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24 novembre 2019 7 24 /11 /novembre /2019 06:00

 

Le 8 novembre, j’achète Camp de Rivesaltes, lieu de souffrance, un livre de FLORE et j’apprends que Lucette Destouches, veuve de Céline, est morte.

 

Lucette Destouches, à Meudon, le 21 février 1969.

 

Rien à voir, si la mémoire, ceux qui tenaient le cap du souvenir ont perdu leur boussole, lors la  manifestation dites « contre l’islamophobie » on a affublé une fillette de l’étoile jaune, Mélenchon et ses sicaires, les derniers déchets du PCF et de la CGT, le petit facteur de Neuilly trouvent ça républicains de défiler avec des gens qui n’obéissent qu’à Dieu.  Pauvre petit père Combes.

 

Une femme manifeste avec un autocollant d\'une étoile jaune, le 10 novembre 2019, à Paris, lors de la marche contre l\'islamophobie.

 

- Elle était la veuve la plus célèbre de la scène littéraire française. Près de soixante ans après l’écrivain LouisFerdinand Céline, qu’elle avait épousé en 1943, la danseuse Lucette Destouches est morte à l’âge de 107 ans. ICI 

 

- « La France tarde toujours à régler ses comptes historiques, d’autant que depuis quelques années des voix des droites extrêmes, déculpabilisées, tentent de nous faire croire que ces retours sur le passé sont inutiles et vains. Toutes les tentatives artistiques pour réveiller ou révéler ces lieux marqués par l’histoire et gagnés par l‘oubli sont donc salutaires. C’est le cas du livre publié par André Frère « Camp de Rivesaltes Lieu de souffrance » réunissant les photographies de Flore et un texte scientifique ». ICI 

 

 

« L’histoire du camp de Rivesaltes commence en 1938, date à laquelle il est construit sous le nom de « Camp Joffre », avec pour mission première le transit des troupes coloniales ; il est donc conçu comme un camp militaire. Ce site est situé sur un plateau offrant des conditions extrêmes, avec l’hiver un froid insoutenable et l’été une chaleur dense. Il était prévu dans un premier temps, que l’armée se servirait de ce site pour y installer des écuries, mais les conditions climatiques étant redoutables, le projet est abandonné, considérant le climat trop difficile pour les chevaux. Cependant l’état n’hésitera pas à y installer des hommes. »

  • L’arrivée des espagnols

 

En 1939 a lieu « la Retirada », ce phénomène correspond à l’exode massif des républicains espagnols face aux troupes de Franco.  Quelques 70 000 espagnols avaient déjà trouvé refuge en France durant les années 1937-1938, le gouvernement français s’attendait pour 1939 à devoir accueillir 15000 réfugiés supplémentaires. Toutefois ce sont plus de 450 000 réfugiés qui passent la frontière et s’entassent dans des camps de fortune dans le sud de la France. Dans un premier temps ils furent concentrés sur les plages du Roussillon dans des tentes de fortune à même le sable. Puis le général Ménard est chargé d’organiser une politique de désenclavement en créant un réseau de camps. Ils seront spécialisés, par exemple Bram dans l’Aude devait accueillir les vieillards, Gurs devait accueillir les basques, et Rivesaltes et Agde devaient accueillir les catalans. C’est à ce moment-là qu’est émis le projet de transférer 15 000 espagnols au camp de Rivesaltes. Finalement ce sont « seulement » un millier de jeunes hommes qui vont y être transférés. Ils sont placés sous l’autorité militaire dans des compagnies de travailleurs étrangers.

 

  • Le début de la concentration raciale

 

Le 10 décembre 1940, l’armée française met à disposition 600 hectares au sud du camp militaire afin de créer un camp de civil pour y rassembler les familles juives de nationalité étrangère. L’aménagement du camp est réalisé dans des conditions épouvantables par des ouvriers espagnols, qui sont affamés. Le camp est prévu selon les autorités pour 17 000 « hébergés », or il se compose de 150 baraquements pouvant contenir chacun 70 personnes, ce qui constitue une capacité maximale de 10 500 individus. De plus la disposition des bâtiments posait problème car c’était un très grande surface (4km par 3), cela imposait donc des déplacements longs et difficiles ainsi que des problèmes de surveillance. Les premières familles arrivent le 14 janvier 1941, et dès le 31 mai de la même année, le camp compte 6475 internés.

 

Ce camp devait permettre de rassembler les familles de juifs étrangers, en réalité bien que les familles soient réunies au sein du même camp, elles sont séparées, en effet des baraquements sont prévus pour les hommes et d’autres pour les femmes. Dans un entretien réalisé par la fondation pour la mémoire de la Shoah et l’INA (1),  Alexandre Halaunbrenner qui a été interné à Rivesaltes, alors qu’il était enfant avec ses deux sœurs, son frère et sa mère, témoigne de cette séparation, il raconte qu’il était avec son frère dans un baraquement pour hommes et que sa mère était avec ses deux sœurs dans un baraquement pour femmes.

 

En Mai 1941 le camp compte 16 nationalités différentes parmi les internés : plus de la moitié sont espagnoles, les juifs étrangers représentent une grande partie aussi, ainsi que les tsiganes. En effet avec la victoire en 1940 de l’Allemagne, une partie de la France est occupée et s’installe alors le gouvernement de collaboration de Vichy. Les juifs étrangers, dans un premier temps, sont centralisés dans des camps.  Il était gardé par des mobiles français ce qui permettait une certaine « souplesse ». Benjamin Silberberg raconte dans son témoignage qu’il a pu rentrer dans le camp pour retrouver sa mère et son frère, le gardien l’avait laissé rentrer et ressortir avant la relève de la garde, tout en lui déconseillant de rester dans ce camp. Cette « désobéissance » de la part des mobiles français apparait aussi dans le témoignage d’Isaac Borne qui s’était évadé en 1942 du camp par des barbelés. Il dit : « C’était gardé par des gardes mobiles français, ce n’était pas … Il y avait une possibilité de partir ».

 

Ces témoignages ainsi que les archives étudiées par les historiens confirment les conditions déplorables de vie dans ce camp. En effet la faim règne, les portions sont très maigres et insuffisantes. Le ravitaillement est trop faible par rapport aux besoins. De plus l’eau est constamment infectée. Le 31 aout 1941 le docteur Weill présenta un rapport de la commission pour l’hygiène dans lequel il s’inquiétait de la pollution des eaux. Il soulève aussi le problème des WC, qui sont à tinettes et en plein milieu des îlots. Certains témoignages parlent de « millions de puces » et de présence de rats. Les conditions climatiques sont insupportables, la tramontane souffle très fort sur le plateau qui accueille le site du camp.

