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9 décembre 2005 5 09 /12 /décembre /2005 10:17

Avant d'aller poser mon sac aux confins du Luberon pour une semaine d'ermitage, lecture, marche et écriture, ce matin je ne peux m'empêcher de penser que pour beaucoup, ceux qui déclarent n'avoir jamais le temps, ceux pour qui le mouvement tient lieu d'action, ceux qui s'agitent dans les antichambres, petit déjeune, en résumé tout ceux qui sont importants, réfléchir est un luxe.

Et pourtant, même les sportifs que très souvent l'on raille pour leur bagage intellectuel léger, à titre individuel ou fondu dans un collectif, ne se contentent pas de courir ou de pédaler ou de sauter, ils s'efforcent d'appliquer une stratégie, quite à en changer si les conditions de jeu ou climatique évoluent. La différence se fait souvent grâce au mental. Bien sûr le talent individuel est important, et dans notre viticulture nous n'en manquons pas, mais la force du collectif est seule capable de donner l'élan, de remotiver face au doute, de tirer l'ensemble vers le haut.

Telle était la volonté des rédacteurs de Cap 2010, citant Bergson " j'ai toujours voulu que l'avenir ne soit plus ce qui va arriver mais ce que nous allons faire" en se fixant comme ligne stratégique " d'agir plutôt que de réagir" et en fondant cette action sur des principes clairs. Etaient-ils des naïfs, des rêveurs ou de dangeureux agitateurs ou des traîtres à la cause vigneronne? Non, des hommes d'action qui avaient accepté de prendre le temps de réfléchir, d'investir dans l'intelligence, d'aider au pilotage de la nécessaire évolution de notre viticulture face aux nouveaux défis du monde.

Le concensus mou des immobilistes a prévalu. Que faire ? Murer le CIVB, ouvrir les vannes des cuves du négoce, dégager le marché à grand coup de casse de prix... Non ! Même dans la tourmente il faut prendre le temps de répondre à la question : " voulons-nous être présents sur tous les marchés avec toute la gamme des produits issus du raisin ? " Si la réponse est oui " comment adaptons-nous notre ressource pour répondre à cet objectif dans des conditions économiques et sociales qui permettent aux viticulteurs de vivre et à ceux qui vendent le produit d'investir ? "

La semaine prochaine je vous proposerai la lecture de chroniques publiées au tout début de mon blog. Bien à vous, et prenez le temps de temps en temps. A plus de chez plus...

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8 décembre 2005 4 08 /12 /décembre /2005 08:35

Hier matin j'étais triste, Charly Gaul "l'archange de la montagne" venait de mourir. L'idole de ma jeunesse, une belle gueule, un homme qui aimait les femmes, du panache, de l'élégance et beaucoup de fantaisie. Au temps de ses duels avec "l'aigle de Tolède" Frédérico Bahamontès dans les cols les deux hommes portaient les maillots de marques d'alcool : Carpano et Margnat, de quoi rendre notre Chabalier national neurasthénique.

Par bonheur, le soir venu, à l'hôtel de Rohan, après avoir dégusté du Grand Siècle, du Krug et du Bollinger, papoté avec les uns et les autres, une onde de lumière s'est épandu sur moi lorsque j'ai découvert la chronique de Patrick Besson, page 137 du Point,  baptisée le " Sot d'eau " où ce le nouveau chevalier Chabalier se fait remettre à sa place avec brio et panache. Une belle page d'écriture que j'aurais aimé commettre. Achetez le POINT, lisez Besson, encadrez Besson, diffusez Besson ça vous fera du bien après l'overdose médiatique du rapporteur patenté.

Je cite la chute de la chronique pour vous mettre en bouche " Les gens qui boivent de l'eau vivent plus vieux que les gens qui boivent du vin, mais moi je ne veux pas vivre vieux dans un pays où les anciens alcooliques exigent que tout le monde boive de l'eau. Il y adu génie dans le vin et il est mauvais, comme tous les génies. Dans l'eau, il n'y a rien de mauvais, car il n'y a rien "

Alors sur mon vélo ce matin en passant près de l'Elysées deux factionnaires féminines nées dans les îles riaient, elles m'ont dit un bonjour frais, et je me suis dit que j'allais créer la confrérie du panache, à l'instar de celles des gens du vin, mais avec deux grandes novations : autant de femmes que d'hommes et nous ferons la fête sur les lieux de consommation sans discours ni pompe, pour de rire et pour de boire gaiement...

