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3 septembre 2022 6 03 /09 /septembre /2022 06:00

- Avant ou après la baise ?

Daquin à Vincent son ami  avocat.

 

Or noir

Or Noir est un très bon millésime pour Dominique Manotti.

 

Dès les premières lignes on est dans le bain. Le bain d’huile plus précisément car ce qui se cache derrière ses meurtres commandités c’est la nouvelle répartition des cartes autour du business du pétrole qui se joue quelques jours avant le 1er choc pétrolier.

 

Mars 1973, le jeune commissaire Daquin débarque à Marseille en pleine succession sanglante pour le contrôle du milieu marseillais entre Zampa et Francis le Belge, après la chute des frères Guérini et le démantèlement de la French Connection, la filière de l’héroïne qui approvisionnait les Etats-Unis depuis la France, en particulier depuis la cité phocéenne.

 

Lorsque Maxime Pieri, un ancien lieutenant des Guérini devenu un homme d’affaires en vue de Marseille, est abattu par un tireur d’élite en sortant d’un casino de Nice, l’enquête est confiée à Daquin et à sa nouvelle équipe. Pieri était accompagné ce soir-là d’Emily Frickx, petite-fille d’un magnat des mines d’Afrique du Sud mariée à un important trader de minerais, et qui reste introuvable.

 

Remarquablement documenté et efficace, entremêlant trafics et coups tordus de toutes nature et origines, Or noir éclaire un moment fondamental de basculement vers un nouveau monde, et le cynisme et les ambitions sans limites qui vont naître de la libéralisation du commerce du pétrole et de l’économie.

 

signé MarianneL dans Sens Critique ICI 

 

Mars 73, c’est aussi la veille du choc pétrolier.  Le commissaire Théodore Daquin descendu de Paris pour occuper son premier poste a 27 ans. Il est intelligent, sensible, homosexuel et patient. Il débute par cette enquête. Mais quand après à l’ancien caïd de la drogue, son associé, vétéran des services secrets, est abattu, la piste du règlement de compte lié au banditisme est très vite écartée par cet anti-héros. D’autant qu’un autre cadavre liés à la Somar, entreprise que dirigeait Pieri, s’ajoute à la liste. La French Connection est tombée à Marseille. Et si la guerre de succession entre clans a fait rage, l’ancien monde bascule vers un nouveau monde de « cols blancs ». « L’avenir, ce n’est ni l’héroïne ni la cocaïne, c’est le pétrole. » Ce monde voit l’émergence de traders cyniques, sans foi ni loi, avides d’argent et de pouvoir.

 

Comme souvent, chez Manotti, tout est documenté. Entre les faits, les relations complexes entre les acteurs, les tensions entre les services de police héritées de leurs collusions avec le Milieu, le SAC ou la franc-maçonnerie, on se retrouve très vite dans les sombres arcanes des jeux de pouvoir. Daquin, nous ouvre les portes pour décrypter cette économie pas si parallèle que cela, cet aspect de la finance et de la politique, où blanchir l’argent sale n’est pas suffisant tant l’appât du gain est fort.

 

Jalonné de phrases courtes, ce roman noir nous berce dans une écriture fluide et rythmée entre le JE et le IL. Il n’y a aucune place pour le moindre temps mort. Certes c’est ce roman peut paraître minimaliste tant l’écriture est sans fioriture, mais Dominique rehausse la saveur à travers Daquin qui au fil de cet Or Noir, devient un personnage qui gagne.

 

YANNICK P. ICI 

 

  • Et pour vous, jeune homme, qu’est-ce sera?

 

  • Daquin hésite : des tomates… et pourquoi pas laisser faire la vieille : 

 

  • Donnez-moi de quoi faire une ratatouille pour deux.

 

  • Ah ! Une soirée en amoureux ?

 

 

  • Sourire. Si vous le dites

 

  • Je vais vous arranger ça.

 

Elle lui prépare tomates, poivrons, courgettes, oignons, aubergines soigneusement rangs dans un sac, puis le regarde d’un air suspicieux :

 

  • C’est vous qui cuisinez ? Vous savez la faire, au moins, la ratatouille ?

 

  • Pas de souci, j’ai ma recette…

 

 

  • Pas d’originalité surtout, la meilleure recette, c’est celle de  votre mère.

 

[…]

 

Plaisir de retrouver le contact des légumes frais dans les paumes de ses mains. Resurgit le souvenir de Beyrouth, et Beyrouth a un nom : Paul Sawiri, son amant plus âgé que lui et bien plus sage qui lui a appris à aimer cuisiner. La cuisine, lui disait-il, on ne la fait pas pour soi, mais pour un autre, ou des autres, amis, amants.

