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30 octobre 2016 7 30 /10 /octobre /2016 06:00
L’incendie criminel de la Paillotte chez Francis en Corse : entre pieds nickelés et affaire d'Etat : le Préfet Bonnet « C’est l’homme qu’il faut à l’endroit où il faut. » JP. Chevènement

Le 9 février 1998, au palais Lantivy, siège de la préfecture de Corse-du-Sud, devant un parterre de journalistes et d’officiels, le Ministre de l’Intérieur du gouvernement de Lionel Jospin (en cohabitation avec Jacques Chirac Président de la République), Jean-Pierre Chevènement intronise le Préfet Bonnet.

 

« C’est l’homme qu’il faut à l’endroit où il faut. » déclare-t-il.

 

Rappelons que la Corse traverse alors une crise majeure, trois jours avant, le Préfet Érignac a été assassiné en pleine rue à Ajaccio alors qu’il se rendait au théâtre à pied sans escorte. Les Corses sont descendus par milliers dans la rue pour demander au gouvernement de reprendre la situation en main.

 

Le Président Chirac avait déclaré « Nous ne laisserons pas le crime et le non-droit s’installer en Corse. »

 

« Bernard Bonnet déclare ouvertement sa volonté de rétablir l’état de Droit et il a carte blanche de Paris. Il lance un combat contre les nationalistes, utilisant notamment l’article 40 du Code de Procédure Pénale qui lui permet de dénoncer à la justice tous les actes répréhensibles dont il est informé.

 

Le Préfet demande les moyens de sa politique. Le Groupement de Pelotons de Sécurité, Le GPS, voit le jour sous l’autorité du colonel Mazères, grand patron des gendarmes en Corse-du-Sud. Créée le 2 juin 1998, cette unité d’élite de 95 officiers et sous-officiers, rompus aux techniques des commandos, est opérationnelle à partir de septembre.

 

Ses missions : maintien de l’ordre, protection des personnalités,  renseignement, interventions discrètes et lutte antiterroriste. »

L’incendie criminel de la Paillotte chez Francis en Corse : entre pieds nickelés et affaire d'Etat : le Préfet Bonnet « C’est l’homme qu’il faut à l’endroit où il faut. » JP. Chevènement

Le 3 mai 1999, en début de soirée, une foule compacte se presse devant les grilles de la préfecture de Corse-du-Sud, à Ajaccio. Le jeune juge Camberou, chargé de l’instruction de l’incendie criminel de la paillotte Chez Francis, intervenu, la nuit du 19 avril 1999, se prépare à partir perquisitionner les bureaux du Préfet de Région, Bernard Bonnet, et de Gérard Pardini son directeur de cabinet, entouré de ses deux collègues de l’instruction, de leurs greffiers et du procureur Jacques Dallest et de son substitut Philippe Toccanier. Il a décidé de le placer en garde-à-vue.

 

Lorsqu’il ressort de la Préfecture, à 3 heures du matin, en compagnie du Préfet Bonnet, celui-ci la foule furieuse lui hurle dessus. Le juge Camberou a l’impression qu’il est aussi visé. Il s’interroge « je viens de placer en garde à vue le préfet et son directeur de cabinet dans une région qui n’est pas connue pour sa stabilité, où le nationalisme monte en flèche. Et moi, j’arrache à son poste la plus haute autorité de l’État après avoir neutralisé le commandement de la gendarmerie corse. Par ce choix ne vais-je pas contribuer à l’effondrement de la Corse ou contrarier le rétablissement de l’état de Droit ? Comment les Corses vont-ils pouvoir faire confiance en l’État ? »

 

Ayant suivi, pour le compte du Ministre de l’Agriculture, sous le gouvernement de Michel Rocard, le dossier de l’agriculture corse, j’ai effectué des déplacements réguliers, au moins une fois par mois, en Corse. J’étais hébergé par le Préfet au palais Lantivy.

 

Je connaissais bien Claude Érignac, il était préfet du Gers lorsque Michel Rocard était Ministre de l’Agriculture, et nous avions sympathisés un soir en dégustant de beaux Armagnac. Il fut ensuite mon collègue, directeur du cabinet du Ministre de la Coopération sous le gouvernement Rocard.

 

Je n’ai jamais croisé le Préfet Bonnet, mais lors de ma mission de médiation dans les Pyrénées-Orientales, il venait tout juste de quitter son poste à Perpignan où il avait laissé un souvenir plus que mitigé. Un de mes interlocuteurs, grand notable de droite, me dit un jour « C’est un fou furieux ! »

 

La filière PO n’est pas à négliger dans ce dossier où l’on a retenu  les noms du préfet Bonnet, de son directeur de cabinet Pardini, du patron des gendarmes, le colonel Mazères, mais on passe sous silence un maillon essentiel, le lieutenant-colonel Cavalier.

 

J’ai suivi cette affaire de très près et son issue ne m’a du tout surpris.

 

 « Officier atypique, connu pour son franc-parler, le lieutenant-colonel Cavalier est arrivé en Corse « dans les bagages de Bernard Bonnet ». Les deux hommes avaient appris à s'apprécier dans les Pyrénées-Orientales. L'un préfet, l'autre commandant du groupement départemental de la gendarmerie. La hiérarchie parisienne de la gendarmerie n'a pas vu - c'est un euphémisme - d'un très bon oeil l'arrivée de Bertrand Cavalier dans le guêpier corse au lendemain de l'assassinat, le 6 février 1998, du préfet Claude Erignac. Bertrand Cavalier circule dans une voiture aux vitres opaques. Il est en civil et jouit du titre énigmatique de chargé de mission.

 

Le mouton noir

 

En guise de contre-pouvoir, la direction de la gendarmerie nomme alors le colonel Henri Mazères à la tête de la légion et prie le lieutenant-colonel Cavalier de rejoindre le rang, au poste de chef d'état-major. Le colonel Mazères est un homme du sérail. Informaticien, à la chaleur toute landaise, il remet vite au pas celui qu'il soupçonne d'être un mouton noir. « Malgré la loyauté affichée du lieutenant-colonel Bertrand Cavalier, les relations entre les deux hommes ne cessent de se dégrader », se souvient un gendarme.

 

Et puis, retournement de situation. Selon un fin connaisseur insulaire du dossier, « le préfet et le colonel Mazères, qui se détestaient cordialement lors des premiers mois de leur travail en commun, en sont venus à nouer des relations intimes. Ils se promenaient ensemble en fin de semaine, protégés par leurs escortes respectives. Il leur arrivait même de faire du bateau ensemble. Ils étaient devenus inséparables, d'une complicité inenvisageable. Privé de Cavalier, Bonnet a instrumentalisé Mazères ». A en croire les déclarations de Bertrand Cavalier, les deux hommes, victimes de leur isolement insulaire, étaient dans les dispositions d'esprit propices à monter une opération tordue comme celle de la plage de Cala d'Orzu. »

 

Qui était le juge Patrice Camberou au moment des faits ?

 

Avec son épouse, Danielle Salducci, juge elle aussi, fraîchement diplômés, ils sont nommés en Corse à l’été 1996.

 

Son épouse est nommée juge d’instruction à Ajaccio alors que lui est juge placé : itinérant. Il sillonne donc l’île : Corte, Bastia, Porto-Vecchio… Il multiplie les postes et les fonctions, travaille à Sartène quand le tribunal est visé par un attentat revendiqué par les nationalistes. Il découvre que certains Corses considèrent les magistrats comme des représentants d’une justice coloniale.

 

En avril 1999, il remplace son épouse enceinte.

 

C’est donc un novice, époux d’une Corse, qui va se retrouver à la tête de l’instruction d’un dossier qui va faire vaciller le gouvernement de l’intègre et austère Lionel Jospin. ( deux personnes suivent le dossier Corse à Matignon, Clotilde Valter et Alain Chrisnacht que j’ai côtoyé au temps de Rocard à Matignon)

L’incendie criminel de la Paillotte chez Francis en Corse : entre pieds nickelés et affaire d'Etat : le Préfet Bonnet « C’est l’homme qu’il faut à l’endroit où il faut. » JP. Chevènement

Sous le feu corse. L'enquête du juge des paillotes

 

C’est un document exceptionnel à lire absolument !

