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29 janvier 2022 6 29 /01 /janvier /2022 06:00

Le cloporte : comment vit-il ? Comment s’en débarrasser ?

Je plaisante, bien sûr, le sémillant Arnaud à la marinière s’est retiré avec dignité, faire son miel de son échec serait peu charitable, avant de céder la plume au Stakhanov de la fiche cinématographique, qui doit se reposer le samedi, deux inserts :

 

topelement.jpg

 

  • Maurice Biraud, un mec vraiment sympa, né le 3 mars 1922 à Paris, après avoir été gardien, comptable, discothécaire, passe à l'antenne et entre dans l'équipe du « Café de l'Europe », et dans celle du fameux feuilleton « Signé Furax », avec Francis Blanche et Pierre Dac. Dans la tradition des grands seconds rôles qui ont fait la qualité du cinéma français d'avant-guerre : Carette, Aimos, Jean Tissier, Pierre Larquey... Il incarne le brave type, blagueur, généreux, extraordinairement sympathique.

 

MAURICE BIRAUD

 

  • En argot, le terme de cloporte désigne un concierge, soit en raison de l’obscurité supposée de sa loge, soit par jeu de mots sur sa fonction « il clôt la porte ». Le terme de cloporte est parfois utilisé comme traduction du mot anglais « bug ».

 

Dans certaines régions, les cloportes sont appelés « cochons de saint Antoine, cochons de cave ou cochons de mur ». Dans d’autres « poux de loup, poux de cochon ou rats de terre ».

 

Le cloporte travaille sans cesse pour transformer les déchets de cuisine ou de jardin en terreau. Ce petit animal est tellement drôle à regarder qu’on l’a appelé la petite bête du bonheur. Ce n’est que bien plus tard que l’on a appris qu’il est en réalité un véritable décomposeur. Un vrai besogneux qui travaille pour le bien de la collectivité.

 

Le cloporte ressemble à un insecte mais fait en réalité partie des rares crustacés terrestres. Très commun dans les jardins, le cloporte se met en boule quand un danger le guette. Utile dans le potager, il peut devenir envahissant dans la maison.

 

Les cloportes appartiennent au sous-ordre des oniscoïdes qui constitue le plus important groupe de crustacés terrestres. Il existe plus de 3 000 espèces de cloportes dans le monde, dont 160 en France. Parmi les nombreuses espèces figure le cloporte commun (Armadillidium vulgare) le plus couramment rencontré en Europe. Il fait partie des arthropodes.

 

De ses origines aquatiques, le cloporte hérite d’un besoin vital d’humidité afin que sa peau ne se dessèche pas. Pour les mêmes raisons, il fuit la lumière et préfère fréquenter les milieux sombres tels que les écorces d’arbre, les feuilles, les rochers, les pots de fleurs, les bois morts, les champignons de type trompettes-de-la-mort. Le crustacé est aussi tenté de vivre dans une maison qui réunit ses critères d’humidité et d’obscurité. Il trouve ainsi refuge dans des pièces qui ne sont pas éclairées, ni aérées (comme la cave ou les charpentes de toit) et les moisissures ne l’effarouchent pas. La salle de bains et surtout la cuisine, en particulier sous l’évier est aussi un endroit prisé par le cloporte qui peut y trouver quelques déchets à consommer.

 

Un menu en décomposition

 

Le régime alimentaire du cloporte se compose principalement de matières végétales mortes telles que les feuilles tombées à terre, le bois, les écorces et les champignons. Si la nourriture vient à manquer, le crustacé est capable de consommer des matières animales à condition qu’elles soient en décomposition : insectes ou petits reptiles morts qu’il va fragmenter en infimes morceaux avant d’ingérer. En cas de disette, le cloporte se résigne également à consommer des végétaux vivants, comme des feuilles, des tiges, des racines ou encore des fruits.

LA METAMORPHOSE DES CLOPORTES

Pourquoi ce film ?

 

Ce petit film sans prétention toujours dans la veine de la « Qualité Française » présente aussi  l’intérêt de réunir un ensemble de très bons comédiens. Il est toujours agréable de voir les  réunis. Un amoureux des acteurs ne saurait se refuser un tel plaisir.

 

Quelle est l’histoire ? (Encore une fois pourquoi se priver de Wikipédia quand l’histoire un peu   compliquée est si bien racontée)

 

Edmond (Charles Aznavour), Arthur (Maurice Biraud) et Rouquemoute (Georges Géret) sont  trois voyous minables. Ils sont sur un « coup ». Mais, pour percer le coffre, il leur faut un  chalumeau spécial. La vieille Gertrude (Françoise Rosay) fournit tout le matériel possible au «  milieu », mais elle n'est pas prêteuse : elle demande trois cents billets (que Rouquemoute  transforme aussitôt en trois « briques ») pour trois heures de location ! Edmond réussit à  convaincre son ami d'enfance Alphonse (Lino Ventura), dit « Le Malin », un habile voleur de  tableaux, de vendre un tableau de Braque pour avancer les fonds et de se joindre à eux, en lui  faisant miroiter un magot bien plus gros qu'il ne l'est réellement : le coffre contiendrait cent «  briques » !

 

L'équipe part au travail, mais l'affaire ne se déroule pas comme prévu. Non seulement  Alphonse constate que ses trois associés d'un jour sont encore plus maladroits qu'il ne le  croyait, mais, surtout, l'arrivée inopinée d'un vigile les fait paniquer et prendre la poudre  d'escampette. « Le Malin » se retrouve tout seul et est arrêté. Il est condamné à cinq ans de  réclusion.

 

Alphonse passe son séjour en prison sans recevoir ni visite, ni colis. Il va longuement ruminer  sa vengeance. Il ne peut oublier la lâcheté de ses complices, qui ont d'ailleurs aussi pillé son  appartement. Il réserve aussi un sort spécial à « Tonton » (Pierre Brasseur), le receleur de ses  tableaux, qui s'est enrichi sur son dos de manière fabuleuse. Une chose est sûre : coûte que  coûte, il retrouvera et écrasera sans pitié ces « cloportes ». Mais, dès sa sortie de prison, l'inspecteur Lescure (Daniel Ceccaldi) a l'œil sur lui et ne l'entend pas de cette oreille.

 

Réalisation Pierre Granier-Deferre

 

Réalisateur, scénariste de près 40 films pour le cinéma et la télévision – il était le scénariste  de tous ses films – il est connu pour être un réalisateur ayant marqué son opposition à la  Nouvelle Vague, continuant à faire des films d'une facture traditionnelle. Il a porté à l’écran  beaucoup de romans de Simenon avec comme interprètes des acteurs de tout premier plan.  Tels que Simone Signoret, Lino Ventura, Jean Gabin, Alain Delon ou Romy Schneider. Il  dirige deux fois Jean Gabin dans « La Horse » 1969 et « Le Chat » 1971 asseyant ainsi sa  carrière et « La Veuve Couderc », 1971 avec le duo Alain Delon/Simone Signoret.  Après 1995, il se consacrera à la réalisation de films pour la télévision, comme « Maigret » avec Bruno Cremer dans le rôle-titre.

 

Le préféré de Ciné  papy est le film policier « Adieu poulet » 1975, avec Lino Ventura et  Patrick Dewaere.

 

La Métamorphose des cloportes : un polar désabusé dialogué par Michel  Audiard (en DVD)

 

Qui fait quoi ?

 

Lino Ventura : Alphonse Maréchal dit « Le Malin », un truand qui a été lâché  par ses complices

 

Ciné papy ne va pas vous infliger l’énumération des quelques 75 films tournés « avec les plus  grands metteurs en scène et/ou acteurs » et dont beaucoup sont devenu « culte ». En effet, celui qui ne voulait pas faire du cinéma et conserva jusqu'en 1958 ses « vrais » métiers  d'organisateur de combats de catch et de gérant d'une entreprise de layette.  C’est Jacques Becker qui emporta le morceau. Ventura refusait et pour bien faire comprendre  son refus demanda, un cachet à peu près équivalent à celui de Gabin, tête d’affiche du film  qu’on lui proposait. Cela lui fut accordé et c’est ainsi que démarra une formidable carrière  dans tous les genres tels comédie, drames, policiers, sociétés etc. Il put y déployer son talent  naturel. Il disait, lui qui ne prit jamais de cours : « Je ne suis pas un acteur, je ne suis ni  Laurence Olivier, ni Robert Hirsch. Je ne suis qu'un comédien instinctif » Adopté immédiatement par le monde du spectacle grâce à celui qui allait devenir un de ces  grands amis de toujours, Jean Gabin et aussi Georges Brassens, Jacques Brel, Jean Gabin,  César, Claude Sautet ou José Giovanni. Les plaisirs de la table sont très importants pour lui : « La perspective de manger avec mes copains, c'est pour moi une fête. Être à table avec eux,  c'est une véritable communion. »

 

Pour Ciné papy, son film préféré est « La Bonne Année » 1973 de Claude Lelouch qui ne fait  pas que des niaiseries. Le rôle qu’il tient résume sa personnalité dont il expliquait le plus  simplement du monde que : « De passer pour un ours, à un moment, ça arrange très bien les  choses, comme ça on vous fout la paix et c'est fini »

 

Dans « La Bonne Année » il forme avec la superbe Françoise Fabian un couple tel qu’on se le souhaiterait pour soi-même. C’est un truand qui veut cambrioler la bijouterie Van Cleef&Arpels juste à côté d’un magasin d’antiquités voisin. Le magasin est tenu par une bourgeoise  aisée. Ils se croisent. Il lui fait la cour. Son cambriolage réussi mais lui, se fait prendre. Les  retrouvailles seront fabuleuses.

 

Deux répliques de Ventura. Lors de la cour qu’il fait à Fabian. à un moment il dit « Ce serait  plus confortable ». Elle décline la proposition et Lino se retrouve comme un con sur la  Croisette à marmonner : Confortable...confortable mais où tu as été le cherche celui-là ?  Confortable !… »

 

Peu après elle l’invite à diner. Elle est seule avec un entourage de gandins apparemment habitués des lieux. Aujourd’hui on dirait bobos prétentieux, même si c’est un pléonasme. La conversation tourne autour du cinéma mais Lino reste silencieux. Il est apostrophé : - Lisez-vous Télérama.

 

- Non

 

- Mais alors comment choisissez-vous vos films ?

 

Et Ventura, plantant ses yeux dans ceux de Fabian, de rétorquer : « Comme avec les femmes,  je prends des risques ! »

 

En 1974, Françoise Fabian et Lino Ventura remportèrent les David di Donatello pour ses  rôles (Les David di Donatello sont des récompenses décernées chaque année depuis 1955 par  l'association David di Donatello (Ente David di Donatello), rattachée à l'Académie du cinéma  italien (Accademia del Cinema Italiano).

 

Charles Aznavour : Edmond Clancul dit « Le Naïf », un ancien complice  d'Alphonse, devenu faux fakir.

 

Quel dommage que ce remarquable acteur ait préféré faire le chanteur auteur compositeur  interprète. Au cinéma, il crève l’écran sans « tirer la couverture à soi » On a pu l’admirer  dans da le film « Tirez sur le pianiste » 1960 (il y tient le rôle principal) de François Truffaut  et dans « Le Passage du Rhin » 1960 réalisé par André Cayatte. La même année, il joue  notamment en compagnie de Lino Ventura dans « Un taxi pour Tobrouk » 1960, de Denys de  la Patellière. Dans ces films, il déploie son talent d’acteur avec un naturel époustouflant. Sur  scène, c’est tout au long de sa carrière, le même rôle figé de chanteur « à succès » lassant, avec des tics qui faciliteront la tâche des imitateurs.

 

La Métamorphose des cloportes (Pierre Granier-Deferre, 1965) - Le Monde de  Djayesse

 

Pierre Brasseur : Demulder dit « Tonton le Brocanteur », un receleur devenu  marchand d'art

 

Une légende, un monstre sacré du cinéma et théâtre français. Membre d'une dynastie de  comédiens célèbres, il est le père de Claude Brasseur, lui-même père d'Alexandre Brasseur. Déjà renommé comme acteur de théâtre il devient populaire auprès du grand public avec son  interprétation dans « Le Quai des brumes » 1938 de Marcel Carné et surtout avec son rôle de  Frédérick Lemaître dans « Les Enfants du paradis » 1945.Il offre une superbe prestation de  Lucien Maublanc, le rejeté des « Grandes Familles », 1958 d'après l'œuvre de Maurice  Druon, dans un extraordinaire face-à-face avec Jean Gabin.

 

Éclectique, il n’est pas qu’une bête de scène. Il est l’intime de Pablo Picasso, Jean Cocteau,  Max Jacob, de Louis Aragon qui l'introduit dans le groupe surréaliste où il fait la  connaissance d'André Breton, Paul Éluard, Benjamin Péret, Raymond Queneau.  Grâce à Aragon, Robert Desnos et Jacques Prévert, il publie ses premiers textes dans La  « Révolution surréaliste ».

 

Sa passion pour le théâtre l’amène à jouer dans Kean, où il incarne le grand acteur anglais  raconté par Alexandre Dumas père et repris plus tard magistralement par Jean Paul Belmondo  dans une adaptation de Sartre. Il joue aussi dans « Les Mains sales » et « Le Diable et le Bon Dieu » de Jean-Paul Sartre, comme dans « Tchao » de Marc-Gilbert Sauvajon ou dans « Dom Juan aux Enfers » de George Bernard Shaw aux côtés de Paul Meurisse. En 1966, dans un rôle à contre-emploi, il campe un truculent général Géranium dans le film  de Philippe de Broca « Le Roi de cœur » (LOL)

 

Irina Demick : Catherine Verdier, la gérante d'une galerie d'art qui travaille  pour Tonton

 

Cette jeune et ravissante actrice a été la compagne du célèbre producteur Américain Darryl  Zanuck (plus de 200 films à son actif) Grace à lui Irina Demick apparaît dans « Le jour le plus  long » 1962. Souvenez-vous, la jolie jeune femme qui joue l’agent de liaison pour la résistance et traverse un pont son vélo à la main détournant, en outres, l’attention des gardes  allemands. Il l’impose également dans « Le clan des Siciliens » 1962 alors qu’aucun rôle  n’avait été écrit pour elle.

 

Ciné papy lui doit un de ses premiers émois d’adolescent attardé lorsqu’elle fournit un alibi à Alphonse soupçonné par l’inspecteur Lescure

 

La métamorphose des cloportes de Pierre Granier-Deferre : Du spécial ! |  «Le blog de la revue de cinéma Versus

 

Françoise Rosay : Gertrude, une spécialiste en fournitures du « milieu »

 

Autre légende du cinéma français grâce notamment à une carrière de près de soixante ans. On  comprendra aisément qu’elle joua et/ou tourna « avec les plus grands » et cela parce qu’elle  savait tout jouer. En effet, Elle joue en virtuose sur tous les registres, de l'émotion au drame,  de la comédie de boulevard à la farce, elle tire des larmes comme elle déclenche les rires. Elle  enchaîne les films, passe d'un chef-d'œuvre à l'autre, de « Drôle de drame » 1937 de Marcel  Carné à « Un carnet de bal » 1937 de Julien Duvivier, ou encore à « L'Auberge rouge » 1951  de Claude Autant-Lara.

Maurice Biraud : Arthur dit « Le Mou », un ancien complice d'Alphonse

 

Humoriste, acteur français et animateur de radio : 10 ans à la toute jeune radio Europe I. En 1962, il reçoit à Barcelone le Prix Ondas du "meilleur meneur de jeu " du monde Après la radio et la comédie, Il joue dans « Un taxi pour Tobrouk » 1960, « Le cave se rebiffe » 1961, où il interprète le « Cave », un imbécile, et « Mélodie en sous-sol » 1963.  Éternel second rôle, on le surnomme « Bibi » et en 1952, Michel Audiard le choisit comme  parrain de son fils, Jacques.

 

Georges Géret : « Rouquemoute », ou « Le Rouquin », un ancien complice  d'Alphonse

 

Cet acteur démarra une grande carrière par un rôle de choix. A vingt-huit ans, de il est engagé  par Luis Buñuel pour « Le Journal d'une femme de chambre » 1964 avec Jeanne Moreau. Son  personnage de jardinier maurrassien et assassin lui apporte la consécration. On se souviendra également de lui parmi ses autres rôles, « Roger la Honte » 1966 l’adjudant  chargé de la formation des soldats dans « le Pistonné » 1970 et le fanatique de football témoin  de l’attentat dans « Z » 1969. D'autres rôles le marqueront également dans la mémoire  collective le fusilier-mitrailleur Pinot du « Week-end à Zuydcoote » 1964 avec la réplique  culte : "Aussi sec !" - le voisin de Jean Gabin qui tombe amoureux de sa protégée dans « Le  Tonnerre de Dieu » 1966 - il est aussi le boulanger qui, dans « Paris brûle-t-il ? » 1966,  permet à Pierre Vaneck de passer en zone libre. Il retrouve Jean-Paul Belmondo dans « Flic  ou Voyou » 1979 de Georges Lautner où il tient le rôle de "L'Auvergnat", bandit notoire, et  apparaît entièrement nu dans une cabine téléphonique.

 

Annie Fratellini : Léone, la prostituée, femme de Rouquemoute

 

Plus connue pour ses activités dans le monde du cirque où elle faisait autre chose que de la  simple figuration, elle a été mariée à Granier-Deferre avec qui elle a eu une fille. Elle a  également été l’épouse de Pierre Etaix amoureux fou du cirque avec qui elle montât un numéro de clown avant de se tourner vers l’enseignement de cet art qui, étonnamment, ne  veut pas mourir malgré l’environnement envahissant du « numérique » et de l’« I.A. »

 

Daniel Ceccaldi : l'inspecteur de police Lescure

 

Essentiellement acteur de théâtre de boulevard, il a néanmoins développé une honorable  carrière au cinéma sous la direction, entre autre des cinéastes Jacques Becker, Édouard  Molinaro, Henri Verneuil, Pascal Thomas et Philippe de Broca.

