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2 janvier 2007 2 02 /01 /janvier /2007 01:00

L'Erythrée qui sait où c'est ? La corne de l'Afrique, la télé en a causé la semaine passée : l'Ethiopie, la Somalie, une histoire de tribunal islamique, bref encore un truc entre affamés en guenilles armés par on ne sait qui... L'Erythrée est au nord de l'Ethiopie, à la frontière soudanaise. Ce matin, au lendemain de libations, je voudrais vous parler des hautes terres de l'Erythrée, là où il ne pleut quasiment pas une grande part de l'année, où il fait plus de 30° à l'ombre, et où pourtant il faut trouver de l'eau. La quête de l'eau c'est le quotidien des femmes dans ce pays encore meurtri après ses guerres contre l'Ethiopie. Un documentaire diffusé sur Arte, le 23 décembre " Erythrée, l'âne de la dernière chance" conte l'histoire de Lemlem, habitante d'un petit village niché à 2300 mètres d'altitude.

Lemlem a perdu son mari à la guerre et doit désormais nourrir seule ses dix enfants. Elle compte parmi les plus pauvres des 200 âmes qui vivent là. Chaque jour, elle descend à pied jusqu'à la source d'eau, deux heures de marche pour aller, trois pour remonter écrasée par la charge de vingt litres d'eau. Elle n'a pas les moyens de s'acheter un âne pour porter le bidon. C'est l'Union des Femmes Erythréennes qui va lui offrir un âne de bât, acheté 130 euros au marché aux bestiaux, à 60 km de là. Et la vie de Lemlem va changer. La bête est chérie. Elle vit devant la maison où elle reçoit chaque jour sa ration : les restes de farine.

A ce propos, je vous invite à lire en cliquant sur ce lien www.wfp.org/eb/docs/2005/wfp050974~2.pdf un projet de la FAO concernant le Programme Alimentaire Mondial pour l'Erythrée. Bien sûr, c'est un peu lourd, ça risque de rester sur nos estomacs repus après nos libations mais, puisque nous sommes en période de voeux, 130 euros, tout juste le prix unitaire d'un menu de réveillon de la Saint Sylvestre, pour un âne, peut-être que nous pourrions - je ne sais pas comment, mais ça doit être de l'ordre du possible - nous les gens de la convivialité, créer un lien avec l'Union des femmes érythréennes et... Ne vous privez pas du plaisir de me répondre, chers lecteurs assidus, et encore BONNE ANNEE !

Pour ceux qui aiment la tendresse : je vous conseille d'écouter ou de réécouter l'une des plus belles chansons de Pierre Perret : LILI (la Somali).

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1 janvier 2007 1 01 /01 /janvier /2007 00:00

bonne année bonne année bonne année bonne année bonne année bonne année bonne année bonne année bonne année bonne année bonne année bonne année bonne année bonne année bonne année bonne année bonne année bonne année bonne année bonne année bonne année bonne année 2007 à vous et à ceux qui vous sont chers bonne santé bonne santé bonne santé bonne santé bonne santé bonne santé bonne santé bonne santé bonne santé bonne santé bonne santé bonne santé bonne santé santé bonne santé bonne santé bonne santé bonne santé bonne santé bonne santé prospérité prospérité prospérité  prospérité prospérité prospérité prospérité prospérité prospérité prospérité prospérité prospérité prospérité prospérité prospérité prospérité  prospérité prospérité prospérité prospérité prospérité prospérité prospérité prospérité prospérité prospérité convivialité convivialité convivialité convivialité convivialité convivialité convivialité convivivialité convivialité convivialité convivialité convivialité convivialité convivialité convivialité convialité convivialité convivialité convivivialité convivialité convivialité convivialité amitié amitié amitié amitié amitié amitié amitié amitié amitié amitié amitié amitié amitié aamitié amitié amitié amitié amitié amitié amitié amitié amitié amitié amitié amitié paix aux gens de bonne volonté paix aux gens de bonne volonté paix aux gens de bonne volonté paix aux gens de bonne volonté paix aux gens de bonne volonté paix aux gens de bonne volonté paix aux gens de bonne volonté paix aux gens de bonne volonté paix aux gens de bonne volonté paix aux gens de bonne volonté paix aux gens de bonne volonté ...