 

Récit de Patrice Camberou et François Pottier. Dessins de Daniel Blancou

 

Illustrations de Daniel Blancou

 

Albums, Futuropolis

 

Depuis 2004, après un pourvoi en Cassation, l’affaire est définitivement close, donnant ainsi une vérité judiciaire sur laquelle ce sont basés les auteurs.

 

Le 11 janvier 2002, le tribunal correctionnel d’Ajaccio condamne Bernard Bonnet à 3 ans de prison dont 2 avec sursis et 3 ans de privation de droits civiques. Pour Mazères et Pardini, 30 mois de prison, dont 6 mois ferme.

 

Les 3 font appel et la Cour d’appel de Bastia confirme les peines.

 

Dernier détail pour sourire, Bernard Bonnet a changé souvent d’avocat : il a commencé par Me Kiejman pour finir avec Jacques Vergès.

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28 octobre 2016 5 28 /10 /octobre /2016 06:00
Voici venu le temps des pommes cuites « bonne femme et de celles qui aiment tant le boudin noir…

Qui se souvient que la saison de la pomme commence dans notre pays en septembre-octobre puisque des pommes y’en a toute l’année en magasin, des qui viennent de l’Hémisphère Sud ou qui sont conservées dans une chambre froide, étanche à l'air extérieur (voir plus bas)

 

La pomme arrive en tête des fruits les plus consommés dans l’hexagone, loin devant les oranges et les bananes.

 

La pomme est le fruit du pommier, qui est un arbre appartenant à la famille des rosacées. Son nom vient du latin populaire poma, qui signifie fruit. Ce nom a remplacé l’ancienne appellation latine malum, signifiant mal, mauvais. Elle faisait référence aux mythes qui entourent la pomme, faisant de ce fruit le symbole de la débauche. La pomme d’Ève.

 

« Le pommier de présente à l’état sauvage dans toute l’Europe (à l’exception de l’extrême nord), dans l’Anatolie, le midi du Caucase et la province persane de Ghilan. Près de Trébizonde le botaniste Bourgeau en a vu toute une petite forêt.

 

Si l’on demande dans quel pays on a trouvé le pommier avec l’apparence la plus indigène, c’est la région de Trébizonde au Ghilan qu’il faut citer. La forme qu’on y rencontre sauvage est à feuilles laineuses en dessous, à pédoncule court et fruit doux, qui répond au Malus communis de France décrit par Boreau. »

In A de Candolle Origine des plantes cultivées

 

Elle est consommée depuis le néolithique et les Grecs en décrivaient déjà plusieurs variétés. Les Romains en connaissaient pour leur part une trentaine, qu’ils ont diffusée dans une grande partie de l’Europe. Le nombre de variétés répertoriées s’élevait à une centaine au XVIe siècle pour atteindre aujourd’hui plusieurs centaines. La production mondiale se concentre en revanche à 90 % sur une dizaine d’entre elles.

 

Je suis un adepte de la pomme cuite sous 2 formes :

 

-          Les pommes « bonne femme » 

Voici venu le temps des pommes cuites « bonne femme et de celles qui aiment tant le boudin noir…
Voici venu le temps des pommes cuites « bonne femme et de celles qui aiment tant le boudin noir…

C’est simple, vous prenez des grosses pommes, vous les évider avec le petit outil ad hoc, en enlevant d’un coup d’un seul la queue et le trognon. Ensuite vous les logez dans un plat allant au four. Pour éviter qu’elles collent au fond au début de la cuisson ajoutez un peu d’eau ou du jus de pomme ou du cidre ou du calvados.

 

Vous pouvez aussi combler le trou de la pomme avec du miel, du beurre, de la gelée de fruits ou de la confiture.

 

Surtout ne pelez pas vos pommes, à la cuisson la peau va se détacher et prendre une belle teinte pain d’épices. Si vous souhaitez la caramélisée saupoudrez vos pommes de cassonade ou de sucre roux.

 

Four à 175° 30 mn environ

 

Mangez-les chaudes à la sortie du four nature ou avec mon bon riz au lait que tout Paris m’envie.

 

Vous pouvez aussi si vous êtes addict les faire flamber au Calvados.

 

Froides elles sont aussi excellentes.

Voici venu le temps des pommes cuites « bonne femme et de celles qui aiment tant le boudin noir…
Voici venu le temps des pommes cuites « bonne femme et de celles qui aiment tant le boudin noir…
Voici venu le temps des pommes cuites « bonne femme et de celles qui aiment tant le boudin noir…

-          Le boudin noir aux pommes

 

Du côté des pommes même opération que pour les pommes cuites sauf qu’ici on les pèle mais on les laisse entières.

 

Dans une cocotte mettre le boudin que vous aurez piqueté avec une fourchette puis entourez-le de vos pommes avec une noix de beurre. Couvrez et faites cuire à feu doux. De temps à autre vous retournez les pommes pour qu’elles cuisent de façon uniforme. Lorsque vos pommes sont moussues vous servez le boudin entouré de ses pommes. Un délice !

Voici venu le temps des pommes cuites « bonne femme et de celles qui aiment tant le boudin noir…
Voici venu le temps des pommes cuites « bonne femme et de celles qui aiment tant le boudin noir…
Voici venu le temps des pommes cuites « bonne femme et de celles qui aiment tant le boudin noir…

La conservation des pommes :

 

Selon les variétés, elles sont conservées à une température de 1 à 3°C.

 

Afin de préserver toutes leurs qualités organoleptiques, leur fermeté et leurs parfums, les pommes sont stockées en atmosphère contrôlée.

  • En effet, dans l'obscurité de la chambre  froide, la pomme absorbe l'oxygène et  rejette du dioxyde de carbone (CO2) qu'il faut extraire de la chambre étanche. Le CO2 en excédent est alors filtré et  l'air purifié est réintroduit dans la chambre.
  • L'abaissement du taux d'oxygène s'effectue progressivement. Il passe  de 21%  (air que nous respirons) à 3%.

L'équilibre recommandé pour ralentir le métabolisme respiratoire de la pomme est de 2 à 4% d'oxygène  avec  un très faible taux de CO2 (2à 3 %).

  • Un appareil analyseur d'air effectue, très fréquemment, des analyses de l'atmosphère afin de réguler cet équilibre.

 

« Dans les allées d'un verger, Pierre Clos a trouvé une nouvelle variété à commercialiser, la rouge glamour. Pour garantir un succès, il faut que ces pommes puissent se vendre pendant dix mois après la récolte. Pour cela, il utilise un étonnant traitement. "C'est un produit de conservation qui s'appelle SmartFresh, qui permet d'optimiser la durée de vie des pommes en atmosphère contrôlée", explique-t-il.

 

La chimie contre le vieillissement

 

Le technicien de la société qui commercialise le produit est à la manœuvre. Dans le frigo où les pommes sont stockées, il jette deux sachets d'un conservateur très puissant dans un simple seau d'eau. Un gaz invisible à l'œil nu se forme alors pour se déposer sur les pommes. Seulement quelques secondes d'opération pour un résultat à long terme. « À partir de maintenant, on peut les conserver 12 mois sans aucun problème », explique Pierre Clos.

Dans le frigo, la pomme rouge glamour subit en fait un traitement hormonal. L'éthylène qu'elle fabrique naturellement entraîne le vieillissement du fruit. En se fixant sur les récepteurs de l'éthylène, le SmartFresh bloque le processus. Résultat : la pomme ne vieillit plus et peut être vendue toute l'année. »

Après ça je ne vous dit pas ce qui reste, hormis l’aspect, de la saveur et des bienfaits nutritifs de la pomme.

