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28 septembre 2012 5 28 /09 /septembre /2012 00:09

J’aime le vin, j’adore les fleurs, surtout les fleurs des champs et je me délecte des petits fruits rouges mais rien ne pompe plus l’air que la référence à des senteurs et des flaveurs qui, j’en ai fait l’expérience, varient en fonction de chaque individu. Dans les groupes de dégustation je suis toujours étonné par cette quasi-obligation qu’ont certains d’accoler à leur olfaction des soi-disant notes florales. Ce ressenti je ne le conteste pas mais, pour être crédible, il devrait être unique, universel alors que, bien au contraire, la palette du bouquet de fleurs évoqué a l’étendue d’une Flore. En effet, supposons que si un vin sentait la rose – bien que beaucoup de roses soient inodores – il ne pourrait dans le même sentir le genet… et qu’on ne vienne pas me dire que cette succession d’exhalaisons captées par des nez affutés est une réalité. Ce ne sont que des mots pour faire joli, pour meubler une certaine forme de vide, pour autant je ne dénie pas l’existence de notes florales mais je conteste leur mise en avant comme un élément d’appréciation d’un vin. Si vous souhaitez aller plus loin dans l'éducation objective de votre olfaction les séminaires Wine & Flavors dirigés par Alexandre Schmitt sont consacrés à l'éducation olfactive, et plus spécifiquement, aux arômes des vins. Ils ont pour but de structurer et de développer notre univers aro­matique, d'i­den­tifier les arômes des vins, de les classer, et d'en élaborer un discours objectif voir vidéo et link


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Puisque les Vendredi du Vin m’y exhortent je contribue donc à l’avancement de la science en recyclant une chronique tirée de ma vaste besace. Qu’écrivais-je en ce temps-là ? Question très christique : « en ce temps-là… JB disait à ses disciples… et bla, et bla et bla, bla, bla… »

« Les Français invités chez des amis, chez leur patron, chez des collègues de travail, ou lorsqu’ils rendent visite à leur parentèle apportent le plus souvent soit du vin, soit des fleurs coupées ou en pots. Dans le cas de l’amoureux transi qui tente de séduire l’être aimée la tendance est bien sûr au bouquet même si une belle bouteille peut aussi impressionner la belle. La plante en pot est plutôt tendance belle-mère ou mamie alors que la bouteille de Bordeaux est, elle, tendance beau-père ou patron. Bref, le rêve pour tout ce petit monde serait donc d’apporter les deux à la fois sous une forme idéale : une bouteille de vin de Fleur. Comme je suis, quoiqu’en médisent certains, un bon garçon un peu fouineur je vous ai dégoté un Vin de Magnolia. Oui vous avez bien lu, c’est du vin puisqu’étiqueté Vin de France (vin aromatisé à base de fleur de Magnolia) produit par un vigneron de la région nantaise www.lieubeau.com.


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Comment en suis-je arrivé à cette découverte capitale ? Tout bêtement en hantant un château : le Château de la Roche Guyon sur la rive droite de la Seine (les coteaux de Seine bien crayeux) où se tient chaque année une belle foire aux plantes. Je n’ai pas la main verte mais j’aime les fleurs : celles des champs, les fleurettes qui piquettent le vert des prairies ; celles des bas-côtés des chemins de traverse et des flancs de fossés : marguerites et coquelicots ; celles des bords de rivières : les coucous et les euphorbes réveille-matin ; celles des jardins embrouillés car elles n’y sont pas alignées comme des militaires ; même celles coupées en bouquet lorsqu’elles sont assemblées pour l’être aimé ou par la main d’une belle qui m’ensorcelle. Mais je n’aime guère les empotées ça me fait penser aux chrysanthèmes ou aux azalées de belle-mère.


Donc, un samedi, sous un beau soleil au zénith, j’arpentais la pelouse du château de la Roche Guyon pour dégoter une belle plante. C’est ici qu’il y a trois ans j’ai acheté ma superbe glycine. Je croisai aux milieux des roses une Yolande Moreau au look très Yolande Moreau : noir dominant. Pause : des marocains proposaient un bon couscous avec du gris Boulaouane (souvenir pas vrai Michel-Laurent). Remise en route : pour ne rien vous cacher j’avais depuis un certain temps ma petite idée mais encore me fallait-il dénicher l’oiseau rare c’est-à-dire un arbuste pouvant se plaire plein sud et ne pas se développer comme un baobab. Et vlan je me cogne le nez sur ma petite idée : un plant de Magnolia grandiflora « Namnetensis Flore Pleno présenté par les pépinières Ripoche de la Chapelle Basse-Mer www.magnolia-nantes.fr . Pour l’anecdote le Magnolia grandiflora peut atteindre 30 mètres mais ici il s’agit d’un cultivar de moyenne taille : 3 à 4 mètres à l’âge de 10 ans.


Un peu d’Histoire avant de déboucher sur ma petite histoire de Vin de Magnolia. Tout d’abord, je m’inscris en faux sur la thèse des Claudette : non le Magnolia ne tire pas ses origines de la chanson de Claude François (écouter plus bas). Ce nom a été attribué par Linné en l'honneur de Pierre Magnol, médecin et botaniste de Montpellier (1638-1715). Il conçut l'idée de classer les plantes par familles, idée que Linné améliora et généralisa. L’origine : espèce endémique d'Europe, chassée par les glaciations. Les magnolias ont été réintroduits d'Amérique du Nord, de Chine et du Japon. L'introduction du Magnolia grandiflora en France est du en 1711, au gouverneur de la Louisiane, Roland Michel Barin de la Galissonière (1693-1756), qui expédie en Europe des espèces végétales. Elles sont débarquées au port de Paimboeuf et sont acheminées par la route à Nantes. Le maire de la ville, René Darquistade, qui se trouve être fin botaniste, fait mettre un échantillon en serre. Quelques années plus tard, alors que la plante ne s'est pas franchement développée, il décide de la jeter. La femme du jardinier qui passait par là, repère l'arbrisseau sur le tas de fumier et l'emporte. En extérieur, le spécimen ne tarde pas à retrouver une seconde jeunesse, pour le plus grand plaisir du botaniste. Il s'empresse d'en confier l'analyse à la faculté de Montpellier où un certain Pierre Magnol, contemporain de Linné et de Plumier, en fera la première description avec François Bonamy.