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31 décembre 2006 7 31 /12 /décembre /2006 00:02

De fringant jeune mâle énamouré je passai à chiffe molle éberluée pointant grossièrement du doigt ce nom célèbre - en ce temps reculé on n'utilisait pas le qualificatif people - en balbutiant " c'est lui..." Ma Marie acidulée se gondolait gentiment " mais oui, mon Benoît, c'est lui... C'est un monument qu'il te faudra affronter par la face nord dimanche. Pour la minute contente-toi de maman. Elle c'est tout simple. Tu l'écoutes, elle adore ça..." Je bardai ce qui me restait d'énergie pour carillonner. Madame mère nous ouvrit dans un froufroutement vaporeux. Elle tenait du cygne et de l'échassier. Marie lui claquait une bise sur le front avant de me présenter d'un "c'est Benoît" si familier que j'eus du mal à me saisir de la main fine et blanche qu'on me tendait. Gauchement je l'agitais. On m'invitait, sourire narquois accroché à des lèvres discrètement peintes, regard mi-ironique, mi-étonné sous de longs cils, à m'asseoir sur un canapé blanc et long comme un chemin de halage. Je m'y sentais perdu. Marie s'était éclipsée. " Vous n'avez pas les cheveux longs..." me disait le flamand rose en se posant sur l'accoudoir d'un fauteuil en vis à vis. En un ultime effort je me tins droit et plantai mon regard dans ses yeux tilleul afin de ne pas m'attarder sur ses jambes croisées qui saillaient entre les pans du déshabillé.

A ce constat qui semblait la combler d'aise j'opposai un sourire béat. Vite il fallait que je me ressaisisse face à cette entreprise de séduction. J'optai pour la contre-attaque. Me levai. Elle réprimait un léger étonnement en posant ses mains sur le haut de ses cuisses découvertes. Sans me soucier de ce qui montait en elle, d'un pas décidé, j'allais me planter à la verticale de sa pause provocante. Elle frissonnait et se cabrait, ce qui avait pour effet de dénouer la fine cordelette enserrant sa taille. J'affichais mon sourire le plus carnassier. Elle tentait de reprendre contenance mais la soie glissait sur l'arche de ses hanches. A l'à pic de sa chevelure permanentée je me courbai en tendant ma main. Sa maigre poitrine palpitait. Je me saisis de sa main et j'y déposai du bout des lèvres un bref baiser. Puis, tel un officier au garde à vous, gants beurre frais, planté face à elle demi-nue, je lui fis cette étrange déclaration " madame si Marie n'existait pas je vous aurais fait l'amour sur le champ. Vous êtes belle et désirable. Je vous prie de bien vouloir ne pas m'en tenir rigueur..."

Pure invention de ma part que ce tableau vaudevillesque railleront les sceptiques. Ne leur en déplaise il en fut ainsi et je soupçonne fort ma tendre Marie d'en être l'auteur. Pour m'éprouver ? Non, je ne le crois pas. Plutôt pour solder de vieilles histoires mère-fille. Ma déclaration emplit le regard tilleul d'une fine brume dont je profitai pour l'aider à se remettre sur pied. Elle n'opposa aucune résistance. D'une main lègère je remis de l'ordre dans sa lègère vêture en laissant, un bref instant, mes doigts effleurer la peau blanc de lait de son ventre tendu. Je crus qu'elle allait défaillir. Ses doigts enserrèrent mon poignet. D'une voix incertaine elle me dit, sans relâcher sa pression " vous êtes un gentlemen. Je vous sais gré de votre franchise et de votre délicate attention. Marie nous a tant rabattu les oreilles de vos qualités Benoît que je n'ai pu résister à les mettre à l'épreuve. Mensonge de femme sur le déclin, cher enfant, je vous voulais tout simplement..." Nous nous sommes assis, côte à côte et, comme Marie me l'avais conseillé, j'ai écouté sa mère parler. Me parler d'elle, bien sûr. Quand ma frippone nous a rejoint, son petit sourire mutin, en disait plus long qu'un long discours.           

