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8 juillet 2022 5 08 /07 /juillet /2022 06:00

batteuses-005.JPG

Je prends chaque matin des nouvelles du pays, et là ce mercredi, je tombe sur cette info : Les Achards : un incendie détruit 4 hectares d'un champ de blé

 

Plus de 50 sapeurs-pompiers et 13 véhicules ont été mobilisés par le Service départemental d’incendie et de secours.

 

Le feu s'est déclaré dans un champ de blé, situé au lieu-dit Le Petit Douard. 4 hectares ont été détruits, mais 4 hectares ont aussi pu être sauvés grâce à l'action des pompiers. La suite ICI 

 

Pourquoi diable, me direz-vous, cette information me rend-elle nostalgique ?

 

Pour deux raisons, le nom de la ferme Le Petit Douard où le feu s’est déclaré, elle faisait partie du portefeuille de battages de mon père Arsène, à l’époque sur la commune de La Chapelle-Achard, lieu de naissance de ma mère Berthe Gravouil,  aujourd’hui assemblée avec La Mothe-Achard  en Les Achards. ( jouxtant le Petit il y a aussi le Grand Douard)

 

Ferme Le Grand Douard - Home | Facebook

 

Le feu était la hantise de mon père, aussi du temps où les battages se faisaient dans les fermes avec des batteuses entraînées par les poulies  du Société Française Vierzon, qu’ensuite avec les moissonneuses-batteuses Claas. Ça n’est jamais arrivé, les départs de feu dans les champs de blé étant souvent le fait des escarbilles des locomotives à vapeur de la SNCF. Aujourd’hui, la ligne est électrifiée par la grâce de ce fou de de Villiers.

 

Nostalgie, oui, car mon père nous a quitté brutalement par un bel après-midi d’août, un vendredi, alors qu’assis sur une botte de paille, à l’ombre, il veillait sur le bon déroulement de la moisson chez un client. Il est mort en souriant, son petit sourire qui lui faisait plisser les yeux, une belle mort, paisible.

 

13 août 2013

Août chez les Berthomeau c’était « Le temps des battages » pas celui des mariages

 

Pas très original me direz-vous, sauf que mon père Arsène était entrepreneur de battages et, avant l’irruption des moissonneuses-batteuses, après la moisson avec sa batteuse Société Française de Vierzon et le matériel qui allait avec, le monte-paille puis la presse-botteleuse, la locomobile Merlin puis le tracteur SFV, il allait de ferme en ferme, selon une tournée qui alternait : les premiers de la saison précédente étaient les derniers de la saison suivante. Le prix du battage n’était à l’heure passée mais au sac de grains récolté ce qui associait l’entrepreneur à la bonne ou à la mauvaise récolte.

 

Le mois d’août chaque année était donc le mois de mon père. Dieu qu’il aimait ses battages. Il était dans son élément au contact des gens. Moi j’allais trainer mes culottes courtes sur les sacs de blé qui étaient tarés à la bascule et surveillés par le maître (le propriétaire) ou son régisseur (nous étions sous le statut du métayage avec partage des fruits et rappelez-vous celui de la Terre qui meurt de René Bazin, guêtré, vêtu de vieux velours à côtes, craint et détesté) et j’étais « le petit gars d’Arsène ». Ce qui nous amusait beaucoup avec les autres galopins  c’était d’aller nous faire « flageller » face au tuyau qui projetait la balle du blé en un grand tas. Les batteries c’était une vraie fête si bien décrite par mon pays Henri-Pierre Troussicot ICI Les batteries à Pied-sec

 

La suite ICI 

Aucune description de photo disponible.

5 septembre 2010

Souvent dans mes chroniques j’évoque ma Vendée natale, non par nostalgie de ce pays mais tout simplement parce qu’au fond je suis toujours resté un petit gars de la Mothe, élevé dans l’eau bénite par de saintes femmes : mémé Marie, la tante Valentine et ma chère maman, enfant de chœur indiscipliné, sauvageon dans les prés avec les vaches normandes du pépé Louis ; qui a bien aimé jouer au basket à la Vaillante Mothaise avec le si adroit Jacques Bernard ; qui est parti à 17 ans tout juste à la Fac de Droit de Nantes sans regret car il savait que ça n’était pas dans son petit pays qu'il ferait sa vie. Dire qu’on a ses racines dans son terroir natal ne reflète aucune réalité car, sauf à y vivre toute sa vie, très souvent on le quitte sans pour autant être un déraciné.  

 

La suite ICI

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7 juillet 2022 4 07 /07 /juillet /2022 06:00

Le vin biologique n'existait pas. L'Europe le fait naitre

La vie n’est pas un long fleuve tranquille dans le Médoc, alors que les petits vins de Bordeaux ne trouvent pas de clients, que le président Farge se démène comme un beau diable pour trouver des sous dans les poches des contribuables afin d’arracher des vignes, voilà t’y qu’un gus, propriétaire-négociant dans le Médoc, en fabrique pour le refiler aux gogos via la GD  dans plusieurs départements grâce à « un réseau de distributeurs officiels et officieux constitué de sociétés, de retraités, d’autoentrepreneurs »

 

Pour mener à bien son escroquerie, le mis en cause a noué des relations avec des contacts espagnols pour se procurer du vin. Les opérations d’embouteillage se sont déroulées la nuit, et les livraisons pendant le week-end.

 

Selon le parquet, l’argent généré par ces ventes illégales a alimenté le train de vie des principaux mis en cause. Ils blanchissaient l’argent en finançant des travaux de rénovation avec de la main-d'œuvre irrégulière.

 

Encore un coup des néo-libéraux, comme diraient les cavistes de la Nupes !

 

Bref, rien de nouveau sous le soleil, de tout temps, le vin a fait l’objet de pratiques douteuses, de trafics, de coupages, certains « négociants » furent pris la main dans le sac, dans le Midi rouge, à Bordeaux et dans d’autres places moins connues. Le pognon de dingue à gagner fut, et est, toujours le moteur de ces escroqueries. Lorsque je fus recruté à l’Office des Vins de Table c’était un dossier chaud.

 

Ne voyez aucune ironie dans mon titre, pour une certaine catégorie de consommateurs traditionnels le Bordeaux reste une référence et, je ne suis pas certain que leur palais fut agressé par les faux Médoc. Ça devrait amener certains à réfléchir sur l’avenir du socle des vins qualifiés eux aussi de traditionnels, et par là même à tirer des conséquences sur leur capacité à rester sur le marché.

 

 

Trafic de vins de Bordeaux : démantèlement d’un réseau de contrefaçon de « grande ampleur »

 

Un vaste trafic de vins de Bordeaux a été démantelé fin juin. Des centaines de milliers de bouteilles seraient concernées par ces fausses étiquettes et la contrefaçon d’alcool. De faux vins repérés en Sarthe ont mis la puce à l’oreille des enquêteurs.

 

Des « centaines de milliers de bouteilles » de vin de contrefaçon auraient transité par le réseau démantelé fin juin.

 

Des « centaines de milliers de bouteilles » auraient transité par un réseau de contrefaçon qui vendait pour du bordeaux du vin bas de gamme. La gendarmerie a mené lundi 27 juin un vaste coup de filet, selon le parquet de Bordeaux ce vendredi 1er juillet.

 

Une vingtaine d’arrestations

 

Une centaine de gendarmes ont interpellé lundi dans le Médoc (Gironde) et dans sept départements une vingtaine de personnes soupçonnées d’avoir pris part à ce trafic de bordeaux contrefaits dont l’ampleur peut être « évaluée à plusieurs centaines de milliers de bouteilles », a souligné la procureure de la République Frédérique Porterie.

 

Trois de ces suspects, dont le « principal instigateur », ont été présentés mercredi devant un juge d’instruction et mis en examen pour « escroquerie en bande organisée et blanchiment », « tromperie sur la marchandise » et « falsification de denrées ».

 

Ils ont été libérés sous contrôle judiciaire avec obligation de verser des cautions de 20 000 à 50 000 euros.

 

Une piste remontée depuis la Sarthe

 

En enquêtant sur un trafic de stupéfiants, les gendarmes sont tombés fortuitement en septembre dernier sur du matériel de contrefaçon, comme de « fausses étiquettes », a détaillé le parquet dans un communiqué.

 

Puis en octobre, des faux bordeaux étaient repérés dans la Sarthe, conduisant les gendarmes à faire le lien avec une contrefaçon signalée des mois plus tôt dans le Médoc.

 

Le parquet a ouvert une enquête en novembre confiée à la section de recherches avec l’appui des gendarmes de la Gironde et du groupe « vins », une cellule spécialisée de la gendarmerie de Nouvelle-Aquitaine.

 

Les investigations ont révélé « une fraude de grande ampleur organisée par le propriétaire d’un vignoble dans le Médoc », également négociant. Ce dernier se procurait du vin grâce à des « contacts espagnols » et imprimait « un nombre important d’étiquettes » en toute discrétion tandis que des opérations d’embouteillages pouvaient se dérouler de nuit.

 

La France et l’étranger abreuvés

 

Les faux bordeaux étaient ensuite écoulés « par palettes entières » dans plusieurs départements grâce à « un réseau de distributeurs officiels et officieux constitué de sociétés, de retraités, d’autoentrepreneurs », selon le parquet.

 

Des « commandes importantes », soit plusieurs milliers de bouteilles, étaient en outre « destinées à la grande distribution ou à des pays étrangers ».

 

Des Médoc de moyenne gamme

 

Les clients pensaient acheter des châteaux bordelais « dont le nom et l’étiquette inspiraient confiance, à des tarifs défiant parfois toute concurrence » alors que les flacons contenaient des « vins bas de gamme ou provenant de terroirs assez éloignés », a souligné la procureure.

 

Au cours des perquisitions, « une dizaine de véhicules » et « un volume important de vins » ont été saisis.