 

Rappelons que l’administration militaire avait renoncé à y installer des chevaux pour ces raisons climatiques. Alexandre Halaubrenner se souvient dans son témoignage de ce vent, et raconte qu’il fallait raser les murs pour pouvoir avancer.  Les bâtiments (hormis la pouponnière et les bureaux) n’étaient bien évidemment pas chauffés. Par ailleurs, dans un rapport demandé au médecin chef responsable, il indique que l’accueil des enfants dans ce camp est « formellement contre-indiqué », or des enfants y seront internés par milliers y compris des nouveau-nés. Des écoles sont installées dans le camp et accueillent les enfants dans 17 classes. Ces écoles ont pour vocation d’occuper les enfants pour faciliter le bon fonctionnement du camp.

 

En 1942 le camp de Rivesaltes devient le Centre régional de rassemblement des Israélites. Ordre est donné de rassembler tous les juifs de la zone sud dans ce camp afin de les envoyer à Drancy, d’où ils partiront vers Auschwitz. Les convois partent tous les 15  jours. Finalement  dans le cadre de l’invasion des troupes allemandes de la zone libre, les allemands s’installent au camp Joffre jusqu’à la fin de la guerre et le camp d’hébergement est fermé en Novembre 1942.

 

  • Le Camp après-guerre

 

En 1944, la partie militaire du camp reprend sa vocation première, mais dans la partie civile un camp de séjour surveillé est mis en place pour les prisonniers de guerre allemands et italiens, ainsi que pour les collaborateurs de l’occupant. Toutefois la présence des espagnols est encore à noter dans cette période de l‘histoire du camp. En effet des espagnols y sont internés pour passage clandestin de la frontière. Ils sont, comme avant-guerre, utilisés comme main d’œuvre gratuite afin de travailler aux travaux nécessaires pour la sécurisation du site. Cependant l’état du site est jugé déplorable et la sécurisation n’est pas assez efficace. Le camp devait devenir le Centre administratif des épurés du Sud mais cela ne se fit pas.

 

En 1945 avec l’arrêt du conflit mondial, le camp est quasiment vidé, il ne reste en 1945 que 26 internés tous espagnols. La reconversion du camp est alors mise en question, les autorités françaises prédisent la chute du franquisme et alors une « retirada » d’un autre genre : des partisans de Franco. L’avenir du camp est alors envisagé comme réponse à cette éventualité, toutefois il n’en est rien et ce projet est abandonné.  La dissolution du centre est proclamée le 10 décembre 1945 et sa liquidation est achevée en octobre 1946.

 

Plusieurs projets sont évoqués sur le devenir du camp, finalement en 1947, un centre de formation professionnelle accélérée pour les ouvriers du bâtiment des Pyrénées Orientales est créé sur le site. Il est destiné finalement aux Nord Africains, ce qui crée des tensions avec les populations alentours sur fond de guerre d’Algérie. Pour équilibrer la chose, la moitié de l’effectif est destiné aux métropolitains. La partie militaire du camp accueille des troupes en partance pour la guerre d’Algérie.

 

En 1957, l’état envisage de créer un camp d’internement sur le site pour répondre aux besoins qu’engendre la guerre d’ Algérie,  le projet ne va aboutir car il comporte déjà le centre de formation déjà évoqué, mais aussi un lieu de transit pour les troupes en partance pour l’Algérie ainsi qu’un centre de formation militaire pour les nord-africains. Si le camp d’internement n’est pas créé, il est toutefois créé un centre pénitentiaire dont 92% des prisonniers sont des « français musulmans ». Une note de la direction de la sureté nationale indique par ailleurs que ce centre pénitentiaire est destiné aux « nord africains condamnés pour activités antinationales ».

 

Avec l’indépendance de l’Algérie en 1962, et dans un contexte de violence, près de 90 000 personnes trouvent refuge en France. Un groupe social apparait alors : les “Harkis”. Les pouvoirs publics mettent en place des camps de transit, qui sont vite surpeuplés. Et c’est en 1962, avec le rapatriement du premier régiment de tirailleurs algériens, que les civils réintègrent le camp. En effet certains tirailleurs arrivent avec leurs familles. En octobre 1962, environ 8000 “Harkis” séjournent au camp de Rivesaltes. Ils sont souvent là pour très peu de temps, avant d’être redéployés sur tout le territoire, mais les derniers ne quitteront le camp qu’en 1977. Plus de 20 000 personnes transiteront par le camp de Rivesaltes. D’autres nationalités vont passer par ce camp comme d’anciens militaires guinéens et leur famille.

 

Source ICI 

 

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Le camp de Rivesaltes : bilan et perspectives d’un lieu d’ostracisme (1939-2007) 

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22 novembre 2019 5 22 /11 /novembre /2019 10:25

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Depuis le jour où je me suis colleté à l’élaboration de la fameuse loi Évin j’ai compris que, faute d’être en capacité de s’attaquer aux racines de ce fléau, les autorités sanitaires, les associations type ANPAA, les alcoologues, se contentaient de faire de la communication.

 

C’est commode, y’a des budgets pour ça, on se donne bonne conscience a peu de frais, on crie haro sur les lobbies, on est secrètement prohibitionniste avec le fameux premier verre, on en reste à une vision de l’alcoolisme de l’ancien monde.

 

Janvier sans alcool, déclinaison du Dry January qui existe notamment en Grande-Bretagne depuis des années. Portée par Santé Publique France et le ministère des Solidarités et de la santé, était la quintessence de cette bonne conscience à deux balles.

 

La lecture de ce projet, qui a été purement et simplement écarté par l’Élysée, est édifiante :

 

C'est à partir du 18 décembre qu'on aurait pu s'inscrire sur un site dédié pour recevoir "des messages de soutien" et profiter de conseils et astuces pour relever le défi du "Janvier sans alcool". Il n'en sera donc rien. Pour rappel, 41.000 décès sont imputables chaque année à l'alcool, dont 30.000 chez les hommes et 11.000 chez les femmes.

 

Vous imaginez un addict à l’alcool  se ruer sur son clavier pour bénéficier de messages de soutien, de conseils et d’astuces pour se sortir de son alcoolisme ?

 

C’est grotesque !

 

D’ailleurs pourquoi ce site n’existerait que pour un mois ?

 

La lutte contre l’alcoolisme doit être permanente, proche des populations à risques qui ne sont guère sensibles aux campagnes de ce type, c’est une vision des gens d’en haut déconnectés des réalités sociales.