 

Son premier film, excusez du peu, est « Le Diable boiteux » 1948 de Sacha Guitry. Mais son  premier grand rôle date de 1954 Il joue Henri d'Anjou dans « La Reine Margot » 1954 aux  côtés de Jeanne Moreau.

 

On a également pu l’apprécier pour son rôle de Lucien Darbon, le père de Claude Jade, dans  les films de François Truffaut, « Baisers volés » 1968 et « Domicile conjugal ». 1970

 

Jean Carmet : le critique d'art efféminé

 

Acteur et scénariste, il démarra d’abord par le cabaret et/ou music-hall. Il fit partie de la  troupe des Branquignols de Robert Dhéry. Son rôle de Gaston Duvet dans le feuilleton  radiophonique ,la RTL de l’époque, Radio Luxembourg « La Famille Duraton » fait connaître  sa voix dans les années 1950. Sa renommée internationale s'installe en 1976 avec le film « La  Victoire en chantant. » de Jean-Jacques Annaud. Sa célébrité en France date du « Grand blond avec une chaussure noire »1972 d’Yves Robert.

 

Jean Carmet a été l'un des plus proches amis de Michel Audiard

 

Outre l'amour du cinéma, ils partageaient également la passion du cyclisme.

 

Georges Blaness : Omar

 

Plus chanteur qu’acteur il est connu, repéré par Michel Legrand, pour avoir doublé les héros  des, entre autres, « Les Parapluies de Cherbourg »1963 et « Les demoiselles de Rochefort » 1967

 

Dominique Zardi : un prisonnier

 

Archétype du second rôle reconnaissable entre tous à sa coupe de cheveux des plus courtes, il  n’était pas que cela. Il était également journaliste, écrivain et parolier français. En tant  qu’acteur il est apparu dans près de 600 films dont il ne figura au générique que pour la moitié  d’entre eux. Il fut l'acteur fétiche de Claude Chabrol, Jean-Pierre Mocky et Pierre Granier Deferre. Pour Chabrol il composa quelques chansons.

 

Ses rôles l'ont fait côtoyer les plus grands. Parmi eux, Louis de Funès, Bourvil, Jean Gabin,  Jean Marais, Pierre Mondy, Michel Galabru, Jean-Paul Belmondo, Alain Delon, Brigitte  Bardot.

 

On raconte que lors d'une conférence de presse, une monteuse de cinéma a demandé à André Hunebelle pourquoi il engageait des seconds couteaux comme Dominique Zardi. Ce dernier  lui répondit par une citation de Raimu:

 

« Vous savez, dans le gigot, ce qui est bon, c'est pas la viande, c'est les pointes d'ail.  C'est pas moi qui dis ça, c'est Raimu. »

 

Le générique mentionne la présence de plus de trente acteurs et/ou actrices. Ils me  pardonneront de les passer sous silence. Ils n’ont en rien démérité. Loin de là quand on sait la  notoriété des metteurs en scène avec qui ils ont tourné et la qualité des autres films auxquels  ils ont participé.

 

Ciné papy s’en voudrais de lasser ses lecteurs avec les formules maintenant usuelles dans les  fiches : « Il a tourné avec les plus grands…Sa carrière lui fit rencontrer le succès outre  atlantique etc. »

 

Accueil 

 

L’accueil critique fut plus que mitigé. En tête bien sur les intellos de Télérama et du Monde  qui firent la fine bouche. Ils se limitèrent pour ne pas complètement démolir un film ou apparaissaient tant d’acteurs confirmés et de renom à faire l’éloge de Lino Ventura.

 

Ces écrits mi-figue mi-raisin contribuèrent peut être au semi échec commercial du film. Il ne  rassembla qu’un petit million de spectateurs alors qu’à cette période Lino affichait des records souvent autour de deux millions.

 

Bien sûr, ces têtes pensantes, haut du pavé du politiquement correct parisien démolirent Michel Audiard et ses dialogues.

 

Des bons moments (difficiles à choisir)

 

- Quand les actualités sportives sont utilisées pour souligner les cinq ans de prison que  purge Alphonse : Une à une les cinq victoires consécutives de Jacques Anquetil au Tour de  France.

 

- La façon dont Alphonse ronge son frein en savourant à l’avance la sortie de sa  deuxième incarcération et sa vengeance. « Ces années, sur une main que j’vais les faires, sur  une main… et après… »

 

Une réplique (souvenir personnel de Ciné papy)

 

L’inspecteur Lescure, véhément, demande à Alphonse s’il a un alibi. Catherine Verdier  s’immisce dans la conversation et là, mine gourmande, comme si elle savourait encore ce  dont elle va parler : « A ce moment, Monsieur le commissaire Alphonse et moi on s’envoyait en l’air » L’adolescent attardé en restait tout chose.

 

Ce qui est notoirement plus aimable que la façon dont elle va traiter ce pauvre Alphonse qu’elle et Demulder viennent de blouser : « Eh du con !)

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17 janvier 2022 1 17 /01 /janvier /2022 06:00

 

C’est dans Itinéraire d'un enfant très gâté.

 

Lelouch ce n’est pas vraiment ma came au ciné, ce n’est pas une opinion mais mon goût, en revanche je suis fou de Pierre Barouh parolier, la musique est de Francis Lai, de la cultissime chanson d'Un homme et une femme.

 

« Dans le film culte, l'histoire retiendra que tout ressemblait alors à une folle passion. Sous son habit d'acteur, il tenait le rôle du mari disparu d'Anouk Aimée qui deviendra son épouse à la ville. Francis Lai composa un de ses plus beaux airs. Trintignant, encore une fois, jouait magnifiquement un amoureux romantique. »

 

Des années plus tard, Pierre Barouh racontera les coulisses du thème musical du film: «Au milieu du tournage, Lelouch n'a plus eu d'argent pour continuer. Alors, comme j'avais déjà un petit nom comme chanteur et auteur de chansons, je suis allé faire le tour des éditeurs de musique pour leur proposer les chansons du film et toucher une avance. Tous ont dit non. Alors, par réflexe ludique, j'ai dit que je les éditerai moi-même. Lelouch a trouvé de l'argent par ailleurs, a terminé le film et, six mois plus tard, j'étais à Cannes. C'est un raz de marée, un succès pareil. On me proposait quinze films par semaine, je bouffais avec Paul Newman, mais je retrouvais Higelin, que j'avais connu quand j'étais gosse, je découvrais Brigitte Fontaine. Et comme moi j'héritais, je leur ai dit: «Je vous produis un album chacun.»

 

Dans l’abondante filmographie de Lelouch, hormis le premier,  seule La Bonne Année trouve grâce à mes yeux, Claude Lelouch, on aime ou on déteste. Le réalisateur n’a jamais laissé indifférent le grand public comme la critique. Dans La bonne année, il y a cette surréaliste scène où des prisonniers, au cinéma, sifflent Un homme et une femme… d’un certain Lelouch. Simon, Lino Ventura justement, sort de prison. Pour la Saint-Sylvestre, il rentre chez lui mais découvre que sa femme l’a remplacé.

 

« Claude Lelouch raconte une histoire subtilement fantaisiste et parfaitement construite. Il confronte un type aux épaules et à l’esprit carrés à une femme libérée mais fragile. Dès que Lino Ventura et Françoise Fabian se regardent, la magie opère. Pour l’élégante chatte, le gorille se dégrossit.

 

La scène où il est jugé par les amis snobs de la délicate antiquaire est un bel exemple de la manière Lelouch. Quand l’un d’eux lui demande comment il peut aller voir un film sans en avoir lu la moindre critique, le faux rustre répond, superbe, en fixant sa dulcinée : « Exactement comme quand je choisis une femme. En prenant des risques ! » —

 

Lelouch se moque gentiment des critiques et des intellectuels et met en lumière l’amour et l’amitié, avec un Charles Gérard épatant. Quant à l’escroquerie, c’est une autre histoire bien ficelée !

 

« Tu sais ce qu'il y a de dramatique avec toi Charlot ? T’es con et t’es méfiant. Parce que tu ne me crois pas quand je te dis que t’es con, tu ne crois pas »

La Bonne année en Blu Ray : La Bonne année - Version remasterisée - AlloCiné

Aujourd’hui c’est « La Bonne Année » (1973)

 

Lino Ventura sur le tournage du film "La bonne année" - Photo et Tableau -  Editions Limitées - Achat / Vente

 

Pourquoi ce film ?

 

Par ce qu’il est encore temps pour Ciné papy de présenter ses vœux aux fidèles lecteurs des fiches et qui, me dit-on, êtes de plus en plus nombreux. C’est aussi une introduction à l’œuvre de Claude Lelouch qui comprend, de « Un homme et une femme » 1966 à « Itinéraire d’un enfant gâté » 1988 en passant par « La Bonne Années » des films de grande classe.

 

Quelle est l’histoire ?

 

Le gangster Simon prépare, avec son complice Charlot ce qu'il qualifie de « premier hold-up psychologique de l'histoire du banditisme ». Juste à côté de la bijouterie Van Cleef & Arpels, sur la Croisette, à Cannes, se trouve la boutique d'une belle antiquaire, qui attire le regard du malfrat.

 

Le cambrioleur et l'antiquaire s'éprennent l'un de l'autre. Il est sympathique mais sans raffinement, elle est cultivée et indépendante mais découvre au contact de Simon que la vanité de son milieu lui pèse, et qu'elle désire une histoire d'amour simple et franche. Le plan du braquage que prépare longuement le cambrioleur est beaucoup plus sophistiqué que ses manœuvres de séduction. Mais réussira moins bien.

 

La bonne année (1973) - Peut être vous préférez l'accordéon ? - YouTube

 

Réalisation

 

Enfant terrible du cinéma français (après le succès de « Un homme et une femme » 1966  qui fut oscarisé il résista aux sirènes d’Hollywood) il est l’auteur de quelque cinquante films de qualité tellement inégale que sa carrière ressemble aux célèbres montagnes russes. Aucun, cependant, ne laisse indifférent.  Il a une façon bien à lui de tourner.

 

Les acteurs ne connaissent pas le scénario. Leurs scènes ne leur sont révélées qu’au moment de tourner. La plus part du temps il est planqué, tout près de l’acteur mais hors champ, et dicte ce que devrait être le texte. Il est attentif à tout ce qui peut être spontané afin de cerner la vie au plus près.

 

Dans le même ordre d’idée le prénom des rôles est souvent celui des acteurs au civil. Un autre exemple L'année d'après, il fera tourner Michèle Morgan, l'actrice dont il rêvait, dans Le Chat et la Souris avec Serge Reggiani. Ensemble, ils tournent une scène d'anthologie dans laquelle Michèle Morgan se prend d'un fou rire après avoir trouvé un clou dans un gâteau.

 

 

Qui fait quoi ?

 

Lino Ventura :                Simon

 

« La Bonne Année » est l’un des films dont Lino était le plus fier. Pour le dernier plan, il ne savait pas de quel côté aller. Il était très emmerdé car il ne pouvait pas admettre qu’un homme puisse pardonner à une femme qui l’avait trompé. Lino n’était pas au courant de l’épilogue. Et il ne savait pas qu’il s’agissait du dernier plan. Je lui ai dit : « Je vais te filmer et tu vas te poser la question de savoir si tu lui pardonnes ou pas. Maintenant que tu sais ce dont parle le film, laisse-toi porter ! » J’ai filmé un vrai Ventura dira Lelouch. Ventura est passé par toutes les phases. On se dit qu’il pardonne quand même, mais du bout des lèvres. Et qu’il le fera payer… C’était le plan préféré de Stanley Kubrick

 

Françoise Fabian :                Françoise

 

Une actrice vraiment à part dans le paysage cinématographique français comme seules peuvent l’être les actrices aimées de certains cinéastes comme ici Éric Rohmer. Les autres ne s’y sont pas trompés en lui donnant des rôles à sa mesure.  Elle ne va cesser de tourner et bâtir une filmographie importante, avec notamment Jacques Rivette, Claude Lelouch, Mauro Bolognini, André Delvaux, Jean-Claude Guiguet, Jacques Demy, Jerry Schatzberg, Nelly Kaplan, Manoel de Oliveira, François Ozon...

 

N’oublions pas non plus, une riche carrière au théâtre menée parallèlement. Elle travaille alors pour des metteurs en scène tels que Jean Marais, Marcel Maréchal, Pierre Mondy, Yasmina Reza, Claude Santelli ou Jacques Weber.

 

Une actrice séduisante, au charme fou. Elle a eu une vie privée difficile connaissant, dans un laps de temps assez court la mort de ses maris. Jacques Becker et Marcel Bozzufi.

 

Femme libre et engagée, militante entre autre pour le droit à l’avortement à l’époque où les culs bénis faisaient des pieds et de mains pour maintenir la condamnation des « salopes »

 

Cerise sur le gâteau elle à l’élégance d’afficher son âge en se présentant sans artifice ni botox ni autre plasturgie. Quelle femme, quelle actrice ! Un bonheur à ne pas manquer sur les écrans

 

Charles Gérard :           Charlot

 

Ami indéfectible de Jean Paul Belmondo c’est un des acteurs fétiches de Claude Lelouch qui lui trouve un emploi dans la majorité de ses films

 

Une soixantaine de film à son actif 1945 à 2015 ou il affiche sobrement un jeu de rigolo qui apparemment n’en a rien à foutre alors qu’il nous laisse entrevoir qu’il n’en pense pas moins.

 

André Falcon :               le bijoutier

 

Une quarantaine de films pour ce sociétaire de la Comédie Française. Beaucoup de seconds rôles essentiels ou non. Il est toujours bien habillé, élégants à la limite de l’obséquiosité comme ici. Si ce n’est pas le cas c’est qu’il s’agit d’une situation comique dont il est la victime. Bien sûr, en parallèle la poursuite d’une belle carrière au théâtre à la Comédie Française et/ou hors Comédie. Beaucoup de téléfilms également avec, là, des rôles plus étoffés qu’au cinéma. Une vie d’acteur bien remplie quoi.

 

 

Gérard Sire :                             le directeur de la prison / la voix du commentaire TV

 

C’est d’abord une voix que tous reconnaissent qu’ils soient auditeurs de France Inter, RTL ou Europe I. il a beaucoup travaillé avec Jean Yanne dont il fut le scénariste. Une collaboration mérite d’être soulignée. Elle est rapportée par Wikipédia. En 1969, il réalise avec lui un film de neuf minutes dont le destin sera singulier : centré sur le personnage de Roland Moreno (futur inventeur de la carte à puce), il présente pendant de longues minutes les créations les plus loufoques de Roland Moreno (dont la machine à tirer à pile ou face) et l'interroge au sixième degré sur l'existence, le sens du destin, et les « traumatismes de l'enfance ». L'essentiel de ce film ("Tirade de l'oiseau") sera entièrement repris, mot pour mot, par Claude Sautet dans Les Choses de la vie où le comédien Gérard Lartigau joue le rôle de Roland Moreno, fils de Michel Piccoli.

 

Pour la petite histoire c’est Gérard Sire qui mit le pied à l’étrier en lui faisant réaliser des « Scopitones » l’ancêtre du clip. Il en réalisa quelques centaines lui permettant de réunir suffisamment d’argent pour tourner un film et lui appris à travailler vite, à résumer par l’image au lieu de faire du texte et avec peu de moyen.

 

Bettina Rheims :           Nicole

 

Seule rôle très secondaire de cette célèbre photographe qui a tiré le portrait à beaucoup de célébrité telles que : Madonna, Catherine Deneuve, Charlotte Rampling, Carole Bouquet, Marianne Faithfull, Barbara, Mylène Farmer, Kylie Minogue, Claudia Schiffer, Asia Argento, etc. Elle travailla aussi beaucoup pour la publicité des grandes marques comme Chanel ou Lancôme. Travail très original qui n’a rien à voir avec le travail de grande qualité mais trop classique du Studio Harcourt autre photographe de célébrités.

 

Élie Chouraqui :            Michel Barbier

 

C’est un réalisateur, scénariste et producteur de cinéma franco-israélien. Il a été assistant metteur en scène de Lelouch. C’est un clin d’œil dont Lelouch nous régale que ce « mélange » des genres et ce tout petit rôle.

 

Michou :                            lui-même

 

Cette participation est un truc habile de Lelouch, moins mauvaise langue on pourrait dire c’est tout l’art de Lelouch d’intégrer des moments de réalité dans ses fictions pour mieux nous en faire accroire.

 

Mireille Mathieu :                  elle-même

 

Comme ci-dessus et là, Lelouch se moque carrément de ses spectateurs, qui film en parallèle, presque en surimpression Mireille et son travesti.

 

 

Remarque :

 

En 1974, Lino Ventura et Françoise Fabian ont reçu les « David di Donatello » équivalent italiens des « Césars »

 

Le  réalisateur Stanley Kubrick * était un grand fan du film. Il le montrait régulièrement à ses acteurs avant un tournage.

 

* Ses films comptent comme autant de monuments dans l’histoire du cinéma mondial. Ils ne peuvent pas laisser indifférent. Pour fixer les esprits nous allons presque tous les citer soulignant ainsi ce que la considération d’un tel cinéaste peut avoir de glorieux pour Claude Lelouch tellement décrié par « les professionnels de la profession ».