La pomme s’achète en saison, on peut même aller la cueillir soi-même, et il est possible de la conserver dans un endroit frais à l’abri de la lumière vous pourrez les garder au-delà de Noël, parfois jusqu’au printemps:

Faire la sélection des pommes qui se conserveront le mieux

Étaler les pommes sans qu’elles ne se touchent pour éviter une éventuelle contamination

Observer ensuite les pommes durant quelques jours

Éliminer les pommes qui montrent des signes de faiblesse (noircissement, coloration, brunissement, tâches, etc…)

Isoler les plus belles pommes, celles qui paraissent les plus saines

S’assurer que l’air circule bien tout autour des pommes

Entreposer les cagettes à l’abri de la lumière, de l’humidité et idéalement à une température autour de 10°

Inspecter régulièrement vos pommes pour retirer au plus vite ce qui s’abîment en premier.

Voici venu le temps des pommes cuites « bonne femme et de celles qui aiment tant le boudin noir…

La pomme est le fruit le plus consommé dans de nombreux pays, dont la France, les Etats-Unis, l’Angleterre et l’Allemagne. En France, la Golden, aisément reconnaissable à sa couleur jaune, est l’espèce la plus consommée.

 

Il existe un grand nombre de variétés de pommes. Voici les quelques-unes des variétés les plus connues, leur saveur et les différentes façons de les consommer :

 

- la Golden delicious : sucrée, croquante et juteuse, vous pouvez la consommer crue ou la cuisiner. Elle est récoltée toute l'année.

 

- la Gala : très sucrée, elle se consomme crue ou en préparation culinaire. Vous la trouverez sur les étalages de février à août.

 

- La Reine des Reinettes : acidulée et peu sucrée, vous pouvez la déguster crue ou la cuisiner. On la récolte d'août à octobre.

 

- la Braeburn : croquante, juteuse et acidulée, vous pouvez la consommer crue ou en préparation culinaire. Elle est récoltée de septembre à mars.

 

- la Jonagold : sucrée, vous pouvez la consommer crue ou la cuisiner. Vous la trouverez de de novembre à juin.

 

- la Idared : acidulée, elle se consomme crue, en la croquant. Elle est disponible de janvier à juin.

 

- la Red delicious : sucrée et peu acidulée, c'est en la croquant que vous la dégusterez le mieux. On la récolte d'octobre à avril.

 

- la Reinette grise (du Canada) : acidulée et croquante, vous pouvez la déguster en la croquant ou en la préparant au four. Elle est disponible de novembre à mars.

 

- la Belle de Boskoop : acidulée, vous pouvez la croquer ou la préparer en tarte. Vous la trouverez de novembre à février.

 

- la Elstar : acidulée et un peu sucrée, vous pouvez la consommer crue ou la cuisiner. Elle est commercialisée de septembre à mars.

 

- la Fuji : sucrée et juteuse, la meilleure façon de la consommer est de la croquer. Elle est récoltée de novembre à avril.

 

- la Granny Smith : très acidulée, croquante et rafraichissante, elle ne se consomme que crue, en la croquant. Elle est récoltée d'octobre à avril.

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26 octobre 2016 3 26 /10 /octobre /2016 06:00
La Suisse pays du chasselas : j’ai consulté en vain les oracles François du vin pour qu’ils éclairassent ma lanterne sur la différence entre le fendant et le perlan !

J’ai un goût particulier pour les érecteurs de dénominations tombées dans l’oubli, pour l’imparfait du subjonctif et la Suisse.

 

Démonstration !

 

Pour nous François de l'hexagone, il n’est de chasselas que de Moissac, un raisin de table AOP qui orne nos tables à l’automne  de ses belles grappes dorées.

 

Ignorant que nous sommes le Chasselas par le biais de son fendant du Valais participe pour une grande part à l’image, l’identité suisse dans son acception la plus large. À un degré moindre comme le gruyère sans trou dont  nous avions piqué l’appellation en y mettant des trous. C’est une autre histoire, nos amis suisses ont récupéré leur bien seul leur gruyère  est une AOP.

 

En effet, les plus anciens actes parlant du vin blanc dans le Bassin Lémanique datent de 1202. On retrouve des traces du Chasselas, quant à lui, dès le XIVe siècle. A partir de 1848, le Fendant devient le moteur du développement commercial des caves valaisannes et fait l'objet d'une promotion active, au point de supplanter les anciens cépages autochtones. Dès 1936, les Valaisans se battent pour protéger cette appellation convoitée par les producteurs genevois et vaudois. Le Fendant du Valais obtient son appellation protégée en 1966.

 

Le Fendant doit son nom à une particularité de la baie mûre dont la peau et la pulpe se fendent sous la pression du doigt, sans que le jus ne s’écoule. Contrairement au type nommé Giclet, dont la pulpe des baies gicle.

 

Le Fendant est cultivé partout en Valais, où il représente plus de 20% de l’encépagement total. Au cours des 10 dernières années, la récolte moyenne de Chasselas en Valais est de 13.2 millions de kg pour une production de 10.6 millions de litres de Fendant.

 

Tous les oracles François ou assimilés dignes de ce nom de miss Glou-Glou la classique à l’immense Bettane en passant par l’impertinente Sand sont intarissables sur le fendant tout en notant que ce n’est qu’un petit jaja tout juste bon pour l’apéro ou la raclette.

 

Mais du côté du délicieusement ringard qu’est le perlan c’est un silence gêné qui accueille ma question. Nulle trace dans leurs écrits.

 

Et pourtant le perlan genevois est de retour. Renaissance discrète, « Elle figure dans le nouveau règlement sur la vigne et les vins que vient d’édicter le Conseil d’Etat. On y lit, à l’article 59A: «La mention «Perlan» peut être indiquée sur l’étiquette d’un vin tranquille AOC Genève issu du chasselas.» C’est tout. Pas de cérémonie inaugurale, pas de fanfare. »

 

Faut dire que « Pendant plus de vingt ans, le perlan a été voué aux gémonies. Il était l’incarnation du petit vin genevois, produit en masse par une coopérative peu soucieuse de qualité. Quand on l’évoque, les anciens ont un rictus: «Vous parlez de ce produit pour les vitres?» C’est dire. Depuis la fin des années 80, les viticulteurs ont développé de nombreux cépages, nettement relevé la qualité et se sont distancés de ce label maudit. Mais la roue tourne. »

 

« Quoi qu’il en soit, le perlan n’a jamais été complètement oublié. On en trouve de discrètes réminiscences. Au café Remor, à Plainpalais, il figure encore sur l’ardoise des vins accrochée au mur. Chez Oscar, à Vernier-Village, la machine enregistreuse est d’un autre âge: elle imprime encore «perlan» à la commande d’un chasselas. Le plus bel hommage vient de Zurich. Cet été, un lecteur du Tages-Anzeiger écrivait la chose suivante: «Dans les années 80, j’étais cuisinier dans les wagons-restaurants. Je me réjouissais toujours d’arriver à Genève pour commander mes trois de perlan. Pourquoi a-t-il disparu?»

 

« C’est Daniel Brenner, vigneron à Saconnex-d’Arve, qui a demandé la réintroduction du perlan: «J’ai envie de remettre en valeur ce nom. Il est sympathique, facile à dire et communique bien. C’est vrai qu’il a traîné une mauvaise réputation, mais cela ne touche pas les jeunes. Les vins genevois se sont beaucoup améliorés et les consommateurs recherchent des produits du terroir. Le perlan est réservé à des vins AOC. Cela garantit la qualité.»

 

La suite ICI

 

Le chasselas dans le canton de Vaud est dénommé le Dorin.

 

LIRE ICI 

Vendre du perlan, signe de confiance

La Suisse pays du chasselas : j’ai consulté en vain les oracles François du vin pour qu’ils éclairassent ma lanterne sur la différence entre le fendant et le perlan !
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24 octobre 2016 1 24 /10 /octobre /2016 06:00
À l’attention des maîtres à déguster le vin : « C’est le défaut qui fait le remarquable » 1 champenois  « On ne peut pas faire des vins parfaits, la perfection c’est chiant » JY Bizot.

« … il s’était souvenu du mot que lui avait un jour soufflé un grand vigneron de Champagne… » note Sébastien Lapaque dans son livre Théorie d’Alger.