 

Selon une source proche du dossier, la contrefaçon ciblait des vins du Médoc de moyenne gamme, plus faciles à falsifier que les grands crus.

 

« Si les faits sont avérés, nous espérons que les auteurs seront lourdement condamnés car ces pratiques portent atteinte à l’image des vins de Bordeaux et à l’image de tous ceux qui travaillent bien et respectent les règles », a réagi le Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux joint par l’AFP.

 

 

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6 juillet 2022 3 06 /07 /juillet /2022 11:36

Bretagne : l'incroyable voyage d'une bouteille à la mer - Le Point

Beaucoup d’entre eux me font parvenir des messages « désespérés », ils sont privés de mes belles, incomparables chroniques, pourquoi me crient-ils ?

 

La réponse est malheureusement ubuesque ?

 

J’ai été moi-même victime de cette procédure d’Overblog à propos de mon adresse Gmail.

 

Votre email berthomeau@gmail.com n’est plus joignable par notre plateforme.

 

Nous reprendrons l’envoi d’email dans 2 semaines. En attendant, et pour être sûr de continuer à recevoir les informations de votre blog dès aujourd’hui, merci de vous rendre dans vos paramètres email et de changer votre adresse

 

J’ai reçu cette réponse d’Overblog Support

17 juin 2022 15:07

 

À moi

 

Bonjour,

Sabrina du service support Overblog.

 

Il arrive que certains email soient bounced, c'est à dire rejetés par notre plateforme.

 

De ce fait, nous ne pouvons plus vous envoyer des messages automatiques qui comprennent les mails d'avertissement, les abonnements Premium ainsi que les messages informant d'un nouveau commentaire ou contact.

 

Vous pouvez:

 

Ajouter notre email dans votre liste blanche:

 

Avez-vous ajouté notre adresse notify@over-blog.com sur liste blanche, ou liste des expéditeurs fiables dans votre messagerie afin de recevoir tous les mails à l’avenir ?

 

Mettre en liste blanche, ça consiste en quoi ?

 

Il s’agit de signaler à votre service de messagerie (Gmail, Yahoo, Hotmail...) que les messages en provenance de notify@over-blog.com ne sont pas des spams, et ne doivent donc pas être bloqués en amont de votre boite de réception. Pour ce faire, vous devez ajouter l’adresse de l’expéditeur à une « liste blanche ».

 

La procédure diffère légèrement selon le programme ou service de messagerie que vous utilisez.

 

- Liste blanche Gmail :

 

Tout d’abord, si vous trouvez un message de notify@over-blog.com dans le dossier Spam de votre compte Gmail, sélectionnez-le et cliquez sur le bouton « Non-spam ».

 

Ouvrez ensuite un de nos messages.

 

Cliquez sur la petite flèche située à côté du bouton « Répondre ».

Dans la liste déroulante, cliquez sur « Ajouter notify@over-blog.com à ma liste de contacts ».

Cliquez enfin sur « Enregistrer ».

 

Modifier votre adresse mail:

 

Il est également possible de modifier votre adresse email.

 

Dans cette situation, nous vous invitons à changer votre adresse email de connexion afin de recevoir nos mails automatiques.

 

Cette action est possible via le Tableau de bord dans la section Compte > Paramètres, en cliquant sur l'avatar de l'utilisateur en haut à droite.

 

Si cette action ne fonctionne pas, je peux procéder au changement de votre adresse email sous votre accord et en me confirmant le mail de changement.

 

Attention, un email de confirmation vous sera envoyé.

 

Le changement d'email n’est effectif que si vous cliquez sur le lien de confirmation dans l’email. Le changement de mot de passe est quant à lui immédiat.

 

 

J'espère avoir répondu à toutes vos interrogations et reste à votre disposition.

 

Bonne journée,

Cordialement,

A très vite sur Overblog !

 

Sabrina

Helpdesk & Customer Support Manager

Overblog

 

Comme toute cette littérature était pour moi l’équivalent du mandarin, j’ai changé d’adresse  en utilisant celle de mon Cloud.

 

Voilà c’est dit mais comme ce message ne pourra être lu par les désabonnés, donc les concernés, je jette une bouteille à la grande mer qu’est la Toile.

 

Si vous souhaitez lire mes chroniques il vous suffit de placer cette adresse dans vos favoris : www.berthomeau.com

 

Bonne journée.

 

 

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6 juillet 2022 3 06 /07 /juillet /2022 06:00

Les noces de Cana - Texte de la Bible, Nouveau Testament - Chrétiens  aujourd'hui

Attendu que l’eau est, et va être de plus en plus, une ressource rare.

 

Attendu que le vin, n’en déplaise aux bardes du terroir, n’est pas un produit essentiel pour notre survie.

 

Attendu que, je n’ai aucune espèce de compétence sur le sujet mais que, pour moi, irriguer les vignes afin de pallier les conséquences du changement climatique, n’est pas une solution d’avenir, je confie cette chronique à :

 

  • Sonia Lopez Calleja et Emmanuel Costa Sedille du LeRouge&leBlanc

 

  • Hervé Covès

 

Attendu que LeRouge&leBlanc ne roule pas sur l’or, pour découvrir ce dossier bien documenté je vous invite à vous abonner à cette publication sans publicité.

 

 

Attendu qu’Olivier de Moor est un vigneron qui se pose des questions, et se réfère à Hervé Coves, je suis tranquille comme Baptiste.

DR / Hervé Coves : "Un jour, ça s'est imposé à moi : regarde comme la vie est belle"

Hervé Covès, un franciscain expert de l'agroécologie et de la permaculture ICI

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5 juillet 2022 2 05 /07 /juillet /2022 06:00

CUISSE GRENOUILLE 500G

Cuisses grenouille crues, 50-60 au kg, Indonésie
Poissons Natures Surgelés - Poissons - Picard

Plusieurs espèces de grenouilles menacées à cause de notre appétit pour leurs cuisses

Grenouille Hoplobatrachus rugulosus. - Flickr / CC BY-NC-SA 2.0 / Thomas H Brown

La réponse est OUI !

 

Savez-vous d’où viennent les cuisses, que vous les dégustez persillées ou aillées, parfois les deux ?

 

D’Asie du Sud-Est et plus précisément d’Indonésie. Le pays est en effet le premier exportateur au monde de grenouilles. Il fournit 80% de ce qui est importé en Europe.

 

Certains fournisseurs ne cachent d’ailleurs pas au grand public l’origine de leurs cuisses, comme Picard, le magasin de surgelés préféré de qui vous savez…

 

Comment l’Indonésie s’est-elle retrouvée au rang de 1er exportateur mondial de grenouilles ?

 

En 1980, alors que l’Hexagone interdit la chasse commerciale, pour parer au risque d’extinction, l’Inde et le Bangladesh prennent le relais… avant d’interdire, eux aussi, la chasse à la grenouille. L’Indonésie, s’engouffre dans la brèche ; la chasse avait déjà lieu dans l’archipel où l’animal est apprécié par une importante minorité indonésienne d’origine chinoise.

 

Les Français sont réputés pour être des consommateurs de grenouilles.

Les Français sont volontiers qualifiés de "Froggies" ("mangeurs de grenouilles") par les anglais. Outre la caricature (assez peu de personnes mangent des cuisses de grenouilles en France), ce sont, au contraire, les anglais qui étaient précurseurs en la matière comme le révèlent des fouilles réalisées en avril 2013 aux environs du célèbre site mégalithique de Stonehenge. Plus de 650 ossements d'animaux y ont été découverts dont des arêtes de poissons, des restes d'auroch - l'ancêtre du bovin - mais aussi des os de cuisses de grenouilles datant de 7 596 à 6 250 avant notre ère !

 

« Ils avaient vraiment des ressources alimentaires riches, ils mangeaient tout ce qui bougeait. Mais nous ne nous attendions pas à des cuisses de grenouilles », a commenté David Jacques, l'un des chercheurs issu de l'université de Buckingham. Celui-ci formule une hypothèse : « Les cuisses de grenouilles sont pleines de protéines et très rapides à cuisiner, c'était un peu l'équivalent du fast-food au Mésolithique. »

 

En France, les cuisses de grenouilles ont commencé à être consommées qu'à partir du XIIe siècle. La demande a fortement augmenté après la seconde guerre mondiale et on continue aujourd'hui de "déguster" des cuisses de grenouilles dans les restaurants dit "gastronomiques".

 

Or, depuis les années 1970, les espèces françaises de grenouilles sont protégées car elles sont menacées d'extinction, comme nombre d'amphibiens qui ont vu leur habitat se réduire dramatiquement et leur chance de survie diminuer significativement avec la fragmentation de leur espace vital par les axes de circulation.

 

C'est pourquoi, les cuisses de grenouilles consommées sont majoritairement issues des espèces tropicales, importées. Et il s'agit d'un commerce important et lucratif puisque chaque année, le premier exportateur mondial, l'Indonésie, vend près de 5 000 tonnes de cuisses de grenouilles principalement à destination de la France (3 000 à 4 000 tonnes) et des Etats-Unis.

 

Notre pays détient en effet la palme, en Europe, de l'importation de grenouilles, avec plus de 30 000 tonnes importées en neuf ans. Les importations viennent principalement de Turquie et d'Indonésie. Environ 98% des grenouilles consommées dans l'Hexagone viennent de l'étranger

 

L'Hexagone est en effet pointé du doigt pour sa consommation élevée de cuisses de grenouilles. Un rapport de l'ONG Robin des Bois indique que le goût pour ce plat serait un peu trop immodéré, avec des conséquences pour la biodiversité.

 

C'est un produit de luxe dont le prix à la revente est assez colossal. Celui-ci s'élève en moyenne à 15 euros le kilo. Or la surexploitation a déjà des conséquences. Il y a plus de 30 ans, la commercialisation de toutes les espèces de grenouilles a été interdite en Inde. En Turquie, les spécialistes alertent sur une probable disparition des grenouilles si le rythme d'exploitation ne change pas.

