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13 janvier 2017 5 13 /01 /janvier /2017 06:00
Le seul intérêt de cette photo c'est la présence d'un Minitel sur mon bureau

Le seul intérêt de cette photo c'est la présence d'un Minitel sur mon bureau

Nul n’est parfait, moi le premier, un beau jour de 1978 je me suis retrouvé rue des Saints Pères à Sciences Po, par la grâce de deux de mes collègues de la rue Barbet de Jouy, siège de la Direction de la Production et des Échanges, qui estimaient que leur titre d’ingénieur d’agronomie leur barrait la route des hautes fonctions. Il voulait faire l’ENA et à la cantine ils m’avaient convaincus de les accompagner. J’y suis resté 3 mois où j’ai pratiqué, au séminaire de Gabriel Vught, qui fut Directeur (1975-78) de cabinet de Christian Bonnet (ministre de l’Agriculture), l’art de l’exposé.

 

Le sujet : le rôle du chef de bureau dans l’Administration Centrale.

 

Sans me jeter des fleurs, j’y fus brillant, ramassai une très belle note en démontrant que ce chef était le pivot de la mécanique administrative par son expertise et sa proximité des remontées du terrain. Mon départ provoqua l’étonnement de mes collègues, ils sont tous deux devenus énarques. Moi pas mais j’avais noté dans ma petite tête la réflexion ironique du Directeur, Bernard Auberger, qui m’avait recruté comme contractuel, premier Inspecteur des Finances à diriger une direction technique au Ministère, « Berthomeau l’important ce n’est pas d’entrer à l’ENA c’est d’en sortir… » Sous-entendu d’en sortir dans la botte des Grands Corps.

 

Ce cher avait décelé chez moi, une ambition, celle de tenir les manettes et non de croupir sous les ors d’une sous-préfecture. Nul n’est parfait, je l’ai déjà dit.

 

Moi je quittais Sciences-Po, et mon job de contractuel pour intégrer l’Office National des Vins de Table où je succédais à un énarque : Jacques Graindorge.

 

Pas très glorieux mais un escalier ça se monte marche après marche.

 

Si j’ai postulé à l’ONIVIT c’est sous l’amicale pression du chef du bureau du vin du Ministère, Jean-Louis Blanc, premier énarque à occuper ce poste. Ce garçon, Agro Paris et énarque marquait la fin des chefs de bureau en manches de lustrines de la rue Barbet de Jouy.

 

Il faut dire qu’en ce temps-là le Ministère de l’Agriculture, avec ses négociations permanentes à Bruxelles sur la PAC et la fixation des prix, attirait les énarques les plus brillants.

 

Jean-Louis était de ceux-là, mais contrairement aux idées reçues sur les énarques il ne vivait pas dans un autre monde fait de dossiers et de notes au Ministre. Son cocon familial le prédisposait : mère chercheuse à l’INRA et père dirigeant l’entreprise Barberet&Blanc leader mondial de l’œillet.

 

Avec Jean-Louis ce qui nous intéressait c’était le vin et les vignerons. Nous bossions avec jusque ce qu’il faut comme déconnade. Pour preuve, lors d’un remaniement ministériel, il m’avait fait appeler par un membre du cabinet de Pierre Méhaignerie pour me dire qu’on me proposait un poste de conseiller au cabinet. Flatté même si j’étais vert au sens propre, rose au plan politique, je passai ma matinée à rédiger une réponse négative.

 

Pourquoi ce matin je vous tartine des souvenirs bien lointains ?

 

Tout simplement parce que j’ai appris par Vitisphère que :

 

« Passée par l’Ecole normale et l’Ena, la jeune femme prend la suite d’Arnaud Dunand, passé inspecteur en chef de la santé vétérinaire.

 

La filière vin a une nouvelle chef du bureau des vins. Marie de Sarnez vient tout juste de prendre ses fonctions. Mais, elle ne fait pas ses premiers pas au ministère de l’Agriculture puisque, durant l’année 2016, elle a épaulé la chef du bureau des Fruits et légumes et produits horticoles, en tant que son adjointe. Agée de 28 ans, Marie de Sarnez a fait ses classes à l’Ecole normale et l’Ena et, indique son profil Linked’in, s’est particulièrement intéressée aux questions diplomatiques. Participant, le 10 janvier, au Conseil d’administration de l’Institut français de la vigne et du vin, elle s’est montrée heureuse de découvrir la filière vin. »

 

Arrêté du 7 janvier 2016 portant affectation aux carrières des élèves de la promotion 2014-2015 « Winston Churchill » de l'Ecole nationale d'administration ayant terminé leur scolarité au 31 décembre 2015.

Ministère de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt

Marc DUFOURMANTELLE, Marie de SARNEZ.

 

Elle est sur Twitter depuis juillet 2009 et a 89 abonnés.

 

Elle est aussi sur Face de Bouc je vais lui envoyer une demande d’ami.

 

Pourquoi tant de sollicitude pour ce nouveau chef de bureau ?

 

Tout simplement parce que dans la dernière ligne droite de mon parcours, alors que j’officiais au « gagatorium », le CGAER, j’ai été frappé par l’absolue déconnexion de la réalité du terrain des chefs de bureau.

 

Ce n’est pas leur valeur intrinsèque que je mets en cause mais leur enfermement dans les problématiques véhiculées par les Présidents professionnels et leurs technocrates qui portent leur serviette. L’écho du terrain ce sont eux, et eux seuls qui le portent.

 

Je forme un vœu pour Marie de Sarnez : qu’elle ouvre en grand les portes et les fenêtres de son bureau pour y laisser entrer la réalité et dépoussiérer les dossiers.

 

Sans doute est-ce le syndrome du vieux que d’affirmer que l’expérience se mesure, pas que, à l’aune du temps passé à la fois au plus près de la réalité, et avec un certain recul.

 

Lorsque je suis arrivé en 1975 rue Barbet de Jouy, les vieux chefs de bureau, même s’ils étaient un peu amortis, passé le moment où ils m’ont perçu comme un trublion, m’ont transmis leur pratique.

 

Avant de quitter mon poste de « médiateur », pressentant le choc de la fin des quotas laitiers, j’ai souhaité tenter de transmettre « mon savoir-faire » à mes jeunes collègues. Peine perdue, j’ai jeté le gant au bout de 18 mois face à l’écoute polie mais sans effet.

 

Enfin, Marie de Sarnez, faites vôtre la réponse que Jean Glavany, alors Ministre, me fit lorsque je lui fis part de mon souci face à la capacité du monde du vin à relever certains défis : « Moi tu sais en dehors du Madiran je n’y connais pas grand-chose, alors au boulot ! »

 

Bon boulot à vous…

 

C'est signé : un ancien Taulier du cabinet d'un Ministre de l'Agriculture...

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11 janvier 2017 3 11 /01 /janvier /2017 06:00
En Bourgogne, t’as plus rien pour moins de 100 millions de patates, l’ouvrée de Bonneau du Martray ça vaut combien ?