Et voilà je suis revenu à mon point de départ le Vin de Magnolia qui bien sûr se nomme : Le Galisson en mémoire de Michel Barin de la Galissonière. En compagnie de mon plant de magnolia il m’attendait dans un beau petit pochon violet à fenêtre. Cadeau donc ! C’est un vin blanc né dans le vignoble du Muscadet récolté en surmaturité qui se voit aromatisé par la fleur blanche du Magnolia grandiflora cultivée par l’association « Magnolia de Nantes ». Comme le magnolia est une fleur à l’arome puissant, pour faire ce vin, même s’il existait de vieilles recettes, il fallait un vin d’une grande douceur et Pierre Lieubeau avec son œnologue ont du expérimenter le bon dosage pour tirer toute la subtilité du magnolia. Belle initiative pour le Tricentenaire 1711-2011 du Magnolia grandiflora que ce joli vin de Fleur qui, bu bien frappé à l’apéritif, pour ceux qui aiment les boissons douces, est agréable avec de beaux aromes de pamplemousse. Dans ces temps difficile pour le Muscadet allez-donc faire un petit tour sur le site de Pierre Lieubeau www.lieubeau.com ou si vous passez du côté de Château Thébaud c’est à la Croix de Bourdinière...


 


 

 

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27 septembre 2012 4 27 /09 /septembre /2012 14:00

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Rassurez-vous je n’ai pas bu ni fumé la moquette, le Bill qui n’a jamais caché son affection pour la France à, mercredi, évoqué avec humour une candidature éventuelle à la présidence française. « Les deux seuls pays où je peux me présenter pour être élu à la présidence sont l'Irlande, si je m'y installe et que j'y achète une maison, parce que je pourrais y concourir en raison de mon ascendance irlandaise », et la France  « parce que je suis né en Arkansas, qui fait partie des terres cédées lors de la  vente de la Louisiane » par la France aux Etats-Unis en 1803, a-t-il expliqué. Toute personne née dans un endroit du monde qui a fait partie de l'empire  français, si elle s'installe en France et y vit six mois et parle français, peut être candidat à la présidence du pays » a poursuivi Bill Clinton, 66 ans,  qui a été président des Etats-Unis de 1993 à 2001. Un sondage théorique sur ses chances d'accéder à l'Elysée lui avait, il y a  quelques années, accordé « de bons résultats », a-t-il souligné, lors d'un entretien réalisé en marge de la réunion de sa fondation, la Clinton Global  Initiative, à New York. 


Alors je me suis dit : en voilà une bonne nouvelle même si un peu cabotin le Bill a ajouté « Et je me suis dit: C'est très bien. Mais c'est le mieux que je pourrai jamais faire, parce qu'une fois qu'ils auront entendu mon mauvais français mâtiné d'accent sudiste, je tomberai à des chiffres vraiment bas en une semaine et je serai grillé » Il s’ennuie ce pauvre Bill pendant qu’Hillary joue dans la cour des Grands du Monde et envisage de se présenter dans 4 ans aux Présidentielles US. Alors je me suis dit comme dans notre beau pays nous possédons un autre largué qui essaie lui aussi de se refaire la cerise du côté de l’économie pour que le peuple oublie ses affaires de jambes en l’air, qu'un ticket hot serait possible. Vous avez compris que le second sur le ticket c’est notre DSK  avec Bill, il partage un goût immodéré pour les alcôves et les jolies stagiaires mais ils sont aussi très performants dans la gestion des affaires.


DSK, me dit-on, tente désespérément de se refaire une santé par un retour, via le monde économique. Ce cher Dodo a expliqué qu’il voulait apporter «des idées nouvelles» contre la crise. Comme chacun sait c’est un économiste écouté et consulté, alors je le supplie : Dodo tient bon, tu as commencé ton nouveau métier : après Pékin en décembre dernier, Cambridge en mars, tu es intervenu au forum de VIP à la mi-septembre à Yalta, en Ukraine, tu donnais vendredi dernier à Marrakech, au Maroc, ton éclairage  sur le  thème : «pays émergents dans la gouvernance mondiale». Donc faut que tu sois patient, que tu modères tes inclinaisons, que tu ne te laisses pas aller à ta pente naturelle. Anne Sinclair t’a jeté certes mais une nouvelle vie s’ouvre à toi : à tout pécheur miséricorde, prend la roue de Bill, je n’ai pas écrit suce la roue car c’eut été trop facile, propose lui de former un ticket pour 2017, lui en président débonnaire et toi un Premier Ministre chic et choc. Bref, en plus ça donnerait peut-être des idées à ton pote Nicolas mais lui je ne suis pas sûr qu’il veuille faire équipe car il est trop perso, il n’aime que les collaborateurs…

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27 septembre 2012 4 27 /09 /septembre /2012 00:09

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Tout d’abord j’estime que Bercovici vous a un peu escagassé, je ne vous reconnais pas bien sous son trait de crayon cher Ghislain, dans la vie réelle vous êtes bien plus fringant ,votre regard pétille, alors que là vous ressemblez vaguement à un cousin-germain de Guaino matiné de Copé sur le qui-vive. Certes le scénario vous place dans une position fort peu confortable mais lorsque je lis les paroles que Simmat place dans les bulles – des fines bulles, bien sûr, d’une Grande année – sensément suspendues au-dessus ou au-dessous de votre auguste et fière tête je ne retrouve pas votre tête. Ça me gêne un chouïa car j’ai l’impression de visionner une vague doublure et ça me trouble, ce qui pour le champenois que je ne suis pas prend des allures de vin clair (oui je sais un vin clair qui est trouble peut troubler les non-initiés).

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Autre point qui me chiffonne dans la séquence qui vous touche, cher Ghislain,  c’est que face à ce mystère, ce dérèglement du Royal Agreement, voir le Bollinger « champagne officiel de Buckingham depuis la conquête des Indes » jeté dans les eaux troubles de la Tamise et vous « l’héritier Bollinger, figure du vignoble champenois, congédié comme un simple VRP » votre sens aigu de la décision n’ai pas provoqué chez vous un réflexe immédiat : pianoter de suite sur votre IPhone pour joindre le boss de la branche 00 du Secret Intelligence Service (MI6) le dénommé M, et bien sûr Q, le directeur de la section équipement.  Ou, plus efficace encore appelé Bond directement dans son appartement de Kings Road dans le quartier de Chelsea. Vous seriez tombé sur May sa vieille gouvernante écossaise et 007 ce serait fait un plaisir de sauter dans son Aston-Martin et de régler cette affaire en trois coups de cuillère à pot via la couche chaude de quelques donzelles aux appâts plus conséquents que ceux des prudes dames d’Aÿ. Vous imaginez la tête de Simmat et de Bercovici si, les prenant à leur propre piège, vous foutiez en l’air leur beau scénario tout juste entamé. La cata quoi, mais je vous sais trop gentlemen Ghislain, et un peu joueur, alors vous n’avez pas voulu tirer avantage de votre arme secrète.