        

« Les Sentiers de la gloire »1957 avec Kirk Douglas  - « Spartacus » 1960 avec Kirk Douglas encore  - « Lolita » 1962 d’après le roman de Vladimir Nabokov - « Docteur Folamour » 1964 avec Peter Sellers - « 2001, l'Odyssée de l'espace » 1968 - « Orange mécanique » 1961 -« Barry Lyndon » 1975 - « Shining » 1980 avec Jack Nicholson - « Full Metal Jacket » 1987 sur la guerre du Vietnam

 

Jean Louis Trintignant qui n’est pas n’importe qui dans le monde du cinéma (près de quatre-vingt films en soixante-dix ans de carrière) considérait Claude Lelouch comme le meilleur directeur d’acteur avec qui il a pu travailler

 

Et si pour une fois on parlait musique

 

Francis Lai 

 

C’est l’heureux musicien de « Un homme et un femme » 1966 avec le chanteur, ami commun de Lelouch, Pierre Barouh. Il a fait près de 31 musiques pour les films de Lelouch.

 

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11 janvier 2022 2 11 /01 /janvier /2022 06:00

https://www.telerama.fr/sites/tr_master/files/styles/simplecrop1000/public/president_1961_04_0.jpg?itok=DbiP5UZw

Notre jeune et sémillant Président, à nouveau disruptif, a versé dans le langage de charretier en déclarant qu’il souhaitait emmerder les non-vaccinés.

 

Vous me direz y’a plus de charretier mais y’a des gars dans leurs bagnoles qui ne se privent de l’utiliser, faut pas s’étonner c’est le langage du peuple, des gens comme dirait notre Merluchon.

 

Le Roi ne devrait pas dire ça !

 

Là, il descend de son trône ou du trône où nous sommes tous égaux, et les Français, selon un sondage, l’approuvent sur le fond mais désapprouve la forme, hypocrites qu’ils sont.

 

Moi « ça m’en touche une sans faire bouger l’autre… »

 

Mais c’est un vrai casse-tête de la presse étrangère pour traduire le verbe « emmerder » d'Emmanuel Macron

 

La presse étrangère a largement repris les propos tenus par Emmanuel Macron qui veut « emmerder les non-vaccinés ». Un casse-tête pour trouver la traduction appropriée dans les langues respectives.

        

Les propos tenus par Emmanuel Macron dans un entretien au Parisien ont donné du fil à retordre à la presse étrangère qui a dû composer pour traduire le verbe « emmerder » dans leurs langues respectives, au plus proche du sens français.

 

En anglais, les médias anglo-saxons ont opté pour les verbes «annoy» comme sur la CNBC ou «hassle», deux traductions qui sont plus proches du verbe embêter, dans la langue de Shakespeare, que du sens grossier du verbe emmerder. D'autres, comme la BBC ou Le Guardian, ont voulu traduire au plus proche de la connotation vulgaire avec « piss off ».

 

« We need the merde »

 

L’agence Associated Press a, quant à elle, opté pour «to bug» qui se traduit également par « embêter » Le New York Times n'a pas repris le verbe dans sa titraille pour un changement complet de la tournure de l'expression : « En utilisant un langage dur, Macron lance un défi aux non vaccinés ». Piss off est utilisé dans le corps du texte. Pour la journaliste du New Yorker, Lauren Collins, « We need the merde » (Nous avons besoin de la merde), exprime-t-elle sur Twitter.

 

Laurence Haïm, ancienne correspondante de Canal + à Washington, la rejoint. Elle avait tweeté une proposition de traduction avec « I fuck them» avant d’opter, elle aussi, pour « piss of »

 

En Allemagne, les médias ont omis le caractère vulgaire du terme avec « nerven » (énerver) et « auf den Wecker zu fallen » (taper sur les nerfs). Die Welt choisit « Macron veut énerver les non-vaccinés » alors que le Das Bild a traduit « emmerder » par le verbe « schikanieren » qui présente une proximité étymologique avec « chicaner », recense 20 minutes.

 

En italien, on choisit «far arabbiare » (« énerver ») les non-vaccinés dans La Repubblica, mais aussi, plus directement, « Ho molta voglia di rompergli le p*** » (« J’ai très envie de leur casser les c*uilles ») dans Il Tiempo.

 

En espagnol, El Pais emploie le terme « fastidiar », mais aussi « joder » qui signifie « merde » et peut aussi s’entendre comme « faire chier ».

 

Au Japon, les journalistes ont hésité entre okoraseru (énerver), unzariseru (embêter, casser les pieds), mukatsukaseru (ça me rend en colère) ou plus kusokuraé (littéralement « Bouffe ta merde ! »)

 

Le correspondant du Asahi Shimbun a justifié son choix de traduction dans un article publié sur le site du quotidien qui expliquait la connotation vulgaire du mot utilisé par le président français.

 

« Je crois avoir été l'un des hommes le plus détesté de son époque, ce fût longtemps mon chagrin, c'est aujourd'hui mon orgueil. »

 

C’est de Jean Gabin Émile Beaufort, ancien président du Conseil.

 

Le Président, celui qui tenait les rênes, sous la Quatrième, c’était le Président du Conseil.

 

Le nôtre, préside la Conseil des Ministres, et le 1er d’entre-eux n’est qu’un collaborateur que le Président peut congédier.

 

Il préside aussi, pour les 6 prochains mois, l’Union Européenne, et la tirade d’adieu ( lire en fin de chronique) de Jean Gabin Émile Beaufort, ancien président du Conseil, évoque la construction européenne. C’est de l’Audiard pur sucre, je ne suis pas fan de l’homme Audiard qui fut un collabo impénitent ICI , mais il savait  manier les mots, qui, dans la bouche de Gabin tonnent dans l’hémicycle !

Le Président en DVD : Le Président DVD - AlloCiné

Aujourd’hui c’est « Le Président » (1961)

 

Pourquoi ce film ?

 

Parce qu’en bon pédagogue je me dois de coller à l’actualité. En ces périodes d’élections, il n’est pas étonnant que Ciné papy, conforme à ses principes, vous ressorte de la naphtaline un de ces films de derrière les fagots qui a marqué l’histoire du cinéma français

 

Quelle est l’histoire ?

 

D’après un roman de Simenon c’est l’affrontement feutré de deux hommes politiques disons plutôt un Homme d’Etat et un politicard qui n’a d’autre ambition que la sienne et celle de sa classe sociale. Le tout nous est conté à coup  flashback  à l’occasion des problèmes de santé du Président qui a pris sa retraite et de son point de vue sur la crise politique qui agite le pays.

 

Réalisation

 

Derrière la caméra le prolifique et hyperactif Henri Verneuil. C’est un cinéaste-scénariste et producteur sans génie, sauf celui des affaires, mais de grands et multiples talents. De 1951 à 1992 il réalisera 34 films dont « La vache et le Prisonnier » 1959 qui sans conteste, figurent au Top 10  des rediffusions du dimanche soir sur TF1. Il possède le «midas touch » et collectionne les grands succès au box-office. Pour se faire une recette à toutes épreuves. On mélange un bon scénario – souvent d’Henri Verneuil –  de grands acteurs populaires et un dialoguiste percutant : Michel Audiard (plus d’une dizaine de collaborations) La recette fonctionne quel que soit le type de cinéma : grand spectacle ou intimiste, aventure ou policier et cela, en France comme à l’étranger.

 

C’est dire si le bonhomme connaît son métier.*

 

Malgré les propos peu amènes ci-dessus Ciné papy doit reconnaître que plusieurs films de Verneuil figurent à son panthéon personnel et cela pour ne pas avoir dénaturé les auteurs respectifs des romans inspirant les films

 

         - « Un singe en hiver » 1962                        (Mon très cher Antoine Blondin)

 

         - « Le Corps de mon ennemi » 1976          (Le réjouissant Félicien Marceau)

 

 

* Selon les statistiques enregistrées depuis 1945, Henri Verneuil est le réalisateur français qui a rassemblé le plus de spectateurs au cours de sa carrière : avec ses trente-quatre films, il a atteint 91,58 millions d'entrées au total, et en moyenne il a réalisé 2,69 millions d'entrées par film9 indique Wikipédia

 

Qui fait quoi ?

 

Jean Gabin :                         Émile Beaufort, ancien président du Conseil

 

Que dire de ce monstre sacré ? Esquissons la stature de son personnage au travers des mots qu’Audiard lui prête. Puisons dans Wikipédia

 

         - À bien des égards, Émile Beaufort, qui est un concentré des présidents du Conseil des IIIe et IVe Républiques, rappelle, tant par sa fougue que par son bagout, Georges Clemenceau, et Aristide Briand par ses opinions pacifistes et son idéologie sociale.

 

         -le député Jussieu proteste contre la lecture par le Président, lors de son ultime apparition à l'Assemblée, d'une liste d'élus du peuple liés aux milieux d'affaires, et demande qu’elle ne soit pas publiée au Journal Officiel. Visiblement Beaufort attendait cette protestation venant "d'un élu sur une liste de gauche qui ne soutient que des projets de lois d’inspiration patronale ; à Jussieu qui objecte qu’il existe des patrons de Gauche, il rétorque : « Il y a aussi des poissons volants, mais qui ne constituent pas la majorité du genre »...d'où tollé dans les gradins.

 

         - Dans le film est également cité le nom du président Gaston Doumergue, que semble avoir côtoyé Beaufort, qui se vante d'avoir, en sa compagnie, fréquenté des maisons closes

 

         - à un député

 

— Il dit n’importe quoi ! (un député du haut des gradins)

 

— c’est l’apanage de l’Opposition. (Réponse du Président)

 

« — Je vous reproche simplement de vous être fait élire sur une liste de gauche et de ne soutenir à l'assemblée que des projets d’inspirations patronales

 

— Il y a des patrons de gauche, je tiens à vous l’apprendre

 

— il y a aussi les poissons volants mais qui ne constituent pas la majorité du genre. »

 

     Lumière 2013 : un Président comme on n'en fait plus |   

 

Bernard Blier :        Philippe Chalamont, député, ancien directeur de cabinet de Beaufort

 

Même traitement que pour le « monstre » précédent.

 

         Chalamont le faux derche : — Travailler avec vous est une telle joie

 

         Le président pas dupe         — Je vous remercie mais faut être plus ambitieux que ça !

 

   - Le Président du Conseil au sujet de son ex Chef de Cabinet devenu député

 

          — Il est plus modéré que je ne pensais

 

         — Oh s’il part doucement c’est qu’il a l’intention d’aller loin.

 

   - Le Président du Conseil à son Chef de Cabinet qui souhaite son soutien pour devenir à son tour Président du Conseil

 

         «  Pas plus mal qu’un autre !…

 

         Décidément vous êtes plus ambitieux pour vous que pour votre pays ! Voilà tout ce      que vous lui souhaitez : un homme "pas plus mal qu’un autre" ? Quand on a cette           ambition là on ouvre un bazar, on ne gouverne pas une nation ! »

 

- Le Président à son chef de Cabinet dont l’indiscrétion à fait perdre quelques milliards à la France par les spéculateurs

 

         « On ne dit rien à sa femme quand on a épousé une banque ça se paye la fortune c’est ce qui coûte le plus cher !

 

Alfred Adam :           François, chauffeur de Beaufort

Encore un acteur de second plan reconnaissable en raison de ses innombrables films et donc rôles dont l’un des derniers fut le Maréchal de Villeroi dans   « Que la fête commence »  1975 de Bertrand Tavernier. (81 Films et/ou téléfilms  en 57 ans de carrière mais aussi 36 rôles au théâtre pour lequel il écrivit 6 pièces ) Bravo l’artiste.

 

Henri Crémieux :             Antoine Monteil, ministre des Finances

Ciné papy a un faible pour cet acteur qu’il a appris jeunot quand il écoutait à  la TSF la « série » Les Maître du Mystère. Il a partagé sa vie professionnelle, comme beaucoup à cette époque entre cinéma, théâtre et télévision ou l’on reconnaissait son allure quelque peu dégingandée et affublé de lunette.

 

Louis Seigner :         Henri Lauzet-Duchet, gouverneur de la Banque de France

 

Cet acteur affiche au compteur 150 films et 200 rôles au théâtre – 1500 fois le Bourgeois gentilhomme et serait recordman pour le rôle du malade imaginaire et celui de Tartuffe à la Comédie Française qu’il quitta un temps pour y revenir dans les 10 dernières années de sa vie.

 

Le personnage qu’il incarne ici est caractéristique de ses rôles au cinéma. Une bonhomie empreinte de sérieux qui le fit ,par ailleurs, choisi par de Gaulle pour l’aider à acquérir la bonhomie qui n’est pas l’apanage des militaires. Enfin il est le grand père des actrices Emmanuelle Seigner, Mathilde Seigner et de la chanteuse auteur/compositeur/interprète – et merde à l’écriture inclusive – Marie-Amélie Seigner.

 

Pierre Larquey :      Augustin, vieil agriculteur et ami de Beaufort

 

Un de ces acteurs de second rôle essentiel des années 30 à 50 reconnaissable à sa voix grave un peu chevrotante. C’est entre autres, la voix l'allumeur de réverbères (« La consigneuh, c'est la consigne… ») sur le disque du « Petit Prince » enregistré en 1954, avec Gérard Philipe.

 

On vous épargnera ses 233 films de cinéma et 11 téléfilms.

 

Cependant il est impossible de passer sous silence ses participations aux films d’Henri Georges Clouzot lui offrant ses rôles les plus connus . Monsieur Colin dans « L'assassin habite au 21 » 1942 et du docteur Michel Vorzet dans « Le Corbeau » 1943.

 

Jacques Marin :      Gaston, chauffeur de car et « escroc » pour touristes

 

Il ne tourne pas moins de 18 films avec son ami Jean Gabin.

 

Physiquement proche du stéréotype français, avec sa rondeur bougonne et sa moustache en brosse, il a joué dans de nombreuses productions américaines. Il maîtrise en effet parfaitement l'anglais, grâce à son épouse Patricia Hutchinson.

 

Cela lui permettra d'approcher de nombreuses stars, telles que Marlon Brando, Audrey Hepburn, Cary Grant, Errol Flynn, Orson Welles, Burt Lancaster, Julie Andrews, Dustin Hoffman, Michael Caine, Anthony Quinn... Il doublera également de nombreux films américains en français, et notamment des dessins animés de Walt Disney.

 

Le temps imparti à Ciné papy ne lui permet pas d’être exhaustif (lol !) c’est ainsi qu’il a omis de cité Jacques Marin dans la fiche de « La Traversée de Paris »  1956 de Claude Autant-Lara où il joue le patron du restaurant.

 

Les cinéphiles voudront bien vouloir excuser l’omission de ce vieil homme déjà accablé par le poids des ans.

 

 

Sans oublier le scénariste          Henri Verneuil d’après un roman de Simenon

 

Ni le dialoguiste                 L’incontournable, à juste titre, Michel Audiard

 

Gabin et Blier face à Wagner

Durant une scène tournée au Théâtre des Champs Elysées à Paris, l’Orchestre de la Société des Concerts du Conservatoire dirigé par Richard Blareau, joue l’Ouverture du Vaisseau Fantôme de Richard Wagner.

 

Le président Emile Beaufort et ses ministres assistent au concert, mais tandis que l’Ouverture vient à peine de commencer, le président se retire dans une loge avec quelques conseillers, dont Bernard Blier, son directeur de cabinet de l’époque. ICI 

Le texte de la tirade d’adieu au complet

 

Voici en entier le texte du discours d’adieu de Gabin :

 

« – Messieurs, Monsieur le Député Chalamont vient d’évoquer en termes émouvants les victimes de la guerre. Je m’associe d’autant plus volontiers à cet hommage qu’il s’adresse à ceux qui furent les meilleurs de mes compagnons.

 

Au moment de Verdun, Monsieur Chalamont avait dix ans… Ce qui lui donne, par conséquent, le droit d’en parler. Étant présent sur le théâtre des opérations, je ne saurais prétendre à la même objectivité. On a, c’est bien connu, une mauvaise vue d’ensemble lorsqu’on voit les choses de trop près ! Monsieur Chalamont parle d’un million cinq cent mille morts, personnellement  je ne pourrais en citer qu’une poignée, tombés tout près de moi.

 

J’ai honte, Messieurs… Je voulais montrer à Monsieur Chalamont que je peux, moi aussi, faire voter les morts. Le procédé est assez méprisable, croyez-moi !

 

Monsieur Chalamont lui a passé une partie de sa vie dans une banque à y penser aussi… Nous ne parlons forcément pas de la même Europe.

 

Moi aussi j’ai un dossier complet. Trois cent pages ! Trois cents pages de bilans et de statistiques que j’avais préparées à votre intention. Mais en écoutant Monsieur Chalamont, je viens de m’apercevoir que le langage des chiffres a ceci de commun avec le langage des fleurs qu’on lui fait dire ce que l’on veut ! Les chiffres parlent mais ne crient jamais. C’est pourquoi ils n’empêchent pas les amis de Monsieur Chalamont de dormir. Remettez-moi messieurs de préférer le langage des hommes. Je le comprends mieux !

 

Durant toutes ces années de folie collective et d’autodestruction, je pense avoir vu tout ce qu’un homme peut voir: des populations jeté sur les routes, des enfants jetés dans la guerre, des vainqueurs et des vaincus finalement réconciliés dans les cimetières, que leur importance a élevé au rang de curiosité touristique !

 

La paix revenue, j’ai visité des mines. J’ai vu la police charger les grévistes, je l’ai vue aussi charger des chômeurs… J’ai vu la richesse de certaines contrées, et l’incroyable pauvreté de certaines autres. Et bien durant toutes ces années, je n’ai jamais cessé de penser à l’Europe. Monsieur Chalamont lui a passé une partie de sa vie dans une banque à y penser aussi… Nous ne parlons forcément pas de la même Europe.

 

Ce projet [NDLR: l’Europe de Mr Chalamont] je peux d’avance vous en énoncer d’avance le principe !