Je le confesse humblement, mécréant et ignorant que je suis, jusqu’à ce qu’un vigneron bourguignon m’alertât, en m’« enduisant » avec malice en erreur sur l’orthographe du nom, j’ignorais jusqu’à l’existence du domaine Bonneau du Martray.

 

Mais je me suis rassuré en me disant :

 

- Les beaux nez de notre beau pays François n’ont guère jusqu’ici encensé le Bonneau du Martray ;

 

- Ce nectar, estampillé vieille famille, de la fameuse colline de Corton est, me dit-on, surtout exporté.

 

Une fois passé les hauts cris sur la mainmise d’un milliardaire ricain sur ces belles ouvrées bourguignonnes la question du nombre de zéro du chèque s’est bien sûr posé.

 

Comme je l’avais écrit dans ma première chronique c’est le vendeur qui a la main, c’est lui qui choisit l’acquéreur, surtout s’il est en position de force, nul n’est obligé de vendre au plus offrant.

 

La famille Le Bault de la Morinière pour régler ses problèmes de succession aurait pu choisir d’autres solutions que de céder 80% de son capital à un américain.

 

Il ne fait aucun doute qu’elle a choisi d’optimiser le montant du chèque puisque le porte-parole de la famille indique «Quand la famille Le Bault de la Morinière a décidé de mettre en vente, son conseil est entré en contact, à l'échelle mondiale, avec les dix personnes susceptibles d'acquérir le domaine».

 

Elle est entrée dans la logique des cédants d’entreprise dans un univers mondialisé : la valorisation de leur capital sur la base de son potentiel économique, commercial, qui va bien au-delà de la seule valeur comptable de son capital.

 

Bien évidemment on peut regretter que le « modèle bourguignon », dont il faudra un jour m’indiquer qu’elle est sa consistance au XXIe siècle, se pervertit en jetant aux orties le mythe de l’exploitation familiale protectrice.

 

Sans jouer le provocateur je me permets de poser la question : au nom de quoi une entreprise viticole aurait-elle un comportement différent de celui d’un entrepreneur d’un autre secteur ?

 

À noter qu’on ne brade pas le patrimoine national puisque les vignes ne sont pas délocalisables, et que l’acquéreur a tout intérêt à tirer son produit vers le haut pour amortir son investissement.

 

On va me rétorquer que ce sont là que des gros mots insupportables… Je veux bien en convenir mais il faudra que l’on m’explique concrètement comment faire pour que la transmission d’une entreprise vigneronne se fasse dans des conditions jugées acceptables par les tenants d’un autre monde ?

 

Je vais pousser la provocation un peu plus avant en affirmant que l’une des voies possibles consiste en l’émergence de vignerons ou d’entreprises vigneronnes bourguignonnes en capacité d’être des acheteurs potentiels de leurs voisins qui veulent ou qui doivent passer la main.

 

Même si tout ça me mène au bucher je rappelle à ceux qui l’auraient oublié que l’AOC a été créée, non pour de seules raisons qualitatives, mais pour des motivations protectionnistes du producteur : pour qu’il puisse garder pour lui-même une part équitable de la marge générée par la vente de son produit à l’acheteur final ?

 

Ma question est simple : est-ce le cas dans la belle Bourgogne des mythes du petit vigneron accroché à son terroir familial ?

 

Je ne dispose d’aucun élément de réponse mais j’aimerais bien avant d’être vilipendé que ceux qui disposent des chiffres m’éclairent ?

 

Alors, est-ce que 100 millions d’euros pour Bonneau du Martray c‘est cher ?

 

La réponse, bien française, du porte-parole de la famille Le Bault de la Morinière, «Vous êtes loin de la réalité», le beau chèque est «très, très élevé», est en soi révélatrice.

 

En effet, comme me le dit avec pertinence un vigneron bourguignon qui sait de quoi il parle : « Entre nous je pense que c’est faible. Cela mettrait l’ouvrée à 380 000 euros. Le double, au moins, me paraitrait plus raisonnable. »

 

De plus, notre américain amateur de football y trouvera son compte, il prend bien moins de risques qu’en engloutissant ses millions dans le gouffre de la première League de nos voisins anglais.

 

Il faut toujours savoir nommer les choses ou les évènements afin de ne pas travestir la réalité.

 

La vente de Bonneau du Martray créée-t-elle un «un événement sur la Côte» - celle de Beaune ?

 

La réponse est oui au sens où elle est révélatrice d’une situation, en effet la flambée du prix des vignes n’est pas le fait de l’acheteur américain, le prix du foncier flambe naturellement, et pour une grande partie, c’est lié à l’incapacité de ce que l’on nomme la propriété à considérer le marché sur lequel se vendent ses vins.

 

Ce n’est donc pas une surprise mais le retour « normal », à la bordelaise oserais-je dire, de la valeur sur le marché mondial de vins iconiques bourguignons.

 

D’une certaine manière le monde du vin bourguignon feint de découvrir que le temps de l’entre-soi est sans doute en train de s’effilocher et qu’il serait temps de cesser de se leurrer en brassant des mythes pour regarder la réalité en face.

 

Tu vas te faire bien voir me disait souvent un collègue… Qu’importe, je suis vacciné.

 

L’important face à un tel dossier c’est d’évaluer les symptômes qu’il révèle, cliniquement, sans affect, afin de pouvoir, s’il est encore temps, et je crois qu’en Bourgogne c’est le cas, imaginer ce qu’il est nécessaire de faire.

 

En attendant, pour pallier mon ignorance je vais aller déguster un flacon de Bonneau de Martray avec une gorge profonde qui va me tuyauter sur le montant réel de la transaction.

 

Nous lèverons nos verres à la rouerie du futur gérant de Bonneau du Martray, Armand de Maigret, pour qui le domaine est tombé en de bonnes mains : «Nous sommes des viticulteurs et pas une machine marketing». «C'est une propriété qui partage la même philosophie que la nôtre en Californie, basée sur la qualité des terres et des vins. Notre travail va consister à maintenir le domaine en ajoutant de petites astuces californiennes et en transférant quelques astuces bourguignonnes en Californie».

 

Ça fait un peu cher l’échange de petites astuces, ne croyez-vous pas… une façon de dire beaucoup de bruit pour rien sauf à exciter quelques plumitifs du vin bien incapables de dépasser la fonction de haut-parleur d’une dépêche AFP.

 

C’est fait j’ai dégusté une belle lichette (grâce à la petite pompe) de ce Bonneau du Martray 2001 qui jusqu’à avant-hier n’avait de mythique que son foncier : 11 ou 12 ha d’un seul tenant. Ce n’était qu’un producteur parmi d’autres, juste avec une particule qui donnait un air vieille France. Ce n’était pas , et ce ne sera toujours pas, la Romanée Conti ou Leroy, ni même le Clos des Lambrays, les Comtes Armand ou d’Angerville.

 

Mais avec le buzz de la vente le voilà sorti de l’ombre, l’acheteur fait d’une pierre deux coups en signant un chèque probablement confortable, il s’offre une pub mondiale qui va lui permettre de faire casquer les futurs acquéreurs.

