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28 mai 2014 3 28 /05 /mai /2014 10:00

J’ai reçu ce texte de Bernard Pueyo le directeur de la coopé d’Embres&Castelmaure, je le publie sans commentaire puisque depuis la publication de mes 2 chroniques je me suis abstenu de participer au jeu  des réseaux sociaux.


Je persiste à croire qu’avec de la bonne volonté le projet La Coopérative pourrait voir le jour.


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« Plutôt que restaurateur, j’aurais aimé être éducateur !!!!!


C’est en ces termes, entre autre, que Vincent Pousson justifie son départ. link


Il nous dit qu’il voulait nous faire «  comprendre qu’il fallait aller de l’avant »

 

Mais nous on voulait juste ouvrir un restaurant, pour mieux accueillir nos clients, pour mettre en valeur nos vins et pour partager les valeurs de vins simples et abordables de chez nous.


Nos valeurs de paysans accrochés à leurs vignes.


Patrick de Marien a convaincu Isabelle de démissionner de Monvinic, je rêve, c’est toi Vincent qui nous a dit il y a moins d’un an, ça y est, on va pouvoir faire le resto, j’ai quelqu’un, Isabelle envisage de démissionner.


C’est là que le projet est né, d’abord dans des containers au fond de la cour (projet du 16/07/2013) modifié par un autre le 28/09/2013 (Patrick, Bernard ne m’en veuillez pas pour ce silence, mais depuis un mois je réfléchis ……). Deux jours avant les premiers apports du millésime 2013 à la cave.


Un projet comme ça, ça se chiffre, ça s’organise, une coopé n’a pas dans son objet social la capacité juridique d’exploiter un restaurant, et ça se finance notamment par la recherche d’aides à l’investissement.


Le 25/10/2013 nous recevons le devis estimatif de Vincent pour le resto 116300€. Bien sûr ne sont pas inclus dedans la création des nouveaux bureaux qui doivent accueillir les 4 personnes qui occupent le local envisagé pour le resto.


Le 20/12/2013 Vincent demande un rdv début janvier pour travailler sur le dossier.


Le 16/01/2014 je cite


« Hola Bernard,

Bravo, il parait que tu as été impérial (L'Altesse dixit) hier soir! Maintenant, il n'y a plus qu'à…

Deux choses:

1°) veux-tu que nous fassions vite une réunion avec le bureau de Dornier pour tous les aspects techniques.

2°) faut-il te préparer un texte d'intention (rapport à Leader) sur le contenu du lieu?

Dis-moi.

VPo »


Trouvez-vous là une ombre d’angoisse de quelqu’un qui allume le warning ou qui se tracasse sur la suite du projet.


Le 04/02/2014 : prise de contact avec l’architecte et le bureau d’étude et retour vers le Groupement D’action Locale pour monter le dossier de demande d’aide.


Le 07/02/2014 : problème avec le dossier, le co-financeur (le département) vient d’exclure les restos lors de leur dernier Comité Technique. Ils sont en cours de rédaction des programmes 2014-2020 pour application 2015.


Là s’arrête le projet d’ouverture en Juin 2014, projet différé à début 2015.


Désolé Vincent mais je suis effectivement parti en vacances à la Réunion deux jour après.


Le 18/03/2014 Le conseil valide l’ouverture de la Guinguette, l’achat d’un Food Truck et le budget de 20 000 euros pour lancer le projet n°2.


On est dans un investissement sans aides, mais une partie des achats seront récupérés dans la structure définitive.


Le 09/04/2014 : ta première démission Vincent (et si on arrêtait tout), suite à une demande de ma part sur le fait de tenir le budget de 20 000€, tu dis que le président s’est trompé et que tu lui avais dit 30 000€. Ce n’est pas un problème pour moi, il faut juste que nous tenions le conseil au courant. Ça se règle le soir même par une entrevue fixée pour rencontrer le conseil.


Le 16/04/2014, le conseil accepte le budget à 30 000€ et le prévisionnel de fonctionnement, l’association est créée le soir même.