 

  • Chaque plat est un acte d’amour…

 

[…]

 

Il se met au travail. D’abord monder les tomates, quelques secondes dans l’eau bouillante pour enlever la peau. Couper les légumes en brunoise. Couteau affûté, gestes minutieux, précis, qui évacuent peu à peu les tensions de la journée. Puis faire revenir les légumes dans l’huile séparément en commençant par les aubergines, qu’on réserve ensuite sur du papier absorbant, pour éponger le surplus d’huile. Après les aubergines, faire revenir les oignons, les courgettes, les poivrons, le travail est moins prenant, la pensée vagabonde.

 

[…]

 

Maintenant, courgettes, oignons, poivrons sont revenus, l’essentiel est fait. Il n’y a plus qu’à mettre tous les légumes sauté dans la cocotte, y ajouter les tomates coupés en dés,, un bouquet garni, vérifier le sel, le sel, le poivre. Et laisser cuire, le temps nécessaire. Il s’allonge sur le canapé, met un disque de Count Basie. Il respire l’odeur des légumes qui mijotent, et pour la première fois, il se sent chez  lui dans cet appartement.

 

[…]

 

Quand Daquin revient avec un plateau, Vincent contemple le voilier du maire amarré dans le Vieux-Port à quelques dizaines de mètres de là, il se retourne, lui fait face, silencieux, offert,  Daquin pose le plateau, se penche vers lui.

 

  • Comme tu as changé. Il effleure de la main son visage : tu as maigri, les joues ont fondu, la charpente est enfin visible, libérée. Il caresse du bout des doigts le saillant de la pommette : j’aime toucher la force de ton visage. Il suit l’arcade sourcilière, l’arête du nez : l’œil s’est enfoncé, j’aime ce regard gris sombre. La main effleure la bouche, les lèvres s’entrouvrent, Daquin se penche, les embrasse dans un souffle.

 

Vincent demande :

 

  • Avant ou après l’apéro ?

 

  • Après le champagne et avant le foie gras.

L'Evêché à Marseille, c'est un peu comme le 36 quai des Orfèvres à Paris. A la fois hôtel de police et mythe. L'Evêché est le symbole d'une ville qui a été la capitale du crime organisé et qui continue à briller par "sa forte activité policière", dirons-nous. L'institution va déménager. ICI 

 

L'Evêché : drôle de nom pour un hôtel de police, lieu où l'on ne prie pas tellement a priori. L'Evêché était la résidence des évêques de Marseille. Depuis 1908, le bâtiment est la résidence des policiers. Le vieil immeuble n'étant plus aux normes, il se dit qu'un déménagement se déroulerait en 2028, délai ultime pour rejoindre le quartier Saint-Pierre.   

LES GUÉRINI (PARTIE I) - Le Milieu du Grand Banditisme FrançaisLes frères Guérini, Antoine & Mémé, French Connection, Marseille

Le clan Guérini et ses défaillances

 

Marseille, 1er février. - Barthélémy Guérini, dit " Mémé " et cinq membres de sa bande - de sa " milice privée ", dira M. Perfetti. substitut - ont comparu vendredi devant la septième chambre correctionnelle du tribunal de Marseille, présidée par M. Trousselot. Une foule grave et respectueuse était venue pour l'occasion apporter son soutien à ce chef de la pègre admis et admiré, craint et respecté, pitoyable dans le " malheur " qui le frappe.

 

Par JEAN-PIERRE QUÉLIN

Publié le 03 février 1969

 

Tous les six ont des noms qui chantent, des réponses à tout et l'explication nonchalante; s'ils ont été surpris un soir dans un cabaret marseillais en possession de pistolets, c'est, à les en croire, qu'ils avaient les plus solides raisons de se tenir sur leurs gardes, une balle engagée dans le canon. Pour Pascal Mariant, c'est l'esprit de famille qui a armé son bras : " On avait tué oncle Antoine, je ne voulais pas qu'il arrive la même chose à Mémé. " Direct, Mimi Gérôme Sarola déclarait lors de l'instruction : " Quand je suis avec eux, je risque à chaque instant de prendre une balle dans la tête. " Dominique Poli, lui, explique : " C'était pour ma sécurité personnelle. " Henri Rossi : " C'était une précaution morale et bien entendu physique. " Michel Santarelli : " Je me suis armé pour la défensive en cas de quoi que ce soit. " Leur patron, Barthélémy Guérini, soixante et un ans - qui manie le truisme avec moins de facilité, - touche à l'essentiel dans l'explication qu'il donne sur la nervosité qui régnait au sein de ses troupes : " Us ont tué mon frère devant son petit (son fils), je ne voulais pas subir le même sort. " Bref, depuis que la chance avait tourné pour les Guérini, le " clan " devait perdre jour après jour de sa légendaire prudence, jusqu'à l'arrestation de la bande à Marseille, le 4 août 1967, dans le cabaret de Barthélémy Guérini, " le Méditerranée ".

