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8 octobre 2019 2 08 /10 /octobre /2019 06:00

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Tiens voilà la crise, pourtant tout va très bien madame la marquise !

 

Adieu, terroir, origine, naturalité… soyons moderne, refondons nettement les profils-produits des vins rouges français

 

Donc crise, quelle crise ?

 

Crise commerciale des vins rouges touchant des pans entiers de la filière française, la solution, me dit-on ?

 

Ha, bon, mais ajoute-t-on, la solution n’est pas à chercher ni dans une réorientation vers les rosés et crémants, ou dans l’attente d’une amélioration spontanée, ou dans l’arrachage pur et simple du vignoble, mais dans la réinvention de ses produits.

 

Réinventer comment ?

 

« Il faut changer le profil produit de nos vins rouges, les rendre plus digestes, fruités, rafraîchissants... »

 

Fort bien me dis-je, mais encore, plus concrètement ?

 

En imposant un repositionnement des cahiers des charges viticoles, me réponds-t-on, dépoussiérer structurellement l’offre gustative des vins rouges pour répondre à la nécessité de renouer avec les moments et attentes des consommateurs.

 

Ça fait très langue de bois de prose de communicants.

 

Ce qui  suit est du même tonneau :

 

« Les vins rouges se heurtant à une multitude de défis commerciaux simultanés. Qui vont des mutations profondes des marchés (avec les changements de générations et de préoccupations, notamment environnementales) aux évolutions des réseaux de commercialisation (dont la grande distribution), en passant par le repli de marchés moteurs (comme la Chine). »

 

Comment les dépoussière-t-on ces fameux cahiers de charges concoctés sous la dictée des experts de l’INAO ?

 

À la nénette, au plumeau, au karcher ?

 

Vive le flou de la caractérisation des fameux défis commerciaux !

 

Y’a comme une sorte de réveil tardif face à ce qui était connu et prévisible : changement de générations et préoccupations environnementales… Comme toujours aucune anticipation, refus de prendre en compte la réalité, on préfère se congratuler, mettre en avant les réussites individuelles face au conservatisme collectif.

 

Et la GD, enfer des AOP-IGP depuis des lustres, cache-misère, illusion de savoir-vendre, un négoce qui se leurre, dore sa pilule, n’a aucune stratégie de conquête, de sourcing de marques pour se positionner à l’export, qui vit sur ses acquis franchouillards…

 

Rien n’a changé sous le soleil des années 2000, 20 ans après on ressasse, on se cache derrière son petit doigt, les mamamouchis des OPA ne sont même plus grands mais tout petits, pas la queue d’une idée, grande pauvreté…

 

Alors, que faire ?

 

Changer le profil produit de nos vins rouges, les rendre plus digestes, fruités, rafraîchissants...

 

Vive les marchands de produits œnologiques leur avenir est assuré !

 

Lorsque un modèle automobile devient obsolète : exemple le Scénic de Renault, les ingénieurs planchent sur de nouveaux cahiers des charges pour sortir des SUV.

 

Le vin dans notre pays gaulois n’est pas vécu comme un produit industriel mais on applique à des microstructures un process industriel ce qui bien évidemment a pour conséquence d’uniformiser le produit sans avoir les moyens de le valoriser par un positionnement sur les marchés de masse. Alors, via le négoce, ces vins dits artisanaux sont écoulés à petits prix dans la GD.

 

Cette réalité structurelle, jamais ou si peu prise en compte, est le verrou qu’il faudra faire sauter si l’objectif est de valoriser la production de masse des AOP-IGP, ce ne sera pas facile dans le contexte national et international qui prévaut, tout le bla-bla-bla servit par les marchands de solutions en kit ne tracent pas la voie du salut, mais se contentent plutôt d’appliquer un cautère sur une jambe de bois…

 

Mais bon, rassurez-vous, Vin&Société va continuer de chanter les louanges de ce grand secteur économique, alors tout va bien, dormez tranquille, les joueurs de  flutiaux veillent sur vous, le réveil risque d’être difficile mais eux quand le vent tournera ils tourneront avec lui…

 

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6 octobre 2019 7 06 /10 /octobre /2019 06:00

Résultat de recherche d'images pour "caricature de Zemmour"

Un jour j’ai failli écraser avec mon vélo Zemmour, sanglé dans son imper mastic, au carrefour St Germain-rue du Bac, mes copains me disent maintenant pince sans rire « t’aurais fait œuvre de salubrité publique… »

 

25 avril 2011

Éric Zemmour le Jean Nocher ou la Geneviève Tabouis du PAF : il a une fonction salutaire, j’ose même écrire sanitaire, un côté Destop bien utile. ICI 

 

Résultat de recherche d'images pour "geneviève tabouis"

 

J’écrivais, ce qui me valut les insultes du petit bedeau facho de B&D :

 

« Éric Zemmour boit-il du vin, du bon vin de France ?

 

NDLR : la réponse est maintenant OUI

 

« J'ai lu dans l'Obs –l'Obs!– sur le mode insider, sous un titre piteux que l'on réservait jadis aux couples honorables, Aubry-Hollande ou Garaud-Juillet, «Les secrets d'une idylle», que monsieur Zemmour trouvait Madame Maréchal «jolie, sympathique et intelligente», et que ces deux-là, avec des amis, avaient scellé alliance le 31 mai, buvant du rosé acheté au Monoprix du coin, dans un appartement de 35 mètres carrés à Saint-Germain des Prés. »

 

Voilà une importante question à laquelle je ne saurais répondre mais comme c’est un «bon pioupiou», un gars bien de chez nous, un mec qui aime la France y devrait. Toute personne du PAF ou d’ailleurs en mesure de nous procurer des éléments de réponse sera la bienvenue sur ses lignes.

 

En notant d'emblée qu’il a un air chafouin (celui, celle qui est maigre, de petite taille, avec une mine basse et sournoise) je risque de me voir accusé de délit de sale gueule. Je le prends car c’est ainsi que je le vois sur l’écran d’ I>Télé lorsqu’il se chamaille dans Ça se dispute avec son compère de Marianne (le magazine aux Une racoleuses) Nicolas Domenach tout de noir vêtu clône de Jean-François Kahn en moins volubile. Au dire de Philippe Caubère, Zemmour fait la pute dans une émission de France 2 On n’est pas couché, ou avec son compère Éric Naulleau, qui lui à une tronche de mal équarri d’une gauche mal définie. Ayant visionné sur le Net la vidéo j’ai pu le voir hocher la tête, en un signe d’approbation à sa qualification de pute. Donc nul problème d'utilisation.

 

Le dit Zemmour, exploitant le fait qu’il n’est pas plus con que la moyenne de ses confrères, cultive son petit fonds de commerce avec la pugnacité et la constance de mes 2 épiciers tunisiens du boulevard Saint Jacques ouvert jusqu’à 2 heures du matin. Il besogne, normal pour une pute ! Il se situe dans la tradition de la Droite Nationale de l’entre deux-guerres, le talent en moins. Il défend ces français qui sifflaient Karembeu, trop kanak à leur goût et qui avait le culot d’être l’homme de la blonde Adriana. Il sait tout, il a des opinions sur tout, et pour lui tout est de la faute de l’intégration européenne. Tel Candeloro il dévide ses figures imposées et, parfois, lorsque sa dialectique se heurte à la réalité il se risque à un double axel ou une triple boucle piquée.

