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4 juin 2007 1 04 /06 /juin /2007 00:04

La place du Marché St Honoré, dans le 1er arrondissement, autrefois défigurée par une immonde bâtiment, depuis sa rénovation est devenue un lieu animé, le midi comme le soir, où l'on peut se restaurer dans l'un des nombreux restaurants qui bordent le flanc droit de la place lorsqu'on l'aborde via la rue St Honoré. Parmi eux j'adore l'un des plus petit, le Point Bar, tenu par de jeunes gens aimables et accueillants. On y mange bien à un prix raisonnable, et surtout, la carte des vins est attrayante et sans exclusive. Ce n'est pas ma cantine mais, de temps à autre, je m'y rends avec des amis. Ce fut le cas récemment avec un de mes anciens collègues de la rue Barbet de Jouy où nous faisions de la prospective en 75-76 (ça ne nous rajeunis pas). Après avoir bien mangé et bien bu, ce cher Claude, jamais pressé, avait envie de finir soirée autour d'un Calvados (j'ai quelques difficultés à le débarasser de sa manie de dire du Calva). Bref, nous nous sommes rendu au bar de l'Hôtel Hyatt, rue de la Paix, un des derniers-nés des grands hôtels parisiens.

En me rendant dans ce haut lieu du luxe je savais qu'ils allaient nous proposer du Château du Breuil www.chateau-breuil.fr . Dans l'atmosphère feutrée, on nous a donc servi du 12 ans d'âge. Nous avons bavassé, politique et buiseness, en fumant un Cohiba. En vous contant ainsi une soirée qui s'est terminée vers 1 heure trente du matin - je suis rentré à vélo, donc pas de risque du petit ballon - je ne suis pas sûr de vous passionner, sauf à ce que vous ayez la curiosité de découvrir l'excellent et remarquable Calvados du Château du Breuil. Outre cette motivation d'élargir le cercle de votre culture, si j'ai décidé en pédalant gaiement dans la douceur de la nuit parisienne d'écrire une chronique sur le Château du Breuil c'est que le directeur de la société qui élabore et commercialise ce Calvados d'exception, Didier Bedu, est mon successeur à la présidence de l'Interprofession du Calvados, Cidres et Poirés, Pommeau : l'IDAC et que je me suis dit qu'un petit retour en arrière s'imposait.

Un beau jour, messieurs Favennec et Huet, vice-présidents du BNICE, m'ont invité au restaurant de l'Intercontinental pour me proposer de succéder à un grand président qui fut des années durant le Président du CN vins et eaux-de-vie de l'INAO. Lourde tâche, d'autant plus qu'il me fallait transformer le vieux Bureau du Calvados en une Interprofession fédérant l'ensemble des AOC de la pomme et de la poire, normandes et bretonnes. Vaste ambition, beau challenge, j'ai accepté. Ce ne fut pas simple. Succession difficile, avec actif et passif, des pesanteurs, de vieilles histoires, la présence d'une filiale du groupe Pernod-Ricard, un mode de présidence à l'ancienne, l'absence de toute dynamique face au lent déclin volumique du produit mais une véritable révolution qualitative. J'abrège. L'IDAC naît. Interprofession à sections, je laisse à chaque produit la responsabilité de sa politique. Apprentissage difficile de la décision. Petite structure, certes, mais trop coûteuse en fonctionnement pour le périmètre économique de nos produits. Il faut réduire la voilure. Je le fais en dépit d'une opposition larvée. Didier Bedu est de ceux qui m'ont soutenu, avec une poignée d'autres Benoît Pellerin et M.Grandval. Ce travail accompli il ne me restait plus qu'à trouver un successeur, ce fut, pour ma plus grande satisfaction, l'homme du Château du Breuil.

Tout ça pour dire que, lorsque j'ai la dent un peu dure pour les organismes consommateurs de CVO, je suis légitime. Comme diraient nos hommes politiques : j'ai été sur le terrain. J'ai, dans l'adversité, tenu mes engagements vis à vis de mes mandants professionnels. Vous allez trouver prétentieux de me tresser ainsi une couronne de lauriers. J'assume car si ce n'est pas moi qui le fait personne ne le fera à ma place. On n'est pas président pour avoir une ligne de plus dans sa biographie du Who's who, mais pour faire bouger les lignes. Allez, foutez-vous de ma gueule et buvez du Calvados ça guéri de tous les maux de notre société post-moderne... 

Message perso : Anne, le Stade Malherbe de Caen est à nouveau en Ligue 1, ayez une petite pensée pour votre ancien président qui pleure la relégation d'un monument du football français : le FC Nantes... En espérant que la saison 2008-2009 ils se retrouveront dans le même tableau, en Ligue 1, bien sûr...