 

Alors, est-ce que tout cela est bien raisonnable ? Est-ce que notre milliardaire américain s’est offert une danseuse pour flatter son égo comme le pense le monsieur qui sait tout sur tout François Mauss ICI 

 

Je n’ai jamais vu aligner autant de poncifs au cm2 et, comme tous les fameux amateurs, il ne sait pas compter. Je le mets au défi de me faire un calcul de retour sur l’investissement qui démontre que notre américain n’est qu’un gogo qui dépense sans compter.

 

Comme me le faisait remarquer un en déjeunant ami parisien qui n’a pas sa langue dans sa poche mais qui soit compter « à la limite à 100 millions d’euros celui qui s’est fait baiser, c’est Bonneau du Martray… » avant d’ajouter « … raison pour laquelle je pense que le chèque est plus gros, parce qu’on a beau être « fin de race », un peu chétif et sans lumière à tous les étages, on a quand même le sens de valeurs. On sait ce qu’on possède. »

 

Pour le montant du chèque, dès que mes gorges profondes m’auront informé je vous le communiquerai… et comme  je ne vends pas des copié-collé de dépêche AFP, y compris dans sa version anglaise, j'aurai fait le boulot pour le plaisir d'informer...

 

Je ne résiste pas au plaisir de vous livrer la dernière saillie de mon ami : parmi tous ceux qui poussent des cris d’horreurs, qui s’indignent concernant le prix de vente, je suis persuadé que pas un d’entre eux ne laisserait sa maison ou son appartement à un prix inférieur à celui du marché...

 

à méditer... 

 

En Bourgogne, t’as plus rien pour moins de 100 millions de patates, l’ouvrée de Bonneau du Martray ça vaut combien ?
En Bourgogne, t’as plus rien pour moins de 100 millions de patates, l’ouvrée de Bonneau du Martray ça vaut combien ?
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9 janvier 2017 1 09 /01 /janvier /2017 06:00
Aquilino Morelle, avec 2 l et 1 e, mais pourquoi diable être resté si longtemps sur la galère du père François dit « l’autre connard » ?

Monsieur,

 

Comme phonétiquement votre nom sonne Morel le patronyme du François que j’aime, j’ai tenu à en épeler la finale.

 

En parodiant ce cher Jack Lang, le plus mitterrandolâtre des mitterrandolâtres, Aquilino Morelle vous êtes passé de l’ombre à la lumière le jour où vous fûtes viré sans ménagement par votre maître élyséen pour des motifs domestiques sur lesquels je m’abstiendrai d’ironiser.

 

Sans aller à assimiler votre fonction au rang de domestique, comme moi vous fûtes, et vous êtes encore, un serviteur de l’État Républicain, il vous rémunère pour ce faire : vous êtes fonctionnaire de l’IGAS.

 

Vos origines modestes, né dans une famille d'immigrés espagnols asturiens vous passez toute votre enfance dans le quartier de Belleville, votre père était ouvrier affûteur chez Citroën à Nanterre, votre belle méritocratie, docteur en médecine, interne à l’AP-HP, Sciences Po, l'ENA dont vous sortez en 1992 dans la promotion Condorcet pour intégrer l’IGAS, ne vous confèrent aucun droit supplémentaire mais, bien au contraire, vous marque d’une exigence absolue, le devoir d’exemplarité.

 

Rassurez-vous, je ne vais pas troquer ma plume pour celle d’un procureur, mais permettez-moi de vous dire que dans le domaine de l’exemplarité je ne vous proposerais pas comme modèle à mes petits-enfants.

 

Comme tant d’autres de vos pairs de la haute fonction publique vous avez joyeusement pratiqué, sous son beau manteau protecteur, le mélange des genres : la politique, donc engagé, et le service de l’État en tant qu’Inspecteur Général, donc soumis au devoir de réserve.

 

Attention, je ne vous reproche pas de vous être engagé, de vous être présenté à une élection, c’est le droit de tout citoyen, mais d’avoir, comme tant de « petits marquis » de la rue de Solférino, navigué, bien au chaud, dans les délices des oripeaux d’éminence grise.

 

Ces allers-retours sans risque, même si votre séjour chez Euro-RSCG m’interrogent, vous  revenez vite à vos amours et prenez la roue du flamboyant Montebourg qui se plaça comme 3e homme lors de la primaire de la Gauche et rallia sans grand état d’âme le futur vainqueur.

 

Vous profitez de ce ralliement opportuniste pour faire votre nid auprès de François Hollande, on vous dit « nègre », et vous vous retrouvez dans le cœur du pouvoir au palais de l’Élysée. Belle revanche qui, même si vous n’en conviendrez jamais, comme tant d’autres que j’ai pu observer dans mes fonctions de Directeur de cabinet, vous grise. On vous craint, vous vous comportez, même si aujourd’hui vous dites le regretter, comme un insolent et imbuvable « petit marquis » à qui, tout ou presque, est permis.

 

Mais ça c’est votre problème, je vous laisse le soin chaque matin en vous regardant dans la glace d’estimer que vous avez été à la hauteur de vos fonctions de conseiller du Prince.

 

Mon propos matinal va bien au-delà de votre comportement domestique. Ce que je conteste c’est votre impudence lorsque vous affirmez dans votre livre L'Abdication et dans une interview au journal Le Monde :

 

« …la véritable rupture d'opinion entre Hollande et les Français, qui s'est produite dès la fin de l'année 2012. Dès cette date, les Français se sont détournés du président car ils ne lui pardonnaient pas sa première abdication, l'abdication de sa volonté d'exercer réellement le pouvoir.

 

  • Comment s'est manifestée -celle-ci, selon vous ?

 

Très vite. Alors qu'il bénéficiait de l'onction du suffrage universel, alors qu'au premier G8, à Camp David, le 19 mai 2012, le président Obama l'avait assuré de son soutien et avait plaidé pour une relance économique en Europe, alors que les dirigeants italien et espagnol souhaitaient qu'il prenne la tête de l'Europe de la croissance, François Hollande a, au contraire, fait le choix de la résignation. Il n'a jamais voulu devenir ce leader d'une nouvelle Europe. Et au sommet européen du 29 juin 2012, il a enterré tout espoir de changement en se résignant à l'austérité, en acceptant, sans véritable renégociation, le pacte budgétaire européen imposé par Merkel et signé par Sarkozy. Ce renoncement inaugural a précédé et déterminé tous les autres. C'en était dès lors fini du discours du Bourget. La vérité est simple et cruelle : François Hollande ne voulait pas exercer le pouvoir ; il voulait seulement être président de la République. »

 

Mais alors, sieur Morelle, qu’êtes-vous resté faire tout ce temps dans cette galère ?

 

Comme votre maître « félon », qui ne voulait être que Président de la République, vous êtes resté pour n’être qu’un conseiller du Président de la République. Là, j’ose écrire un domestique de luxe.

 

Vous avez donc travailler pour un « traître »...

 

De grâce ne venez pas me dire que vous êtes resté parce que vous estimiez pouvoir infléchir le cours des choses. Argument dérisoire et peu glorieux, pourquoi avoir attendu de vous faire salement virer, oser dire que votre exfiltration des ors de la République, comme celle de votre mentor, de « génocide du Rwanda » ?

