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17 novembre 2005 4 17 /11 /novembre /2005 11:01

Il est de bon ton dans les cercles d'esthètes détenteurs du bon goût de brocarder le Beaujolais nouveau. Dans notre beau pays la réussite est toujours un peu suspecte, surtout celle des autres. Moi je dis chapeau à ceux qui, pionniers, ont bâti avec ténacité et professionnalisme ce succès.

Bien sûr ce Beaujolais nouveau, en jean et chemise ouverte, manque pour les maîtres des étages élevés de quartiers de noblesse, il est trop gouailleur, il hume l'air du temps, certes parfois il s'égare un peu sur des chemins de traverse, mais plein de vitalité il retrouve vite son style canaille, sans prétention, c'est un teufeur, un bon ambassadeur du vin de France pas collet monté pour un sou.

Et puis, avant d'aller chez l'ami Jacques Dupont fêter le nouveau venu, je voudrais dire à ceux qui vivent de leur plume -j'en suis- que l'art de la critique ne s'apparente pas à une entreprise de démolition... Dites nous ce que vous aimez, ça suffira largement à notre pti bonheur de buveurs de canons. Pour le reste, accordez-nous cette confiance, nous sommes assez grands pour faire le tri entre le bon grain et l'ivraie...

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16 novembre 2005 3 16 /11 /novembre /2005 10:07

Je suis heureux d'accueillir parmi les abonnés de "Vin&Cie", un bon ami, un ami du vin, Bourguignon et fier de l'être, François, Fanfan pour les intimes. Comme cadeau de bienvenue je lui offre ce passage du " Tour de la France par Deux Enfants " Cour Moyen par G.Bruno.

"On quitta Mâcon de grand matin, et nos trois amis, de la voiture même, assistèrent aux travaux de vendange. Sur le flanc des collines on ne voyait que des vendangeurs et vendangeuses allant et venant, la hotte pleine de raisin.

Ailleurs, on apercevait des vignerons qui, à l'ancienne manière, piétinaient le raisin qu'on venait de cueillir. Ils foulaient gaiemant du pied les grappes mûres.

- Voyez-vous ces hommes ? dit M.Gertal : ils sont en train de faire le foulage des raisins. Ils laisseront ensuite tout ce jus fermenter pendant plusieurs jours. Puis on le tirera par le fond des cuves pour le faire couler dans les tonneaux. Alors il sera devenu clair. Ce sera le vin doux.

- Monsieur Gertal, est-ce que partout on écrase ainsi le raisin avec les pieds pour faire le vin ?

- Non, mon ami ; il y a beaucoup plus d'endroits où on se sert d'un fouloir, ce qui vaut mieux.

- Monsieur Gertal, à l'école de Phalsbourg, on m'a dit que la France produit les meilleurs vins du monde et que la Bourgogne est une des plus riches provinces de France..."

Bonne journée à tous.

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15 novembre 2005 2 15 /11 /novembre /2005 00:00

Ce matin il fait un frisquet léger, la lumière est fine, j'ai mis mes gants. J'aime ce temps et je pédale dans la bonne humeur. Que vous écrire ce matin ? Une petite idée me trotte dans la tête depuis plusieurs jours mais la météo molle et doucereuse m'en faisait différer l'accouchement.

Aux premiers frimas des envies de " vin chaud " me prennent, pas le matin bien sûr, mais le soir venu avant de rentrer at home ou en sortant du ciné. Mais le  bon "vin chaud " est un produit rare sur la place de Paris. En effet, la préparation du " vin chaud " nécessite beaucoup de soins. Tout d'abord il faut choisir le vin ad hoc, rond et soyeux, le porter à température avec douceur, adjoindre les ingrédients : sucre roux, canelle, zeste d'orange en des proportions harmonieuses. Et puis il faut le servir dans un verre épais, genre mazagran.

Bon, si vous ne me voyez pas venir c'est que vous n'êtes pas bien réveillé : à quand une opération nationale " le vin chaud des frimas " dans les cafés, à l'instar de la bière de Mars, opération déclinée régionalement, avec set de verre, verrerie au logo de l'opération, petit dépliant etc... Oui mais ça coûte des sous me rétorquera-t-on. Cien bur mais sans vouloir être mauvaise langue, des sous y'en a, mais on préfère les affiches dans le métro ça fait plaisir aux communicants. On va me dire que c'est ringard. Non si l'opération est menée avec des codes "nouveau produit " et un zeste d'humour... Dernier point les ligues de vertu n'apprécieront pas. Qui puis-je ?   