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30 décembre 2006 6 30 /12 /décembre /2006 00:02

Marie, ici, dans ce récit, restera Marie tout court. Il ne s'agit pas de ma part d'un choix mais d'une nécessité. Ainsi, je la garde et la préserve elle qui, tout au long de ce premier jour, ne fut que Marie. La révélation de son nom attendit le lendemain. Marie était ainsi, insoucieuse d'elle. Pour autant elle ne m'envahissait pas. Nous nous découvrions sans nous embarasser du fatras des apparences, par petites touches. Pour la première fois de ma vie j'agissais sans calcul. Imprégné de sa spontanéité je ne connaissais plus la peur de ne pas être à la hauteur. Il n'y avait ni barre, ni compétition, nul besoin de jouer, d'endosser mon rôle. Tout me semblait simple avec elle, et ça l'était. Alors ce fut Marie jusqu'au lendemain. La révélation de son nom, ce fut au sens propre une révélation, vaut la peine d'être contée car c'est la quintescence de ma Marie qui ne semait ni ne moissonnait.

Donc, le lendemain de notre premier jour, sous la douche, Marie me savonnait le dos. Je fermais les yeux sous le jet dru et je l'entendais me dire " dimanche nous irons voir mon père..." J'ouvrais les yeux avant de lui répondre un " oui bien sûr " comme si ça allait de soi. J'ajoutais d'ailleurs un " ça va de soi " qui la faisait rire. D'ordinaire, avec une autre, comme je suis un monsieur j'ai toujours le dernier mot, je me serais lancé dans une explication oiseuse. Là, sans réfléchir, je lui balançai très pince sans rire dégoulinant " et ta mère dans tout ça, elle compte pour du beurre..." en pensant sitôt que c'était peut-être une bourde " et si la maman de ma Marie était... " Mais non " la maman de ma Marie n'était pas " car ma Marie m'aspergeait en se moquant de moi " ne t'inquiète pas de maman mon canard. Elle, tu vas la voir dans une petite heure. C'est pour ça que je te récure. Maman est une obsédée de la propreté..."

   

La situation matrimoniale des parents de Marie était simple et originale. Toujours mari et femme, ils vivaient séparés : elle à Nantes, officiellement seule, en fait occupant la position de maîtresse du plus riche notaire de la ville : Me Chaigne ; lui à Paris, seul avec quelques éphèbes par ci par là. Entre Nantes et Paris leurs cinq enfants allaient et venaient. Marie m'exposa tout ça, au bas de l'immeuble de sa mère, en attachant l'antivol de son scooter. D'un air entendu, tout en lui caressant les cheveux, je ponctuais chacune de ses phrases par de légers " hum, hum..." qui traduisaient bien mon état d'absolue lévitation ce qui, en traduction libre signifiait " cause toujours ma belle. Tu pourrais m'annoncer que tu es la fille adultérine de Pompidou ou la bâtarde de Couve de Murville que ça ne me ferait ni chaud ni froid. Sur mon petit nuage je m'en tamponnerais la coquillette..." Nous prîmes l'ascenseur. Marie était resplendissante. Je le lui dis. Elle fit le groom. M'ouvrit la porte grillagée et d'un geste ample m'indiqua la porte sur le palier. La plaque de cuivre, au-dessus de la sonnette, me sauta aux yeux. Je découvris le patronyme familial. Le choc fut rude. 

Si vous n'avez rien à faire dimanche matin vous pouvez écouter, de 9h à 10h, la rediffusion de l'émission de France Inter " Interception " au titre prometteur " les crus sont-ils cuits ? " www.radiofrance.fr/franceinter/em/interception/

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29 décembre 2006 5 29 /12 /décembre /2006 00:03

En général les costumes pour obéir c'est pas des costumes pour travailler.