Du 16/04/2014 au 17 Avril 2014, nous avons confirmé et payé la quasi-totalité des éléments indispensables à la mise en place du resto (28 000€), restaient encore d’autres investissements à prévoir qui passeraient largement le cap des 30 000€ mais cela ne nous posait pas de problèmes.


Mais toi Vincent pendant ce temps là depuis le 16/04, tu « donnais le change et faisais comme si de rien n’était » (c’est toi qui écrit ça !!!).


Le 13/05/2014 j’ai reçu à sa demande Isabelle Brunet en compagnie de Fanny, pour aborder le côté concret du fonctionnement de l’association pendant la période d’été. Réunion à laquelle tu n’as pas assisté bien qu’au bas de l’escalier !!


N’ayant pas l’habitude de la restauration, je leur ai demandé à elles, les professionnelles, de me retourner rapidement un descriptif de leurs heures de présence (pour la rédaction du contrat) et leurs prétentions salariales.


Nous avons évoqué aussi avec Isabelle les formations à faire pour la demande de licence grande restauration, formation que nous financions.


Le seul retour à ma demande a été ce SMS laconique « Pour moi à cette heure le projet la coopérative a définitivement, clairement cessé d’exister. Gestion des reliefs et explications suivront. Bonne journée à tous les deux ».


Fin de l’histoire.


Ça ce sont les faits Vincent, ils sont tracés.


Les explications on les attend toujours mais je vais te dire, on s’en fout.


Depuis tu as choisi de te répandre sur internet en salissant ton ancienne coopé chérie, c’est ton choix.


Moi ce qui m’importe, c’est que tes suiveurs aient au moins notre version des faits, ils jugeront par eux même.


Nous étions prêts à aller jusqu’au bout avec toi, et Patrick de Marien a beaucoup pris sur lui pour faire aboutir ce projet, il s’en est d’ailleurs excusé lors de notre dernier conseil d’administration se sentant responsable.


Je comprends bien que ton égocentrisme viscéral a dû en prendre un coup, mais s’il te plait ne soit pas aussi pervers maintenant.


Allez salut l’artiste et bonne route nous on reste ici à Embres, c’est notre vie.


Ps : je te joindrai sur ta boite privée pour ta dernière demande de Vitisphère.

 

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28 mai 2014 3 28 /05 /mai /2014 00:09

Les vieux font de la résistance, avec talent comme l’ami Michel Smith dans la revue 180°C#3 lorsqu’il nous livre, d’une belle plume, un beau portrait de Noëlla Morantin vigneronne en Touraine. Mais n’allons pas plus vite que la musique (infernal galop d’Offenbach), je chroniquerai un de ces 4 sur le terroir ligérien cher au Michel après lecture attentive de sa contribution à la revue.


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Ce matin c’est d’une autre femme dont je vais vous parler : Catherine Griot 1ière productrice de fourme de Montbrison bio.


Pour plein de raisons, la première pour envoyer paître ceux qui passent leur temps à vilipender les parigots en affirmant qu’ils sont des gens d’en haut qui ne comprennent rien aux gens d’en bas ; la seconde c’est que j’ai un faible pour la fourme de Montbrison voir « modeste contribution au soutien des producteurs de lait de la Fourme de Montbrison » link  et  « Les Monts du FOREZ : ses vins, son lait, sa fourme de Montbrison… le taulier reprend du collier » link ; la dernière c’est que j’aime les belles histoires et celle que raconte Philippe Toinard dans 180°C, avec de splendides photos d’Éric Fénot, en est une.