 

La constitution de trusts verticaux et horizontaux et de groupes de pressions qui maintiennent sous leur contrôle non seulement les produits du travail, mais les travailleurs eux-mêmes !

 

Tout le monde parle de l’Europe… mais c’est sur la manière de faire cette Europe que l’on ne s’entend plus. C’est sur les principes essentiels que l’on s’oppose…

 

Pourquoi croyez-vous, Messieurs, que l’on demande à mon gouvernement de retirer le projet de l’Union Douanière qui constitue le premier pas vers une Fédération future ?

 

Parce qu’il constitue une atteinte à la souveraineté nationale ? Non pas du tout ! Simplement parce qu’un autre projet est prêt… Un projet qui vous sera présenté par le prochain gouvernement. Ce projet je peux d’avance vous en énoncer d’avance le principe !

 

La constitution de trusts verticaux et horizontaux et de groupes de pressions qui maintiennent sous leur contrôle non seulement les produits du travail, mais les travailleurs eux-mêmes ! On ne vous demandera plus, Messieurs, de soutenir un ministère, mais d’appuyer un gigantesque conseil d’administration !

 

Si cette assemblée avait conscience de son rôle, elle repousserait cette Europe des maîtres de forges et des compagnies pétrolières. Cette Europe, qui a l’étrange particularité de vouloir se situer au-delà des mers, c’est-à-dire partout… sauf en Europe ! Car je les connais, moi, ces européens à têtes d’explorateurs !

 

– La France de 89 avait quelques actions à accomplir !

 

– Et quelques profits à en tirer !

 

– Il y avait des places à prendre ! Et le devoir de la France était de les occuper pour y trouver de nouveaux débouchés pour son industrie, un champ d’expérience pour ses armes…

 

– …et une école d’énergie pour ses soldats ! Je connais la formule ! Et bien personnellement je trouve cette mission sujette à caution et le profit dérisoire. Sauf évidemment pour quelques affairistes et quête de fortune et quelques missionnaire en mal de conversion. Or je comprends très bien que le passif de ses entreprises n’effraie pas une assemblée où les partis ne sont plus que des syndicats d’intérêt !

 

– Monsieur le président de l’Assemblée ! Je demande que les insinuations calomnieuses que le Président du Conseil vient de porter contre les Élus du Peuple ne soient pas publiées au Journal Officiel.

 

– J’attendais cette protestation… Et je ne suis pas surpris qu’elle vienne de vous, Monsieur Jussieu… Vous êtes, je crois, conseil juridique des aciéries Krenner ? Je ne vous le reproche pas.

 

– Vous êtes trop bon !

 

– Il y a des patrons de gauche, je tiens à vous l’apprendre !

 

– Il y a aussi des poissons volants, mais ils ne constituent pas la majorité du genre !

 

– Je vous reproche simplement de vous être fait élire sur une liste de gauche et de ne soutenir à l’Assemblée que des projets d’inspiration patronale !

 

– Il y a des patrons de gauche, je tiens à vous l’apprendre !

 

– Il y a aussi des poissons volants, mais ils ne constituent pas la majorité du genre ! J’ai parlé tout à l’heure de syndicats d’intérêt. Voulez-vous Messieurs que je fasse l’appel de cette assemblée ?

 

[…]

 

Je vous demande pardon. A l’énoncé de tous ces titres, je réalise la folie de mon entreprise. En vous présentant ce projet, je ne vous demandais pas seulement vos voix, je vous demandais d’oublier ce que vous êtes. Un instant d’optimisme… C’est sans doute à ce genre d’optimisme que Mr Chalamont faisait allusion tout à l’heure en évoquant mes bons sentiments et mes rêves périmés.

 

La politique, Messieurs, devrait être une vocation… Je suis sûr qu’elle l’est pour certains d’entre vous… Mais pour le plus grand nombre, elle est un métier. Un métier qui ne rapporte pas aussi vite que beaucoup le souhaiteraient, et qui nécessite de grosses mises de fonds car une campagne électorale coûte cher ! Mais pour certaines grosses sociétés, c’est un placement amortissable en quatre ans… Et pour peu que le protégé se hisse à la présidence du Conseil, alors là, le placement devient inespéré ! Les financiers d’autrefois achetaient des mines à Djelitzer ou à Zoa, et bien ceux d’aujourd’hui ont compris qu’il valait mieux régner à Matignon que dans l’Oubangui et que de fabriquer un député coûtait moins cher que de dédommager un Roi Nègre !

 

Vous allez faire avec les amis de Mr Chalamont, l’Europe de la fortune contre celle du travail. L’Europe de l’industrie lourde contre celle de la paix.

 

Vous voyez Messieurs, nous aurons enfin été d’accord une fois, je partirai au moins avec l’estime de mes adversaires. Et maintenant permettez-moi de conclure. Vous allez faire avec les amis de Mr Chalamont, l’Europe de la fortune contre celle du travail. L’Europe de l’industrie lourde contre celle de la paix. Et bien cette Europe-là vous la ferez sans moi, je vous laisse !

 

Ce gouvernement maintient son projet. La majorité lui refusera la confiance et il se retirera. J’y étais préparé en rentrant ici…

 

J’ajouterai simplement, pour quelques-uns d’entre vous. Réjouissez-vous, fêtez votre victoire. Vous n’entendrez plus jamais ma voix et vous n’aurez jamais plus à marcher derrière moi… Jusqu’au jour de mes funérailles. Funérailles Nationales, que vous voterez d’ailleurs à l’unanimité. Ce dont je vous remercie par anticipation… »

 

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4 janvier 2022 2 04 /01 /janvier /2022 06:00

7 MORTS SUR ORDONNANCEfilm 7 morts sur ordonnance de Jacques Rouffio avec Jane Birkin, Gérard  depardieu, Michel Piccoli, Marina Vlady, Charles Vanel

Le 2 janvier, soit un dimanche lendemain du Nouvel An, à 17:52 j’ai reçu 2 fiches de Ciné Papy, je me suis dit, y’a du Stakhanov en lui (Pour avoir extrait, dans la nuit du 30 au 31 août 1935, 102 tonnes de charbon en 5 heures et 45 minutes – 14 fois la norme fixée par l'Etat – Stakhanov est devenu une icône de la propagande communiste et un homme comblé, avec accès à tous les privilèges de la nomenklatura stalinienne ICI

 

La mouche du coche ne doit pas prendre la mouche de ce parallèle, bien au contraire puisqu’il m’a permis de tirer du fond de ma pauvre mémoire, en chroniquant sur 7 morts sur ordonnance, le souvenir de la chute d’un chirurgien notable de chef-lieu, officiant tout à la fois dans une clinique tenue par des bonnes sœurs et à l’hôpital départemental.

Sept morts sur ordonnance en Blu Ray : Sept morts sur ordonnance - AlloCiné

 

En quelques mots, l’homme était une étoile montante du RPR, ambitieux, arrogant, vivant sur un grand pied : majordome, Jaguar pour lui, coupé italien pour madame, elle-même anesthésiste. Comme certains le savent peut-être, les actes médicaux comme chirurgicaux sont codés par la Sécurité Sociale dans une nomenclature complexe : la Classification Commune des Actes Médicaux (CCAM) qui regroupe les actes médicaux pratiqués en France par les médecins, les chirurgiens-dentistes et les sages-femmes. Ce code sert notamment à calculer le remboursement de la Sécurité Sociale et des mutuelles.

 

En gros, c’est sur cette base, s’il est en secteur 1, que les honoraires du chirurgien sont fixés ; en secteur 2 les honoraires sont à sa discrétion mais bien évidemment la SS  ne crache pas au bassinet et les Mutuelles compensent en fonction de vos cotisations.

 

DVDFr - Sept morts sur ordonnance : le test complet du Blu-ray

 

Bref, monsieur et madame opéraient en secteur 1 donc, s’ils voulaient s’assurer d’honoraires juteux, il fallait, si je puis dire, surcoder l’acte chirurgical, les honoraires de l’anesthésiste bénéficiaient eux aussi du surcodage.   

 

Ils ne s’en privèrent pas, le Dr AD y allait de bon cœur, il n’avait ou presque que des cas compliqués. Tout allait bien dans le meilleur des mondes jusqu’au jour où une assistante opératoire s’en aperçu. Elle s’en ouvrit aux collègues du Dr AD avec au départ aucun succès. Puis, ayant constitué un dossier elle remua ciel et terre, elle fut menacée, une simple petite main ne pouvait avoir l’impudence de s’attaquer à un notable bien en cour avec le pouvoir en place. L’arrogance du Dr AD causa sa perte, la SS mit son nez dans le dossier, l’un des chirurgiens, un grand orthopédiste, prit fait et cause pour ce qu’on appellerait aujourd’hui une lanceuse d’alerte (bravo  Kikou !), enfin après bien des atermoiements le Conseil de l’ordre sévit. Les époux AD s’exilèrent du côté de la patrie de JP Soisson, où, si mes souvenirs sont bons, ils repiquèrent au truc.

 

J’ai cherché sur la Toile des traces de l’affaire je n’en ai pas trouvé mais grâce à Ciné Papy j’ai pu rendre un tardif hommage à celle qui ruina la carrière politique d’un notable.

 

Le film est sorti en salle le 3 décembre 1975, je venais tout juste de m’installer à Paris après mon service national en Algérie et je ne sais plus quand-est-ce que je l’ai vu, cependant je fis immédiatement un lien avec les époux AD, l’étude du milieu médical affairiste, même si  le fait-divers, survenu à Reims, à partir duquel le romancier et scénariste Georges Conchon a bâti le drame, n’a rien à voir avec eux.

 

J’aimais bien Georges Conchon voir ICI   

 

En 1960 il réussit le concours de secrétaire des débats au Sénat. Il exercera cette activité, selon lui « formatrice et alimentaire », jusqu’à sa retraite en 1980. Si j’évoque ce job alimentaire c’est qu’un fonctionnaire du Ministère, à mes tous début, alors que je touchais des clopinettes, m’avait dit « Berthomeau présentez-vous concours de secrétaire des débats au Sénat ! » Je postulai donc. Le chef des services des débats me convoqua pour sonder mes motivations. Ma réponse le laissa coi, en gros j’avouai, avec les formes, que c’était pour le blé. Un samedi le Sénat fit un galop d’essai où je me rendis. Passer ma vie dans la naphtaline du Sénat, très peu pour moi, je m’abstins lors du concours, peut-être ai-je eu tort je serais peut-être devenu un écrivain reconnu (L.O.L)

 

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Enfin, pour clore ce long avant-propos deux anecdotes :

 

Quand Rouffio fait lire le scénario de 7 morts sur ordonnance à Michel Piccoli celui-ci n’hésite pas une seconde à s’engager dans ce qu’il appellera un film moral. Les deux hommes tourneront ensuite, entre autres, Le sucre et La passante du sans-souci.

 

« Pour trouver l’argent nécessaire au tournage du film, il a fallu faire une coproduction avec l’Espagne. Toutes les scènes de salles d’opération ont été tournées à Madrid. Un défi pour les deux chirurgiens (Piccoli et Depardieu) qui devaient exécuter des gestes techniques entourés de figurants espagnols qui ne comprenaient pas ce qu’ils disaient. »

7 MORTS SUR ORDONNANCE

Pourquoi ce film ?

 

Toute vérité n'est pas bonne à dire. C'est pour cela que Jacques Brel les chantait : « les bourgeois c'est comme les cochons plus ça devient vieux plus ça devient bête. Les bourgeois c'est comme les cochons plus ça devient vieux plus ça devient c… »

 

Mais ça, ça reste bon enfant, un rien potache.

 

Car les bourgeois, du moins certains d’entre eux, et plus souvent qu’à leur tour, malgré leur aspect bon chic bon genre, savent être de fieffés salauds. Comme l’illustre le film de la présente fiche.

 

Quelle est l’histoire ?

 

Dans la ville de Clermont-Ferrand, à dix ans de distance, deux chirurgiens vont connaître le même destin : ils seront tous deux victimes de manœuvres, rumeurs, pressions et réprobations.  Ils finiront par se suicider.

 

Les deux médecins, des chirurgiens, sont pourtant aussi différents qu'il est possible de l'être. En revanche, se sont de remarquables professionnels. Ils sont rigoureux et fidèles à leur serment d’Hippocrate, ils se refusent à tout compromis.

C'est ce qui gêne le professeur Brézé et son clan (trois fils et un gendre, tous médecins) pour les pertes de clients que subit la clinique qu'il dirige.

 

Mathy est un psychiatre en bonnes relations avec tout le monde. Il est le seul à connaître tous les éléments de l'affaire, mais ceux-ci ne se dévoilent que peu à peu après plusieurs fausses pistes.

 

Réalisation

 

C’est un cinéaste assez rare avec une filmographie courte abordant des sujets de société gênants « avec un certain sens de la cruauté et de la bouffonnerie » diront ses enfants, sur les dérives du monde médical et de la spéculation financière. Aucun de ses films ne laissent indifférents quand la fréquentation des salles de cinéma ne se limite pas à la série des « Charlots », des « Bidasses » ou aujourd’hui des « Tuche ». Souvenons-nous de « Le Sucre » 1972

 

Scénariste

 

C’est Georges Conchon qui si colle. Wikipédia précise :

 

Sept Morts sur ordonnance s'inspire d'un tragique fait divers : le suicide à Reims le 18 septembre 1969 d'un chirurgien présentant des similitudes avec le suicide d'un autre de ses confrères survenu dans la même ville, le 23 mars 1952. Dans le cadre d'une histoire de cercle de jeux, ces deux chirurgiens rémois réputés qui ont en commun leur probité, sont victimes d’une campagne de calomnies et de chantage du puissant mandarin local dont ils écornaient la clientèle et le prestige. Ces pressions les poussent à abattre leur famille (le premier sa femme, le second sa femme et ses trois enfants) à coups de carabine puis à se suicider avec la même arme.

 

Le personnage du Dr. Brézé joué par Charles Vanel ferait référence à Joseph Bouvier, éminent médecin et maire de Reims durant l'occupation allemande.

 

Partant de cette histoire vraie, le scénariste Georges Conchon s'est lancé dans un véritable travail d'enquête. Il s'est rendu à Reims, dans la ville même où avait eu lieu ce double suicide, et a fréquenté un bar où avaient coutume de se rencontrer les notables locaux, ceci afin de glaner un maximum d'informations qui pouvaient lui être utiles pour l'écriture du scénario.

 

L’article « Joseph Bouvier » de Wikipédia indique qu’aucun lien de cause à effet n’a pu être établi mettant en cause ce médecin et notable.

 

Qui fait quoi ?

 

Michel Piccoli :                 le docteur Losseray

 

Une nouvelle fois Ciné Papy est très réservé à propos d’un acteur, ici Michel Piccoli. Encensé par la critique, plébiscité par le public, il fait autorité dans le monde du cinéma et affiche ouvertement son engagement politique.

 

Cependant Ciné papy ne peut s’empêcher de fonctionner selon le principe de «  Rien à Jeter » de Brassens. C’est le titre de la merveilleuse chanson ou il nous émerveille en énumérant  les  atouts de sa Belle. Puis il nous charme avec le refrain : « Tout est bon chez elle, y a rien jeter, Sur l'île déserte il faut tout emporter.» Mais comme pour Brassens cela ne fonctionne, pour moi qu’avec les élus de ce cœur d’artichaut de Ciné papy. Cela ne fonctionne pas dans le monde « profane », même dans ce qu’il a de plus délicieux comme celui du cinéma.

 

Plusieurs lecteurs seront peut-être fâchés et trouverons idiot ce borné rédacteur de fiches qui n’y connaît finalement pas grand-chose. Peut-être mais c’est comme ça. Ciné papy doit manquer de sensibilité pour ne pas accéder aux qualités d’acteur de Michel Piccoli. Comme disait l’autre avec une certaine impudence : « Je n’ai pas de glande pour Piccoli. »

 

Il ne s’agit ici que du seul jeu de l’acteur car, très engagé, les films auxquels il a participé ont souvent été des films de combat vivifiant et incontestables au niveau des valeurs qu’ils défendaient.

 

Laissons l’église au milieu du village et avouons que je revois, chaque fois avec le même plaisir « Dom Juan ou le Festin de Pierre » 1965 téléfilm de Marcel Bluwal. Il en est de même pour « Habemus Papam » 2011 de Nanni Moretti. Un écart de 46 ans qui lui permit d’avoir une carrière des plus remplies avec de superbes débuts au théâtre jouant de grands textes de très grands auteurs. Mais ça, c’est une autre histoire.

 

Gérard Depardieu :                  le docteur Jean-Pierre Berg

 

Ciné papy a déjà eu l’occasion de dire tout le bien qu’il pensait de ce fabuleux acteur capable du pire comme du meilleur. On se reportera à la fiche de « Quand j’étais chanteur » 2006. Peut-être à très bientôt à son sujet. En effet, on annonce un « Maigret » interprété par lui. Dure succession après des Harry Baur, Charles Laughton, Gino Cervi, Jean Gabin, Michael Gambon, Richard Harris, Pierre Renoir entre autres mais aussi Bruno Cremer qui, sauf erreur est le seul à avoir interprété plusieurs roman de Simenon mettant en scène le fameux commissaire.

 

Jane Birkin :                      Mme Jane Berg

 

Peu d’atome crochu avec cette artiste qui doit tout à cet expert en provocation qu’était le génial Serge Gainsbourg. Pour moi elle reste quand même une excellente comédienne qui, dans toute ses apparitions publiques parle français avec un léger accent anglais qui se voudrait amusant ou touchant, au choix de l’auditeur, alors qu’elle, parle français comme nous tous sans son accent. Passons.