 

En France, la capture des grenouilles rousses est encadrée. Elles sont prisées de mai à juillet. Plus de deux millions de grenouilles sont capturées légalement tous les ans dans la région de la Franche-Comté.

 

 

Biodiversité. Allemands ou Français : qui est responsable de l’extinction des grenouilles ?

 

« L’Union européenne est responsable de l’extinction en cascade des populations de grenouilles” en Europe de l’Est et dans certains pays d’Asie, ont alerté les ONG Pro Wildlife et Robin des Bois dans un rapport publié mercredi 22 juin. D’ici à 2032, la grenouille des marais d’Anatolie pourrait avoir disparu de Turquie, à cause d’une surexploitation.

 

La presse britannique revient sur le sujet, mais ne désigne pas les mêmes responsables.

 

« Les coupables sont les Allemands », rapporte le Telegraph, tandis que le Guardian accuse au contraire « l’appétit pour les cuisses de grenouille en France et en Belgique ».

 

« Le penchant de la France pour les “cuisses de grenouille” est célèbre mais l’Hexagone est loin d’être le seul pays européen à apprécier ce mets, souvent servi avec du beurre, du persil et de l’ail”, explique le Telegraph. De fait, les Vingt-Sept n’ont imposé aucune restriction au commerce de grenouilles : quelque 4 070 tonnes de cuisses de grenouille sont importées chaque année dans l’Union, soit l’équivalent de 81 à 200 millions d’amphibiens.

 

« La faim de viande de grenouille semble plus grande en Belgique, destinataire de 70 % des importations, mais selon l’organisation Pro Wildlife, la plus grande partie est ensuite envoyée en France, qui en importe directement 16,7 % », précise le Guardian.

 

Effets dramatiques sur la biodiversité

 

De son côté, le Telegraph assure que « les chiffres montrent qu’en 2020 l’Allemagne a importé plus de cuisses de grenouille que la France et déboursé 73 millions de livres [près de 85 millions d’euros] pour ce plat, contre une addition de 33 millions de livres [38 millions d’euros] côté français »

 

Cependant, Le Temps précise que « les chiffres peuvent varier énormément d’une année à l’autre ». La Suisse a ainsi importé 51 tonnes de cuisses de grenouille en 2019, contre 116 tonnes en 2016.

 

La surconsommation a en tout cas des conséquences dramatiques pour la protection des espèces en Turquie, en Albanie et en Inde, pays qui sont, avec le Bangladesh et l’Indonésie, d’importants exportateurs. Un problème qui va bien au-delà des grenouilles, car ces mangeuses d’insectes jouent un rôle important dans l’écosystème et permettent de limiter l’utilisation de pesticides.

Des grenouilles sur le capot d’un taxi à Bangkok, en septembre 2021 (image d’illustration).

 

Biodiversité. Allemands ou Français : qui est responsable de l’extinction des grenouilles ? ICI

 

« L’Union européenne est responsable de l’extinction en cascade des populations de grenouilles” en Europe de l’Est et dans certains pays d’Asie, ont alerté les ONG Pro Wildlife et Robin des Bois dans un rapport publié mercredi 22 juin. D’ici à 2032, la grenouille des marais d’Anatolie pourrait avoir disparu de Turquie, à cause d’une surexploitation.

 

La presse britannique revient sur le sujet, mais ne désigne pas les mêmes responsables.

 

« Les coupables sont les Allemands », rapporte le Telegraph, tandis que le Guardian accuse au contraire « l’appétit pour les cuisses de grenouille en France et en Belgique ».

 

« Le penchant de la France pour les “cuisses de grenouille” est célèbre mais l’Hexagone est loin d’être le seul pays européen à apprécier ce mets, souvent servi avec du beurre, du persil et de l’ail”, explique le Telegraph. De fait, les Vingt-Sept n’ont imposé aucune restriction au commerce de grenouilles : quelque 4 070 tonnes de cuisses de grenouille sont importées chaque année dans l’Union, soit l’équivalent de 81 à 200 millions d’amphibiens.

 

« La faim de viande de grenouille semble plus grande en Belgique, destinataire de 70 % des importations, mais selon l’organisation Pro Wildlife, la plus grande partie est ensuite envoyée en France, qui en importe directement 16,7 % », précise le Guardian.

 

Les États de l'UE importent environ 4 070 tonnes de cuisses de grenouilles chaque année

 

Effets dramatiques sur la biodiversité

 

De son côté, le Telegraph assure que « les chiffres montrent qu’en 2020 l’Allemagne a importé plus de cuisses de grenouille que la France et déboursé 73 millions de livres [près de 85 millions d’euros] pour ce plat, contre une addition de 33 millions de livres [38 millions d’euros] côté français »

 

Cependant, Le Temps précise que « les chiffres peuvent varier énormément d’une année à l’autre ». La Suisse a ainsi importé 51 tonnes de cuisses de grenouille en 2019, contre 116 tonnes en 2016.

 

La surconsommation a en tout cas des conséquences dramatiques pour la protection des espèces en Turquie, en Albanie et en Inde, pays qui sont, avec le Bangladesh et l’Indonésie, d’importants exportateurs. Un problème qui va bien au-delà des grenouilles, car ces mangeuses d’insectes jouent un rôle important dans l’écosystème et permettent de limiter l’utilisation de pesticides.

 

 

La consommation de cuisses de grenouilles en France menace la biodiversité ICI 

 

Une étude du Muséum d’histoire naturelle s’inquiète des conséquences de la consommation de cuisses de grenouilles d’importation, qui menace les espèces sauvages en Indonésie.

 

Julien Duriez, le 04/04/2017

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4 juillet 2022 1 04 /07 /juillet /2022 06:00

Palmer 1961, l'aristocrate médocain Anthocyanes - Yohan Castaing

Je ne sais si JPK lis encore mes pauvres chroniques, où le vin tient si peu de place, mais ce que je sais c’est que je le lis avec toujours le même plaisir, même si je suis devenu un buveur de vin nu.

 

Le sieur Thomas Duroux me poste toujours L’œil de Palmer et, dans le dernier numéro, JPK nous livre sa flamme pour le Palmer 1961.

 

 

Elle explique pourquoi, avec talent et érudition, je n’ai jamais été ni un amateur, ni un dégustateur de vin…

 

Jack Palmer, à la demande des hauts propriétaires des beaux châteaux de  Margaux, fut chargé d'enquêter sur le suc de la terre du château Palmer… -  Le blog de JACQUES BERTHOMEAU

 

Une remarque de lecteur, la mise en page sur les photos d’Olivier Metzger rend la lecture pénible, à trop vouloir s’imposer on indispose.

 

 

« Les millésimes de légende tels que le Palmer 1961 portent la marque d’un malentendu qui en constitue toute la singularité et le mystère. Face à ces vins exceptionnels, on se heurte comme aux murs d’une forteresse. À force d’avoir été commentés et sur-interprétés pour tenter d’en percer le secret, ils ont fini par acquérir une opacité qui en fait des citadelles imprenables. Sans doute peut-on s’en approcher, rôder autour, les investir même, mais il est illusoire de pénétrer au cœur de la place forte. Ces années fabuleuses contiennent un sens qu’il ne cessera de nous échapper. Pour se consoler, on peut toujours affirmer que c’est notre manière de les approcher qui importe. Que la quête compte plus que la conquête, etc. Il n’empêche, cette incapacité à parvenir au point le plus intime du sanctuaire a quelque chose de frustrant.

 

Venons-en au Palmer 1961.

 

Apparemment, il ne saurait y  avoir un  désaccord ou une méprise sur un tel millésime. Tous s’accordent à dire qu’il est extraordinaire. Personnellement, je n’ai jamais dégusté un pareil vin. C’est une  des deux ou trois plus grandes émotions de ma vie d’amateur. On vante sa concentration, son opulence en même temps que sa délicatesse. Cette aptitude à jouer sur des notions contradictoires est l’indice même d’un millésime d’exception. On ne peut n’est-ce pas, tout avoir, la puissance  avec en plus l’élégance. Palmer le peut et résout magistralement ce duel des contraires, conjuguant ce moelleux si caressant et soyeux avec une énergie enthousiasmante. Il y a quelque chose de confondant dans la fraîcheur en bouche qui subsiste encore soixante ans plus tard. On peut certes insister aussi sur le milieu de bouche qui signe les millésimes mythiques : ce moment crucial dans la dégustation, véritable saut dans l’inconnu, l’instant où tout bascule et relance les sensations comme un nouveau commencement.

 

On peut multiplier les superlatifs. Oui, ce Palmer contient tout cela et même plus. C’est précisément la pièce manquante, cet élément intraduisible et irréductible du vin, ce je-ne-sais-quoi dont parle Jankélévitch1, le point que la raison ne peut exprimer. Ce centre silencieux et inentamable est évidemment le plu délectable, le plus voluptueux, mais il est insaisissable.

 

Quand on parcourt le jugement que Robert Parker porte sur le Palmer 1961, on le sent vraiment impressionné, il est laudatif à l’extrême. En même temps, on perçoit une gêne, comme s’il était entravé par les mots. Je crois qu’il a pleinement conscience du malentendu qui est en jeu. Insistons sur la notion de malentendu, inhérente à la dégustation. Sans doute constitue-t-elle un tour de passe-passe, mais cet artifice est nécessaire. Il se révèle même productif car le malentendu dévoile souvent une vérité qu’on veut cacher. Parker lance des mots, il voudrait transmettre les raisons de son enthousiasme, il n’y arrive pas. Il l’avoue à demi quand il écrit : « Bouquet difficile à traduire avec des mots ». Il sait bien que cette difficulté ne concerne pas seulement ce bouquet mais tout le reste,  ce même plus indicible et incommunicable. Rendons grâce au moins à ce remarquable dégustateur d’avoir compris que les grands vins possèdent ce pouvoir de ne pas se laisser enfermer dans un compte-rendu prétendument objectif.

