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25 mai 2007 5 25 /05 /mai /2007 00:14

Le titre de ma chronique de ce matin était le titre de l'article de Jacqueline Friedrich en avril 2003 dans le New York Times. L'hérétique dont il est question c'est ma pomme. Faut bien que je fasse ma promotion chers lecteurs ! Dans cet article Marc Parcé " the owner of Domaine de la Rectorie, a winery in the Roussillon region, supports Mr Berthomeau but said : " He bothers the right because he doesn't talk about government subsidies. He irrates the extreme left because he talks about reality of the marketplace, and then he bothers other people because he points out that some wines have no business being in appellations at all." En français de France : je suis l'emmerdeur de service. A l'université d'été de la Confédération Paysanne, en 2001, à Montbazillac on était pas loin du bucher (pas vrai Marc et Patrick...). Si j'évoque ce souvenir aujourd'hui ce n'est pas pour vous persuader que je vis dangereusement (bien que j'ai vu des cagoulés à la TV menacer le gouvernement de représailles si le prix du vin ne remontait pas dans les semaines qui viennent...) mais pour évoquer un livre de Jacqueline Friedrich " The Wines of France " publié en 2006 en Californie et distribué en Australie, Canada, Nouvelle-Zélande, Afrique du Sud et Grande-Bretagne. 15 euros 60 sur Amazon.

Pour l'illustrer je vous propose deux rubriques de 2 étoilés de son livre : Miren de Lorgeril (Pennautier) et Marc Parcé (La Rectorie). Ils sont membres de Sans-Interdit ce qui ne les empêche pas de faire des beaux vins. A noter $ = vins à moins de 10 $ / $$ = de 11 à 24 $ / $$$ = de 25 à 55 $ / et $$$$ = plus de 55 $.

Lorgeril *
Château de Pennautier, BP 4, 11160 Pennautier ; 04.68.72.65.29 ; www.vignobles-lorgeril.com
Wine : Cabardès, Minervois -la-Livinière, and Vin de Pays d'Oc. $ to $$$
This is a dynamic and important growner-négociant house run with acumen by Miren and Nicolas de Lorgeril. The domaine produces two and a half million bottles yearly - 90 % of it red - at all price levels and always offering value for the dollar. At $ for a bottle, the Lorgeril wine sold in large grocery chains is pratically a steal. The most interesting wines come from the vineyards the Lorgerils own : three in Cabardès (Château de Pennautier, Château la Bastide Rougepeyre, and Château de Caunettes) and one in Minervois-la-Livinière (Les Hauts de la Borie Blanche). There are several cuvées under each label. The Cabardès Collection Privée, in contrast to its exclusive-souding name, is $, inviting you to its supple, generous fruit. Esprit de Pennautier is the top of line here. Unifined end unfiltered, it is a luscious oaked blend of syrah and merlot, the Médoc meets the Midi. The Esprit de Bastide, ablend of côt and syrah, is equally delicious, a big, smooth red with notes of black pepper and mint. In Minervoid, La Borie Blanche, chiefly syrah, is a succulent - and characterful - crown pleaser. 

Domaine de la Rectorie *
66700 Argelès-sur-Mer; 04.68.81.02.94 ; larectorie@wanadoo.fr
Wines : Collioure, Banyuls, and Vin de Pays. $$
I have long been en admirer of the Domaine de la Rectorie's wines, first having been impressed (at a wine bar in Strasbourg) by l'Argile, a frarant, subtle food wine based on lightly oaked grenache blanc and gris. Then there was La Goudie, which may be the best rosé I have ever tasted. The three Collioures - Col del Bast, Le Séris, and the top, La Coume Pascole - are all deeply satisfying reds. Fragrant and supple yet structured, nuanced, and terroir-driven, with succulent fruit, they are reds you can drink young yet still sense the depth of the wine. Marc Parcé and Vincent Legrand, his son-in-law and the son of the great Paris caviste Yves Legrand, run La Rectorie, and it is worthwhile noting that they don't seek overripeness or hyperconcentration. The wines are always fresh and gracious. They also make lipsmacklingly good Banyuls and experiment with various types of Vins de Table or vins de liqueur. They more recently entered into a collaboration with growers in the Fenouillède, the Preceptorie de Centernach, where they make good Maury, a very ripe and self-assured white Côtes de Roussillon Terres Nouvelles, and a very alcoholic red Vin de Table L'Oriental, which makes me think of Amarone.

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24 mai 2007 4 24 /05 /mai /2007 00:26

Cantonnais -- désolé, je le jure, je ne le ferai plus - rédac-chef d'un magazine des plaisirs de la table faut se remuer les méninges pour faire dans l'originalité, humer les tendances, surfer sur elles, sinon les recettes des rillettes de maquereau ou de la salade de chou fraîcheur ça sent le réchauffé :  vaut mieux se reporter au bon vieux livre de cuisine de Françoise Bernard hérité de grand-maman. Régal qui se définit comme un magazine pratique et esthétique, haut de gamme et accessible, me paraît représentatif d'un faux élitisme à la française. Ceci étant écrit, sur papier glacé, je dois reconnaître qu'ils mettent en scène le vin, ce qui est bien, même s' ils chalutent presque exclusivement dans le little is beautiful, du naturel quoi, du qu'on va chercher en 4x4 chez le producteur... Le texte qui suit est illustratif. On y cause de pique-nique (comme vous pouvez le remarquer je renifle la tendance mieux qu'un Scottish à sa mémère) avec un maximum d'idées reçues et de novlangue boboïste.