 

Marina Vlady :                            Mme Losseray

 

De même que Picasso n’était pas un peintre mais un démiurge polymorphe, Brigitte Bardot n’est pas une actrice mais un phénomène. Elle doit la vie à son amie Marina Vlady. Celle-ci avait réussie à la convaincre de traiter un cancer alors que BB se montrait plus que réticente. Tout cela pour dire que pendant que BB faisait tourner la tête au monde entier, Ciné papy alors adolescent, n’avait d’yeux que pour cette jeune blonde ingénue qu’était alors Marina Vlady.

 

Laissons parler Wikipédia ce gâteux de Ciné papy se trouvant soudain « tout chose » à évoquer cette partie de sa vie.

 

« Marina Vlady débute au cinéma en 1949 dans le rôle de « Marie-Tempête » et perce dès 1954 dans « Avant le déluge » * d'André Cayatte .Remarquée notamment pour sa beauté, elle devient aussitôt une des principales jeunes premières du cinéma français, aussi à l'aise dans la comédie que dans le drame et le film noir, même si « La Sorcière » 1956 d'André Michel avec Maurice Ronet .L'un des films dont elle demeure très fière, ne rencontre pas un grand succès public.

 

Elle tourne ensuite plusieurs films diversement accueillis sous la direction de Robert Hossein, avec qui elle forme un des couples très en vue, notamment « Toi, le venin »  1959 . Selon le Dictionnaire du cinéma français , le premier de ces films, « Les salauds vont en enfer » 1955, écrit par Frédéric Dard, « a au moins le mérite de la nouveauté » et un « climat étrange, violent, érotique » qui le caractérise. Le couple se retrouve aussi dans « Crime et Châtiment » 1956 de Georges Lampin, « La Sentence » 1959 * de Jean Valère et « Les Canailles » 1960 de Maurice Labro d'après James Hadley Chase. Les quatre films de Hossein lui permettent de relancer une image de marque qui avait beaucoup de mal à convaincre le public. »

 

En 1961, « La Princesse de Clèves » de Jean Delannoy, adaptation luxueuse de l'œuvre de Madame de La Fayette, mais qu'une certaine critique française juge « trop académique », réaffirme son statut de star capable de porter un film sur ses seules épaules.

 

Le film met en évidence la « distinction » de Marina Vlady jusque-là plutôt considérée comme une sorte de « bombe érotique » dotée d'un tempérament dramatique.

 

Suivent « Adorable Menteuse » 1962 et « On a volé la Joconde » 1966 de Michel Deville » et le très cynique « Les Bonnes Causes » 1963 *du vétéran Christian-Jaque. Illustrant l’étendue de ses talents d’actrice et qu’une beauté peut aussi être intelligente ce qui n’était pas reconnu comme évident à l’époque.

 

Fantasque mais résolue, elle quitta tous et tout, pour épouser en troisièmes noces Vladimir Vyssotski (1938-1980), poète, acteur et chanteur russe, espèce de « Brassens tragique » avec lequel elle vit douze années en URSS jusqu'à la mort prématurée de celui-ci, à 42 ans, en 1980. En 2006, elle chantera son amour pour Vladimir Vyssotski au théâtre des Bouffes-du-Nord dans un récital intitulé Vladimir ou le vol arrêté, titre issu de son livre éponyme paru en 1987

 

Elle a également tourné pour son ami Orson Welles. Une tête on vous dit.

 

Mais je ne peux clore cette rubrique sans évoquer son rôle de la maîtresse du Régent  dans « Que la fête commence... » 1976, * de Bertrand Tavernier tant ce réalisateur, cette façon de raconter une page de l’histoire de France et le casting réuni qui comporte tant des acteurs préféré de Ciné papy.

 

* Vraisemblablement l’objet de prochaines fiches

 

Charles Vanel :                 le professeur Brézé

 

C’est notre Spencer Tracy auquel Ciné papy trouve une certaine ressemblance dans l’allure physique et le jeu.

 

Charles Vanel a eu l'une des carrières les plus longues et polyvalentes du cinéma français, s'étalant sur huit décennies. Nous vous épargnerons la litanie de ses films dont certains sont devenus culte.

 

Ciné papy se rappelle son rôle de bravache et faux caïd dans  ce vertigineux « Le Salaire de la Peur » 1953 d’Henri Georges Clouzot avec lequel il tourna également, comme l’indique son titre « Les Diaboliques » 1955. La façon ou pitoyablement il se dégonfle dans la deuxième moitié du « Salaire de la peur » est un grand moment de cinéma et un fabuleux numéro d’acteur. Pour ce  rôle, il obtint le prix du meilleurs acteurs à Cannes ( Devant Yves Montand – Na !)

 

Avec sa longévité on ne s’étonnera pas de voir tous les metteurs en scène qui ont voulu l’avoir dans leurs films jusqu’à Hitchcock dans « La Main au collet » 1955 avec Grace Kelly et Gary Grant

 

Michel Auclair :                le docteur Mathy

 

Acteur sympathique avec une belle présence dans ses seconds rôles « essentiels » au cinéma.  C’est aussi un important acteur de théâtre avec, à son répertoire : Paul Claudel, William Shakespeare, Arthur Miller, Jean Racine, Molière, Henrik Ibsen et Victor Hugo.. Au cinéma il joua selon la formule consacrée, «  pour les plus grands » René Clément, Henri-Georges Clouzot, André Cayatte, Jean Delannoy, Leenhardt et Jacques Deray. Pendant les années 1950, 1960 et 1970, il apparaît occasionnellement dans des productions internationales, «  Drôle de frimousse » 1956 de Stanley Donen, avec Fred Astaire et Audrey Hepburn, ou « Chacal »1973 de Fred Zinnemann.

 

Ciné papy ne se lasse pas de le revoir dans son rôle de troublions façon Jean Edern Hallier dans « Le Bon Plaisir » 1984  de Francis Girod

 

Coline Serreau :               Sonia, associée de Mme Losseray

 

Elle est plus connue comme réalisatrice que comme actrice ? En 1975, elle se lance dans la réalisation cinématographique ou, très vite elle connaît un vrai succès auprès de la critique. En 1985, « Trois hommes et un couffin » apparaît sur les écrans de cinéma. Avec plus de 12 millions d'entrées, il compte parmi les records du nombre d'entrées pour un film français.

 

Monique Mélinand :                 Mme Giret

 

J’aurai beaucoup de mal à citer un film – toute petite programmation – ou une pièce de théâtre, où sa présence m’aurait frappé. Cela fait des années que Ciné papy ne va plus au théâtre. A la télévision, chez soi,  on peut monter le son. Au théâtre, difficile de crier « Plus fort ! » Je la connais surtout pour avoir été la compagne de Louis Jouvet. Avec Madeleine Ozeray elle faisait partie de la troupe de Jouvet, notamment lors de sa tournée en Amérique Latine durant la guerre. A la défection de Madeleine Ozeray, elle devint la compagne de Jouvet qui savait parler aux femmes et emporta le morceau avec un billet doux « Tu dines avec moi oui ou merde ! » resté dans les annales.

 

Une particularité de cette actrice qui meurt en 2012. A cette date elle était la seule actrice française à avoir connu une carrière cinématographique longue de 84 ans, ce entre 1927 et 2011. Elle devance ainsi Paulette Dubost (81 ans de carrière), Gisèle Casadesus et Paulette Frantz (80 ans de carrière chacune), Danielle Darrieux (78 ans), Denise Grey (77 ans), Micheline Presle (76 ans), Judith Magre (74 ans) et Brigitte Auber (73 ans).

 

C’est qu’on vit vieux dans le monde du spectacle car beaucoup «  ne meurent pas en scène » comme Molière mais jouent très tard.

 

Cela justifie les observations de Ciné papy notées  dans la fiche « Le Diable par la queue » 1969 qui soulignait, la mort jeune de Clotilde Jouano et Xavier Gelin tous deux morts avant 55 ans

 

Valérie Mairesse :                     Mlle Lambert, infirmière

 

Actrice de poids dirait cette langue de pute de Ciné papy qui précise, ici, que c’est affectueux car Valérie assume ses formes qui ne l’empêchent pas de tourner tant pour le cinéma que la télévision ou le théâtre. Elle a débuté avec la troupe du « Splendide » dont elle a été écarté ce qui ne lui a permis d’entamer une riche carrière même s’il s’agit parfois de second rôles pas toujours essentiel. Continue Valérie. On t’aime.

 

 

Quelques bons moments :

 

Au moins celui où l’on voit Gérard Depardieu, autant par provocation que par plaisanterie, virevolter  comme Gérard Philippe dans « Fanfan la Tulipe » 1952 de Christian-Jaque en escaladant  la façade de la clinique dont on voudrait lui interdire l’entrée.

 

NDLR ICI 

 

En 1975, Jacques Rouffio réunit un plateau de stars pour son film Sept morts sur ordonnance

Une image du bonheur pour les époux Berg (Gérard Depardieu et Jane Birkin), venus chercher leurs enfants à l’école (en 37 ans, la rue Godefroy-de-Bouillon, où se trouve le lycée du même nom, n’a guère changé).? © photos d’archives la montagne rené charpin

 

« L'équipe reste près de deux semaines dans la capitale auvergnate, entre juin et juillet. L'Hôtel-Dieu est le lieu de tous les coups bas entre ces mandarins qui ne s'aiment pas. La scène où Berg (Gérard Depardieu) escalade la façade de l'Hôtel-Dieu restera dans les mémoires. La rue Godefroy-de-Bouillon (devant le lycée, près de la place Delille) n'a pas changé et on peut aujourd'hui encore imaginer Gérard Depardieu au volant de son coupé Mercédes, attendant ses enfants à la sortie de l'école et voir accourir son épouse (Jane Birkin). Sur la route de Riom, le château de Maupertuis accueille, un soir, toute la jet-set du coin pour jouer les figurants. Ceux qui seront coupés au montage seront un peu aigres… »

 

Une réplique

 

«  Moi mes prostates ne saignent pas » signe d’une belle opération selon les règles de l’art, que Depardieu rétorque, à chaque fois qu’il est mis en cause par le professeur Brézé devant ses fils.

 

Dans la série « paysage à retrouver »

 

Comme pour « Le Roi de cœur » 1966 ou « Les Dimanches de Ville-d’Avray » 1962 (voir fiches de Ciné papy) le film de la présente fiche, a été tourné en 1975 partiellement en décor naturel à Clermont-Ferrand. Les amateurs pourront y retrouver des aspects détruits de la ville victime de l’urbanisation et de l’appétit des promoteurs.

 

Dans la série «  De qui se moque-t-on ? »

 

Regardez bien les pendules qui apparaissent ça et là dans les décors, du moins celles qui n’ont rien à voir avec le déroulement de l’histoire comme par exemple et particulièrement dans « Le Train sifflera trois fois » 1952 (voir fiche de Ciné papy). Elle ne marque pas l’heure réelle de l’histoire. Il se peut même que dans une scène qui pour diverses raisons n’a pu faire l’objet d’un plan séquence et donc a été tourné par plans successifs, la même pendule, mais si, celle au-dessus de la porte menant à un vestiaire, en haut à gauche de l’écran, affiche une heure différente si elle est en état de marche ou la même heure si elle et arrêtée . Qui n’a pas fait son boulot, l’accessoiriste, le responsable des décors, l’ensemblier, la script ?

 

Mais de qui se moque  ton ? (LOL)

 

 

Pax

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2 janvier 2022 7 02 /01 /janvier /2022 06:00

Les dimanches de ville d'Avray, une perle déterrée - Conseils d'experts Fnac

Pourquoi ?

 

Parce qu’à La Mothe-Achard, quand j’étais petit, le ciné au REX c’était le dimanche après-midi, et puis, rien n’est pire, pour moi, que de s’installer dans la routine de rendez-vous préétablis. J’aime folâtrer, me laisser porter par mes envies...

 

Bref, j’ai donc sauté sur l’occasion de la programmation du film de Serge Bourguignon « Cybèle ou les Dimanches de Ville-d'Avray », souvent abrégé en « Les Dimanches de Ville d’Avray», sorti le 21 novembre 1962

 

J’avais 14 ans, j’étais en pension à l’école d’agriculture Notre-Dame de la forêt, et je ne l’ai point vue, par ailleurs je n’ai nul souvenir de l’avoir visionné plus tard lorsque je me faisais des toiles à 3 francs au Katorza de Nantes.

 

Le Figaro titra, lors de sa sortie en DVD, Le fabuleux destin de Cybèle et les dimanches de Ville-d'Avray ICI 

 

Oscarisé il y a un demi-siècle, le film du réalisateur Serge Bourguignon, 86 ans, connaît une deuxième vie inattendue. Il ressort en DVD en France et aux États-Unis. Les Américains ont même prévu d'en faire un remake.

 

Je cède la plume à Ciné Papy, qui rongeait son frein en se demandant si, comme du temps de l’ORTF, il n’était pas blacklisté.

 

Les Dimanches de Ville d'Avray - Film (1962) - SensCritique

Pourquoi ce film ? 

 

Par ce que, comme on remonte de sa cave une vieille bouteille oubliée d’un vin qu’on avait aimé, il peut être amusant de revenir sur un film oublié depuis sa première vision et qui nous avait enchanté.

 

 

Quelle est l’histoire ?

 

Pierre, est un  ancien pilote de guerre. IL est devenu amnésique à la suite d'un accident d'avion en Indochine. Il ne parvient pas à se réintégrer au monde.

 

Madeleine, l'infirmière qui l'a recueilli, lui consacre toute sa vie et son amour de femme seule. Un jour accompagnant Madeleine à la gare de Ville-d’Avray, Pierre rencontre Françoise, dix ans, qui a perdu sa mère et que son père ramène dans une pension de religieuses. Alors que Pierre veut rapporter au pensionnat une sacoche oubliée par son père, les religieuses le prennent alors pour ce dernier et pensent qu'il vient chercher la fillette pour la journée. Il part donc avec elle et les deux se prennent d'amitié.

 

Madeleine étant de service à l'hôpital toutes les fins de semaine, Pierre va ainsi, sans n’en parler à personne, emmener Françoise en promenade aux étangs de Corot, situés sur la commune, tous les dimanches après-midi. Une tendre et pure complicité s'établit entre eux.

 

Mais cette relation dont Madeleine ignore tout, fait bientôt scandale dans la ville...

 

Réalisation

 

Serge Bourguignon

 

Cinéaste, scénariste et acteur français, il est surtout connu pour ce film. Ovationné à la Mostra de Venise pendant plusieurs minute il a fait l’objet d’une grande polémique en France boudé par la critique alors qu’il eu un succès énorme au Japon et aux États-Unis ou il obtint l’Oscar du meilleur film en langue étrangère. Bourguignon se caractérise par une liberté de pensée, une indépendance de ton et une réflexion originale sur le cinéma et les films en particulier. Il entre en guerre ouverte avec les intellos des Cahiers du Cinéma.

 

Il essuya, tout d’abord un refus de distribution : « Ça va être difficile. C'est un film trop sentimental pour les intellectuels et trop intello pour le grand public », lui explique-t-on Finalement, à la suite du succès américain – le film a été parrainé par des têtes d’affiche comme William Wyler, John Huston et Billy Wilder – c’est devant un aéropage comprenant des « pointures françaises » cette fois telles Agnès Varda, Alain Robbe-Grillet, Maurice Druon, Joseph Kessel et Henry Torrès. Il fit 1 800 000 entrées.

 

Mentionnons également la polémique entre l’auteur du roman dont c’est inspiré Bourguignon.

 

L’auteur reprochait au cinéaste d’avoir trahi son œuvre. Bernard Eschasseriaux, qui a pourtant participé à l’adaptation est une personnalité qui serait resté dans l’ombre aujourd’hui sans ce film.

 

Qui fait quoi ?

 

Hardy Krüger :                 Pierre

 

Une enfance et une jeunesse prises dans la tourmente nazi1941, à l’âge de 13 ans, il intègre une Adolf-Hitler-Schule. À 16 ans, il est choisi pour son physique de parfait aryen pour tourner dans un film de propagande nazie Junge Adler. Incorporé en mars 1945, à presque 17 ans, dans la 38e division SS de grenadiers « Nibelungen » il finit par déserter puis est fait prisonnier par l’armée américaine dans le Tyrol.

 

En 40 ans de carrière internationale (il est trilingue) il tourna quelque 52 films avec les plus grands metteurs en scène tel Otto Preminger, Joseph Losey, Juan Antonio Bardem, Robert Aldrich ou encore Stanley Kubrick, Stanley Kramer et André Cayatte.

 

On se souviendra de lui dans ce film « Pour tous » comme disait la cote catholique affichée dans les églises et que consultaient les parents à la sortie de la messe pour voir s’i avait quelque chose ou l’on pourrait emmener les enfants : « Hatari » 1962 de Howard Hawks tourné chez lui au pied du Kilimandjaro.

 

En France il est surtout connu pour ces films, outre celui de la présente fiche, pour « Un taxi pour Tobrouk » 1961 de Denys de La Patellière et « La Grande Sauterelle »1967. De Georges Lautner .Mais son rôle le plus marquant demeure sans conteste celui qu’il tient dans « Le Franciscain de Bourges », 1967 par Claude Autant-Lara.

 

Rien que pour cet acteur ce film méritait une fiche

 

Patricia Gozzi :                  Françoise/Cybèle

 

On ne peut passer sous silence cette, à l’époque très jeune actrice qui par la suite eu une courte et discrète carrière.

