C’est parti mes amis, tous les jours que Dieu fait se déversent dans ma messagerie des propositions alléchantes de futurs cadeaux pour la Noël : des coffrets luxueux, des bouteilles exceptionnelles, des flacons de légende, des cuvées de rêve, j’en passe et des moins bonnes… Normal les agences sont payées pour ça me rétorquerez-vous. J’en conviens aisément mais, convenez, qu’est-ce je fais de ces visuels magnifiques accompagnés de propos laudateurs ? Je les prends pour argent comptant et je torche des papiers, comme le font certains de mes petits camarades, en chantant les louanges de ces nectars où je n’ai jamais trempé mes lèvres de dégustateur incapable de déceler les senteurs florales ou de pointer de quel fruit rouge il s’agit, bien en peine de vous conseiller de manger des choux ou des navets avec… Bien sûr je pourrais demander à l’agence que l’on me portât at home les précieuses quilles pour que je puisse exercer mon art mais ce serait une imposture car tel n’est pas mon métier. Ici c’est moi qui choisis et je n’ai aucune légitimité à délivrer des avis sur des produits qui me tombent dessus sans que je les ai sollicités ! Ma position ressort du pur bon sens et du respect que je porte à mes lecteurs.
Dans cette histoire, hormis le désagrément de recevoir des infos sans grand intérêt, ce qui me préoccupe vraiment c’est que j’aimerais que toutes ces agences qui me sollicitent se posent la question basique : pour mon client est-ce que je lui rends le service qu’il attend et qu’il me rémunère ? La réponse à l’évidence est non car je ne suis pas la bonne cible on m’a placé dans un flux pour faire nombre, donner le sentiment aux clients que l’on touche les grands prescripteurs, s'ils en existent, dont je ne suis pas. En dépit de la joliesse des communiqués, dit de presse, bien chantournés et de beaux visuels ce n’est pas là du bon travail. Si ces agences veulent vraiment toucher des blogueurs qui tentent de faire le job pour le plus grand bien de l’extension du domaine du vin de grâce qu’elles se préoccupent des attentes de ceux-ci. Nous n’exerçons pas un métier, nous ne sommes pas des critiques professionnels, nous tentons pour certains d’entre nous de rompre l’uniformité, le standard, cherchons à raconter des histoires, à sortir des sentiers battus. Je l'ai déjà écrit : donnez-nous des idées pas des bouts de papier formatés.
Voilà c’est dit et dans la nouvelle vie que je suis en train d’imaginer, puisque la loi va me mettre hors-circuit, je suis en train de travailler, de réfléchir à comment je pourrais me mettre au service de ceux qui veulent ne pas emprunter des chemins qui sont ceux sur lesquels beaucoup de monde joue des coudes pour avoir accès au marché, à ces fichus consommateurs tellement courtisés.
Affaire à suivre !