 

Du côté des gens du vin, les réactions violentes m’étonnent tout autant, outre qu’elles accréditent l’existence d’un lobby hostile aux politiques de santé publique, main dans la main avec les grands groupes alcooliers, elles nous prennent, nous, les buveurs que je qualifierais, non pas de responsables, mais de citoyens soucieux de leur santé, de leur bien-être, pour des incapables.

 

Toutes ces injonctions publiques ou privées, ces mois de ceci, mois de cela, black Friday, soit pour acheter des trucs ou des machins, ou pour ne pas boire, ne pas sortir sans cache-nez, se faire vacciner, dire bonjour à ses voisins, signer des pétitions en ligne, du prêt à penser, du prêt à agir, nous infantilisant, des jamais contents, des victimes…

 

Comme je suis un vieux con indécrottable je revendique, comme je l’ai toujours fait, le droit de choisir ma trajectoire de vie, du moins ce qu’il en reste et j’en ai plein le cul de tous ces conseilleurs appointés, perfusés d’argent public, qui viennent me dire fait pas ci fait pas ça, en me balançant des statistiques à la gueule, en tentant de me culpabiliser avec des comptes d’apothicaire sur la charge que je serais pour la sécurité sociale.

 

Tout ça c’est de la poudre aux yeux, de l’argent jeté par les fenêtres, la lutte contre le fléau qu’est l’alcoolisme mérite mieux que des gadgets de bureaucrates impuissants.

 

Je signale en passant que lors de mon opération de jeûne je n’ai pas bu une goutte d’alcool alors camembert les prohibitionnistes masqués !

Annulation du mois sans alcool : "C'est une gifle", dénonce Michel Reynaud, président du Fonds Actions Addictions ICI

Le président du Fonds Actions Addictions précise que ce mois sans alcool n'est pas une mesure d'abstinence. "On n'est pas comme dans le mois sans tabac où l'on cherche à ce que les gens arrêtent de boire", indique-t-il.

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21 novembre 2019 4 21 /11 /novembre /2019 06:00

  Résultat de recherche d'images pour "tuer le cochon a l'ancienne""

« À partir de petits carnets retrouvés dans une maison abandonnée, ce livre raconte la vie quotidienne d’un hameau du Haut-Forez. Claude BENOIT à la GUILLAUME, photographe et nouveau propriétaire de la maison, a montré cette quinzaine d’agendas, tenus de 1997 à 2000, à sa voisine, Laurence Hugues, qui a bien connu Marie, la personne qui les remplissait. »

 

"Pas vu Maurice" : retard dans la parution, mais... - le dire et l'écrire CRÉAPHIS ÉDITIONS, Collection “Passeport”,
152 pages 12€
10,5 x 15 cm, cousu broché, coins arrondis, marquage à chaud,
40 photos en bichrom

 

L’écrivaine a entrepris de transcrire ces textes de listes, très contemporains dans leur style, leur énoncé, leur répétition, sans affect même lorsque des morts surviennent, et de les reprendre dans sa propre écriture, au sens de repriser, comme on répare un tissu. L’écriture à deux voix, deux voix de femmes, scande l’histoire du hameau et de ses habitants. » la suite ICI

 

« Pas vu Maurice », chroniques de la vie ordinaire et poétique en Haut-Forez

photo : Claude Benoit à la Guillaume

 

Marie habitait un hameau au-dessus de Noirétable, « à la frontière entre l’Auvergne et le reste du monde ».

 

Le cochon

 

Le cochon, on lui prépare de la soupe aussi mais aux choux, dans une marmite noire  assez grande pour y bouillir deux ou trois enfants. On touille, ça sent le chou. C’est piquant. Il grogne, il gratte, dans sa cabane en bois. En janvier, on le tue. Les hommes l’amènent sur une place plate, ils le forcent à se coucher sur la paille. Un homme à la tête, un homme à la queue. Les autres regardent. La lame. Le cou. Il crie. Très fort. Fort.

 

Il ne crie plus. Le vieux range son couteau, une femme se dépêche de recueillir  le sang, il faut tourner, vite, pas de caillé, pas tout de suite. On brûle les soies. Ça pue. Les femmes nettoient les boyaux. Après la merde, elles vont mettre les bras dans le sang et la graisse tout le jour. Du persil, du laurier, de l’ail, des oignons. Des choux, des carottes. Pour décorer, donner du goût.

 

Dehors, il neige un peu. Dedans, on sue et on rigole. À midi on mange la fricassée. Et puis on recommence. On hache, on sale, on poivre, on muscade. On boit des canons. Enfin les hommes. Les femmes boivent le café. Un sirop.

 

Résultat de recherche d'images pour "tuer le cochon a l'ancienne""

 

 

Dans le cochon tout est bon. Il y a toujours quelqu’un pour le dire. Deux à trois jours de labeur, de la graisse sur le plancher et dans les narines, des semaines de menus. Pieds paquets, pâté de foie, côtelettes, salaisons. Des grattons pour la brioche, du lard pour la soupe.

 

Marie met les saucisses à sécher dans la souillarde, après elle monte à la chambre. Elle dort sous cette guirlande. Au sec, au frais. Les soirs d’insomnie elle doit les compter les compter. Les jambons, on les a enterrés sous la cendre, il faut les retourner de temps en temps.

 

Les côtelettes, les longes et toute cette viande fraîche, on la mettait au saloir. Désormais elle va au congélateur.

 

Après la mort de Joseph, le premier homme à partir, Marie achète le cochon à la superette. Un demi porc, à découper, à détailler et à  transformer à la maison

 

Après la mort du mort de son mari, elle achète la viande te les saucisses toutes prêtes, en barquettes. Après la mort du mari, quand les neveux ont tué ils apportent la fricassée, ou des côtelettes.

« Pas vu Maurice », chroniques de la vie ordinaire et poétique en Haut-Forez ICI
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20 novembre 2019 3 20 /11 /novembre /2019 10:20

Prieure Roch Nuits Saint Georges V V Rouge

JPK est un  lecteur fidèle.

 

Le jour même de la publication de ma chronique du 19 novembre 2019

Puisque Jean-Paul Kauffmann a déjà répondu à la question : Le vin a-t-il encore une âme ? J’aimerais qu’il nous fasse la critique du documentaire de Marie-Ange Gorbanevsky, L’Âme du vin. ICI 

 

Il m’a fait parvenir ce message

 

Cher J B,

J’ai apprécié le film et l’ai écrit à son auteur. Avez-vous lu la critique du Monde ? Inepte. En plus, elle parle de la « fabrication » du vin comme s’il s’agissait d’un produit usiné. Tout ce travail mis à mal par des gens qui n’y connaissent rien !