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3 juin 2007 7 03 /06 /juin /2007 00:03

Je vouvoyais à nouveau Raphaël ; il venait d'investir mon imaginaire ça exigeait qu'il retrouvât la bonne distance, ni trop près, ni trop loin. Pour sceller ce pacte de fournisseur de matériaux, je me levais et lui donnais l'accolade sous la mitraille des regards électrisés de mon fan club de minettes formatées bimbos. Comme je suis un vieux bouc ça m'échauffait les gonades. L'heure n'étant pas au chalutage de menu fretin j'actionnais l'extincteur ; je pensais à Jasmine. A cette heure elle entamait le second versant de sa journée. Le premier, l'officiel, elle le passait dans un salon grand comme un mouchoir de poche à ratiboiser la toison de gays du Marais. Ils douillaient un max et ne représentaient aucun danger pour moi. Quand on a de l'âge, ce type de confort est appréciable. Vers 5 heures apm. elle rentrait chez elle. Se douchait. Pionçait jusqu'à 10 apm. Se levait fraîche comme une rose thé. Grignotait une biscotte complète sans sel, buvait un verre d'oranges pressées et se goinfrait de fruits frais. Ensuite elle se préparait pour ses raids underground. La fenêtre de tir venait de s'ouvrir. Jasmine acceptait les visites. Avant de tirer notre révérence je m'offris un raid éclair sur une table de pouffes en mules qui faisaient tache dans cet écrin de filles en fleurs. Leurs gloussements et cacassages et les remugles de leurs parfums à deux balles me portaient sur le système. « Ne vous attardez pas trop les pouffes, vous allez rater l'heure de la soupe à l'hospice... »

 

Stupeur et tremblements, je contemplais mon oeuvre de destruction avec la satisfaction d'un justicier car, ne vous en déplaise, la grossièreté appliquée sur une population vulgaire perd son gras pour s'élever au rang de grande cause nationale. En l'espèce, face à ces cinq blondasse gonflées à l'hélium, enduites de crèmes, de fards, de rouge criard, encuissardées, empochées dans du vinyle luisant, j'exerçais un droit d'ingérence. Toute ces viandes molles exposées, en passe de subir leur énième liposuccion, représentaient un danger pour les générations futures assemblées dans ce café. La vieillesse n'est plus un naufrage mais une incitation au suicide. Subir un tel spectacle de refus délibéré de vivre l'âge de ses artères n'est plus tolérable. Tous ces mecs ou nanas, ou les deux en un, bousillent le peu de respect qui me reste dans la nature humaine. Mon intolérance reste verbale. Je me débonde de temps en temps pour éviter le pire. Pétrifiées, elles me contemplaient avec stupeur. J'en rajoutais une louche : «  feriez mieux d'aller sur la Net, à la rubrique femmes mûres, y'a du blé à faire pour ravaler vos façades... » Ma volte lente et mon pas trainant mes tongs m'exposaient au pire. Ce fut d'abord un long rugissement puis un tintinnabulement de bracelets suivi du fracas d'une table renversée. Je voyais Raphaël plonger. Le chaos, des verres brisés, des cris, des invectives, des claques... et moi, indemne, de me retourner. Au sol, sous un Raphaël triomphant, un long corps léopard musculeux maintenu par une clé à l'épaule, couinait d'une bouche mal dentée. Tout au haut d'un crane luisant une perruque dévissée annonçait le drame. Face au nez du patron furibard j'exhibais ma carte de police. Grimace mauvaise et repli. Je tendais la main à Raphaël pour le remettre sur pieds. Les coqs maquillés en poules me fusillaient de leurs regards charbonneux. « Viens, on se tire, sinon on va nous taxer d'homophobie... »

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2 juin 2007 6 02 /06 /juin /2007 00:02

Assis côte à côte, à la tête de ce ver luisant filant à grande vitesse dans les boyaux de Paris, tel un vieux couple fatigué en transit, Raphaël et moi nous nous laissions porter par la main anonyme de l'ordinateur central. La fluidité de l'Eole libéré des caprices et des humeurs d'un conducteur de chair et de sang nous débarrassait du stress accumulé. Ce charroi en commun nous lévitait. Je pensais à Jasmine. Elle ouvrirait sa porte. Me sauterait au cou. Ferait comme si je venais de la quitter hier. Je lui présenterais Raphaël. Avant je lui offrirais ma brassée de fleurs en précisant que c'était Raphaël qui en avait eu lidée. Elle rirait de son petit rire, mousseux et cascadant, en tendant la main à un Raphaël un peu emprunté avec son sac à provisions. En même temps elle poserait les doigts de son autre main sur ses lèvres peintes en gazouillant " désolé de vous recevoir dans cette tenue..." Ce serait mon tour de m'esclaffer car, comme à son habitude, Jasmine nous recevrait nue. C'était sa tenue d'intérieur. Elle lui allait bien car ses longs cheveux, raides et jais, tombant jusqu'au ras de ses fesses, son tatouage couvrant son flanc gauche : une monstre crachant le feu, son piercing au nombril, son pubis bien taillé et ses rubans aux poignets la vêtaient bien mieux qu'une nuisette baby dol transparente. Jasmine afficherait sa moue de gamine espiègle pour faire craquer Raphaël. Moi je serais le mateur. Mon amante de feu, jalous et féroce, infidèle et câline, adorait s'exposer.