" Lointain descendant des repas primitifs itinérants ou repas patchwork tendance, le pique-nique est le mode de restauration le plus déstructuré qui soit. C'est bien d'ailleurs ce qu'on lui demande. Chacun aura bricolé sa salade maison ou dévalisé l'épicier à la dernière minute. L'heure est à la décontraction, pas question d'épuiser l'assistance avec des considérations de sommelier en goguette. Mais quand même. Pourquoi massacrer une belle tarte salée avec un vin qui, tous tanins dehors, va irrémédiablement l'écrabouiller ? Pourquoi boire le meilleur vin du monde dans un verre à moutarde, si ce n'est de vouloir le rabaisser au rang d'infâme picrate ? Et quelle logique y-a-t-il à vouloir batifoler dans la nature, se poser les fesses dans l'herbe... et avaler les pires daubes industrielles ? Loin de la table et de ses codes, faites donc ce qu'il vous plaît, mais mangez bon et buvez sain. Dernière consigne : les beaux jours venus, gardez toujours une bouteille au frais. Au cas où... "

Pas mal, hein ! Mais ce matin mon propos n'est pas de me gausser de ce type de copie boursoufflée, faussement légère et d'une prétention risible, mais d'analyser l'offre de Régal : " trois menus, boissons comprises, à mettre dans la glacière "

* Pour un pique-nique mer, nos 7 bouteilles incontournables.

- les prix entre 4 et 5,50 euros pour les vins.
- 4 AOC : Côteaux-du-Languedoc, Roussette de Savoie, Beaujolais, Coteaux d'Aix, 2 Vins de table et 1 cidre fermier pur jus à 2,50 euros.

* Pour un pique-nique à la campagne nos 7 bouteilles incontournables.

- les prix de 4 à 10 euros pour les vins.
- 1 AOC : Arbois, 5 Vins de table et 1 cidre du pays d'Othe à 5,40 euros.

* Pour un pique-nique ailleurs nos 7 bouteilles incontournables.

- les prix de 4,30 euros à 8 euros pour les vins.
- 3 AOC : Anjou, Côtes-du-Roussillon, Côtes-du-Ventoux, 1 Vin de pays des Côtes catalanes, 2 Vins de Table et une bière blonde à 3,20 euros.

Quelques remarques :
- prédominance des vins de table :  10 sur 18 et ce sont eux qui ont les prix les plus élevés, dont le plus cher à 10 euros. Tiens, tiens, ne serait-ce pas la meilleure démonstration de l'utilité d'un espace de liberté ? Créativité, rentabilité et autres joyeusetées... 
- pour le cidre, je suis un peu triste que l'AOC Pays d'Auge n'ait pas un représentant dans les incontournables, que le cidre normand représenté soit deux fois moins cher que son concurrent du Pays d'Othe.
-  à noter aussi que les trois coups de coeur sont des vins de table...
- que je suis content de saluer mes amis Jaubert et Noury (salut Roland) du Château Planères www.chateauplaneres.com/uk/ (seule la version anglaise fonctionnait hier) à St Jean Lasseille (mes voisins quand je résidais dans les PO) et de noter que le Jaja de Jau tire encore son épingle du jeu.
- et pour la petite histoire j'habite entre la station Glacière et la station St Jacques, ça ne s'invente pas...

 

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23 mai 2007 3 23 /05 /mai /2007 00:01

 

Le titre claque " VIVE LA CRISE ! " Le sous-titre étonne : La grande mutation des années 80, racontée par Yves Montand.

 

C'était un dimanche ensoleillé d'avril de cette année, à un grand vide-greniers de la rue de Flandres, le numéro spécial de "Libération" Antenne 2 de février 1984, à même le sol, perdu dans une marée d'objets hétéroclites, me sautait aux yeux. Quel bonheur que de se retrouver projeté 23 années en arrière !

 

J'achète bien sûr.

 

Pour les plus jeunes, Montand, reste un grand acteur, Z, l'Aveu, les films de Sautet, etc... un bon chanteur peut-être aussi, à bicyclette... mais sans doute pas conteur crédible de la mutation des années 80.

 

Etonnant ! A lire ou à relire, l'homme est écorché, il traine comme un boulet ses voyages dans le Moscou de la nomemklatura soviétique avec Simone Signoret ; ses raisonnements sont simplistes, basiques, très je suis revenu de tout, spectacle parfois pitoyable d'un homme qui n'est pas sur son terrain, mais l'ensemble du numéro est très significatif du trouble de cette gauche non communiste qui pensait que le mur de Berlin ne s'ouvrirait jamais et qui n'osait pas renvoyer ses cryto-communistes à leur passé et aux oubliettes de l'histoire.

 

L'ont-ils fait en 2007 ? Je n'en suis pas certain.

 

Certains rêvent encore du grand soir.