 

Pour se tirer d’embarras, on pourrait invoquer le principe ultime et illimité, l’infini, en fait l’aveu de notre impuissance et de notre ignorance. Ce qui est achevé, total et qui contient en lui-même sa raison d’être relève sans doute d’une forme d’absolu, mais appartient-il au domaine  de l’infini ? Toute entreprise humaine est finie, limitée dans l’espace et dans le temsp. Elle est considérée comme accomplie, conduite à son terme. Il lui a été mis un point final. Affirmer que le caractère extraordinaire d’un vin pourrait se concevoir à la lumière de l’infini me paraît déraisonnable. Einstein déclarait que deux choses sont infinies : l’Univers et la bêtise humaine.

 

Personnellement, je trouve rassurant que, dans le souci d’une perfection à atteindre, le vin appartient à l’univers fini. À l’image de ce que nous sommes, un millésime fut-il le plus n’est-il pas soumis à une limitation ? Le fait que, parmi tant d’autres, une année parvienne à se hisser miraculeusement au sommet en assigne les bornes en même temps qu’elle nous permet d’en tracer le contour. Par nature le sommet est un point qui ne saurait être dépassé.

 

Certes les grands millésimes ne meurent jamais, ils sont assurés d’une permanence et d’une pérennité qui restent gravées dans notre mémoire, mais regardons les choses en face : la finalité concrète d’un vin est de disparaître. Une fois la dégustation terminée, il ne reste rien au-delà de cette « apparition disparaissante », pour reprendre l’expression qu’emploie Jankélévitch dans son livre sur Claude Debussy2. Mais ce rien est tout puisque la vie du souvenir commence. Le vin n’est plus, mais l’émotion que nous avons ressentie et engrammée au moment de la dégustation ne va cesser de nous poursuivre, d’où cette quête éperdue de l’amateur qui veut retrouver dans les autres vins qu’il goûte cette sensation unique. La vie d’un amateur n’est rien d’autre qu’une chasse au souvenir, une tentative de ressusciter quelques millésimes de légende tels que le Palmer 1961. En fit, une histoire de reconnaissance, retrouver dans le présent l’émotion éprouvée dans le passé, équivalente et aussi puissante. Cette poursuite souvent vaine assure à ces vins une forme d’imprescriptibilité que rien ne pourra détruire en même temps qu’une affirmation de leur limite humaine. »

 

  1. Le Je-ne-sais-quoi et le Presque-rien  de Vladimir Jankélévitch 3 tomes Points Essais 1980-81
  2. Debussy et le mystère de l’instant Vladimir Jankélévitch Plon 2019

 

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1 juillet 2022 5 01 /07 /juillet /2022 06:00

Cerisier bigarreau Napoléon Prunus avium | cerises rouges & jaunes

 

Sur le chemin de l’école, dans un jardin en contrebas, des cerisiers nous narguaient, nous tentaient, nous invitaient au péché de gourmandise. Ironie de l’affaire, ce jardin était situé face à  la maison bourgeoise de l’instituteur laïc, considéré par les grenouilles de bénitier comme la quintessence du diable.

 

Nous portions en ce temps-là des culottes courtes, de nos jours ce sont les filles, qui exposent en des shorts leurs longs compas au Dieu soleil, et des chaussettes. L’escalade du tronc nous éraflait les cuisses mais le plaisir de la chair juteuse des cerises nous faisait ignorer ces désagréments. L’un d’entre nous se postait en guetteur, nous le rétribuions en nature en remplissant les poches de nos blouses de cerises pour lui. Nous ne nous sommes jamais fait prendre la main dans le sac, si je puis le dire ainsi.

 

Des cerises il y en avait à profusion dans le jardin du pépé Louis, un immense cerisier couvert de petites cerises  rouges acidulées dont je me goinfrais à califourchon sur les immenses branches, et un cerisier de taille plus modeste, plus tardif, produisant de grosses cerises blanches et roses, celles qui aujourd’hui coûtent un bras, que nous nous amusions à offrir aux filles pour qu’elles les portent, par deux, en pendentifs.

 

Le fruit défendu a plus de goût, celui de l’enfer, comment ose-t-on gourmander la pauvre Ève d’avoir cédé à la tentation ?

 

De ce temps révolu, les cerisiers du chemin et du jardin du Bourg-Pailler ont été coupé, je dois me contenter d’en  acheter chez la marchande de 4 saisons – façon de parler parce qu’elle aussi a disparue – j’ai gardé une forte addiction aux cerises. Lorsque j’allais passer des vacances dans le Luberon, du côté d’Apt, je me régalais sur les chemins environnant de cerises sauvages.

 

Enfin pour compléter ce tableau, j’adore le bois de cerisier ou de merisier, et j’ai sauvé de la destruction des années formica, un bel homme debout aux pieds chantournés en cerisier. Pas facile à déménager mais quand on aime on ne compte pas.

 

Homme debout:

 

« À l'origine, l'homme debout était une petite armoire très haute à une seule porte. Selon la légende, ce meuble servait aux insurgés vendéens de cachette pendant la révolution pour échapper aux soldats républicains : un homme debout pouvait y loger ».

 

Depuis, je ne sais pourquoi on l’a baptisée bonnetière.

 

11 mai 2006

Lettre à Monsieur le Ministre

 

ICI 

 

C'était en 1983 je crois, une crise de la cerise de bouche, je suis en charge du dossier au cabinet de Michel Rocard. Un matin un coursier nous porte trois panières emplies de magnifiques cerises en provenance des producteurs de l'Ardèche.

 

Sur chaque panière une lettre épinglée : madame Danièle Mitterrand, madame Delors, madame Michèle Rocard.

 

Nous transmettons aux intéressées et très vite on me confie le pensum d'écrire la réponse de chacune de ces dames aux producteurs de l'Ardèche. La missive de ces derniers est fort bien tournée, émouvante et sympathique.

 

 

Je me prends au jeu et je commets trois réponses différentes en fonction de l'idée que je me fais de la personnalité de ces dames.  

 

Fin de l'épisode à part que le chef de cabinet de Rocard, Yves Colmou, reçoit un coup de fil de Danièle Mitterrand pour remercier et ajouter « pourtant François a fait beaucoup pour la cerise... » au détail près qu'en l'occurrence la cerise dont elle parlait était le bigarreau d'Apt cher au défunt et regretté Henri Michel et à notre ami JL Piton. 

 

 

Cette chronique a vu le jour suite à la lecture d’une chronique de Jacky Durand publiée dans Cuisiner un sentiment chroniques savoureuses  éditions de l’épure ICI 

 

Cuisiner, un sentiment

LE TEMPS DES CERISES

 

« C’est un confetti  de verdure coincé à la verticale du périph. Trois herbes folles, deux chardons en fleur, une vigne courant sur un grillage et un cerisier. Pas un arbrisseau ou un sauvageon. Non, un vrai cerisier avec de beaux fruits formés mais pas encore mûrs, insolent de végétation au milieu de cette gangue de béton. C’est sûr, on y reviendra dans les beaux jours à cette porte de Paris picorer les fruits de cet arbre franc-tireur entre les murs antibruit et les panneaux publicitaires. Car on l’aime  bien le cerisier qui fait un peu figure de rescapé des fortifs, de dernier des Mohicans  dans la friche urbaine. On continue de se demander s’il est arrivé là par la volonté ‘une main verte ou le hasard du noyau d’un mangeur distrait ou d’une fiente de corneille. Et puis, indice supplémentaire de sympathie, bien avant l’accrobranche, il y avait le cerisier. Si, si, souvenez-vous, les cerises étaient encore meilleures quand elles étaient mangées dans l’arbre. Car vous pouvez gauler les pommes ou les noix, mais pour une poignée de burlats ou de griottes, il faut s’exposer au  vertige ascensionnel du maraudeur. C’est une autre caractéristique de ce fruit : on aime grappiller, picorer la cerise plus que la pomme ou la prune. Avec gourmandise pouvant valoir contravention (article 331-2 du code forestier) quand  le cerisier et ses fruits sont propriété d’autrui. C’est dire l’ampleur de la faute en ces temps de loi anticagoule. »

Cerisier Montmorency

Choisir un cerisier ICI 

 

Cerises guignes

Cerises bigarreaux

Cerises griottes

Cerises vraies (ou cerises douces)

 

Le cerisier domestique provient de deux espèces sauvages d’origine incertaine : le merisier ou cerisier des oiseaux (Prunus avium), à feuilles tombantes et à fruits de saveur douce, et Prunus cerasus, à feuilles droites et à fruits acidulés.

 

Du croisement de ces deux espèces, sont nées quatre races principales :

 

Cerises guignes

Cerises bigarreaux

Cerises griottes

Cerises vraies (ou cerises douces)

 

​​​​​​​

Les variétés acidulées sont auto-fertiles, alors que les variétés douces exigent la présence d’un autre arbre à proximité pour assurer la fécondation des fleurs nécessaire à la production de fruits.

   

RONDIN EN BOIS de cerisier échauffé tournage sculpture coutellerie Quartier  N°C2 EUR 5,00 - PicClick FR

Cerisier

 

 

Nom latin: Prunus serotina Ehrh.

Origine: Canada, É-U

Poids moyen (sec): 600 kg/m³

 

Couleur de l'aubier: blanc
 

Couleur du bois de coeur: rouge rosé

Prix: $$$

Cette essence est très utilisée dans l'ameublement haut de gamme et en ébénisterie en général. Son bois fonce avec le temps et sa couleur prend du caractère. Le fruit est utilisé pour parfumer le kirsch et le rhum. Nos voisins Américains le nomment "black cherry". Naturalisé en Europe.



Le cerisier est l’un des bois préférés des ébénistes pour le travail en atelier. L'aubier est mince et les planches larges sont fréquentes. Il est considéré comme un bois franc mi-dur et son grain varie de droit à ondulé. Son prix est relativement élevé quoique moins dispendieux que la plupart des bois exotiques.

