Rassurez-vous ce n'est pas parce que je viens de croiser notre Ministre, Dominique Bussereau, sur le Bd Raspail alors qu'il s'embarquait pour sa journée de labeur, que ma plume prise de démangeaisons me pousserait à lui écrire. La lettre dont il s'agit a été adressé par les amis du "parti d'en boire" au Ministre de la Culture avec copie au Président de la République et qu'ils sont forts marris du peu d'intérêt qu'a succité leur initiative d'une journée culturelle sur le vin. Qu'ils me permettent de leur dire que ce n'est pas la bonne méthode.
En effet, pour qu'un tel projet aboutisse il faut qu'il soit d'abord défini et porté par tous les gens du vin, puis ensuite pour une grande part financé par eux : acte volontaire et non cagnotte prélevée sur les CVO, enfin vendu aux pouvoirs publics. Ayant inititié, mis en oeuvre la Journée Nationale du Cheval, qui n'était pas à l'origine une kermesse parroissiale : 10 millions de F de budget, je connais assez bien les rouages de ce type d'évènements. Les Ministres, qui reçoivent à jet continu des milliers de lettres, si on veut emporter leur adhésion, il faut leur apporter du clé en mains, du cousu main et surtout qu'ils sentent derrière le projet une réelle adhésion ce qui ne semble pas être le cas pour le vin.
Ceci étant écrit, je vais proposer à mes amis de " Sans Interdit " un projet cousin germain qui, s'ils en sont d'accord, nous porterons et si possible ferons aboutir. Pour l'heure je leur en garde la primeur mais pour la suite nous serons jamais trop avec les amis du "parti d'en boire" pour pousser et en faire une réussite au service du vin. A suivre sur le blog. Mais, pour ne pas rester sur cette note un peu tristounette je vais vous conter une anecdote de réponse à des lettres adressées à mesdames les épouses de...
C'était en 1983 je crois, une crise de la cerise de bouche, je suis en charge du dossier au cabinet de Michel Rocard. Un matin un coursier nous porte trois panières emplies de magnifiques cerises en provenance des producteurs de l'Ardèche. Sur chaque panière une lettre épinglée : madame Danièle Mitterrand, madame Delors, madame Michèle Rocard. Nous transmettons aux intéressées et très vite on me confie le pensum d'écrire la réponse de chacune de ces dames aux producteurs de l'Ardèche. La missive de ces derniers est fort bien tournée, émouvante et sympathique. Je me prends au jeu et je commets trois réponses différentes en fonction de l'idée que je me fais de la personnalité de ces dames. Fin de l'épisode à part que le chef de cabinet de Rocard, Yves Colmou, reçoit un coup de fil de Danièle Mitterrand pour remercier et ajouter " pourtant François a fait beaucoup pour la cerise..." au détail près qu'en l'occurence la cerise dont elle parlait était le bigarreau d'Apt cher au défunt et regretté Henri Michel et à notre ami JL Piton.
Tous les fonctionnaires vous le dirons : la réponse au courrier parlementaire ou non, ce n'est pas de la tarte. Mais ainsi va le monde chers abonnés, les français aiment écrirent aux Ministres et moi qui prenais le temps en visant les réponses le soir à la veillée je puis vous dire qu'ils sont aussi friands de faveurs ou autres pistons...