Vous pensez que je m'égare. Que je fais du remplissage. Erreur, je vous prépare au pire. Je repousse l'échéance. Comprenez-moi bien, pour se replonger la tête la première dans le merdier de sa vie, mettre noir sur blanc des épisodes crasseux, c'est une épreuve et cette épreuve je voulais l'affronter propre et net comme un enfant qui vient de naître. Récuré. Que Jasmine me tonde. Me brique. M'oigne d'huiles essentielles. Me couvre de lin écru. Me parfume. Alors je pourrais affronter la boue de mes souvenirs. Raphaël, qui me donnait toujours du monsieur, en se tortillant sur la pointe de ses fesses, à l'arrêt de la gare de Lyon, se risquait à me demander si Jasmine était ma fiancée. La joliesse et la fraîcheur de cette appellation, appliquée à mon état de décrépitude, me touchait. D'un air de conspirateur je lui répondais : " non, c'est ma complice...
- La complicité c'est le ciment de l'amour.
- Mon dieu qu'il est mimi ce Raphaël, très fleur bleue. T'es mal tombé avec moi mon garçon. Moi, l'amour je l'ai bouclé un jour à la consigne de Nantes et j'ai jeté le ticket. Alors ce n'est pas aujourd'hui que je vais réclamer la marchandise...
- Vous êtes amer monsieur Benoît.
- Comme du fiel allongé de bile !
- Vous cachez votre jeu monsieur Benoît, moi je sais que vous êtes un tendre tout au fond...
- Comment tu sais ça toi ? Et puis, oublie le monsieur, ça me donne des airs de souteneur.
- Oui mon..., oui Benoît mais, si je puis me permettre, souteneur vous l'avez été un petit peu...
Je manquais d'air. En état d'apnée. Pire qu'une carpe sortie de l'eau. Raphaël, content de son effet, me souriait. J'avalais une goulée d'oxygène. " Comment tu sais ça , toi ? "
- Je l'ai lu dans votre manuscrit.
   

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1 juin 2007 5 01 /06 /juin /2007 00:37

Dans la vie il est des rencontres qui marquent., déterminantes, de celles qui donnent à votre trajectoire une courbe ascendante. Sur le moment on prend plaisir à la conversation, on se dit qu'on a eu de la chance de croiser une telle personnalité. En 1975, au retour de mon séjour Contantinois, je logeais chez des amis, les Grollemund, et un soir, lors d'une petite réception, j'ai rencontré Jean-Michel Bellorgey.

 

Pour être impressionné, je fus impressionné : un esprit supérieur, membre du Conseil d'Etat, mais en total décalage avec l'image classique de l'énarque haut-fonctionnaire, tant sur le plan vestimentaire que pour les idées. Il en avait, des personnelles, très. Cultivé, engagé, hétérodoxe, paradoxal, irritant même, mais un personnage qui ne peut laisser indifférent.

 

Bref, le temps passe et une fin d'après-midi il m'appelle. Je suis à l'époque dans mon petit cagibit de la rue Barbet de Jouy, au 2ème étage de ce qui était la Direction de la Production et des Echanges du Ministère de l'Agriculture : chargé de mission. Je pense pour le compte de mon patron Bernard Auberger, premier Inspecteur des Finances occupant ce type de poste à l'Agriculture (nous sommes sous VGE). Le message est simple : le 1er Secrétaire, le François de Jarnac, l'envoie, lors d'une législative partielle, affronter à Vichy, un vieux radical : Gabriel Perronnet. Pourrais-je l'éclairer, lui l'intello parisien, sur les questions agricoles et rurales de ce fin fond de la France qui je crois est le Bourbonnais. J'accepte bien sûr.