 

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30 juin 2022 4 30 /06 /juin /2022 06:00

Ce matin à nouveau je fais « un Bizot », expression passé dans le langage courant, je démonte un « mythe de la gastronomie française » : l’origine de la raviole de Royan.

 

GASTRONOMIE La raviole du Royans, un héritage ancestral ICI 

Par la rédaction du DL - 02 août 2011

 

Véritable fierté royannaise, vantée à toutes les sauces, les ravioles font partie de ces plats ancestraux, “bien de chez nous”, passés de la table de la cuisine aux meilleures adresses de l’hexagone.

 

Élevé au rang de produit de luxe, tant par son goût fin et délicat que part son prix, la raviole jouit d’une réputation grandissante qui lui permet de faire, chaque jour, de nouveaux adeptes.

 

« Les ravioles, dont les origines sont à rechercher dans les cuisines antiques romaine et médiévale, sont vendues par “grosse” de 144 ravioles. Cette manière de compter, utilisant le système duodécimal, est antérieure à la diffusion du système décimal dans la première moitié du 19 e siècle, ce qui confirme la présence de ce plat dans le pays de Romans. »

 

« Au 19 e siècle et au début du 20 e siècle, les ravioles étaient d’abord consommées lors des fêtes familiales et confectionnées, à cette occasion, par des “ravioleuses” qui se déplaçaient de maison en maison. À Romans et Bourg-de-Péage, on allait manger quelques grosses de ravioles, entre amis, à 17 ou 19 heures dans les cafés des deux cités. »

 

La préparation de la farce

 

Le Comté (du Jura), coupé et râpé dans des meules de 40 kg, est mélangé avec du persil, des œufs, du sel, et du caillé de vache. Après avoir malaxé et bien mélangé la farce, Thierry l’a fait reposer pendant plusieurs heures afin d’obtenir une texture onctueuse, légère et homogène.

 

Le fourrage

C’est la partie délicate de la fabrication. Jason est aux manettes de la “raviolatrice”, une machine fabriquée par une entreprise locale servant à fourrer la pâte, elle-même fabriquée sur place avec de l’eau, des œufs, de la farine et du sel.

 

L’emballage

 

À la fin de la chaîne de production, Martine récupère les plaques pour les emballer. Elles partiront ensuite directement dans l’un des multiples points de vente.

 

Démontage de la tradition ancestrale in La Sacrifiée du Vercors François Médeline.

 

La Sacrifiée du Vercors

 

Les femmes de bûcherons italiens :

 

« Les survivants de cette époque sont très peu nombreux. Ceux qui ont accepté de témoigner dans les livres d’histoire reconnaissent que les Italiens n’étaient pas intégrés avant la guerre, que l’accueil ne leur a pas été favorable, et qu’il a fallu laisser le temps au temps. Comme compensation, on leur accorde l’invention de la raviole, la spécialité de la région. On raconte que les femmes des bûcherons transalpins ont farci leurs raviolis avec ce qu’elles avaient sous la main, c’est-à-dire de la tomme, du fromage blanc et du persil. La recette a fait son chemin et la tomme a depuis été remplacé par du comté. Ces femmes étaient peut-être celles des ouvriers qui ont percés les Grands Goulets et y sont morts. Mais il n’en est jamais fait mention. La route des Grands Goulets a de toute façon été fermée en 2004 aux voitures et au public pour des raisons de sécurité et remplacée par un tunnel de mille sept cent dix mètres de long, au grand dam de certains Vertacomicoriens* et d’une bande d’amis romanais qui criaient sous chaque tunnel aux touristes ébahis : « Attention à l’ours ! »  

*Nom des habitants du Vercors : étymologie : Vertacomacori peuple celte de la Narbonnaise.

 

 

Charbonnage et CharbonniersCharbonnage et CharbonniersCharbonnage et Charbonniers

Charbonniers, le métier du diable ?

 

ICI

 

 

[article]

sem-linkDanielle Musset

Le Monde alpin et rhodanien. Revue régionale d’ethnologie  Année 2000 

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29 juin 2022 3 29 /06 /juin /2022 06:00

J’ai connu les « faiseuses d’anges », en mes années étudiantes à Nantes, l’une de mes petites amies était infirmière, souvenir de l’avoir vu pleurer en rentrant de l’hôpital où des jeunes filles avaient eu recours à elles, faute de pouvoir se faire avorter médicalement, ou d’avoir agi seule avec des aiguilles à tricoter ou du persil.

 

Marie-Louise Giraud, la faiseuse d'anges qui a fini guillotinée à Paris ICI 

 

Marie-Louise Giraud est morte à 39 ans

 

30 juillet 1943, ce jour-là, Marie-Louise Giraud, 39 ans, est condamnée à mort pour avoir pratiqué des avortements illégaux à Cherbourg est guillotinée.

 

Le 30 juillet 1943 dans la cour de la prison de la Roquette à Paris, Marie-Louise Giraud, 39 ans, s’approche de la guillotine près de laquelle l’attend le bourreau.

 

Son crime ?

 

Avoir pratiqué 27 avortements illégaux dans la région de Cherbourg (Manche). Elle reste dans l’histoire comme la seule « faiseuse d’anges » exécutée pour ce motif.

 

Une affaire de femmes DVD - Claude Chabrol - DVD Zone 2 - Achat & prix |  fnac

 

Une affaire de femmes film de Claude Chabrol sorti en 1988. Il est adapté du livre du même nom écrit par l'avocat Francis Szpiner et paru aux éditions Balland. Il s'inspire de l'histoire vraie de Marie-Louise Giraud, une des dernières femmes guillotinées en France.

 

Halimi 7111973 Phot Julien Quideau copyr. L'express.JPG

 

Le procès de Bobigny : La cause des femmes. La plaidoirie de Me Gisèle Halimi ICI  

 

Et si je ne parle aujourd’hui, Messieurs, que de l’avortement et de la condition faite à la femme par une loi répressive, une loi d’un autre âge, c’est moins parce que le dossier nous y contraint que parce que cette loi est la pierre de touche de l’oppression qui frappe les femmes.

 

C’est toujours la même classe, celle des femmes pauvres, vulnérables économiquement et socialement, cette classe des sans-argent et des sans-relations qui est frappée.

 

Voilà vingt ans que je plaide, Messieurs, et je pose chaque fois la question et j’autorise le tribunal à m’interrompre s’il peut me contredire. Je n’ai encore jamais plaidé pour la femme d’un haut commis de l’État, ou pour la femme d’un médecin célèbre, ou d’un grand avocat, ou d’un P-D-G de société, ou pour la maîtresse de ces mêmes messieurs.

 

Je pose la question. Cela s’est-il trouvé dans cette enceinte de justice ou ailleurs ? Vous condamnez toujours les mêmes, les « Mme Chevalier ». Ce que nous avons fait, nous, la défense, et ce que le tribunal peut faire, ce que chaque homme conscient de la discrimination qui frappe les mêmes femmes peut faire, c’est se livrer à un sondage très simple. Prenez des jugements de condamnation pour avortement, prenez les tribunaux de France que vous voudrez, les années que vous voudrez, prenez cent femmes condamnées et faites une coupe socio-économique : vous retrouverez toujours les mêmes résultats…

 

Et puis il y eut enfin la loi Veil

 

La bataille de Simone Veil pour le droit à l’avortement ICI 

 

Il y a quarante ans, Simone Veil défendait à l’Assemblée son projet de loi sur l’interruption volontaire de grossesse. Retour sur un combat âpre, et même violent, jusqu’à l’adoption de cette loi.

 

La bataille pour le droit à l’avortement commence bien avant l’arrivée de Simone Veil au gouvernement. La question divise la société. Le 5 avril 1971, 343 femmes réclament le droit à l’avortement dans le Nouvel Observateur

 

.

 

«Un million de femmes se font avorter chaque année en France… Je déclare que je suis l’une d’elles»

 

,

 

[écrivent Simone de Beauvoir, Delphine Seyrig, Catherine Deneuve, Françoise Sagan, Jeanne Moreau ]

 

… et d’autres que

 

Charlie Hebdo rebaptisera les

 

«343 salopes»

 

Le manifeste des 343 (salopes), pour le droit à l'avortement | Raconte-moi  l'HistoireDroit à l'IVG : l'histoire du Manifeste des 343 - Elle

Image

La décision de la Cour suprême américaine prétexte d’une manœuvre politique en France 

 

 

 La décision du 22 juin de la Cour suprême a suscité un véritable tollé aux États-Unis, c’est normal. Mais on ne pouvait pas soupçonner qu’elle aurait des conséquences aussi immédiates sur la vie de notre pays. À peine a-t-elle été connue qu’une modification de notre constitution était annoncée. 

 

Pourtant, en France, le droit à l’avortement n’est pas menacé. Il est autorisé pour les femmes majeures ou mineures. Il a été renforcé par une loi récente, promulguée le 2 mars 2022, qui porte de 12 à 14 semaines de grossesse le délai pendant lequel il est possible de recourir à une IVG. Cette même loi a étendu aux sages-femmes la compétence de pratiquer des IVG chirurgicales. Elle a pérennisé l'allongement du délai de recours à l’IVG médicamenteuse (sept semaines contre cinq semaines jusqu’en 2020). Elle précise qu’un pharmacien refusant la délivrance d’un contraceptif en urgence sera en méconnaissance de ses obligations professionnelles. Enfin, un répertoire recensant les professionnels et structures pratiquant l'IVG devra être publié par les agences régionales de santé. Il sera librement accessible.

 

Si le droit à l'avortement est menacé en France, il l’est plus par le délabrement de notre système de santé, le manque de médecins, de sage-femme  et d'infirmiers dans les hôpitaux, le manque de soutien dont bénéficie le planning familial, que par les lois. 