 

«L’industrie moderne est caractérisée par un souci toujours plus grand de l’exactitude ; au fur et à mesure que l’outillage devient plus scientifique, on exige que le produit présente moins de défauts cachés et que sa qualité réponde ainsi parfaitement, durant l'usage, aux apparences». — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, Chap. VII, La morale des producteurs, 1908, p.356)

 

Le monde du vin est entré, avec l’intrusion de l’œnologie moderne, dans une phase industrielle qui touche via les conseils, les prescripteurs de produits œnologiques, les faiseurs de vin, aussi bien les structures collectives, telles les coopératives, que beaucoup de vignerons qui affichent un statut d’artisan.

 

Qui s’en plaindra me rétorquera-t-on, il n’y a presque plus de mauvais vin sur le marché. Je n’en disconviens pas, c’est une réalité, une normalité.

 

Mon propos ne vise pas la masse des vins destinés à un marché de masse mais ceux qui s’affichent ou se veulent remarquables de par leur origine ou leur notoriété ancienne.

 

Sur ce front qu’en est-il ?

 

Sans tomber dans le « je les mets tous dans le même sac » je suis en droit de me poser la question de savoir si l'uniformité est aujourd'hui la règle face aux politiques menées par les ODG qui pratiquent le « je ne veux voir qu’une seule tête » et « l’air de famille » en faisant la chasse aux défauts.

 

J’entends déjà les ricaneurs ricaner et les videurs de vin à l’évier persifler.

 

Libre à eux, ils ont le droit, et je ne le conteste pas, d’aimer ce type de vins lisses, bien fabriqués, sans aspérités, fruit du savoir-faire universel des winemakers globe-trotter.

 

Ce qui me fait sourire c’est que cette élite autoproclamée du vin, de manière consciente ou par paresse intellectuelle, tombe dans ce qu’un de mes amis, grand amateur d’art, nommait la production pour salle d’attente des professions friquées. La reproduction, certes limitée pour des raisons économiques, du même modèle qui plaît.

 

Là encore je ne jette pas la pierre à ceux qui me rétorqueront que c’est le marché qui appelle ce type de produit, même dans le luxe. C’est de la Louis Vuittonisation, le sac de « luxe » dupliqué à des millions d’exemplaire.

 

Avec la communication de masse, tous les millésimes reçoivent des qualificatifs ronflants, nous ne nageons plus que dans de l’extraordinaire alors, qu’en fait, nous sommes dans « le tout est sous contrôle », dans les chais bien sûr, car malheureusement la nature est aussi bien cruelle pour certains.

 

Tout cela est de bonne guerre, nous vivons dans un monde de produits normalisés, répondant à des cahiers des charges drastiques, formatés pour entrer, via le marketing, dans le bon créneau de prix qui séduira la cible visée.

 

Que le monde du vin se vivant comme un marché de luxe, et je ne vise pas là que les GCC hors de prix mais le luxe à portée de portefeuilles bien pourvus, joue cette carte ne me dérange absolument pas. Libre à chacun de choisir entre le paraître et le vrai luxe qui ne se niche pas dans les images des publicitaires.

 

Ce que je conteste c’est le combat d’arrière-garde des maîtres à déguster contre ceux qui restent, envers et contre-tout, de réels artisans du vin que je ne réduis pas au petit noyau des seuls vignerons nature.

 

« Un vin parfait, ça n’existe  pas ! Je prends toujours l’exemple des grands tisserands iraniens. Quand ils font un tapis, ils décalent la symétrie pour être sûr de ne pas toucher à la perfection. On ne peut pas faire des vins parfaits, la perfection c’est chiant. C’est quoi la perfection ? Ça suppose qu’il existe un modèle préconçu et que ça rentre parfaitement  dans ce modèle. La quête exclusive, c’est stérilisant. Il y a un moment parfois où on peut de rapprocher d’un équilibre qui tend vers l’idéal, mais ce n’est pas la perfection. D’ailleurs un grand vin en tant que te, ça n’a pas de définition. Le vin, c’est une circonstance. »

Jean-Yves Bizot in « Entre les vignes »

 

Mon ami Claire Deville, la Taulière du Lapin Blanc après avoir bu le Vosne-Romanée 2011 de Jean-Yves Bizot m’a déclaré : « Ma plus belle émotion avec le vin…»

 

ICI 

 

Oui mais c’est cher va rouscailler le grand-prêtre de la LPV.

 

Comme un Chiraz ou un Kashan persans M’sieur Perez car ça le vaut bien !

 

L’avis de VÉRONIQUE RIVEST La Presse Canada via Marc André Gagnon ‏@vinquebec

 

LE COURRIER DE LA SOMMELIÈRE

 

ÉLOGE DES DÉFAUTS

 « Bien sûr, les développements qui permettent aux vignerons de bien vivre de leurs récoltes, et aux consommateurs de boire de meilleurs vins, sont les bienvenus. Mais lorsque tout devient trop parfait, voire aseptisé, on perd aussi toutes ces petites nuances qui donnent au vin sa personnalité, distincte de celle des autres.

 

À force de rechercher la perfection, on a poussé un peu trop loin. Un taux d’alcool excessif dans un vin lui fait perdre son équilibre, mais il masque aussi son caractère. C’est une route vers l’homogénéisation.

 

Je me plais souvent à dire que la perfection est ennuyeuse ; la beauté, dans le vin comme chez les gens, réside souvent dans les défauts. »

 

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23 octobre 2016 7 23 /10 /octobre /2016 06:00
Adresse à l’attention du dénommé PAX, addict de ma crèmerie, qui s’est rendu un soir en loucedé à la cantine d’altitude Le Lapin Blanc.

C’était un vendredi morose et pluvieux, le 14 octobre, réfugié dans mes pantoufles je cocoonais. À  17h 38 je recevais un sms de l’amie Claire : « Mon p’tit Jacques ! Ce soir 19 h un de tes lecteurs a réservé une table chez nous. Un dénommé Patrick, si tu veux le rencontrer. »

 

Ce prénom fleurait bon l’anguille sous roche, le nœud papillon et l’Alsace réunis. Que faire ? Y aller ?  Dans mon état de fainéantise je ne me voyais pas mettre le nez dehors. Bien sûr, le plaisir de rencontrer celui dont je soupçonnais l’identité me poussait à accepter  mais je me suis dit dans ma petite Ford d’intérieur que troubler la découverte du Lapin Blanc par ce fin gourmet, dégustateur  émérite c’eut été prendre le risque d’influencer son appréciation du lieu.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Je chargeai donc Claire de m’excuser auprès du dit Patrick.

 

 

 

 

Mais très cher Patrick, connaissant votre plume, je ne puis maintenant que vous demandez de vous fendre d’une chronique de votre cru : qu’avez-vous bu ?

 

Certes je sais que vous n’êtes pas comme les petites louves et les petits loups adepte d’Instagram ou de Face de Bouc pour poster des photos des belles quilles que Claire vous a proposé de découvrir mais ça ne devrait pas vous empêcher de vous muer en critique des dives bouteilles de vins nu.

 

Ce n’est pas un défi mais une simple adresse sympathique et polie pour que vous me déchargiez de mon fardeau quotidien.

 

Vous avez déjà pratiqué ce sport ICI pour le compte de ma petite maison et croyez-moi j’en serais très honoré.

 

Je ne sais si lors de votre passage dans notre capitale vous êtes allé vous restaurer dans d’autres cantines qui me sont familières. Dans ce cas libre à vous de nous narrer l’ensemble de vos plaisirs de table.

 

Bien évidemment je comprendrais, cher PAX, que vous ne souhaitiez pas livrer à mes lecteurs chéris, dont vous êtes, le détail de ce qui n’était qu’un voyage privé.

 

Bref, cher Pax, vos commentaires du dimanche m’ont manqué, je suis sûr que vous vous rattraperez dès votre retour du côté de Strasbourg.

 

Dans l’attente de vous lire recevez mes plus sincères amitiés.

 

Votre Taulier dévoué.

 

Le Lapin Blanc (ouvert tous les jours sauf le lundi)

 
06 63 08 60 50

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16 octobre 2016 7 16 /10 /octobre /2016 06:00
J’aurais bien aimé faire goûter la cuisine de Julien Boscus du restaurant Les Climats à maman, elle aurait adoré… papa aussi…

Maman était couturière, je suis donc né dans le fil à faufiler et j’ai grandi au milieu des coupons, des patrons en papier et au son de la Singer à pédale. J’ai gardé grâce à elle le goût des belles étoffes.

