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22 novembre 2020 7 22 /11 /novembre /2020 06:00

https://static.mediapart.fr/etmagine/default/files/2020/03/24/macron-raoult-et-la-chloroquine.jpg

Dans cette chronique j’avais presque tout dit…

 

9 mai 2010

Marseille : l'OM, ses bars, Nanar le "burné", Dédé, RLD et le millésime 93

 

Pour une fois dans les bars de Marseille, le champagne a détrôné le pastis pour fêter le sacre tant attendu de l'OM ! Je vais Droit au But : cette chronique est typique de l'esprit berthomesque : elle va, elle vient et elle revient pour chuter sur l'essentiel : le millésime 93.

 

Bonne dégustation !

 

ICI

 

 

Reste  la star du COVID le Pr Didier Raoult qui accuse  ses collègues médecins « Vous portez une responsabilité dans les mesures déraisonnables prises contre la ville, par le ministre de la santé. » Dans un courrier très sec daté de jeudi 24 septembre, le professeur Didier Raoult accuse ses collègues de l’Assistance publique-Hôpitaux de Marseille (AP-HM) de diffuser des « messages alarmistes qui ne reflètent absolument pas la réalité » et d’avoir déclenché en partie les nouvelles contraintes sanitaires annoncées par Olivier Veran et qui ont provoqué de violentes réactions à Marseille dans les milieux politiques et économiques.  ICI 

 

 

J’ai fait fin juillet un bref séjour à Marseille :

 

1 septembre 2020

Mon meilleur dîner depuis des lustres : La Mercerie 9, cours Saint-Louis, Marseille (Ier) m’a fait chavirer, extase, épectaseICI

 

 

Pour compléter le tableau je vous propose un podcast :

 

Chaque jour dans les Matins, la chronique de l'écrivain Aurélien Bellanger.

 

Image

L’image contient peut-être : boisson

 

MARSEILLE

Le 01/03/2018

 

Quand Netflix s’est lancé en France et que l’entreprise a annoncé que son produit d’appel francophone serait une série appelée Marseille, j’ai un peu ri. La bande-annonce — Depardieu en Jean-Claude Gaudin, Magimel en Renaud Muselier — était abominablement outrancière, pleine de mots d’auteurs, de postures viriles et de personnages secondaires plus truculents que des voyous dans un Julie Lescaut. Marseille, c’était Châteauvallon trente ans plus tard. Châteauvallon : le grand feuilleton d’Antenne 2 qui racontait des luttes de pouvoir dans une ville imaginaire qui ressemblait à Toulouse mais qui était située au bord de la Loire. Châteauvallon au générique inoubliable et à l’histoire tragique, quand son héroïne, Chantal Nobel, manqua d’être tuée, au sortir de l’émission Champs Elysées, dans la Porsche de Sacha Distel qui fonçait vers le sud. C’était juste avant qu’ils ne franchissent  la Loire et il y a dans cet accident comme une revanche de la géographie malmenée par le feuilleton. 

 

Une cruauté spatiale particulière, aussi, celle de la course vers le soleil, celle du passage du vaudeville au tragique grec — ce moment dans le train, où l'on s’aperçoit que les collines bourguignonnes ont laissées la place à un calcaire rugueux qui finira en à pic au niveau des calanques.  Mais le sud était peut-être là dès Paris — dès la porte du studio ouverte, dès la portière de la Porsche escaladée.  Marseille et Paris sont tout proches dans la géographie imaginaire de la France. Comme sont proches, dans l’imaginaire des séries, la puissante Washington de House of Cards et l’ingouvernable Baltimore de The Wire.  Marseille est la seule ville de France dont les parisiens  reconnaissent en général l’existence. La Provence était d’ailleurs déjà là tout entière à ma fenêtre hier — les toits bleutés en zinc comme une mer implacable, les cheminées en terre cuite orange comme les petits mas provençaux d’une crèche traditionnelle.  Rongées par la rouille, les antennes râteaux formaient une garrigue convenable et les paraboles exotiques évoquaient cette façon subliminale qu’a trouvé la fiction télévisée française de convoquer un imaginaire oriental en les filmant suffisamment de profil  pour qu’on puisse les confondre avec le croissant de l’islam. Marseille est un cliché à peine meilleur.  