 

Les faits qui conduisent à ce " désastre " s'étaient enchaînés très vite. Le 23 juin 1967, Antoine Guérini est assassiné par deux tueurs, qui déchargent sur lui leurs deux pistolets de calibre 11,43. Au retour de l'enterrement, dans le village natal de Calenzana, en Corse, la veuve, Alice Guérini, constate le vol de ses bijoux survenu dans la villa de la famille à Marseille. Le 22 juillet, le corps d'un jeune malfaiteur, Claude Mondroyan, est découvert près de Cassis, dans le massif du cap Canaille. L'homme a été tué à coups de pistolet, méthodiquement, sans qu'on lui ait laissé un chance. Très vite, les policiers font le rapprochement entre le vol des bijoux et Mondroyan. Le propriétaire d'un bar, Marcel Fillot, parle. Dès lors, les enquêteurs ont la certitude que les Guérini sont impliqués dans le meurtre du jeune bandit. Le 4 août, une descente de police permet d'interpeller Barthélémy Guérini et cinq de ses hommes, tous trouvés porteurs d'armes à feu.

 

Trois chefs d'inculpation seront finalement retenus par la chambre d'accusation d'Aix-en-Provence : assassinat, complicité d'assassinat et infraction à la législation sur les armes. L'inculpation pour port d'arme prohibée fut disjointe des deux précédentes, c'est la raison pour laquelle le tribunal correctionnel de Marseille fut saisi d'un des volets de cette affaire, qui ne trouvera son véritable éclairage que lors du procès d'assises, dont la date et le lieu n'ont pas encore été fixés.

 

Les débats de vendredi allaient donc laisser la part belle au pittoresque. Un pittoresque au demeurant triste et gênant venant de personnages sans envergure. Ils ont été pris en flagrant délit, tous le reconnaissent hormis Barthélémy Guérini, qui a trouvé une bonne âme en la personne de son neveu Pascal Mariani, qui, avec dévouement, soutient que " Mémé " ne portait pas d'arme sur lui ce soir-là. L'oncle le maintiendra malgré les témoignages accablants des policiers. Si on l'a vu, ou cru le voir, avec une arme, c'est un malentendu : il se portait vers Mariani au moment de l'entrée des enquêteurs pour l'empêcher de " faire une bêtise ". Le président va résumer la démarche : " C'est ça, vous craigniez que la jeunesse n'aille à la catastrophe. " Barthélémy acquiesce...

 

Pour M. Perfetli, substitut, " le dénominateur commun de tous ces hommes c'est leur appartenance au milieu, à un clan parfaitement structuré qui a choisi de vivre en marge de la société, dans ce monde secret, enfoui sous la " loi du silence ". Ils s'y sont parfaitement intégrés et peuvent être considérés comme des truands. "

 

" Pour les faits, poursuit-il, il y a la constatation flagrante des fonctionnaires de police, dont un seul point demeure contesté par Guérini ; celui de la répartition des armes, qui correspond pourtant au nombre de personnes. Mais Guérini s'est évertué à rejeter la responsabilité sur un autre : son neveu. Toutefois, il apparaît comme le véritable responsable, et les faits ne souffrent aucune discussion. "

 

Il demande des peines de prison ferme pour les cinq complices et six ans pour leur chef.

 

Il restait aux avocats - une douzaine, - dont Mes Pollak et Paul Lombard, à plaider. On retiendra cette phrase de l'un d'eux, qui demandera au tribunal de " se calfeutrer pour échapper à l'ambiance qui entoure Je mythe des Guérini et juger sereinement ".

 

L'affaire a été mise en délibéré. Jugement le 14 février.

 

JEAN-PIERRE QUÉLIN

MANOTTI Dominique

 

Se définissant elle-même comme "une romancière par désespoir et non par vocation", Dominique Manotti, en quelques titres, est devenue une auteure incontournable de romans noirs. Chercheuse et spécialiste de l’histoire économique du XIXe siècle, elle s’intéresse aux événements marquants de l’actualité et ancre ses œuvres dans ces contextes socio-politiques.

