saveurs ordonnées dans l'espace. Et, oh joie, nous découvrîmes avec ivresse que toute honte pouvait être bue de ne pas répondre au standard du bien déglutir. »


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Je vous avais prévenu, Myriam est comme ça : elle séduit sans chichis, elle transfuse du côté cœur sa passion pour le vin sans les artifices de certains, elle sait mieux que quiconque que, sans un corps bien fait, le vin ne pourrait avoir une âme. Ayant enseigné dans ma longue vie je sais d’expérience que, coucher sur le papier la somme de son expérience est une vraie douleur : il faut se tenir à son ouvrage, classer son matériau, le travailler, l’assembler, écrire quoi. Myriam s’y est mis et voilà que l’enfant paraît : « Le Vin pour Tous » chez Dunod 11,90€, le comprendre, le choisir, l’apprécier. C’est un beau petit livre, utile, pratique, simple d’accès tout en étant complet. Loin de ceux qui défoncent des portes ouvertes, des qui ont des œillères, des qui ne vont qu’à leurs messes basses, des qui donnent des leçons, Myriam, elle, se contente, et c’est beaucoup, de donner les clefs. Ça peut toujours servir une clé, par exemple à ouvrir une porte, à comprendre, ensuite libre à chacun de se forger une opinion, d’aimer ou de ne pas aimer, d’apprécier, de s’enthousiasmer, de rejeter. Prime à l’intelligence sur l’obscurantisme, tel est l’apostolat d’une œnologue de passion et de raison qui n’a rien d’une sœur tourière.


Dans le « Vin pour tous », tout est dit et fort bien dit alors je ne vais pas me fatiguer à vous en faire un résumé, le mieux pour vous c’est de l’acheter pour en faire votre livre de chevet surtout pour ceux qui prétendent tout savoir sur le vin. Pour ma part, sans fausse modestie, il me reste bien des choses à apprendre et à comprendre sur le vin car je n’y ai jamais mis la main : j’ai taillé la vigne et vendangé, j’ai embouteillé du vin, j’en ai vendu mais je n’ai jamais mis les pieds dans un chai pour en faire. Grâce à Myriam je fais du rattrapage par correspondance. Deux petits flashs photographiques pour éveiller plus encore votre appétit et pour un détail sur le bouchon de la couverture qui m'a mis en joie : mis en bouteille au château, mais c'est sans doute le fait de Dunod

 

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30 septembre 2012 7 30 /09 /septembre /2012 08:00

Je signale aux nouveaux entrants sur cette page que, ce qui suis, est pure fiction, un petit roman en ligne commencé depuis l'origine de ce blog et publié le dimanche. Il ne s'agit pas d'une autobiographie et le héros s'exprime en son propre nom. Merci de ne pas en faire un autre usage.

Bernadette Chodron de Courcel, il ne manquait plus qu’elle, la rosse, celle par qui le château de Bity arrive, la catho rétro pur sucre bien réactionnaire, mantille et chapelet, comme je comprends le grand Jacques, si paillard, d’être allé chercher ailleurs ce qu’il ne trouvait pas auprès de cette dame de fer. Toute la semaine je m’étais intéressé aux élucubrations du frisé de Valenciennes, l’inénarrable Jean-Louis Borloo, jamais en reste d’une flagornerie, d’une pitrerie. Rassembler le bétail centriste apeuré, pour lui,  est une tâche aisée, vu le niveau de ceux qui s’autoproclament les maîtres du troupeau du centre, dont le plus con que la moyenne : Hervé Morin.  Il est loin le temps du déplumé de Chamalières flanqué de son porte-flingue le Prince Michel Poniatowski baisait les barons de l’UDR, avec la complicité de Chirac, pour leur rafler la mise de la présidentielle : du grand art, une bataille au couteau. Même plus de l’eau tiède, des supplétifs geignards, sans colonne vertébrale, prêt à tout pour garder leur bout de circonscription : l’épisode glorieux de la candidature du maire d’Épaignes à la présidentielle, mordant les jarrets du petit Nicolas avant de se rallier piteusement à lui, la queue basse et la bave aux lèvres. Pas de honte ces gars-là. Borloo c’est un Tapie qui a su passer au travers les gouttes, se tirer les arpions des reprises acrobatiques d’entreprises en difficulté sans se les faire coincer, moins flamboyant que le burné, plus subtil, le Jean-Louis ne s’est jamais fait prendre les doigts dans la confiture. Ça fait de lui un bon opérateur pour arrimer à l’UMP ce ramassis de pétochards. Quand je pense que ces gus se disent les héritiers de la démocratie chrétienne, le défunt MRP, ça me fait gondoler de voir un radical valoisien, ex bouffeur de curé, les mettre dans sa poche. Reste le Bayrou du Béarn qui  ne sait plus où il habite.