 

Mais pour qui vous prenez vous, Aquilino Morelle ?

 

Vous n’avez été ce que vous avez été que par le fait du Prince, alors que vous soldiez vos comptes dans un livre, qui se veut un réquisitoire politique impitoyable contre le président ayant, selon vous, fait perdre son âme à la gauche, est de ces entreprises que l’on peut qualifier de minables.

 

Pire, c’est un exercice égotique sans l’once d’intérêt !

 

Je vais vous faire une confidence, passé l’instant médiatique de la sortie de votre opus, vous allez retrouver l’ombre besogneuse de l’IGAS.

 

Qui se souviendra d’Aquilino Morelle ?

 

Pas grand monde, pas grand monde, sauf si vous êtes vraiment un militant de votre cause, Morelle, et que vous quittez le cocon douillet de l’IGAS et des « ménages » accessoires, pour vous engager vraiment, pour vous faire élire par vos concitoyens, abandonnant ainsi votre posture de conseiller du Prince répudié.

 

Sans cet acte fondateur vos écrits, vos paroles, aussi brillants soient-ils, ne seront, ni plus ni moins, que ceux d’un citoyen lambda, de monsieur tout le monde quoi.

 

Je n’ai pas de mots pour vous saluer mais je le fais par simple urbanité.

 

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7 janvier 2017 6 07 /01 /janvier /2017 00:06
L’hommage posthume nouveau marqueur égotique de certains accrocs des réseaux sociaux…

Même avec la mort c’était mieux avant, je veux dire par là que selon les accrocs des réseaux les gens connus, les stars, les chanteurs, passaient moins l’arme à gauche qu’avant…

 

Plaisanterie mise-à-part, dès qu’une mort est annoncée, parfois faussement, c’est la ruée, non pas vers l’Ouest mais sur la citation qui vous pose un homme.

 

C’est simple comme Wikipédia ou Google : tu tapes citations de… et tu peux, comme la confiture, étaler ta science aux yeux de tes amis.

 

Les journalistes officiels sur Twitter sacrifient à la vitesse de la lumière à ce petit jeu. Grand bien leur fasse ce n’est pas ainsi qu’ils regagneront de la crédibilité tout comme la volaille politique qui, souvent par le truchement de community-manager plus ou moins inculte, fait de même.

 

Laissons-là ces « beaux cas », comme disait le vétérinaire de mon grand-père lorsqu’une vache vêlait en siège, pour redescendre au niveau du vulgum pecus.

 

Là, lors du décès de Michel Déon, un blogueur s’est surpassé en torchant vite fait bien fait une chronique sur le gaz Mort d'un immortel consistant à affirmer dans un maigre paragraphe que « Comme certains savent jouer au piano, d'autres jongler avec les chiffres, d'autres encore découper la viande, Michel Déon avait un métier, mais un métier qui ne s'apprend pas: écrire. Très vite, comme un hommage à cet immortel (bien au-delà de la Coupole) de la Littérature, j'ai attrapé sur le web un texte extrait d'un des romans qui lui survivront, Les gens de la nuit.

 

Lisons. »

 

C’est beau comme une bavette bien découpée.

 

Et toc un copié-collé et c’est emballé…

 

Michel Déon ne fait pas partie de ma bibliothèque pour des raisons qui sont miennes et qui, en l’occurrence, n’ont rien à voir avec les raisons qui ont poussé l’auteur de ces lignes à les publier.

 

Au temps où il vantait les mains calleuses de vignerons d’un village trou-du-cul du monde, avant de les vouer aux gémonies car en fait elles votaient Font National, j’ai écrit « lui se vivait comme un « hussard » à la Roger Nimier.

 

Ça lui avait plu car c’est ainsi qu’il se reconnaissait dans cette droite réactionnaire…

 

Alors cette chronique torchée n’est que le miroir qui reflète l’image qu’il veut donner de lui-même : un pourfendeur des bonnes consciences, un solitaire « talentueux » et mal aimé.

 

C’est beau comme l’antique.

 

Les Hussards désignent un courant littéraire français qui, dans les années 1950 et 60, s'opposa aux existentialistes et à la figure de l'intellectuel engagé qu'incarnait Jean-Paul Sartre. Le roman de Roger Nimier Le Hussard bleu a donné son nom au mouvement.

 

Michel Déon : un Hussard et un mousquetaire par Jean des Cars Le Figaro.  ICI 

 

« On sait qu'il avait rejoint le mouvement littéraire dit des Hussards, galopant aux côtés de Roger Nimier et d'Antoine Blondin et autres talentueux pourfendeurs des bonnes consciences «intellectuelles» et de l'esprit de gauche qu'on respirait alors du côté de Saint-Germain-des-Prés. Anarchiste de droite, Michel Déon n'était pas réellement ni seulement un nostalgique. Il était, comme les Hussards, différent d'auteurs ayant droit aux honneurs. Et pourtant, comblé de grands prix, dont celui du roman de l'Académie française pour le fameux «Taxi mauve» en 1973, il n'arrêtait pas d'écrire en voyageant et de voyager en écrivant, suivi par un public de plus en plus vaste. Il rejoignait Paul Morand quand il m'expliqua, d'une manière lumineuse, comment Londres est une ville exotique. Il savait voir, raconter, décrire la nature, les sentiments. Beaucoup de ses admirateurs et lecteurs furent surpris qu'il se présente à l' Académie française. N'était-ce pas une concession au conformisme qu'il avait combattu et qu'il avait fui? Il fut élu au fauteuil de Jean Rostand. Michel Déon passait pour un pessimiste. En réalité, il était lucide et plein d'humour. A Spetsai, alors que nous buvions un inévitable ouzo sur le port, voyant des pêcheurs qui, dangereusement, étaient tous sur le même côté d'une barque vacillante, il me dit: «Vous voyez, contrairement à ce qu'on croit, les Grecs ne sont pas un peuple de marins!».

 

L'illustration titre est tirée de Causeur feuille de chou de la droite dites décomplexée, il s'agit de Roger Nimier amateur de grosses cylindrées

On aurait tort d’avoir tort avec Sartre

Pour le cinquantenaire de la mort de Nimier, plusieurs livres font revivre « l’esprit hussard »

 

Le 28 septembre 1962, Roger Nimier meurt dans un accident de voiture, avec la blonde romancière Sunsiaré de Larcône, alors qu’ils se rendaient dans la maison de campagne des Gallimard. En plus de la photo de son cadavre dans Paris Match, Nimier aura droit à quelques nécrologies fielleuses : il a eu ce qu’il méritait. Pour certains, les « hussards » ne sont qu’une invention de Bernard Frank qui, dans Les Temps modernes, a sonné la charge contre une poignée d’écrivains : Roger Nimier, Jacques Laurent et Antoine Blondin − Michel Déon venant s’ajouter plus tard à la fine équipe. Leurs torts sont multiples : ils aiment la vitesse, l’alcool et les jeunes filles. Ils n’écrivent que pour divertir. Ils ont un certain succès. Ils sont de droite. Si Frank se moque, en dilettante, de cet art de vivre qui est pourtant le sien, Sartre, lui, a des comptes à régler. Jacques Laurent l’épingle dans Paul et Jean-Paul, un pamphlet qui fait mouche et qui fait rire, car assimiler le penseur révolutionnaire à Paul Bourget, incarnation XIXe de la bien-pensance bourgeoise, il fallait oser !