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Le grand-père de Catherine Griot, son père fabriquaient, à l’époque sous l’appellation « Fourme d’Ambert et de Montbrison » héritiers de l’époque lointaine des jasseries où pendant la saison d’estive, les femmes des éleveurs « montaient avec leur fille aînée accompagnés de leurs troupeaux de race Ferrandaise. Une race authentique d’Auvergne, blanche avec de grandes taches rouges, qui fut en voie de disparition il y a une trentaine d’années et qui aujourd’hui, bien que sauvegardée, n’est plus très visible sur l’aire d’appellation de la fourme de Montbrison. »


« … elles fabriquaient et affinaient de 120 à 500 fourmes entre le 6 juin jour de la Saint Claude, et le 4 octobre jour de la Saint-François. Elles descendaient ensuite dans la vallée les vendre sur le marché de Montbrison. »


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Catherine elle aussi vend ses fromages « sur les marchés de la région : Boën le vendredi, Montbrison le samedi et Saint-Just-Saint-Rambert le dimanche » mais son histoire est celle d’une passionnée. En 1983, elle reprend la suite de l’exploitation, « elle produisait à l’époque essentiellement des briques du Forez et rigottes. » Et puis les aléas de la vie, en 2004 elle quitte la maison pour se faire aide-soignante à l’hôpital de Boën et pendant 7 ans elle sillonne la région pour aider médicalement les personnes âgées. En 2001, elle décide de « revenir à ses premières amours, la fourme, la brique, le vachard et la rigotte. »


C’est cette histoire que conte avec justesse Philippe Toinard. Si vous souhaitez la découvrir il vous suffit d’acheter la revue 180°C#3 trimestrielle 19,90€.


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J’aime beaucoup la question que pose Catherine aux anciens « les vaches doivent-elles manger des genêts ou des pissenlits pour obtenir une pâte plus jaune ? »


Et puis il y a Jacques l’ancien de Forez-Fourme devenue après la liquidation l’Entreprise laitière de Sauvain…


Il y a aussi, Stéphane Griot, le cousin éleveur bio installé à Saint-Bonnet-le-Courreau qui fournit à Catherine « les 600 litres de lait bio entier non pasteurisé qui lui permettront de produire des fourmes mais aussi ses fameuses rigottes, son vachard et sa brique du Forez. »


Au bout de l’envie, Catherine participe « à la préservation d’un savoir-faire fromager dont on sait qu’il existe dans la région depuis le IXe siècle. Mais surtout, en ajoutant ses fourmes à l’édifice, elle concourt  à la sauvegarde d’une appellation que l’on peut considérer en danger avec seulement 5 fabricants et une mainmise effrayante des industriels. »


En voilà un pluriel bien singulier cher Philippe Toinard, car il a un nom LACTALIS.


Bon Michel au boulot, qu’est-ce que tu nous conseilles comme nectar de Noëlla Morantin avec une tranche de fourme de Montbrison de Catherine Griot sur une « bechée » de pain ? Pour te donner du coeur à l'ouvrage je t'offre un p'tit coup d'Offenbach.


Pour en savoir plus sur fourme de Montbrison bio de  Catherine Griot link


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Contact :

Fromagerie la griotte

Les aubépines

42990 Sauvain

Tél : 04 77 76 84 67

Mails : fromagerielagriotte@orange.fr

 

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27 mai 2014 2 27 /05 /mai /2014 12:44

Comme chacun le sait, moi le premier, je suis une grosse fainiasse qui publie tout et n’importe quoi rien  que pour se faire mousser. Sauf que j’ai pratiqué la maison Agriculture, au 78 rue de  Varenne, en poste de responsabilités, et ce faisant je revendique ma part de responsabilité sur le sujet des pesticides, et que je sais lire.


Je vous propose de lire, pour ceux qui en ont le temps, un article de la revue Agreste « PRODUITS PHYTOSANITAIRES ET PROTECTION INTÉGRÉE DES CULTURES : L’INDICATEUR DE FRÉQUENCE DE TRAITEMENT »


En ce qui concerne les pesticides, parmi les indicateurs utilisables à une échelle nationale en France jusqu’à maintenant, on peut citer :


● la « quantité totale de substances actives vendues en une année », publiée chaque année par l’UIPP, puis par les pouvoirs publics à partir de 2009 ;


● « le nombre de traitements réalisés au cours d’une campagne culturale », calculé tous les cinq ans pour les principales cultures à partir de l’enquête « Pratiques culturales » présentée plus en détail dans cet article ;


● la « superficie développée » (multiplication de la surface traitée par le nombre de traitements reçus), utilisée notamment dans les méthodes de diagnostic agroenvironnemental des exploitations agricoles ;


● la « proportion des points de mesure sur lesquels des pesticides étaient détectés » ou « la fréquence de dépassement des normes concernant l’eau potable », indicateurs publiés chaque année dans les bilans IFEN.