Revenons à la Chodron qui sort de son silence, pour parler d’abord de son époux « Il ne va pas mal, assure-t-elle pourtant. Il a 79 ans. Alors, bien sûr, ce n’est plus comme quand on a 20 ou 30 ans. Mais il a passé un bien meilleur été que l’année précédente. Un chef d’Etat, vous savez, il est élu pour un certain nombre d’années. Il est écrasé de travail jusqu’à la fin et le jour où il est battu, il n’a plus grand-chose à son agenda. La rupture de rythme est terrible. Mon mari a tout donné à la France, jusqu’au dernier jour de son mandat. » Puis elle aborde, à mon grand étonnement, alors qu’elle avait jugé que l’ex-président du Conseil Général de la Corrèze n’avait pas « le gabarit » pour être président, avec une forme d’indulgence très grenouille de bénitier : « J’ai été maladroite en disant cela, je le regrette. Il faut voir ce que le gouvernement va faire. L’élection s’est déroulée il y a quelques mois seulement. Il faut laisser du temps à François Hollande. Voyons si sa politique produit des effets. On le sait, les Français sont très, très difficiles à gouverner. Ils ne sont jamais contents. » Et de poursuivre : « Les gens ont voté pour lui. Quand un président démarre son action, il est systématiquement épinglé par la presse. Tous les chefs d’Etat ont besoin d’un peu de temps pour savoir comment contourner les difficultés qui se présentent. ». Le contournement, ce qu’adorait le plus le grand Jacques, je vois dans sa réflexion comme une forme de crainte de voir le PNR faire une politique à la père Queuille, laisser les chiens aboyer et attendre que le gros de l’orage passe. Reste son petit Nicolas à qui elle conseille la patience :« Il ne faut pas qu’il parle pour le moment. Il faut qu’il se taise, il faut savoir attendre. Et s’il juge qu’il doit refaire de la politique à un haut niveau, alors… Moi, je crois que c’est ce qui va se passer. Je crois que les Français iront chercher Sarkozy. Les gens changent d’opinion. Ils regardent ceux qui sont élus à l’œuvre et n’hésitent pas à les sanctionner s’ils ne sont pas contents. » Je trouve que ça a un petit côté « faire don de sa personne à la France… lorsque la catastrophe nationale déferlera sur notre vieux pays. »


Plus je vieilli plus je sens peser sur mon dos, pas mes épaules, le poids des malheurs qui peuvent toucher des êtres qui me sont chers. C’est du plomb qui me leste, m’empêche  d’avancer, je suis encalminé, impuissant, comme si je voulais prendre à mon compte la souffrance, la peur, et que bien évidemment je n’ai que mes mots à offrir. Ma sollicitude. Mon sentiment très fort de finitude, de chemin parcouru, fait que je suis insoucieux de mon avenir mais tendu vers celui de ceux à qui s’offre encore des jours que je ne voudrais qu’heureux. Ma vitalité m’insupporte, je suis mal, je me sens de trop, occupant un espace de félicité, de bien-être qui devrait être réservé à ces pousses vives. Je voudrais poser mon  sac, transfuser mon énergie, contempler le monde avec philosophie, comme un petit vieux assis sur un banc qui n’a d’autre envie que de laisser la vie aux autres. De toute part on me sollicite, je réponds présent. Je comprends mais je ne peux me mettre à la place, et je subis en donnant l’impression d’être indestructible. Et pourtant, je me sens d’une fragilité de cristal, je vibre, je donne le change mais tout au fond de moi je me sens sec, inapte à basculer dans un cocon protecteur où je me contenterais de profiter du suc d’un être aimé. Marre d’être le fort, le costaud, celui qui prend en charge, protège, rassure, laissez-moi un dernier bout de vie de pas grand-chose. Simple. Il est des jours où je voudrais pleurer mais rien ne vient car ma tour de contrôle me tance : tes larmes, si chaudes, si salées, tu les laisserais se verser d’abord sur toi-même. Je me sens perdu. Isolé. Je tourne en rond, j’hésite, je ne sais…   