 

Maman était aussi un vrai cordon bleu, grâce à elle j’ai appris la cuisine avec les yeux.

 

Dans mon petit roman du dimanche j’ai même écrit.

 

« Maman, qui avait fait la cuisine, orchestrait l'ensemble avec autorité et doigté. À l'apéritif, Banyuls pour tout le monde, on disait vin cuit en cette Vendée ignare. Le menu : vol au vent financier, colin au beurre blanc, salade, de la chicorée - mon père avait droit à une préparation personnelle avec croutons aïllés - fromages : du Brie de Maux et du Gruyère, et en dessert : un savarin crème Chantilly, évitait à mon cordon bleu de mère de passer trop de temps devant ses fourneaux. Le seul moment grave, bien sûr, avait consisté à monter le beurre blanc. En l'absence de maman, son époux facétieux informa Marie que sa Madeleine de femme avait des doigts de fée. Du côté des vins, du Muscadet sur lie, un Gevrey-Chambertin et du Monbazillac. Je haïssais le Monbazillac qui m'empâtait la langue. Tout atteignait l'excellence, même le café que maman passait dans une cafetière à boule de verre qu'elle ne sortait que pour les grandes occasions. Papa nous empesta avec ses affreux petits cigares de la Régie. Les yeux de Marie brillaient. Nous étions heureux. »

 

Si j’évoque maman c’est que le 18 octobre 2006 j’écrivis la plus courte chronique de mon jeune blog : « Maman est morte hier matin. J'ai du chagrin. À demain... »

 

Le 21 octobre je lui rendais hommage, en n’oubliant pas mon père qui nous quitta si tôt.

 

« En ce petit samedi humide et gris, de retour de mon pays, même si sa discrétion naturelle en eut souffert de son vivant, je vais vous parler de maman. Née le jour de la Ste Catherine, à Ste Flaive des Loups, on la prénomma Berthe. Elle ne l'aimait guère ce prénom mais accolé à mamy ses petits-enfants et arrières petits enfants ont réussi à le lui faire trouver joli. C'était une fille Gravouil, l'aînée de six enfants, qui aurait bien aimée, elle qui avait "l'orthographe naturelle", être institutrice. Elle fera son apprentissage de couturière. Et puis, elle rencontrera un beau gars de St Georges de Pointindoux, Arsène Berthomeau. A dix-huit ans un mariage d'amour : ils étaient beaux et avaient fière allure sur leur photo de mariés. » La suite ICI 

 

Alors cher Julien, je suis sûr que tu comprendras que j’associe aujourd’hui ceux qui ont fait l’homme que je suis à ta cuisine que j’apprécie et qu’ils auraient sans aucun doute adoré, même si chez moi nous étions avare de compliments.

 

Maman tout d’abord aurait beaucoup aimé le cadre, elle aurait félicité Carole pour son goût pendant que mon rêveur de père se serait arrêté au niveau de la cave bourguignonne et pris langue avec Denis.

 

Le Bourg-Pailler, si je puis dire, est situé entre terre et mer, le jardin potager et fruitier mais aussi les ports des Sables d’Olonne et de Saint-Gilles- Croix-de-Vie nous offraient que des produits frais. Alors, cher Julien, ils se seraient extasiés  devant le beau balancement de ta carte entre terre et mer. Pour la commande, auprès d'un Carlos dans ses petits souliers, maman aurait penchée pour :

 

LANGOUSTINES EN DECLINAISON,

En tartare à la coriandre, rafraichi d’un consommé de têtes aux feuilles de kéfir. En salpicon grillé minute, sauce aux fruits de la passion et miel de la vallée du Lot. En raviole au galanga, bouillon émulsionné au foie gras et Sherry.

 

BAR SAUVAGE DES COTES BRETONNES,

En croute de pain de mie ; fricassée de girolles au Viré – Clessé Vendange Levroutée, noix fraîche, Comté et arroche rouge.

 

Du côté du père, un peu d’hésitation entre :

 

 

TOURTEAU DE CASIER,

Relevé de fins aromates et de truite fumée de Banka ; guacamole avocats/pamplemousse/fruits de la passion.

Et

VEAU ROSE BASQUE ET TRUFFES DE LA SAINT-JEAN,

En tartare assaisonné d’une sauce à la truffe d’été et navets daikon ; Crème glacée burrata du parc naturel de Cilento et Croc truffe.

 

Il aurait choisi le tourteau mais tu lui aurais fait goûter le veau.

 

Pour le plat aucune hésitation, même si le cochon… :

 

 

JEUNE GROUSE D'ECOSSE,

Suprêmes rôtis aux raisins Chasselas, ventrèche de porc noir de Bigorre et jus tourbé. Fricassée de champignons sauvages, blettes, endives et fine purée de céleri rave.

 

Là encore, papa ayant bon appétit, tu lui aurais servi une légère portion, en dépit des protestations de maman, de cochon Iberico.

 

Pour le dessert :

 

 

BABA AUX AGRUMES, pour maman,

Biscuit Baba imbibé au jus d’orange épicé, chantilly au chocolat blanc, méli mélo d’agrumes frais et confits, sorbet pomelos/anis/orgeat.

 

SOUFFLE MARRON ET WHISKY, pour papa,

Biscuit soufflé chaud au marron parfumé au single malt de Michel Couvreur. Crème glacée butternut/noix de coco. 

 

Papa aurait gentiment taquiné maman sur ton soufflé, je te dirai dans l’oreille pourquoi.

 

Du côté vin Franck-Emmanuel aurait, avec sa maestria habituelle, emberlificoté papa et il lui aurait même servi pour finir, en dépit des protestations de maman, un Marc de Bourgogne de derrière les fagots.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

À la fin du repas, tu serais passé à notre table, maman t’aurait dit, en mots choisis, tout le bien qu’elle pensait de ta cuisine, et même, fait exceptionnel chez elle, que c’était le meilleur repas de sa vie. Du côté du père, il t’aurait branché politique, car tu aimes bien discuter politique Julien, c’était sa manière à lui  d’exprimer son contentement.

 

Voilà Julien, ça faisait un bail que je voulais te consacrer une chronique mais je suis un peu comme mon cher père je ne suis pas très friand d’étaler mes compliments.

 

Pour une simple raison Julien, qui suis-je ?

 

Un simple pékin qui a appris à faire la cuisine avec les yeux, qui sait manier la queue d’une poêle, faire du riz au lait et des pappardelle au ragù. Alors, il me fallait trouver un angle pour te dire que tu es de la graine d’avenir, un chef qui aime les produits qu’il choisit et cuisine, un garçon de talent qui doute, c’est bon de douter ça fait avancer, mais qui fait une cuisine précise, inventive, charnelle, sensuelle. Une cuisine que j’aime à faire partager.

 

Sensuel, le mot est lâché. La sensualité est l’antichambre du plaisir. De ma jeunesse j’ai gardé le goût des belles étoffes, les anglaises, le coton d’Egypte, des textures fines et structurées, des fragrances affirmées. Je n’aime ni l’eau tiède, ni le patchouli, mais les saveurs respectées, magnifiées. Il faut savoir me pousser dans les retranchements de mon petit jardin d’intérieur bien barricadé pour que j’atteigne une belle satiété. C’est pour ce tas de raisons que ta cuisine Julien me va comme un gant.

 

J’ai toujours respecté et admiré l’intelligence de la main Julien et puisque tu es Aveyronnais je te propose de lire la chronique que j’avais écrite lors de mon  dernier voyage du côté  de Laguiole : Les mains de René Pastissier pêcheur à la mouche vivante : elles ont l’habileté d’une brodeuse

 

« Les mains que je vous présente ce matin sont celles de René Pastissier pêcheur à la mouche vivante du côté de Laguiole en Aveyron. Elles m’ont fasciné car elles semblent lourdes, pataudes, malhabiles alors que leurs doigts tout abimés vont se saisir délicatement, à la sortie du piège à mouches, d’une mouche vivante pour l’embrocher entre les deux ailes sur l’hameçon (je sens que les défenseurs de bêtes vont soit défaillir, soit me haïr). Les mains de René Pastissier sont la démonstration vivante que ce que fait la main, son habileté, sa précision, sa concision, résulte du contrôle de la tête : notre René sa passion c’est la pêche à la mouche vivante alors toute son intelligence pratique est tendue vers l’excellence. »

 

La suite ICI 

 

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15 octobre 2016 6 15 /10 /octobre /2016 06:00
Oui François Des Ligneris avec Yannick Alleno ne laissons plus de côté le vinaigre faisons-le sauter avec un beau poulet fermier !