Fidèlement,

JPK

 

Caramba la critique du Monde m’avait échappée, pourtant je suis abonné.  Je cherche sur la toile sans pouvoir la trouver. Je questionne JPK qui obligeamment me donne date et page. Je plonge dans les archives du Monde et je trouve ça :

 

Documentaire français de Marie-Ange Gorbanevsky (1 h 42).

 

La fabrique du vin au naturel, dans le respect de la terre, est un sujet prisé des cinéastes depuis le documentaire (2 004) de Jonathan Nossiter, lequel tirait sa pertinence d’une enquête au long cours, et auquel la réalisatrice de fait référence. Son film, tourné en Bourgogne, poursuit un noble objectif, filmer avec de belles images la fabrication de grands crus, romanée-conti, gevrey-chambertin, chambolle-musigny, meursault, volnay. Un cheval laboure les terres, lance un inoubliable regard à la caméra et ne s’embourbe pas. C’est le film qui s’enlise dans de longs monologues  de vignerons et de sommeliers, et un entre-soi des plus ennuyeux. Cl.F.

 

Cl. F. = Clarisse Fabre est journaliste au Monde. D’abord au service politique (1997-2003), elle est depuis 2004 reporter culture.

 

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Allons bon, voilà t’y pas que notre parisienne des salles obscures invente le concept de fabrication de vin naturel, c’est péché mortel et j’en appelle au nouveau syndicat des vins naturels pour que Me Morain, le nouveau chevalier Bayard en robe noire et bavoir, la traîne dans le prétoire où elle devra dans un ciboire boire du vin nu qui pue…

 

Détail de puriste des vins nus, les vins bios ou biodynamiques ne sont pas forcément des vins naturels, la DRC en est le plus bel exemple et feu Henry-Frédéric Roch, en élaborait sur son Domaine Prieuré-Roch à Nuits-Saint-Georges tout étant co-gérant avec Aubert de Villaine, du domaine de la Romanée-Conti.

 

Ce qui  se passe dans la vigne est bien sûr primordial mais reste le chai, la boîte noire  de l’œnologie corrective,  où les vins nu, eux, revendiquent la non-intervention, l’absence  des ajouts, a nudité quoi !

 

Bref, quoi qu’il en soit, merci à JPK pour sa contribution à ma modeste entreprise pour l’extension du domaine du vin… et au soutien au cinéma en salle : l’anti-Netflix !

 

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20 novembre 2019 3 20 /11 /novembre /2019 06:00

Il est toujours agréable de recevoir dans sa boîte aux lettres le livre dédicacé d’un vieux compagnon avec qui on a mené un combat aux premières heures de résistance à la dérive bureaucratique de l’INAO. Ça fait très ancien combattant mais, dans les premières années du nouveau millénaire, se mettre en travers, surtout à Bordeaux, de l’extension inconsidérée des AOC était un crime de lèse-majesté.

 

le-Puy-003.JPG

 

Le 25 mars 2013 j’écrivais une chronique : Y’en a que pour lui ce Château Le Puy, tout le monde parle de lui, même moi. ICI 

 

« Moi qui ne suis qu’un modeste Taulier blanchi sous le harnois je m’enorgueillis d’être un vieil ami du patriarche du Château le Puy : Jean-Pierre Amoreau. Ça ne date pas d’hier même que Jean-Pierre fut un membre assidu du club « Sans Interdit ». Temps héroïques où les petits génies de la dégustation, avec l’appui de l’INAO de Bordeaux, qui fermaient les yeux sur de drôles de pratiques dégustatives dans la grande bassine bordelaise, se drapaient dans l’intransigeance, dégainaient leur typicité pour envoyer le Château le Puy au fossé des vins de table.

 

Souvenir de discussions au téléphone avec Jean-Pierre qui se désespérait et, fort justement, avait envie d’en découdre avec ces sinistres pratiquant du croskill niveleur du soi-disant standard de l’appellation. Ce combat n’est pas gagné. Comme le fait remarquer Pascal, le fils de Jean-Pierre « Les dégustateurs de QualiBordeaux, organisme d’agrément, sont formatés à un goût. Il leur est demandé en amont de goûter un vin qui va servir d’étalon. Cette standardisation des vins n’est pas acceptable ».

 

Paria donc la famille Amoreau qui, à Saint-Cibard, cultive l’authenticité par le vin de père en fils depuis  1610 « sur le même plateau rocheux que saint-émilion et pomerol, surplombant la magnifique vallée de la Dordogne » Les anciens l’appelait « le côteau des Merveilles ». Les goguenards, toujours en retard d’une guerre, les railleurs, tout le petit monde des suiveurs, les ignoraient. Et c’est alors que ce sont pointés, en septembre 2010, nos amis les amateurs japonais. «Un manga japonais fait d'une cuvée sans histoire un vin culte » il s’agissait bien sûr des Gouttes de Dieu. Avec délice, et une satisfaction à peine contenue, j’écrivais alors que cuvée sans histoire prêtait à sourire – si tant est que les emmerdements puissent faire sourire – car c’était ignorer que le château le Puy a connu, et connaît encore, bien des déboires avec le système officiel de la dégustation qui lui a retoqué, et lui retoque encore, des cuvées pour les habituelles divagations sur la typicité, « l’air de famille »

 

Je montais alors sur mes grands chevaux pour pourfendre les grands experts du goulot « Bref, encore une mornifle sur la joue de ceux pour qui dégustation (agrément) rime avec exclusion de tout ce qui n’est pas à la hauteur du plus petit commun dénominateur. Accepter la différence, la prendre en compte dans l’exercice périlleux des dégustations d’agrément, en finir avec le rabot niveleur de « l’air de famille » me paraît, au vu de ce qui vient de se produire, le minimum d’intelligence que l'on puisse attendre. Ce sont les consommateurs qui sont les seuls juge »

 

Cerise sur le gâteau de cet épisode médiatique, comme l’ami Jean-Pierre avait confié au journaliste de Libération qu’il « connaissait l'existence du manga grâce à une note lue sur le blog de Jacques Berthomeau. » je connus les joies extatiques du premier gros buzz sur mon espace de liberté. Comme quoi amitié et fidélité ont de beaux retours.

 

6 ans déjà, alors après avoir lu « PLUS QUE DE L’EAU je me suis dit mon coco : « as-tu besoin de rajouter des lignes à cette chronique ? »

 

Bien sûr je le pourrais car le livre de Jean-Pierre Amoreau, dans ses passages en italique, révèle sans fard ce que fut la trace de sa famille, 13 générations, sur ce terroir de Saint-Cibard, cette lignée de paysans-vignerons, dure au mal, où la valeur travail est primordiale, ça me rappelle mon pépé Louis, le respect de sa terre loin des outrances productivistes, cette facilité qu’offrent la chimie et la pharmacopée modernes, parfois ce poil d’avarice des paysans liée à une forme de générosité, c’est un autre monde loin des images d’Épinal que véhiculent certains jeunes urbains rêvant d’un retour à la terre.