 

 

 
En 2017, je m’autocélèbre sur Twitter

 

Grâce au retweet, les orgueilleux peuvent s’exprimer en toute liberté, via leurs admirateurs. Une pratique courante pour assurer sa communication.

 

LE MONDE |  • Mis à jour le  | Par 

 

Le message est apparu sur le fil Twitter du prochain président des Etats-Unis, après sa victoire : « Félicitations à Donald Trump élu par le collège des grands électeurs ». Non content d’avoir remporté l’élection présidentielle, Donald Trump a besoin de retweeter l’hommage de son numéro deux, Mike Pence. Il fut longtemps d’usage de répondre à un compliment par un excès de modestie invraisemblable (« C’est rien, j’ai juste eu de la chance »), voire par un simple merci. Les réseaux sociaux permettent de crier à tous ceux qui nous entourent : « Vous avez entendu ce qu’on vient de me dire ? » Le retweet a mis l’autocélébration à portée de tous les ego.

 

Voilà des gens habitués au succès se comportant sur les réseaux sociaux comme des blogueuses de mode étourdies par le succès. C’est Marc Levy qui retweete l’avis d’un lecteur inconnu sur son dix-septième roman : « Je viens de finir L’Horizon à l’envers, magnifique. » « Brillantissime Raphaël Enthoven ce matin », retweete le professeur de philosophie, animateur sur Europe 1, en toute simplicité. « Nagui et Michel Cymes animateurs préférés des Français », retweete Nagui. « Criant de profondeur ce poème de Frédéric Lefebvre », recrie Frédéric Lefebvre, député (LR) des Français de l’étranger, ancien ministre de Nicolas Sarkozy« Votre livre, Joan Sfarr, est bouleversant. Merci. », retweete Joan Sfarr, bouleversé. Le compliment retweeté, c’est le selfie de l’écrivain.

 

La suite ICI


 
 

 

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6 janvier 2017 5 06 /01 /janvier /2017 06:00
Les pépites Clos Rougeard/ Bonneau du Martray et les scories des vins AOC : le début de la fin de l’illusion de l’exploitation familiale…

De tous les coins de l’hexagone, qui sait encore combien il y en a, montent des cris d’horreur, la peur s’emparent des chroniqueurs, pensez-donc deux pépites de nos belles AOC blindées de typicité le Clos Rougeard 11 ha à Saumur et Bonneau du Martray 11 ha en Bourgogne, vont quitter les braves mains de l’exploitation familiale(les frères Foucault et la famille Le Bault de La Morinière depuis 200 ans) pour tomber dans l’escarcelle, comme l’aurait dit feu Georges Marchais, entre les mains du grand capital : Martin Bouygues béton&téléphon pour le premier, et Stanley Kroenke, riche homme d'affaires américain qui a construit une partie de sa fortune dans l'agriculture et qui possède des participations dans plusieurs équipes de la NBA, principal actionnaire du club de football d'Arsenal au Royaume-Uni. « Il possède surtout, en Californie, l'un des plus grands vins de la Napa, Screaming Eagle, dont chaque millésime est délivré au compte-gouttes à des clients priés de réserver leur allocation des mois à l'avance. Il possède également en Californie les domaines Jonata et The Hilt. »

 

Pourquoi ?

 

À priori pour régler ou anticiper des problèmes de succession… je ne connais pas le fond des deux transactions sauf que dans le cas de Bonneau du Martray il s’agit d’une prise de participation majoritaire dans le capital et pour Clos Rougeard d’une vente de propriété pure et simple.

 

J’entends à nouveau monter les lamentations et surtout la fureur des chroniqueurs : tout ça c’est la faute au grand prédateur fiscal qu’est l’État français.

 

Je suis tout prêt à en convenir, les droits de succession obligent souvent les familles à vendre pour satisfaire le financement des parts des héritiers non exploitants.

 

Cependant, je me permets de faire remarquer que les choses ne sont pas aussi simples :

 

  • Dans une vente il y a bien sûr deux parties, ce qui a pour conséquence que le ou les vendeurs cherchent à valoriser au mieux leur bien et qu’ils se tournent vers ceux qui peuvent satisfaire leurs exigences. Les bons sentiments et le reste n’ont guère de prise sur cette dure réalité.

 

  • Et là, en fonction de la notoriété commerciale du cru, intervient la valeur foncière, gros mot par excellence mais qui, si je puis l’écrire, n’est qu’un plancher, l’acheteur, et dans les 2 cas c’est le cas, est prêt à aller bien au-delà pour emporter l’affaire.

 

  • Alors, le transfert ne se fera plus de famille à famille, il y a belle lurette que c’est le cas à Bordeaux, mais en direction de mains capitalistiques pour qui, rapporté à leurs moyens financiers, cet achat représente l’épaisseur du trait.

 

  • N’oublions pas, qu’à St Emilion, le classement à la mode d’Hubert avait pour objectif principal de booster la valeur du foncier des propriétés du haut du panier. Là, c’est un peu le pompier pyromane…

 

  • Rappelons aussi comment Bernard Arnault a exfiltré Mr de Lurs Saluces d’Yquem avec la complicité des nombreux ayants-droits et plus modestement comment François Des Ligneris dû baisser pavillon face aux exigences de ses sœurs.

 

  • Y’ a aussi les SAFER, mais que peuvent-elles ou que veulent-elles vraiment ? Aux professionnels qui les dirigent de nous le dire.

 

  • Quantitativement ces quelques hectares ou ouvrées ne vont pas changer la face du monde du vin en France et il faut savoir raison garder. Les acquéreurs ne vont pas tuer la poule aux oeufs d'or.

 

Mais, même si tout ne fout pas le camp, il est tout à fait légitime de se poser la question : Que faire donc face à cette règle d’airain de la concentration entre quelques mains des plus belles pépites, qui prévaut depuis toujours et partout dans le monde des affaires ?

 

À l’époque où j’occupais un fauteuil sous les ors de la République, alors que les prix des terres n’avaient pas encore été saisi par la folie des grandeurs, j’avais demandé à la CNAOC et à son président de l’époque : Mr de Lambert, propriétaire du château de Sales le plus étendu de Pomerol, d’entamer une réflexion sur ce sujet.

 

Des solutions pour éviter de vendre la propriété en cas de succession il en existe dans le droit actuel, je ne vais entrer dans le détail du droit des sociétés (Bonneau du Martray en est une), mais si l’on souhaite innover en matière d’exploitation familiale on se heurte très vite à la réalité de ce qu’elle est, car les biens servant à l’exploitation sont des biens personnels.