Seul François comprendra !

 

Patience et longueur de temps

 

Font plus que force ni que rage.

 

Ha ! Le vinaigre, sur Face de Bouc ça tourne souvent au vinaigre et pas que du bon surtout lorsqu’il s’agit du vin nu auquel on accole cette infâmante appellation.

 

2 citations pour faire genre :

 

« Mais vu l'ampleur de la chose, si la sauce tourne au vinaigre, on ne trouvera jamais un parapluie assez vaste pour couvrir ceux qui devront sauter.» Il faut tuer René Dousquet ! (1998)

 

« Il suffit que tu arrêtes les parties de touche-pipi que tu fais avec elle pour que ça tourne au vinaigre. » Un drôle de mec (1949)

 

Le vinaigre ce mal-aimé, ce vin aigre, et pourtant indispensable condiment de nos salades qu’il faut fatiguer :

 

« Fatiguer la salade » j’adore cette expression, par ailleurs définie dans la Robert Culturel : comme étant l’action de « la remuer pour y mêler l’assaisonnement » (1845), tout d’abord parce que je la trouve bien plus belle que « mélanger sa salade » ou « touiller sa salade », mais surtout parce qu’elle transpire d’une chaude sensualité.

 

Et pourtant le vinaigre a ses lettres de noblesse avec l’Aceto balsamico tradizionale di Modena, le vinaigre de Banyuls, le vinaigre artisanal d’Orléans, le vinaigre de Xérès

 

Et le succulent poulet au vinaigre d’Andrée du  Pied de Fouet !

 

Et puis, pour les fans de Claude Chabrol son fameux Poulet au vinaigre avec le pince sans rire Jean Poiret

 

 

Vous l’avez compris les poulets et le vinaigre font bon ménage et il y a belle lurette que suis addict de ce plat simple et délicieux (lire Poulet au vinaigre de cidre augeron 

 

Du côté des poulets y’a ceux de papa Godart :

 

« Chez les Godart on est aviculteur, à la ferme des Grands Champs, en Dordogne, de père en fils depuis 1928. C'est sans doute pour cela que Fleur Godart, la fille d'Étienne, n'est pas avicultrice – je plaisante bien sûr – mais éleveuse de vins – je plaisante toujours car elle fait plutôt vendeuse-livreuse-diseuse de belles quilles sur son scooter parisien. Qui c'est cette Fleur ? Tout le monde connaît Fleur dans le Terroir Parisien. Elle n'oublie pas son papa en prospectant les bons bistros, pour parigots tête de veau, afin d'y placer les volailles de Qualité Fermière de la Ferme des Grands Champs. Comme je suis un bon zig je vous filerai la liste des meilleurs en fin de chronique. »

 

La suite ICI 

 

J'ai grandi en  Dordogne à la ferme avicole des Grands-Champs,

 

fondée par mon grand-père dans les années 1950. Mon père a pris sa suite, quant à moi je n'avais pas envie de travailler dans l'élevage de poulets - même si ces gallinacés ont la belle vie, au grand air et sans chimie. Ce que j'ai toujours voulu faire, c'est raconter des histoires. Je me suis donc lancée dans des études de théâtre. Lorsque j'avais 17 ans, mon père a été immobilisé par un accident de moto, et m'a demandé de le remplacer sur un marché fermier à Paris. A côté du stand où je vendais nos volailles, il y avait un vigneron, un certain Fifi, très bavard, qui présentait sa production de vins naturels. Il tenait absolument à m'en faire goûter. Je n'y connaissais rien. Chez nous, on est des paysans et on boit du vin alimentaire, des piquettes qui rendent les gens bêtes. J'ai tout de même accepté de goûter à la production de Fifi, surtout pour le faire taire. C'était un sauternes de Barsac, élaboré sans soufre, chose rare dans le Bordelais. J'ai pris trois heures pour le déguster, tant sa richesse aromatique et sa précision en dentelle me fascinaient. Il m'emmenait au jardin, au milieu des roses musquées et des pivoines, puis dans les îles, avec de l'ananas, des épices, des fruits confits. J'étais bouleversée. C'était ma première dégustation, tout à fait empirique et solitaire, et j'ai compris qu'on pouvait raconter plein d'histoires avec du jus de raisin fermenté. Je suis allée passer deux ans au domaine de Fifi, le Château Massereau, pour finir par abandonner le théâtre et me consacrer entièrement au vin. J'ai travaillé chez des cavistes, avant de partir à la rencontre des vignerons et de leurs produits, et d'organiser des dégustations et des livraisons dans des restaurants parisiens.

 

Fleur à Camille Labro Le Monde

 

Et puis dans ma quête de sujets pour chroniquer voilà-t-y pas que je tombe sur une immense nouvelle : « Le vinaigre réhabilité par Yannick Alléno ! »

 

« Quant au vinaigre, je trouve que c'est un ingrédient que l'on a trop laissé de côté dans la cuisine. D'abord, c'est un excellent allié pour décoller les sucs de cuisson. Il apporte aussi beaucoup de fraîcheur aux plats. »

 

Vous me connaissez j’ai un esprit d’escalier surdéveloppé : c’est Fleur Godart qui un jour m’a présenté au sieur Alléno, alors à la tête des fourneaux du Meurice et qui venait de signer avec André Ribaud critique gastronomique du Monde un opus au nom alléchant : Terroir Parisien.

 

 

Le petit déjeuner avec lui au Meurice me laissa un fort goût de « tout pour ma belle gueule » et pas grand-chose pour l’extension du domaine d’une agriculture de proximité renouant avec de bonnes pratiques. Beaucoup de chefs de haute-cuisine sont des marques et se contrefichent de s’en servir pour  faire progresser le bien-manger de madame et monsieur tout le monde.

 

Alors il ne faut pas s’étonner qu’ils profitassent de la complaisance de celles et ceux qui font profession de vendre du papier.

 

GASTRONOMIE. Chaque semaine, un grand cuisinier nous dévoile une recette. Aujourd'hui, le chef multi-étoilé Yannick Alléno.

 

Pour moi, tâcheron obscur  de la toile mais dénicheur de petites pépites, je vous propose en ce premier jour de WE, où il vous est possible de cuisiner, une recette de poulet au vinaigre naturiste de Sicile Pantalleria

 

Gabrio Bini 

 

L’Azienda Agricola Serragghia de Gabrio Bini est situé sur l'île de Pantelleria, une masse volcanique de au sud-ouest de la Sicile. L'île est célèbre pour deux choses, ses câpres et les dolce, fait avec le cépage Zibibbo local. Gabbrio fait bien sûr les deux mais aussi un remarquable vinaigre.

 

C’est mon ami Pierre Jancou, le taulier d’une de mes cantines préférées : Achille, qui m’en a offert une bouteille.

 

Les raisins de Gabrio proviennent de vieilles vignes plantées sur d'anciennes terrasses sur les sols volcaniques de l'île. Plus en altitude que la plupart des autres vignobles de l’ile, le Serragghia bénéficie d’une brise de mer fraîche et les températures y sont étonnamment modérée, même en plein été. Les vignes ne sont jamais traités et sont entretenus par la main et le cheval. Les raisins sont triés sur le volet, égrappés et laissés à fermenter longtemps et lentement dans l'argile amphores. Ils sont mis en bouteille non filtrée, sans aucun ajout.

 

Le vinaigre est embouteillé dans un flacon identique à  celui des vins sauf que la flèche rouge  est orientée vers le bas.