 

Oui, Jean-Pierre Amoreau est un patriarche, et ce n’est pas toujours simple de vivre à l’ombre de l’ancêtre gardien des valeurs du château le Puy, garant d’une éthique assumée de ce vin plus pur que de l’eau, intraitable dans son souci constant de ne pas se laisser griser par les bulles spéculatives,  têtu, obstiné, pas très diplomate…

 

Pour autant, Jean-Pierre Amoreau n’est pas un doux rêveur, il a les pieds sur terre, longtemps il a travaillé dans l’industrie, il ne se contente pas d’effleurer les problèmes, il les affronte, se pose des questions, cherche des réponses, il est un rationnel qui assume sa part de doute, il dérange une forme d’ordre établi tout en étant d’une certaine manière un conservateur.

 

« Etre vigneron, c’est être observateur, curieux, méditatif, travailleur, hardi, méticuleux, amoureux de la nature et des êtres vivants, respectueux de ses semblables.

 

Etre vigneron, c’est être artiste avec méthode, audacieux avec réflexion, enthousiaste avec méditation, fougueux avec patience, obstiné avec fantaisie, économe avec générosité.

 

Etre vigneron, c’est savoir donner à l’amateur le meilleur de soi-même par le vin.

 

Etre amateur de vin, c’est savoir percevoir toute la passion du vigneron en dégustant son vin, avec ses proches et amis. »

 

 

 

Alors, si vous souhaitez mieux le connaître, il ne vous reste plus qu’à vous rendre chez votre libraire favori pour acheter Plus pur que de l'eau chez Fayard, 250 p., 18 €.

 

« Les individus n’ont pas la modestie de rester en symbiose avec la nature, avec leur environnement, avec la planète qui les a créés", déplore l’auteur. Il se souvient qu’à 6 ans, il observait son grand-père goûtant le vin de chacune de ses barriques dans un "geste presque liturgique", lent et précis. Ce récit d’une remarquable authenticité, infiniment français, écrit à la façon d’Henri Troyat, est aussi écologiquement correct que politiquement incorrect. A lire d’urgence pour se prémunir contre les ersatz de l’industrie viticole et les Cassandres du temps présent. »

Guyonne de Montjou Le Figaro

 

Pour l’éditeur

 

« C’est un domaine ordonné autour d’un cromlech multimillénaire que la famille de Jean Pierre Amoreau se transmet de père en fils depuis plusieurs siècles, sans qu’aucun d’entre eux n’ait même songé à perturber les équilibres naturels de la terre et de la vigne.

 

Jean Pierre Amoreau raconte sa vie comme la maturation d’un vin et son vin comme la trajectoire d’une vie. Il tire de la terre qui l’a vu naître une sagesse à la fois libre, humble et obstinée qu’il propose au lecteur de déguster avec lui, comme la promesse et la réalisation du bonheur authentique.

UN MANGA JAPONAIS FAIT D'UNE CUVÉE SANS HISTOIRE UN VIN CULTE ICI

par Nelson Baptista 

Couverture du manga japonais 'Les Gouttes de Dieu'.

 

Le 11 mars 2009, depuis son domaine situé sur «le coteau des Merveilles», en Dordogne, Jean-Pierre Amoreau constate dans la matinée l'arrivée massive de commandes provenant «principalement du Japon, mais également de Corée et des États-Unis». On entend par massive «une grosse centaine de mails, contre 5-6 par semaine d'habitude», se souvient-il.

 

Que se passe-t-il ? Pourquoi cette cuvée est-elle prise d'assaut ? Un coup de fil en quatre mots de son agent japonais répond à ses questions : «Les Gouttes de Dieu». Késaco ? Un manga à gros tirage consacré au vin, diffusé principalement au Japon, où s'écoule actuellement le 25e tome (la France découvre avec appétit le 15e depuis mercredi, par conséquent fans s'abstenir de lire la suite).

 

L'histoire est celle d'un célèbre œnologue qui à sa mort lègue 12 énigmes viticoles à ses deux fils. Le premier à en découvrir le sens hérite de la cave patriarcale et d'une mystérieuse treizième bouteille, «Les Gouttes de Dieu».

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19 novembre 2019 2 19 /11 /novembre /2019 06:00

Un homme ailé portant une tunique blanche tient une balance avec un homme miniature dans chaque plateau. Il est entouré de quatre anges portant des tuniques rouges avec des trompettes.

La pesée des âmes dans le retable polyptyque du Jugement Dernier de Rogier van der Weyden aux Hospices de Beaune, 1443-1452

La première fois  que j’ai croisé Jean-Paul Kauffmann c’était dans un TGV qui filait vers la Bourgogne, lui, le grand amateur des vins de Bordeaux, m’avoua qu’il pénétrait en Terra Incognita.

 

Depuis, je crois qu’il me lit.

 

Moi, bien sûr, je le lis.

 

 

Dans sa préface au livre de Maurice Constantin-Weyer : « L’âme du vin » - écrit en 1932 - Jean-Paul Kauffmann se devait de poser cette question et, bien sûr, d’y répondre avec la pertinence et le talent qu’on lui connaît.

 

4 mai 2009

Le vin a-t-il encore une âme ? La réponse de Jean-Paul Kauffmann ICI

 

Et ce matin dans Télérama, le sieur Couston qui est à la fois critique de cinéma et naturiste convaincu nous dit :

 

Loin des polémiques façons Mondovino, le documentaire de Marie-Ange Gorbanevsky, L’Âme du vin, en salles depuis le 13 novembre, met la lumière sur les pratiques vertueuses d’une dizaine de vignerons de Bourgogne. Reportage.

 

Le ciel bas et sombre oblige à remonter le col des pardessus, comme dans un roman de Simenon. La bruine fouette. Le froid pique. Et la côte dore, imperturbablement. En ce début novembre, le vignoble de Bourgogne joue les caméléons. Depuis la sortie de Dijon, les collines de la mythique côte de Nuits déploient leur palette d'automne jaune-orangée. Une berline noire s'arrête devant la croix en pierre qui désigne la parcelle de la Romanée-Conti, le plus célèbre et le plus cher des crus bourguignons. Trois Japonais s'en extirpent, une minute chrono, clic-clac, le temps d'une photo souvenir.