 

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14 novembre 2005 1 14 /11 /novembre /2005 00:00

Un de mes lecteurs m'écrit - c'est un courrier postal - car un article d'Eric Conan, "Histoires de crus " dans l'Express des 3-9 novembre, page 96, l'a fait bondir. En introduction EC reprend une citation de Raymond Dumay " Il n'est pas étonnant que les éditeurs d'essais accueillent les débats autour du vin : création culturelle, " seul grand produit inutile de la planète " selon la belle définition de Raymond Dumay..." 

En ce moment je suis plongé dans "L'empire Gréco-Romain" de Paul Veyne et "L'histoire de l'Italie" de Pierre Milza, et la trilogie : blé, huile d'olive, vin est omniprésente comme richesses de la production et des échanges. Au travers du temps, vin médicament, vin aliment des classes laborieuses, vin expression des élites, vin partie prenante du régime alimentaire méditerranéen, vin en passe de devenir le meilleur vecteur de la mondialisation... Oui, le vin est utile cher lecteur, à la seule condition de lui laisser vivre sa vie sans le confiner dans un mausolée culturel

Mais le vin est aussi merveilleusement inutile que le fard des femmes, leurs ongles carminés ou leurs cheveux teints ( ces messieurs y viennent aussi ) et pourtant les historiens nous disent que dans leurs cavernes les femmes se maquillaient. Que serait un monde avec des femmes blêmes! Alors vive le vin ludique, qui ne sert à rien, si ce n'est à rire, à refaire le monde, à rêver, celui de nos fêtes, celui des jours heureux, mais aussi des jours un peu plus pâlichons. Qu'importe ! Cessons  de  nous excuser auprès de ceux qui veulent notre bonheur, cachés derrière leurs statistiques, ceux qui nous disent " abstient toi ", ceux qui bordent nos vies...

Le vin, ce jus fermenté du raisin, ne créé ni l'angoisse, ni le stress, ni l'extrême solitude de beaucoup de nos concitoyens alors cessons ces combats à la française, bloc contre bloc, qui ne mènent à rien d'efficace mais qui entretiennent les ultras des deux bords...

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12 novembre 2005 6 12 /11 /novembre /2005 00:00

Chronique mise en ligne le 26 mai 2005

Cher ami vigneron,

Je propose, comme au bon vieux temps, de tendre sur la place du village la toile et, pendant ce temps-là, une camionnette munie d'un haut-parleur annoncera la séance du soir : " au coucher du soleil, chacun est prié d'apporter son pliant..."

Le film projeté est " Sideways " Provocation ! Un film américain, et qui plus est " yzozy kozé du vin ", faut pas pousser trop loin le bouchon pti père ! C'est encore une idée de parigot... Mais non c'est une histoire d'enterrement de vie de garçon. Allez un pti effort, amène zita femme, le papy, les garçons et les filles...

Après la projection, j'en prends le pari, j'en suis sûr et certain, tout le monde va être bien surpris, content même, et que si dans la glacière sur laquelle t'étais assis tazune bouteille au frais, c'est avec plaisir que tu trinqueras  à la santé de ces américains qui parlent si bien du vin...

PS : le film n'est plus en salle mais comme la fin d'année arrive vous pouvez mettre le DVD de "Sideways" sur la liste que vous adresserez au père Noël...

Note de l'éditeur : de temps à autre le chroniqueur se laisse aller à l'écriture SMS " toutemézexkuz "

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11 novembre 2005 5 11 /11 /novembre /2005 00:00

Il fait un temps de 11 novembre. En passant place de la Concorde à vélo, sur les Champs Elysées indemnes d'autos, un régiment défilait. J'ai eu une pensée pour Louis Berthomeau mon grand-père, 3 années derégiment puis 4 dans les tranchées, un sacré bout de vie donné au pays ; une pensée aussi pour ma tante Valentine, soeur de ma mémé Marie, veuve de cette guerre, de noir vétu jusqu'à la fin de sa vie... Je suis le seul Berthomeau à ne pas avoir porté l'uniforme et les armes : mon père fut blessé en 40, mon frère Alain passa plus de 2 ans sur un piton de la sinistre " ligne Morice " à la frontière tunisienne, moi j'ai été coopérant à l'Université de Constantine...