 

Agrégée en histoire économique contemporaine, elle enseigne au lycée, puis à l’université en tant que maître de conférences à Paris-VIII Saint-Denis à partir de 1968. Dès l’adolescence, Dominique Manotti s’implique corps et âme dans le militantisme politique, d’abord pour l’indépendance de l’Algérie, ensuite au sein de différents mouvements et syndicats des années 60 aux années 80, notamment à l’Union des étudiants communistes et syndicalistes à la CFDT. Considérant que l’arrivée de François Mitterrand au pouvoir sonne le glas des espoirs de transformation radicale de la société, le roman noir lui apparaît alors, comme la forme la plus appropriée pour raconter ce que fut l’expérience de sa génération.

 

Elle se convertit à l’écriture sur le tard en se démarquant de ses confrères du néo-polar, car même si elle revendique ses engagements avec force, ils ne couvrent pas toute son œuvre. Par ailleurs, elle insiste beaucoup sur son absence de vocation, car elle n’écrit pas pour obtenir le statut social de l’écrivain, mais "c’est une manière de survivre à travers le chaos et de témoigner." Cette « absence de vocation » explique que ses ouvrages soient écrits dans un style plutôt sec, voire cinématographique, sans fioriture.

 

La suite ICI

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1 septembre 2022 4 01 /09 /septembre /2022 06:00

Il y a 30 ans, Gaston Defferre disparaissait

C’est une UCHRONIE, substantif féminin. Du grec ou, non, et khronos, temps.

 

Histoire refaite en pensée telle qu'elle aurait pu être et qu'elle n'a pas été.

 

Mai 69 - broché - Jean-Philippe Leclaire - Achat Livre ou ebook | fnac

 

Mai 69. Un an après les manifestations estudiantines et les grèves générales qui ont ébranlé la France et changé le cours de l'Histoire, Pierre Mendès France est président de la République, et de Gaulle et tante Yvonne se sont réfugiés auprès du général Massu à Baden-Baden en Allemagne.

 

Marc Heurgon et Pierre Mendès France au meeting de Charlety

 

Michel Rocard est Premier Ministre.

 

François Mitterrand Ministre des Affaires Étrangères.

 

Gaston Deferre Ministre de l’Intérieur

 

Pour célébrer l'An 1 de la révolution pacifique, PMF va, en ce dimanche radieux, faire un discours au stade Charléty à Paris, lieu symbolique où s'est déroulé le meeting le plus joyeux du printemps 68.

 

À peine a-t-il prononcé quelques mots que des coups de feu retentissent ! Il s’écroule. C'est la panique, et l'évènement festif tourne au carnage avec plusieurs morts et de nombreux blessés.

 

Qui sont les commanditaires ?

 

Qui veut à nouveau mettre la République et la démocratie en péril ?

 

Pour Louise Ben Kader, jeune journaliste, fille de harki, et José Carvalho, barbouze à ses heures et garde du corps du président, c'est une même enquête qui commence - mais avec des moyens et des buts bien différents...

 

Pour son premier roman, Jean-Philippe Leclaire, directeur adjoint de la rédaction de l'Equipe et ancien rédacteur en chef de L'Equipe Magazine, s’aventure sur un nouveau terrain, miné celui-ci, la politique. Son uchronie est bien bâtie mais elle souffre d’être construite par un cinquantenaire, dans les langes en 68 et lycéen en 1981.

 

Jean-Philippe Leclaire possède sur le bout des doigts le système Deferre à Marseille mais il se trompe sur le Deferre ministre de l’Intérieur, celui-ci en 1981 n’a jamais été le ministre des flics mais le père de la décentralisation à la sauce PLM, la revanche des grandes villes sur l’État, ministre des élections, grand expert en charcutage de circonscriptions. En faire un affamé de la prise du pouvoir présidentiel c’est lui prêter une stature qu’il n’a jamais eu comme l’a démontré son fiasco avec PMF lors de la présidentielle post grand Charles qui a vu Pompidou prendre les rênes.

 

Quand à Poher l’intérimaire c’était un ectoplasme.

 

C’est Mitterrand qui de par son expérience de la IVe aurait été comme un poisson dans l’eau dans le marigot post-mortem de ce pauvre PMF.

 

Enfin, il traite Rocard premier Ministre  avec une désinvolture qui frise la caricature.

 

L’uchronie change les faits mais pas les hommes politiques, Jean-Philippe Leclaire les voit comme peut le faire un journaliste au travers de l’image qu’on leur a collé. Ayant côtoyé Deferre, Mitterrand et Rocard mon regard porte au-delà du décor.

 

Parcours de formation: Jean-Philippe Leclaire est devenu journaliste sportif

Mai 69 de Jean-Philippe Leclaire : l'arme à gauche

 

Sous la pression de la rue, De Gaulle s'est retranché en Allemagne, à Baden-Baden, avec Yvonne, sa famille et son fidèle Massu. L'intègre mais naïf Pierre Mendès France a accepté de prendre en charge une Ve République fragilisée par les batailles d'ego.