 

Bernard Noblet, en habitué du rituel, esquisse un demi-sourire. Les œnotouristes sont repartis sans savoir qu'ils venaient de croiser une légende. Pendant quarante ans, ce grand échalas aux cheveux gris et aux lunettes rectangulaires a été le chef de cave du domaine de la Romanée-Conti (la DRC, pour les initiés qui se limitent aux trois initiales). Un prestigieux pédigree qui aurait pu rendre Bernard Noblet imbuvable, pétri dans le luxe et confit de certitudes, ou inversement, comme nombre de pseudo châtelains bordelais dont on taira les noms. Le jeune retraité affiche au contraire une infinie modestie, aussi légendaire que les vins dont il s'est occupé pendant si longtemps, en bon fils de paysan.

 

Un film d'initiation et d'observation ICI (c’est réservé aux abonnés ce que je suis, si vous souhaitez l’intégralité je vous la fait parvenir)

 

Sans vouloir critiquer le sieur Jérémie Couston dont la vision de la Bourgogne est bien convenue mon souhait le plus cher serait que Jean-Pierre Kauffmann aille de nouveau ausculter L’âme du vin.

 

 

Il est à l’affiche du Saint-André des Arts 30 rue Saint-André-des-Arts Salle 3 75006 Paris 6e.

 

Bien sûr, ce n’est qu’un vœu, une bouteille jetée à la mer… dans le lagon de Venise qui cause bien des soucis aux habitants…

 

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“L’âme du vin”, un film documentaire qui manque d’âme ICI 

Le show de Louis-Fabrice Latour en version pré-brexit

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17 novembre 2019 7 17 /11 /novembre /2019 06:00

« C’était un géant au regard triste. Du haut de sa stature imposante, Ernest J. Gaines remplissait l’espace de ce regard, un regard qui laissait deviner l’enfant qu’il avait été »

 

Liana Levi, son éditrice en France ICI  

 

L’écrivain Ernest J. Gaines est décédé le 5 novembre 2019 à l'âge de 86 ans. Né en 1933 à Baton Rouge dans une plantation de Louisiane, jeune il commence par rédiger les lettres des anciens, traduisant en mots ce qu’ils ne savent exprimer. « D’une certaine manière, c’est là que tout est né, je continue à écrire leurs lettres ».

 

À l’âge de quinze ans Ernest quitte la Louisiane pour la Californie. Au cours de ses études, il lit les œuvres des grands auteurs, les nouvelles de Maupassant, les classiques russes, mais regrette que « son monde » n’y figure pas. Alors il décide donc d'écrire pour parler au nom de ceux qui ne peuvent pas.

 

« Je suis né un dimanche pendant la saison de la canne à sucre, et ma mère est repartie aux champs deux ou trois jours après ma naissance. Ces hommes et ces femmes du sud sont les héros de ma vie : qu’ils aient survécu avec tant de dignité, voilà ce que je cherche à rendre. »

 

À l’âge de neuf ans, Ernest Gaines, ramassait des pommes de terre pour cinquante centimes de dollars par jour.

 

« Parmi les récits les plus marquants d'Ernest Gaines figurent Colère en Louisiane, publié en 1983 et adapté au cinéma quatre ans plus tard, ainsi que Dites-leur que je suis un homme. Ce roman plus engagé, écrit en sept ans, dénonce les inégalités de traitement entre Noirs et Blancs par le prisme d’un jeune Noir illettré, accusé à tort du meurtre d’un Blanc dans la Louisiane des années 1940. En 1993, il sera couronné par un National Book Critics Circle Award.

 

« Militant, Gaines écrit en 1988 une lettre ouverte avec 48 écrivains Noirs, dont Maya Angelou et Alice Walker, pour réclamer une distinction nationale pour l’œuvre de Toni Morrison. La même année, cette dernière obtiendra un prix Pulitzer pour Beloved. Ernest Gaines, lui, sera nominé pour le prix Nobel de littérature en 2004.

 

Il a publié huit romans et plusieurs nouvelles, disponible en France chez Liana Levi traduit par Michelle Herpe-Voslinsky.

La mort d’Ernest Gaines, écrivain américain

Surnommé le « Faulkner noir », le romancier décrivait comme nulle autre le Sud d’avant le combat pour les droits civiques. Il est mort, dans sa ville natale de Louisiane, à l’âge de 86 ans.

Par  ICI 

Ernest Gaines, en 1977, dans sa maison de San Francisco. Ernest Gaines, en 1977, dans sa maison de San Francisco. AP ​​​​​​​

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16 novembre 2019 6 16 /11 /novembre /2019 06:00

Résultat de recherche d'images pour "les dix commandements film""

Le vin nature c’est comme l’immaculée conception, tenter d’en donner une définition,un explication, c’est se donner des verges pour se faire fouetter : en clair, se voir interdire l’utilisation par la législation dans tous les cas de figure, les vins nature des purs comme ceux des opportunistes qui surfent sur la vague.

 

Les bonnes intentions des promoteurs du syndicat de Défense des Vins Nature sont louables : « Nous souhaitons en premier lieu que le vin nature soit reconnu, défini et encadré, pour éviter toute approximation ou tromperie auprès du consommateur… » je pose simplement quelques petites questions ou remarques :

 

  • Pourriez-vous s’il vous plaît me donnez une définition précise, indiscutable, du vin naturel, avec une économie de mots ?

 

  • En effet, vous déclarez que votre objectif est de créer une appellation vin naturel reconnue par l’Inao (Institut National des Appellations d'Origine), qui encadrera l’élaboration de ce type de vin avec un cahier des charges précis. Il ne s'agira pas d'une AOC géographique, mais bien d'une AOC produit, pour en finir avec la dénomination générale "Vin de France".

 

  • Ça cadre assez bien avec un signe de qualité, un label produit tel Le Label Rouge qui est un signe national désignant des produits qui, par leurs conditions de production ou de fabrication, ont un niveau de qualité́ supérieur par rapport aux autres produits similaires habituellement commercialisés. ICI . La définition précise du produit vin naturel est donc un préalable à toute reconnaissance.

 

  • La culture AOC reste fortement imprimée dans votre ADN, en supposant que l’INAO vous emboîte le pas, ce dont je doute fortement, je vous signale que les syndicats de défense, qui étaient en libre accès de mon temps, sont périmés, l’heure est aux ODG obligatoires : tu raques sans moufter et t’es bon pour passer à la moulinette des Organismes de contrôles, ceux qui n’aiment pas l’herbe dans les vignes , article R.64244 du code rural. Merci de me dire comment vous ferez entrer dans ce moule obligatoire des ouailles naturistes rétives par construction et qui n’en n’ont rien à péter ?

 

  • Si j’ai bien compris les pionniers, les révoltés, ceux qui ont investi l’espace de liberté vin de France aux premières heures, ceux qui ont pris les premières mandales, en vertu de votre cahier des charges d’un nouveau type : charte des douze commandements, devront rentrer dans le rang sinon interdiction ! Exclusion comme au bon vieux temps du PCF comme dirait Mélenchon.