Alors ce matin, face à mon écran, en veine de confidences, sachez que c'est à Louis d'abord que je dois le goût de la belle ouvrage, du sillon bien droit, même si c'était pour planter des foutus choux. Quand je menais Nénette la jument en longues brides et que lui tenait les manchons de la charrue, j'avais le sentiment de peser sur la marche du monde. C'est, ensuite à Arsène, mon père, que je dois le goût de la chose publique, du bien public, lui qui demandait le silence pour les informations à la radio, qui rentrant de ses longues journées de moisson se plongeait dans les pages politiques de " La Résistance de l'Ouest ", lui qui m'emmenait aux réunions publiques à la justice de paix : les indépendants et paysans de Boux de Casson et les instituteurs SFIO laïcards et les rouges...  Je n'ai jamais été aussi fier de ma vie que ce lundi matin où il fut le seul et le mieux élu de la liste de l'ancien maire Antoine de la Bassetière, 33 ans maire, propriétaire de toutes les métairies du pays, donc unique client de mon père  pour son entreprise de battages... 

Enfant de la paix j'aime ce foutu pays, j'aime le parler vrai, alors dans cet espace de liberté consacré au divin nectar ( j'ai été enfant de choeur) je me sens enfant du monde, d'un monde ouvert, certes toujours dangeureux, mais qu'il faut investir avec nos valeurs, sans crainte ni arrogance, à l'écoute, disponible et surtout avec le souci de ce que nous allons transmettre à nos enfants et petits enfants (j'suis papy)

 

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10 novembre 2005 4 10 /11 /novembre /2005 00:00

Les maires d'Ile-de-France veulent mettre fin à l'inquiétante diminution des boulangeries, boucheries et autres épiceries dans leur centre-ville.Pour ce faire ils ont créé une commission ad hoc dont le président est le maire UDF de Vanves B.Gauducheau.

L'édile n'y va pas par quatre chemins, après avoir déclaré que les petits commerces " remplissent une fonction sociale et doivent être considéré comme un service public "pour lui une des solutions serait une loi " interdisant aux grandes surfaces de vendre du pain, de la pâtisserie, du poisson, de la viande à la découpe, ou encore des montres, de l'optique, etc.." 

En face de chez moi il y a une petite épicerie florissante, deux frères venus du Magrheb, l'échoppe est ouverte de 12h à 1 heure du matin, les fruits et légumes sont de qualité, frais, variés, l'achalandement est en phase avec la clientèle du quartier : viande operculée Charal, baguette de chez Moisan, boissons fraîches... On peut payer avec sa carte bleue. Le service est souriant et les prix raisonnables.

Un seul regret, le rayon vin qui occupe une large place dans l'épicerie, même s'il est bien achalandé, est triste et banal, comme au Franprix d'en face. Et pourtant je me dis qu'étant donné les horaires d'ouverture, il serait intéressant de conseiller mon épicier pour qu'il puisse mettre en avant le vin du mois, le vin pour celui qui ne veut pas arriver les mains vides chez ses amis, le vin découverte pour le jeune couple qui veut se faire une dînette... 

Les urbains mènent une drôle de vie, alors il faut coller au plus près de leurs contraintes. A Paris, le Crédit Agricole s'est développé car ses agences étaient ouvertes le samedi...

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9 novembre 2005 3 09 /11 /novembre /2005 00:00

A propos de ma chronique " Dégage ! " un abonné me fait remarquer qu'étant donné la situation du marché du vin : "on ne peut  pas faire autrement " en clair on subit la fatalité des hauts et des bas, que le court terme prévaut sur le moyen terme, éteindre le feu avant que la maison soit détruite...

Fort bien, cependant comme j'ai des cheveux blancs, rue de Varenne j'ai "géré" des crises de tout acabit, dans les fruits et légumes surtout, des violentes, des prévisibles, avec une constante : en période de hauts prix tout le monde oublie les bonnes résolutions d'organisation de temps de crise : les producteurs de porc étant très doués dans cet exercice.