Les limites de ces différents indicateurs, présentées dans cet article, ont conduit le ministère français de l’Agriculture et de la Pêche a développer un nouvel indicateur, l’indicateur de fréquence de traitement (IFT), en s’appuyant sur une étude de l’INRA (Champeaux, 2006 et 2007) et en s’inspirant de l’expérience danoise (Gravesen, 2003). Ccet indicateur de « pression phytosanitaire », s’il ne décrit pas directement le risque potentiel pour l’environnement, permet d’orienter les actions publiques visant à promouvoir une agriculture économe en produits phytosanitaires et d’en évaluer directement l’efficacité. Cet indicateur viendra utilement compléter les indicateurs décrivant l’état des masses d’eau. C’est également en s’appuyant sur cet indicateur que seront bâties les mesures agroenvironnementales territorialisées du nouveau programme de développement rural hexagonal (PDRH 2007-2013),incitant les agriculteurs à réduire leur utilisation de produits phytosanitaires.


La première partie de cet article précise les risques liés à l’utilisation des pesticides, aborde les actions permettant de les limiter et les indicateurs actuellement utilisés dans le domaine des produits phytosanitaires. La seconde décrit l’indicateur de fréquence de traitement, présente les premiers résultats obtenus pour cet indicateur à l’échelle nationale et en propose quelques perspectives d’utilisation en termes d’évaluation des politiques publiques. Enfin, la troisième partie décrit les mesures agroenvironnementales conçues à partir de cet IFT et proposées aux agriculteurs au cours de la période de programmation 2007-2013.


1. Vers une réduction du recours aux produits phytosanitaires


1.1. Une prise de conscience des risques liés aux pesticides


Les produits phytosanitaires, ou pesticides, ont essentiellement pour objet de lutter contre les bioagresseurs des cultures (tels que les adventices, ravageurs, maladies). La France occupait en 2004, en quantités de substances vendues, le 3e rang mondial sur le marché des produits phytosanitaires et le premier rang européen (76 100 tonnes de substances actives vendues dont 90 % pour les usages agricoles). La France est également le plus gros consommateur de pesticides de l’Europe des 15. Si l’on ramène cette consommation à l’hectare cultivé (hors prairies permanentes), la France, avec 5,4 kg/ha, arrive en 4e position, derrière le Portugal, les Pays-Bas et la Belgique (Aubertot et al, 2005).


Au-delà de leur rôle en matière de lutte contre les adventices et autres organismes nuisibles pouvant affecter la quantité et la qualité des produits agricoles, l’utilisation de ces pesticides peut engendrer des risques directs ou indirects pour l’homme (l’utilisateur et la population en général dont l’exposition se fait par l’air, l’eau et l’alimentation) et les écosystèmes (biodiversité, qualité de l’eau).


L’utilisation des pesticides constitue aujourd’hui un enjeu de société majeur mis notamment en exergue par les résultats de l’expertise scientifique collective conduite par l’INRA et le CEMAGREF (Aubertot et al., 2005). Conscient de l’importance de cet enjeu, le gouvernement français a publié en juin 2006 un plan interministériel de réduction des risques liés aux pesticides (PIRRP 2006-2009)5. Ce plan :


● constate une contamination préoccupante et généralisée des eaux par les pesticides :


- leur présence est détectée dans 80 % des stations de mesure en eau superficielle et 57 % en eau souterraine ;


- requis pour 2015, au titre de la directive cadre sur l’eau, le bon état écologique et chimique n’est actuellement considéré comme atteint que pour un tiers des cours d’eau et la moitié des eaux souterraines ;


- 99 % des analyses réalisées sur l’eau distribuée sont conformes aux normes en matière de teneur en pesticides ;


- toutefois, 9 % de la population française ont été alimentés en 2003 par une eau du robinet dont la qualité a été au moins une fois non conforme aux normes en matière de pesticides ;