 

Je ne fais pas partie de ceux qu’il irrite car je trouve qu’il a une fonction salutaire, j’ose même écrire sanitaire : il a un côté Destop bien utile. Bref, en dépit de ses frêles épaules, il porte le poids des non-dits d’une frange de la classe politique, et de sa bouche aux lèvres fines il délivre un message qui plaît à une partie de la France. Je l’écoute de temps en temps en me régalant de ses mimiques et de sa gestuelle car j’adore ce genre de type qui de sa chaire, sans avoir jamais rien fait d’autre de ses dix doigts – c’est démago j’en conviens, mais j’attaque là le polémiste pas le journaliste qu’il fut – se fait le héraut du petit peuple en endossant un discours un peu trop ample pour lui.

 

Quand j’ai ma dose de Zemmour je zappe. Nul n’est tenu de consommer mais il est toujours bon d’écouter les petits commis de la maison d’en face. Jamais je ne m’associerais à ceux qui réclameraient sa tête

 

Maintenant je ne regarde plus la télé, je lis, je m’informe  sur les supports numériques de la presse…

 

Donc, de temps à autre je consulte Slate Claude Askolovitch publie.

 

C’est un journaliste à l’ancienne, je le croisais souvent à la terrasse de la brasserie Le Bourbon où il taillait des bavettes avec les stars du Palais Bourbon.

 

Résultat de recherche d'images pour "brasserie le bourbon paris photos"

 

Il vient de publier une tribune qui me va comme un gant de velours dans la culotte d’un zouave (hommage au défunt grand Jacques)

 

Éric Zemmour à la «convention de la droite», le 28 septembre 2019. | Sameer Al-Doumy / AFP

Éric Zemmour à la «convention de la droite», le 28 septembre 2019. | Sameer Al-Doumy / AFP

 

Il faut remercier LCI pour la diffusion du discours d'Éric Zemmour

Claude Askolovitch — 3 octobre 2019

 

Morceaux choisis

 

« Si nous vivons, comme je l'espère, le crépuscule d'Éric Zemmour, nous le devons à LCI et je veux ici, citoyen et journaliste, remercier une télévision que vilipendent des gens de bien, des amis et même un président.

 

Les gens de bien ont tort: LCI a servi la vérité en montrant la pensée, le verbiage, la saleté d'un homme, et les montrant à tel point qu'on ne peut plus y échapper. Le journalisme n'est pas une politesse; il éclaire et il nomme. »

 

« Si dans un puissant éditorial du Monde  ICI , les mots «inspiration fasciste» ont pu être justement écrits à propos de Zemmour – pas seulement écrits, mais acceptés, reçus, admis–, c'est parce que ce fascisme a été exposé, 32 minutes durant, sans métaphore ni édulcoration, sans interprétation possible, par la diffusion du discours de Zemmour à la «convention de la droite» (sic) de Marion Maréchal.

 

Le Monde affirme que, diffusant sa diatribe, LCI s'en est fait la complice? J'entends cette colère; je ne la partage plus. Je ne vois ici que les conséquences d'un choix journalistique, dont j'ignore les raisons.

 

[…]

 

« Zemmour a tenu un discours d'inspiration fasciste, et si cela vous agrée, assumez. Assumer, tout est là. Il faudra assumer, demain au Figaro, avant d'accueillir comme sainte parole le prochain livre de cet homme, avant même de le conserver comme chroniqueur protégé; il faudra assumer, sur Paris Première, qu'un fasciste d'inspiration tienne salon en bonne compagnie.

 

Chacun fera comme il souhaite, Naulleau, Brézet, nous tous. Je préfère, par principe, exclure le fascisme des débats; on ne fait pas table commune avec des innommables. Il ne s'agit pas de censure. Je souhaite que l'on couvre les livres de Zemmour, que l'on diffuse ses discours, que l'on sache ce qu'il dit, et qu'on le nomme, et qu'on nomme ce qu'on fera désormais de lui.

 

Simplement nommer. Débattre avec le fascisme. Mettre du fascisme en position d'éditorialiste. Salarier du fascisme. Traiter le fascisme comme une aventure politique. Faire, devant le fascisme, des ronds de jambe et des pipoleries. Assumer tout cela.

 

Le tout ICI 

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5 octobre 2019 6 05 /10 /octobre /2019 06:00

Hubert de Boüard de Laforest le vigneron volant au sécateur d’argent étend son empire…

Tout ce qui touche Hubert, l’homme à la crinière argentée, me touche, alors lorsque l’héroïque petit reporter d’En Magnum, aux Richelieu bien cirées, à la suite d’une longue et difficile enquête, extirpe des archives familiales de famille de Boüard de Laforest  un cliché inédit, j’en suis ravi.

 

D’autant plus ravi, que cette photo sépia lève le fameux mystère, qui intriguait toute la place de Bordeaux, du petit sécateur d’Hubert

 

La légende disait :

 

« À l’âge de 7 ans son père lui offre son premier sécateur pour aller tailler les ceps. Ses vacances se passent à travailler dans les vignobles et dans les chais de la région, quand d’autres fréquentent les cercles bordelais ou parisiens. »

 

Même que notre Hubert, dans la force de l’âge, s’affichait non plus châtelain, mais vigneron, pour fourguer des vins roturiers, des raisins achetés. Pour bien marquer cet ancrage paysan il ornait son étiquette du fameux petit sécateur.

 

ICI 

 

« Présent tout au long de l’année sur les terres…, avalant des kilomètres, se glissant entre les rangs de vignes, Hubert de Boüard est resté près du terroir, à l’affut des conditions naturelles. Une discipline salutaire tant cette année 2016 a sans cesse surpris, à la vigne comme au chai, pour aboutir à un millésime de rêve

 

Et puis, un beau matin, pour fêter les vendanges du nouveau millésime voilà t’y pas que le petit bedeau de B&D nous tire un cliché qui, si on l’observe bien, nous révèle que le jeune Hubert, tient bien dans ses menottes un petit sécateur.

 

L’image contient peut-être : 9 personnes, personnes souriantes, personnes debout et plein air

Au centre du premier plan, Hubert de Boüard de Laforest et Hélène Grenié de Boüard, sa cousine. Stéphanie de Boüard-Rivoal raconte : « A l’occasion des vendanges 1967, mon père Hubert de Boüard, observe et apprend aux côtés de sa cousine Hélène Grenié de Boüard, avant de prendre la main en 1985. Entre-temps une évolution, qui avait tout d’une révolution, aura mené Angélus vers les sommets d’une viticulture d’excellence, portée par la passion et l’engagement sans faille d’une famille et de ses équipes pour exalter un terroir d’exception. »

 

Futilité, me direz-vous. J’en conviens mais lorsque le « journalisme » du vin en arrive à ce degré de service de la soupe et de brossage du poils, j’ai pensé que ça valait l’encre d’une chronique.

 

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3 octobre 2019 4 03 /10 /octobre /2019 06:00

Résultat de recherche d'images pour "café de paris marque"

Le mariage de Pernod et de Ricard, est dû aux difficultés rencontrées sur le marché français. Alexandre Ricard, son PDG, chiffrait la perte de chiffre d’affaires à 60 millions d’euros en deux ans. L’érosion des ventes de pastis, accélérée par la hausse des prix à la suite des nouvelles règles de la loi Alimentation, les conflits commerciaux dont le déréférencement par les magasins Leclerc pendant de longs mois ainsi que les changements d’habitude des consommateurs pèsent sur l’activité.