 

C’est donc la quadrature du cercle, chacun reste sur des positions de principe, car étant donné l’hétérogénéité économique des exploitations familiales, une petite minorité assise sur un tas d’or potentiel, et le reste qui n’a rien à envier aux autres exploitations agricoles, au nom de l’égalité de traitement cher au Conseil Constitutionnel, je ne vois pas de solutions juridiquement applicables.

 

Que faire alors face à un tel blocage ?

 

Sortir de l’illusion, regarder la réalité bien en face, arrêter de se bercer d’illusions, de se raconter de belles histoires, pour aborder ce que sont réellement nos fameuses AOC-IGP, les viticulteurs et les vignerons qui en constituent la pâte humaine, et réfléchir, anticiper, sur la nouvelle donne économique, commerciale et sociale.

 

Les deux ventes évoquées, qui ne touchent qu’une poignée d’hectares survalorisés, ne sont que les symptômes de l’accélération de changements profonds. D’un côté les pépites, de l’autre les scories de nos AOP-IGP bradées à deux balles dans la GD, avec certes entre les deux des vignerons qui s’en sortiront et avec qui il serait urgent d’élaborer un droit adapté à leur situation.

 

Choisir !

 

Ce n’est qu’un vœu de ma part, c’est l’époque, je ne suis plus qu’un observateur engagé, qui a, en son temps subi la loi des yaka et des faukon, l’inertie des dirigeants et des gens de pouvoir, mais qui, au travers de son petit espace de liberté, perçoit des signaux à bas bruit qu’il faudrait cesser de traiter par le mépris.

 

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4 janvier 2017 3 04 /01 /janvier /2017 09:00
Appel à François Audouze : cherche absolument 1 flacon d’Alrokan grand vin moelleux, Bordeaux…

C’est une bouteille à la mer, une bouteille de vin ancien, que je jette dans le flot ininterrompu de la Toile, en espérant que, sur le flamboyant paquebot de l’Académie des Vins Anciens, son pacha François Audouze, me déniche un flacon introuvable.

 

Je m’explique :

 

 

  • un lecteur attentif me pose la question à propos des vins accompagnant les mets de ce repas cérémoniel : l’Alrokan c’est quoi ?

 

  • ignorant je me précipite sur la Toile et là c’est la diète, sauf qu’en fouinant je découvre ce texte de François Audouze :

 

Académie des vins anciens

 

mardi, 8 août 2006

 

Jean-Philippe Durand, invité à passer quelques jours dans notre maison du Sud, décide de prendre en mains le dîner de ce soir. Ma femme a dû regarnir la maison d’une tonne de nouveaux matériels sophistiqués pour mixer, mélanger, hacher, concasser. Entre deux séances de tennis, Jean-Philippe prépare ses sauces, hume les évolutions. La cuisine d’été est envahie d’assiettes diverses garnies d’ingrédients qui auront, à l’heure prévue, leur utilité. Mon gendre prépare le barbecue qu’il va faire fonctionner au petit bois, sans autre apport.

 

« Dans les grands dîners, j’aime toujours ajouter des vins inconnus. Plus inconnu que celui-là, je ne vois pas, car imaginez ce nom : Alrokan grand vin moelleux, Bordeaux 1964, Mr Bossetti à La Rochelle. La bouteille est belle, avec une étiquette sobre passe-partout. Le liquide est joliment doré d’un jaune discret. Le nez est calme. La bouche est prudente. Je ne m’attendais évidemment pas à trouver un goût d’Yquem. Mais sur un roquefort artisanal, le vin s’ébroue avec intelligence, et sur une poêlée de mangues au gingembre, le vin devient charmant. Mission accomplie. »

 

Rien d’autre !

 

C’est frustrant, pas de photo, et bien sûr pas de possibilité de trouver un flacon de cet Alrokan qui manifestement n’est plus sur le marché.

 

Après une nuit de réflexion je me suis dit : puisqu’en 1960, vu ton âge : 12 ans, tu n’as pu goûter cet Alrokan, alors si tu veux tremper tes lèvres dans ce nectar il ne te reste plus qu’une seule solution, te tourner vers le sieur Audouze afin qu’il te le déniche.

 

Comme je me doute bien que, chaque matin, Françoise Audouze, avant son petit déjeuner, ne se précipite pas sur son ordinateur pour « déguster » mes chroniques, c’est pour cela que je lance cette chronique sur la Toile.

 

Bien évidemment, si l’une ou l’autre de mes fidèles lecteurs peut me dénicher une bouteille d’Alrokan grand vin moelleux, Bordeaux… je suis preneur.

 

Merci par avance… à tous…

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3 janvier 2017 2 03 /01 /janvier /2017 06:00
Le menu de ma Communion solennelle le 5 juin 1960 à la Mothe-Achard

Même si je suis un mécréant, je suis bardé de tous les certificats de l’Église de Rome : le baptême, la petite communion dites privée, la grande communion dite solennelle et j’ai été confirmé par Mgr Cazaux évêque de Luçon, l’ex de Richelieu dit le plus crotté de France.

 

Enfant de chœur, même boss des enfants de chœur : porter la croix, balancer l’encensoir, porter le seau du goupillon, poser la chape sur le dos du curé pendant les Vêpres, baptême, mariage, enterrement, messe du matin, grand-messe du dimanche, chemin de croix du Carême, périple à travers champs pour les Rogations, Fête-Dieu avec pétales de fleurs… J’en passe et des meilleures.

 

La Totale.

 

Pour couronner le tout depuis la Maternelle au Secondaire en passant par le Primaire, je suis un pur produit de l’enseignement catholique : les petites sœurs de Mormaison et les Frères de St Louis Grignon de Montfort.

 

Parcours sans faute qui me permet de crier camembert à l’engeance qui nous gonfle avec sa France aux racines chrétiennes.

 

Et alors, c'est 1 grande part de notre Histoire mais pas que !

 

J’en reviens à mes communions. Pour vous en parler rien de mieux que le journal La Croix. ICI

 

En dépit de mon parcours sous la protection de l’Église j’ai toujours été très désinvolte avec la pratique, surtout avec la confession avec la question rituelle du curé sur le péché de chair « seul ou avec d’autres… »

 

Je vais donc à partir de 2 photos faire quelques commentaires :

Le menu de ma Communion solennelle le 5 juin 1960 à la Mothe-Achard

Sur la première, celle de ma petite communion, prise devant la maison du Bourg-Pailler, je porte un blazer bleu marine sur culottes courtes, œuvre de ma couturière de mère, un nœud papillon tenu par une élastique (très Pax quoi), des gants blancs symbole de ma pureté. À l’avant-bras gauche je porte mon chapelet de communion. Dans ma main droite je tiens une couronne de fleurs naturelles car aux Vêpres nous chantions :

 

Prends ma couronne, je te la donne.

 

Au ciel n'est-ce pas, tu me la rendras (bis)

Le menu de ma Communion solennelle le 5 juin 1960 à la Mothe-Achard

Sur la seconde, celle de ma communion solennelle, prise à l’entrée du jardin, je porte une aube blanche, une croix en bois et je tiens le missel que l’on m’a offert avec mon nom gravé à l’or sur la couverture. Aux pieds ma mère avait poussé le détail jusqu’à m’acheter des chaussures blanches. À ma gauche, Berthe ma mère puis ma marraine Gaby épouse du frère de maman Philbert Gravouil. À ma gauche, la tante Jeanne, sœur de maman et surtout ma cousine Maryse qui m’a beaucoup appris des choses de la vie. Que des femmes !