 

Et me voilà qui fait des fiches sur les vaches allaitantes afin que Jean-Michel puisse résister aux quolibets de Perronnet, vétérinaire de son état, l'accusant de ne pas savoir distinguer un viau d'une vache. Chemin faisant je découvre le vignoble de Saint-Pourçain, un vieux vignoble réduit à une peau de chagrin par la crise phyloxérique : 600 ha. C'est un VDQS depuis 1951, 19 communes, les cépages : tressaillier, chardonnay et sauvignon pour les blancs ; gamay à jus blanc et pinot noir pour les rouges. J'abreuvais donc mon candidat de détails pour qu'il compensât son handicap de parachuté. Bref, il est battu avec les honneurs. En mai 1981, la vague rose emporte de vieux élus, Perronnet est du lot. Je suis à l'ONIVIT. Jean-Michel m'appelle " Jacques veux-tu occuper de hautes fonctions ? " De répondre " dis comme ça je ne peux que répondre oui..." C'est ainsi que mon aventure de "cabinet" a commencé. C'est mon Colombo - surnom vychissois de Jean-Michel, eut égard à l'état de son éternel imperméable crado - qui me précipitait dans le marigot politique.

 


 

 

Jean-Michel a quitté la politique active, il s'en est retiré. Il écrit. Des livres d'une grande érudition, d'accès difficile mais, tels les grandes bouteilles de notre divin nectar, il faut prendre le temps de les découvrir, de les goûters, de les savourer. Comme le personnage, complexe, ils ne laissent jamais indifférents. Je vous offre donc un passage de Vichy-Tombouctou dans la tête éditions Bleu autour qui, à mon sens, cerne bien le Jean-Michel Bellorgey homme public.

 

 


 

 

" La "question sociale" a, pendant ce temps, et même avant que je ne devienne, par hasard, en tout cas pas selon le projet de ma formation politique, président de la commission des Affaires Sociales de l'Assemblée, mobilisé le plus clair de mon énergie, comme elle l'avait fait antérieurement, sous d'autres formes, dans l'Administration dite, curieusement, active, et au Conseil d'Etat, ainsi que dans divers mouvements caritatifs ou sociaux ; à la Ligue des droits de l'homme, je n'ai pris de service qu'après mon entrée au Parlement, et, quelques difficultés qu'on  ait rencontrées pour s'accoutumer à mon goût de toutes les formes de spiritualité, on a fini par me le passer, au bénéfices des convictions et des combats communs. J'étais, de longue date, convaincu qu'aucun progrès durable n'était, en matière sociale, concevable sans mobilisation et consolidation politique. J'ai pu, pendant la durée de mon mandat, vérifier que cette mobilisation et cette consolidation n'allaient pas de soi, même sous le signe d'un projet politique de gauche. Socialisme et intelligence des enjeux sociaux, ainsi que des procédés propres à leur rendre justice, ne marchent pas nécessairement de pair ; ce qui ne signifie pas, bien au contraire, que, à d'autres pensées et à d'autres projets, de meilleures performances soient plus aisément accessibles. A qui veut rendre la société plus juste, le monde plus "habitable" - le mot est, je crois, de Gombrowicz -, y compris pour les plus faibles, il faut consentir à mettre plusieurs fers au feu ; courir le risque que le monde change sans qu'on en maîtrise totalement les changements ; s'interdire de tout vouloir changer car, même si on ne s'y emploie pas avec des arrières-pensées ("Tout changer pour que rien ne change", dit, fortement l'exergue du Guépard du prince de Lampedusa), les résultats sont rarement à la mesure des espérances ; ne pas répugner à faire usage de la loi, mais ne pas tout en attendre ; ne pas mépriser la vertu de charité, sans lui prêter trop d'effet lorsqu'elle s'exerce à défaut d'autres disciplines, au moins dans ce monde-ci, où elle n'est pas généralement cultivée, et qui n'est pas prêt d'être transfiguré par la grâce " Ce monde n'est pas outillé pour la joie ; la joie, il faut l'arracher aux temps futurs " ; j'ai toujours présent à l'esprit cette phrase de Maïakovski, inscrite de la main de mon frère, à la première page d'un livre d'anthropologie, cadeau d'anniversaire [...] "

 

 

 

La vie a de drôle de détour, je dois beaucoup au St Pourçain et je me devais de l'écrire...

 

 

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31 mai 2007 4 31 /05 /mai /2007 00:03

Pierre Vassiliu, sur une musique de Chico Buarte et des paroles du même Chico Buarte et de Marie Vassiliu  chantait au tout début des années 70 :


Qu'est-ce qu'il fait, qu'est-ce qu'il a, qui c'est celui-là ?
Complètement toqué, ce mec-là, complètement gaga
Il a une drôle de tête ce type-là
Qu'est-ce qu'il fait, qu'est-ce qu'il a ?
Et puis cha bagnole les gars
Elle est drôlement bizarre les gars
ça s'passera pas comme ça.

 

Certains d'entre vous, dont mon ancien camarade de l'Ecole d'Agriculture ND de la forêt à la Mothe-Achard, Jacques Garandeau, s'interrogent sur ma présente activité professionnelle.

 

D'où la référence ci-dessus.