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7 décembre 2005 3 07 /12 /décembre /2005 09:27

En 1988, au cabinet du Ministre, je pilotais le dossier des courses suivi par le Service des Haras Nationaux. Un dimanche soir de novembre, je crois, en écoutant les infos sur une radio périphérique j'entends qu'un incident cocasse s'était produit sur l'hippodrome de St Cloud lors du prix de Strasbourg support du tiercé dominical : les juges à l'arrivée s'étaient trompés dans la constatation de l'ordre des chevaux gagnants.

A priori pas de quoi empêcher un technocrate de dormir. Cependant, à la première heure le lendemain j'appelai François Clos le chef du service qui me confia qu'il se retrouvait dans un sac de noeuds dont il avait du mal à se dépétrer. Explication : sur un champ de courses lorsque les juges à l'arrivée considèrent que l'ordre des places est définitif le rouge est mis (un signal lumineux s'affiche) et c'est le résultat officiel de la course. Sauf qu'en l'occurence les juges en pré-sieste s'était trompé, que la photo affichée le démontrait et que l'on se retrouvait face à un résultat faux mais officiel et un vrai sans valeur.

La plaisanterie portait sur 30 millions de francs, les médias s'emparaient de l'affaire, Matignon me donnait comme consigne : démerde toi ! Un jour à la veillée je vous raconterai le dénouement de l'affaire mais si se matin j'aborde ce lointain souvenir c'est, qu'une fois la solution trouvée, je convoquai le bureau de la société gestionnaire de StCloud - que des vieux messieurs sympathiques et dépassés - pour leur remonter les bretelles. A mon grand étonnement je constatai que tout ce petit monde bien né tenait pour quantité négligeable les pauvres bougres qui les faisaient vivre : les parieurs.

Certes comparaison n'est pas raison mais le soi-disant "lobby" du vin mis au ban par les ligues de vertu se pose-t-il la question de l'efficacité de ses revendications ? Moi j'ai le sentiment qu'il cherche avant tout à faire plaisir à sa base et non à répondre aux attentes réelles des consommateurs et des néo-consommateurs. C'est ce que j'ai voulu dire en parlant de vision de rétroviseur dans mon papier sur le pinard... 

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6 décembre 2005 2 06 /12 /décembre /2005 09:51

Prénom : Vincent, mon filleul, le fils aîné de mon frère Alain, profession : chef cuisinier. Un petit gars de la Mothe-Achard, arpète chez Cabanétos à l'hôtel-restaurant du stade, qu'est monté à Paris pour faire ses classes au Laurent d'abord, puis chez Guy Savoy qui lui a confié un de ses bistros du côté des Ternes. Mais l'air du pays était trop fort, et les logements parisiens bien étroits, avec Pascale ils se sont installés à Nantes, près de la Cathédrale, se sont fait une belle notoriété et aujourd'hui ils ouvrent une grande maison.

 

Pour rester objectif je vous cite une critique : « Table de grande maison... Et si ce soir, vous dîniez à la maison, mais... pas chez vous ? Rien de plus simple, direction le pavillon 1900 de Pascale et Vincent Berthomeau, à Nantes. Frappez, entrez et prenez place dans l'un des petits salons aménagés dans les anciennes pièces d'habitation. Et puis, commandez les assiettes finaudes de cet ancien disciple de Guy Savoy : coquillettes du Croisic aux herbes, pigeon rôti en mille-feuille de coppa et betteraves, fondant craquant au chocolat-praliné... Mieux qu'à la maison, non ? »

 

L'Abélia, 125, Bd des Poilus, Nantes 02 40 35 40 00, si vous faites une halte à Nantes ou si vous êtes de la région allez-y, dites leur un bonjour de ma part, pour le vin Vincent est un accro des vins de Loire, essayez de lui faire apprécier les vôtres, bon appétit.

 

Faites suivre l'adresse...

 

...  

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5 décembre 2005 1 05 /12 /décembre /2005 15:45

On me demande le moyen d'avoir accès à :

- " Comment mieux positionner les vins français à l'exportation " août 2001 dit rapport Berthomeau

aller sur le site du Ministère : www.agriculture.gouv.fr  publications officielles puis à la rubrique rapports

- " Cap 2010 le défi des vins français " mai 2002

par le moteur de recherche google en tapant le titre ci-dessus vous aurez accès au site www.vitisphere.com qui le stocke.

Bonne lecture.