 

Le plan a été baptisé RECONQUÊTE, mais je ne suis pas sûr que le Pastis ai encore un bel avenir auprès des générations 2.0, sait-on jamais ?

 

Pernod Ricard a annoncé, mardi 1er octobre, un plan de suppression de 280 postes en France,  des départs qui concerneront les services commerciaux et marketing, 1 300 personnes, il n’y aura aucun licenciement sec. Le N°2 mondial des spiritueux emploie au global 2 800 salariés dans l’Hexagone.

 

Les deux réseaux commerciaux vont maintenant fusionner et Pernod et Ricard ne feront plus qu’un, au 1er juillet 2020, sous la bannière Pernod Ricard France. Le siège sera à Marseille, dans des nouveaux locaux situés dans le quartier des Docks.

 

Pernod Ricard a également décidé de céder sa marque de vin effervescent Café de Paris et son usine de fabrication à Cubzac-les-Pont (Gironde) qui emploie 29 salariés au groupe coopératif In Vivo Wine.

ICI

 

« Dans le cadre de la stratégie de gestion dynamique de son portefeuille de marques […], ce projet se ferait avec une garantie de maintien de l’emploi pour les 29 salariés du site » précise Pernod Ricard, qui négocie également « un contrat de sous-traitance pour les marques non cédées à InVivo » (notamment des vins aromatisés).

 

Résultat de recherche d'images pour "café de paris marque"

 

Café de Paris est une  marque de vin mousseux en méthode Charmat, cuve close, (5 millions de cols vendus dans le monde, dont 2,9 millions en France)

 

Pour le groupe InVivo, cette entrée dans le monde des vins mousseux le doterait d’un véritable outil de développement centré autour de Café de Paris. « Cette marque qui n’est pas ancrée sur un territoire spécifique offre un champ d’innovation quasi illimité » esquisse dans un communiqué Frédéric Noyère, le nouveau directeur général d’InVivo Wine (filiale du groupe coopératif InVivo).

 

« La réalisation de cette acquisition est conditionnée à la signature d'accords finaux, après consultation des instances représentatives du personnel des entités concernées » concluent les parties en négociation.

 

Pour Pernod-Ricard ce n’est qu’un confetti de l’empire, mais pour les brillants stratèges d’In Vivo oser déclarer que cette acquisition va les doter d’un véritable outil de développement autour de la marque Café de Paris c’est nous prendre pour des demeurés. Faire de la cuve close est à la portée du premier con venu. C’est tout bêtement un outil qui permet de faire des bulles à partir de vins venus de n’importe où à petit prix, une belle ambition pour un groupe coopératif dont la mission première est de valoriser les vins de ses producteurs.

 

Y’a pas de doute In Vivo Wine monte en gamme !

 

À quand l’amerrissage sur le ventre ?

 

Vinadeis va fermer son site d’embouteillage de Narbonne ICI 

 

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2 octobre 2019 3 02 /10 /octobre /2019 06:00

Jeff Koons : les fleurs de la discorde

Jeff Koons : les fleurs de la discordeLuc Castel/Courtesy Noirmontartproduction

Je dois avouer que je fais partie de ceux que les messages de Santé Publique laissent de marbre ; je n’ai rien contre les garde-fous, les conseils, mais ces bandeaux ornant des publicités murales, télévisés, les logos divers et variés, ne sont que l’expression d’une incapacité à prendre les problèmes à la racine. MacDo est le roi de la France gauloise, là est la source de nos dérives alimentaires de pays riche. Ce n’est qu’un exemple bien sûr, mais le couple infernal GD au moins cher de moins cher et fabricants de produits ultra-transformés avec des matières premières à bas coût fabrique de futurs malades.

 

La responsabilité individuelle, celle qui permet de faire des choix informés, s’efface ou se dilue dans le magma des préconisations collectives.

 

Je revendique cette manière d’être, mes choix alimentaires sont simples, dictés par le plaisir de manger, de boire, selon des principes que m’ont inculqué mes parents : faire ma cuisine avec des produits de saison, le plus possibles locaux, ne jamais gaspiller, me goinfrer, savoir alterner des repas généreux avec des temps de jeûne ou de plats simples : pasta, riz, légumineuses… Tout est question d’équilibre, et non d’application mécanique de conseils généralistes.

 

Bref, la viande et la charcuterie sont dans le collimateur des grands maîtres de la Santé Publique, je suis de ceux qui ont toujours pratiqué une consommation raisonnable de ces chairs ; je n’entre pas ici dans le débat : il faut moins manger de viande pour sauver la planète qui, là encore mélange joyeusement l’élevage intensif avec l’élevage à l’herbe.

 

L’étude qui suit est intéressante car elle démontre que la Science officielle se fonde sur des biais sociétaux, que je peux comprendre mais qui ne sont que ce qu’ils sont, ils relèvent de la gestion collective des risques et de leurs effets sur les coûts de santé.

 

À force de nous mettre sous le nez des cahiers des charges de Santé Publique on tend à faire accroire à la population que leur respect mécanique est un gage de bonne santé ce qui relève d’une vision mécanicienne de notre vie.

 

Des chercheurs conseillent «aux adultes de continuer leur consommation actuelle de viande rouge»

 

Ces chercheurs indépendants, qui ont réexaminé des dizaines d’études, ont conclu que le risque potentiel pour la santé est faible et que les preuves sont incertaines.

Le Monde avec AFP

 

De nombreux pays conseillent de limiter la consommation de viande rouge et de charcuterie pour prévenir cancers et maladies du cœur mais, dans de nouvelles consignes, un panel de chercheurs de sept pays a remis en cause, lundi 30 octobre, ces recommandations.

 

Ces chercheurs indépendants, qui ont procédé à un réexamen de dizaines d’études, conseillent « aux adultes de continuer leur consommation actuelle de viande rouge », c’est-à-dire une moyenne de trois à quatre portions par semaine en Amérique du Nord et en Europe. Même consigne pour la charcuterie, selon ces recommandations parues lundi dans la revue Annals of Internal Medicine, publiée par l’American College of Physicians. ICI 

 

Des causes autres que le régime alimentaire

 

Avec leur nouvelle analyse, les chercheurs disent vouloir faire mûrir le domaine des recommandations nutritionnelles – qu’ils jugent représentatives d’une « vieille école » trop axée sur les bénéfices sociétaux et non individuels –, afin d’aller dans le sens d’une médecine plus personnalisée.

 

Ils disent que les recommandations qui font généralement autorité ne font pas assez valoir que le risque absolu reste faible, et qu’il reste très difficile d’isoler l’effet d’un aliment particulier sur toute une vie, de multiples causes autres que le régime alimentaire pouvant influer sur la santé.

 

« Nous livrons aux gens notre meilleure estimation de la vérité, qui est incertaine. Selon leurs propres préférences, ils peuvent décider de réduire ou d’éliminer [la viande et la charcuterie] », poursuit Bradley Johnston. « Mais notre recommandation est que, pour la plupart des gens, la meilleure approche est de continuer, étant donné la très faible réduction de risques et l’incertitude des preuves. »

 

Débats scientifiques

 

Ces consignes ont été dénoncées comme irresponsables par des organisations de lutte contre le cancer et des experts de santé publique. Ils ne contestent pas les résultats statistiques mais les conclusions : certes la réduction de risque est relativement faible, mais au niveau d’une population, l’impact est tangible.

