Arrivé tôt en OUIGO, pour une petite poignée d’euros, 19, en attendant l’embarquement le lendemain sur A Nepita le ferry de Corsica Línea, j’ai une belle et chaude journée à tirer à Marseille.
Mon hôtel est à deux pas et de la gare maritime et de l’arrêt Joliette de la ligne du tramway ; j’emprunte celui-ci jusqu’à l’intersection Canebière-Capucins.
Il fait très chaud, le masque est obligatoire dans les rues de Marseille, tout autour du Vieux Port que des usines à bouffe, je dégotte le bar de la Marine qui est resté dans son jus et qui propose un plat de supions acceptable et un verre de rosé lamentable.
Je fais une sieste à l’hôtel.
Vers 17 h je ressors, prends une bière locale en terrasse.
Je baguenaude.
Trouve une librairie que je pille, rien que des petits livres.
Et puis, je tombe sur la MERCERIE, je zieute derrière la vitre, une équipe s’affaire, que faire ? J’essaie la réservation électronique qui me dit niet. Je téléphone, personne ne décroche. J’ai vraiment envie de dîner à la Mercerie, les ondes sont bonnes. J’hésite à signaler ma présence. Je m’en ouvre à un jeune livreur qui gentiment me répond « poussez la porte et demandez-leur ! » Ce que je fis.
Fort bien accueilli par celui qui se révélera le boss Harry Cummins, il me demande de laisser mon numéro de téléphone, on me rappellera pour confirmer. Je le remercie en ajoutant que je suis prêt à n’occuper qu’un strapontin. Il sourit.
Une heure plus tard, mon grelot grelotte et une voix féminine sympathique avec une pointe d’accent non marseillais, me confirme qu’on m’accueillera avec plaisir à 19 heures.
Je suis aux anges.
À 19 heures pétantes, après avoir acheté un bob blanc à la chapellerie proche ( genre PAX), je pointe le bout de mon nez enfariné (french connexion, je plaisante). Je suis bien inscrit sur le grand cahier, on me propose le choix entre l’extérieur et l’intérieur et, bien sûr, je choisi d’être aux premières loges pour observer le bal des artistes, c’est-à-dire au bout du bar en châtaignier.
Ils sont 3 en préparation, c’est un régal de les voir œuvrer, gestes précis, chacun sa tâche, mes papilles sont en éveil.
À la Mercerie c’est menu unique donc je tente de deviner les plats qui se préparent.
J’ai décidé de m’offrir une belle quille de vin nu alors je me plonge dans la lecture de la carte, privé de ma conseillère favorite, suis bien en peine pour choisir. Alors je fais appel à la sommelière qui, avec compétence et gentillesse me tire les vers du nez. Je lui dit que je veux un blanc droit.
Je me range à son conseil qui s’avérera judicieux, comme quoi je ne suis pas encore un vieux ronchon blasé.
Que la fête commence, l’équipe vient d’entamer la préparation du premier plat, je suis aux premières loges et j'apprécie la gestuelle rythmée des 3 larrons souriants.
Je me tais, place aux photos.
Mais avant tout de même je laisse à la parole à l’immense François-Régis Gaudry que je viens de consulter sur le woueb :
Passementerie&mercerie, exit 2 vieilles rombières acariâtres place à 1 ex-fine lame de Frenchie François-Régis Gaudry, l’idole du sémillant Paul, adore La MERCERIE
La Mercerie, quelle étoffe ! ICI
Buzz d'enfer à Marseille : un nouveau bistrot gastronomique réveille le quartier Noailles.
A Noailles, la Mercerie Cat, c'était un peu Arsenic et vieilles dentelles. Deux rombières acariâtres dans un magasin de passementerie acariâtres dans un magasin de passementerie, capables de se mettre en boule pour une pelote de laine... Autant dire que les voisins n'ont pas vraiment sorti les mouchoirs quand elles ont baissé le rideau. Ils cultivaient même l'espoir de voir se tramer à la place une adresse déboutonnée du col, sans frou-frou ni chichi. Bingo ! Julia Sammut, la tenancière solaire de l'épicerie-cave-table d'hôte L'Idéal, a mis sur le coup l'un des gangs les mieux armés de la restauration : la sommelière québécoise Laura Vidal, le cuisinier anglais Harry Cummins et la gestionnaire canadienne Julia Mitton.
La suite ICI
Et pour faire bonne mesure un petit coup de Fooding :
Après avoir parcouru le monde (Japon, Canada, Vietnam, USA, Maroc…), le trio d’agit’popote canado-britannique du Paris Popup s’est finalement posé à Marseille en 2018 ! Dans une ancienne mercerie du popu quartier Noailles (murs à vif, comptoir en châtaignier, chaises vintage en treillis blanc), l’entrepreneuse Julia Mitton, la sommelière Laura Vidal et le chef Harry Cummins (ex-Frenchie à Paris), aidés d’une armée de tabliers rayés, ambiancent parfaitement vos assiettes. Ce jour-là, dans le sensass menu déj’ à 29 balles : foudroyante tombée d’oignons nouveaux au lait parfumé à l’anguille ; démentiels gnocchis lovés dans un ragoût de lapin aux petits pois ; avant un cajolant riz au lait infusé aux feuilles de figuier avec des fraises, le tout coiffé d’une superbe glace au fromage blanc. Le soir, c’est surprise du chef en cinq services avec, par exemple : tourteau au fenouil avec jus de persil, zesté de main-de-bouddha ; courge spaghetti, beurre à la poutargue et jaune d’œuf ; magret au céleri-rave, truffe d’automne et lactaires ; courge confite avec sorbet au tamarin… A.H.
Manger seul au restaurant n'est pas vraiment ma tasse de thé, j'aime choisir les plats et les vins qui vont avec sous un œil complice, nous sommes presque toujours raccord elle et moi, nous aimons partager nos plats, j'adore chercher son assentiment, l'entendre me dire « ça c’est vraiment un vin pour toi… » et puis échanger sur tout et rien.
À la Mercerie j'ai retrouvé le plaisir de manger, comme je le faisais à Table lorsque le chef était aimable, face à ceux qui font, et seul, comme au bar chez Giovanni Passerini, j’ai n’ai pas vu le temps passer. Sans verser dans les superlatifs, ce fut une soirée mémorable où tout ce qui fait le charme d’un restaurant était assemblé, de beaux produits locaux travaillés et assemblés avec inventivité, sans chichis ni flatteries, des saveurs, des odeurs, une forme de raffinement, d’élégance discrète, oui j’ai exulté, bien bu, la satiété joyeuse et légère.
Grand Merci à vous tous gens de La Mercerie, je reviendrai bientôt, pas seul j’espère…
Petite notule pour égayer PAX