● relève la présence de certains pesticides dans d’autres compartiments de l’environnement : les sols (avec par exemple une rémanence forte d’organochlorés interdits depuis


● souligne que des études épidémiologiques décèlent des effets potentiels des pesticides sur la santé humaine qui peuvent être chroniques (avec par exemple des malformations congénitales, des cancers, des lymphomes) ou bien aigus, mais sans qu’il soit systématiquement possible de prouver le lien de causalité : à titre d’exemple, on constate que les agriculteurs ont moins de cancers que les autres catégories de population, mais qu’il existe un risque accru pour certains cancers spécifiques.


Ces éléments montrent la nécessité :


● d’une part, d’agir sur les produits et les pratiques agricoles pour diminuer l’usage, la présence et les impacts des pesticides,


● d’autre part, de disposer des éléments scientifiques concernant ces produits et leurs impacts, pour mieux connaître leurs effets potentiels et contribuer à les prévenir.


La suite ICI link

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27 mai 2014 2 27 /05 /mai /2014 10:00

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Pas grand monde !


Normal du côté des consommateurs car ceux qui pratiquent le «rafraîchissement» d’un millésime n’ont aucune obligation de le mentionner sur leur étiquette.


Plus étonnant c’est de lire sous la plume d’un éminent expert, JM Quarin que « Le rafraîchissement d’un millésime avec un autre est un droit semble-t-il européen depuis 2003 (mais certains disent 2005 ou 2009) dans la limite de 85% du millésime indiqué sur l’étiquette et 15% d’un autre (voir sur Internet l’entrée en vigueur du règlement 753-2002).


S’agit-il d’un droit à rafraîchir avec le dernier né le millésime précédent ou à mettre des vins plus anciens dans le plus jeune, ou les deux ? J’avoue qu’à ce stade, je n’ai pas trouvé la réponse précise. Elle s’éclairera avec les réactions à venir. »


C’est pourtant simple comme 2 clics :


-          Règlement (CE) n° 753/2002 de la Commission, du 29 avril 2002, fixant certaines modalités d'application du règlement (CE) n° 1493/1999 du Conseil en ce qui concerne la désignation, la dénomination, la présentation et la protection de certains produits vitivinicoles link

 

Vins de table avec indication géographique et « v.q.p.r.d »

 

L'étiquetage de ces produits peut comprendre, outre les informations obligatoires prévues pour les vins de table, d'autres indications telles que:

 

-          l'année de récolte. Pour que cette donnée puisse être incluse, au moins 85% des raisins ont dû être récoltés dans l'année indiquée.

-           

-          Site de la DGCCRF Étiquetage des vins - 17/03/2014 Les mentions figurant sur l’étiquette répondent à plusieurs objectifs : donner aux consommateurs des critères de choix, leur fournir une information loyale favorisant la concurrence équitable, protéger leur santé et établir la traçabilité des produits.


Il existe deux catégories de vin : les vins sans indication géographique (VSIG) qui correspondent aux anciens vins de table et les vins avec indication géographique (IG).


Les vins avec IG sont astreints à des conditions de production rigoureuses inscrites dans leurs cahiers des charges.


Ils se répartissent en 2 groupes :

  • les vins avec indication géographique protégée (IGP) ;
  • les vins avec appellation d’origine protégée (AOP).

 

Les mentions non obligatoires mais réglementées

 

Millésime et cépage

 

La mention du millésime exige qu’au moins 85 % des raisins utilisés aient été récoltés pendant l’année considérée.

 

De même, les noms des variétés de vigne peuvent être mentionnés si le produit concerné est issu à 85 % au moins de cette variété et en cas d’emploi du nom de deux ou de plusieurs cépages de 100 % de ces variétés.


Ensuite il suffit de savoir lire pour comprendre que les 15% de vins, si tant est que l’on utilise la plein les 85%, doivent provenir de la même appellation bien sûr, le millésime importe peu à la condition d’en disposer en stock à la propriété, pour le négoce l’amplitude est plus importante.