 

Le World Cancer Research Fund (WCRF) a affirmé qu’il ne changerait pas ses consignes. « Nous maintenons notre confiance dans la recherche rigoureuse conduite depuis trente ans », a déclaré sa directrice de la recherche, Giota Mitrou.

 

« C’est comme porter un casque à vélo, dit Marji McCullough, épidémiologiste de l’American Cancer Society. Certains aiment avoir les cheveux dans le vent, écrit-elle, mais tout le monde s’accorde pour dire qu’il faut porter un casque, car les recommandations de santé publique sont fondées sur leur effet sur l’ensemble d’une population. »

 

Des experts de l’école de santé publique de Harvard contestent la notation « faible » accordée par les auteurs des nouvelles consignes aux études sur la viande. La plupart des études sur l’alimentation sont « observationnelles », c’est-à-dire qu’elles suivent des gens dans la durée en tâchant d’enregistrer ce qu’ils consomment. Certes, la méthode ne permet pas de trouver d’effet de causalité, par rapport aux études dites « randomisées », mais elle est plus adaptée au domaine, écrivent-ils.

 

Les multiples études réanalysées collectivement par le groupe précisent que réduire la consommation de viande rouge de trois portions par semaine pourrait abaisser la mortalité par cancer de sept morts pour mille personnes, ce que les chercheurs considèrent comme une baisse modeste. En outre, ils insistent : le degré de certitude de cette statistique est « faible ». Concernant les liens entre charcuterie, maladies cardiovasculaires et diabète, la qualité des preuves est également jugée « très faible » par l’équipe, qui a eu recours à une méthodologie baptisée « GRADE ».

 

« Il y a de très faibles réductions de risque pour le cancer, les maladies du cœur et le diabète, et en outre, les preuves sont incertaines », résume Bradley Johnston, professeur associé d’épidémiologie à l’université Dalhousie au Canada, et directeur du groupe NutriRECS, qui a rédigé les consignes.

 

Choix individuels

 

Si la même approche était appliquée aux fruits et légumes, à l’activité physique ou la pollution, « aucune des consignes sur ces facteurs ne serait soutenue par des preuves de qualité haute ou même modérée », clament-ils, défendant un principe de précaution.

 

Santé publique France recommande ainsi de limiter la charcuterie à 150 grammes par semaine et les viandes autres que la volaille à 500 grammes. Le Centre international de recherche sur le cancer, agence de l’Organisation mondiale de la Santé, classe la viande rouge comme « cancérogène probable » et la charcuterie « cancérogène ».

 

Pour John Ioannidis, professeur de médecine à Stanford et grand critique des études sur l’alimentation, « la façon dont les épidémiologistes promeuvent avec ferveur l’existence de bons et mauvais aliments depuis des années nous a détournés de messages plus simples et plus importants, tels que la nécessité de manger avec modération et de ne pas devenir obèses ». Il faut « être honnête lorsque les preuves sont de très faible qualité », dit-il à l’Agence France-Presse.

 

Les consignes publiées lundi ont été approuvées par onze des quatorze chercheurs composant le panel. « Les gens devraient utiliser cela pour faire des choix mieux informés, plutôt que des organisations leur disent d’autorité ce qu’il faut faire », maintient Bradley Johnston.

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2 octobre 2019 3 02 /10 /octobre /2019 06:00

Jeff Koons : les fleurs de la discorde

Jeff Koons : les fleurs de la discordeLuc Castel/Courtesy Noirmontartproduction

Je dois avouer que je fais partie de ceux que les messages de Santé Publique laissent de marbre ; je n’ai rien contre les garde-fous, les conseils, mais ces bandeaux ornant des publicités murales, télévisés, les logos divers et variés, ne sont que l’expression d’une incapacité à prendre les problèmes à la racine. MacDo est le roi de la France gauloise, là est la source de nos dérives alimentaires de pays riche. Ce n’est qu’un exemple bien sûr, mais le couple infernal GD au moins cher de moins cher et fabricants de produits ultra-transformés avec des matières premières à bas coût fabrique de futurs malades.

 

La responsabilité individuelle, celle qui permet de faire des choix informés, s’efface ou se dilue dans le magma des préconisations collectives.

 

Je revendique cette manière d’être, mes choix alimentaires sont simples, dictés par le plaisir de manger, de boire, selon des principes que m’ont inculqué mes parents : faire ma cuisine avec des produits de saison, le plus possibles locaux, ne jamais gaspiller, me goinfrer, savoir alterner des repas généreux avec des temps de jeûne ou de plats simples : pasta, riz, légumineuses… Tout est question d’équilibre, et non d’application mécanique de conseils généralistes.

 

Bref, la viande et la charcuterie sont dans le collimateur des grands maîtres de la Santé Publique, je suis de ceux qui ont toujours pratiqué une consommation raisonnable de ces chairs ; je n’entre pas ici dans le débat : il faut moins manger de viande pour sauver la planète qui, là encore mélange joyeusement l’élevage intensif avec l’élevage à l’herbe.

 

L’étude qui suit est intéressante car elle démontre que la Science officielle se fonde sur des biais sociétaux, que je peux comprendre mais qui ne sont que ce qu’ils sont, ils relèvent de la gestion collective des risques et de leurs effets sur les coûts de santé.

 

À force de nous mettre sous le nez des cahiers des charges de Santé Publique on tend à faire accroire à la population que leur respect mécanique est un gage de bonne santé ce qui relève d’une vision mécanicienne de notre vie.

 

Des chercheurs conseillent «aux adultes de continuer leur consommation actuelle de viande rouge»

 

Ces chercheurs indépendants, qui ont réexaminé des dizaines d’études, ont conclu que le risque potentiel pour la santé est faible et que les preuves sont incertaines.

Le Monde avec AFP

 

De nombreux pays conseillent de limiter la consommation de viande rouge et de charcuterie pour prévenir cancers et maladies du cœur mais, dans de nouvelles consignes, un panel de chercheurs de sept pays a remis en cause, lundi 30 octobre, ces recommandations.

 

Ces chercheurs indépendants, qui ont procédé à un réexamen de dizaines d’études, conseillent « aux adultes de continuer leur consommation actuelle de viande rouge », c’est-à-dire une moyenne de trois à quatre portions par semaine en Amérique du Nord et en Europe. Même consigne pour la charcuterie, selon ces recommandations parues lundi dans la revue Annals of Internal Medicine, publiée par l’American College of Physicians. ICI 

 

Des causes autres que le régime alimentaire

 

Avec leur nouvelle analyse, les chercheurs disent vouloir faire mûrir le domaine des recommandations nutritionnelles – qu’ils jugent représentatives d’une « vieille école » trop axée sur les bénéfices sociétaux et non individuels –, afin d’aller dans le sens d’une médecine plus personnalisée.

 

Ils disent que les recommandations qui font généralement autorité ne font pas assez valoir que le risque absolu reste faible, et qu’il reste très difficile d’isoler l’effet d’un aliment particulier sur toute une vie, de multiples causes autres que le régime alimentaire pouvant influer sur la santé.