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30 septembre 2012 7 30 /09 /septembre /2012 00:09

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Même si j’aime les vieilles anglaises, les voitures bien sûr, j’ai peu de goût pour les bagnoles et je n’ai jamais mis les pieds au Salon de l’Auto. Pour autant j’avoue avoir toujours été fasciné par les préparateurs de petites bombes pour rallye automobile. Avec mon pote Jack Troussicot, le frère de Gervais et du grand Henri-Pierre, j’ai fait le commissaire, en pleine nuit, sur je ne sais quel rallye en Vendée. Le feulement de ces caisses bricolées qui surgissaient dans la nuit telles des guépards, l’odeur d’huile de ricin et de la gomme surchauffée, les jantes larges et le volant sport, je trouvais ça exotique. Bref, dans mes souvenirs de jeune homme la Renault 8 Gordini et La FIAT-Abarth 850 TC stradale occupent une place à part. Pour la première, je vais ici faire un aveu, l’une de mes premières fiancées possédait un R8 Gordini, j’avais moins de 18 ans, donc pas de permis, et elle me laissait le volant jusqu’au jour où nous sommes tombés sur un contrôle de gendarmerie, par bonheur à la tombée de la nuit et dans une file ce qui nous permis d’échanger nos places sans descendre. La grosse trouille mais quel plaisir que de sentir sous la pédale cette puissance prête à se libérer.


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Peugeot-Citroën va mal, Carlos Ghosn déclare sur RTL « que Renault pourrait disparaître sous sa forme actuelle… », le Salon de l’auto s’ouvre dans la morosité Porte de Versailles avec les banderoles des salariés d’Aulnay-Sous-Bois. N’étant pas un expert de l’Industrie Automobile je me garderais bien de me risquer à avancer une analyse de ce secteur où nos voisins allemands, rois des grosses cylindrées, souffrent beaucoup moins que leurs homologues français. Ma toute petite réflexion portera sur le statut de la voiture tant en ville qu’à la campagne. De mon temps, comme le disait mon pépé Louis, l’automobile était le symbole de la liberté alors que le chemin de fer, je ne parle pas de l’avion qui était un luxe pour les nantis et les hommes d’affaires, c’était pour le populo. Posséder une auto c’était acquérir le droit d’aller et de venir sans contrainte d’horaires dans les coins les plus reculés du territoire. La route devenait le vecteur des déplacements individuels et très vite des transports de marchandises. Les villes devenaient le réceptacle des bagnoles, souvenez-vous de Georges Pompidou a donné son nom à la voie rapide sur berge, pratique certes mais aspirateur de voitures et horreur pour les flâneurs au clair de lune, par bonheur la pénétrante Vercingétorix fut tuée dans l’œuf. L’auto devint la pompe à fric : la vignette supprimée par Fabius, les parcmètres, les contractuelles, les radars… L’auto ça pue et ça pollue mais il n’empêche que les mecs et les gonzesses le cul dans leur gros 4X4 ou dans leur petite Fiat 500, leur Smart, piaffent, brûlent les feux rouges, prêt à vous écraser sous leurs roues pour gagner une place dans la file.


Le tout bagnole a triomphé partout et j’inclue les grosses chenilles de camions qui montent et descendent sur nos autoroutes. J’ai une auto : une Twingo mais je me déplace dans Paris en vélo et je ne cultive pas l’aversion des écolos pour l’auto. Simplement je demande que nous évitions de pratiquer notre sport national favori : penser qu’une inversion de la tendance n’aura aucun effet sur l’emploi des usines qui fabriquent les autos. C’est exactement la même attitude que ceux qui vomissent sur les poulets en batterie – ce que je peux parfaitement comprendre – mais qui dans le même temps pleurent et s’insurgent du sort des salariés du groupe Doux qui se retrouvent sur le carreau. Pour les autos la mutation, qui n’a pas été anticipée, ni par les constructeurs, ni par les pouvoirs publics, est brutale et radicale. La voiture électrique ne sauvera pas l’industrie automobile elle confortera les groupes qui sauront le mieux être à l’écoute des nouveaux besoins des utilisateurs.