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Mais je n’étais pas au bout de mes peines puisque JM Quarin, toujours aussi approximatif, mêlait affirmations et interrogations :


« Cette règle avantageuse permet surtout à la masse des nombreux petits producteurs de lisser la qualité mise en bouteilles d’une année sur l’autre. Mais ce droit existe aussi pour les crus célèbres. L’utilisent-ils ?


Probablement en cas de nécessité. Cependant, le contrôle de ces règles semble très exigeant.


En réalité quand on possède deux millésimes en même temps dans un chai, je ne vois pas ce qui empêche, en toute discrétion d’échanger des barriques de l’un pour des barriques de l’autre. Et bien malin qui pourra le deviner. Quoi que ! Pensez à la canicule de 2003 et surprenez-vous à trouver des 2003 frais. Il se pourrait qu’une piste s’ouvre… »


Étonnant non !


Sans commentaire…


Les réponses des intéressés, propriétaires ou responsables de châteaux du haut du panier, sur cette question du rafraichissement du millésime, sont intéressantes.link


Enfin, pour l’estoc, JM Quarin règle ses comptes, avec une certaine pertinence et une once méchanceté, vis-à-vis de ses collègues de la presse du vin


Le hiatus de la presse du vin


« Du côté des médias, je suis surpris par la hauteur des notes attribuées. Globalement elles situent le millésime à un niveau plus élevé qu'il ne l’est ce qui n'a pas manqué de surprendre les propriétaires eux-mêmes !


Pour une fois que ces derniers gagnaient en sagesse les voici poussés vers le haut par les commentateurs. Il ne fait aucun doute que ces notations élevées, même surévaluées, influencent le prix à la hausse. Paradoxalement pas grand-chose ne se vend !


Parmi ce soutien quasi institutionnel au millésime, je distingue une presse qui a d’abord pensé à sauvegarder ses budgets publicitaires pour les prochains mois. Puis une autre plus candide et franche qui a aimé ces vins légers faciles à être appréciés jeunes. En effet, à cet âge il est plus facile d’apprécier les vins déconcentrés que denses. Or, pour tenir l’élevage il leur faut du coffre et on est encore loin de la mise en bouteilles.


Quant aux notes en valeur relative, leur utilisation n’est que de la poudre aux yeux. Seules les notes en valeur absolue révèlent une tendance de fond sur la qualité du millésime. Seulement leur production oblige à un travail de suivi, de comparaison, bien plus compliqué à bâtir en terme de volonté, de temps et de compétence. »

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27 mai 2014 2 27 /05 /mai /2014 00:09

XXI

 

C’est quoi la revue XXI ?


J’ai chroniqué sur elle le vendredi 28 janvier 2011 « On avait le vin dans le sang » André Féral un des derniers français d’Algérie par Géraldine Schwarz dans XXI »link


« La revue XXI, trimestriel à la frontière du livre et du magazine, plaide pour un « autre journalisme », sans publicité et « utile », dans un manifeste publié dans son 21e numéro à l'occasion de son cinquième anniversaire le 10 janvier (c’était en janvier 2013).


« Et s'ils avaient tort ? Et si la conversion numérique était un piège mortel pour les journaux ? » se demandent en introduction du « Manifeste XXI », Laurent Beccaria et Patrick de Saint-Exupéry, les fondateurs de cet objet journalistique non identifié devenu une référence du genre.


Vendue 15,50 euros, uniquement en librairie ou sur abonnement et ne comptant aucune page de publicité, XXI a rencontré le succès dès sa sortie et est bénéficiaire.


La revue est diffusée à 50 000 exemplaires en France. Sur 200 pages, auteurs, photographes, illustrateurs et dessinateurs racontent « l'information grand format ». Son modèle a fortement inspiré d'autres publications du même type (Hobo, We demain).


Et si les chiffres mirobolants des pages vues et les audiences faramineuses des titres de presse transformés en « marques médias » étaient un leurre ?