 

« Nous livrons aux gens notre meilleure estimation de la vérité, qui est incertaine. Selon leurs propres préférences, ils peuvent décider de réduire ou d’éliminer [la viande et la charcuterie] », poursuit Bradley Johnston. « Mais notre recommandation est que, pour la plupart des gens, la meilleure approche est de continuer, étant donné la très faible réduction de risques et l’incertitude des preuves. »

 

Débats scientifiques

 

Ces consignes ont été dénoncées comme irresponsables par des organisations de lutte contre le cancer et des experts de santé publique. Ils ne contestent pas les résultats statistiques mais les conclusions : certes la réduction de risque est relativement faible, mais au niveau d’une population, l’impact est tangible.

 

Le World Cancer Research Fund (WCRF) a affirmé qu’il ne changerait pas ses consignes. « Nous maintenons notre confiance dans la recherche rigoureuse conduite depuis trente ans », a déclaré sa directrice de la recherche, Giota Mitrou.

 

« C’est comme porter un casque à vélo, dit Marji McCullough, épidémiologiste de l’American Cancer Society. Certains aiment avoir les cheveux dans le vent, écrit-elle, mais tout le monde s’accorde pour dire qu’il faut porter un casque, car les recommandations de santé publique sont fondées sur leur effet sur l’ensemble d’une population. »

 

Des experts de l’école de santé publique de Harvard contestent la notation « faible » accordée par les auteurs des nouvelles consignes aux études sur la viande. La plupart des études sur l’alimentation sont « observationnelles », c’est-à-dire qu’elles suivent des gens dans la durée en tâchant d’enregistrer ce qu’ils consomment. Certes, la méthode ne permet pas de trouver d’effet de causalité, par rapport aux études dites « randomisées », mais elle est plus adaptée au domaine, écrivent-ils.

 

Les multiples études réanalysées collectivement par le groupe précisent que réduire la consommation de viande rouge de trois portions par semaine pourrait abaisser la mortalité par cancer de sept morts pour mille personnes, ce que les chercheurs considèrent comme une baisse modeste. En outre, ils insistent : le degré de certitude de cette statistique est « faible ». Concernant les liens entre charcuterie, maladies cardiovasculaires et diabète, la qualité des preuves est également jugée « très faible » par l’équipe, qui a eu recours à une méthodologie baptisée « GRADE ».

 

« Il y a de très faibles réductions de risque pour le cancer, les maladies du cœur et le diabète, et en outre, les preuves sont incertaines », résume Bradley Johnston, professeur associé d’épidémiologie à l’université Dalhousie au Canada, et directeur du groupe NutriRECS, qui a rédigé les consignes.

 

Choix individuels

 

Si la même approche était appliquée aux fruits et légumes, à l’activité physique ou la pollution, « aucune des consignes sur ces facteurs ne serait soutenue par des preuves de qualité haute ou même modérée », clament-ils, défendant un principe de précaution.

 

Santé publique France recommande ainsi de limiter la charcuterie à 150 grammes par semaine et les viandes autres que la volaille à 500 grammes. Le Centre international de recherche sur le cancer, agence de l’Organisation mondiale de la Santé, classe la viande rouge comme « cancérogène probable » et la charcuterie « cancérogène ».

 

Pour John Ioannidis, professeur de médecine à Stanford et grand critique des études sur l’alimentation, « la façon dont les épidémiologistes promeuvent avec ferveur l’existence de bons et mauvais aliments depuis des années nous a détournés de messages plus simples et plus importants, tels que la nécessité de manger avec modération et de ne pas devenir obèses ». Il faut « être honnête lorsque les preuves sont de très faible qualité », dit-il à l’Agence France-Presse.

 

Les consignes publiées lundi ont été approuvées par onze des quatorze chercheurs composant le panel. « Les gens devraient utiliser cela pour faire des choix mieux informés, plutôt que des organisations leur disent d’autorité ce qu’il faut faire », maintient Bradley Johnston.

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1 octobre 2019 2 01 /10 /octobre /2019 06:00

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La première fois que j’ai vu Jacques Chirac en chair et en os ce fut chez le bougnat de la rue Mazarine, j’y habitais dans un minuscule 2 pièces au-dessus de la librairie Gründ, lors de la campagne des municipales de Paris en 1977 où il écrasa le candidat de Giscard le chamallow d’Ornano. Haute taille, jovial, il serrait les manettes avec une dextérité extraordinaire, sourire aux lèvres, pas fier, un gars aussi à l’aise aux culs des vaches qu’à la table de François Pinault.

 

Il fut Ministre de l’Agriculture, tout comme son ami de jeunesse Michel Rocard, puis Premier Ministre, deux fois, Giscard et en cohabitation avec Mitterrand, et, hasard de la politique, Michel Rocard lui succèda à ce poste, en 1988. Il gravira deux fois la dernière marche sur laquelle son vieux compère échoua, la première fois en éliminant Balladur puis, la deuxième fois, se retrouvant face à Le Pen : j’ai voté pour lui sans hésitation.

 

  Image

 

« Il est Premier ministre sortant, je suis Premier ministre entrant, il vient de subir la cohabitation avec Mitterrand comme président de la République, je suis socialiste, je suis dans le parti de Mitterrand depuis quatorze ans, je le connais donc autrement, et probablement plutôt mieux. Et Chirac me dit quand même: « Méfie-toi de Mitterrand, c’est quand il te sourit qu’il a le poignard le plus près de ton dos. » Michel Rocard confie à Georges-Marc Benamou que ce jour-là, les deux hommes ont «beaucoup ri».

 

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Fin juin 2016, dans l’une des dernières interviews de Michel Rocard accordées au «Point», ce dernier explique qu’avec Jacques Chirac, ils avaient en commun «l'humour, le refus de l'arrogance et la simplicité».

 

Leur amitié remonte à Sciences-Po, dont ils fréquentent les bancs au début des années 50. Dans le livre d’entretien «Si la gauche savait», avec Georges-Marc Benamou, paru aux éditions Robert Laffont, Michel Rocard racontait sa rencontre avec celui qui allait devenir président de la République. «Ce Chirac était un jovial, un gars généreux, pas trop compliqué. Il aimait s’amuser. J’avais essayé de lui fourguer la carte des Etudiants socialistes SFIO. Il s’en souvient. Il ne l’a pas prise. (…) C’était vraiment un bon copain. Je me souviens surtout qu’il me bluffait par son aisance et ses manières. J’étais éberlué par son audace auprès des filles.» Le destin politique les fait bifurquer - Michel Rocard à gauche, Jacques Chirac à droite - mais les deux hommes continuent de s’apprécier, bien au-delà des clivages.

 

Michel Rocard aimait à dire en plaisantant qu'il trouvait alors son condisciple « trop à gauche »...

 

Je n’irai pas au-delà de cette évocation, qui va encore mettre un de mes vieux détracteurs en rogne, rien ne me plait plus que ce genre d’atrabilaire hargneux sur lequel je tire la chasse d’eau afin d’expédier ses « commentaires » là ils sont le plus appréciés, pour laisser la parole à Richard Werly le correspondant à Paris du journal Le Temps de Genève.

 

C’est pertinent,

 

Jacques Chirac, la France et nous: les leçons d’un hommage

 

Alors que la célébration officielle à la mémoire de l’ancien président français Jacques Chirac vient de s’achever à Paris, notre correspondant revient ce qu’il convient d’en retenir.

 

Un hommage et un héritage populaire. Telle est la leçon principale de ces journées d’adieu à Jacques Chirac qui se sont achevées ce lundi, avec la messe officielle en l’église Saint-Sulpice, puis l’inhumation de l’ancien président français aux côtés de sa fille à Paris, au cimetière Montparnasse.