 
Que fais-je ?

 
C'est simple, je pense. En tout lieu, par tous les temps, le matin, le midi, le soir, la nuit je reufleuchis grave. Ma tête est mon outil de travail. Je fais du vélo aussi. 

 
Depuis le mois de novembre 2006 je suis mis à disposition du directeur de Viniflhor pour faire du "Berthomeau" sur le secteur des fruits et légumes et de l'horticulture. Pour ça, on m'a affecté un charmant petit bureau, sous les toits, au 5 ème étage de Viniflhor, 232 rue de Rivoli, dans le 1er arrondissement. En hors d'oeuvre je me penche sur le chevet des fleurs coupées françaises face aux grands méchants bataves et aux producteurs d'un autre Nouveau Monde : Kenya, Centrafrique, Colombie... Le sujet est intéressant. Je fouine. Je découvre le marché. Je mets en marche mes élytres de consommateur : j'aime beaucoup composer des bouquets. Saviez-vous que c'est la rose le produit le plus vendu ? Bref, je vais voir si le " plan de relance " a pris le problème par le bon bout. Toujours la même méthode : écouter, comprendre, proposer pour agir. J'ai d'autres dossiers en magasin mais, ne m'en veuillez pas, je ne peux les déballer sur ce blog. On ne me paye pas pour blablater sur la toile. Quoique...

Pour me faire pardonner, comme je suis bon zig, je vais vous faire une confidence, vous confiez mon rêve secret. A charge pour vous de rester discret, de garder ça pour vous.

Parole ! D'accord. Allez je vous fais confiance. 

De quoi s'agit-il ?

 

C'est tout bête : je rêve d'être nommé Consul de France à Séville. Pendant tout un temps c'était à Florence que je rêvais d'être Consul mais, comme je suis un bien trop petit poisson - j'suis ni haut, ni fonctionnaire mon cher Jacques - pour un aussi beau bocal, Séville me va.

 

J'aime l'Andalousie. Même si je cause pas bien l'espagnol, jm'y mettrai et je ferai mon possible pour bien représenter la France. J'ai de la conversation vous savez. De là-bas je blogguerais. J'occuperais mes loisirs à écrire un roman. Bref, je coulerais des jours heureux. Je vous expédierais de belles jarres d'huile d'olive et quelques flacons de nectar. Quand vous passeriez nous ferions la conversation dans les bars à tapas. Avec mes compères de Cap 2010, nous évoquerions avec nostalgie le temps où, avec enthousiasme, nous pensions ensemble. Comme je suis un garçon prévoyant je vous joins la photo du lieu. Allez mes amis, pardonnez-moi, ça fait du bien de rêver et, confidence pour confidence, je pars ce matin en Andalousie pour 8 jours. Soyez fidèles continuez de lire mes petites et grosses bêtises pendant mes vavcances... 

 

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30 mai 2007 3 30 /05 /mai /2007 00:02

Dans la veine " papa, maman, la bonne et moi " Robert Lamoureux, humoriste tendance grave, dans le plus fameux de ses schetches, narrait de sa voix nasillarde l'épopée du sacrifice d'un canard dans une famille de français moyen. Tout le ressort comique tenait, qu'en dépit des efforts pour couper le cou à la bestiole, au constat récurant : et le canard était toujours vivant... Quand, voici deux années, je me suis lancé dans l'aventure d'un blog, sur l'incitation de mes amis bordelais - leur maire exilé venait d'en inaugurer un - si on m'avait dit que j'écrirais tous les jours un papier pour atteindre aujourd'hui plus de 500 chroniques, très sincèrement, je n'aurais pas parié le moindre kopek sur cette longévité. Si j'en suis arrivé là, c'est grâce à vous, chers lecteurs, grâce à votre fidélité. Depuis l'administration de mon blog, les statistiques journalières, mensuelles, me donnent une image de votre constance.

Quelques chiffres pour illustrer mon propos (ci-dessous une vue de l'administration de mon blog) :

- le 1er mois d'existence juin 2005 : 604 pages lues et 162 visiteurs uniques ;
- au 1er anniversaire juin 2006 : 24 396 pages lues et 6111 visiteurs uniques ;
- le mois record de 2007 : avril avec 37 882 pages lues ;
- depuis le début 2007 : en moyenne 9800 visiteurs uniques par mois ;
- ce qui donne depuis sa création 490 000 pages lues et 130 000 visiteurs uniques ;
- j'ai écrit près de 550 chroniques ;
- j'ai 522 abonnés.

Tout ça sans promotion ni campagne de pub, le bouche à oreilles, le hasard de ceux qui surfent sur le net, les liens sur d'autres blogs, des annuaires. Si vous souhaitez m'aider à diffuser ce blog vous le pouvez en y inscrivant vos amis ou relations intéressés par la réflexion sur notre beau secteur. Pour cela vous devez utiliser dans la colonne de gauche du blog sous la rubrique Newsletter le cadre inscription à la newsletter.