 

Enfin, le menu :

 

Je vous laisse le découvrir mais vous pourrez constater qu’à la maison on ne lésinait pas sur le nombre de plats et des vins.

Le menu de ma Communion solennelle le 5 juin 1960 à la Mothe-Achard
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31 décembre 2016 6 31 /12 /décembre /2016 06:00
Le Comité Interprofessionnel de l’An neuf communique : le millésime 2017 sera comme à l’accoutumé exceptionnel.

Aujourd’hui, 31 décembre, nous allons vivre les dernières heures du millésime 2016 et à midi pile l’enterrer en nous souhaitant une bonne année 2017. Sur Face de Bouc la tendance sera Happy New Year, ça fait plus chic… Les SMS vont enrichir les opérateurs.

 

J’avoue que j’ai toujours eu du mal avec ce moment de l’année, et cette année plus encore.

 

Sans jouer les rabat-joie je n’ai pas vraiment le cœur à faire la fête et banqueter avec confettis et serpentins.

 

Alors je me suis dit mon gars mets-toi dans la peau des gus payés à la ligne pour vanter un millésime de vin qui n’a pas très bonne mine.

 

Ça donne ça :

 

Chanter les louanges du millésime ça fait des années que nous nous échinons, qu’il vente, gèle ou pleuve, à faire de belles phrases qui donnent envie, à aligner des jolis mots qui vous plaisent, à élaborer du prêt-à-porter singeant le cousu-main, à vanter, à enjoliver, à coucher le tout, pour les seniors, sur du beau papier glacé, pour les adeptes de Face de Bouc sur notre Page, liker braves gens, pour Twitter on fait plus court, pour Instagram avec seelfies de nos belles vignes sans un brin d’herbe. Nous garantissons même l’utilisation des fautes d’orthographe, des expressions à la mode, des hashtags et autres émoticônes.

 

Comme nos collègues des autres comités interprofessionnels qui sévissent dans le monde du vin nous sommes, par notre cahier des charges, astreints à l’extraordinaire, à l’exceptionnel, aux superlatifs, en un mot comme en cent, à vous vendre un millésime à nul autre pareil.

 

Alors, de grâce, en ce début d’année, nous vous prions de ne pas nous enguirlander à propos de nos communiqués passés, nous vous implorons de ne pas nous demandez de battre notre coulpe parce que vous qualifiez les millésimes 2015 et 2016 de pourris, et que vous jugez que nous nous sommes trompés, que nous vous avons trompés.

 

Sachez, comme le disait le père Chirac, qui vous balancé une flopée de vœux à la Télé, que les promesses n’engagent que ceux qui les entendent.

 

Comprenez-nous, comme le notait avec pertinence un éminent dégustateur français qui enrage d’être si peu connu : « Certains vins sentent le vinaigre, certains écrits le nègre. »

 

Il va falloir une bonne fois pour toute que vous vous fourriez dans votre petite tête que nous vivons dans le temps des éléments de langage, du toc, du faux, de l’ersatz, des community-manager, du copié-collé, de l’insincérité, du foutage de gueule promu au rang de succédané à la propagande, et pire encore de la propagation de fausses nouvelles.

 

Je reprends la main pour vous dire que les seules balises qui surnagent dans cette médiocrité, qui sont les derniers à dire les choses sans fard, en quelques traits avec peu de mots, ce sont les dessinateurs de presse…

 

J’ai toujours été sensible à la force du dessin de presse mais j’ai découvert la jeune génération suite à l’horreur de Charlie-Hebdo.

 

Alors la fournée de disparus de 2016 qui mêle les deux générations : Gotlib, Chimulus, Hervé Baudry, Mix & Remix… m’a touché au cœur et je me sens orphelin comme je l’avais été à la disparition de Coluche et Desproges.

 

À l’année prochaine…

Le Comité Interprofessionnel de l’An neuf communique : le millésime 2017 sera comme à l’accoutumé exceptionnel.
Le Comité Interprofessionnel de l’An neuf communique : le millésime 2017 sera comme à l’accoutumé exceptionnel.
Le Comité Interprofessionnel de l’An neuf communique : le millésime 2017 sera comme à l’accoutumé exceptionnel.
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29 décembre 2016 4 29 /12 /décembre /2016 06:00
Je n’ai pas attendu Jésus pour me poser la question la bouffe est-elle de droite ?

Dès le 1er Juillet 2011 : la gastronomie est-elle de gauche ou de droite ?

 

Dans un livre récent : Dans les cuisines de la République chez Flammarion Pascale Tournier et Stéphane Reynaud écrivent dans leur prologue « La gastronomie, telle est pratiquée par nos sénateurs, députés et ministres, a le verbe haut. Définissons-là comme un ensemble de recettes élaborées, codifiées, mariées à des vins, et à un discours. La gastronomie s’associe à un message tantôt politique, tantôt diplomatique. Aux sonorités parfois identitaires »

 

Notre Président de la République, au Salon de l’Agriculture 2008 a déclaré « Nous avons la meilleure gastronomie du monde ; enfin, de mon point de vue.» Alors faut-il, comme la sémillante Isabelle Giordano sur France Inter, se poser la question la gastronomie est-elle de gauche ou de droite ou y a-t-il des plats de gauche et des plats de droite?

 

Si l’on réduit le champ aux seuls politiques la réponse est bien évidemment, non. Nos deux auteurs le soulignent : « François Hollande embrasse Jacques Chirac qu’il croise dans un restaurant hors de prix situé près de l’Elysée. Olivier Besancenot, Dominique de Villepin et Martine Aubry goûtent aux mêmes raffinements italiens à Saint-Germain-des-Prés. À chacun ses caprices. Nicolas Sarkozy exige ses truffes, en macaronis, en soupe ou en sandwich. Xavier Bertrand se dit prêt à se prostituer pour un cassoulet. ». Nos élus sont du côté de l’élite et non du peuple. En revanche, sans faire de la sociologie bistronomique, il est clair que c’est le montant de l’addition qui constitue le bon indice de clivage et que, d’une manière générale, hormis la gauche dites caviar, les citoyens les plus aisés votent plutôt à droite et ce sont ceux qui constituent la chalandise des restaurants gastronomiques et qui par ailleurs achètent les vins les plus couteux. »

 

La suite ICI 

 

Mais :

 

« Loué soit Jésus en cette période de Noël. Non, on ne vous parle pas ici de celui qui va gigoter dans la crèche. Mais de la revue créée par l’agence de publicité Jésus et Gabriel  délicieusement blasphématoire avec sa couverture glacée où Andréa Ferréol dans la Grande Bouffe torture une grappe de raisins nichons à l’air. Le credo de ce Jésus-là, c’est «la grande aventure de la bouffe».

 

C’est Jacky Durand qui le dit dans Libé.