 

La «monarchie républicaine» est souvent évoquée pour résumer le rapport si particulier des Français avec leurs présidents. Là, ce parallèle est justifié. Comment expliquer autrement les 7000 personnes qui attendirent, dimanche, entre trois et quatre heures pour se présenter, quelques minutes durant, devant le cercueil de Jacques Chirac placé sous un drapeau bleu blanc rouge, et surplombé d’une photo le montrant saluant de la main le public, lors de l’élection présidentielle de 2002? Le lien entre Chirac et son peuple, que son successeur Nicolas Sarkozy surnomma en 2009 «le roi fainéant» était au fond celui d’un «bon monarque», soucieux des gens, proche d’eux, n’hésitant pas à leur rendre service. L’homme d’une dynastie aussi: celle du gaullisme dans lequel il se drapa longtemps, et au nom duquel il créa en 1976 son Rassemblement pour la République (RPR) dernier grand parti de droite populaire en France.

 

Président des «Trente glorieuses»

 

La seconde leçon porte sur l’époque qu’incarnait Jacques Chirac. On l’a beaucoup écrit, mais il est impossible de dissocier cet héritage politique français d’une séquence historique bien précise qui s’est achevée, en gros, au début des années 2000. Chirac est, avec François Mitterrand, un pur président de l’après-guerre et des «Trente glorieuses», ces années de prospérité dont les Français se souviennent avec émotion. On voit là combien l’élection de Valéry Giscard d’Estaing fut, en réalité, une incongruité en 1974. Giscard voulait moderniser la France. Chirac et Mitterrand ont présidé, les yeux dans un miroir.

 

Pour Mitterrand, le miroir des années sombres de la guerre.

 

Pour Chirac, le miroir des années cinquante, de la guerre d’Algérie et d’une France au bord de la guerre civile. Or de nombreux Français regrettent à la fois cette époque et cette manière de gouverner.

 

Il a beaucoup trahi. Il fut libéral, puis élu sur la fracture sociale. Il parlait au peuple mais soignait ses amis milliardaires.

 

La France, alors, était une puissance. La France dominait l’Europe. La mondialisation était timide. Le rêve demeurait national. Et qu’importent les coulisses sombres de ce pouvoir. Les affaires. Le financement occulte de la vie politique. L’utilisation éhontée des réseaux africains. S’y ajoute, dans le cas de Jacques Chirac, son talent pour la politique à l’ancienne des petits gestes, des interventions personnelles, des renvois d’ascenseurs… Avec lui, les Français avaient l’impression que l’Etat était encore à leur service. Non le contraire…

 

«Mi-politicien, mi-soldat électoral»

 

Dernière impression à l’issue de ces journées de deuil: la stature. Les Français veulent un président doté d’une stature. C’est d’ailleurs ce qui a sauvé Emmanuel Macron, au plus fort de la crise des «gilets jaunes». Un Chef de l’Etat reconnaissable, qui en «impose». Chirac était cela. Avec ce qu’il faut de grivoiserie dans son tempérament pour apparaître comme le parfait président «gaulois»: amateur de bonne chère, de femmes et longtemps fumeur invétéré de «Gitanes». Mitterrand était le sphinx Français. Chirac était un cavalier, mi-politicien, mi-soldat électoral. Il parvient même, sacrée prouesse, à faire oublier qu’il vécut tout le temps à Paris, dans les palais de la République ou dans de luxueux appartements plus ou moins prêtés par des amis, bien qu’étant député de la Corrèze. Mais ce côté caméléon, plein de contradictions, plaît en France s’il ne nuit pas à la stature. Chirac pouvait dire, politiquement tout et son contraire. Il a beaucoup trahi. Il fut libéral, puis élu sur la fracture sociale. Il parlait au peuple mais soignait ses amis milliardaires…

 

Qu’importe: il représentait bien la France, maniant la puissance (les reprises des essais nucléaires en 1995, l’ordre donné aux Casques bleus français de reprendre le pont de Vrbanja en Serbie cette même année), la connaissance (sa compétence en arts premiers, son goût de la poésie chinoise, son musée du quai Branly) et les réseaux internationaux (combien de Chefs d’Etat ou de gouvernement rencontrés en un demi-siècle?). Son public conservateur, enfin, lui savait gré d’avoir envers et contre tout tenu à sa famille. Son épouse Bernadette en pilier. Sa fille Claude en guerrière à ses côtés. Sa première fille Laurence, malade, en douleur lancinante, en plaie jamais refermée. La force du président Chirac, dont le bilan en termes de réformes fut maigre et discuté, est d’abord d’avoir vaincu la malédiction de l’Elysée en restant, dans ce palais fermé à huis clos, un homme supposé accessible, sur le tard atteint par la maladie.

 

Séduction, audace, goût mêlé pour les combines et les idéaux dans le sillage de la figure tutélaire de Charles de Gaulle: Jacques Chirac incarnait les contradictions d’une France qui, aujourd’hui encore, hésite à tourner la page de cette époque présumée révolue.

François Bazin: «Chirac est à la politique ce que Johnny est à la musique»
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29 septembre 2019 7 29 /09 /septembre /2019 06:00

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Je ne sais pourquoi, est-ce peut-être l’effet de mon âge canonique ou la conséquence de ma graphomanie de blogueur, alors que je suis père pénard en train à siffler un godet de vin nu dans un bar à vins, à mon côté, soit un jeune quidam acnéen ou une belle fille en fleurs, ou bien des gens plus en âge, me lancent la question à 1000 balles : « Tu en penses quoi, toi, du vigneron qui vendange en tongs ? »  

 

Il fut un temps où mon côté ancien prof me poussait à développer une réponse argumentée, équilibrée, à développer les arguments positifs en balance des côtés négatifs, à douter, à m’interroger moi-même : pour les tongs j’aurais insisté sur l’importance de leur origine, si elles étaient issues du commerce équitable sans nul doute qu'elles permettaient au vendangeur de transmettre au raisin un flux positif qui exciterait les petites levures gloutonnes favorisant ainsi leur boulot lorsque sous les pieds-nus du fouleur elles seraient écrabouillées…

 

Mais maintenant je me dis « Mon Dieu que t’es chiant !» et je me contente de dire qu’à mon âge mes neurones se sont fait la malle et que je ne pense plus.

 

Je caricature à peine, avec l’irruption des réseaux sociaux dans la vie me madame et monsieur tout le monde, tout le monde se croit obligé d’avoir un avis sur tout et, bien sûr de le proclamer sur la toile.

 

Moi ça me gonfle.

 

Prenons le fameux traité CETA, négocié sous Hollande, qui s’applique en notre beau pays depuis deux ans, il vient simplement d’être ratifié par le Parlement. Les opposants nous prédisent l’irruption d’horreurs alimentaires qui, pour l’heure, après deux années d’application, ne sont pas au rendez-vous. La FNSEA est vent debout, elle mure, déverse du lisier chez les députés LREM, ce qui me pose question lorsqu’on connaît les positions rétrogrades de madame Lambert sa présidente.

 

Avons-nous le nez aussi propre que nous le proclamons ?