Vous transcrivez l'e-mail de la personne que vous souhaitez inscrire vous clicquez sur OK.
Un message s'affiche sur votre écran clicquez sur je m'inscris.
Un message en provenance de www.berthomeau.com sera transmis à la personne que vous venez d'inscrire.
A charge pour elle d'ouvrir ce message et de confirmer son inscription.

Merci par avance de ce coup de main.

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29 mai 2007 2 29 /05 /mai /2007 00:02


Aujourd'hui
c'est la fête des voisins,
j'ajoute et des voisines,
ça rime avec copains,
et zavek copines,
 
le soir après le turbin,
les gamins et les gamines
papa, maman, pépé, mémé et le chien,
le gars tout seul, la fille paumée, et même l'autre radine 
vont s'offrir un petit festin
avec deux ou trois petits riens
une baguette de pain
et un verre de vin
...

[interruption de l'image]

Immeubles en fête www.immeublesenfete.com
" L'occasion de rendre le sourire à notre ville,
d'aller à la rencontre de nos voisins,
de partager un moment de convivialité et de développer la solidarité de proximité "

[image]

Que vois-je sur l'image, tout en bas, sur le bandeau des sponsors ? Coincé entre Amora et LCL : Ecusson Grand Cidre, une boisson fermentée, faiblement alcoolisée, un cidre industriel qui ferait blémir Perico, une marque quoi appartenant à un groupe coopératif normand qui fait aussi dans la salade en sachet : Florette. En bonne compagnie le cidre puisqu'il y a le Sénat et le Ministère de la Cohésion Sociale. Un grand absent : le vin et qu'on ne vienne pas me dire qu'on ne peut pas parce que... tralali lalère... Bravo le cidre ! Carton rouge pour le vin... Reste plus à nos amis de Monoprix de faire la promo de notre produit. Et il le font dans leur catalogue " Réussissez la Fête des voisins Tout l'immeuble débarque en proposant un Bib de 3 L Merlot rouge sous leur MDD à 12 euros 50 et une boutanche de Crémant de Bourgogne Louis Bouillot à 6 euros 90. Bravo Monop ! Toutes mes félicitations... Et si avec ça ils ne me font pas une réduk la prochaine fois que je vais faire mes courses y'a plus de justice pour les cireurs de pompe. Bonne fête des voisins et n'oubliez pas d'apporter votre vin... 

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28 mai 2007 1 28 /05 /mai /2007 00:06

Mes vacances 87, vingt ans déjà, je les passais sur le port de Ciboure face à St Jean de Luz. Mon envie de connaître le pays basque m'était venue, lors de mon séjour à l'Hôtel de Lassay - résidence du Président de l'Assemblée Nationale - entre 1981 et 83, de mon compagnonage avec les huissiers qui, pour la majorité, en étaient originaire. Gérant la cave de la maison, goûtant les vins avant chaque réception, les occasions de tailler des bavettes avec eux ne manquaient pas. L'aridité des noms de famille basques : des plus simples Etchegaray, Etchegoyen aux plus complexes Etxabebarrena, Eguzquiaguirre, m'a toujours fasciné. De bonnes vacances, bain de mer, balades dans le Labourd intérieur avec ses pottok, la basse Navarre et la Soule, et bien sûr le bien manger : les chipirons, la piperade, la bakalao "pil-pil", l'Ossau Iraty avec de la confiture de cerises noires d'Itxassou et bien sûr, le piment d'Espelette, qui n'était pas encore une AOC, pour le plaisir des yeux surtout. Quand venait le soir, la fraîche sur les terrasses, mais surtout, le mur à gauche, avec les basques bondissants et leur chistera magique. J'étais fan.


 

Mais, comme vous vous en doutez, j'ai gardé le meilleur pour la bonne bouche : l'Irouléguy. C'est lors de ce séjour que je découvris ce vin et que j'en fis mon compagnon de repas. Je ne vais pas faire l'intéressant en vous tartinant des choses que j'aurais pompées dans un guide quelconque. Si vous souhaitez des renseignements sur le vignoble allez sur Wikipédia ou sur www.cave-irouleguy.com ou clicquez sur ce lien pour des adresses de vignerons (c'est pour qu'Eric ne me fasse pas les gros yeux... Tpe !)
http://www.bascoweb.com/GASTRONOMIE/vin.htm