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Revenons au début de l’histoire, de ce maître Pérignon, en son abbaye d’Hautvillers près d’Épernay, partageant la couche de ribaudes, se faisant tancer par l’archevêque-duc pour sa luxure et ses expérimentations hasardeuses, ça risque de défriser les dames d'Aÿ et d'ailleurs en Champagne, dont j’évoquais l’existence, surtout à la sortie de la messe ou du temple, juste avant de passer chez le pâtissier pour acheter le gâteau du dimanche et se rendre ensuite à la brocante. En soulignant ce fait je ne fais que reprendre ce qu’écrivait sous forme de conseil, un homme autorisé, Jean-Paul Kauffmann, dans  « Voyage en Champagne 1990 » : « tu y passeras aussi tes week-end, sinon tu manqueras l’essentiel : la messe ou le temple, le passage à la pâtisserie et la brocante… » Le mécréant que je suis adore mettre un peu de piment dans les tea-parties de notre belle province. Quant à toi Ghislainn- oui je tutoie pour ça -, comme je ne te trouve pas une tête d’héritier depuis le jour où nous nous croisâmes dans les couloirs de l’INRA de Rungis où tes collègues du  SCECS, laboratoire étudiant le devenir du cochon, exhibaient celui de Reiser sur leurs publications officielles, je pense que tu feras preuve de pédagogie auprès de ces dames aux belles permanentes. Enfin, sans vouloir jouer sur les mots, tu es un Montgolfier et tes ancêtres  Joseph et Étienne inventeurs et constructeurs des montgolfières, ont été d’une certaine manière des précurseurs dans l’art et la manière de s’envoyer en l’air.


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Enfin, pour redevenir un peu sérieux, citant à nouveau JPK, je dois t’avouer mon cher Ghislain mon grand chagrin de constater que la danse est menée, dans la BD de Simmat&Bercovici, pour faire court, par un parisien, certes d’adoption puisque né à Roubaix,  « La nouveauté est que le Great Game* champenois se joue pour une large part à Paris et non plus à Epernay ou à Reims. Ce déplacement du pôle de décision vers la capitale, qu’ont choisi d’habiter les chefs de maison des grands groupes et leurs états-majors, est un objet de préoccupation pour l’avenir. L’absence d’enracinement est un handicap pour un produit issu de la terre. Une marque de champagne a besoin d’être représentée autrement que par un gestionnaire qui sait baisser les coûts et optimiser les stocks. Il entre en effet dans cette fonction une dimension humaine et culturelle impliquant un ancrage solide et durable dans l’environnement immédiat. Poser au milieu du vignoble pour la photo, convier à déjeuner la presse dans les salons désuets de la marque soigneusement entretenus et repartir ensuite pour la capitale constituent les limites de l’exercice. »


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Voilà, cher Ghislain, j’ai fait mon devoir comme le bon petit soldat que je suis qui, à force d’écrire des trucs désagréables sur les droits de plantation chers à la permanentée de Reims qui habiteà Paris, se trouve bien aise de passer la patate chaude à Simmat et Bercovici qui eux, peuvent aligner des vacheries sans le risque de se voir mettre au placard. Bref, ma question initiale reste ouverte, comme une conclusion d’un exposé de Sciences-Po : c’est quoi au juste cette histoire de Dom Pérignon Code ? La réponse est dans la BD susdite : Champagne ! Le Dom Pérignon Code chez 12Bis pour 12€ tout juste le prix d’une bouteille de champagne discountée par les têtes d’œuf de Carrefour ou les terroristes – je n’ai pas écrit les terroiristes – de MEL. Avant d’en terminer avec ma missive, Ghislain, toi le président de l’UMV, je te supplie d’expliquer à un socialo non révisé, tendance Rocard Code, ce que veulent dire les deux larrons de la BD par « marges à deux chiffres » J’avoue ne pas tout comprendre la notion  de « marketing historique » alors, pourquoi ne pas m’inviter en Champagne pour me décrotter. J’ai même lu dans une feuille de choux économique que Bollinger c’était l’une des plus belles marges de la Champagne alors comme tu es très pédagogue Ghislain tu m’expliqueras. J’espère, bien évidemment que la fine fleur des maisons de champagne me fera l’accueil dû à un blogueur influent.


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Dans cette attente, recevez (oui je passe du tu au vous  mais bon je ne peux faire autrement en fonction des circonstances), cher Président de l’UMV, un peu chahuté dans la BD, mon meilleur souvenir, et si ce n’est pas trop compromettant pour toi, l'expression renouvelée de mon amitié fort ancienne.


Bien à toi.


Un Taulier qui a pris de la bouteille.

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26 septembre 2012 3 26 /09 /septembre /2012 00:09

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Au temps de mes culottes courtes, les filles du patronage, c’étaient les « âmes vaillantes » et les garçons les « cœurs vaillants », je n’en n’ai jamais été me contentant d’être le capitaine de la Vaillante Mothaise, club de basket-ball. Vaillant, voilà un adjectif peu usité mais qui va bien à celles et ceux qui coupent le raisin car il faut être courageux, avoir de l’ardeur au travail, pour affronter dès l’aube les Longues de Grenache parcelle surnommée ainsi par les Guichard « parce que les rangées » leurs semblaient infinies. Isabelle avoue qu’elle n’a « jamais compté le nombre de ceps sur une rangée, mais à y travailler, pour tailler et ébourgeonner, j’ai l’impression de ne jamais terminer, un peu comme Sisyphe et son rocher. Elle force l’humilité… » et elle espère que « les vendangeurs seront en forme. Orientée plein sud avec un dévers certains, les rayons du soleil y semblent plus forts. »


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Ainsi donc, dans l’amoncellement du courrier au retour de mon séjour Corse, j’ai eu le grand bonheur de découvrir un petit opus – je ne sais si Isabelle Guichard lit mes chroniques, mais j’adore les beaux petits livres – des éditions du Rouergue « Recettes de vendangeurs »18€  dont la jaquette m’offrait le spectacle de petites mains triant le raisin. J’avoue avoir un goût très modéré pour les livres de recettes mais là, en feuilletant j’ai découvert un talent d’écrivain ou d’écrivaine, selon l’esprit du temps, de la maîtresse de maison : Isabelle Guichard. Ses textes m’ont rendu l’âme et le cœur vaillants et j’en avais bien besoin en ces temps d’incertitudes. La relation forte avec mon cœur, la pompe, date de l’époque de mon Wolf-Parkinson-White à Lariboisière avec le Pr Leenhardt ; quant à l’âme elle a du mal à être légère. Ce réconfort je le dois à un service de presse et que ceux qui en sont à l’origine en soient vraiment remerciés.