 

  • Sans vouloir rajouter une couche de doutes pourquoi avoir élaboré une simple charte, la maison INAO ne connaît que les cahiers des charges bien formatés sous sa dictée. Souhaitez-vous vous placer sous les rets des contrôles mortifères des inspecteurs de l’INAO ?

 

  • Les cahiers des charges bien ficelés, bien bordurés, bien formatés sont la plus belle entrée pour les gros faiseurs opportunistes, faites confiance à Gégé, et ses frères des coopés,ils sauront s’y mouler, et pour les prédateurs de la GD ce sera du pain béni : l’exemple du label bio en est la preuve… des rayons vins nature fleuriront tels les 100 fleurs de Mao.

 

J’écris ça comme ça, tout ça ne me regarde pas, mais la confusion textuelle ne me semble pas bien cadrer avec un souci légitime de protéger le consommateur – celui-ci ne pourrait-il pas faire le tri par ses propres moyens sans avoir recours à tout ce fatras de signes de qualité ? – ce qui se conçoit bien s’énonce clairement  et les mots pour le dire viennent aisément, le flou c’est du mou qui permet aux détracteurs des vins nature de rentrer dans le chou de ceux qu’ils qualifient de traîne-lattes pourvoyeurs pour des bobos de jaja frisant le vinaigre.

 

Dans mon titre j'ai  retiré la confusion sexuelle afin de ne pas tomber sous les interdits de Face de Bouc.

 

Pourquoi faire appel à l’INAO honnit ?

 

Je ne comprends pas comment vous pouvez espérer du Comité national vins et eaux de vie, composé de la fine fleur des conservateurs, une quelconque reconnaissance du vin naturel.

 

Nés hors les clous, le vin naturel n’a pas besoin de barbelés.

 

Résultat de recherche d'images pour "affiches de mai 68 histoire des arts""

 

Le vieux P.S.U de Rocard, écartelé par un nombre incalculable de tendances, ce qui est le cas de figure des vignerons nature, prônait l’autogestion.

 

Résultat de recherche d'images pour "les paysans dans la lutte des classes photos"" Bernard Lambert figure de proue de la contestation de l’unité paysanne chère à la FNSEA, leader paysan au charisme étonnant, écrivit en 1970 un livre-manifeste, Les paysans dans la lutte des classes, chaleureusement préfacé par Michel Rocard !

 

Démerdez-vous seuls camarades ! Toutes les révolutions ont été étouffées par la bureaucratie. Vous êtes en train d'en créer une, foi d'un vieux con qui fut cloué au pilori pour ses écrits.

 

Ceci écrit, je continuerai à n’acheter et boire que des vins nature qui puent chez des cavistes qui font le job, sans passer sous les fourches caudines de ceux qui veulent les barricader.

 

À la liberté chantait Giani Esposito :

 

Un rossignol du peuple à l'époque Ming


À moins que ce ne fût à l'époque Tsing


Qui avait le désir d'égayer la Terre


Répondit par un chant révolutionnaire


À la liberté, à la liberté

 

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15 novembre 2019 5 15 /11 /novembre /2019 06:00

Encore un titre à la con !

 

Mais non, démonstration !

 

  • C’est le temps des pommes : Aux Fermes de Gally, l’histoire de la pomme se raconte depuis plus de trente ans.

 

Sorti de terre en 1987 sur la plaine de Versailles pour fournir la cueillette,  notre premier verger compte aujourd’hui 14 ha de pommiers.

 

D’août à novembre, une vingtaine de variétés précoces ou tardives égrènent la saison pour être cueillies à pleine maturité. Il y en a pour tous les goûts !

 

Et celles qui ne finiront pas dans vos brouettes serviront à élaborer notre jus de pomme ou à compléter la gamme variétale proposée dans nos magasins et dans les paniers d’entreprises des Vergers de Gally. Ces derniers présentent également des pommes locales, venant d’arboriculteurs voisins et amis qui, comme nous, cultivent le goût de la qualité et de la diversité variétale ; un savoir-faire unique transmis par les générations qui nous ont précédés.

 

  • Une Pompe aux pommes

 

Quand une recette de pompe aux pommes raconte le quotidien d’une femme dans la solitude du Haut-Forez à travers un livre magistral.

 

Jacky Durand a « déniché une véritable pépite, une sorte de petit carnet de mémoire intitulé « Pas vu Maurice, chroniques de l’infraordinaire » de Laurence Hugues et Claude Benoit à la Guillaume. C’est publié aux éditions Créaphis.

 

L’histoire de ce livre, c’est un bras d’honneur à l’oubli et une belle leçon de résistance des mots. Imaginez une maison abandonnée derrière la montagne, les genêts, les sapins. Il y a des matelas moisis, un calendrier des Postes de 2002, une dame-jeanne encore pleine de gnôle et, et dans une petite boîte verte en métal, Claude Benoit à la Guillaume, photographe et nouveau propriétaire des lieux découvre une quinzaine de carnets, tenus par Marie, une voix de femme dans la solitude du Haut-Forez. Au fil des jours et des saisons, Marie noircit le papier de son écriture serrée en y consignant les travaux, les visites, les morts qui surviennent. C’est la vie qui va tout à la fois minuscule et prodigieuse car elle raconte la petite musique de l’essentiel. Ecoutez :

 

« Marie, elle, elle perd ses chats et ses hommes, un à un, elle met moins de haricots en bocaux, elle fait des choses qu’avant elle ne faisait pas. Piocher des fraises. Ramener des fagots de genêt. Elle perd ses hommes et son carnet se remplit. Moins elle a à faire plus elle écrit. Heure par heure, certains jours. Enfin, il y a Maurice. Le neveu, pas de son côté, du côté du mari. Il vient tous les jours. Ou presque. Elle écrit : « Vu Maurice. Pas vu Maurice. » Maurice qui bricole, qui dépanne. Maurice qui passe manger. »

 

ICI 

 

Marie note tout ce qu’elle cuisine : soupe aux choux, saucisse, foie de cochon. Les menus varient avec les saisons mais il y a des recettes qui reviennent, quels que soient le temps ou la récolte. Comme la pompe aux pommes que nous raconte Laurence Hugues, unissant sa voix à celle de Marie :

 

« Il y en a qui disent pâté mais ça empâte la bouche alors que dire pompe aux pommes c’est déjà s’en régaler. C’est - un dessert facile à faire à la maison. Pas cher -. De la farine, de l’eau, du beurre, les fruits du jardin. De la pâte dessus dessous, au milieu des pommes compotées. Pas de la compote, des morceaux disposés sur le rectangle de pâte brisée, une grêle de sucre. On dessine à la fourchette sur le drap de pâte qui recouvre les fruits. Ensuite on glisse le rectangle dans le four du poêle à bois. On ne décide pas de la cuisson avec un thermostat et des températures préenregistrées, on calcule la chaleur en nombre de bûches et en type de bois. Flambée rapide ou combustion lente, on dose sans manuel traduit du coréen par un logiciel.