 

Pas si sûr, à titre personnel j’estime que les traités de libre-échange sont devenus, au fil du temps, des marchés de dupes où notre fameuse agriculture, soit disant pétrole vert, montre ses limites face aux géants mondiaux : USA, Brésil, Chine and Co, pour le blé La Russie et les pays de l'ex-URSS  ont pris d'assaut les marchés mondiaux.

 

Face à cette concurrence, la moitié de la production française, habituellement réservée à l'export, est menacée d'invendus. Les partenaires commerciaux historiques de la France (Egypte, pays du Maghreb) achètent désormais les productions russe et ukrainienne, plus compétitives.

 

On ne fait pas virer de bord en claquant des doigts un porte-avions. Notre agriculture, notre élevage, pour faire mieux vivre ceux qui en vivent, devront capter de la valeur et cesser l’illusion que produire du « minerai » pour l’agro-alimentaire est le seul horizon possible. Cette course à la productivité nous l’allons perdu depuis des années, sans les aides communautaires, nos céréales ne seraient pas compétitives, et l’argument de l’arme alimentaire, si on souhaite la consolider, doit être explicité auprès de la population.

 

Ce n’est pas le CETA, le glyphosate, ne sont que des hochets pour militants, la question de fond de la nécessaire reconversion de l’agriculture française ne trouvera de réponses viables que si les grands penseurs comme les décideurs acceptent d’affronter la réalité en face. L’exemple du secteur laitier français le démontre, après des années de productivisme à tout va, le lait devenu minerai jetait les moins productifs dans la misère, alors dans un double mouvement pour séduire les consommateurs honteux on a vu fleurir des laits en briques vantant les producteurs avec quelques centimes de plus sur le prix.

 

Cet exemple démontre qu’il faut prendre le problème par les 2 bouts en se posant la double question comment le prix d’achat peut faire vivre décemment les producteurs et comment faire pour que les consommateurs shootés aux prix bas par la GD prennent conscience que ce sont eux les responsables du marasme des producteurs ?

 

Pour un autre grand produit emblématique : Le Blé lisez ce point de vue ci-dessous :

 

Blé français : en finir avec le « tout-export »

 

LE CERCLE - La baisse de l'attractivité du blé français à l'export a des effets dramatiques pour les agriculteurs. Alexandre Lemaire, conseil aux exploitations agricoles, estime qu'une montée en gamme et la conversion à d'autres cultures en plein boom sont des portes de sortie envisageables.

 

Le marché du blé français se trouve à un tournant. Le pays dépend en effet pour moitié des ventes à l'export pour écouler sa production de blé. Mais, en moins de dix ans, ce marché s'est retrouvé écrasé par la pression commerciale des blés russes et des pays producteurs du bassin pontique.

 

L'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) annonçait début mai 2019 une augmentation de la production de céréales de l'ordre de 3 % en 2019-2020, pour atteindre le record de 2,72 milliards de tonnes. La Russie et les pays de l'ex-URSS  ont en effet pris d'assaut les marchés mondiaux.

 

Ces nouveaux exportateurs connaissent un dynamisme sans précédent, notamment sur le marché du blé. En 2019, la récolte russe est estimée à 78,8 millions de tonnes (contre 72,1 millions de tonnes l'année dernière). Une réussite commerciale qui s'explique par une compétitivité sans égal : coûts de production très faibles, coûts d'infrastructure négligeables, main-d’œuvre peu chère, possibilité d'exporter en dollars… et contre toute attente sans compromis sur la qualité.

 

Conversion au bio

 

Face à cette concurrence, la moitié de la production française, habituellement réservée à l'export, est menacée d'invendus. Les partenaires commerciaux historiques de la France (Egypte, pays du Maghreb) achètent désormais les productions russe et ukrainienne, plus compétitives. Entre la France et l'Ukraine, les coûts de production varient par exemple du simple au double. Quand les coûts par hectare atteignent en France entre 800 et 850 euros hors fermage (location des terres), les coûts des pays du pourtour de la mer Noire culminent, eux, à 400 euros.

 

Pour les agriculteurs français, cette baisse de l'attractivité des blés français à l'export a des effets dramatiques. La pression sur les prix du blé rend la situation économique des exploitations intenable. Et les mauvaises années s'enchaînent. Quelles solutions envisager pour diminuer la dépendance aux exportations ?

 

Le marché intérieur du blé, qui concentre la moitié des débouchés, est amené à monter en gamme via le développement de filières : labels, agriculture biologique.

 

Face à la pression des consommateurs, les grands acheteurs de blé en France entament une démarche qualité (agriculture biologique, juste rémunération, cultures durables, impact environnemental) et sont prêts à rééquilibrer le prix d'achat. Les céréaliers engagés dans ces transitions trouvent des débouchés chez ces transformateurs qui redéfinissent leurs exigences et leurs cahiers des charges. Beaucoup d'agriculteurs l'avaient compris, et ont entamé une conversion vers le bio. Tous les grands acheteurs des groupes internationaux (Harris, McDonald's) ou français (Banette, LU, Baguépi…) développent aujourd'hui une filière bio.

 

Nouvelles cultures

 

Pour remplacer ou requalifier les 15 millions de tonnes vouées chaque année à l'export se pose la question de la possible conversion des régions de production de blé vers d'autres cultures. Si, dans les grandes régions de production céréalière, la conversion à l'élevage s'avère impossible, le maraîchage peut devenir une nouvelle source de revenus pour les céréaliers. De nouvelles tendances de consommation incitent des agriculteurs à faire évoluer leurs pratiques et à se tourner vers de nouvelles cultures. Légumes et légumineuses ont le vent en poupe… Après la mondialisation des goûts, le consommateur s'est habitué à de nouveaux produits, mais développe en parallèle une volonté de consommer local.

 

Nous redécouvrons aujourd'hui les terroirs et leur typicité ; ces microclimats qui subliment une culture sur un territoire précis et très délimité. En Normandie, le climat tempéré et la forte humidité matinale s'avèrent propices à la culture du lin, dont les débouchés sont en pleine expansion : de l'agroalimentaire à la production de fibres végétales pour l'habillement mais aussi l'industrie. Dans le nord de la France, les légumes et pommes de terre retrouvent leur place dans les rotations.

 

Le monopole du blé dans le paysage agricole français vit sans doute ses dernières heures. L'agriculture a toujours façonné nos paysages, à nous de préserver par nos choix les richesses de nos campagnes.

Alexandre Lemaire, conseil aux exploitations agricoles, est directeur de Terrea.

 

Tout ça est bel et beau mes cocos mais ça n’intéresse pas grand monde, trop long, trop compliqué, l’heure est aux quelques signes sur Twitter qui permet de lancer la machine infernale  du POUR ou CONTRE.

 

Les grands débats, politiques et journalistes en tête, se mènent sur Twitter dans un espace contraint, où l’on s’empaille, où l’on s’insulte, où l’on ne débat pas, c’est l’enfer du y'aka faut qu’on.

 

Le degré zéro du débat démocratique, alors moi sur le bord de mon bar je réponds aux « Tu en penses quoi, toi… »

 

« Rien, je ne sais pas… »

 

Ben oui, si Brigitte Macron se fait faire un lifting ce ne sont pas mes oignons mais les siens…

 

Bonne journée à vous, si vous passez près de mon bar, arrêtez-vous, nous boirons un coup en parlant de la pluie et du beau temps, éventuellement autour d’une boutanche de vin qui pue on se laissera aller à cancaner sur qui vous savez, le grand amateur d’opéra traumatisé.