Ils constatent notamment que « la figure du journaliste assis derrière son écran » qui « agrège, trie, commente et nourrit la conversation » s'est imposée dans un monde où, « au bout de deux heures, une information est considérée comme old, démonétisée ». Malgré les « mutations perpétuelles » et les « solutions miracles » avancées par les éditeurs de presse à « chaque saison », la mutation numérique est un « gouffre » financier, jugent les auteurs.


La suite ICI link


Qui est Michel Bessaguet ? link


« Journaliste depuis 1979, j’ai fait escale au VSD de Maurice Siegel, puis jeté l’ancre à Géo où, chef de service, j’ai été soucieux de la fragilité des pigistes, frères de plumes, qui ont eu l’élégance de ne pas remarquer la mienne. J’ai enseigné en dilettante et fini par faire mien ce propos de Jean-Paul Dubois : « Je n’aime guère parler et pas davantage poser des questions. Je préfère me faire oublier, me fondre dans le décor, regarder la forme des choses et le contour des gens, les observer, les écouter tandis qu’ils racontent le bruit de leur vie. »


Il écrit à propos de son enquête « … j’ai grandi autour du bassin d’Arcachon, à cinquante kilomètres de Bordeaux, sans jamais soupçonner que le vin que j’aime boire nécessitait tant de labeur pénible. Dans un milieu où dominent fierté du travail et omerta sur ses pratiques, Marie-Lys Bibeyran a choisi de me parler pendant une année entière, le temps que la confiance s’installe, que l’estime réciproque mûrisse et que son seul courage m’en donne assez, pour ne pas renoncer devant les obstacles, les mensonges, les lâchetés. Son énergie, face aux brimades qu’elle continue à subir, sa dignité à dissimuler le chagrin qui la torture, son combat contre la catastrophe sanitaire à venir font de Marie-Lys Bibeyran un modèle d’humanité qui justifie, à lui seul, l’existence du beau métier dont j’ai fait ma vie. »


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LA VIGNE DANS LE SANG


« Dans le Médoc, on vit avec la vigne. Elle est partout, étalée en damier, belle et paisible, dominée par les châteaux des grands crus. Mais les vignobles ont un prix : les pesticides, déversés en masse, sont un poison pour les cultivateurs. À Listrac, Marie-Lys Bibeyran brise la loi. Le journaliste Michel Bessaguet raconte son combat dans le dernier numéro de XXI. »


Qui est Marie-Lys Bibeyran ? link


« … 35 ans, ouvrière viticole, qui ferraillait pour faire reconnaître la maladie professionnelle de son frère, Denis, par la Mutualité Sociale Agricole (MSA) et le tribunal des affaires de Sécurité Sociale (Tass). Denis, ouvrier viticole, était mort à 47 ans, le 12 octobre 2009, d’un cholangiocarcinome. Ce cancer avait été causé, selon sa sœur, par la manipulation depuis l’âge de 14 ans de pesticides, nom commun regroupant les fongicides, insecticides et herbicides utilisés dans le traitement de la vigne. »


Je vais me contenter de citations pour vous inciter à lire ce texte qui est un vrai travail d’investigation  de journaliste. Il rejoint mes propres préoccupations abordées dans une récente chronique La vigne, le vin, la santé : attention aux effets boomerang ! link


« Non, aucun ouvrier viticole ne vous parlera. Je ne peux pas vous donner le nom de mon employeur, parce que je le respecte et qu’il me laisse faire. Jamais de remontrances. Je ne peux vous donner presqu’aucun nom, même pas celui de mon compagnon. Ici, vous savez, on ne dit rien de son mal. Non seulement vous êtes malade, mais on vous demande de vous taire. »


Un toubib taiseux « Hier, il a reçu un ouvrier viticole qui se plaignait de maux de tête, nausées et saignements de nez. Il avait pulvérisé. Le généraliste a demandé : « Avec quel produit ?