 

Cela ne signifie pas qu'il y ait un consensus en France. Les représentants de différents cultes religieux sont fermement opposés à l’avortement, mais pour le moment, dans notre République laïque, ils ne font pas la loi. Souhaitons que cela dure. Le parti « Les Républicains » s'est illustré par son opposition à l'adoption de la loi du 2 mars 2022, ne sachant plus très bien comment se distinguer du parti d'Emmanuel Macron. Mais ni du côté des partis politiques ni du côté de l'opinion publique française il n'existe de risques réels de remise en cause du droit à l'avortement consacré par la loi du 17 janvier 1975 défendue par Simone Veil. 

 

Pourtant, la toute nouvelle présidente du groupe parlementaire « La République en marche », Aurore Bergé, soutenue par la Première ministre Élisabeth Borne, a indiqué le jour même où était rendue publique la décision de la Cour suprême américaine, qu'elle allait proposer de modifier notre constitution pour y inscrire le droit à l'avortement. Une telle prise de position, évidemment, a reçu l'approbation du Président de la République qui navigue à vue pour essayer de reprendre la main après la défaite sévère qu'il a subie lors de l'élection législative. La République en marche avec ses 154 députés sur un total de 577 sièges, soit un peu moins de 27% des députés élus, tente sans trop de succès de faire vivre l'idée qu'elle reste le parti majoritaire à l’Assemblée, au mépris de l'évidence la plus aveuglante. Elle n’est que le parti ayant obtenu le plus de sièges lors de cette élection, très loin de la majorité des sièges à l'Assemblée nationale, pour ne pas parler de la majorité des électeurs inscrits. 

 

Ne voulant pas passer d'accord avec d'autres partis qui partagent pourtant l'essentiel de son orientation politique, comme les Républicains, ou incapable de le faire, Emmanuel Macron a maladroitement essayé de renvoyer la responsabilité de l’impasse dans laquelle il se trouve sur les autres partis. 

 

Dans ce contexte, la décision de la Cour suprême américaine est une véritable aubaine. Alors qu'il n'y a pas de débat sur le droit à l'avortement en France, Emmanuel Macron va le créer, obligeant les autres partis politiques à se rallier à sa proposition d'inscription du droit à l'avortement dans la constitution de la Vème République, se réservant ensuite de dénoncer comme d'affreux réactionnaires ceux qui refuseront de le faire. Ce faisant, il devra sans doute stigmatiser ceux qui sont le plus proches de lui, c'est à dire Les Républicains, puisque Marine Le Pen a indiqué qu'elle n'était pas opposée à la constitutionnalisation du droit à l'avortement. Quant à la NUPES, elle pourra difficilement faire autre chose qu'appuyer cette proposition après que la France Insoumise a présenté une proposition de loi dans ce sens au cours de la précédente législature, rejetée à l’époque par le camp macroniste. 

 

La grossièreté de la manœuvre politique devrait conduire tous les partis à la rejeter sans équivoque pour ce qu'elle est, une manœuvre politicienne de la pire espèce. Ils pourraient d'ailleurs reprocher en même temps au président de la République de diviser inutilement la société qui l’est déjà suffisamment, sans qu'il soit besoin d'en rajouter. Je ne sache pas que cette proposition ait figuré dans le programme du candidat Macron à la présidence de la République pas plus que dans celui du mouvement Renaissance pour l’élection législative. Une révélation sans doute d’un péril jusque-là inaperçu…

 

Une manœuvre qui doit être rejetée sans équivoque

 

En plus des circonstances, il y a aussi des raisons de fond pour s'opposer à cette proposition d’E Macron. 

 

L’objet d'une constitution est de définir le fonctionnement des pouvoirs publics, les principes d'organisation de l'administration et les conditions dans lesquelles est assurée la séparation des pouvoirs sans laquelle il n'y a pas de démocratie. Elle est là pour garantir que le pouvoir exécutif ne pourra pas empiéter sur le pouvoir législatif et le pouvoir judiciaire ; mais aussi pour assurer qu'il n'y aura pas de gouvernement des juges et préciser les limites dans lesquelles s'exercent le rôle de représentant de la souveraineté populaire du pouvoir législatif. 

 

Évidemment nous avons un peu oublié cela avec la constitution de la Vème République qui donne un pouvoir exorbitant à l'exécutif et réduit le pouvoir législatif au rôle de godillot en période ordinaire. Quant à notre système judiciaire, il est regardé comme une curiosité à l’étranger. 

 

Si une réforme de la Constitution française devait intervenir (ce ne serait que la 25ème depuis 1958), c'est de cela dont elle devrait traiter : comment faire de la France un pays organisé démocratiquement ? Comment faire pour que nos institutions permettent une représentation réelle de la volonté populaire et que des évolutions soient possibles sans affrontements, parfois violents, entre un peuple méprisé et un exécutif méprisant ?

 

Ce n’est pas ce que souhaite Aurore Bergé, au contraire il s’agit pour elle d’éviter un débat sur les institutions au moment où celles-ci montrent leurs limites et où le gouvernement est dans une impasse, pour faire diversion sur un sujet qui ne suscite pas de polémique pour le moment dans notre société.

 

La seconde objection à cette proposition tient à sa nature même. La constitution n'est pas une déclaration des droits mais la description du fonctionnement des institutions qui permettront de les garantir et d'assurer la protection des libertés individuelles contre la tendance à l'oppression des institutions étatiques, quelles qu'elles soient. Le pouvoir exécutif tend naturellement à abuser des prérogatives qui lui sont données ; le pouvoir judiciaire ne l’est pas moins et la décision de la Cour suprême nous le rappelle avec force. Enfin, le pouvoir législatif qui dans certaines circonstances pourraient se considérer comme absolu ne doit pas l’être non plus. « La souveraineté du peuple n’est pas illimitée ; elle est circonscrite dans les bornes que lui tracent la justice et les droits des individus. La volonté de tout un peuple ne peut rendre juste ce qui est injuste. Les représentants d’une nation n’ont pas le droit de faire ce que la nation n’a pas le droit de faire elle-même », écrivait B. Constant

.  

Les révolutionnaires de 1789 avaient sagement distingué la déclaration des droits de l'homme et du citoyen, de la Constitution. D’un côté l'énumération des droits de l’homme considérés comme naturels ; de l'autre les règles d'organisation des pouvoirs publics, du régime politique dans lequel nous souhaitons vivre. 

 

La proposition d'Aurore Bergé, en dehors de son aspect politicien, prolonge la tendance à transformer la constitution en un catalogue de droits et de principes placé sous le contrôle d’un juge, en lieu et place d'un texte fondamental exposant les limites du pouvoir des institutions étatiques et les garanties ainsi apportées aux citoyens. Le projet de constitution européenne élaboré par Valéry Giscard d'Estaing souffrait de ce défaut qui voulait instituer dans le même texte le rôle de la Commission et du Parlement européen, la réduction du champ de compétences des institutions nationales et les origines chrétiennes de la France. C'est entre autres ce que les Français, avec d'autres Européens, ont refusé en 2005. C'est ce que leurs dirigeants leur ont imposé par la voie parlementaire au mépris de l'opinion clairement exprimée par référendum.

 

À rebours de cette tendance, il faut dire clairement que le mariage et ses différentes formes, nos pratiques sexuelles, la protection de l'environnement, de l'eau, de la biodiversité, la politique culturelle, l'idée que nous avons de ce qu'est un beau paysage, l'amitié ou l'amour, bref tout ce qui constitue la toile serrée de notre vie quotidienne, sociale ou individuelle, et la plupart des politiques publiques, n'ont rien à faire dans la Constitution. 

 

Cette boursouflure croissante de la Constitution et des textes juridiques en général, nous enferme dans une camisole qui nous prive progressivement de toute liberté de mouvement. Le seul régulateur de la société devient le juge qui décide non pas comme une simple autorité de mise en œuvre des textes, mais en faisant intervenir ses opinions personnelles, ses orientations politiques, son interprétation des faits et des circonstances, en élargissant sans cesse le champ des principes auxquels il fait appel pour prendre ses décisions.

 

Il faut donc dire très clairement non à cette proposition de la République en marche.

 

Une révision complète de notre constitution est nécessaire, pour nous permettre de retrouver un fonctionnement démocratique. Elle doit être préparée par une commission désignée pour cela par le Parlement, rassemblant les représentants des partis politiques, des membres du Conseil économique, social et environnemental, des syndicalistes et des responsables associatifs. Son projet devrait être soumis aux citoyens par référendum après un examen par le Parlement.

 

L’utilisation politicienne du droit à l'avortement par le parti du Président de la République affaiblit ce droit et la Constitution.

 

Le 27 juin 2022

Jean-François Collin


 

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28 juin 2022 2 28 /06 /juin /2022 06:00

"Pizza?  Celui que nous connaissons aujourd'hui est né en Amérique.  Au début c'était blanc, avec de l'huile et de l'ail » : les faux mythes de la cuisine italienne en podcast

Le sieur Jean-Yves Bizot, vigneron à Vosne-Romanée, est un lève-tôt, c’est un commentateur régulier mais via WhatsApp qui grelotte sur ma table nuit dans la foulée de la mise en ligne de mes brillantes chroniques. Dimanche matin, sur ma salade Waldorf, il a embrayé sec sur le nationalisme culinaire

 

Comme Alberto Grandi, professeur d’histoire de l’alimentation à l’université de Parme qui se propose de « démonter les mythes sur la cuisine italienne », il affirme que la pizza et la carbonara sont d’origine américaine.

 

https://www.corriere.it/methode_image/2022/04/01/Interni/Foto%20Interni%20-%20Trattate/combo1-kWbD-U333016027140799NI-656x492@Corriere-Web-Sezioni.jpg

 

Selon les dires du professeur, la carbonara ne serait pas un plat romain, mais trouverait son origine à la fin de « la Seconde Guerre mondiale, lorsque les soldats américains apportent le bacon en Italie et ont l’idée de l’associer aux œufs et aux pâtes ».