 

Nicole Courcel :                Madeleine

 

Une actrice qui, pendant toute sa carrière remporta le succès sans être une star tant au cinéma que sur les planches ou dans des téléfilms. Pour mieux la situer rappeler vous, vous l’avez peut-être vue dans « L'aventure c'est l'aventure » 1972 de Claude Lelouch 1974  ou dans « La Gifle » 1974 de Claude Pinoteau :

 

Daniel Ivernel :                Carlos

 

Acteur discret mais qui ne laisse jamais indifférent tant au théâtre – il fut un des grands interprète de Jean Anouilh – qu’au cinéma. Dans « Le Corps de mon ennemi » 1976 d'Henri Verneuil : il tient le rôle de Victor Verbruck, le maire pervers, grivois, polisson et fier de l’être. On l’a déjà évoqué dans une fiche précédente relative à « Marie Octobre »

 

André Oumansky :           Bernard

 

En voilà un qui ne fût qu’acteur mais alors, prolifique, cinéma, théâtre, télévision. Les plus grand metteurs en scène ont fait appel à lui tel Michel Deville, Sofia Coppola, Arnaud Despléchin, Georges Lautner ou encore d'Anatole Litvak, René Clément, André Cayatte. L’éclectisme de ces réalisateurs montre l’étendue de son talent. Bien sûr, cette notule diffère peu de beaucoup que l’on trouve dans les fiches de Ciné papy. Mais André Oumansky

 

Présente pour votre serviteur l’intérêt de figurer au casting du lumineux « Soleil trompeur » 1994 de Nikita Mikhalkov dont une fiche vous a déjà été promise. Ce sera fait dès que Ciné papy trouvera force et courage pour se mesurer à un tel monument

 

Anne-Marie Coffinet :    Françoise II

 

Trois films avec Verneuil – dont « Un singe en hiver » 1952 dans une honnête filmographie de la deuxième moitié du 20 éme siècle. Dans de sympathique second rôle sans fantaisie mais bien choisis pour en faire « the rigth woman on the right place »

 

Maurice Garrel :               Le policier

 

Acteur français prolifique qui joua jusqu’à son décès à 88 ans en 2011. Figure connue tant on a pu le voir dans des seconds rôles essentiels au cinéma dans les films de François Truffaut, Jacques Rivette, Costa-Gavras, Claude Lelouch, Claude Chabrol ou Claude Sautet. Maurice Garrel apparaît aussi à la télévision dans les films de Claude Barma, Marcel Bluwal, Stellio Lorenzi. Il sera nommé 2 fois pour le César du meilleur second rôle. Au cinéma pour En, son interprétation dans « La Discrète » 1991 et à la télévision pour « Roi et Reine » 2005

 

René Clermont :               Le facteur

 

Acteur et metteur en scène français, du millieu du XX éme siècle Paris (14e arr.). Il fut un acteur remarquable, entre autres dans Rocambole, où il campe un M. de Beaupréau plus vrai que nature. Comédien aussi aux côtés de Louis de Funés dans Carambolages. On ne compte plus ses mises en scène dans le théâtre privé, mais aussi plus particulièrement dans l'émission culte "Au Théâtre ce soir". Il mit en scène avec talent et générosité, Pierrette Bruno et le Charimari, qui vit éclore un jeune comédien du nom de Patrick Bruel, mais aussi Barillet et Grédy, Louis Verneuil, Marc Gilbert Sauvageon. Dans les séries de la télévision, il participa aux grandes séries de l'époque comme Arsène Lupin, ou les Cinq dernières Minutes entre autres. Mais c'est son rôle dans Rocambole aux côtés de Jean Topart et Pierre Vernier qui restera dans toutes les mémoires. Merci Wikipédia. Il eut été regrettable de le passer sous silence

 

Malka Ribowska :             La voyante (en tant que Malka Ribovska)

 

Un physique à la Alice Sapritch d’abord essentiellement connue pour de grands rôles dans de téléfilm dramatique, elle finit par être remarquée par le monde du grand écran.

(Se souvenir pour une éventuelle notule sur Sapritch à faire une comparaison avec Malka Riboska)

 

Serge Bourguignon :                Le cavalier

 

Oui, c’est le réalisateur, également comédien il tint un petit rôle dans le film

 

Remarque :

 

         - On trouve dans ce film une innocence, une fraicheur, une candeur qui ne veut pas dire naïveté et qui rappelle « Le Roi de Cœur » 1966 (Une des premières fiches de Ciné papy)

 

On peut penser à Brassens : « Mais les braves gens n’aime pas que…

 

         - Tourné en décors naturel le film permet de revoir des aspects de la ville au jour d‘hui disparus

 

Sèvres - La Gare de Sèvres-Ville d'Avray (Rive droite) - Carte postale  ancienne et vue d'Hier et Aujourd'hui - Geneanet

Sundays and Cybele ( Les dimanches de Ville d'Avray ) ( Cyb le ou les  dimanches de ville d'Avray ): Amazon.fr: Andr Oumansky, Hardy Krüger,  Nicole Courcel, Patricia Gozzi, Daniel Ivernel, Anne-MarieLes Dimanches de Ville d'Avray de Serge Bourguignon (1961) - UniFranceLes Dimanches de Ville d'avray [film 1962]

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22 décembre 2021 3 22 /12 /décembre /2021 06:00

marie-octobre paul guers | argoul

Paul Guers, « Quel bel homme ! » dixit ma sainte mère…

 

Aujourd’hui c’est « Marie Octobre » (1959)

 

MARIE-OCTOBRE - ACTERIEUR DU CINEMA

 

Pourquoi ce film ?

 

Pour fournir un autre exemple de ce que François Truffaut qualifiait de « Qualité Française »

 

Quelle est l’histoire ?

 

Un dîner d’ancien combattant de l’armée des ombres , 15 ans après la fin de la guerre. Ils sont contant de se retrouver certains s’étant perdus de vue. Cela se passe dans la demeure de leur ancien chef de réseau, Castille, qui a été arrêté et tué dans ce lieu même, événement qui a précipité la chute du réseau.

 

C’est Marie-Octobre, nom de code de l'ancienne estafette du réseau, et par le propriétaire actuel des lieux, François Renaud-Picart qui ont organisé la petite sauterie. Mais il y a anguille sous roche : ils ont organisé la réunion pour percer le mystère de la mort de Castille. Ils ont appris d’un ancien membre des services de renseignements allemands que c'était grâce à un traître que la Gestapo avait réussi à les découvrir ce soir-là.

 

Petit à petit, les masques tombent. Les anciens membres découvrent ou supposent les bonnes raisons de chacun d'avoir pu trahir, la collaboration...

 

Le responsable découvert Il faudra le mettre à mort. Pas facile tout ça, mais 15 ans après, tuer de sang-froid  c’est autre chose que d’être dans la résistance .Malgré l’opposition d'un prêtre, ils votent qu’il devra se suicider après avoir signé des aveux.

 

Mais une fois découvert, celui-ci tente de s'échapper, puis fait appel à leur pitié. Le prêtre arrive un temps à empêcher ses amis de mettre leur décision à exécution. Mais le traître est finalement tué par Marie-Octobre, Elle déchire la confession que le traitre a écrit sous la menace et appelle ensuite la gendarmerie.

 

Réalisation

 

Julien Duvivier

 

C’est l’un des plus grands cinéastes de l’histoire du cinéma français marquant la période de 1930 à 1960 ce qui permet de  dire qu’il est le chef de file de cette école de la Qualité Française école avait existé. Ce sont souvent des concepts forgés par la suite regroupant, pour les historiens, par facilité ce qui ne faisait qu'être dans l'esprit du temps. Ainsi, par exemple, Tristan Tzara, Hugo Ball, Hans Arp furent étonné de se voir affiliés à un mouvement qui au départ se voulait purement intellectuel. À l'origine, il s'agissait de résister au dépérissement de l'esprit en mettant en relation les diverses avant-gardes artistiques européennes. Il n’y avait aucune recherche artistique commune. Puisqu’on voudrait y rattacher l'expressionnisme allemand et du futurisme italien qui eux, constituent, chacun pour leur part, un mouvement comme le fut l’impressionnisme par exemple. Le nom fut trouvé, sous forme de boutade, au Café Voltaire de Zurich ou se réunissaient ces artistes, en l’occurrence penseurs, en cherchant dans le Petit Larousse ou un dictionnaire franco-allemand en planant au hasard la pointe d’un coupe papier. La vie de ce metteur en scène très personnel et exigeant est d’une richesse telle qu'on se reportera utilement une encyclopédie traitant du cinéma et/ou de metteurs en scène. Pour découvrir entre autre une carrière internationale.

 

On trouvera ici quelques-uns de ses films devenus des classiques et qui démontrent un bel éclectisme.

 

         - «  La Belle Équipe » 1936 avec Jean Gabin, Charles Vanel illustrant la joie de vie et l'espoir distillé par le Front Populaire

 

         - « Pépé le Moko » 1937, chef-d'œuvre. Pépé le Moko nous plonge dans la pègre d’Alger et, propulse Jean Gabin au rang de vedette internationale.

 

         - « Le Petit Monde de don Camillo » 1951, qui rencontre un succès populaire immédiat et suite, « Retour de don Camillo » 1953.

         - « Voici le temps des assassins »1956, on retrouve Jean Gabin dans le rôle d’un brave restaurateur qui se fait gruger par une jeune femme cynique jouée par Danièle Delorme. Un film noir et un portrait de femme démoniaque.

 

Soulignons aussi que des pointures telles Jean Renoir, Ingmar Bergman et Orson Welles tenaient Duvivier en haute estime.

 

Marie-Octobre de Julien Duvivier : Conte d'automne | «Le blog de la revue  de cinéma Versus

 

Qui fait quoi ?

 

Danielle Darrieux :      Marie-Hélène Dumoulin dite « Marie-Octobre », directrice d'une maison de couture

 

Une des plus longues carrières du cinéma français – 110 film en 80 ans – enchainant succès après succès. Pour Ciné papy ce sont les films tournés avec Max Ophuls qui ont sa préférence « La ronde » 1950 et « Madame de… » 1953

 

Paul Meurisse :    François Renaud-Picart, industriel

Acteur incontesté il est aussi connu pour avoir ,en avril 1940, aux côtés d'Édith Piaf, qui devient sa compagne jusqu'en 1942, Le Bel Indifférent de Jean Cocteau au théâtre des Bouffes-Parisiens. C’est au cinéma qu’il fit près de 65 films de 1940 à 1976. Verneuil et Lautner furent des metteurs en scène fidèle mais aussi Jean Pierre Melville qui le dirigea dans « Le Deuxième Souffle ». 1966 .On peut voir Meurisse dans l’un  de ses rôles notables, celui du commissaire Blot débutant par un quasi-monologue. Un moment d’anthologie .

 

N’oublions pas, dans cette importante filmographie, on ne me le pardonnerait pas le cultissime « Les Tontons Flingueurs » 1963 de Lautner.

 

Marie-Octobre de Duvivier en DVD/Blu-ray restauré le 7 décembre 2016

Bernard Blier :     Julien Simoneau, avocat pénaliste

 

Acteur prolifique s’il en est avec 200 films en 50 ans avec « Marie Octobre » il est presque encore à ses débuts du moins son jeu pourrait le laisser croire car il affiche déjà 20 ans de carrière On l’a déjà rencontré dans la fiche « Quai des orfèvres 1947 . On le retrouvera, c’est certains.

 

N’oublions pas, cependant, dans cette importante filmographie, on ne me le pardonnerait pas, le cultissime « Les Tontons Flingueurs » 1963 de Lautner ou il joue l’inénarrable Volfoni

 

Lino Ventura :       Carlo Bernardi, patron d'une boîte de strip-tease et ancien catcheur

 

Pour faire court sur ce monstre sacré du cinéma français disons simplement qu’on le trouve au casting des «Tontons Flingueurs » 1963 (si si) avec dans la célèbre scène de beuverie des répliques entre deux rots « Yen a » - « J’ai connu une Polonaise qui en prenait au petit déjeuner)

 

Noël Roquevert : Étienne Vandamme, contrôleur des contributions

 

Acteur de second rôle de « premier plan » reconnaissable entre tous : un sourcil froncé sur un petit œil rond, inquisiteur et inquiétant, une voix martelant chaque phrase, une moustache taillée avec soin. C'est l'acteur qui a tourné le plus de films avec Louis de Funès, un total de vingt-trois .

 

Robert Dalban :   Léon Blanchet, serrurier plombier

 

Avec plus de deux cents films à son actif entre 1934 et 1986, il est l'un des « seconds rôles » masculins les plus connus du cinéma français nous dit Wikipédia à laquelle les plus curieux et les moins paresseux se reporteront. Reconnaissable à sa trogne et à sa voix – nombreux doublages des deux côtés de l’atlantique. Son célèbre et inoubliable « Yes Sir » dans « Les Tontons Flingueurs » 1963 – et oui, on en sort pas – de Georges Lautner fit qu’il tourna 11 films avec lui. Clin d’œil

 

Paul Frankeur :    Lucien Marinval, boucher mandataire aux Halles

 

Acteur de second rôle de «  premier plan » lui aussi, amateur de bonne chère il partageait cette passion avec Jean Gabin et Lino Ventura. C’est à cette fidèle amitié, entre autre qu’il tourna dans près de 80 films de 1941 à 1976 . Les metteurs en scène, et non des moindres, lui étaient fidèles. On le retrouve notamment dans   « Un singe en hiver » 1962 d'Henri Verneuil

 

Mais, curieusement pas dans « Les Tontons Flingueurs » 1963, désolé.

 

Serge Reggiani :   Antoine Rougier, imprimeur

 

Acteur et chanteur au succès incontestable il affiche une carrière ininterrompue pendant soixante ans. – 130 films et téléfilms. Interprète de chansons signées Georges Moustaki par exemple. Un des films préférés de ciné papy est  « Le Chat et la Souris » 1975 de Claude Lelouch. Grace à la manière toute particulière de diriger ses acteurs Lelouch donne à Michèle Morgan et serge Reggiani de très beaux moments de cinéma ou on s’amuse ( eux aussi apparemment) sans oublier la romance cher à Lelouch

 

Paul Guers :           Yves Le Gueven, prêtre

 

Bel acteur de cinéma  dont la carrière a démarré avec Abel Gance .Acteur de second rôle de «  premier plan » lui aussi, il collabora avec des metteurs en scène  fidèles . Le grand public de retrouva dans des séries et/ou des téléfilms.

 

Daniel Ivernel :    Robert Thibaud, médecin-accoucheur

 

Acteur discret mais qui ne laisse jamais indifférent tant au théâtre – il fut un des grands interprète de Jean Anouilh – qu’au cinéma – très belle création dans: « Le Corps de mon ennemi » 1976 d'Henri Verneuil : Victor Verbruck, le maire

 

Jeanne Fusier-Gir :     Victorine, la gouvernante

 

Actrice de théâtre et de cinéma – elle démarra en 1909 période du muet – de 1903 à 1966 on peut, selon la formule consacrée, dire qu’elle a tourné et/ou joué avec les plus grands. C’était une actrice préférée de Sacha Guitry.

 

 

Sans oublier le dialoguiste

 

Henri Jeanson est un écrivain, journaliste scénariste et dialoguiste français. Il travaille un temps au Canard Enchainé qu’il quitte par solidarité avec Galtier Boissière autre grande gueule du XXe siècle. Il collabore à de nombreux journaux, retournant, après-guerre au Canard Enchainé toujours jaloux de sa liberté de penser et ardant militant des causes pacifistes. Sa verve émarge ses dialogues de films. « La guerre le seul divertissement des rois où les peuples aient leur part » in « Fanfan la Tulipe » 1952 de Christian-Jacques ou encore « Entre la honte et l'honneur, il n'y a de différent que la dernière syllabe » mais aussi « Si une femme dit la vérité c’est pour cacher un mensonge. »

 

Remarque

 

Wikipédia souligne enfin à propos de « Marie-Octobre »avec Danielle Darrieux, Paul Meurisse, Serge Reggiani et Bernard Blier. Qu’il s’agit d’un bel exercice de style évoluent dans une unité de lieu, de temps et d'action avec une mise en scène omniprésente, inquisitrice, presque menaçante dans un souci constant du cadrage et de la composition de l'image. On peut quand même préciser qu’après être un film à succès, « Marie Octobre » fut ensuite d’une pièce de théâtre. Ceci expliquant peut-être cela.

 

 

Pax

 

Prochainement « Le Président »

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15 décembre 2021 3 15 /12 /décembre /2021 06:00

La traversée de Paris : Noir et blanc : 5ème arrondissement : Paris :  Routard.com

La devinette du jour : pourquoi je passe  régulièrement à vélo devant le restaurant : « La traversée de Paris » rue Poliveau?

Aujourd’hui c’est « La traversée de Paris » (1956)

 

La Traversée de Paris en DVD : La Traversée de Paris - AlloCiné

 

Pourquoi ce film ?

 

Pour commencer à aborder ce que François Truffaut avec, un certain dédain, avait, dans Les Cahiers du Cinéma appelé « La qualité française ». Dénigrement qui allait déboucher, avec ses copains des Cahiers sur la « Nouvelle Vague » Cette stigmatisation fit des dégâts. Elle empêcha certains talents de croitre, fit perdre leur aura à d’autres. Alors que, comme le souligne Justin Kwédi, * Truffaut lui-même, avec un film à l’incontestable et mérité succès comme « Le dernier métro » 1980 reprenait tous les codes de cette « Qualité française » tant critiquée.

 

* Dans un article de « Il était une fois le Cinéma »

 

Quelle est l’histoire ?

 

Paris, 1942. Marcel Martin, un chauffeur de taxi au chômage, gagne sa vie durant l'Occupation comme porteur clandestin du marché noir Un soir, sa mission est de transporter à pied à l’autre bout de la ville (plus précisément, de la rue Poliveau à la rue Lepic) quatre valises contenant les morceaux d'un cochon.

 

Mais le comparse habituel de Martin n’est pas là. Suite à un qui pro quo il s’en remet à un étranger choisi après avoir diner avec lui.