 

Guy Mollet a toujours des héritiers : Mélanchon&Co. Je vous offre le papier de Laurent Joffrin, qui ironie de l'histoire, après une détour au Nouvel Obs, est devenu le patron de Libé post-July. Ces Soixante-huitard on les jette par la porte ils entrent par la fenêtre, pas vrai Bernard...

 

LA PEDAGOGIE DE LA GAFFE

 

Il y a un néo-réalisme français. en dix ans de crise, on a essayé de par le monde toutes les médications possibles. Aucune n'a réussi. Très longtemps pourtant les Français ont refusé de voir la crise en face. Pendant presque une décennie, ils ont cultivé l'illusion du bout du tunnel, refusant toute baisse du pouvoir d'achat, poursuivant leur quête sans fin du bien-être matériel, négligeant l'investissement ; comme si le ralentissement de la croissance er la montée du chomage devaient vite s'évanouir, comme un mauvais rêve économique. Longue, décevante, rebelle aux politiques toutes faites, cette crise aurait bien fini par ramener les plus myopes à la lucidité. Mais il manquait un évènement politique. La moitié des Français, entretenus par une opposition qui répétait de bonne guerre que la crise n'était pas fatale, dans le souci de ne pas exonérer de ses responsabilités la majorité, croyaient de bonne foi les structures économiques et la mauvaise volonté des dirigeants de l'époque responsables du marasme. Une "autre politique", une "autre logique" devaient permettre de libérer la production, de créer des emplois, de sauvegarder le pouvoir d'achat. Y croyaient-ils vraiment? En tout cas, ils voulaient en avoir le coeur net. Ce fut le défi du 10 mai. Une volonté nationale de dire "chiche" à ceux qui piaffaient depuis si longtemps en lisière de l'Histoire.


Faute d'avoir mesuré la profondeur de la crise, d'avoir perçu l'ampleur du retournement historique, les socialistes si remplis de certitudes ont raté ce rendez-vous-là. "L'autre logique" s'est brisée non sur le mur de l'argent, mais sur celui de la réalité. Mais ils ont aussi rendu un grand service : la relance ratée, le colbertisme impuissant qui a défini leur politique pendant un an, jusqu'à la volte-face de la rigueur, ont eu le mérite de vacciner l'opinion. L'état de grâce a surtout fonctionné comme une pédagogie de la crise. Une pédagogie par la gaffe : en se trompant avec un constant enthousiasme, mais en ayant quelques mois plus tard le courage de reconnaître - en partie - leurs erreurs, les socialistes ont discrédité pour un temps les potions magiques dont les hommes politiques font leurs programmes. Peut-on espérer que le débat public y gagne en qualité ? Hors des bilans politiques, des plaidoyers et des réquisitoires partisans, ce sera le principal bénéfice de l'alternance.


Il y en a un autre : le retour de la société civile. Cette première année de pouvoir socialiste, si néfaste au socialisme, aura été celle d'un étatisme virulent. Quoi qu'il ait fait pendant cette période d'illusion lyrique des jeunes barbes socialistes, le gouvernement s'est contenté de mettre en pratique un slogan hérité de soixante-dix ans de jacobinisme à la sauce Marx : de l'Etat, encore de l'Etat, toujours de l'Etat. Relance, nationalisations, impôts nouveaux, plans industriels : tout allait à l'Etat, tout y revenait. Mais tout a raté, ou presque. Dans les douze mois qui ont suivis cette année illusoire, il a fallu brûler à la sauvette ce qu'on avait adoré. On ne pouvait trouver meilleure réhabilitation de l'initiative et de l'individu. L'Etat était monté sabre au clair à l'assaut de la crise er s'était pris les pieds dans le tapis. Il lui faut bien aujourd'hui céder quelque peu la scène aux vrais acteurs. Car c'est dans la vie quotidienne que la grande mutation se manifeste le plus clairement. Comme ces vieilles forteresses reléguées dans un rôle secondaire par l'évolution de l'art militaire, la masse grisâtre de l'Etat français ressemble de plus en plus à un château-fort inutile. La vie est ailleurs, elle sourd de la crise, par l'entreprise, par l'initiative, par la communication. Ironie d'une histoire qui joue à qui perd gagne. C'est la gauche pétrie de révérence étatique qui en a fait la preuve."

 

LAURENT JOFFRIN


 

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22 mai 2007 2 22 /05 /mai /2007 00:19