Panturle dans Regain de Giono

De grandes jeunes filles attendent que les malles soient enregistrées. Elles sont belles. Je les examine en me demandant si, habillées en ouvrières, elles seraient aussi belles.

Emmanuel Bove dans Mes Amis

Une vamp : c'est une femme qui met un homme d'abord dans son lit, puis dans le pétrin.

citation anonyme
Je me souviens que Benny Hill était doublé par Roger Carel
Patrice Delbourg
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28 décembre 2006 4 28 /12 /décembre /2006 00:03

Aujourd'hui nous fêtons les Saints Innocents, l'occasion pour moi de rectifier une erreur historique commise dans ma chronique de Noël : ce n'est pas Ponce-Pilate qui avait décrété le recensement mais Hérode, celui même qui ordonna le massacre des enfants de moins de 2 ans, provocant la fuite de la sainte famille en Egypte. Rassurez-vous, je ne me suis pas reconverti en chroniqueur des Evangiles, simplement, soucieux de paix, de concorde, d'harmonie, imitant en cela Bruno Kessler, si concensuel lors de " Service Public " je ne reviendrai pas sur l'émission d'hier. D'ailleurs, l'ami Pascal Frissant, qui parle avec tant de lyrisme du vin, un produit qui fait sens, a même convenu que BK des GCDF faisait bien son métier. Jouez hautbois, résonnez musettes... En fait, si j'ai bien compris, les naufrageurs de notre divin nectar, désignés à la vindicte vigneronne, n'étant que d'anonymes et insaisissables  " personnes morales " : l'Europe, les Ministères de l'Agriculture et de la Santé et, bien sûr, la Grande Distribution, je suis rassuré : notre beau et grand navire " vignobles de France " ne risque pas de sombrer dans un océan de vinasse formaté, marketé et boisé zavecdékopo... Ouf !

La crise continue, comme dirait Agreste, et je devrais rester sérieux face aux graves difficultés de notre viticulture. J'en conviens. Mais, convenez, vous aussi, que j'ai des circonstances atténuantes si je me laisse aller à raconter des petites histoires insignifiantes. Celle du jour : " moi sur la photo près du Ministre " est de ce tonneau. De quoi s'agit-il ? Pas de moi, bien sûr ! Mais, des grands chefs recevant le Ministre en déplacement, visitant une cave coop ou un vigneron indépendant. Dieu que ça fait de belles photos ! Contempler leur air ravi, leur contentement béat, ce côté je me pousse du col au plus près de celui qui me reçoit dans son grand bureau de Paris, est un grand moment de plaisir. Dans ma vie antérieure, j'ai pu de visu observer les savantes manoeuvres de certains pour se trouver, à tout moment, dans le cadre des photographes ou de la caméra. Des pro que j'vous dit... Je les imagine feuilletant leur press-book devant leurs mandants émerveillés par autant d'entregent.

Pour finir sur ce sujet je vais vous conter une histoire vraie sur ce thème. L'homme était brave. Il montait à Paris souvent mais jamais ne voyait le Ministre comme ses collègues de son département mieux loti que lui. Le brave homme s'en désespérait. Un jour, au téléphone l'un des grands présidents de son département me dit sur un ton limite couroucé " Tartemol a vu le Ministre... " Même pas une question, une affirmation, le sus-dit tolèrait mal cet empiètement sur son territoire. Etant le gardien de l'agenda de mon Ministre, je réponds : " Non, Louis n'a pas vu Tartemol..." A l'autre bout du fil le soupir est empli d'aise. Intrigué je demande quand même " quand dit-il l'avoir vu ? " La réponse fuse " Mercredi dernier, le matin..." Une fois la conversation terminée je jette un oeil sur le calendrier qui m'indique que ce mercredi-là était le 11 novembre. L'énigme était élucidée. Au matin de ce 11 novembre, avant de partir au Conseil des Ministres, Louis avait déposé une gerbe devant la stèle des fonctionnaires du Ministère morts au champ d'honneur en 14-18. Ensuite il avait serré des mains. Notre homme en était. Il n'avait pas menti : il avait vu le Ministre...   