 

C’était une blague populaire dans les années 80 : quelle est la première ville africaine traversée par le Paris-Dakar ? C’était Marseille, évidemment. J’avais un oncle qui se mettait en colère, au volant, dès qu’il voyait le numéro 13 sur une plaque de voiture. La ville du décentralisateur Defferre était ainsi violemment rejetée du corps national, rétrogradée de comptoir grec à colonie africaine. La France aurait pu avantageusement s’arrêter à Aix.  Ici prenait fin le pays réel et commençait les terres de la caricature. C’était évidemment à Marseille qu’il fallait que Netflix vienne tourner sa première série géographique. Il n’existe aucun autre endroit en France aussi propice à l’extraction industrielle de ce qui fait l’essence des bonnes séries mainstream : l’irrépressible usage du cliché. J’ai pour ma part longtemps confondu, à cause d’une vieille histoire de Spirou et Fantasio, le Vieux Port et le vallon des Auffes, ce  qui m’a demandé, en arrivant pour la première fois au bout de La Canebière, un véritable effort pour remettre toute la ville à l’échelle — et j’y ai mis une certaine opiniâtreté, en rejoignant à pied la calanque de Sormiou. C’est ainsi que j’ai presque frôlé le syndrome de Stendhal en atteignant une crête blanche qui s’enfonçait dans la mer et en me retournant soudain sur la ville entière : je n’avais jamais vu de ville à la géographie aussi prodigieuse, je n’avais jamais vu de ville aussi belle — même dans GTA.

 

Vue prise en février 2001 du petit port de pêche du Vallon des Auffes au coeur de Marseille

Vue prise en février 2001 du petit port de pêche du Vallon des Auffes au coeur de Marseille Crédits : GERARD JULIEN - AFP

 

J’ai fini par m’abonner à Netflix, par paresse, essentiellement : l’offre illégale commençait à être trop mauvaise et, enfant de la télévision, du film du dimanche et de la série policière France 2 du vendredi soir,  je déteste me demander ce que j’ai envie de voir. J’ai suivi le deuxième ou le troisième choix de l’algorithme : j’ai regardé la série Marseille.  C’est Magimel qui m’a le plus surpris : il n’y a pas une réplique, aussi grotesque soit-elle, qu’il n’arrive pas à transcender. Magimel, j’en ai eu la révélation soudaine, est un acteur de génie. Aucun “Putain, qu’est-ce que j’aime cette ville” ne le ridiculise.  Un voyou des quartiers nord, à un moment, réchappe d’une poursuite en voiture et tire de bonheur sur la voûte immaculée du tunnel du Prado : on est là en revanche dans une représentation du syndrome de Stendhal qui ridiculise nettement les larmes de joie que j’ai versé sur le calcaire blanc des calanques.