 

Dans son troisième numéro, Jésus explore de savoureuses questions sur la bouffe, la politique et le messie.

 

Mais au fait, que mangeait Jésus le fils de ?

 

«On ne connaît pas son régime alimentaire», répond Odon Vallet, spécialiste des religions, dans la revue. En revanche, il est affirmatif : «Dans l’Ancien Testament, on fait en gros 900 fois l’amour. Dans le Nouveau Testament, on ne fait jamais l’amour. Mais la bonne chère est omniprésente.»

 

Aussi bizarre que ça puisse paraître je n’ai pas encore réussi à trouver la revue chez les kiosquiers aussi bien à St Germain-des-Prés que dans mon quartier mais j’y arriverai.

 

Avant de feuilleter cette revue « délicieusement blasphématoire » je peux répondre en quelques mots, c’est rare chez moi, à la question posée par Jésus : «La bouffe est-elle de droite ?»

 

Oui, elle l’est par destination lorsqu’on la qualifie de gastronomique…

 

Affaire à suivre !

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26 décembre 2016 1 26 /12 /décembre /2016 06:00
Juteux !

Dans le petit monde du vin pullulent des qui se haussent du col, s’agitent sur Face de Bouc, tentent de se la jouer Parker en des dégustations sponsorisées, s’auto-promeuvent, tentent de faire de leur job un truc juteux sans pour autant accéder à la lumière ardemment désirée.

 

Je ne résiste pas à vous citer un spécimen de cette engeance qui gravite dans le petit monde du vin.

 

« Qu'il est complexe, lorsque l'on déguste près de 3000 à 4000 vins par an, de choisir dix noms, dix références qui nous ont particulièrement marqués. Même si les 4000 vins dégustés ne sont pas tous inscrits dans notre mémoire, nombre d'entre eux font désormais partie de notre « base de connaissance », de notre ADN vin à tout jamais.

Extraire, c'est trahir. Qu'il en soit ainsi. »

 

AMEN

 

Comme on n'est jamais mieux servi que par soi-même, sans avoir recours à une mesure indépendante, type OJD, voilà ce qu'écrit notre homme sur Face de Bouc avec un nous de majesté  :

 

Merci pour votre fidélité et votre soutien. Anthocyanes, média digital indépendant français, et toujours sans aucune publicité, a connu une année 2016 dynamique. Transformation du site, explosion du nombre d'abonnés, découvertes, rencontres, dégustations.... Nous sommes heureux et fiers de l'adhésion à notre modèle indépendant. 


Nous espérons 2017 encore plus dynamique, encore plus soutenu, encore plus "vin". Avec et pour vous ! 


Bonnes fêtes à tous !!!


(Je retire "seul" pour ne pas froisser les autres médias indépendants, qui il est vrai, pouvez se sentir mis en exergue. Désolé.

 

L'indépendance se prouve par la transparence de ses ressources, toutes, et non par des déclarations d'intention...

 

Bon prince, je me suis astreint à lire sa prose pour me faire une idée sur le niveau atteint par son extraction.

 

6 des 10 vins choisis sont qualifiés de juteux.

 

Mon pépé Louis qu’avait fait 3 ans de régiment puis 4 années de 14-18, un gros trou dans son CV de paysan de Vendée, ironisait sur les cons de juteux.

 

« Le juteux du ravitaillement, gardien des haines du régiment, pour l'instant le maître du monde. »

 

Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit, 1932.

 

« Dès le deuxième litre, il entama les souvenirs du régiment; il passa la revue de tous les camarades de chambrée et de tous les chefs, du colon au dernier des cabots, en passant par le capiston, le yeutenant, le juteux, le doublard et le piédeban; […].»

 

Louis Pergaud, Un renseignement précis, 1921

 

Redevenons sérieux et citons notre expert en jutosité :

 

« Juteux avec de beaux tanins veloutés, le toucher de bouche est plein de fond, de suavité dont l'ensemble est rehaussé par une belle amertume. »

 

« Le grain est juteux, la matière parfaitement équilibrée avec des amers finaux particulièrement adaptés à la gastronomie. »

 

« La fraicheur et la pureté au nez emballent par leur dimension complexe, la bouche est juteuse à souhait, le boisé élégant, le toucher de bouche suave. »

 

« … il produit des vins d'une fraicheur, d'une suavité proche du juteux, que je peine à retrouver sur d'autres vins de l'appellation »

 

« Je vous parle, plutôt, de muscadet suave, juteux, presque crémeux, sans aucune aspérité acide, dans un volume de bouche impensable »

 

« La bouche, quant à elle, impressionne pour son juteux (assez rare sur ce cépage, ndlr l’aligoté) et sa bienveillance. »

 

Fort bien me suis-je dit mais qu’est-ce donc qu’un vin juteux ou, mieux, comment qualifier un vin qui ne l’est pas ?

 

Ça éclairerait ma faible lanterne de buveur de vin.

 

Faute de réponse je suis allé consulter les experts de la langue française :

 

1. Qui a beaucoup de jus.

 

« Monsieur haletait, bavait, comme s'il eût mangé une poire trop grosse et trop juteuse. »

 

Mirbeau, Journal femme chambre, 1900

 

« Il y aura tout à l'heure sous la roseraie une jonchée de surgeons tendres, rouges d'aurore au sommet, verts et juteux à la base. »

 

Colette, Maison de Claudine, 1922

 

− En particulier. Antonyme de sec.

 

« Depuis 1939, l'évolution de la production fruitière française est surtout dominée (...) par le développement de la production des fruits juteux au détriment de celle des fruits secs. »

 

Boulay, Arboriculture et produits. Fruitiers, 1961

 

b) [Correspond à jus]

 

« Les canards étaient supérieurs à nos meilleures espèces d'oiseaux sauvages, − excessivement tendres, juteux, et d'une saveur exquise. »

 

Baudelaire, 1858

 

« Il m'a donné le sens des palombes, cuites à point, flambées, juteuses, et celui de l'ancienne magistrature ; »

 

Jammes, 1922

 

2. Imbibé d'eau. Sol, pré juteux. [

« Les premiers entrés ont marqué leur pas juteux sur le parquet, de la barrière aux patères et des patères aux bancs; bientôt, un chemin de boue s'est dessiné dans le préau »

 

Frapié, Maternelle, 1904.

 

B. − Familier. Qui rapporte beaucoup d'argent. Synonyme : fructueux, lucratif, rentable. Un emploi juteux.

 

Me voilà bien avancé puisque par construction un jus est juteux, reste à le qualifier de sucré, d’acide, d’astringent, d’amer… etc.

 

Voilà c’est dit, moi je veux bien qu’on se paye de mots, même si ce n’est pas forcément très juteux, mais de grâce merci de ne plus aligner des phrases ronflantes avec l’âge du vigneron, le toucher de bouche (moi j’adorais le toucher de balle d’Ilie Nastase), les exhalaisons du terroir, l’esprit du lieu… et bien sûr la jutosité du jus.

 

Ce que j’en dis c’est pour causer mais ça ne donne guère envie de s’abonner à la prose de ce stakhanoviste de la dégustation en mal de notoriété.

 

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