Le BiB déferle. Même que l'autre jour, à la grande épicerie du Bon Marché - haut lieu de la consommation populaire - alors que je traînais mes guêtres dans le sanctuaire des vins, mon attention est attirée par un beau cylindre ocre rouge placé en angle. Je m'en empare. Il est muni au sommet d'une petite poignée. Alors que je le tripote voilà que surgit un jeune homme propre sur lui. Sur un ton, très on ne se commet pas avec la piétaille, il m'indique " c'est le seul BiB du magasin, mais c'est très bien..." J'étale mon plus large sourire en lui répondant très je ramène ma science " normal c'est du Jean Orliac..." Facile, sur le beau cylindre s'étale un beau petit Loup dans la Bergerie. C'est classe. Jugez vous-même sur les photos. C'est un vin de pays du val de Montferrand rouge. 3 litres pour 20,80 euros. Je ne l'ai pas encore ouvert donc pas de commentaire sur le contenu. Ce qui compte c'est que si nos grands épiciers du BM se mettent au BiB c'est qu'il y a des clients pour ce contenant même dans les beaux quartiers de Paris. 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Mais comme je suis un  coquin, si ce matin je vous parle du BiB c'est que j'ai une petite idée derrière la tête. Viniflhor - une maison qui mélange les carottes et les navets avec notre divin nectar et qui m'héberge - vient de rendre publique une étude sur le Bag-in-Box. Vous pouvez la consulter sur http://www.onivins.fr/pdfs/1059.pdf  et, Françoise Brugière, chef de la division études et marché, se fera un plaisir de répondre à vos questions comme elle l'a fait dans LSA. Voir sourire de jeune femme moderne joint ci-dessous. Mais trève de compliments, mon propos de ce matin est plus que sérieux. En effet, dans un temps où tout ce qui vient du secteur public semble entaché du péché originel d'avoir été financé par de l'argent du contribuable, je me permet d'attirer l'attention sur le travail remarquable réalisé, depuis des années, par la division des études de l'ex-Onivins. C'est une mine, un investissement qu'il ne faut pas dilapider. Notre secteur balkanisé, confronté à la mondialisation a un besoin vital d'intelligence économique pour anticiper les tendances du marché, pour fonder ses choix, pour être acteur dans les enceintes internationales : OMC par exemple. Entendez-moi bien, il ne s'agit pas ici d'un plaidoyer en défense. Bien au contraire c'est du pur réalisme économique. Nous avons un bel outil. Confortons-le. Tirons-en le meilleur parti. Cessons de nous complaire dans nos jeux stériles.

    

 

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21 mai 2007 1 21 /05 /mai /2007 01:00

Monsieur le maire de Paris,


Mes amis du Gers ont coutume de dire de leur colombard sec et nerveux : " sitôt bu, sitôt pissé..." Chez nous, dans notre charmant village, nous n'avons pas les mêmes aises qu'à Condom, car ici nul bout de champs, ni cheintre, ou autre lieu de plein air où l'on peut en toute tranquilité, sans nuire à l'environnement, soulager sa vessie en toute sérénité. Même nos compagnes, à la campagne, à l'abri d'un fourré, peuvent elles aussi prendre cette liberté.

 

Je vous sais soucieux, comme vos prédécesseurs, dont l'un s'illustra avec les motos-crottes, des aises de nos amies les bêtes. Même qu'un certain Contassot, vert de son état, un jour menaça ma vieille voisine et son chien incontinent d'une amende pharaonique pour levage de patte non prévu par ses règlements. Bref, faudrait que votre Contassot, avec son pote Beaupin kaime palézoto mékaime les vélos, se préoccupât de mes aises de cycliste : " où puis-je pisser, en toute liberté, cher Bertrand Delanoë ? "


Dois-je, avant de me soulager, m'envoyer un caoua dans un bar pour pouvoir accéder à la résolution de ce besoin pressant ?

 

Cercle infernal, car le petit noir ainsi ingurgité me poussera quelques kilomètres plus avant dans un autre établissement.

 

Alors que faire ?

 

Me précipiter dans un Grand Magasin, une Gare ou je ne sais quel lieu public, où la signalétique est aussi compréhensible que la lecture de Teilhard de Chardin et, où, une fois atteint le lieu d'aisance me retrouver coincé en une longue queue.

 

Dois-je aller au cinéma ou me résoudre à rechercher une new sanisette aussi rare sur le territoire de notre charmant village qu'une femme souriante dans le métro. Si j'ai la chance d'en trouver une - pas une femme bien sûr - à tout coup elle sera hors d'usage.

 

Dois-je alors me résoudre à pisser le long d'un tronc d'arbre ou sous un porche? Non, monsieur le maire, c'est franchement dégueulasse et je vous invite à faire un petit tour sous le métro aérien entre St Jacques et Glacière pour apprécier les effluves de ces épanchements clandestins.


Dans le même temps je vous invite aussi, flanqué de Contassot et de vos services techniques, à venir contempler un édicule classé : la dernière Vespasienne parisienne sise sur le bord du boulevard Arago. C'est une honte de traiter ainsi une vieille dame.

 

Z'avez plus de ronds les gars pour lui donner un pti coup de jeune ? Pour des mecs soucieux d'économiser l'eau la pauvre s'épanche comme une Perrette korè kassé son pot.  

 

Bien sûr, je sais que ces lieux furent le siège de débauches nocturnes mais peu me chaut, si je puis m'exprimer ainsi, ce n'est pas une sulfureuse réputation qui saurait vous empêcher de vous colleter à ce service public du besoin pressant.

 

Dois-je, pour faire pression, créer le Mouvement de Restauration des Vespasiennes : M.R.V à ne pas confondre avec le MRG qui lui se réunit dans une cabine téléphonique - avec Tapie ça ne doit pas être aisé ?