Pour notre beau secteur du vin, lorsque avec mes acolytes du groupe stratégique nous avions fixé le cap sur 2010 nous pensions que c'était un horizon peut être lointain et pourtant nous venons de consommer 5 années, avec 2 petites récoltes, en restant les bras ballants, à subir. " Il n'est pas de problème que le temps et l'absence de solution ne contribuent à résoudre" disait le "bon docteur " Queuille.

Aujourd'hui on agite les amulettes : partenariat, contractualisation, bassin de production et certains déclarent se résoudre à l'arrachage. En fin 1999 on avait eu l'imprudence de m'inviter à un conclave des chefs du Languedoc au chateau de Lastour. C'était top top avec animation par Ernst et Young, vidéo, groupes de réflexion, grande table pour contenir les grands manitous. Ma seule déclaration fut et elle choqua comme dab : y a-t-il un pilote dans l'avion ? 

Le groupe stratégique avait modestement proposé une note d'orientation stratégique, il eut suffit de se servir de la méthode utilisée pour sa rédaction pour accoucher de principes d'actions. Rappelez-vous, pour ceux qui ont pris la peine de la lire, : " Agir plutôt que réagir... " Bien sûr c'est plus excitant de peindre sur des cuves " Non à Cap 2010"  que de s'attaquer aux vrais problèmes...  

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8 novembre 2005 2 08 /11 /novembre /2005 00:00

Mon petit détour chez nos amis les boulangers je le dois à une exposition à la Fondation Cartier " Pain Couture by Jean Paul Gaultier " c'était en septembre 2004. Organisé sous l'égide de la Chambre Syndicale de la Boulangerie c'était dans le domaine du tout est possible lorsqu'on se laisse aller à la créativité : entre chouquettes, pain et croissant, le célèbre kilt de JPG en pâte à pain et autres scultures, ça sentait bon et ça donnait envie...

Alors, chers amis du vin, à quand notre exposition à la Fondation Cartier haut lieu de rayonnement culturel international ? Problème : où est la Chambre Syndicale des "faiseurs de vin" ? Chacun dans son terroir et les bastilles seront bien gardées... Bon j'ai lancé l'idée à vous de me dire ce que vous en pensez... Quand même ça aurait plus de gueule que de continuer à se présenter comme un secteur assiégé par les barbares de l'extérieur ou les pisses froid de l'intérieur...

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7 novembre 2005 1 07 /11 /novembre /2005 00:00

Aéroport de Séville, j'achète le Monde. Dans le supplément Livres, en première page : « Séville ! »  Quel à propos... C'est du foot qu'il s'agit : le  8 juillet 1982  à 23 heures, France-Allemagne, le match du siècle écrit Pierre-Louis Basse dans un livre accompagné d'un DVD du match commenté par Roland et Larqué. Une dramaturgie absolue : l'agression de Schumacher sur Battiston, l'épreuve des tirs aux buts où mon poulain le grand Max Bossis qui avait tout donné échouait... 


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Max Bossis a été mon élève au lycée agricole de la Roche sur Yon. C'était un grand joueur, intelligent, infatigable, courtois, discret, un exemple... Fils de paysans de St André Treize Voies, une grande famille qui aurait pu former une équipe capable de jouer au plus haut niveau, il est pour moi le bon exemple de ce qu'était l'ascenseur social du sport avant la période fric...

 

Et le vin dans tout ça me direz-vous ? J'y viens. Le Journal du Dimanche de ce week-end titrait en page économie « Darmon : ballon, pognon... Lanson ? » Pour les non-initiés Jean-Claude Darmon a été le grand argentier du foot français avec les panneaux publicitaires sur les stades et voilà que ce cher homme, allié dit-on à Robert Louis-Dreyfus (un héritier) propriétaire de l'OM et à Roman Abramovitch (un milliardaire russe de fraîche date) propriétaire de Chelsea, il serait sur les rangs pour reprendre Lanson...


Sur le fond de l'affaire je n'ai rien à dire mais sur « l'argent facile » du football je ne peux m'empêcher d'écrire : mais où est passé le Stade de Reims d'antan avec ses Kopa...sinsky, Piantoni, le FC Nantes et ses Bossis, Suaudeau et Budzinsky fidèles à leur club... Je vieillis sans doute mais la qualité des dirigeants, des élites, leur hauteur de vue, leur exemplarité, font cruellement défaut dans notre société déboussolée...    

 

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