Le scepticisme qui a prévalu tant pour Vélib que pour Autolib n’est plus de mise par les temps difficiles, les temps changent et il faut être réactif et innovateur.


« Autolib, le service francilien d'auto partage de voitures électriques exploité par le groupe Bolloré, devrait être rentable dès le printemps 2014, soit avec quatre ans d'avance, a déclaré Vincent Bolloré lors du Mondial de l'automobile à Paris.


« L'équilibre devait être atteint en sept ans, c'est à dire en 2018, et on pense qu'on l'aura atteint au printemps 2014. Mais pour cela, il faut que le rythme actuel d'abonnement demeure jusqu'en mars ou avril 2014 », a précisé l'entrepreneur breton.


« Nous avons cette semaine 30.000 utilisations et ça augmente de 5% par semaine. Chaque personne fait en gros une douzaine de kilomètres, un peu moins d'une heure, et donc dépense à peu près 10 euros. Et comme grosso modo, Autolib coûte 50 millions d'euros par an, si ça continue comme ça, nous serons en avance de trois ou quatre années », a-t-il calculé.


Lancé le 5 décembre 2011, Autolib compte 35.000 abonnés, dont 13.000 sont abonnés à l'année, pour un parc de 1.750 voitures électriques, de 670 stations et de 3.900 bornes électriques.


Le nombre de voitures électriques dans le cadre du service Autolib devrait être porté à 3.000, a précisé Vincent Bolloré, soulignant que plus de 530.000 personnes ont déjà loué une voiture Autolib depuis le lancement du service.


Fort du succès d'Autolib, l'entrepreneur s'attaque désormais à la voiture électrique particulière en lançant sa Bluecar via un contrat de location longue durée. »


Même à la campagne ou dans les villes moyennes la fonction de l’automobile peut changer à la condition que l’on aille au-delà des solutions uniques : à quoi bon faire circuler des trains ou des autocars au ¾ vides ( avec bien sûr des subventions des collectivités territoriales) alors qu’il serait plus judicieux d’étudier et de mettre en place avec les entreprises et leurs salariés du co-voiturage, des moyens de transports gérés par les intéressés eux-mêmes. En agriculture il existe des CUMA, des coopératives d’utilisation de matériel en commun alors pourquoi ne pas avoir ce type d’approche pour assurer le transport  des gens qui travaillent au même endroit et qui sont obligés d’utiliser une voiture individuelle. La liberté c’est bien mais le prix du gas-oil qui fait des bonds obère une autre liberté celle d’affecter ses achats pour des biens et des services choisis et non subis.


Bref, le souvenir de ma première voiture : la 2CV acheté au curé de la Mothe-Achard est bien loin, ainsi que le vrombissement des moteurs gonflés des FIAT-Abarth 850 TC stradale et la Renault 8 Gordini, mais n’en déplaise aux écolos l’auto reste et restera, avec toutes les mutations qu’elle va subir sous la pression des contraintes environnementales et économiques, un vecteur de liberté mais la liberté est un bien trop précieux pour la laisser entre les seules mains du lobby routier, à nous de reprendre la main et de mettre nos actes dans le sillage de nos légitimes préoccupations. Pour sourire deux petites histoires : la première vécue à Zonza, tout près des aiguilles de Bavella dans le Sud j’ai croisé sur la route un taxi : une Porsche Cayenne blanche (70 000€). Je n’ai pu, ayant le volant, fixer le cliché mais la Préfecture de la Corse du Sud pourrait confirmer ( il faut dire que c'est un véhicule courant en Corse) ;  la seconde est une chronique qui marche toujours très fort Les chinois sont formidables « Comment faire l’amour dans votre Bentley ou votre Hummer ? » link 

 

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29 septembre 2012 6 29 /09 /septembre /2012 14:00

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N’en déplaise à mon ami Ghislain de Montgolfier, le tout frais président de de l'UMVIN (Union des Maisons et Marques de Vin) qui, en bon champenois qu’il est sait que ce qui est bon pour la Champagne n’est pas forcément bon pour les vins dits tranquilles, le jus produit par le 21 septembre, le Groupe de réflexion à Haut Niveau sur les Droits de Plantation se réunit à Palerme  en Sicile n’est qu’un habillage habile pour faire passer le suppositoire de la suppression du système des droits de plantation.