 

Avant d'en arriver à cette extrémité, car je suis un homme de bonne volonté, je vous suggère d'ouvrir un grand concours d'architecte mobilisant les ressources des technologies modernes pour répondre à ma demande. Paris innoverait. Les touristes, provinciaux ou étrangers, apprécieraient cette délicate attention. Sachez aussi, monsieur le maire, sans vouloir être vulgaire, que le pisseur est aussi un électeur.




 

Je m'en tiens là pour aujourd'hui, monsieur le maire de Paris.

 

J'attends votre réponse avec sérénité, car j'en suis sûr mes écrits vous ont montré l'urgence qu'il y a de prendre en compte la satisfaction de ce besoin naturel, si bien traité par les Romains, et qui ne saurait plus encore être repoussée aux calendes grecques. L'approche des échéances électives devrait vous voir attentif à mes suggestions. Trop longtemps, à Paris, on a brocardé les dames pipis. L'érection de nouvelles vespasiennes, à la pointe de la technologie, nous permettrait de faire naître une nouvelle industrie qui porterait haut le prestige de la France dans toutes les grandes métropoles urbaines. Bref, laissons libre court à notre génie. 


En vous remerciant du temps que vous venez de me consacrer, je vous prie d'agréer, monsieur le maire de Paris, l'expression de mes salutations les meilleures et empressées.

 

A vous lire, entendre, ou voir.

 

Jacques Berthomeau   

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20 mai 2007 7 20 /05 /mai /2007 00:09

Le loufiat à la courtoisie inoxydable me gratifiait d'un large sourire avant de s'inquiéter, avec humour, de mon avenir d'homme des cavernes extrait du charme douillet d'un palace : " pour se rendre à sa révision des 50 000 km monsieur souhaite-t-il que je lui appelle un taxi ?
- Non merci, mais si vous pouviez m'avancer deux tickets de métro ça me sauverait...
Ma demande, en ce lieu, équivalait à réclamer une bouteille de Kiravi chez Hédiard. Le réceptionniste imperturbable tirait de je ne sais quel tiroir deux tickets violets qu'il déposait délicatement sur le comptoir d'acajou.
- Monsieur a-t-il besoin d'autre chose ?
- Oui mon bon, d'un plan de métro...
Le dit bon, qui appréciait à demi ma familiarité bonhomme, m'en tendait un en me jetant un regard de commisération contrite. Je le décevais. Seuls les touristes usent de cet outil vulgaire. Je jouai, assez mal, l'outragé. Le malheureux en prenait pour son grade, avec dignité, sans bien comprendre pourquoi. " Qui êtes-vous pour me juger ? Que savez-vous de la ligne 14 ? Rien je suppose ! Alors comment osez-vous me gratifier de votre dédain de parisien d'emprunt. Le métro, monsieur, je m'y suis vautré des nuits entières. C'est mon bac à sable. Justifiez-vous !
- Monsieur se méprend, en aucune façon je n'ai manifesté à son égard un quelconque...
- Venez, je vous offre un verre au bar.
- Ce serait avec plaisir monsieur mais je ne puis quitter mon service.
- A quelle heure terminez-vous ?
- Dans dix minutes monsieur.
- Très bien ! Je vous attends au bar.

J'adore les bars d'hôtels. Ils sont cossus, secrets, les derniers lieux où il fait bon converser et boire. Le garçon m'apportait mon Mojito et Le Monde. Quand le réceptionniste me rejoignit je lisais en diagonale la page des sports de ce canard coincé du col. Débarassé de ses oripeaux professionnels l'homme paraissait plus jeune. Un peu gêné aux entournures. Je le rassurai. " Soyez sans inquiétude je ne vais pas vous retenir très longtemps...
- Du temps j'en ai à revendre, monsieur, mais le boss n'apprécie pas qu'on se mêle à la clientèle.
- Allons ailleurs alors...
- Vous êtes très aimable mais je crois qu'il vous suffit de faire savoir à ce faux-derche d'Armando - c'est le barman - que si je suis ici c'est, disons, que vous l'avez exigé.
- J'adore ! Je l'exécute par écrit le mouchard ?
Il opinait du chef en souriant. Ecrabouiller les cafards m'a toujours plu. Le garçon m'apportait un bloc de l'hôtel. " Profitez de sa présence pour commander - quel est votre prénom ?
- Raphaël, monsieur.
- Alors commandez un Cinzano !
- ...
- Laissez tomber c'est une vanne à deux balles. Un jour je vous expliquerai...
- Je prendrai la même chose que vous.
- Alors deux Mojito !
Je griffonnai à la hâte mon admonestation au bien nommé Armando qui plus est avait la tête de l'emploi. Tête qui s'orna d'un rictus mauvais à la lecture de mon message que le garçon lui avait porté avec un plaisir certain. L'Armando jouissait d'une réelle popularité au Terminus. S'il avait pu foutre son poing sur ma gueule ça l'aurait détendu. Raphaël réfrénait à peine sa joie.
- Puis-je me permettre de vous demandez ce que vous lui avez écrit ?
- Des méchancetés racistes et homophobes...
- Non ?
- Si !
- Ce n'est pas bien monsieur...
- Vous savez Raphaël je suis tout sauf un type bien. Mais rassurez-vous, votre Armando, je le connais, c'est un indic. Je me suis contenté de le lui rappeler et ça le chiffonne...
  