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Mais je me dois aussi de digresser à propos de Guichard. Le premier Guichard que j’ai connu, façon de parler, était fort connu puisque membre du petit cercle des barons du gaullisme, tout en étant lui-même un vrai baron, et se prénommait Olivier. Le second, je ne l’ai jamais connu sauf sous le nom d’un stade, surnommé le chaudron, lui se prénommait Geoffroy et il fonda le groupe Casino sis à Saint-Etienne. Les Verts de la grande époque à Marcel Saupin face à un FC Nantes de rêve, le temps de ma jeunesse. Et puis il eut Daniel, classe 48 comme bibi, La tendresse 1973… le chanteur.  Enfin, dans un raccourci comme l’Histoire les aime, par hasard, par la grâce de mon espace de liberté, je découvrais une nouvelle Guichard cachée sous le nom de son mari : Aline qui se trouvait être la Baronne puisque fille d’Olivier Guichard et ainsi néo-vigneronne en un château, car à Bordeaux il n’y a que des châteaux. Ainsi je croyais  en avoir fini avec les Guichard lorsque du courrier surgissait Isabelle, qui partage avec Aline le même goût pour la cuisine tout en effectuant un chassé-croisé de patronyme Guichard. Reste la vigne, le vin, mais de cela elles s’en expliqueront si elles le souhaitent. www.domaine-guicharde.com et www.baronneguichard.com

Et comme les chroniques font découvrir des liens Arnaud Guichard, le mari d'Isabelle, est l’arrière-petit fils de Geoffroy Guichard.


Me reste plus bien sûr à vous offrir une tranche du livre d’Isabelle, d’abord les superbes intercalaires : ses textes entre les recettes, qu’il faut savourer aussi bien que les plats qu’elle concocte pour sa cotriade de vendangeurs. Il me fallait choisir, alors je suis tombé du côté où je le devais : ce que fait la main… à la cuisine comme à la vigne. Bien sûr j’ai choisi la vigne :


« La taille est peut-être le moment où la main se fait la moins hâtive, la plus mesurée. L’hiver est long, le mistral violent et la pluie battante participe de sa dureté. Le geste est donc moins pressé. Préalable à tout ce qui s’ensuivra, la taille redonne un peu d’ordre à la parcelle. Elle tranche sans faillir dans un enchevêtrement parfois inextricable de sarments, remodèle le cep, lui confère un peu d’allure, un port plus altier, plus austère, parfois même mortifère. Les sarments, coupés et regroupés en tas réguliers le long des rangées, scandent le lopin de terre. La main semble alors dominer la plante en imprimant son empreinte sur le végétal, mais cette apparente suprématie ne dure guère. Les derniers coups de sécateur à peine donnés, les plaies de taille commencent à pleurer, la sève monte à nouveau. Bientôt les premiers bourgeons vont grossir, éclater et de minuscules feuilles d’un vert tendre s’épanouiront. »


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Pour les recettes mon inclination naturelle me fait choisir : la salade de pâtes (des farfalle), l’osso-buco et la salade de pêches blanches à la menthe. Le tout arrosé de la cuvée des petites mains œuvre d’Isabelle. « Élaborer un joli vin sans outrance ni explosion, mais dans la finesse avec un soupçon d’élégance, tel était mon vœu pieux. Pas question d’aller vers la surextraction : nous avons décidé avec Arnaud de piger cette petite cuve deux fois cinq minutes par jour au début de la fermentation alcoolique puis de la laisser faire seule ses premiers pas. »

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25 septembre 2012 2 25 /09 /septembre /2012 16:00

daniel_cohn_bendit_582365.jpgEn tant que membre de l’amicale informelle des soixante-huitards non révisés je suis à fond les manettes derrière Daniel Cohn-Bendit lorsqu’il déclare « Je veux un parti écologiste qui fasse de la politique, et non pas des postures. Europe Ecologie-les Verts a perdu en un an la moitié de ses adhérents. Mais ça, ça ne leur pose pas de problème ! On a fait une campagne présidentielle exécrable. Mais ça, ça ne leur fait rien. On a fait une mauvaise campagne pour les législatives. Mais c'est pareil, ça ne leur fait rien. On va voter contre le traité, et pour le budget. On donne le torticolis à l'opinion. »


Comme l’homme qui a frôlé le paradis, l’inusable Jean-Pierre Chevènement, j’estime qu’« un Ministre ça ferme sa gueule ou ça démissionne ! » Alors que foutent Cécile Duflot et Pascal Canfin dans le gouvernement du buveur de Muscadet ? Assez de cynisme et opportunisme « Ce que je sais, c'est que si l'écologie, c'est celle de Jean-Vincent Placé, je n'en veux pas! Si c'est une écologie cynique, je n'en veux pas! » Ce n’est pas moi qui le dit c’est encore Dany. Je n’ai jamais voté Verts mais je gardais l’espoir que l’exercice du pouvoir allait leur donner le sens des responsabilités. Que nenni ce sont des khmers verts, des irresponsables, quand je pense que Jean-Vincent Placé fut l’attaché parlementaire de Michel Crépeau ! « Mais aucun au Conseil fédéral n’aura la cohérence de monter à la tribune pour demander ça car ils veulent le beurre, l’argent du beurre et les yeux bleus de la fermière. Le Conseil Fédéral d’Europe Ecologie-Les Verts doit demander de sortir du gouvernement. On ne peut pas rester au gouvernement et voter contre un texte majeur ».


Ceci écrit, mon coup de pied au cul des Verts officiels me fait partager les fulgurances de Dany « Créer autre chose, oui et non. Tout le monde sait que j'ai envie d'arrêter. Mais des fois, j'ai des fulgurances… Les partis européens vont chacun nommer quelqu'un pour être le président de la Commission européenne en 2014. Au congrès du Parti vert européen, je pourrais être candidat et faire une liste des Verts européens en France avec Eva Joly, avec Jean-Luc Mélenchon… Mais ce que je vous décris là, c'est un scénario improbable. » Allez Dany le parti des vieux cons comme nous a de l’avenir car les jeunes cons sont encore plus cons que nous…

 

Le château Latour à Pauillac a écrit à Jean-Marie Quarin pour préciser son engagement vers la viticulture biodynamique :


« Notre engagement vis-à-vis du bio et plus particulièrement de la bio-dynamie est bien réel. Nous n’utilisons bien sûr plus aucun désherbant depuis de nombreuses années (pas même pour les « bouts de rangs »), et nous avons débuté sérieusement une démarche « alternative » depuis 4 ans maintenant. Ainsi, en 4 ans, nous sommes passés de 3 à 20 ha, principalement dans l’Enclos, entièrement en bio-dynamie (j’entends donc de faibles doses de cuivre, de soufre, pas de traitement anti-bot, des tisanes, les préparats biodynamiques, du compost élaboré sur la propriété).