Ce choix se révèle vite calamiteux car cet étranger, un certain Grandgil, n’en fait qu’à sa tête et semble trouver l’aventure amusante alors que pour Martin c’est un boulot qui doit être fait et bien fait.

 

Par exemple, dès le début se rendant dans la cave de son commanditaire, l'épicier Jambier où il fait scandale et rançonne le boucher malhonnête.

 

Va s’en suivre une succession de péripéties qui font l’intrigue de ce film et permet à Autant-Lara de brosser un tableau noir de l’humanité et de ses conditions de vivre tout en maintenant le mystère sur ce fameux Grandgil. Soulignions que la nouvelle de Marcel Aymé tout aussi militante est beaucoup moins noire.

 

Ainsi, suivis par deux agents de police qui vont certainement les contrôler, Grandgil se met à parler en allemand à Martin, ce qui conduit les deux policiers à prudemment passer leur chemin.

 

Plus tard, s'étant arrêtés dans l'hôtel où loge Martin, Grandgil téléphone en allemand, à un copain pour se faire confirmer l’auteur d’une poésie allemande.

 

Par la suite, dans un café où ils se sont réfugiés pour éviter une patrouille de police, Grandgil prend à partie le patron et la patronne de l'établissement (car ceux-ci exploitent sans vergogne une employée juive), puis il s'en prend aux clients qu'il traite de « salaud d'pauvres ! », commençant à s'énerver quand ceux-ci font mine de lui dérober une valise.

 

D’incident en incident Grandgil, peintre célèbre connu d’un officier supérieur allemand est libéré après avoir été arrêté, avec Martin pour s’être rebellé lors d’un contrôle nocturne.

 

On les retrouve, après la guerre, dans une scène finale où Grandgil monte dans un wagon de première classe alors que son porteur n’est autre que Martin qui, ironie du sort, continue à porter les valises des autres.

 

La traversée de Paris – Du 45 rue Poliveau, Paris 5ème, à rue Lepic près de  Montmartre | In Ciné Veritas

 

Réalisation

 

Claude Autant-Lara est le metteur en scène.

 

Après des début difficile malgré une bonne éducation comme en connaisse les fils de la haute bourgeoisie, ses qualités et son talent le font apprécié du monde du spectacle où il occupe divers emplois (décorateur pour Jean Renoir et assistant pour René Clair )trouve de l’aide cher ses ainés.

 

C’est un personnage fantasque mais talentueux. Il établit solidement une réputation d’original qu'imprévisible. Anticonformiste et provocateur, Il aurait affirmé : « Si un film n'a pas de venin, il ne vaut rien».

 

Ce curieux bonhomme s’est fait remarquer pour des prises de position et un militantisme « révisionnistes » forcené s’affichant avec J.M. Le Pen allant jusqu’à s’engager politiquement et briguer les suffrages des électeurs.

 

Cependant pour Ciné papy, quelqu’un qui se lie d’amitié avec l’acteur Julien Carette qui deviendra son acteur fétiche, ne peut pas être foncièrement mauvais.

 

Quoiqu’il en soi, il signa parmi les plus grands films de l’histoire du cinéma français

 

Ainsi par exemple sur quelques 38 films

1933 : Ciboulette

1937 : L'Affaire du courrier de Lyon (coréalisé avec Maurice Lehmann)

1938 : Le Ruisseau (coréalisé avec Maurice Lehmann)

1939 : Fric-Frac (coréalisé avec Maurice Lehmann)

1941 : Le Mariage de Chiffon

1943 : Douce

1946 : Sylvie et le Fantôme

1947 : Le Diable au corps adapté du roman de Raymond Radiguet

1949 : Occupe-toi d'Amélie d'après Georges Feydeau

1951 : L'Auberge rouge [également scénariste]

1952 : Les 7 péchés capitaux (film à sketchs, sketch L'Orgueil)

1953 : Le Bon Dieu sans confession [également scénariste]

1954 : Le Blé en herbe adapté du roman de Colette

1954 : Le Rouge et le Noir adapté du roman de Stendhal

1958 : Le Joueur d'après Fiodor Dostoïevski

1958 : En cas de malheur adapté du roman de Georges Simenon

1959 : La Jument verte adapté du roman de Marcel Aymé

1961 : Tu ne tueras point (sorti en 1963)

1961 : Le Comte de Monte-Cristo d'après Alexandre Dumas

1961 : Vive Henri IV, vive l'amour

1963 : Le Meurtrier

1963 : Le Magot de Josefa

1965 : Journal d'une femme en blanc

1966 : Nouveau journal d'une femme en blanc

1967 : Le Plus Vieux Métier du monde

1968 : Le Franciscain de Bourges

 

Remarque :

 

Claude Autant-Lara participa à une série d'entretiens avec le Suisse Freddy Buache, directeur de la Cinémathèque suisse, dans lesquels il révélait nombre d'anecdotes qui avaient jalonné la réalisation de ses films. Entre 1981 et 2000, constatant qu'elles n'intéressaient pas la France, il dépose ses archives à la Cinémathèque suisse.

 

Ce n’est pas la première fois que nos élites intellectuelles parisiennes qui n’ont que leur nombril comme horizon, ont laissé filer à l’étranger des trésors nationaux « sans valeurs » assurément puisqu’il s’agissait de dons.

 

Ainsi la collection d’ « Art Brut » * de Dubuffet a trouvé refuge dans un très intéressant musée éponyme à Lausanne.

 

* Concept forgé par Dubuffet

 

Qui fait quoi ?    

 

(Tout le monde connaît ces acteurs. Contentons-nous d’anecdotes glanées sur le net)

 

Jean Gabin :                       Grandgil, l'artiste peintre

 

Avant ce film, Bourvil n’avait jamais travaillé avec Jean Gabin. Leur première scène fut justement celle de la première rencontre entre Martin et Grandgil. Lorsque Gabin rentre (de dos) dans le bistrot et lance un « Bonsoir » inquiétant, l’acteur Bourvil est terrifié.

 

Bourvil :                    Marcel Martin, chauffeur de taxi au chômage

 

Il s'agit de la troisième rencontre cinématographique (sur les cinq) entre Bourvil et De Funès, après Poisson d'avril et Les Hussards

 

Louis de Funès :               Jambier, l'épicier

 

C'est le premier film dans lequel Louis de Funès a, un second rôle certes, mais dans une scène mémorable, et un film à succès, entouré de deux "poids lourds" du cinéma de l'époque. Il lui faudra attendre Ni vu, ni connu pour avoir un premier rôle dans un film mémorable.

 

C'est également la deuxième entre Gabin et De Funès, après Napoléon.

 

Hubert de Lapparent :            l'otage nerveux

 

Cité ici car c’était le fils d’amis des parents de Ciné papy

 

Sans oublier d’évoquer

 

Les scénaristes  Jean Aurenche et Pierre Bost, d'après la nouvelle éponyme de Marcel Aymé car ils sont important dans cette querelle ouverte par François Truffaut sur « La qualité française » au cinéma et furent les scénaristes/dialoguistes attitrés de Claude Autant-Lara

 

Pax

 

Prochainement « Marie Octobre »

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8 décembre 2021 3 08 /12 /décembre /2021 09:50

Le Diable par la queue - Film de Philippe de Broca (France/Italie, 1969)  (Comédie) : la critique

C'était une grande gueule sympathique, comme les Français les adorent. Méditerranéen jusqu'au bout des ongles, Montand était un homme qui ne savait jamais s'arrêter. C'est sans doute le film "César et Rosalie" qui donne de lui l'image la plus fidèle. Mariant avec un rare bonheur chanson et cinéma, Montand eut aussi des femmes, beaucoup de femmes. Et pourtant, le couple qu'il formait avec Simone Signoret reste un modèle du genre. Ce que nos amis américains appelleraient un french paradoxe... 

 

 

Montand et la politique ICI 

 

Un Reagan à la française

 

En février 1984, au retour d'une tournée triomphale de récitals en France et aux États-Unis, Montand crée l'événement en assurant le commentaire de "Vive la crise", l'un des premiers docu-fictions de l'histoire du petit écran.

 

Il évoque, sous la forme de faux reportages, l'état de l'économie dans le monde. Les vingt millions de téléspectateurs qui ont suivi ce programme et la classe politique sont impressionnés par son sens de la pédagogie.

 

Certains lui prédisent une carrière politique et une folle rumeur commence à courir: l'acteur envisagerait de se présenter à l'élection présidentielle de 1988. Les premiers sondages, très prometteurs, font dire aux observateurs qu'il a toutes les chances de devenir le "Ronald Reagan français".

 

ll s'en défend dans un entretien accordé à Christian Defaye dans l'émission "Spécial cinéma", où il résume sa position ainsi: "Pour me faire entendre, si j'ai quelque chose à dire, faut-il viser la présidence?". La réponse est "non".

 

Le Diable par la queue - Film (1969) - SensCritique

 

Aujourd’hui c’est « Le diable par la queue» (1969)

 

Pourquoi ce film ?

 

Par esprit de contradiction ! Ciné papy vous avait annoncé autre chose et bien non. Ce sera selon son bon plaisir. M’enfin, qui commande après tout ?

 

Une autre raison, qui après tout, on vaut bien une autre, en ces temps de morosité voire d'inquiétude (Covid 19 et son variant Delta – étonnez-vous qu'on n'y comprenne rien, un delta c'est toujours plus ou moins marécageux – médiocrité du personnel politique quel que soit leur couleur – phénomènes climatiques hors normes – échiquier mondial nous menant au bord de la catastrophe * un peu d’enchantement et d’humour nous fera du bien.

 

* On rapporte qu’en 1913 et/ou 1914 chaque fois qu’un de ses interlocuteurs ponctuait avec solennité ses tirades d’un : « Je sens la guerre » le Tigre répondait, faites-vous désinfecter.

 

Quelle est l’histoire ?

 

Dans un château délabré du XVIIe siècle, les propriétaires, une famille de nobles désargentés, s’essayent à faire tourner une activité d’hôtellerie et/ou  de restaurant repas. Les touristes sont attirés avec la complicité du garagiste local. Un jour arrivent un séduisant gangster et ses deux complices qui transportent le butin de leur dernier méfait. La famille des châtelains saute sur l’occasion. Elle n’a nullement l'intention de laisser passer une pareille aubaine et de fil en aiguille on voit le gangster succomber au charme de la plus ingénue des filles  des châtelains et ne se montre plus aussi pressé de partir.

 

 

Réalisation

 

On retrouve Philippe de Broca dans ses pompes et dans ses œuvres. On l’a déjà rencontré dans les premières fiches de Ciné papy qui déclarait son inclination pour « Le Roi de Cœur » bide retentissant de 1966. On se reportera utilement à cette fiche pour une première approche de cet exceptionnel et inclassable metteur en scène plein de talent autant que d’humour et dont la ligne de conduite se traduisait par cette profession de foi : « Le rire est la meilleure défense contre les drames de la vie. »

 

Philippe de Broca est un ovni dans le monde du cinéma. Il appartient au monde qu’il s’est créé. Il vient après les cinéastes dit de « Qualité française » (Claude Autant-Lara, René Clair, Julien Duvivier ou moins talentueux, Yves Allégret, Jean Delannoy) Cette « Qualité française » décriée par « Les cahiers du cinéma » allait être remplacée par « La nouvelle vague. » qui ne fut jamais rejoint par de Broca.

 

Trop futile pour cela ?

 

On peut le croire quand le succès de ses films populaires le rendait suspect aux yeux de ses confrères. Pourtant on était loin des pantalonnades des « Gendarmes » ou des « Charlots »

 

Et on ne se privait pas de souligner un certain amateurisme, voir j’m’en foutisme dans ses films ou l’on relevait, à plaisir, des incohérences au tournage comme au montage.

Dans « Le Diable par la queue » on voit curieusement, très furtivement, redécoller un avion alors qu’il vient de se scratcher dans les étangs du domaine !

 

Mais à y bien regarder son cinéma est tout en sensibilité. On a inventé pour lui le qualificatif de « Mélancomique » Il y a chez lui, une légèreté, une douceur de vivre, une lumière particulière qu’il sait restituer.

 

On est loin de ces cinéastes, aussi talentueux soient-ils, dont la caractéristique est le nombrilisme tel les Verneuil ou les Melville.

 

Terminons par cette déclaration de François Truffaut : « Je l’aime aussi parce qu’il est heureux. La preuve ? Je ne l’ai jamais entendu dire du mal de personne. »

 

Le diable par la queue | Philippe de BrocaThe Devil by the Tail (1969)

Qui fait quoi ?

 

Madeleine Renaud :             la marquise de Coustines

On se demande bien qui, parmi les actrices françaises aurait pu endosser ce rôle. On voit bien à la rigueur l’excellente Danielle Darrieux mais trop légère et primesautière ou mutine. Quand elle joue la tragédie elle apparaît comme fragile. De toute façon elle a déjà tenu un grand rôle de mère, dans « Les demoiselles de Rochefort»1967 de Jacques Demy.

 

Loin de moi l’idée d’opposer ces deux grandes dames de la scène française et internationale dont les carrières s’étendent sur plus d’un demi-siècle.

 

Mais ici, la marquise de Coustines est une maîtresse femme qui mène, son petit monde à la baguette avec autant de charme, d’humour que d’énergie ce qui convient parfaitement à ce grand nonchalant de Jean Rochefort.

 

 

Jean Rochefort :           Georges, comte de Coustines

 

Je ne ferais l’injure à personne de « raconter » Jean Rochefort. Ici il est parfait de légèreté, presqu’évanescent. Pourtant il occupe avec brio ce rôle, avec une discrète désinvolture et cette impression qu’il donne à chaque fois, de ne pas y croire, de « s’en foutre » et l’air de nous dire faites comme si je n’étais pas là. C’est tout cela qui me le rend si cher.

 

Maria Schell :                 Diane, comtesse de Coustines

 

Actrice helvético-autrichienne, une des plus grandes des années 50 et 60 elle mena une carrière internationale. Amie de Marlon Brando elle eut des partenaires comme Yul Brunner, Glenn Ford ou encore Gary Cooper. Sa classe naturelle apporte ce qu’il faut de crédibilité à la famille d’aristocrates ruinés que nous présente ce film.

 

Dans les années 1970, on la voit souvent dans des séries télévisées comme « Derrick ». En 1982, elle joue le rôle de Claire Zachanassian dans l'adaptation cinématographique par Max Peter Ammann de « La Visite de la vieille dame » de Friedrich Dürrenmatt.

 

Le diable par la queue en streaming direct et replay sur CANAL+ | myCANAL

 

Marthe Keller :              Amélie, baronne de Coustines

 

À la voir virevolter avec légèreté on à l’impression que cette toute jeune actrice a tout dit.

 

Le réalisateur venait juste de rencontrer cette fraiche jeunesse suisse, qui traverse le film en minijupe et pieds nus. Ils auront un enfant ensemble. Et tournera encore « Les caprices de Marie » 1970 La toute belle a tenu ses promesses avec une carrière internationale bien remplie « Vertiges » 1975 Mauro Bolognini, « Marathon Man » 1976 de John Schlesinger et surtout « Bobby Deerfield » 1977 de Sydney Pollack. Elle triomphe aussi sur les scènes lyriques ne se contentant pas de jouer la comédie.

 

Petit clin d’œil, n’oublions pas sa participation au film « Mes funérailles à Berlin »1966 (voir parmi les premières fiches de Cinépapy.)

 

 

Clotilde Joano :              la comtesse Jeanne, la cousine pianiste

 

Actrice te cinéma autant que de théâtre (elle participa à l’aventure du TNP de l’époque de Jean Vilar) morte à l’âge de 42 ans * cela ne l’empêcha pas de jouer dans près de trente films avec des metteurs en scène tel que Bertrand Tavernier, Chabrol, Costa-Gavras par exemple.

 

Elle est «la clé » du film qui assure le contrepoint entre comédie et mélancolie.

 

Xavier Gélin :                  Charly, le petit garagiste

 

Encore un acteur qui meurt relativement jeune – 53 ans * – au regard de la longévité de beaucoup d’autres. Soulignons qu’il fait partie de la famille des Gélin de sa plus tendre enfance et tout au long de sa vie professionnelle multiforme.

 

Le duo qu’il forme avec Marthe Keller (coquette vs amoureux transi) donne de très bon moment.

 

Claude Piéplu :               Monsieur Patin, le client assidu

 

Piéplu outre le narrateur des Shadoks c’est autre chose qu’un second rôle, même important, aux cotés des têtes d’affiches. C’est une personnalité hors du commun du monde du spectacle.

Il a su se servir autant qu’il a servi le théâtre, le cinéma et la télévision sachant imposer et son physique, son port distingué  et sa voix reconnaissable entre toute sans oublier un humour très pince sans rire.

 

Bien qu’ayant joué dans près de 175 pièces, le théâtre conventionnel lui en a fait voir de toutes les couleurs. Il échoue par deux fois au concours du conservatoire de Paris1. Il entre alors dans la compagnie Jacques Fabbri un autre marginal du monde du spectacle. Il jouera par la suite dans près de 175 pièces de théâtre d’auteurs modernes ou contemporain tel Harold Pinter. Dés 1975 il renonça à jouer du classique ou les pièces dites « du répertoire » pour se consacrer

 

On le voit aussi, à partir de 1948 dans une quarantaine de films. Il tourne avec Costa-Gavras, Claude Chabrol, Luis Buñuel, Henri-Georges Clouzot, Julien Duvivier… Il s'illustre notamment dans les films La Bourse et la Vie de Jean-Pierre Mocky, La Meilleure Façon de marcher (1975) de Claude Miller, « Les Noces rouges » 1972 de Claude Chabrol, « Le Charme discret de la bourgeoisie » de Luis Bunuel la même année, voire « La Galette du roi » 1986 de Jean-Michel Ribes.