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19 mai 2007 6 19 /05 /mai /2007 00:08

Notre périple sous terre, tels des lombrics entrelacés, teintait d'un plaisir malsain mon blues matinal. Ici, dans cette ville grouillante, indifférente, me fondre dans son magma serait un jeu d'enfant. Ma nouvelle vie de merde se présentait sous les meilleures auspices. Pour la première fois depuis notre arrivée je souriais. Sylvie, plaquée à moi, sentait que je me détendais. Elle en profitait pour me sussurer à l'oreille : " nous allons place Clichy. Tu vas voir je t'ai préparé une belle surprise." Vu mon ignorance crasse de la géographie parisienne l'indication de notre point de chute m'importait peu. Quant à la surprise, je me gardais bien de répondre à Sylvie que je m'en foutais. Lui gâcher son plaisir eut été de la méchanceté gratuite. Elle bichait tellement d'avoir la main sur moi. C'en était reposant. Se laisser porter. Subir enfin ! La rame s'immobilisait à la station Assemblée Nationale. Notre wagon se délestait d'un fort contingent de costumes gris et de jupes tristes. Sylvie profitait de notre aise retrouvée pour lancer à la cantonade une adresse qui ne concernait que moi " mon coeur, je te verrais bien député..." En d'autres temps, ce mon coeur et ce sans gêne m'auraient gêné, là, je me contentais, sur le même niveau sonore, de la tacler d'un sarcastique " ça élargirait bougrement ta clientèle petit coeur..." qui, un bref instant, jetait sur son visage un masque de dureté. Très vite, elle se ressaisissait. " Quelle élégance mon cher ! Tu m'avais habitué à mieux..." 
- J'apprends vite.
- Oui mais tu penses trop.
- Tout juste ma belle mais ici, ça va me passer rapidement.
Pour me faire pardonner ma goujaterie, tel un jeune chiot repentant, je lui léchais le lobe de l'oreille. Elle gloussait en tortillant du cul ce qui ne manquait pas d'intéresser le chef de train assis sur son strapontin.

Comme la nuit tombait, l'écran de mon ordinateur se bleutait. Je m'étirais avant de me frotter les yeux. Tous ces jours passés dans cette chambre d'hôtel, enkysté, dorloté, pour archiver sur le disque dur ma jeunesse, soudain me pesaient. Tel un Giovanni Drogo vieillissant face à la frontière d'où nuls envahisseurs n'avaient jamais surgi, je me sentais las. Aurais-je encore le courage de me colleter au pan le plus noir de ma vie ? De le faire sans complaisance ni masochisme. De le faire tout simplement. Mon insignifiante trace dans ces années de fric corrupteur n'intéresserait personne. T'es bien trop petit mon ami. Une irrésistible envie d'envoyer valdinguer tout ce fatras de souvenirs me saisissait. Sortir ! Ne pas céder à la lassitude. Voir des gens. Les sentir. Les entendre. Leur parler. Avoir de nouveau la sensation d'être vivant. Ma robe de chambre et mes pantoufles me collaient à la peau. Je les fourrais dans un sac de toile. Nu comme un ver je farfouillais dans ma maigre garde-robe. Un survêtement, c'est facile à enfiler. En m'enfournant dans le pantalon la rouille de mes genoux me rappelait à l'ordre. Je marmonnais " si tu continues, mec, t'es bon pour l'hospice. Bouges ton cul ! " Le miroir de la salle de bains confirmait le diagnostic, en pire. Le désastre fondait sur moi. Un vrai naufrage. Me récurer. Tailler dans le poils. Sentir bon. Jasmine donc, elle seule, à cette heure-ci pouvait me remettre en état. Quand je déboulai dans le hall l'homme aux clés du Terminus eut un sursaut d'horreur. Le résultat d'un mois d'ermitage dans son bel hôtel le stupéfiait. Comme il avait une bonne tronche je versai dans l'humour pour lui faire retouver ses esprits. " Après la révision des 50 000 km, rassurez-vous, la caisse sera comme neuve..."

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18 mai 2007 5 18 /05 /mai /2007 00:03

Rien que pour le plaisir, je vous offre ce matin, un petit texte de mon cru truffé de mots oubliés - c'est le commentaire d'Yvan Drapeau qui a titillé mes neurones assoupis - A vous d'en retrouver le sens. Bien sûr je suis à votre disposition pour éclairer votre lanterne. Bonne lecture...