 

Quant à la fameuse pizza napolitaine, poursuit le média, elle serait aussi le fruit d’une rencontre italo-américaine. Alberto Grandi s’explique à ce sujet dans les colonnes du journal romain Il Fatto Quotidiano :

 

« La version que l’on connaît aujourd’hui est née aux États-Unis, et jusqu’aux années 1950, une grande partie des Italiens ne connaissait pas la pizza, on en parlait comme d’un plat exotique. Ce plat est né à Naples, certes, mais à l’origine, la pizza était blanche, sans tomate ni mozzarella, riche en ail et en huile et consommée dans la rue. Une sorte de street-food avant l’heure. Les Italiens qui ont émigré outre-Atlantique y ont appris à préparer la pizza avec la mozzarella et la tomate, et ont ensuite rapporté cette recette au pays, où elle a été intégrée à notre tradition. »

 

Les relations culinaires entre les deux rives de l’Atlantique créées par l’émigration prennent une telle importance que les Italo-Américains deviennent parfois eux-mêmes les gardiens d’une tradition, explique encore Grandi.

 

C’est le cas du parmigiano, le célébrissime fromage transalpin qui a un cousin américain, le parmesan, longtemps moqué comme une vulgaire imitation. En réalité, explique le professeur au média italien, « l’histoire du parmesan américain commence dans les années 1920 et 1930. Des producteurs d’origine italienne fabriquent ce fromage dans le Wisconsin en suivant les méthodes de fabrication traditionnelles. Par la suite, le processus de fabrication du parmigiano a changé et s’est amélioré en Italie, mais dans le Wisconsin, on produit encore ce fromage comme au début du XXe siècle. Donc, pour retrouver la saveur d’origine de ce fromage, c’est dans le Wisconsin qu’il faut se rendre. »

 

« On ne mangeait que de la soupe et de la polenta »

 

Qu’il s’agisse de carbonara, de pizza ou d’autres plats et aliments cités par Grandi, il est difficile de valider ou d’invalider de façon définitive les théories du professeur. Les sources sur les origines d’une recette sont souvent multiples et contradictoires et, dans le fond, la démarche de Grandi – dont il assume le côté provocateur – ne vise pas à attribuer une paternité différente à des plats italiens, mais plutôt à déconstruire un mythe plus général relatif à cette cuisine.

 

À savoir, qu’elle ne repose pas sur des « traditions séculaires », comme un certain marketing voudrait le faire croire, et que le développement de mets savoureux et raffinés est lié à l’enrichissement de la population pendant l’après-guerre.

 

« L’idée que les Italiens mangent bien depuis des siècles est une sottise, car ils ne pouvaient pas se le permettre », explique donc Grandi à Specchio :

 

« S’ils avaient eu pizza, carbonara, viande et ravioli tous les jours à leur table, auraient-ils émigré pour faire des travaux humbles dans le monde entier ? Ils ne mangeaient que de la soupe, et de la polenta au Nord. »

 

Bien évidemment, j’attends avec impatience une chronique du sieur Bizot sur un sujet chaud en Bourgogne : comment a-t-on dessiné la carte des crus, les fameux Climats ?

Denominazione di origine inventata. Le bugie del marketing sui prodotti  tipici italiani: Grandi, Alberto: 9788804683957: Amazon.com: Books

Pizza ? Celui que nous connaissons aujourd'hui est né en Amérique. Au début c'était blanc, avec de l'huile et de l'ail » : les faux mythes de la cuisine italienne en podcast

 

Depuis plus de quinze ans, je m'occupe de l'histoire de la nutrition et des marchés alimentaires et, au cours de cette période, je me suis progressivement rendu compte que j'avais moi-même nourri certains mythes sur l'alimentation et la cuisine italiennes qui, documents en main, n'étaient pas supporter. C'est pourquoi j'ai décidé de les démonter ». Et pour ce faire, le professeur Alberto Grandi , professeur d'histoire de l'alimentation à l' Université de Parme, a écrit deux livres ( Denominazione di Origine Inventata et Parla while mangi , tous deux publiés par Mondadori) et, récemment, a condensé tous les arguments contenus dans le deux textes dans un podcast en douze épisodes, réalisés avec Daniele Soffiati et produits par Gabriele Beretta, qui est en tête des charts Spotify et dans lesquels, comme dans une sorte de menu de vérité, il fait des révélations surprenantes.

 

Même si Grandi ne doute jamais de la qualité et de l'excellence de nos produits, il démonte des reconstructions historiques imaginatives désormais consolidées comme vérité. « Toute cette mythification de notre cuisine m'avait saturé - raconte le professeur - et j'ai décidé d'essayer de fixer quelques vérités plus historiques ». « Je partirais d'une considération de base », explique Grandi, « à savoir que la cuisine italienne, telle que nous la connaissons aujourd'hui, n'a pas plus de 50 ans. Après le boom économique des années 1960, notre pays s'est arrêté et ce rêve de croissance infinie de la décennie précédente a été interrompu. L'Italie a ainsi commencé à construire un passé « mythique » en confirmant cette théorie de l'invention de la tradition forgée par Hobsbawn en 1983, selon laquelle une société dans les phases historiques de transition tend à inventer des traditions capables de concevoir une nouvelle identité. La cuisine italienne n'a pas échappé à ce processus. Tout en s'appuyant sur des bases solides, notre cuisine s'est largement inventée une glorieuse tradition historique ».

 

En réalité, la cuisine italienne d'avant le boom économique était monotone, pauvre, comme la majorité des Italiens étaient pauvres, et basée sur quelques éléments. Il suffit de remonter au début des années 1900 pour découvrir que même s'asseoir à table était un luxe pour la plupart des Italiens : « Au tournant de la Grande Guerre, 80 % des Italiens, raconte l'instituteur, étaient employés aux champs et la plupart mangeaient au sol avec bol et cuillère : des soupes de céréales au sud et beaucoup de polenta au nord ». Les processus migratoires vers les États-Unis ont influencé le changement de la manière de cuisiner et d'utiliser les ingrédients, de les varier et de les combiner, ainsi que la manière de se comporter à table.et le retour des Italiens dans leur patrie. En Amérique, les migrants italiens ont acquis de nouveaux concepts alimentaires, de nouveaux comportements, comme s'asseoir à table par exemple, puis les ont emmenés avec eux une fois rentrés en Italie, contribuant aux changements qui sont effectivement entrés dans notre tradition.

 

Prenons, par exemple, la pizza : « Celle que nous connaissons et mangeons encore aujourd'hui - explique Grandi - est née en Amérique et jusque dans les années 1950, la plupart des Italiens ne la connaissaient pas. On en parlait presque comme s'il s'agissait d'un plat exotique. Bref, c'est vrai que la pizza est née à Naples mais c'était une pizza blanche, sans tomate ni mozzarella, riche en ail et en huile, mangée dans la rue. Une sorte de street food primordiale".

Vient ensuite ce que les anthropologues américains ont défini comme « l'effet pizza » lié à la migration : « Les Italiens - poursuit Grandi - apprennent à faire de la pizza à la tomate et à la mozzarella aux États-Unis puis, une fois de retour en Italie, ils empruntent ce chemin avec eux. Pour le préparer qui devient une partie de notre tradition ". Un épisode relaté dans un article publié dans "Usa History" est significatif, dans lequel des soldats américains écrivaient des lettres chez eux se plaignant qu'il n'y avait pas de pizzerias en Italie, alors qu'il y en avait déjà aux États-Unis.

 

Un autre pilier de la gastronomie italienne sont les pâtes. Mais même dans ce cas, Grandi fait des révélations plutôt surprenantes et l'Amérique y est encore pour quelque chose : « Jusqu'à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle - explique Grandi - la consommation de pâtes sèches était surtout répandue en Sicile et Naples, tandis que dans le nord on mangeait autre chose, de la polenta par exemple. Puis la pauvreté a accéléré les phénomènes migratoires et de nombreux Italiens du Nord ont émigré aux États-Unis où ils sont entrés en contact avec des compatriotes du Sud dans la Petite Italie et là ils se sont familiarisés avec les pâtes, l'appréciant pour son goût et aussi pour sa facilité de conservation et de préparation. Lorsque certains de ces émigrants sont revenus en Italie, ils ont à leur tour répandu la production et la consommation de pâtes sèches également dans le nord ».

 

Mais il y a aussi la main de l'oncle Sam dans un plat réputé très italien comme les spaghettis à la carbonara : « Dans ce cas aussi », explique le professeur Grandi, « les Américains nous ont donné les leurs. En fait, pendant la Seconde Guerre mondiale, ce sont les soldats américains qui ont fourni des ingrédients tels que des œufs en poudre et du bacon, pratiquement inconnus et indisponibles en Italie. Sans oublier que depuis sa naissance, dans les années 1950, et jusque dans les années 1980, le seul ingrédient fixe de la carbonara était l'oignon. Si vous le mettez aujourd'hui, vous commettez une hérésie gastronomique.

 

Curieux, toujours en train de parler de pâtes, que le régime fasciste n'aimait pas ça : « Selon les fascistes », dit Grandi, « c'était un plat qui alourdissait, provoquait de la somnolence, ramollissait et n'était pas bon pour un peuple guerrier. De plus, il était perçu comme un plat importé, un plat américain ».

 

Enfin, parlons d'une autre excellence italienne comme le parmesan : "Le fameux parmesan qui en Italie est presque diabolisé, a en fait sa propre histoire qui commence en Amérique dans les années 1920 et 1930 grâce à des producteurs aux noms italiens qui l'ont produit dans les laiteries du Wisconsin. Et ils l'ont produit comme le Parmigiano était produit en Italie à cette époque, lui donnant un nom assonnant par rapport aux nobles parents italiens pour des raisons de marketing interne. La raison pour laquelle je dis que le vrai parmesan est fabriqué dans le Wisconsin est due au fait que, alors que les méthodes de traitement et de production du parmesan et du Grana Padano en Italie ont changé et se sont améliorées, dans le Wisconsin, le parmesan est toujours produit comme il se faisait au début Années 1900. Donc si on veut savoir quel goût avait le parmesan original, il faut aller dans le Wisconsin ».