 

Parallèlement, nous réhabilitons depuis 2009 le travail du sol au cheval, par la formation de vignerons en interne, la construction d’une écurie, l’achat de chevaux. En 2012, nous avons travaillé 35 ha au cheval.
 
Nous n’en sommes donc plus à une période de tests, mais bien en « transition », avant de basculer l’intégralité des vignes qui font le Grand Vin en bio-dynamie. »

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25 septembre 2012 2 25 /09 /septembre /2012 00:09

viewerboeufs.pngLes mannes de mon pépé Louis vont exulter puisque les bœufs reviennent en force dans le paysage agricole et plus précisément viticole. En son temps j’avais chroniqué pour lui rendre hommage « J'ai deux grands bœufs dans mon étable » link et lorsque l’agence de Bernard Magrez m’annonce qu’ « Après avoir été parmi les premiers Crus Classés à remettre au goût du jour les labours des vignes au cheval de trait, le Château Pape-Clément à Pessac Léognan va aujourd’hui plus loin encore dans son travail du terroir avec l’arrivée de Blanc et Marel, deux magnifiques bœufs de 4 ans » je ne peux m’empêcher de me taxer de visionnaire même si la qualification de goût  du jour me défrise un chouïa et que j’eusse aimé, pour un blogueur de mon renom, le Bernard me l’annonçât de sa propre plume d’oie.

 

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Que dit le communiqué de presse – je hais les communiqués de presse mais bon celui-là m’informe alors je mets mon mouchoir sur mon allergie -


« De race gasconne, ces deux bœufs de 400 kg, ont été élevés en Ariège, à la Bastide de Sérou, et n’obéissent qu’à la langue occitane !


Ce n’est pas pour le folklore des labours à l’ancienne que Bernard Magrez a décidé d’avoir recours aux bœufs en plus des chevaux pour les labours. Il y a des raisons techniques précises.


Les bœufs permettent en effet un labour plus performant :


- Ils travaillent plus lentement que les chevaux et sont donc plus précis pour leur travail entre les rangs de vignes,


- Plus puissants, ils développent plus de force, notamment au démarrage. Un bœuf peut tracter et retenir plus de deux fois son poids.


- Ils s’arrêtent quand ils rencontrent une difficulté ou un obstacle, contrairement au cheval qui ne s’arrête pas une fois lancé. Cette attitude permet d’éviter que la charrue n’arrache des pieds de vigne au moment du déchaussage.


Au-delà des avantages environnementaux évidents, la traction animale permet également de protéger le sol des dégradations que provoquent les tracteurs. En effet, l’utilisation des animaux évite le tassement du sol ainsi que les vibrations néfastes au maintien de sa qualité. Par ailleurs, les animaux peuvent aussi atteindre des parcelles difficiles d’accès pour les véhicules. Il s’agit d’un réel progrès qui amène la production du Château Pape Clément une fois encore vers l’excellence, qui est le credo de ce grand cru… »


Toucher les bœufs, les conduire avec un aiguillon ce n’était pas à la portée de n’importe qui et c’était un apprentissage. Cependant, dans le cas de la vigne, comme le montre la photo il ne s’agit plus de bœufs enjugués, les Jaunet, Blandin de mon enfance qu’il fallait savoir faire virer en bout de champ ou conduire sur un chemin de terre mais d’un bœuf quasiment tenu en laisse par un conducteur. Je ne sais comment il est harnaché mais je suis sûr que Bernard Magrez, eu égard à mes hautes compétences bovines, se fera un plaisir, lors d’un de mes passages à Bordeaux, de m’instruire ou de me faire instruire sur la conduite du bœuf unique dans la vigne. Mon titre sur les emplois d’avenir a pu vous paraître provocateur et désinvolte mais il n’en est rien : si les Grands Crus pour toutes les raisons qui sont les leurs veulent bien investir dans l’emploi des jeunes – ils en ont les moyens – je ne vois pas au nom de quoi il faudrait faire la fine bouche. En effet, les 2 bœufs de Bernard Magrez, pur gascon, n’entendant que l’occitan comme leurs compères chevaux ne se remisent pas dans un hangar il faut les entretenir et les nourrir tout au long de l’année.


Ce sont les petits ruisseaux qui font les grandes rivières et je ne plaisante pas avec les emplois d’avenir financés par l’épaisseur du trait des GCC. En son temps, en mai 2007, bien avant que ce fut tendance, j’avais commis un chronique : vin de cheval link alors aujourd’hui grâce à Blanc et Marel – pas très occitan ces patronymes – je pourrai qualifier les vins de Pape Clément de beaux vins. J’attends donc avec impatience le jour où j’irai voir ces deux beaux bestiaux, et même si je ne parle pas l’occitan, je suis sûr que mon patois vendéen sera suffisant pour leur faire lever les oreilles et battre de la queue sur leurs flancs.


 

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24 septembre 2012 1 24 /09 /septembre /2012 00:09

Rien n’est plus plaisant, réconfortant même, que de voir se confirmer une intuition.  Celle-ci souvent considérée comme un sixième sens serait le monopole  des femmes, ce qui bien sûr est faux car c’est avant tout une chose très intime, qui est en chaque être humain. Donc, dans mon petit jardin d’intérieur, avec ma vieille expérience de jardinier des mots, j’ai de suite perçu chez Sonia ce petit quelque chose qui fait la différence, une alliance de passion et de soif de connaissance. La chronique d’aujourd’hui, tout comme la première, me ravit car elle flatte mon ego de taulier au long court : je ne m’étais pas trompé ! Sonia c’est de la bonne graine et je suis heureux de l’accueillir sur cet espace de liberté avec sa fraîcheur et sa maîtrise des mots : l'envolée finale est à savourer sans modération!


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L’amateur de vin, un tant soit peu curieux, a la possibilité de faire la découverte d’appellations et de terroirs moins médiatisés. C’est vrai que cela demande un effort supplémentaire car, au-delà de l’aventure gustative, il faut parfois aller découvrir ces vins sur place car ils sont peu ou pas distribués en dehors de la région de production. Néanmoins, comme beaucoup de choses rares, cela ne leur donne que plus de valeur. Il y a aussi le plaisir que peut engendrer la découverte, celle de se retrouver à la place du dénicheur de terroirs sublimes et méconnus.