 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ma petite musique ce matin sur l'Irouléguy, outre de noter qu'il fait parti de mon petit jardin et que je ne manque jamais une occasion de le citer quand je cause en public, c'est de souligner, en contre-point de tous les débats récurrents sur la complexité de l'offre française, sur le nombre de nos AOC vins, que tout vin qui se revendique d'un territoire, d'un terroir, d'une tradition, d'un héritage, de l'attachement des hommes qui le font, et qui trouve son consommateur, et l'Irouléguy a trouvé les siens, n'a aucun débat existentiel. La diversité est une richesse quand elle puise ses racines dans le réel et non dans des textes administratifs destinés à habiller des délimitations qui font plaisir. Dans la compétition mondiale l'infiniment petit peut trouver sa place auprès de tous ceux qui, sur la toile ou dans leur périple, cherchent et trouvent. Alors à la manière des grandes marques mondiales, Apple&Co, ce matin, j'écris : Irouléguy it's différent... Le vin est bien basque puisque la contre-étiquette de l'Arranoa est bilingue : français-basque.

Pour illustrer cette chronique je vous offre deux oeuvres d'un grand artiste basque Ramiro Arrue 1892-1971 que j'aime beaucoup. La première : Pelotaris à chistera, huile sur panneau faisant partie d'un triptyque 110x100 cm commande municipale 27 juin 1958 musée de Guéthary et la seconde :Trois hommes dans une cidrerie du Pays Basque ( clin d'oeil à mes lecteurs normands...) crayon et aquarelle 18,5x14,5 cm Musée Basque de Bayonne.         

   

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27 mai 2007 7 27 /05 /mai /2007 00:01

St Lazare étant - je ne sais jamais choisir entre la tête et la queue pour une ligne de métro - un terminus, la rame immobile attendait son heure. Avec Raphaël, tels des gamins dissipés, nous nous sommes assis en tête, face à la voie. Le silence de mon compagnon me sussurait qu'il attendait de moi une explication sur mon esbrouffe dans le hall au sujet de la ligne 14. Sadique j'attendais. La petite musique prévenant du départ imminent le décidait. Tout à trac il me demandait " Monsieur, dites-moi, la ligne 14, qu'est-ce qui lui est arrivée ? " Son monsieur me prenait à contre-pied comme un passing le long de la ligne. A haute voix, dans l'étrange atmosphère de ce métro qui filait guidé par la seule électronique, je m'entendais lui dire " mon père quand il était en colère contre le hobereau qui tenait le pays en métayage, et les colères de mon père étaient aussi rares que la neige chez nous, disait : monsieur de la Bassetière, alors que d'ordinaire il lui donnait de l'Antoine..." Mes bras serraient le bouquet. " Je radote Raphaël. Il faut que tu m'aides. J'ai besoin d'un ami, un vrai. T'embarque pas aussi vite pour me dire oui. Réfléchis ! " Connement je sentais des larmes monter. La seule digue efficace : raconter. " La première fois que j'ai pris le métro c'était avec Sylvie, une pute. Pardon, je n'ai pas le droit de parler ainsi, c'était une chic fille. Elle m'a fait prendre, pour  aller place Clichy, la ligne 12, celle qui dessert l'Assemblée Nationale, jusqu'à Saint-Lazare pour rattrapper la ligne 13. Depuis ce jour-là j'exècre les couloirs du métro, surtout ceux qui serpentent sous les gares car ce sont des boyaux diarrhéiques..."

Ma voix s'éraillait. J'allais brailler. Me donner en spectacle. Alerte rouge,  tout ce sang sur les murs. Mes yeux se voilaient. Je déclenchais le plan Orsec. Chasser le souvenir de Sylvie éventrée de ma tête. Blablater. " Faut que je commence par le bon bout Raphaël. Mon problème c'est que je suis confus. Dans mes récits je vais, je viens, je reviens, je tourne sans prévenir. Avec moi rien n'est simple mais, après tout, la vie n'est jamais simple. Donc, après ma première randonnée, je n'ai plus jamais pris le métro. Je me suis acheté un vélo. La risée de mes collègues poulagas. Ils m'avaient surnommé, ces cons, " l'hirondelle " comme les poulets à pélerine de la préhistoire qui se trimballaient en poussant leur bicyclette à guidon haut. Pourtant j'étais un as du métro. Connaissais les lignes, les correspondances par coeur. Un vrai GPS de la RATP. La source de ma science plongeait dans mon goût pour les filles. Elles me donnaient souvent rendez-vous à une bouche de métro et, en les attendant, je m'amusais à pianoter sur les plans où t'as plein de petites lumières de couleur qui s'allument quand tu appuies sur ta station de départ et celle de ton arrivée. Un vrai nase ! Et puis à une période je me faisais une attachée d'administration du Ministère de l'Agriculture. Un canon à répétitions ! Je l'attendais à la station Gaîté. Elle prenait la rame à Varenne. Une petite ligne la 14 Invalides-Porte de Vanves, neuf stations. J'étais capable de les réciter mieux que mes tables de multiplication. Quand la fille m'a largué, j'ai oublié, et la fille et la ligne 14, sauf qu'un jour, en tripotant un plan de métro je me suis aperçu que la ligne 14 avait disparu. Ca m'a fait tout drôle. Un collègue dont le frère marnait à la Régie a éclairé ma lanterne. Les blaireaux avaient creusé un tunnel sous la Seine pour relier Invalides à Concorde et connecter la 13 à la 14. Dans le boxon y z'ont exhauté la 14. Bonne pioche Raphaël, tu imagines la tronche des supertitieux et des pétochards si la premier ligne sans conducteur de Pantruche ça vait été la 13. Avoue que ça aurait fait désordre..." Raphaël riait de bon coeur.
- Vous êtes un drôle de type monsieur Benoît...