   

 

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27 décembre 2006 3 27 /12 /décembre /2006 00:31

Avec la trêve des confiseurs, cet entre deux fêtes où chacun de nous s'exonère un peu la tyrannie du quotidien, je m'étais promis de vous lâcher les baskets et de vous épargner les sujets preneurs de tête. Et puis, comme ça, à Séville, alléché par la Une " Ségolène Royal mène campagne à distance du PS " j'achète le Monde. Rien que du réchauffé sur le sujet, alors je feuillette distraitement, et puis badaboum, à la page économie&finances, je lis : " le revenu des agriculteurs a augmenté de 15% en 2006, après sept années de baisse " avec sur le graphique explicatif un surtitre : la viticulture fait exception. Ce n'est pas un scoop mais le commentaire est lapidaire " Après une baisse de plus de 50 % en 2005, le revenu des viticulteurs reculerait encore en 2006 : de 34% en viticulture courante et de 10% en viticulture d'appellation ", note Agreste primeur, publication du service statistique du ministère. En bref, la crise continue.

Ce " en bref, la crise continue " m'exaspère. Je rentre at home. Ma messagerie contient une lettre ouverte au 1er Ministre co-signée par un député UMP et un sénateur socialiste dans laquelle, au nom des élus de l'ANEV, ils " demandent au gouvernement de réagir, enfin, dans les délais les plus brefs face à la détresse morale et matérielle des viticulteurs et de sauvegarder ainsi, des pans entiers de l'économie de nos régions." A mon exaspération s'ajoute une pointe d'irritation. Je me calme, en me disant que si je me laisse aller à écrire que : " Agir plutôt que réagir " ça date de 2002 chers parlementaires ; à demander qu'avez-vous fait pendant tout ce temps pour vous mobiliser autour d'une note stratégique élaborée et soutenue par les forces vives de la filière, ceux qui font et vendent le vin ? A répondre ironiquement, qu'en dehors de l'organisation de colloques où l'on se congratule entre convaincus et de gentils rapports pour faire plaisir à tout le monde, le enfin que vous appliquez au chef du gouvernement s'applique aussi à vous et à moult dirigeants professionnels. Et oui, si je me laissais aller, je me mettrais en colère. Je titrerais ma chronique " Chirurgie de champ de bataille ". Donc, je décide de me retenir, de me calmer en faisant mes paquets de Noël.

Et puis, Noël passe, Martin et Zoé, mes petits enfants sont heureux, alors moi aussi je le suis. Et puis, hier matin, au réveil, dans mon demi-sommeil j'entends que l'émission " Service Public ", celle qui m'a value un commentaire acéré d'Antoine Gerbelle - alors ce verre c'est pour quand ?  Pour 2007 j'espère parce que ça commence à faire soif avec toutes ces émotions dues à ma chronique rentrée -

Pardon pour la digression, vous pouvez podscater cette émission sur  www.radiofrance.fr/franceinter/em/servicepublic/

Que cette émission allait aborder, par le versant les naufrageurs du vin, le sujet qui nous préoccupe  " Crise du Vin : comment lutter contre la concurrence mondiale ? " Bien sûr, je craignais le pire. Devais-je m'infliger cette torture ?  Masochiste j'écoutai. La première partie était à la hauteur des intervenants. C'est-à-dire au-dessous du niveau de la mer. Et puis, Bruno Kessler, de sa Baume méridionale, vint et pfutt, le grand méchant loup n'est contredit par aucun des intervenants. Un miracle sans doute. J'y reviendrai demain. Voilà, chers lecteurs, une chronique rentrée qu'il fallait bien sortir mais qui, bien sûr, n'a jamais existée ailleurs que dans ma tête.  