 

 

La recette :

 

  • 1 beau poulet nourri aux grains de 1,8 kg
  •  6 gousses d’ail, 2 tomates mûres, moutarde de Dijon forte, huile d’olive douce, beurre salé et crème fraîche crue.
  • Le vinaigre de Gabrio Bini

 

  • Dans une sauteuse Le Creuset faites chauffer l’huile d’olive (2 cuillerées à soupe) et le beurre saké (50g). Y faire dorer les morceaux de poulet que vous aurez au préalable salé et poivré et les gousses d’ail. Versez 1dl de vinaigre et laissez-le s’évaporer. Ajoutez les tomates ébouillantées et épépinées. Rectifiez l’assaisonnement et laissez cuire 45 mn.

 

  • Pendant la cuisson mélangez dans un bol une cuillerée à café de moutarde et 150 g de crème fraîche.  

 

  • Lorsque le poulet est cuit, retirez les morceaux et tenez-les au chaud.

 

  • Filtrez le jus de cuisson avec une passoire fine en écrasant les gousses d’ail. 

 

  • Faites le réduire sur feu vif pendant environ 5mn.

  • Nappez-en les morceaux de poulet et servez-les accompagnés de ma ratatouille.

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13 octobre 2016 4 13 /10 /octobre /2016 06:00
Les vers de terre sortent de leur longue pénitence médiatique : et si nous rendions hommage à l’ami des lombriciens l’autodidacte Marcel Bouché.

Tout le monde en parle ou presque, c’est tendance le ver de terre !

 

Je dois avouer que ça me fait un peu marrer.

 

Mon intérêt pour les achées est ancien : voir ma chronique du vendredi 20 février 2009 « Allez les vers ou la saga des « gueules noires » de nos beaux terroirs viticoles » ICI 

 

J’écrivais en ce temps fort lointain, pensez-donc 7 ans, un septennat, une éternité :

 

Au temps de mes culottes courtes lorsque je suivais le pépé Louis, qui tenait fermes les manchons de la charrue « Brabant », tout en encourageant de la voix sa paire de bœufs indolents, « Jaunet&Blandin », j’étais toujours stupéfait à la vue, sur les flancs de la terre fraîchement retournée, des colonies d’achées se tortillant, s’enlaçant, se confondant avec la glaise humide, tels des lianes rouges ou brunes. Dans ma Vendée bocagère, le ver de terre, le lombric nous le nommions achée* car il servait d’appât pour les pêcheurs à la ligne. Ignorant de sa fonction naturelle nous le respections pour la simple raison que sa présence en nombre marquait la fécondité de cette terre.

 

Que mon achée vendéen ne soit guère sexy j’en conviens même si je lui ai toujours trouvé un aspect tat, – il n’en existe qu’une petite poignée dans notre vaste monde – « Les lombrics n’attirent pas les naturalistes car ce ne sont pas des jolies fleurs ou de beaux papillons », ils sont associés à la décomposition, à la mort. Et pourtant, ils sont un maillon essentiel au cycle de la vie comme l’explique notre chercheur de l’INRA : « La plante absorbe l’énergie du soleil et la fournit à ce beau monde d’en bas sous forme de tiges, de feuitrès clean. Comme le fait remarquer Marcel Bouché, spécialiste des lombrics de son élles, de fleurs. Les vers de terre broient et mélangent ces éléments nutritifs, à la manière des brasseurs de bière. De leur côté, les micro-organismes assurent la décomposition. Ce qui permet de redonner des éléments nutritifs pour les nouvelles générations de plantes…»

 

* Les achées (selon Marcel Lachiver appâts pour pêcheur à la ligne).

 

Le 23 septembre 2014 je récidivais pour recommander le livre de Marcel B. Boucher :

 

 

 

« J’aime bien son histoire à cet homme qui déclare : « pour ce qui est de la culture générale je n’ai pas dépassé le certificat d’études primaires… » Tout d’abord diplômé comme jardinier de la Ville de Paris, il entrera à l’INRA comme aide de laboratoire « l’équivalent du travail d’une femme de ménage » précise-t-il. Découvrant le monde scientifique il intégrera la Fac des Sciences en prenant des cours par correspondance pour revenir à l’INRA où on lui confiera « l’étude des vers de terre dont personne ne voulait. » En 1963, il commencera à faire l’inventaire des vers de terre : « j’ai fait une sorte de tour de France des vers de terre en parcourant le pays avec la carte Michelin et tous les 30km je faisais des prélèvements. À l’époque, nous en avions recensé 170. Aujourd’hui, on doit être à 300 espèces répertoriées en France et plusieurs milliers dans le monde… »

 

La suite ICI 

 

Le ver de terre est aussi, à sa manière un gourmet « Les lombriciens ont, autant  que l’on sache, une perception du monde qui les entoure et une intelligence très sophistiquée de celui-ci. Darwin avait déjà noté que, avant d’enfouir leur nourriture, ces animaux choisissaient lors de la manducation (prise avec la bouche) les débris végétaux potentiellement ingérables (exclusions des débris trop gros pour être ingérés) et apparemment selon leur goût. Depuis, des essais de laboratoire ont confirmé ce choix gustatif. »

 

Nos vers de terre dans notre lombriculteur du toit de Veni Verdi

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12 octobre 2016 3 12 /10 /octobre /2016 06:00
« Le meilleur d’entre nous… » disait Chirac à propos d’un gars qui eut la Tentation de Venise, dans le monde du vin la chasse au meilleur est ouverte !

Le dernier en date : le meilleur caviste de l’année qui fait suite à une longue liste : vigneron, négociant, sommelier, coopérative, blogueur… j’en passe et des meilleures !

 

Y’a même un championnat du monde de la dégustation, c’est dire !

 

À quand un Nobel attribué par la LPV ?

 

Un de ces jours Butane&Degaz vont être obligés de nous concocter une application pour nous y retrouver.

 

Et si nous exigions une certification !

 

Un cahier des charges estampillé par l'INAO ?

 

Dans un pays où les meilleurs, jusqu’à ces derniers temps, sortaient des Grandes Écoles de la République pour peupler la Haute Administration et les Conseils d’Administration c’est dans la logique nationale.

 

La crème quoi !

 

La médaille en chocolat !

 

Texte de Remy Bousquet à l'attention du meilleur blogueur de l'année 2015 pour la RVF, un garçon  qui à toujours raison... et qui ne supporte pas la contradiction...

 

Meilleur-meilleur :

 

  1. [En parlant d'une chose ou d'une pers.] Qui est d'une qualité supérieure à celle de l'objet comparé.

 

« Un autre ménagera en vous des qualités que j'offense; il vous entourera de son amour; vous aurez un meilleur amant, vous n'aurez pas un meilleur frère (Musset, Confess. enf. s., 1836, p.377).

 

« La langue de ce «traité» est des plus belles et Bossuet ne s'est montré nulle part meilleur écrivain ni plus grand artiste » (Gide, Voy. Congo, 1927, p.710).

 

Qu’il y en ait qui  soit meilleur que d’autres je n’en disconviens pas mais ce qui m’interroge, comme le disait avec son accent rouergat, Mgr Marty au temps où il fut archevêque de Paris, ce sont ceux qui distribuent les titres : sont-ils les meilleurs des meilleurs pour juger qui est le meilleur ?

 

Et c’est là  que le bât blesse : les gars, les filles n’étant guère prisées dans le monde du vin comme l’a noté une caviste belge  qui a la langue bien pendue, nos dispensateurs du titre de meilleur ne sont pas forcément des lumières qui brillent haut dans le ciel.

 

Comme l’aurait dit mémé Marie « Ils n’ont pas mieux à faire ? »

 

Je suis fasciné par cet entre soi, ce goût immodéré de se contempler le nombril, ce petit lissage d’ego bien ridicule.

 

« Seul, le médiocre est toujours à son meilleur. »  Somerset Maugham

 

« L'homme est bon, mais le veau est meilleur. » Bertolt Brecht

 

Mais soyons résolument optimiste : « Il faut tirer le meilleur du pire. » proclamait à la tribune de l’Assemblée Nationale Alain Peyrefitte un éminent spécialiste.