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commentaires

P
Il n’est pas sur que la blague sur le PSG soit née à Marseille mais on ne prête qu’aux riches. Surtout quand il y a un précédent. On oublie trop souvent que La Marseillaise chant patriotique de la Révolution française a été écrite par Rouget de Lisle sous le titre de « Chant de guerre pour l'armée du Rhin » en 1792 à Strasbourg. Elle fut chantée, pour la première par lui , cette année là , dans les salons du Maire Dietrich<br /> On ne se refait pas.
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P
Ce n’est pas donné à tout le monde de rester crédible en prenant l’accent de Marseille. Pierre Fresnay s’y était risqué dans le rôle de Marius de Marcel Pagnol. Lui, et son accent pointu de parisien et comédien de la Comédie Française, l’avait emporté haut la main, adoubé par Pagnol lui même.<br /> Marseille ! Ah Marseille… Nom magique qui, pour ses amoureux, comme la vision du Canigou pour un Catalan morose peut vous entrainer, toute affaire cessante, à rejoindre l’objet de son cœur sans demander son reste.<br /> Chronique scélérate qui vous prend en traitre, un direct au plexus !<br /> Marseille creuset où se côtoient et se croisent tant de populations aux nationalités et langues étrangères et si jeunes ! Marseille ville vivante entre toute ce qui rend parfois réticents tous les cœurs et cerveaux vieux avant l’heure et dieu sait qu’ils sont nombreux.<br /> Marseille carte postale avec le Panier, restauré certes mais ou il aisé encore de sentir le passé.<br /> Avec la Cité Radieuse de Le Corbusier vite baptisée la Maison du Fada et la bonne mère<br /> Avec le Vallon des Auffes et « Chez Fonfon » institution célébrant la bouillabaisse.<br /> Mais aussi, les Goudes et ses cabanons en bord de mer. Et Jean Claude Izzo journaliste et romancier, amoureux de sa ville, comme personne. Lire et relire « Total Keops » dans la série noire et bien sur l’OM. Marseille ou même quand on est dans la peine, pour ceux qui n’y sont pas né, on sent bien que la comédie n’est pas loin.<br /> Marseille n’a pas inventé seulement la sardine, ni le ferry boat pour faire rire. Elle en à d’autre dans son sac.<br /> Au jeu des chiffres et des lettres, c’est le tour des lettres et c’est un supporter de l’OM qui tire les lettres : consonnes, consonnes, consonnes, consonnes .L’animateur s’étonne mais le gars continu comme ça jusqu'à sept consonnes. Le chrono défile puis la cloche retentit. L’adversaire du supporter, en haussant les épaules dit d’un air dégouté, rien.<br /> Le supporter annonce fièrement sept lettres et énonce : P S G C D P D !<br /> Marseille ! j’y vais…j’y vais pas…<br /> <br /> So long ‘<br /> <br /> Un p’tit plus pour la route<br /> <br /> Paroles de la chanson Tais Toi Marseille par Colette Renard<br /> Un soir les voyous de Marseille<br /> M'ont fait goûter à leurs bouteilles<br /> Au fond d'un bistrot mal famé<br /> Où j'attendais de m'embarquer<br /> Ils m'ont raconté leurs voyages<br /> Et de bastringue en bastingage<br /> Ils m'ont saoulé de tant de bruit<br /> Que je ne suis jamais partie<br /> <br /> Marseille, tais-toi Marseille<br /> Tu cries trop fort<br /> Je n'entends pas claquer<br /> Les voiles dans le port<br /> Je vais voir devant les agences<br /> Les noms des bateaux en partance<br /> C'est fou, je connais leurs chemins<br /> Mieux que les lignes de ma main<br /> Adieu les amours en gondole<br /> Les nuits de Chine, les acropoles<br /> La terre de France à mes souliers<br /> C'est comme des fers bien verrouillés<br /> <br /> Marseille, tais-toi Marseille<br /> Tu cries trop fort<br /> Je n'entends pas claquer<br /> Les voiles dans le port<br /> <br /> Je vends mon histoire aux touristes<br /> On fait des sous quand on est triste<br /> Les escudos et les dollars<br /> Y'a rien de meilleur pour le cafard<br /> Pourtant j'ai toujours dans ma poche<br /> Un vieux billet qui s'effiloche<br /> C'est tout mon rêve abandonné<br /> Je n'ose pas le déchirer<br /> <br /> Marseille, tais-toi Marseille<br /> Tu cries trop fort<br /> Je n'entends pas claquer<br /> Les voiles dans le port<br /> Marseille, tais-toi Marseille<br /> Tu cries trop fort<br /> Je n'entends pas claquer<br /> Les voiles dans le port
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