Depuis 3 ans j’ai la chance de vivre une bonne partie de l’année dans le Massif Central et l’autre à Paris. Et figurez-vous, le Massif Central ce n’est pas uniquement les volcans, les rivières, un grand fleuve et de bons produits gastronomiques mais c’est aussi de beaux terroirs viticoles qui restent encore assez confidentiels. Ce sont de petites appellations qui ne dépassent pas les 650 hectares et des domaines à taille humaine entre 5 et 20 hectares, pour la plupart. Ma première rencontre avec ces vins s’est faite au travers de l’appellation des Côtes d’Auvergne. J’ai parcouru une bonne partie du vignoble, travaillé dans les vignes d’un domaine, je suis allée goûter chez les uns et les autres, découvrant ainsi les mille facettes de la richesse du terroir auvergnat et de ses vins.

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Le plaisir éprouvé lors de cette expérience m’a donné envie de continuer mon exploration des vignobles du Massif Central. Et comme cela arrive parfois, lorsque l’on désire ardemment quelque chose, la vie vous offre des opportunités de réaliser vos souhaits. Une première rencontre avec un vigneron de l’appellation Côte Roannaise chez un ami caviste, une autre avec un vigneron des Côtes du Forez lors de la création d’un salon des vins bio en Auvergne [1] et une demande d’effectuer une mission pour eux et ainsi découvrir ces deux appellations de 200 hectares chacune, sur place. C’est cette découverte que je vous invite à partager avec moi.


La première chose que j’ai remarquée ce sont les liens qui unissent ces deux appellations. Elles partagent un même cépage local, une appellation en vin de pays commune – vin de pays d’Urfé – et une proximité géographique. En revanche, les terroirs ont leur identité spécifique produisant des vins ayant chacun leur propre personnalité. Le cépage parlons-en : un gamay mais pas n’importe lequel, un gamay local : le saint romain. J’étais ravie ! Pourquoi ? Parce que j’adore ce cépage ! Et l’idée d’en découvrir une nouvelle expression à travers une de ses variantes ne me rendait que plus impatiente de goûter les vins.


Mais je n’étais pas au bout de mes surprises ! J’ai une petite lubie, je collectionne les pierres ramassées dans les vignes, mes petits morceaux de terroirs, mes souvenirs. Et qu’est-ce que j’ai trouvé ? Du granite. Oui, et alors, il y en a ailleurs me direz-vous ? C’est vrai, sauf que j’ai ramassé des granites de différentes couleurs allant du blanc, au rose, en passant par le jaune et le noir. Une vraie petite collection à eux tous seuls ! Ce n’est pas terminé, côté terroir, le Forez possède, en plus de ses sols granitiques, des sols de basalte (une roche volcanique) et le basalte, je le connais plutôt bien car on en trouve en Côtes d’Auvergne. Forcément, je me demande si je vais trouver des similitudes.


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J’ai ainsi mené ma petite enquête gustative grâce à diverses occasions de dégustation professionnelle ou pas [2]. Le gamay saint romain s’est révélé, évidemment, différent de celui du Beaujolais et de celui de l’Auvergne. Il y a une idée qui a la vie dure : tous les gamays se ressemblent. Pourtant, non seulement, il existe différentes variétés de gamay mais celles-ci ne s’exprimeront absolument pas de la même manière selon le terroir et la méthode de vinification choisie par le vigneron. Et mon cher gamay est un cépage qui laisse transparaître dans ses arômes et sa matière le sol sur lequel il a poussé et les mains de celui qui l’a façonné. Ce n’est pas un ingrat, il est reconnaissant envers sa terre nourricière et son géniteur vigneron. Tous les cépages ne se valent pas sur ce point, le chardonnay par exemple, ne laisse s’exprimer que certains grands terroirs.


Dans le Roannais le saint romain est un monstre de finesse, il prend tour à tour des airs printaniers d’une corbeille de fruits frais, la légèreté, la souplesse et l’élégance d’une ballerine virevoltant sur votre langue. C’est un gamay joyeux que l’on veut partager entre amis. Mais il peut aussi gagner en matière aboutissant à des vins sensuels dont la chair vous rappelle la douceur et le velouté d’une peau. C’est un gamay romantique que l’on veut boire à deux, au coin du feu. Dans le Forez, il prend des notes épicées, les terroirs à dominante granitique peuvent lui donner de la rondeur, de la plénitude et de la finesse. On croque dans un fruit mûr gorgé de jus, c’est un gamay gourmand. On le boit comme une friandise. Le basalte pourra lui transmettre un caractère plus affirmé, une personnalité plus marquée par une structure tannique plus ou moins ferme. Ce gamay a la beauté, l’énergie et la force d’un danseur tango qui vous transporte dans ses bras musclés ! C’est un gamay racé, au fort tempérament qui aime la compagnie d’un bon repas.


On aurait pu croire qu’à partir d’un seul cépage la diversité aromatique serait plus restreinte alors que la complexité de ces vins semble chatoyer à l’infini comme les couleurs reflétées par une gemme. Je vous laisse savourer les rouges, riches en émotions et titillerais vos papilles avec les blancs une autre fois…


[1] L’association Petrosus dont je fais partie est à l’initiative de la création du salon des vins bio en Auvergne : Ecovino.


[2] C’est vrai que le contexte dans lequel on déguste une cuvée peut influer sur votre perception du vin : seul ou lors d’un repas, dans un cadre professionnel ou amical, en présence ou non du vigneron. Comme le dit si bien Kermit Lynch « ce n’est pas le vin […] qui est différent. C’est vous. »

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23 septembre 2012 7 23 /09 /septembre /2012 08:00

Je signale aux nouveaux entrants sur cette page que, ce qui suis, est pure fiction, un petit roman en ligne commencé depuis l'origine de ce blog et publié le dimanche. Il ne s'agit pas d'une autobiographie et le héros s'exprime en son propre nom. Merci de ne pas en faire un autre usage.