 

Pour ma part je m’en tiens à l’adage « Le meilleur pain est celui de la maison. » car les conseilleurs ne sont jamais les payeurs.

 

Pour les petites louves et les petits loups qui achètent leurs œufs frais dans des paniers en osier, la Tentation de Venise c’est souhaiter passer de la lumière de la notoriété à l’ombre afin de s’y épanouir et de se consacrer à des choses qui valent la peine d’être vécues.

 

Cette expression très récente, souvent utilisée pour des politiques, surtout depuis le début de ce XXIe siècle,  a été popularisée par le titre d'un livre publié en 1993 par Alain Juppé pendant sa traversée du désert suite à des ennuis judiciaires causés par celui qui l’avait qualifié de meilleur d’entre nous.

 

Il s'y s'interroge sur l'utilité de consacrer sa vie au métier de politicien, alors que bien d'autres choses par ailleurs valent la peine d'être vécues ou considérées. Il y évoque, entre autres, la ville de Venise où il va volontiers se ressourcer tout en y mesurant certaines insuffisances de sa vie. D'où la tentation de s'y replier définitivement et d'y oublier la violence de la vie politique.

 

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11 octobre 2016 2 11 /10 /octobre /2016 09:50
Voilà l'ennemi de classe

Voilà l'ennemi de classe

Depuis dimanche soir je suis en colère mais, comme celle-ci est souvent mauvaise conseillère j’ai pris le temps de tourner ma langue 7 fois dans ma bouche avant de me décider à répliquer au bateleur de foire qui fait la chasse aux voix avec un grand filet dérivant.

 

Monsieur le candidat à la Primaire de la droite et du centre,

 

Vous fûtes notre Président de la République, sans ma voix je précise, et donc le Président de tous les Français.

 

Je n’aurai pas l’outrecuidance de vous rappeler vos errements et vos multiples revirements puisque vous avez fait, très partiellement acte de contrition.

 

Vous avez changé proclamez-vous à qui veut l’entendre !

 

Je serais tout près à vous croire mais, depuis que  vous avez à nouveau changé d’avis « je me retire de la politique » pour mettre la main sur un parti qui, pour la énième fois, a changé de nom pour s’approprier l’appellation « Les Républicains » qui est notre bien commun.

 

Vous voulez retrouver votre position, c’est votre droit, mais cette fois-ci vous devez passer par la case, un peu humiliante, d’une Primaire. Pas très gaulliste tout ça mais c’est la conséquence du rejet que vous inspirez dans votre famille politique.

 

Ceci écrit, maintenant je vous tutoie monsieur le candidat, me mettant en cela à votre niveau qui, ces derniers temps, sent le caniveau, et je retiens mes mots à la différence de toi qui lâchait si facilement au salon de l’Agriculture à un quidam insolent « casse-toi pauvre con ! » et qui couvrait d’injures ses propres collaborateurs dans le secret de son cabinet en présence de son âme damnée, un certain Buisson.

 

Pourquoi suis-je en colère puisque ça fait un bail que tu dépasses la mesure ?

 

Tout bêtement parce qu’au Zénith de Paris tu prétends être le candidat du quotidien des Français en brocardant l’élite dont tu es, ne t’en déplaise,  un des plus « beau » spécimen. (voir le verbatim en fin de chronique)

 

Que connais-tu de la vie de ce petit peuple dont tu brosses  complaisamment l’échine en flattant ses plus bas instincts ?

 

Pas grand-chose, même pas le Bon Coin ! Comme tes frères en politique tu te flattes de bien connaître le terrain parce que tu serres quelques mains sur un marché entouré de tes sbires ou que tu vas, sous l’œil des caméras, t’enquérir du mal être d’un paysan.

 

As-tu jamais fais tes course ?

 

Conduit tes enfants à l’école ?

 

Pris le métro, le RER, le bus aux heures de pointe ?

 

Comme beaucoup de tes frères en politique, énarques ou non, la réponse est non ! Tu te contentes de poser tes fesses au fond d’une berline payée par la République. C’est un attribut de ton ancienne fonction que je suis tout près à admettre si tu te révélais à la hauteur de celle-ci.

 

Mais qu’as-tu fait de ton temps depuis ta défaite ?

 

L’as-tu consacré au bien commun ?

 

Bien sûr que non, tu t’es consacré à faire rentrer du blé dans tes caisses avec des conférences-bidons payées par des gens qui se foutent du petit peuple comme de leur première chemise.

 

Attention, je ne te reproche pas de vivre dans l’hôtel particulier de Carla dans le XVIe, c’est ton droit et je n’ai pas la même fibre démago que toi. Mais, arrêtes de nous faire chier avec tes diatribes minables contre ceux que l’on nomme les bobos à vélo.

 

Toi tu fais, ou tu faisais du vélo, autour  du lac du Bois de Vincennes, rien que pour doper tes mollets de petit coq alors qu’eux, bien plus que toi, qui ignore le prix d’un douzaine d’œufs, contribuaient par leurs achats à faire vivre ces petits paysans que tu prétends comprendre.

 

Qu’as-tu fait pour eux au cours de ton quinquennat ?

 

Pas grand-chose, si ce n’est le Grenelle de l’Environnement avec NKM avant de se parjurer pour draguer les voix des tenants de la FNSEA.

 

J’oubliais : la fin des quotas laitiers au nom de la doxa libérale obligeant le « gentil » Bruno Le Maire à vendre aux éleveurs ses contrats qui se sont révélés des chiffons de papier.

 

Quant au petit commerce, tu es totalement déconnant, il survit dans les villes grâce à ces bobos et autres, qui continuent de pousser leurs portes. À la campagne y’en a plus et c’est bien plus Michel-Edouard Leclerc qui les a tué que ces petits bourgeois que tu vilipendes.

 

T’as tout faux Sarko car, même si tu n’es pas un bobo, tu es un bourgeois tout court qui préfère la compagnie de Bolloré et qui ne passe pas ses vacances au camping au Cap d’Agde mais chez sa belle-mère au Cap Nègre ou dans une enclave chez un pote Corse.

 

Encore une fois c’est ton droit, Léon Blum était un grand bourgeois et l’être ne disqualifie en rien l’action menée.

 

Ce que tu fais n’est même pas de la démagogie c’est pire c’est du mépris.

 

Dernier point  qui me reste au travers de la gorge : tu affirmes que les citoyens qui ont le cœur à gauche se parjureraient en allant voter à la Primaire se parjureraient.

 

Un jour au second tour j’ai voté pour Jacques Chirac, et si j’avais été en situation je l’aurais fait aux Régionales pour Xavier Bertrand et même Estrosi.

 

Ce dont je puis t’assurer c’est que si le chemin des urnes t’était favorable à la Primaire et que tu te retrouvas au second tour face à la fille du père je ne te donnerai pas ma voix.

 

J’en reste là.

 

Je ne sais pas quelle formule de politesse employer pour terminer.

 

Réflexion faites : bonjour chez toi !

« Moi, je vous le dis, la France est trop malade pour qu'on la soigne à dose homéopathique. Je suis candidat pour parler du quotidien des Français, pas pour être le représentant d'une petite élite pour qui tout va bien, cette élite si puissante dans la sphère administrative et médiatique et si minoritaire dans le pays. Cette élite, elle ne prend pas le métro, elle voit les trains de banlieue en photo, elle regarde avec une larme à l'œil les collèges de ZEP et elle s'imagine qu'il y a même des commissariats où on peut éventuellement déposer une main courante (???).Cette élite-là, elle n'a jamais mis les pieds dans les exploitations agricoles au bord du gouffre même si elle aime avec son panier, en osier, aller acheter des œufs frais, le matin chez la fermière. [Applaudissements] Cette élite, ça fait longtemps qu'elle n'a pas poussé la porte d'un de ces petits commerces qu'on a braqués pour la 3e ou 4e fois et qui se demandent ce qu'ils ont fait à travailler 14 heures par jour pour qu'on vienne dévaliser une caisse où il y a 250 euros de recettes. C'est un scandale que cette France-là ait peur. »

 

Nicolas Sarkozy dénonce la France qui achète des œufs frais “avec son panier en osier” 

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