 

L'assassinat du président en plein discours va libérer les fauves et donner l'occasion aux puissances étrangères de peser sur la politique française au bord du chaos. Une jeune et belle journaliste du Monde, Louise Ben Kader, fille de harki, mène l'enquête sur le meurtre et démêle les sombres motivations des parties prenantes. On sourit beaucoup mais souvent jaune tant les péripéties décrites résonnent avec la situation politique actuelle, et notamment les dissensions à gauche.

 

Fayard noir, 432 p, 20 euros

 

PS. J’avais sollicité la nouvelle patronne de Fayard, Isabelle Saporta, pour un service de presse, sans succès, il faut dire que l’auteur avait dû déployer des trésors de persuasion pour convaincre l’ex-boss de Fayard, Sophie de Closets, phobique des uchronies.

 

À lire en dépit de mon regard d’ancien 68 hard rocardien ayant servi sous Tonton 1 et 2.

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29 août 2022 1 29 /08 /août /2022 10:54

Août tire à sa fin, va falloir retourner à Paris, monter à Paris, respirer de l’hydrogène sulfuré, faire gaffe aux autos, aux motos, aux scooters, aux trottinettes, voir les feuilles mortes voleter, se dire qu’il va falloir faire ceinture sur le gaz et l’électricité, aimer aussi sans restriction.

 

Bref, continuer d’être bref, trouver des idées, fuir les folies des réseaux sociaux, aimer…

 

Je vous emb

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28 août 2022 7 28 /08 /août /2022 10:35

Le repos dominical sera respecté, ame

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27 août 2022 6 27 /08 /août /2022 06:00
Oublier Padern saison 3

Revenons à Padern, plus précisément sur la terrasse du café des Sports qui, depuis l’arrivée de Pierre Jancou est devenue le point de ralliement du village.Ces dames, dès le matin, à l’ouverture 10 h, viennent siroter un café et papoter. Sans tomber de l’hagiographie j’ose écrire que la gare de Perpignan, centre du monde, chère à Dali, est remisée au rang des reliques poussiéreuses, le café des Sports est le centre du monde des vins nu.

 

Pour déjeuner ou dîner les places sont rares, il faut réserver. Même qu’un grand ami de Pax, HB, accompagné d’une influenceuse petit bras, a dû remonter dans son gros SUV. Les tenanciers font la sieste de 15 h à 17h.

 

Dès mon arrivée, Marie-Louise et Nane se sont installées, Pax, dit super-habitué, nous a rejoint en majesté. La bière locale du Pierre désoiffe  mais le plus du café des Sports ce sont les tapas préparés avec soins et amour par la très belle Jojo. 
 

Padern c’est aussi une belle brochette de vignerons bichonnant des vins nus. Nous les avons visités. Nous avons dégusté. Nous avons échangé.

 

Nous avons aussi niaisé, les vacances quoi !

 

ps. Pour Pierre la mob pourrie c’était chez Jancou versus café des Alpes.

 

à sui

 

 

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26 août 2022 5 26 /08 /août /2022 06:00
Oublier Padern saison 2

« Depuis le début de leur liaison, trois ans plus tôt, c’est la première fois que Gaston Deferre, désobéit aussi effrontément au nouvel amour de sa vie. Edmonde et lui partagent beaucoup de passions, la poésie, la peinture, la littérature, l’opéra, le football, la politique, le pouvoir, l’ambition, mais pas la voile, en tout cas pas encore. »

 

Tel un vieil épagneul breton décati depuis que j’ai posé mon sac dans les Hautes Corbières grâce à Jean Héritier, d’abord à Cucugnan puis à Padern, je hume la trace des souvenirs d’un temps, si loin si près, cette étrange mission instiguée par Louis le Pensec : sauver le soldat VDN ! Clin d’œil au naturiste que je suis devenu : les seuls qualifiés de naturels ne le sont pas.

 

Sur la route qui mène de Paziols à Estagel lorsque nous franchissons la frontière entre l’Aude et les PO je sais que nous allons passer près du château de Jau, Bernard Dauré, Cases de Pêne, Perpignan, la Préfecture, le préfet Dartout, la salle Pams, la mairie nouveau fief d’Alliot où les Alduy Paul et Jean-Paul ont régné 50 ans. Nous poussons la porte d’une librairie et tels des Huns nous effectuons une razzia de livres. Parmi eux MAI 69 de Jean-Philippe Leclaire chez Fayard, celui que la Saporta n’a pas daignée me faire parvenir en service de presse.