Enfer et damnation ma pouliche et mon poulain sont restés au paddock, la queue basse pour le fringant et orgueilleux Bruno, le chanfrein renfrogné pour la polytechnicienne hautaine qui se la joue charretière, ils ne s’aligneront pas, faute de soutiens, au Grand Prix des Héritiers. Je m’en doutais un peu mais je m’attendais à mieux de la part de ces yearlings  biens nés, ils m’ont déçus par leur incapacité à porter le débat sur le terrain du vrai cambouis, celui qui salit les mains et les escarpins aux talons vertigineux. Pas déçu pour deux sous car le spectacle de la grosse saucisse de Saint-Quentin, adipeuse à souhait, me réjouissait. Il créait l’évènement en annonçant, avec son air de maquignon madré mâtiné par son allure de chanoine libidineux, qu’il ne se mêlerait pas à la bataille des héritiers entre le petit roquet et le cocker triste. La déclaration de Xavier Bertrand fut un monument de jésuitisme maîtrisé, un peu surjoué où l’on sentait la jouissance du placier d’assurances qui venait de baiser avec rondeur ces concurrents. Ce type est le pire de la bande des prétendants car sous les rondeurs se cache ce que la France rance a de plus mesquin, cette petite bourgeoisie provinciale qui se reçoit, se conforte, rentière et sans ambition. Tabard dans les Echos, qui n’en rate pas une à force d’écrire et de bavasser dans de multiples micros, affirme sans rire que Xavier Bertrand « a été un secrétaire général de l’UMP apprécié par les militants. Il a été un ministre de la Santé et du Travail reconnu compétent et travailleur. Mais ce n’est pas lui faire injure que de dire qu’il n’a pas encore dans l’opinion une image de présidentiable. » Pourquoi pas mais, fort justement, le plumitif souligne qu’en « politique, il n’y a pas de secret : faute d’être naturellement reconnu dans cette catégorie, il faut s’y mettre soi-même, c’est-à-dire le dire et le répéter jusqu’à ce que ça devienne une évidence. C’est ce qu’a fait Copé en disant en 2007 se préparer pour 2017. Bertrand a retenu la leçon. » Pour autant sort-il par le haut le bouboule ? Je ne le crois pas, il se contente de surnager. La conclusion de Tabard est bien à l’image de ces éditorialistes vibrionnant « Mais, allez savoir pourquoi, Bertrand a un exemple en tête : François Hollande, bien sûr, déclaré candidat avec une image d’ancien apparatchik moins charismatique que ses concurrents. » C’est ça camarade, t’as tout faux, l’Histoire déteste les oracles, surtout ceux qui réfléchissent en rase-mottes.



Semaine un peu chahutée pour moi mais le coup des cartons de soutiens aux grands candidats de mon nouveau parti m’a permis de m’extraire de mon pot au noir : grotesque de la part d’un soi-disant ancien Premier Ministre qui se veut homme d’Etat et bien à la hauteur de son concurrent. Minable absolument, la rue de Vaugirard avec toutes ces camionnettes mobilisées ressemblait au Sentier, manquait plus que les sans-papiers. Autre motif de satisfaction Nicolas Sarkozy a fait sa rentrée au Conseil constitutionnel. Mardi matin, l'ancien président de la République  avec son nouveau look «barbe de trois jours» un peu surprenant a siégé pour une séance consacrée à trois questions prioritaires de constitutionnalité (QPC). «Attentif», selon les observateurs, aux spécificités du droit local en Alsace, au Code de l'expropriation et au droit d'auteur dans les transmissions d'œuvres aux fondations… mais toujours silencieux, comme le sont les Sages autour de Jean-Louis Debré. Franchement je trouve que ça ne lui va pas du tout, il a l’air d’une petite frappe de banlieue, à son âge la barbe à la De Niro serait plus en rapport avec son nouveau statut. Sans doute est-ce pour faire jeune, plaire à madame qui s’est délestée de ses rondeurs, je ne sais mais puisqu’il ne pense qu’à ça il devrait d’abord se délester de ses talonnettes et les troquer pour des santiags. Ce type est un drogué, il se shoote à la politique, accro, addict il suit la compétition à l’UMP avec gourmandise. En parlant à ses proches du cocker triste, son ancien collaborateur à Matignon  «Il lui a fait du judo ». Le judo ou l'art d'utiliser la force de son rival pour la retourner contre lui. Sarkozy préfèrerait, lui a-t-il confié , que la victoire de son ancien Premier ministre ne soit pas écrasante. Parce qu'alors Fillon serait auréolé d'une légitimité qui rendrait plus difficile son retour à lui, Sarkozy ; or, il ne pense qu'à ça, même s'il se rase beaucoup moins qu'avant... «Il ne veut pas être le Giscard de Fillon», assure un fidèle. Décodage : pas question que Fillon l'empêche de revenir comme jadis Raymond Barre avait empêché Valéry Giscard d'Estaing.


Pour la gauche bobo-bien-pensante, présenter Valls comme un Sarkozy de gauche, c'est l'injure suprême. «Se rendent-ils seulement compte du cadeau politique qu'ils font à Manuel ?, s'amuse devant moi un ami du premier flic de France. Le peuple de gauche a changé : il veut de l'ordre et de l'autorité. Manuel leur plaît.» Selon Hervé Gattegno du Point, ce n'est pas parce qu'un ministre de l'Intérieur est ferme (et populaire) qu'il est crypto-sarkozyste. « Disons d'abord qu'être comparé à Nicolas Sarkozy peut être aussi bien un hommage qu'une critique, selon qu'on évoque son énergie et sa popularité quand il était à l'Intérieur, ou alors son agitation et ses emballements. Ce qui est idiot dans cette référence, c'est qu'elle a l'air de signifier que tout ministre de l'Intérieur qui veut prendre les questions de sécurité à bras-le-corps serait un crypto-sarkozyste, un traître aux valeurs de la gauche. Sur le fond, Manuel Valls a plus de différences que de points communs avec Nicolas Sarkozy. Mais il y a une ressemblance qui est assez voyante : il crève l'écran au gouvernement et du coup, il se fait beaucoup d'ennemis. La principale différence, c'est son mode d'exercice du pouvoir, qui est tout sauf hystérique. Manuel Valls est aussi calme que Nicolas Sarkozy était surexcité. C'est vrai qu'il se déplace, comme lui, sur le théâtre de certains faits divers et qu'il cherche lui aussi à capter la confiance des policiers. Mais il ne fait pas à chaque fois l'annonce d'une nouvelle loi ; ne passe pas son temps à dénoncer le "laxisme" des juges ; n'est pas dans la surenchère sécuritaire. On le sent ferme sur ses convictions. Et convaincu qu'il faut être ferme. Ça ne fait pas de lui un homme de droite, mais sans doute un ministre adroit. »

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23 septembre 2012 7 23 /09 /septembre /2012 00:09

« La popularité de l'exécutif encore malmenée » titrait il y a 4 jours Libération « Les deux sondages publiés ce jour à propos de l'exécutif ne donnent pas exactement les mêmes chiffres mais convergent sur la tendance : leur  popularité n'est pas au mieux, celle du Président étant, dans les deux cas, inférieure à 50%.