On enrobe tout d’abord le suppositoire de vaseline « l'idée essentielle est que la gestion des plantations doit largement impliquer les professionnels eux-mêmes ». La Commission Européenne reconnaît ainsi « qu'un système moderne et ambitieux de gestion des plantations ne peut pas être centralisé à Bruxelles. Les pôles de décision doivent se mouvoir vers les territoires concernés, les viticulteurs, les autres acteurs économiques et leurs organisations professionnelles. Ce sont eux qui connaissent le mieux les marchés actuels et futurs. Ce sont eux qui doivent devenir les vrais acteurs de la gestion des plantations. »


Ensuite, on différencie les patients auxquels s’applique la nouvelle posologie : « il faut souligner qu'il y a une différence entre les vins avec indications géographiques et les autres vins de tables ». Le premier outil concerne ainsi la gestion des plantations pour les vins d'indications géographiques protégées (AOP et IGP). Selon Jose Manuel Silva Rodriguez, « il s'agit de transférer aux acteurs économiques des vins AOP/IGP la gestion de leurs surfaces de plantation. Cette gestion pourrait entrer dans le cadre des tâches allouées aux organisations professionnelles (organisations de producteurs, organisations interprofessionnelles...). Toute décision prise dans ce cadre devrait être entérinée par les autorités publiques (nationales ou régionales). 
»


Enfin, pour faire joli, rassurer on érige une usine à gaz qui ne produira que de la fumée « le second outil proposé par la Commission est une clause de sauvegarde évitant « toute expansion rapide de la plantation de vins sans indication géographique. 
Même si nous ne prévoyons pas une explosion de nouvelles plantations en 2019, il faut répondre à certaines craintes que vous avez exprimées. » 
Cette clause de sauvegarde serait activée par les Etats membres, au-delà d'un seuil préétabli, les plantations seraient gelées. Supervisé par la Commission, ce mécanisme préviendrait le déséquilibre entre offre et demande des marchés du vin. Tenant à ne pas aboutir à un outil trop restrictif, la Commission envisagent cependant la mise en place de niveaux de priorités (notamment en faveur des jeunes exploitants) et de critères objectifs (typologie du terrain...). »


C’est le pire des systèmes : d’un côté les routes départementales voire nationales où la vitesse est limitée par les intéressés (rires dans les chaumières) sous la haute surveillance des pandores de Bruxelles et de l’autre une belle autoroute à allemande où les grosses cylindrées pourront faire rugir leurs beaux et fringants chevaux vapeurs.


Je partage le point de vue du Président de la Fédération Européenne des Vins d'Origine, l’italien Riccardo Ricci Curbastro qui a critiqué cette différenciation des vignobles. Pour lui, « il n’y aurait rien de pire que de prévoir un régime différent entre les vins AOC/IGP et les VSIG dont les plantations ne seraient pas régulées. La solution proposée conduirait à un développement incontrôlé de la production de VSIG et à une industrialisation du secteur. Quant aux vins AOC et IGP, ils deviendraient une réserve d’indiens ! »


C’est la prime aux forts.


Comme je l’ai toujours soutenu les 2 branches de l’alternative ne peuvent être que :


-         Plus de droits pour tous les vignobles.

-         Des droits pour tous les vignobles avec une gestion différenciée par catégories.


Dans le premier système la régulation se fera par le marché sans filet. Il est donc clair et évident que, le marché de la grande majorité des vins se régulant par les volumes du bas de la pyramide, toute surproduction entraînera une baisse des prix qui mettra en difficulté le modèle coopératif classique (il l’est déjà) ce qui entrainera la déprise des zones les moins productives au profit des zones de plaine, et par conséquence la diminution du nombre d'exploitations dites familiales (ce qui est une appellation commode qui recouvre une réalité un peu plus complexe). Ce phénomène est connu, il a été vécu par le Languedoc-Roussillon qui a connu un arrachage massif. Ce qui est nouveau c’est que la libéralisation des plantations va, à terme, mettre à mal le système des AOP volumiques. Est-ce souhaitable comme le prônent certains ? C’est la méthode du champ de bataille où l’on ramasse les morts et les blessés à la fin du combat. C’est efficace mais socialement et humainement difficiles pour les 3 vieux pays qui seront touchés : Espagne, France et Italie. C’est un choix politique.