 

Il dit se sentir à l'aise dans « l'expression aérienne et distanciée de l'humour ». (Merci Wikipédia)

 

Un grand Monsieur.

 

Remarque – pour ceux qui n’auraient pas encore bien cerné la personnalité de pax le commentateur invétéré des Chroniques du Taulier, on peut leur dire qu’avec « Monsieur Patin » ils ont là un bel exemple.

 

 

Jean-Pierre Marielle :         Jean-Jacques Leroy-Martin, le "play-boy"

 

On peut faire de cet immense acteur complètement farfelu pour ne pas dire fou un éloge identique à celui fait de Jean Rochefort. Mais juste le contraire. Autant Rochefort jouait tout en finesse autant Marielle jouait dans l’outrance, l’extravagance mais toujours à la limite de la rupture. On se souviendra de lui dans « Les Galettes de Pont-Aven, »ou « Les Grands Ducs » 1996 mais aussi des films comme « Tous les matins du monde » 1991 d'Alain Corneau. Pressenti pour un César, celui ci lui a échappé entrainant ce commentaire : « Les César ? J'en ai rien à foutre, je ne suis pas un acteur de tombola. L'important, c'est devant la caméra. C'est servir un auteur, en découvrir un nouveau » Outre sa « gueule » - rappelez-vous : « A quarante ans on a la gueule qu’on mérite » disait Degas. A l’image de ce que Cinépapy disait de Depardieu dans la fiche « Quand j’étais chanteur » 2006 Jean Pierre Marielle est lui-même quand il joue. Tout le reste est littérature. Passion pour cet artiste !

 

Tanya Lopert :                Cookie, la minette pour un ouiken crapuleux avec «le play-boy »

 

Avec quelque 60 films de 1955 à 2017 les amateurs de cinéma n’ont pu faire autrement que de la voir d’autant qu’elle tourna avec des pointures telles Claude Lelouch, Robert Enrico, Federico Fellini, Polanski ou encore Peter Ustinov dans « Lady L »1965 (voir parmi les fiches de Ciné papy.)

 

Elle est mentionnée ici, non par soucis d’exhaustivité mais par ce qu’elle participe à un des grands moments du film

 

Yves Montand :              le "baron" César Maricorne

Ciné papy n’aime pas Yves Montand. Cet artiste est bourré de talent mais c’est un laborieux. Tout est fabriqué chez lui. À coup de travail et de répétitions, il arrive à donner le change et tous se laissent prendre. Mais je ne peux m’empêcher derrière toutes ses performances, dans tous les sens du mot, de percevoir une fêlure. Tous ses succès, la vénération d’un public idolâtre, rien n’y fait. Le petit Ivo Livi n’arrive pas à se faire oublier. Cela devrait me toucher mais il manque tellement de simplicité. Il est trop suffisant, imbu de sa personne et surtout, faute impardonnable pour Ciné papy, aucun sens de l’humour.

 

Dans « Le Diable par queue », il est parfait ! Pour que Ciné papy en arrive à le reconnaître qu’est-ce qu’il doit être parfait.

 

Miracle de Philippe de Broca. Bravo les artistes.

 

Jacques Balutin :                   Max, un gangster

 

Qui ne connaît pas ce comédien qui fit carrière dans le théâtre de boulevard. Sa voix, reconnaissable et appréciée lui permit de devenir un spécialiste du doublage. On l’a beaucoup vue également à la télévision dans « Les grosses têtes » de Bouvard

 

Pierre Tornade :            Schwartz, un gangster

Qui ne connaît pas ce « second rôle » apprécié et reconnaissable à l’écran par sa stature sa voix grave qui donnait, un peu de sérieux à un physique porté plutôt à la dérision. Il fût des épopées de « La septième compagnie » et de la série des «Nestor Burma » avec Guy Marchand

 

* Quarante-deux ans, cinquante-trois ans, c’est tout jeune pour disparaître au regard de l’âge des décès de plusieurs acteurs du casting souvent supérieur à 80 ans

 

Et si pour une fois on parlait musique

 

L'atmosphère de ce film tient à la période du tournage (été 1968), au lieu de tournage (le château de Fléchères dans le département de l'Ain), à la musique de Georges Delerue, à la distribution, dont la récente conquête du cinéaste : Marthe Keller

 

Plusieurs thèmes musicaux accompagnent l'histoire. Le plus connu, le "thème de Jeanne", apporte une sérénité au récit, mais également une mélancolie particulière. Cette comédie alterne en effet les scènes burlesques rappelant le théâtre de boulevard, et des instants plus graves et poétiques. Le "thème de César", plus dansant, est également adapté pour la scène de la messe en un kyrie grégorien. Lors de cette même scène, on peut également entendre le adoro te devote de Saint Thomas d'Aquin. (Notice Delerue de Wikipédia)

 

Tout cela me fait penser qu’il pourrait être intéressant de remplacer quelques fiches « Cinéma » par des fiches à thème consacrées par exemple, aux musiciens de films, aux décorateurs ou encore aux dialoguistes voir à des metteurs en scène.

 

De Broca est le premier réalisateur a avoir confié, la totalité de la musique des films à Georges Delerue quand ce dernier y participait.

 

Une des qualités professionnelles de Philippe de Broca est la fidélité. A ses acteurs, bien sûr mais aussi à Georges Delerue. Avec ce grand musicien ce n’était plus de la fidélité mais une véritable complicité qui s’était nouées (près de 18 films sur 30) avec ce génie de la musique, de la taille d’un Ennio Morricone ou d’un Michel Legrand.

 

Quelques très bons moments

 

         - Jean Pierre Marielle et Tanya Lopert, chacun d’un côté de la double porte communicante de leurs chambres voisine. Un superbe moment de « commedia del arte »

 

         - Monsieur Patin amoureux de Jeanne qui lui rétorque sentencieux : « Le monde est plein de malveillant » (de mémoire)

 

         - Quand Madeleine Renaud, Maria Schell et Marthe keller batifolent et pouffent de rire dans un flot de lingerie sur un grand lit en commentant des idées farfelues de la Marquise avec un air complice et entendu.

 

         - à chaque apparition de Jean Rochefort, là ou on ne l’attend pas et où il traine sa nonchalance avec application.

 

 

 

 

Pax

 

Prochainement « La traversée de Paris »

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1 décembre 2021 3 01 /12 /décembre /2021 06:00

Aujourd’hui c’est « GOOD MORNING VIET NAM » (1988)

 

Good Morning, Vietnam - Film (1987) - SensCritique

Pourquoi ce film ?

 

 

Poursuivons la série « Les Américains osent tout c’est à cela qu’on les reconnaît » commencée avec MASH. C’est un film qui parle, lui aussi, de choses terribles sur un mode rigolard.

 

 

Quelle est l’histoire ?

 

 

Encore une fois cette crasse de Ciné papy se garde de réinventer la poudre et cède la parole à Wikipédia qui nous précise que si Cronauer a bien existé. Les scénaristes s’en sont donné à cœur joie pour pimenter l’histoire.

 

 

Viêt Nam, 1965 : la guerre du Viêt Nam a commencé depuis presque deux ans. L'animateur radio Adrian Cronauer est transféré de Crète à Saigon. Il vient prendre un poste à la radio de la zone démilitarisée, Radio Forces Armées (en), et est accueilli par son futur adjoint, le première classe Edward Garlick. Cronauer n'est lui aussi qu'un simple soldat de l'aviation, mais c'est déjà un animateur au succès reconnu, et c'est pour cela que le général Taylor l'a spécialement fait venir de Crète. À la radio, il fait la connaissance de ses collègues et notamment de ses deux supérieurs directs : le second lieutenant Hauk, qui commande l'équipe des animateurs, et le sergent-major Dickerson, qui commande la station. Hauk est un incompétent, peu respecté des hommes qu'il a sous ses ordres et son incompréhension du goût du public et du sens de l'humour le ridiculise encore plus. Dickerson est un ancien des forces spéciales, militaire de carrière mais réformé à cause d'un problème médical et beaucoup plus vachard que son subordonné envers le manque de respect dû à son rang. Entre lui et Cronauer, peu enclin au « service-service », les frictions sont présentes dès le premier jour.

 

Réalisation

 

Barry Levinson. Ici il est réalisateur car,  comme souvent, dans le monde du cinéma, on porte plusieurs casquette. Avec « Good morning Vietnam » ainsi qu’avec « Rain Mann » 1988 il touche le gros lot ces deux films devenant « culte » Il collectionne les récompenses et les nominations. On le retrouve comme acteurs dans onze films dont « Rain Mann » 1988 et des films de Mel Brook réalisateur quelque peu « déjanté » dont Levinson, sera, par ailleurs et de nombreuses fois un scénariste inspiré.

 

Qui fait quoi ?

 

 

Robin Williams:               Adrian Cronauer

 

Acteur principal dans près de 76 films Robin Williams était plus qu’un acteur génial acteur comique. Il tranchait sur les autres, dans l’univers de la comédie par un exceptionnel sens de l’humour qu’il s’avait faire  passer dans ses mimiques, sa voix, ses grimaces sans que rien de tout cela ne soit automatique.

 

 

Forest Whitaker:             Edward Garlick

 

Il s’est fait connaître par son exceptionnelle interprétation, à 27 ans, du jazzman Charlie Parker dans le film « Bird » 1988 de Clint Eastwood Ce rôle lui a valu le prix d'interprétation masculine au Festival de Cannes.

 

Autre grand succès 1999, son rôle de Ghost Dog, tueur adoptant la philosophie des samouraïs teinté de culture hip-hop au service de la mafia dans le film homonyme de Jim Jarmusch.

 

La même année, il obtient l'Oscar du meilleur acteur. Pour son rôle du dictateur de l'Ouganda, Idi Amin Dada, dans le film « Le Dernier Roi d'Écosse » 1999

 

Avec Denzel Washington, Eddie Murphy ou Morgan Freeman, il assume la succession de Sydney Poitier, premier acteur noir à tenir un rôle principal dans des films qui firent débat comme « Devine qui vient diner » 1967 

 

 

Noble Willingham:                   Général Taylor

 

23 films à son actif. Pas de rôle principal. Surtout connu aux États Unis pour son rôle pendant sept ans dans une série télévisée «Texas Ranger ». S’il figure dans cette fiche c’est en raison de son rôle  de général qui lourde cette ganache de Dickerson.

 

 

J. T. Walsh:                        Sgt. Major Phillip Dickerson

 

Une carrière un peu plus étoffée que Willingham puis que en 15 ans il joua dans près de 40 films Rien de particulier à en dire. Il retint l’attention de quelques grands metteurs en scène tel Woody Allen, Stephen Frears ou encore, Oliver Stone. On le retrouve également dans d’honorable réalisation à côté d’acteurs célèbres qui font la renommée du film à défaut de grand metteurs en scène. Ainsi par exemple « Des hommes d'honneur » 1992 avec Tom Cruise, Jack Nicholson et Demi Moore ou encore Kevin Bacon.

 

S’il figure dans cette fiche c’est également en raison de son rôle de Sgt qui se réjouit de voir Cronauer renvoyé dans ses foyers et tombe des nues quand, aussitôt après, il se voit muté dans les services administratif de l’armée.

 

Les temps forts

 

Quand le supérieur de Cronauer, le Sergent Major Dickerson, coincé de chez coincé, tout content d’avoir obtenu le renvoi de Cronauer, se voit muté à l’ile de Guam, pour y compter « le mobilier de la base » par le Général Taylor, ardent partisan, en douce, de Cronauer qui le fait bien rigolard

 

La leçon de baseball dans une arrière-cour de Saigon.

 

L’accident de la 2 CV loin des lignes tenues par les G.I.

 

Et bien sur la prise de micro d’Adrian Cronauer avec son salut « Good Morning Vietnam » balancé à tue-tête sur les ondes.

 

Pax

 

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24 novembre 2021 3 24 /11 /novembre /2021 06:00

Charley varrick Stock Photos and Images | agefotostock

Peut être une image de plein air et texte qui dit ’La Mothe Mothe-Achard REX CINEMA Billard’

 

Aujourd’hui c’est «Tuez Charley Varrick ! »  (1973)

 

AFFICHE DU FILM TUEZ CHARLEY VARRICK 120x160 cm - EUR 20,00 | PicClick FR

 

Pourquoi ce film ?

 

Retrouvons ces « petits films » qui réjouissent tant Ciné papy. Il est complété ici par la présence de Walther Matthau. Ce film est dans la veine des « Mes funérailles à Berlin » 1966 et « La loi du Milieu » 1971, avec Michael Caine, qu’on trouve parmi les premières fiches de Ciné papy. À leurs sujets il serait vain de parler de série B. Ce qualificatif, quelque peu méprisant dans le langage des cinéphiles, est erroné.

 

Tout simplement parce qu’il n’y a pas de série A. Il faut savoir qu’autrefois une séance de cinéma, véritable « spectacle », comprenait le grand film et un film de première partie (2 films pour le prix d’un), comme au music-hall par exemple. 

 

Ce vieux Ciné papy se souvient des séances de son enfance comprenant : un court métrage voire un documentaire, puis des « actualités » en noir et blanc, suivies de publicités Après un entracte où « l’ouvreuse » vendait des bonbons et « des esquimaux », enfin, le Grand Film.

 

Les petits films et/ou à petit budget d’avant programme étaient tournés dans un studio construit sur la parcelle B du cadastre des terrains de la maison de production. Pour s’en convaincre il suffit de regarder tous les cinéastes et/ou acteurs qui ont commencé dans les « séries B » Ce n’est que bien après et par commodités que l’on s’est mis à parler de « séries A »

 

Quelle est l’histoire ?

 

Avec l'aide de sa femme et de deux bras cassés, Charley Varrick cambriole une banque du Nouveau-Mexique. Le braquage tourne mal : sa femme et un de ses complices sont tués. En outre, à la place de la modeste somme désirée, il s'approprie un important magot. Il comprend que l'argent dérobé appartient à la mafia, qui fera tout pour retrouver les voleurs. Mais son dernier complice, un jeune alcoolique, au lieu de faire profil bas le temps nécessaire à ne pas éveiller les soupçons dépense au-delà de ce que ses apparences laisseraient entendre. Il est vite repéré par le redoutable car très efficace homme de main à qui la Mafia à confier le soin de récupérer les fonds et châtier les coupables. Charley Varrick doit donc à la fois échapper à la police, à la mafia et régler ce problème.

 

Réalisation

 

On trouve Don Siegel à la manœuvre. C’est un personnage étonnant dans un monde qui en compte pourtant beaucoup. Il commença par être monteur. Apparemment doué car Jack Warner refusa de dénouer son contrat pour bénéficier de ses talents. Il fut également directeur de la photographie, réalisateur et producteur mais aussi acteur.

 

Sa rencontre avec Clint Eastwood fut à l’origine des « Inspecteur Harry » énormes succès critique et public. Avec Clint il tourna aussi deux autres succès « Un shérif à New York » 1968 et « L'Évadé d'Alcatraz »1979. Il tourne le western « Le Dernier des géants » 1976 qui est sa seule collaboration personnelle avec John Wayne dont ses le dernier film.

 

On le trouve aussi acteur dans huit films dont certains « Inspecteurs Harry » On raconte, par ailleurs précise que durant le tournage de « L'Inspecteur Harry »1971, il souffrit d'une grippe et Clint Eastwood le remplaça provisoirement pour une scène, ce qui marqua ses débuts de réalisateur.

 

CHARLEY VARRICK (2)

 

Qui fait quoi ?

 

Walter Matthau :    Charley Varrick

 

Ceux qui prennent en route la lecture des fiches de Ciné papy , trouveront ici la note rédigée pour cet acteur qui ne saurait laisser indifférent.

 

« Il n'y a pas moins sérieux que Walter Matthau, adepte des loufoqueries les plus pendables.

 

Wikipédia précise : « Raffolant des farces, Walter Matthau a lancé des rumeurs que son nom était à l'origine Matuschanskayasky » 

 

Cet aspect de son caractère se retrouve dans son jeu ce qui le rend éminemment sympathique même quand il interprète « le méchant » de l'histoire.

 

Il a participé à quelque 50 films dont certains sont mémorables alternants tours à tours des rôles comiques ou plus sérieux.

Il est connu pour avoir, avec Jack Lemmon tourné 9 films ensemble dont 3 sous la direction de Billy Wilder grand metteurs en scène de comédies irrésistibles telle le chef d’œuvre « Certains l'aiment chaud » 1959 »

        

Joe Don Baker:        Molly

 

C’est un acteur américain, dont l’emploi sans être exactement celui de second rôle, est réputé chez lui. En 2012 il est crédité de 44 films. On y trouve quand même quelques réalisateurs de classe internationale tel Martin Scorsese ou Steven Soderbergh qui aurait pu permettre aux cinéphiles attentifs de le repérer. Je lui connais un film dont il est l’acteur principal  « Justice sauvage » 1973 ovni parmi les films policiers, Cependant, tiré d’une histoire vraie.

 

Don Siegel :              Murphy

 

On vous l’a bien dit

 

CHARLEY VARRICK (3)

 

Temps forts

 

Les temps d’avance  de  Charley sur le tueur à gage de la Mafia. Ce dernier semble imperturbable et plein d’une confiance en lui qui le convainc qu’il réussira.

 

Le piège subtil dans lequel Charley attire Molly. Certains y ont vu une citation hommage de  « La mort au trousse » 1959 d’Alfred Hitchcock

 

Les facéties de Ciné papy

 

Sur l’écran défile la diligence poursuivie par les bandits ou les indiens et ça file, et sa file…

 

Qui penserait que cette action horizontale se déroule à la verticale dans le projecteur.

 

Ciné papy facétieux ou loup phoque ?

 

Pax

 

Prochainement « Good Morning Vietnam »

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