Selon LH2 pour le Nouvel Observateur, 49% des sondés ont une opinion «très positive» ou «assez positive» de François Hollande — une baisse de 4 points par rapport à la dernière vague, réalisée en juillet — contre 43% ayant une opinion «assez» ou «très négative» . Du côté d'Ipsos pour Le Point, l'équilibre est encore plus défavorable: 44% des personnes interrogées portent un jugement «très» ou «plutôt favorable» sur «l'action de François Hollande» contre 49% d'avis «défavorables». Détail qui a peut-être son importance, le premier institut pose la question de «l'opinion» sur Hollande, le second parle de «l'action».

 

Mais qu'est-ce que la popularité au juste?


Le fait d'être connu et aimé du plus grand nombre.


Emile de Girardin estimait que « La popularité est plus communément un écueil qu'une récompense. »


La popularité, c'est comme du vent, ça peut tourner à tout moment et nos politiques qui, démocratie oblige, doivent se soumettre au verdict du suffrage universel sont placés face à un dilemme qui leur est bien difficile de surmonter : pour être élu ils doivent séduire le plus grand nombre, donc être populaire, mais dès qu’ils sont élus placés face à une réalité sur laquelle ils ont de moins en moins de prise ils s’exposent à l’impopularité.


Pour ma part, j’ai toujours eu en exécration la période dite d’état de grâce pour un Président nouvellement élu où, sous prétexte de tenir ses promesses, celui-ci récompense la somme des corporatismes de son camp. Je suis un mendésiste : gouverner c’est choisir et choisir c’est frustrer une partie de ceux qui ont voté pour vous au second tour. Notre mode de scrutin à deux tours, au premier on choisit, au second face aux deux candidats arrivés en tête certains électeurs se rallient, avec plus ou moins, de conviction à celui des deux qui leur paraît le plus proche de leurs convictions. Ça donne des frustrés en puissance, beaucoup de déçus potentiels, bref l’appoint de voix reste ce qui fait basculer l’élection pour l’un ou l’autre camp mais pour autant, sauf alliance gouvernementale, c’est le noyau dur du premier tour qui constitue la base de l’action.


L’obsession de la réélection, certes compréhensible, ne doit pas conduire à des demi-mesures : demande-t-on au capitaine d’un navire affrontant le gros temps d’être populaire ? Non, on lui demande d’être à la manœuvre et d’amener son bateau, ses passagers et son équipage à bon port. Nous les Français avons une fâcheuse tendance à être de grands partisans du changement, de la réforme, à la condition que cela touche essentiellement les autres. Le conglomérat dit de la classe moyenne est un fourre-tout pratique pour que ceux du haut puisse mettre en avant ceux du bas sans oublier ceux du ventre mou entre les deux, pour ne pas prendre sa part à l’effort. J’ai toujours admiré le discours anti 35 heures des cadres (je n’ai jamais soutenu cette réforme et surtout sa mise en œuvre stupide) supérieurs des grandes entreprises, et leur goût très prononcé pour les RTT : cap sur Deauville le vendredi avant la meute dans le 4x4 syndical. Arrêtons de nous voiler la face, la grande majorité d’entre nous avons bénéficié du surendettement de l’Etat ou des régimes sociaux. Je lisais dans le rapport de la Cour des Comptes les économies substantielles que l’on pourrait faire sur les transports des malades : combien de gens qui pourraient utiliser leurs propres moyens préfèrent mobiliser une ambulance car c’est remboursé par la SS ?


Que la couche supérieure des dirigeants des grandes entreprises se soit goinfrée, continue de se goinfrer, je suis bien évidemment le premier à le reconnaître mais la loi du plus grand nombre exige malheureusement que l’assiette de l’effort soit la plus large possible pour espérer inverser la spirale de l’endettement. Reste à faire des économies sur le fonctionnement de l’Etat, des collectivités territoriales, des structures type Chambres Consulaires… Dans un ouvrage paru ce jeudi, le député PS de l'Aisne René Dosière lance des pistes pour faire des économies : c'est auprès des collectivités locales qu'il faudrait gratter : il a trouvé 15 milliards d'euros ce n’est pas rien ! Ce pactole se trouverait même sous nos pieds, ou plutôt entre les couches du millefeuille intercommunal. Dans son dernier ouvrage «L'État au régime», éditions du Seuil, le député apparenté PS de l'Aisne recommande une cinquantaine de mesures pour réduire les dépenses publiques. Et c'est donc dans ce fameux bloc communal, selon lui, c'est-à-dire les communes et les communautés de communes, que le gros des économies est à faire. « En cause, selon l'élu picard, les doublons et les dépenses de personnel inutiles qui auraient explosé ces 15 dernières années. «Lorsque les communautés de communes créent un emploi, les communes n'en suppriment pas, résume René Dosière. Dans une période où l'argent est rare, on doit dépenser moins. » «Gaspiller moins pour dépenser mieux », c'est justement le sous-titre de l'ouvrage du député de l'Aisne.

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Bien sûr, cette baisse de la voilure va faire des mécontents, déclencher des résistances, mais sur le moyen terme, 5 ans au hasard, lorsque les dividendes de l’impopularité tomberont dans l’escarcelle de nos gouvernants, que nous nous serons réellement désendettés, que nous aurons retrouvé des marges de manœuvre pour investir dans les secteurs porteur d’avenir, il me semble que la réélection est plus sûre d’être assurée, alors qu’un parcours à la godille, pour tenter de ne plaire qu’à sa clientèle électorale, sera le gage d’une belle alternance sanction : les Français adore ça, moi pas… Alors « Vive l’impopularité » liée au courage de celui qui affronte les temps difficiles avec détermination

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22 septembre 2012 6 22 /09 /septembre /2012 14:00

Ce que je vous propose en complément de ma chronique de ce matin ce sont quelques chiffres qui montrent à l’évidence que la volonté de la Commission de l’UE de faire disparaître les droits de plantation reposait plus sur des présupposés idéologiques  que sur un réel besoin économique. En termes budgétaires ce système ne générait aucun coût et, comme les chiffres des réserves le montrent, la marge d’expansion du vignoble de l’UE restait possible. Cette relative modération des plantations nouvelles démontre aussi que les investisseurs, hormis pour les vignobles de prestige, ne manifestent guère d’appétence pour le secteur des vignes d’AOP  ou d’IGP dont le retour sur investissement reste fort modeste. Ce qui démontre aussi que la disparition des droits ne provoquerait pas un raz-de-marée de plantations sur ces zones délimitées même si les ha non plantés sont conséquents. La menace est ailleurs sur les Vins sans Indication Géographique comme l’a souligné fort justement Jean Clavel.

 

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