Pendant ses vacances le petit gardait les vaches du pépé, des normandes aux yeux tendres. Après la traite du matin il les menait au paty de Bibrou. Les bêtes musardaient en chemin et, Fidèle sa préférée, mettait ses pas dans les siens. Sous le soleil naissant l'aiguail jetait sur le tapis épais d'herbe grasse des milliers de diamants. Les bêtes s'égaillaient. Lui allait déposer dans la fraîcheur du buisson le fricot que sa mémé lui avait préparé. Pour la soif il boirait l'eau fraîche de la fontaine. Toute la matinée, couché dans la cheintre, il rêvassait en mordillant une tige de fétuque des prés. L'horloge du clocher de l'église égrenait les heures et les demi-heures. Parfois, des gamins le rejoignaient. Dans le haut du paty ils jouaient à l'aluette. Le gamin adorait filer sa bigaille. Après avoir pâturée, les vaches, immobiles, ruminaient en balançant leur queue au long de leur flanc pour en chasser les mouches tourbillonnantes. Les mercredis le pépé, son dail sur l'épaule, investissait la pièce de trèfle rouge ceinte de barbelés tout en bas du paty. Avec sa cot, qu'il sortait de son étui - une corne de boeuf emplie d'eau - il aiguisait le fil. Fasciné, le petit contemplait les mouvements amples des bras du pépé qui ouvraient, en un bruit de fouet, de larges saignées dans la planche de trèfle. Attirées par le parfum âpre d'herbe coupée les vaches, d'un pas indolent, s'assemblaient au bord de la clôture. Le petit après son déjeuner s'offrait une petite mariénée sous le couvert des tétards. Il rêvait d'être, dans l'espace infini de la prairie, un intrépide cow-boy, chevauchant un cheval noir fougueux, qui conduisait un troupeau de milliers de bêtes à cornes au corral du ranch des Trois Rivières à la frontière du Texas et de l'Arkansas...  
Jacques Berthomeau le 17 mai 2007 

  

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17 mai 2007 4 17 /05 /mai /2007 18:11

" Depuis que le vin a rompu avec le pain pour s'autoproclamer produit de luxe, acheter des vins au meilleur prix, c'est la quête sans fin mais pas sans risque. La campagne des primeurs 2006 va commencer. Etat des lieux. Par Nicolas de Rouyn
C'est dans le Magazine MONSIEUR... du très chic ma chère, papier glacé et sujets hautement futiles. Extraits.

" J'ai acheté du Château Margaux millésime 1986 en primeur au printemps 1987 à 180 francs hors taxes le col. Il vaut aujourd'hui 730 euros chez Nicolas à la Madeleine.3 Nous avons vérifié les chiffres en mars 2007, ils sont justes. Pour cet amateur, c'est 22 fois la culbute au moment où son Château Margaux est prêt à boire. La question à se poser est : " suis-je prêt à dépenser 730 euros pour boire une bouteille de vin? " Si la réponse est non,mais qu'on veut boire ce vin à 230 euros forcément excellent (il ne manquerait plus que ça)... Alors, vive l'achat en primeur. Cette idée de boire des vins devenus financièrement inaccessibles n'est pas le moindre des plaisirs et c'est le premier principe de l'achat en primeur. Le second est un peu plus élitiste, une affaire de collectionneurs exigeants et fortunés. Là, il s'aagit d'être sûr de détenir des bouteilles qui pourraient totalement disparaître des catalogues de cavistes dans les délais rapprochés pour ressortir à des prix stratosphériques quelques années plus tard. Ou jamais. C'est ce qu'il va se passer pour le fameux millésime 2005. Le meilleur n'est plus disponible. "

La suite est bien documentée. Deux autres extraits :

Si l'on écoute le vignoble, chaque millésime est un don du ciel dont il faut profiter à l'instant. C'est évidemment stupide mais pas totalement faux. En effet, le techniques employées aujourd'hui permettent d'éviter les millésimes médiocres. Les oenologues-conseils (ceux qui font le vin dans les châteaux) considèrent qu'il est plus facile de vinifier un millésime moyen que de tirer le meilleur d'une grande année. Mais ils ne le disent pas très fort, c'est vrai. Qui croire ? Il existe des professionnels indépendants qui tiennent des tribunes dans la presse grand public (Jacques Dupont dans le Point ou Bernard Burtschy dans le Journal du Dimanche), ils sont de très bon conseil, on peut suivre leurs recommandations. On peut aussi lire les publications américaines (Robert Parker dans Wine Advocate) ou anglaises (Jancis Dickinson dans Decanter). On peut acheter la Revue du Vin de France, le meilleur des magazines spécialisés. "

Dernière Minute

A l'heure où nous mettons sous presse, voici les tous premiers avis des dégustateurs croisés dans le vignoble bordelais à l'occasion de la Semaine des primeurs qui s'est tenue du 2 au 7 avril [...]
Le journaliste Olivier Poels, grand connaisseur du vignoble, nous confie : " les cinquante premiers bordeaux vont confirmer leur statut. Pour les autres, s'ils ne reviennent pas aux prix de 2004, ce n'est pas la peine d'acheter "

Si vous voulez lire l'intégralité acheter MONSIEUR c'est 5 euros. Sur le net www.monsieur.fr mais vous en aurez moins que chez moi.

Pourquoi en ce matin d'Ascension vous proposer cet article ? Pour rien ! Comme ça, pour voir, il faut bien que de temps en temps je me repose. Si vous voulez réagir ne vous privez pas chers lecteurs...