 

 

 

   

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26 décembre 2006 2 26 /12 /décembre /2006 06:08

Le restaurant El Gallo Azul, à Jerez de la Frontera, installé à l'étage d'un curieux bâtiment du XIXième siécle, au-dessus d'un bar à tapas animé et bruyant, a un charme particulier, celui d'une bourgeoisie marchande, très british. La salle en rotonde est très cosy, le service attentif et la cuisine raffinée. On y décline bien sûr tous les types de Xérès ou de Sherry : Fino, Manzallina, Amontillado, Oloroso, Cream Sherry de la maison Domecq. J'avoue humblement mon ignorance et mon peu de plaisir à déguster ce vin viné. Mais qu'importe, ce qui me fascine c'est l'histoire du Xérès. En effet, Jerez de la Frontera, en dépit de la renommée de ses chevaux et de son flamenco, ne serait aujourd'hui qu'une ville andalouse endormie, si ce vin au goût étrange, solera, donc sans millésime, n'avait, grâce aux anglais, fait le tour du monde. Comme pour notre gros bourg charentais de Cognac, les marchands y ont été les vecteurs d'une notoriété qui, en dépit des viscissitudes du temps, est le gage de la prospérité.

Sans vouloir faire de peine à mes amis catalans ou gascons mais nos vins doux naturels : Banyuls, Rivesaltes, Maury et notre Armagnac, bien confinés sur notre bon gros marché domestique français, au chaud, après avoir créé une petite rente pour leurs producteurs lorsque la consommation était florissante, faute d'avoir affronté le vent du grand large, sont restés des produits locaux, déclinants, à l'avenir incertain. Dans une certaine mesure, c'est aussi le mal endémique d'une partie de notre production de vin : croire que c'est par une expansion volumique de notre marché domestique qu'elle retrouvera des couleurs c'est se leurrer et surtout leurrer les viticulteurs... Quand on regarde objectivement, je veux dire sans passion, l'évolution de notre consommation nationale depuis 30 ans, on s'aperçoit que, ce que certains ont qualifié de développement des AOC, n'était qu'une pure substitution de consommation : des buveurs de vins de table passaient au petit Bordeaux ou au petit Côtes-du-Rhone (et sans vouloir être mauvaise langue l'expansion du vignoble dans certaines zônes AOC répondait au même souci).

Entendez-moi bien, je ne suis pas en train d'écrire qu'il faut négliger le marché français - ce reproche m'a déjà été fait lors de la parution de mon rapport en 2001 - je me contente de constater, même si ça fait de la peine à ceux qui vilipendent la marchandisation du vin, que notre avenir et notre prospérité, bien plus encore que par le passé, est fonction de notre capacité à nous ouvrir aux influences et aux tendances du vaste monde. La concurrence a du bon chers amis. Et, de grâce, qu'on me fasse l'économie de ne pas me rejouer la petite musique de la copie du modèle dit du Nouveau Monde. Je n'ai jamais préconisé cette voie. Simplement, je demande aux beaux esprits français de réfléchir à ce type de reproche, fait dans les années 60 aux japonais, la suite est édifiante : Sony et Cie...  

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25 décembre 2006 1 25 /12 /décembre /2006 00:02

 

C'est l'histoire de la naissance d'un mec dont le père, charpentier, et la mère, femme au foyer, des gens d'en bas, vu l'édit de recensement d'un type d'en haut, le même qui trente et quelques années plus tard se lavera les mains, se sont retrouvés à loger presque à la belle étoile, dans une étable, entre un boeuf et un âne, dans un patelin de Judée. Faut bien avouer que c'est une histoire qu'aucun scénariste d'Hollywood n'aurait jamais osé signer. Et pourtant, côté bande-son, que des tubes " il est né le divin enfant ", " Minuit chrétien ", " Mon beau sapin roi des forêts " et, bien évidemment, le tube du corse " Petit papa Noël "... Premier signe de la mondialisation, des rois mages, dont un noir, Gaspard, Melchior et Balthazar vont se pointer sur des chameaux chargés d'or, d'encens et de myrrhe. Pour corser le scénario, face à l'ire de l'occupant, notre nouveau-né et ses humbles parents vont devoir entamer, à dos d'âne (brave animal) une fuite précipitée en Egypte.