 

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24 septembre 2019 2 24 /09 /septembre /2019 08:30
© PASCAL GUYOT/AFP Yves Barsalou, dans les vignes de Listel, à Aigues-Mortes, dans le Gard.

© PASCAL GUYOT/AFP Yves Barsalou, dans les vignes de Listel, à Aigues-Mortes, dans le Gard.

C’était un personnage.

 

Il est mort dans la nuit de vendredi à samedi, à l’âge de 87 ans.

 

Nous avons fait des bouts de route ensemble mais ce n’est ni le jour, ni le lieu pour les évoquer.

 

Si ce matin je souhaite saluer son départ c’est que l’homme, au-delà de nos différences, de nos divergences parfois, était fidèle en amitié et le témoignait, ce qui n’était pas le cas de ses pairs, dans les moments difficiles.

 

Yves Barsalou, se définissait comme «un vigneron égaré chez les banquiers, ou un banquier égaré chez les vignerons»

 

« Faussement truculent mais vraiment convivial et authentiquement cultivé, Yves Barsalou était à l’aise partout » écrit la journaliste du Figaro.

 

Yves Barsalou, né à Bizanet, dans l’Aude, ne se fondait pas dans le paysage local dominé par la coopération et la gauche, comme beaucoup de futurs dirigeants agricoles il fait ses classes chez les Jeunes Agriculteurs puis via la caisse locale de Bizanet gravit tous les échelons du Crédit Agricole pour finir par le présider lorsque celui-ci sera « privatisé-mutualisé » par le gouvernement Balladur.

 

Il participait à ce titre, celui du conglomérat de la CNMCCA au mercredi mensuel du Ministre où il faisait, de sa voix rocailleuse, entendre sa petite musique ; non pas sur la finance mais sur les questions viti-vinicoles. C’était le plus intelligent, le plus subtil interlocuteurs de ces réunions qui tenaient plus du jeu de rôle que de la concertation.

 

En effet, Yves Barsalou restait, sans afféterie, vigneron de Bizanet.

 

Il avait créé, en 1967, le Val d’Orbieu, une coopérative d’un nouveau type puisque son socle est fondé sur des caves particulières. C’était son bébé. Il voulait en faire un groupe puissant : rachat de Cordier, de Listel… mais… je m’en tiens là car, entre Yves et moi, il y eut moult discussions sur cette stratégie. Le temps est passé ce n'est pas l'heure de dresser des bilans.

 

Son autre passion : le rugby.

 

Sa mémoire phénoménale lui permettait de dire qui, à quel poste, jouait untel en équipe de France ou de Narbonne.

 

Il fut champion de France avec l’équipe de Lézignan-Corbières.

 

Nous sommes allés ensemble à un Angleterre-France à Twickenham.

 

C’était un bon vivant.

 

Je te salue Yves, bonne route…

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24 septembre 2019 2 24 /09 /septembre /2019 06:00

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Cette année j’ai évité de vous bassiner sur la Corse sous le prétexte que j’y séjournais comme un vulgaire pinzutu se faisant bronzer le cul.

 

À peine rentré dans ma ville bétonnée, où les prétendants à l’occupation de l’Hôtel de Ville sont au bord de la crise de nerfs, voilà t’y pas que Corse-Matin me met sous le nez un portrait de femme œnologue.

 

L’encadré de présentation donne le ton de la série de 3 portraits : œnologue, sommelier, vigneron, mais au féminin ; étonnant ce souci du masculin au féminin alors que sommelière, vigneronne sont dans la langue, sans doute sont-elles encore que des branches rapportées.

 

Ces portraits « éclairent, à l’aune de routes professionnelles mais aussi plus personnelles, ici partagées, la manière dont trois  femmes se sont fait un nom et ont investi ce domaine pointu et souvent hypertechnique qu’est la culture du vin, derrière l’hédonisme apparent du métier. »

 

J’avoue que ce langage m’étonne, me pose question, mais passons…

 

« Autant de tranches de vie contées dans une langue universelle, celle de la terre quand elle parle des hommes qui la cultive. »

 

Foin de l’hypertechnicité, on en revient toujours au travers de la langue universelle de la terre, à l’humus de cette terre qui ne ment pas, qui s’accroche aux semelles,  vision idyllique, bucolique qui se fracasse face aux dures vérités de la réalité de notre monde mondialisé, mercantilisé.

 

Je suppose que le chapeau est l’œuvre de la rédaction, ainsi que l’ordre des portraits.

 

Le portrait est de la plume d’une femme : Anne-C. Chabanon.

 

Vous allez dire que je pinaille mais pourquoi commencer par le portrait d’une œnologue ?

 

La seule personne indispensable, incontournable comme on le dit maintenant, c’est celle qui veille le raisin pour en faire du vin : la vigneronne, le vigneron. Les deux autres ne sont que des accessoires que certains jugent utiles.

 

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PHOTO,EMILIE RAGUZ

 

Passons au portrait d’Aurélie Patacchini (n’étant pas abonné à Corse-Matin je ne puis vous donner le lien pour la lecture intégrale du portrait)

 

Alchimiste du grain

 

« Elle conseille, éclaire, goûte, crache (le métier le veut), assemble, cherche. Elle a appris à avoir du nez, à mettre ses pas dans les pas des vignerons, elle s’élève chaque jour à écouter les arômes, s’éduque à guetter la belle maturité. Elle est femme. Œnologue. Atypique C’est rue Sebastiani, c’est un jour doré de soleil, Brandy, une femelle, aboie en travers du seuil pour faire usage de sa légitimité, elle est toujours le copilote  d’Aurélie lors des tournées en voiture, comme au début de l’aventure, il y a treize ans. Aurélie le pilote, elle, en aura bientôt  quarante, c’est pour décembre, la porte est entrouverte sur les pattes avant du Braque de Weimar dans une première pièce aménagée avec des jouets pour les gamines quand leur mère travaille. Leur mère, Aurélie, bien sûr.

 

Mince, figurine de danseuse faussement fragile, corps gracile, mains longues en alerte, entourée de flacons, de casseroles, de couleurs, de cires d’un bleu roi et d’un rouge raclant le bordeaux pour cacheter au sceau, dans la deuxième pièce, la femme alchimiste conçoit de futures âmes, celles  qui évoqueront au premier son du bouchon retiré les fragrances retenues prisonnières des bouteilles, lorsque les robes coincées dans l’huis du goulot, soudain dévoileront leurs jupes et jupons. »

 

Voilà pour le portrait physique qui entre les lignes en dit long, à vous  de vous faire une opinion.

 

La suite c’est le choix de devenir œnologue puis le parcours qui la ramènera en Corse.

 

Quelques extraits :

 

  • Sa formation à Bordeaux « Je suis alors l’unique  Corse et l’une des rares à ne pas être propriétaire d’un domaine, à ne pas être du milieu viticole. » Du sérail. »

 

  • Œnologue, un métier « celui qui reconnaît les qualités et les défauts d’un vin et sait les corriger. »

 

  • « Après Bordeaux et l’Alsace, je savais que j’allais revenir en Corse. » Ce qu’elle sait aussi, c’est que la partie « conseil »lui plaît, « surtout dans l’île où l’on  est en présence de petites structures et où peu de domaine ont un œnologue dédié. »

 

  • « Le vin oblige à rester humble, un faux pas en vinification et on paye l’erreur toute l’année. »

 

 

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