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26 mai 2007 6 26 /05 /mai /2007 00:04

" Moi c'est Benoît, flic ripoux en cavale. L'autre enflure d'indic c'était mon miel à la grande époque. Te bile pas Raphaël personne ne me recherche. Je n'intéresse plus personne, sauf Jasmine. Si ça te dit accompagne-moi chez elle. Une chouette de belle fille Jasmine. Une reine aux yeux tendres. Je crois que tu lui plairas. Elle adore les mecs qui virent vers la cinquantaine, ça la rassure. T'es marié, Raphaël ? Non. T'es libre alors ? Pas tout à fait. Qu'importe Jasmine a le coeur aussi chaud que l'arche de ses cuisses. Tu dois me prendre pour un barge et tu n'as pas tout à fait tort. Ne fais pas non de la tête, c'est ce que tu penses et ça ne te déplaît pas. Tu rêves de te décoincer Raphaël. Avec une vieille trique comme moi tu fais le bon placement. Pour commencer ta thérapie y'a pas mieux que le Mojito. Quand nous aurons notre dose, pas la murge bien sûr, mais juste ce qu'il faut pour nous mettre en ligne, on passera aux choses sérieuses. Ca te va ? Bien, tu n'es vraiment pas très contrariant Raphaël. A mon avis ce n'est qu'une façade. Tu te planques mais comme t'es tombé sur un expert mondial en duplicité, avec moi t'es mal barré. Comme tu l'as remarqué, sans prévenir, dès que tu m'a rejoint au bar, je t'ai tutoyé. Vieux réflexe de flic qui flaire l'embrouille. Tous des suspects en puissance. Bon, je caquasse comme une chaisière ménauposée. Faut dire que je viens de passer un mois emmuré. Toi t'as pris des couleurs. On s'en jette un dernier pour la route et on file dans le XIIIème, près de la caverne à bouquins de Tonton. C'est là qu'elle crèche ma coiffeuse de Jasmine."

La plongée dans les profondeurs d'Eole depuis la bouche de la place du Havre m'impressionnait. Ces messieurs les ingénieurs, dans la démesure du chantier, avaient rerouvé la veine du film Brazil avec l'entrelacs des escalators, la plongée des escaliers larges comme des boulevards, la froideur des dallages minéraux, la démesure des rotondes gigantesques et l'infini du quai où s'étiraient les deux longs serpents de verre gainé d'acier. Raphaël me suivait en portant un sac de victuailles dans les bras. Moi, tel un vainqueur du tour de France, je trimballais une brassée de fleurs. En effet quand nous étions sorti de l'épicerie italienne, où j'avais acheté les ingrédients pour la pasta et le liquide qui va avec, Raphaël, me tirait par la manche. " Vous ne pensez pas qu'elle apprécierait que nous arrivions aussi avec des fleurs..." Ca m'avait coupé la chique. Ce garçon me rappelait quelqu'un, mes jeunes années. Je prenais vraiment un coup de vieux. Pour faire bonne figure je partais dans un grand rire pas très crédible. " Tu es un gentleman Raphaël, Jasmine va fondre. Elle adore les mecs qui ouvrent les portes aux filles..." Quand nous étions entrés dans sa boutique, la fleuriste, avait eu une sorte de haut le corps en me voyant. Il faut dire qu'avec mes cheveux ébourrifés, ma barbe broussailleuse et mon survêtement élimé, dans lequel je flottais comme une bite molle dans un vieux préservatif déséché, j'en jetais un maximum. Pour ajouter une touche supplémentaire, mes tongs me donnaient un air d'estivant à la masse. Pour Jasmine je fis une glane de fleurs naïves et j'exigeai qu'on les laissât libres. Le chichiteux des bouquets emmaillotés m'exaspérait. Raphaël, pantois, devait se demander si notre périple n'allait pas tourner au n'importe quoi.

 

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