 

C’est une uchronie qui place Gaston Deferre au centre d’une histoire rocambolesque dont je vous parlerai lorsque je pourrai écrire mes chroniques sur grand écran et non sur mon IPhone 

 

à sui

 

 

 

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25 août 2022 4 25 /08 /août /2022 06:00
Oublier Padern

Elles arrivaient en provenance de Marseille St Charles entassées dans un TER version décentralisée d’un métro de la RATP aux heures de la transhumance des banlieusards opprimés.

 

Dans ma superbe Twingo noire ministérielle je longeais l’imposante façade post-soviétique du Palais du peuple lorsqu’une bouffée de souvenirs me submergea : le congrès de la FNSEA de 1984 où Rocard affronta crânement la provocation de François Guillaume : prononcer son discours face à un auditoire exhibant le Midi Libre déployé. Ironie de l’Histoire finalement ce fut Rocard qui gagna la partie.

 

Bref, face à la gare de la capitale du grand Gégé trouve tout du vin languedocien je les attendais pour déposer l’une à Embres et nous à Padern.

 

Les Hautes Corbières, la coopérative de Patrick HM, le café des Sports de Pierre Jancou et de la belle Jojo, et pourtant je pensais à Edmonde Charles Roux : Oublier Palerme…

 

à suivre

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22 août 2022 1 22 /08 /août /2022 17:36

 

 

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21 août 2022 7 21 /08 /août /2022 06:00

 

Bien sûr, on peut toujours attendre de voir un film sur son écran plat vautré dans son canapé tout en sifflant des verres de vin nu, mais pour ceux qui font les films la sortie en salle est l’acte fondateur.

 

 

Pourquoi Clara a-t-elle été brûlée vive ?

 

Ce féminicide atroce dévore de l’intérieur son enquêteur, Yohan… Un récit d’une noirceur salutaire.

 

Qui a tué Clara ?

 

Où, quand, comment, on le sait déjà : elle a été brûlée vive, une nuit, dans une rue de la région grenobloise. Alors, qui ?

 

À cette question, Yohan, l’inspecteur de la police judiciaire chargé de l’enquête, n’aura jamais de réponse. On ne divulgâche rien en écrivant que La Nuit du 12 est un thriller sans coupable. Le film lui-même l’annonce dès l’ouverture, avec un carton précisant qu’environ 20 % des enquêtes criminelles menées par la PJ en France restent irrésolues. L’histoire du film, tirée d’un fait divers, est de celles-ci.

 

C’est l’une des plus belles audaces de Dominik Moll (Harry, un ami qui vous veut du bien, Seules les bêtes) et de son coscénariste, Gilles Marchand, que d’assumer d’emblée leur film pour ce qu’il est. Non pas un polar tendu vers la résolution d’une énigme et la révélation de l’identité de l’assassin — au fil des interrogatoires de police, tous les amants de passage de Clara s’avéreront capables de l’avoir tuée — mais la recherche, sombre et tourmentée, du mobile du crime.

 

Pourquoi ?

 

Pourquoi tuer, qui plus est d’une façon aussi atroce, une jeune fille heureuse de vivre, de séduire, d’aimer ?

 

La question tourne en boucle dans le cerveau de Yohan comme lui, chaque soir, tourne en rond sur la piste du vélodrome.

 

L’horreur du féminicide ruine progressivement la santé mentale de ce chef d’équipe taciturne et rigoureux tout en le forçant à changer de prisme. Comme lors de cette scène décisive et poignante, au mitan du film : l’enquêteur interroge la meilleure amie de Clara sur les relations sexuelles de cette dernière. La réaction de la jeune fille l’ébranle profondément, l’obligeant soudain à prendre conscience des ambiguïtés de son point de vue masculin. Plus tard, c’est encore une femme, une jeune collègue cette fois, qui, en une phrase, fera vaciller d’autres certitudes. À commencer par la neutralité de sa position, celle d’un homme chargé d’arrêter d’autres hommes, coupables de violences sur des femmes.

 

Fusion du réalisme et de l’imaginaire

 

Allant bien au-delà de sa dimension de thriller psychologique, attaché à dépeindre avec une grande justesse la mécanique de l’obsession, le film dresse par petites touches le constat désespérant d’une police et d’une justice au fonctionnement constamment entravé. Faire marcher l’imprimante de la PJ ou obtenir le budget d’une mise sur écoute sont autant de micro calvaires quotidiens. Épuisants. Yohan et ses coéquipiers se retrouvent au chevet d’un service public que les coupes budgétaires successives ont rendu inapte à prendre en charge ce genre d’affaires. Dans ce système perverti, les bonnes volontés ne suffisent pas. Le manque de moyens et la surreprésentation masculine semblent se liguer pour que s’impose naturellement la conclusion suivante : si les femmes sont tuées, c’est peut-être, finalement, un peu de leur faute.