Dans le second système que le bon Ghislain prône, mais qui n’est pas celui de la Commission, la régulation n’est plus un joujou entre les mains des technocrates : «  Sur la question des vins sans IG, l'UMVIN se dit favorable à un encadrement, mais qui serait géré de façon globale avec les autres catégories réglementaires, dans l'idéal en France au sein des interprofessions. Le tout irait dans l'intérêt des négociants, qui pour l'heure sont obligés d'avaliser les décisions des Organismes de Défense et de Gestion en matière de gestion des volumes (plantation, rendement, gestion des réserves) dans la plupart des régions, sauf en Champagne ou ceci se décide collectivement au sein du Comité interprofessionnel du vin de Champagne (CIVC). Un modèle dont l'extension semblerait satisfaire les négociants, qui se disent prêts à développer la pratique des contrats, en échange de plus de partage du pouvoir sur le pilotage collectif des quantités. L'UMVIN se dit aussi favorable à l'existence d'une clause de sauvegarde, qui permettrait aux états membres de geler les plantations en cas de risque de surproduction, sur la base d'indicateurs économiques. »


Mais tout ce que je viens d’écrire c’est en pure perte car la messe est dite « S'il y a inflexion, la Commission ne fait pas pour autant machine arrière. Jose Manuel Silva Rodriguez a bien tenu à préciser « qu’un retour en arrière vers une position conservatrice n'était pas envisageable (...), il n'est pas possible de prolonger indéfiniment un système temporaire voué à disparaître au 1er janvier 2016 ».


Sans instruire un procès en responsabilité, mais en mettant le doigt sur l’inconséquence des responsables professionnels français, nous ne récoltons en ce moment que les fruits du débat avorté qui aurait dû accoucher de la fameuse stratégie Cap 2010. Les défis du Vin Français. Trop Tard messieurs !

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29 septembre 2012 6 29 /09 /septembre /2012 00:09

Dans le jardin familial du Bourg-Pailler, hormis les cerises, mon petit fruit rouge d’été préféré était la castille. Nom étrange pour un fruit, plus connu sous le nom de groseille ou de groseille rouge, Ribes rubrum, originaire du nord de l’Europe, et qui selon de Candolle est spontané dans l’Europe septentrionale et tempérée, de même que dans toute la Sibérie jusqu’au Kamtchatka, et en Amérique du Canada et du Vermont, à l’embouchure de la rivière Mackensie. » Inconnu des Grecs et des Romains, sa culture a été introduite au Moyen Âge et la plante cultivée diffère à peine de la plante sauvage.


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Il s’agit de petits fruits d’environ 8 à 10 mm, en grappes, « légèrement translucides, d’abord verts qui passent ensuite par une gamme de couleurs fauves allant du jaune citron graduellement à l’orange avant d’arriver enfin au rouge automnal. Au cours du mûrissement des fruits il arrive d’observer des dégradés d’une couleur à l’autre ou des bariolages, des taches vertes sur champ orangé ou rouge feu. Quand le fruit est mûr les feuilles jaunissent. Le fruit demeure sur le plant en offrande aux oiseaux ou à la cueillette lorsque la bise est venue. »

L'autre type de groseille, fruit du groseillier épineux, est la groseille à maquereau. Plus grosse (Ribes uva-crispa) d'abord vert pâle, devenant, selon les variétés, blanchâtres et translucides ou rouge sombre à maturité. Son nom tiendrait au fait que les maquereaux (poissons) étaient traditionnellement cuisinés accompagnés de ces fruits. Dans le Nord et le patois de la France, ce fruit est également appelé « croupoux », « croque poux », « gratte-poux », « croque-poux » ou encore « Pétasse » dans la Nièvre.


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Mes préférées étaient ces dernières lorsqu’elles étaient encore vertes, craquantes âpres et très acides : cette prédisposition pour l’acidulé a structuré  Les castilles, elles, nous les mangions bien mûres comme des douceurs. En revanche, je détestais la gelée de groseille, trop sucrée, trop douçâtre et j’adorais le ratafia de groseilles et le celui de cassis que nous appelions vin de cassis car il était rouge-noir, que faisait la grand-mère (bien évidemment ma consommation se résumait à la coloration de mon verre d’eau fraîche).