Bref, pas de temps mort, ça décoiffe, c'est déjà très politiquement incorrect et ça va continuer de plus belle tout au long de sa courte vie ! Ce jeune gus, avec sa gueule de métèque, de juif errant, de pâtre grec, va entre autres : multiplier les pains, changer l'eau en vin - épisode censuré à la demande de l'ANPAA - ne pas lancer la première pierre à Marie-Madeleine, femme de mauvaise vie - épisode censuré par la place Beauvau - foutre les marchands hors du temple - épisode monté en épingle par José Bové - faire rien que des trucs qui fâchent ceux qui tiennent le licol du peuple. Bien évidemment, tout ça finira mal, renié par presque tous, à la fleur de l'âge, entre deux malfrats, sur une croix. Vous connaissez la suite, et sur cette pierre je baptirai une Eglise... Une histoire d'hommes qui, comme toutes les histoires d'hommes, s'arrange avec le ciel pour ce qui est des principes de son origine. 

Je ne sais pas pourquoi ce matin je vous écris ça mais faut croire qu'y'a des matins comme ça où on se met à raconter des histoires qui ne sont pas drôles alors, pour que ça passe, on se laisse aller à écrire tout et n'importe quoi. Je vais m'en tenir là.

Joyeux Noël et paix sur la Terre aux hommes de bonne volonté...  

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24 décembre 2006 7 24 /12 /décembre /2006 00:10

Marie, son prénom, son scooter vert et son grand frère arrogant, voilà en tout et pour tout ce que je savais d'elle et l'affaire était pliée. J'allais passer ma vie avec cette grande fille droite et simple. Nous étions allés manger des berniques et des sardines grillées dans un petit restaurant aux volets bleus. Le serveur avait allumé des bougies. Elles grésillaient. Marie était aussi fraîche et belle que Françoise Hardy. J'adorais Françoise Hardy. Je le dis à Marie. Elle rit : "et moi tu m'adores comment ? "


- Comme le beurre de sardines...


- J'ai peur...


- Quand j'étais petit j'aurais vendu mon âme au diable pour une bouchée de pain qui avait saucé le beurre de sardines...


- Alors je suis fichue Benoît. Tu vas me croquer...


- J'hésite...


- Menteur !


- Es-tu baptisée ?


- Non !


- Alors je peux car ce ne sera pas un péché...


- Je suis juive !


- Moi je suis goy et je t'aime !


- Que tu dis.


- Je ne l'ai jamais dit.


- Menteur !


- Et toi ?


- Je ne veux que toi !


- Alors c'est simple, puisque je t'aime plus que le beurre de sardines, je vends mon âme au diable des goys pour le prix d'une petite juive qui ne veux que moi. Tope là !

 

Nos mots, nos rires, nos silences, le Muscadet, les deux babas au rhum couverts de Chantilly, le mitan du grand lit, des draps frais et parfumés, un rideau de gaze qui se gonfle sous la brise, nos caresses, nos premiers émerveillements, le coeur de la nuit, le lisse de ses cuisses, son souffle sur mon cou, nos enlacements, nos maladresses, le rose de l'aurore, la découverte de nos corps, notre désir, le café chaud dans de grands bols...  

 

Pourquoi vous confierais-je la plus petite parcelle de cet espace de temps où chaque seconde était bonheur ? C'est trop simple le bonheur. Traduit en mots on le trouve mièvre. Qu'importe, peu importe, il était là, sans nuance, débordant, éclaboussant, Marie et moi on se fichait pas mal de le cerner, de le retenir, il nous était tombé dessus comme ça, c'était bon, c'était bien. Nul besoin de serments, d'arrangements, de tout ces atours, ces quolifichets, le 24 mai 1968 était le jour d'elle, le seul jour, l'unique.  

 

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