 

En s’inspirant du livre 18.3. Une année à la PJ, une enquête très documentée de la romancière Pauline Guéna, le cinéaste et son scénariste ont tablé sur la fusion du réalisme et de l’imaginaire. Et évité le piège du film à sujet. C’est précisément parce que les personnages ne sont jamais instrumentalisés ni dévitalisés que La Nuit du 12 touche aussi fort. Servi par Bastien Bouillon, enfin au premier plan, mais aussi par de magnifiques figures féminines (dont la juge, interprétée par Anouk Grinberg dans l’un de ses plus beaux rôles), le récit coule, noir et pénétrant. Suffocant mais salutaire.

 

La Nuit du 12 - film 2022 - AlloCiné

Notre critique de La Nuit du 12: l’incarnation du mâle ICI 

Par Etienne Sorin

Publié le 12/07/2022 à

 

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20 août 2022 6 20 /08 /août /2022 06:00

Ribéreau-Gayon J. Et Peynaud. Traité D'Oenologie 2 vol. Ch. Béranger 1960  1961 | eBay

Les plus beaux titres sont les plus courts, alors les cosignataires avec Magalie Dubois, Claude Chapuis et Olivier Jacquet, de L’œnologie, une discipline en constante évolution, pardonneront le mien.

 

Il a du peps, il claque, il plaira à Hubert* maître en matière de Hot Chili Pepper, il embrasera les réseaux sociaux, séduira les bobos…

 

Les Universitaires ne se laissent pas aller à ce genre de frivolités, de légèreté textuelle, ce sont des gens sérieux, peu leur chaut de voir les hordes de bobos qui, si nos 3 têtes du vin, avaient baptisé leur article : « Comment Louis Pasteur a inventé l’œnologie », auraient cru à une fake new. Pour eux Pasteur c’est une histoire de chien qui a la rage, pas un gars qui a inventé les bars à vin à Paris.*

 

*il s’agit, bien sûr d’Hubert de Boüard de Laforest qui n’est pas œnologue mais qui est un concurrent sérieux de Michel Rolland, qui l’est, et de Stéphane Derenoncourt, qui ne l’est pas, en tant que Winemaker volant !

 

*il est de pratique courante dans les peuplades buveuses de se vivre œnologue dans les bars à vin parisien, découvrir le cépage ou les cépages du vin nu qui pue est le test majeur, alors qu’ils sont au mieux œnophiles, au pire buveur d’étiquettes zinzins.  

 

Là, je sens que les coéquipiers de Magalie vont vraiment penser que c’est moi qui suis zinzin, se demander d’où elle me sort.

 

Pour ne rien vous cacher, ils n’ont pas tout à fait tort.

 

Est-ce l’effet du vin nu sur mes neurones usés ?

 

Je ne sais, mais ce que je sais c’est que je leur laisse la plume et, ça, c’est très agréable.

 

Bonne lecture !

Cet article aurait aussi bien pu s’intituler : « Comment Louis Pasteur a inventé l’œnologie ». Mais si dès 1856 Louis Pasteur a révélé que des micro-organismes sont à l’origine de la fermentation alcoolique, il n’a en réalité pas inventé l’œnologie. Avant le début du XIXe siècle, la production du vin était encore empirique et basée sur l’observation et ce n’est qu’avec l’essor des sciences que naîtra l’ambition de « gouverner le vin ».

 

Le terme « œnologie » est utilisé pour la première fois en 1636, mais il ne prend un caractère scientifique qu’en 1807. Dans L’art de faire le vin, Chaptal décrit l’œnologie comme la « science qui s’occupe de la fabrication et la conservation du vin ». L’œnologie quitte le champ de l’agronomie pour celui de la chimie.

 

Le vin médecin

Le vin est l’objet d’étude de nombreux hommes de sciences, comme le montre très bien l’historienne Sénia Fedoul. L’œnologie se construit comme science en devenir grâce à des pharmaciens (qui procèdent à l’analyse des vins et au dosage des produits œnologiques), des chimistes et des médecins. Jusqu’au début du XXe siècle, le corps médical dans sa grande majorité attribue au vin des vertus sanitaires. Chez certains spécialistes, selon sa quantité, son origine ou sa typologie, un vin guérira tel ou tel symptôme. Le Projet de codex oenothérapique du Dr Eylaud publié en 1935 illustre très clairement le mouvement. Au XIXe siècle quoi qu’il en soit, à cause du développement incontrôlé des bactéries, la consommation d’eau reste souvent plus dangereuse que celle du vin. Ce qui explique que Pasteur déclarait encore en 1866 : « le vin est la plus saine et la plus hygiénique des boissons ».