Jacques Berthomeau

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5 décembre 2005 1 05 /12 /décembre /2005 09:26

Les faits :

- dans son opuscule, le nouveau Paul sur son chemin de Damas, Hervé Chabalier se dresse au nom de sa nouvelle foi pour faire barrage " aux pinardiers " qui veulent mettre à bas la loi Evin;

- des cagoulés ouvrent le vannes des cuves de Robert Skalli : pour le public ce vin de pays d'oc qui coule dans le caniveau ne saurait être que du pinard, de la vile matière;

- des académiciens du vin, type Alain Senderens qui tient une cantine du côté de la Madeleine, pointent du doigt le coupable, celui qui tue le vrai vin à la française, le vin agro-industriel, le pinard bien sûr ;

- des défenseurs du vin, bourrés de bonnes intentions, regrettant le temps du vin quotidien, en médicalisant le vin ou en parlant de dose, ressuscitent le gros rouge, donnent des armes à ceux qui diabolisent le produit et accréditent l'idée de n'y toucher jamais : " à quand le pinard tue ! "

Que répondre ?

Pour Chabalier, je prends le temps de tout lire, l'alcoolisme est un fléau et l'on ne peut pas se contenter d'ironiser. Cependant, j'ai toujours dit à ceux qui voulaient  démantèler la loi Evin qu'ils leurraient les viticulteurs et qu'ils allaient en retour déclencher les foudres des ligues; pour les cagoulés : l'application de la loi . Pour les académiciens : mais où étaient-ils donc lorsque Cap 2010 a été publié ? Aux abonnés absents ou murés dans leur splendide isolement... Pour le  "lobby" du vin enfin : qu'il cesse de défendre le vin avec une logique de rétroviseur... 

 

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3 décembre 2005 6 03 /12 /décembre /2005 12:20

Chronique mise en ligne le 29 juin 2005


L'évolution du marché de l'immobilier dans la capitale est influencé par une nouvelle pratique : la découpe. De beaux ensembles immobiliers appartenant à des sociétés d'assurances ou autres institutionnels sont rachetés par des fonds de pension qui revendent ensuite les appartements à l'unité. Mon propos du jour ne tend pas à analyser les conséquences sur la mixité sociale de Paris mais, comme je suis un observateur obstiné, à me demander si notre viticulture n'est pas touchée par le " syndrome de la découpe "...


Notre diversité d'abord, ce patchwork merveilleux, n'en déplaise à certains, verse de plus en plus dans le bric à brac. Courage fuyons ! Tel est le slogan que nous proposons aux nouveaux entrants dans la consommation du vin. Faire simple n'est pas une injure à notre génie national, c'est au contraire le meilleur rempart contre l'uniformité. 


Notre vision des " bassins de production " ensuite, qui fait fi de toute approche des réalités économiques pour faire place à de grandes manoeuvres féodales, où les seigneurs adoubent, calment les vassaux les plus remuants avec des places en de multiples enceintes.


A tous ceux qui réclament, à juste raison, de la régulation, il faut avoir le courage de dire que la gestion prospective de notre vignoble au sein de " grands bassins de production " à du plomb dans l'aile. Allez, après avoir agité des rapports, fait du sur-place, on créé des commissions théodules, on colloque, on agite des leurres, la France est un beau pays que j'aime bien...   

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2 décembre 2005 5 02 /12 /décembre /2005 09:08

Chers lecteurs,

J'ai le plaisir de vous annoncer la pose de la première pierre du club " Sans Interdit " ce jour à 11H 30. Nous le ferons dans la discrétion. En janvier, dans les premiers jours, les membres fondateurs, après un repas convivial, dévoileront notre modeste édifice.

Pour aujourd'hui je me contenterai de vous communiquer l'objet social du club, c'est l'article 2 :

" Le club " Sans Interdit " se veut un lieu de réflexion et d'élaboration de principes d'action au service du développement et du rayonnement de la vigne et du vin dans notre pays et dans le monde. Pour ce faire, il entend promouvoir, auprès du plus large public, des décideurs, tant en France que dans le monde, hors des structures représentatives existantes, en toute indépendance, une vision originale et multiforme de ceux qui font, qui vendent, et qui vivent du vin, de tous les vins. Lieu d'observation des grandes tendances, à l'intersection de l'innovation et de la tradition, en phase avec les attentes des consommateurs, le club " Sans Interdit ", sur la base d'analyses et de réflexions, se définit comme un creuset d'idées et un incubateur de projets "

Affaire à suivre...

PS. A propos de ma chronique médiateur merci de la faire suivre...