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16 mai 2007 3 16 /05 /mai /2007 00:18

" Doux Jésus ! " aurait dit mémé Marie " mon pti gars faut pas dire ça... " Et pourtant, en ces temps où trop souvent le mot crise est dans toutes les bouches, crise de notre viticulture j'entends, dans les bulles c'est l'effervescence. Le 10 mai j'étais dans la Drôme - on m'invite encore - et l'on soulignait devant moi l'éclatante santé économique et commerciale de Jaillance, la coop de la Clairette de Die. Dans le monde entier ça pulse, et comme nous sommes avec 480-510 millions de cols, les leaders devant l'Allemagne 400-430 M de cols et l'Espagne 190-220 M de cols, il nous faut, derrière notre icône le Champagne, tenir notre rang. Nos chers amis ki koz la langue de Shakespeare disent eux Sparkling. Bon, je sais, on va me reprocher, de mélanger les torchons et les serviettes mais sous le générique effervescents on trouve les vins pétillants, les mousseux, les perlants, les crémants et, j'aurais du commencer par lui, le Champagne, le vin à bulles le plus prestigieux du monde. Quant aux méthodes d'élaboration elles sont elles aussi, d'une grande diversité : la champenoise dite traditionnelle pour les crémants et les AOC, l'ancestrale : fermentation naturelle, dioise, cuve close, continue ou méthode russe, gazéification...

Chez nous, derrière l'empereur champenois, les crémants d'Alsace, de Bordeaux, de Bourgogne, de Die, du Jura, de Limoux, de Loire, la Blanquette de Limoux, la Clairette de Die, le Cerdon du Bugey AOVDQS méthode ancestrale, le Gaillac mousseux méthode rurale... Comme d'hab nous faisons dans le genre Balkans, c'est tout notre charme disent certains, pour d'autres le côté auberge espagnole nuit à la recherche de notoriété de ces vins qui souffrent de l'ombre portée par le big Champagne avec ses marques dominatrices. Bref, notre peloton des outsiders vient de décider de s'unir sous la même bannière pour communiquer avec pour conseil l'agence de Muriel Nicolas : Opha. Moi ça me plaît cette approche par famille de produits. Quand je vois sur les murs de Paris la course désordonnée des vins rosés de tout poils, de toute origine : Provence, Bergerac, Tavel... qui se revendiquent les premiers, les meilleurs, les plus frais, les plus fruités ou je ne sais quel autre qualificatif, je me dis que l'argent des CVO serait mieux placé dans une vraie collective avec des déclinaisons régionales et d'entreprises. Le niveau d'impact d'une campagne est lié à son niveau de bruit et à sa répétivité. Tel n'est pas le cas des affichages météoritiques dont les contenus visuels et les messages changent en fonction des lubies des chargés de com et des agences de pub. Que voulez-vous ce qui fait vendre, déclenche un acte d'achat précis, c'est la publicité de marque.

Transition toute trouvée avec la campagne d'affichage, à Paris sur le mobilier Decaux, de Sieur d'Arques pour son produit historique : la Blanquette de Limoux. Je concède à mon ami Pierre que Blanquette c'est pas très fun, qu'on l'associe souvent à l'un de nos mets populaires roboratif en diable, qu'en un mot il faut se retrousser les manches - euphémisme hypocrite - pour convaincre la GD comme les cavistes de faire une place au produit sous ses nouveaux habits. Ils ont de l'allure et sur le visuel de la pub l'habillage de la bouteille de Bulles de Blanquette, le number one, la signature très discrète, sont très classe. On sort de l'univers, comment le dire sans froisser, produit de terroir régional, sympathique en diable, rugueux, pour entrer dans la légèreté des bulles de plaisir. La fille a du chien, elle est charmeuse, pétillante, compagne idéale pour la teufe. Bien, me direz-vous, on peut donc se permettre d'offrir à nos amis une bouteille de Bulles de Blanquette sans qu'ils ne pensent qu'on a des petits moyens ou qu'on est peu rat sur les bords. Oui mais, pourquoi première bulle du monde, n'est-ce pas se pousser un peu du col ? Pour répondre je sors mon Wikipédia qui, à la rubrique, histoire, écrit que la Blanquette de Limoux est considérée " comme le vin mousseux le plus ancien du monde, il fut cité en 1531 par les moines de l'abbaye bénédictine de Saint-Hilaire. Ce sont ces moines qui découvrent la transformation du vin blanc en effervescent..." Donc pas de prob, Dom Pérignon ne va pas en perdre son latin et nos Limouxins collent à la définition première de premier " qui est le plus ancien". C'est culotté et après tout la chance sourit aux audacieux.

Je m'en tiens là pour aujourd'hui. Sur ce thème je prèche dans le désert. Nous y reviendrons lorsque nous proposerons aux responsables des interprofessions d'unir leurs efforts pour ce que j'avais baptisé : assises de la convivialité. Grand pique-nique, grande table dans la ville pour que ces fichus urbains pressés retrouvent le goût du bien-vivre ensemble. Le vin étant le supplément d'âme, la note de gaité, ce qui délie les langues et donne du plaisir. Ensuite, dans la compétition du marché à chaque région, à chaque produit, à chaque entreprise de jouer ses atouts, de séduire, d'attirer des consommateurs, d'en créer. L'initiative commerciale de mes amis de Sieur d'Arques va dans le bon sens. Aux grands chefs de South of France de comprendre que 7 ans pour accoucher d'une petite souris ça n'est pas très raisonnable. Allez, je lève mon verre à l'avenir de Bulles de Blanquette...   

 

 

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