 

 

Alberto Grandi : tous les produits | fnacDenominazione di origine inventata: intervista ad Alberto Grandi

Vous affirmez que la cuisine italienne a à peine 50 ans de vie. Thèse bizarre.


« L'Italie ne croit plus en l'avenir depuis longtemps, elle s'est donc inventé un passé magnifique. La vérité est que nous étions affamés. Nous avons peu et mal mangé. Puis nous avons commencé à manger beaucoup et mal. A la fin on s'est dit qu'on avait toujours beaucoup et bien mangé ».

 

Je dois le nier: la "castradina" que Giorgio Gioco cuisinait avec de l'agneau aux 12 Apostoli de Vérone provenait des esclaves de la Sérénissime emmenés de Dalmatie.


«Regardez, le très célèbre Pellegrino Artusi, qui en 1891 a compilé La science dans la cuisine et l'art de bien manger , a rafistolé des recettes. Et il conseillait de copier des allemands et des anglais, pas des français, jugés trop raffinés pour nos palais ».

 

Et le « De re coquinaria », excusez-moi ?
« La cuisine romaine racontée au premier siècle par Marco Gavio Apicius ne serait pas reproductible de nos jours. Pensez au garum, la sauce la plus populaire à l'époque : les restes de poisson pourris dans le sel ».

 

Quand la faim italienne a-t-elle pris fin ?
« Au début du XXe siècle, avec l'avènement de la mécanique et de la chimie dans l'agriculture. De 1876 à 1915, pas moins de 20 millions d'Italiens sont allés chercher de la nourriture à l'étranger. Un agriculteur vénitien sur trois souffrait de pellagre, c'est-à-dire d'un manque de vitamine PP, abréviation de « Pellagra prevent », découverte aux États-Unis seulement en 1937. Les médecins américains la comparaient à un fléau apporté par nos compatriotes, habitués à consommer 3 kilos de polenta par habitant et par jour. Ils ont enlevé leur faim, mais ils sont tombés malades. Cesare Lombroso a été le premier à étudier la pathologie. Il est arrivé à une conclusion erronée : il pensait que c'était le mauvais stockage du maïs, et non le régime monotone, qui en était la cause. C'est ainsi que sont nés les greniers publics. Un beau cas d'hétérogénèse des fins ».

 

Apollinare Veronesi, magnat du poulet Aia, m'a dit : "Quand de mon temps on arrachait le cou d'une poule, soit il y avait un malade dans la maison, soit la poule était malade."


« En fait, Artusi met de la viande de poulet dans des tortellinis. Ce n'est qu'en 1974 que la Chambre de Commerce enregistrera la recette du « vrai tortellino di Bologna » à base de longe de porc, jambon et mortadelle ».

 

Selon un autre cahier des charges de la chambre, la légendaire sauce bolognaise comprend du lait. Personne ne s'en est jamais plaint.


« Oui, mais ça date de 1982, quand la crème à cuisiner était à la mode. C'est dire l'artificialité de certaines opérations ».

 

Montrez-moi un plat qui est certainement italien.
"C'est dur. Ils m'ont crucifié pour avoir écrit que les pizzerias étaient nées en Amérique, pourtant c'est là que les gens ont commencé à manger de la pizza assis. Dans notre Sud, c'était de la nourriture de rue. Le Napolitain Raffaele Esposito était très doué pour inventer en 1889 ayant créé la Margherita en l'honneur de la reine d'Italie, arrivée à Capodimonte avec Umberto I. Aux USA c'était un aliment pour les désespérés, fortement déconseillé par les médecins, comme les macaronis »

 

Mais vous attribuez même le parmesan aux Yankees, vous vous rendez compte ?


« Non, je dis que Boccace l'aimait déjà et que Napoléon envoya Gaspard Monge à Parme pour enquêter sur un fromage qui se conservait bien. Seulement que dans cette ville il n'y avait pas de vaches laitières, il fut donc envoyé à Lodi, d'où il envoya à l'empereur un rapport sur le "fromage Lodezan dit aussi Parmezan". Il y a un écart de 150 ans, de 1700 à 1850, dans l'histoire de cet excellent produit. Aujourd'hui on parle beaucoup de contrefaçon de parmesan, mais c'est à la fin du 19e siècle que le très décrié parmesan fait son apparition dans le Wisconsin, sous des formes d'environ 20 kilos et à croûte noire. Qui l'a fait? Quelques crémiers italiens qui y ont émigré. Je n'en mentionne qu'un : Magnani. Un patronyme très répandu entre Parme et Mantoue. Ce n'est qu'en 1938 que le premier consortium pour la protection du Parmigiano Reggiano voit le jour ».

 

Et quelle est l'histoire des spaghettis nés en Afrique ?


«Aujourd'hui, les pâtes sont faites avec du blé Crésus, sur le marché depuis 1974, qui a supplanté le célèbre Senatore Cappelli. Elle a quelque chose à voir avec la « bataille du blé » menée par Benito Mussolini, puisque le tiers de la matière première du pain dépendait des importations, avec de lourdes répercussions sur la balance commerciale. Le généticien Nazareno Strampelli est venu en aide au Duce. C'est lui qui a inventé le blé dur dédié au sénateur Raffaele Cappelli, qui fut le premier à financer ses recherches. Grâce à de patients croisements, l'agronome des Marches a créé une variété très productive et résistante aux maladies : le blé Ardito. Mais il y est arrivé en utilisant une variété trouvée en Tunisie.

 

Bref, y a-t-il quelque chose qui n'appartient qu'à nous ?


«Le vinaigre balsamique traditionnel de Modène, qui dans la version IGP, la moins noble, est l'une des cinq spécialités les plus exportées avec le Parmigiano Reggiano, le Grana Padano, le Prosecco et le Prosciutto di Parma. Dommage que l'original coûte 10 000 euros le litre et nécessite au moins 12 ans de vieillissement, qui peuvent atteindre 30. Le risque commercial est énorme : au final un jury décide à qui attribuer le cachet. Le substitut est fait avec du moût, du vinaigre de vin et du caramel. Une opération commerciale astucieuse ».

 

Cela a dû l'horrifier.


«Mais non, je suis omnivore, je passe indifféremment du McDonald's aux grillons frits que je mangeais à Pékin. Aujourd'hui juste un yaourt et une banane. Je suis au régime".

 

Vous souvenez-vous d'un aliment de votre enfance ?
«Oui, et c'est très triste de le rappeler, malgré le fait qu'à Mantoue c'était le plat typique du dimanche: ris e tridura, riz bouilli dans un bouillon, avec ajout d'œuf battu et de parmesan en fin de cuisson».

 

Est-ce un goût perdu à jamais ?


«Le fiapòn , un dessert. Les restes de polenta étaient frits dans une poêle graissée et saupoudrés de sucre glace ».

 

Mais qui devrait se soucier de savoir si un aliment est vraiment né en Italie ou ailleurs ?
« Certainement pas moi. Tant que c'est bon et que ça ne fait pas mal. Cependant, je déteste la mystique du made in Italy : du pur marketing ».

 

La tomate cerise me semble bonne.


"Bien sûr. Et dire que les paysans de Pachino n'en voulaient pas, ils ont préféré s'adonner à la salade de cœur de bœuf. Il a été breveté en 1989 par la génétique Hazera de Tel-Aviv, à laquelle les Siciliens paient encore aujourd'hui des royalties pour les graines ».

 

Le saindoux Colonnata est également délicieux.


« Qui dit non ? Fantastique. Mais avez-vous déjà été dans ce hameau des Alpes Apuanes ? Il est si petit que deux cochons auraient du mal à y rester. Et en effet je connais des éleveurs de Mantoue qui fournissent le saindoux à affiner dans les bassins de marbre. S'agissant d'une IGP, une indication géographique protégée, le lien entre le territoire et la matière première n'est pas obligatoire".

 

Qu'enseigne-t-il à ses élèves ?


« Comment l'homme mangeait avant la découverte du feu. L'idée qu'il se nourrissait de ce qu'il chassait est fausse ».

 

Qu'a-t-il mangé alors ?


"Les hominidés étaient des charognards, comme les vautours et les hyènes."

 

Et il vous a semblé! Quelle horreur.


« Je n'ai rien inventé. Il suffit de lire l’Histoire de la nutrition de Jean-Louis Flandrin, un tome de 750 pages édité par le médiéviste Massimo Montanari, érudit suprême du sujet. Il était mon professeur et nous avons ensuite enseigné ensemble pendant deux ans. L'homme chasseur l'a créé par l'anthropologie pour réhabiliter nos ancêtres ».

 

Ne pensez-vous pas que l'appellation d'origine inventée nuit à l'une des rares industries nationales encore florissantes ?


"C'est ce que me reprochait mon concitoyen Gianni Fava lorsqu'il était conseiller régional pour l'agriculture de Lombardie : "Si vous enlevez l'histoire d'un plat, vous le privez d'un ingrédient." Il avait raison. Ça m'a mis en crise. J'ai été invité à parler de la table tricolore à Ankara. Avant de partir, ils m'ont dit : "Fais attention à ta façon de parler..." ».

 

Nous vivons dans une civilisation gastrique.


"Et comment. Un jeu démesuré se joue sur la nourriture, comme si l'esprit italien passait par la défense de l'amatriciana ».

 

Allons-nous encore avoir faim ?


« Je ne crois pas à une famine en Italie. Le blé russe et ukrainien qui nourrit l'Afrique nous sera donné. Nous le payons plus ».

 

 

 

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