Les groseilles ont une teneur en vitamine C qui équivaut presque celle de l’orange et les qualités antioxydantes de la groseille rouge et son contenu en flavonoïdes sont maintenant reconnues.


Ratafia de groseilles :


1kg de groseilles rouges

1 litre d’eau-de-vie de fruit à 40% vol

500g de sucre cristallisé

3 bois de cannelle

2 clous de girofle


Écrasez légèrement à la fourchette en bois et mettez au fur et  à mesure dans un grand bocal les fruits lavés, égouttés et égrappés. Couvrez d’eau-de-vie. Ajoutez cannelle et clous de girofle. Fermez et laissez macérer un mois à température de votre cuisine. Remuez le bocal deux fois par semaine. Puis moulinez (grille fine) les fruits avec l’alcool. Filtrez. Faites d’autre part un sirop de sucre avec un verre à moutarde d’eau. Ajoutez-le à la macération et reversez le tout dans le bocal. Fermez et laissez reposer une semaine. Filtrez. Mettez en bouteilles. Bouchez et ne consommez qu’un mois plus tard.


Groseilles à maquereaux au vinaigre :


Choisissez des fruits très fermes, juste mûrs. Lavés les sous un filet d’eau, équeutés les et remplissez un bocal avec une branche d’estragon, 2 bois de cannelle, le zeste d’un citron tronçonné en menus morceaux, 10 grains de poivre blanc et 3 clous de girofle. Faites bouillir 1 kg de sucre cristallisé dans 1 litre de vinaigre blanc. Retirez du feu au premier frémissement et laissez refroidir. Puis versez dans le bocal, recouvrez bien. Ferme hermétiquement. Laissez macérer deux mois au frais et au sec.

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28 septembre 2012 5 28 /09 /septembre /2012 14:00

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2012, le spectacle continue.


Tous les matins, dès potron minet, la même mise en scène : la maison Legrand d’Issy-les-Moulineaux lève le rideau pour accueillir ses clients. Et cela depuis 1912. Les cent ans d’une famille d’épiciers, quoi de plus banal ? Et pourtant ! Le « compte d’épicier » se fait… « conte d’épicier » :


Il était une fois…


Yves Legrand qui lui n’a pas cent ans et surtout ne fait pas son âge, possède une belle plume et je vous en offre un extrait tiré du bel ouvrage « la Maison Legrand, une fringante centenaire. »


« L’ensemble des négociants du site unique et privilégié de Bercy n’ont pas su évoluer et restaient accrochés à leurs « certitudes » de gens indispensables au commerce du vin. Entre 1975 et 1980, j’assistais aux réunions du syndicat des négociants dans leur magnifique siège de la place des Vosges où il n’était question que de discussions sur les prix des « mercuriales ». Autrement dit, comment acheter le moins cher possible.


Je ne comprenais pas leur attitude, les vins n’étant jamais dégustés. Le jour ou j’ai réclamé une dégustation, j’ai attiré des regards foudroyants. À ce moment-là, j’ai compris que nous ne partagions pas « les mêmes vignobles ». Leur disparition inéluctable s’est confirmée et a permis l’émergence de vignerons indépendants.


Dans les années 80, à mesure que la consommation de vin diminue, la mise en bouteille à la propriété se développe, sonnant le glas des marques à grand débit. Les anciens se souviennent du vin des Rochers « le velours de l’estomac », du Préfontaine, des Kiravi et autre Gévéor dont la qualité relevait d’une savante combinaison de degré alcoolique et de la couleur.


La consommation évolue du vin « boisson » au vin « plaisir » et, de la cinquantaine de références de vin qui arrivait en vrac, nous proposons aujourd’hui plusieurs centaines de vins français et du monde entier.


Le mode d’achat des amateurs de vin évolue au rythme des évolutions des moyens de communication. Les prix d’achat sont connus de tous et il y a une certaine satisfaction à acheter soi-même directement à la propriété.


De simples cavistes, nous sommes devenus les spécialistes des métiers du vin : achat, vente, expertise, stockage, logistique, conseil, animation et formation à la dégustation… pour désamorcer l’insolente disproportion entre les vins réels et les superstars obligés de devenir des « intouchables » par le prix et aussi parfois des « imbuvables » à cause d’une perfection technique dominante qui efface « l’âme » du vin et le transforme en produit de synthèse pour experts patentés. »


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