 

Les travaux de Pasteur, commandés par Napoléon III, étaient liés à des enjeux économiques nationaux. En trouvant une solution à la conservation des vins, l’Empire serait à même de satisfaire les exigences du négoce en termes de qualité. Assurer la stabilité des vins durant leur voyage constituerait un avantage décisif sur les concurrents à l’export dans le cadre des accords de libre-échange signés dans les années 1860.

 

Le vin peut fermenter deux fois sans se transformer en vinaigre

 

Revenons à la fermentation et à l’importante découverte de Pasteur : en plaçant les vignes sous des serres, il observe que la fermentation alcoolique ne démarre pas. Il en déduit l’importance des levures naturellement présentes sur la peau des baies dans le processus de fermentation alcoolique. La fermentation alcoolique est la transformation des sucres en alcool, elle démarre dès que la pulpe du raisin est en contact avec la partie externe de la peau des grains.

Pasteur découvre également dès le milieu du XIXe siècle l’existence de ferments lactiques auxquels il attribue la responsabilité de maladies dans le vin. Pour lui, les levures font le vin et les bactéries l’endommagent.

Cette idée que les micro-organismes qui transforment l’acide malique naturellement présent dans le vin en acide lactique sont préjudiciables au vin va donc perdurer. Elle perpétuera une perception négative du phénomène jusqu’au milieu de XXe siècle en dépit de nombreux travaux constatant la fermentation malolactique.

 

Selon l’œnologue Michèle Guilloux-Benatier, un changement de perspective s’opère pour la première fois avec Louis Ferré en 1928. Le directeur de la Station œnologique de Beaune estime que la fermentation malolactique « conduit le plus souvent à une amélioration de la qualité des vins rouges ». Mais les idées de Pasteur ont la vie dure et il faudra attendre les travaux des Bordelais Ribereau-Gayon et Peynaud en 1937 et 1944 pour que s’opère un changement de paradigme. L’existence générale et normale d’une diminution de l’acidité des vins par les bactéries est ainsi mise en évidence et prend un caractère définitivement positif. Pour eux « Sans fermentation malolactique, il n’y aurait pas de grand vin rouge de Bordeaux ». Cette désacidification biologique du vin sous l’action de bactéries est aujourd’hui utilisée très largement pour conférer aux vins souplesse, rondeur et stabilité microbiologique.

 

Du décryptage de l’activité fermentaire des levures à l’œnologie contemporaine

 

La suite ICI 

 

L'histoire de l'oenologie à Bordeaux par Pascal Ribéreau-Gayon - de Louis  Pasteur à nos jours - Livre et ebook Agriculture et agro-alimentaire de  Pascal Ribéreau-Gayon - Dunod

Le 7 novembre 2012 sur ce fichu blog j’ai écrit ça :

 

À la différence du plat, cuisiné dans l’instant, par un chef ou toute autre personne, le vin est un produit fini : on se contente d’ouvrir la bouteille et de verser le liquide dans le verre. Faire le vin pour le commun des mortels est un acte mystérieux, méconnu, l’acte fermentaire, le rôle des levures décrit par Pasteur dès 1886, relèvent d’une mystérieuse alchimie. Même si ça choque certains la vinification c’est de la chimie et l’apparition de l’œnologie marque le début du pilotage de la chimie de la vinification. « L’œnologie moderne est née et les premiers œnologues sont formés après 1875 dans la génération  des disciples de Pasteur. Ulysse Gayon, qui fut son assistant à l’École Nationale Supérieure, fonde en 1880 à Bordeaux la Station agronomique et œnologique. Un siècle plus tard, Jean Ribereau-Gayon, la double en 1963, d’un institut d’œnologie. » (Garrier)

 

Le goût du vin livre de la dégustation Émile Peynaud - Livres et chine

 

« Il apparaît cependant que le recours de plus en plus canonisé et professionnalisé à la dégustation ait été une impulsion française. C’est Émile Peynaud – œnologue et ancien étudiant de Jean Ribereau-Gayon – qui commença à réellement approfondir et mettre à profit la dégustation. C’est précisément la transformation de la dégustation en « art rationnel », rigoureux et reproductible qui l’a fait avancer au statut d’ »outil de diagnostic » indispensable à l’œnologie actuelle et perpétrant l’union indissoluble entre œnologie et dégustation si caractéristique des pratiques discursives à partir de la seconde moitié du  XXe siècle. » Rachel Reckinger

 

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