 

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1 décembre 2005 4 01 /12 /décembre /2005 09:47

Quand arrivait le mois de décembre, sous le préau de l'école Ste Marie, chaque année une grande question revenait : croire au père Noël ou pas, question complexe dans la mesure où certains croyaient au petit Jésus. Pour ma part, c'est mon côté chiant de briseur d'illusions, je ne pouvais m'imaginer que ce bébé joufflu en cire qu'on ressortait chaque année de son papier soie pour le déposer sur la paille de la crèche puisse être pour quelquechose dans le dépôt de cadeaux dans nos souliers; quand au vieux à la barbe blanche et son traineau à grelots, c'était vraiment nous prendre pour des pommes.

Alors, j'ai mené ma petite enquête. Ma mère, chaque année au début décembre, en compagnie du père Remaud le boulanger et de Madeleine sa femme, partait à Nantes dans leur C4 pour faire des courses aux grands magasins Decré. C'était cousu de fils blancs. Un matin en arrivant à l'école je rassemblai les trois frères Remaud pour leur déclarer : "je sais où sont vos cadeaux et les miens..." Et de les conduire le jeudi suivant dans le petit grenier. Bien sûr ils vendent la mèche le soir même chez eux. Ma mère me passe une avoinée sous le regard amusé de mon père.

Bien, chers amis, pourquoi vous compter mes exploits de détective en culottes courtes? Tout simplement pour vous rappeler qu'en ce temps où parfois on se creuse la tête pour trouver quel cadeau faire " à nos jeunes adultes ", comme le disent nos chers banquiers en ce moment, il serait sans doute utile que les gens du vin ne se contentent pas de vendre que du vin. Qu'ils imaginent des coffrets découverte, d'initiation ou de parcours accompagnés d'une brochure simple et ludique sur le vin. Que là où se vend le vin, au lieu de la muraille de Chine de la GD ou l'univers confiné des esthètes du vin que sont beaucoup de cavistes, le père ou la mère en quête d'originalité puissent trouver leur bonheur...

 

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30 novembre 2005 3 30 /11 /novembre /2005 10:10

" Une cinquantaine de viticulteurs ont saccagé à Sète et Montpellier des locaux administratifs, bblessé trois fonctionnaires et déversé un millier d'hectolitres de vin sur le sol, apprend-on à la préfecture du département et au Ministère de l'Agriculture... " Agence Reuters

Les cagoulés sont de retour avec battes de base ball pour renouveler le genre. Le vin de pays d'Oc déversé  dans le caniveau était destiné à l'exportation. Des désespérés, pas sûr, des lâches, c'est certain, lorsque j'étais rue de Varenne, au temps de Michel Rocard, les CAV étaient soi disant les " bras armés " de certains dirigeants officiels (la réthorique corse). Le double langage, l'ambiguité, la couardise, produisent toujours les mêmes effets. En dépit de leurs rotomontades, de leur dialectique creuse, sans jamais leur concéder un pouce de terrain, nous avons conclu les accords de Dublin qui ont permi au Languedoc de sauver l'essentiel et de retrouver un avenir.

En arriver à " une chirurgie de champ de bataille " est le stade ultime d'une succession de non décisions, de refus d'affronter la réalité, de choisir. Je ne radote pas car avant de faire " rapporteur " - lorsque j'étais où que j'aille le "rapport berthomeau " - j'ai fait le "médiateur" : pour le Rivesaltes, beau cas de désastre prévisible; pour les Charentes, bel exemple de non gestion du second vignoble de notre pays; dans le Gers, où après une longue période d'exception gersoise les protagonistes étaient prêt à avancer ; à Châteauneuf du Pape, pour tenter de dénouer un petit sac de noeuds... Ce n'est pas à moi de porter un jugement sur l'efficacité de mon action, certains abonnés du blog seraient plus à même d'en témoigner, mais ce dont je suis sûr c'est que j'ai pu faire bouger les lignes, amener certains à dialoguer, être le catalyseur des bonnes volontés, et surtout un accoucheur de décisions.

Vous allez me trouver immodeste, mais ce matin c'est un petit appel que je lance du fond de mon placard : je suis prêt à remettre ça. Me colleter à la réalité. Servir ! Entre Bordeaux et le Languedoc-Roussillon via le seuil de Naurouze, aller au devant de cette base qui désespère sans pour autant en venir aux extrémités des cagoulés.

Un grand silence va sans doute recueillir ma proposition. Et pourtant certains d'entre vous pourraient la relayer là où elle pourrait être entendue. Merci de votre attention et bon courage pour des lendemains difficiles.  

 

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