 

En rentrant dans la cuisine, on voit les épluchures sur la toile cirée, on respire le parfum chaud qui monte du poêle. On espère que la pompe est bientôt cuite. Qu’un morceau fumant recouvrira la rose un peu effacée, au milieu de l’assiette en pyrex. »

 

ICI

 

Belle Brutale 2017, cidre,

Pommes, sec

Cidrerie du Vulcain, Jacques Perritaz, Fribourg, Suisse

 

Cidrerie du Vulcain Belle Brutale 2017 75cl.jpg

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14 novembre 2019 4 14 /11 /novembre /2019 06:00

Cerné par des licheuses et des licheurs énamouré(e)s

 

Excité(e)s

 

Je dégustais plein de vins tout nus

 

Qui puent

 

Lorsque la faim me tomba dessus.

 

Faut dire que ça se passait à l’hôtel Grand Amour rue de la Fidélité…

 

À Paris tout est permis

 

Y’a de gens bons

 

Derrière le bar officiait Kamel Tabti

 

Et ses jambons

 

Ses saucissons

 

Et plein de frometons

 

Fleurant bon le terroir profond

 

Y’en avait même un made in Aveyron

 

Tout bleu

 

Même pas un frère du tout vert

 

Le Roquefort

 

Alors

 

Je dis à Kamel Tabti

 

Non pas d’où viens-tu Johnny ?

 

Mais de quel pis

 

Pisse ce lait

 

Sûrement pas de celui de brebis

 

Oui

 

De bufflonnes

 

Mais les bufflonnes paissent en Campanie

 

Oui mais ici le lait vient d’Occitanie…

 

Je goûte alors ce bleu de bufflonnes d’Occitanie

 

Et me dis

 

Sans faire un fromage

 

 Je vais conter l’histoire de ces bufflonnes d'Occitanie :

 

La crise du lait !

 

Pour y résister 52 producteurs (dont 8 chargés uniquement des bufflonnes) réunis au sein du groupement d'intérêt économique (GIE) Châtaigneraie, à cheval entre Lot, Cantal et Aveyron, se sont mis en tête d’élever des bufflonnes  dont le lait est un des plus chers du marché,  celui qui permet de produire la célèbre mozzarella di bufala. Ils disposent du plus grand cheptel de France, soit 560 têtes sur les quelque 2.500 recensées dans l'Hexagone.

 

Ces bufflonnes, jeunes femelles du buffle d'eau  sont des bêtes rustiques et affectueuses.

 

« Ce sont des bêtes géniales: à la fois dociles, rustiques, curieuses et très affectueuses », nous dit Francis Bony, éleveur  sur la commune d'Almont-les-Junies Aveyron, en caressant le poil rare et épais de l'une d'elles, qui colle son flanc contre lui.

 

Les premiers animaux ont été importés de Campanie en 1998 lorsque la coopérative de Maurs Cantal, qui produit 13 millions de litres de lait de vache par an, cherchait à se diversifier à l'heure des quotas.

 

« On voulait permettre à des éleveurs limités en volume de produire du lait supplémentaire », précise Christian Broussard, qui préside le GIE de la Châtaigneraie, structure fondée après la vente, au milieu des années 1990, de la société fromagère Valmont (ex-Perrier), pour laquelle ils travaillaient, au groupe Besnier devenu Lactalis.

 

« A ce moment-là, on s'est senti totalement isolés, considérés comme de simples numéros de producteurs, sans identité et broyés par l'industrie agroalimentaire », se souvient-il.

 

Aujourd'hui, les 400.000 litres supplémentaires collectés chaque année par le groupement « représentent une manne face aux prix bas du marché. Car si les bufflonnes produisent trois fois moins qu'une vache standard, leur lait a l'énorme avantage d'être l'un des plus chers, trois fois mieux valorisé que celui des races Prim’Holstein ou Salers. »

 

Le lait de bufflonnes, antidote à la crise pour des éleveurs du Massif Central

 

Les bufflonnes peuvent manger des fourrages grossiers ce qui abaisse le coût de l’alimentation.

 

Sur le plan des valeurs nutritionnelles, le lait de bufflonnes peut faire figure d'or blanc, très pauvre en cholestérol et plus riche en minéraux, protéines et oméga 3.

 

« On manque encore d'études précises sur le sujet mais il serait aussi conseillé pour les personnes intolérantes au lactose et à la caséine », précise, prudent, Jean-François Roumeau, directeur du GIE.

 

Une partie de la collecte est transformée en deux fromages affinés voir ICI

 

Le reste du lait est livré à des transformateurs qui produisent des mozzarella estampillées made in France.

 

Bleu de bufflonne, vendus sous la marque l'Éleveur Occitan

 

 

« Ce bleu très crémeux et onctueux, on aime le proposer à notre clientèle car il change des fromages persillés comme le roquefort. C'est un fromage rare qui mérite d'être connu »

Serge Vieira, chef doublement étoilé à Chaudes-Aigues.

 

« C'est aujourd'hui un lait très recherché. Face à la demande, on est obligé de refuser des ventes. Il y a aujourd'hui un marché mais il nous faut continuer à développer notre cheptel car on a encore tout à écrire » ajoute Jean-François Roumeau qui envisage de valoriser aussi la viande de l'animal.

 

Demain des produits 100 % bufflonnes

 

A l'avenir, les éleveurs qui maîtrisent désormais l'ensemble de la filière prévoient de lancer de nouveaux produits 100% bufflonne: de la tome et tomette, puis de la mozzarella après une première tentative moyennement aboutie.

 

Un horizon éclairci source d'optimisme: « aujourd'hui, je me lève tous les matins avec le sourire grâce à ces bestioles. Jamais je ne reviendrai en arrière » confie Francis Bony.

 

Source ICI 

 

Bufflonne : Avec 5 litres de lait par jour elle est six fois moins productive qu’une Prim’Holstein

 

Gie Châtaigneraie

1 rue Ampère – ZA route de Bagnac

15600 Maurs

tél. 04 71 46 75 82

FRANCIS BONY – EN COMPAGNIE DES BUFFLONNES

15 Juillet 2019 Echo' Aveyron ICI 

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