-          Ch’ais pas. Y avait une tête de mort sur le bidon, c’est tout »


Journal de Marie-Lys « Je travaille sur vingt hectares éparpillés sur la commune de Listrac ; nous sommes donc au milieu  de plateaux comportant des parcelles appartenant à des dizaines de propriétaires différents. Ils traitent un jour les vignes larges ; l’autre les vignes étroites. Il nous arrive donc  de changer de parcelle plusieurs fois dans la journée parce qu’on  se retrouve face à face avec un tracteur qui traite dans notre proximité ! Est-ce que vous imaginez devoir inhaler ce mélange sans mot dire, subir cette mise en sursis de votre santé pour 115 euros mensuels ? Est-ce que vous imaginez la culpabilité s’abattre sur vous, lorsque vous  rentrez chez vous le soir, à l’idée de transporter toutes ces molécules sur vos vêtements, vos cheveux, votre peau, en imprégner vos enfants ? »


« 26 septembre, photos prises dans les vignes de Listrac. Nous ne sommes plus qu’à huit  jours des vendanges et ça pulvérisait dur aujourd’hui. Au moins trois tracteurs encore cet après-midi. Un grand château listracais qui vendangeait vendredi pulvérisait encore mardi ! Un bon jus de tébuconazole, d’imidaclopride à venir… »


24 juillet 2010 52 km contre la montre du Tour de France entre Bordeaux et Pauillac, « dans le beau décor des vignobles taillés aux ciseaux de coiffeur » les camping-cars sont là « C’était incroyabl, des centaines de familles attablées, ripaillant, pastis en main, et juste derrière eux, les tracteurs qui pulvérisaient à  plein nuages. Ils en ont pris plein les poumons sans broncher ! Si j’ose dire » déclare le toubib susnommé.


Alain Garrigou, enseignant chercheur au département Hygiène, Sécurité à l’IUT de Bordeaux 1 auditionné par le Sénat en 2012 ( il explore depuis  10 ans les combinaisons de protection des ouvriers viticoles, les gants, les masques, les cabines « étanches » des tracteurs pulvérisateurs et les outils d’épandage.


« Il n’existe pas de combinaison qui protège de tout. Les industriels savent filtrer que les grosses particules, pas les aérosols. Le passage de pesticides dans la combinaison s’effectue en dix minutes, ils s’accumulent à l’intérieur de celle-ci. La conception du matériel « cabine » réinstallé sur le tracteur est aberrante. Les gants qui manipulent les mélanges des produits à l’extérieur contaminent ensuite tout l’intérieur du tracteur. La matière de la combinaison n’a jamais été testée aux produits phytosanitaires. »

 

À noter « le coût humain des pesticides : comment les viticulteurs et les techniciens viticoles français font face au risque » de Christian Nicourt de l’INRA-Yvry-sur-Seine ICI link


Témoignage « Avant tu remuais les produits, je te jure, même moi… Tu prenais des gouttes de partout, mais les gens s’en foutaient. À la limite, plus tu t’en foutais partout, plus tu étais une référence… Mais plus vous traitez, plus vous arrivez avec le tracteur bleu comme un Schtroumpf, et plus, pour le monde viticole, vous étiez quelqu’un de bien. Et c’est ancré, ça. Ça c’est un truc qui est encore là… (40 ans, 20 ha PO).


Denis par sa sœur Marie-Lys il « avait la vigne dans le sang ; outre son boulot de salarié pour un patron viticulteur, il possédait comme beaucoup quelques arpents qu’il cultivait avec un incurable amour. Pour boire son propre vin, son vin de table à lui, fait de la magie de ses mains.


Denis ne prenait jamais de vacances, il n’osait pas s’éloigner de ses rangs de ceps. Et il « bombardait » ses raisins comme l’avait fait son père et son grand-père avant lui, et tous les autres dans la région. Car ici, quand on est pas né de famille de viticulteurs, on n’est pas intégré. Et on ne parle pas aux étrangers »


Lisez absolument !


Et qu’on ne vienne pas me dire que je prends parti, je demande simplement que l’on aborde de front le problème « de la France des terroirs, championne d’Europe de la consommation de pesticides : 62 00 tonnes, dont 20% pour la vigne, + 2,7% » C’est tout, mais c’est beaucoup.


Pour info :


-          Le chapitre 19 du « petit livre sale » VinoBusiness (dixit un bedeau qui fréquente plus les châteaux que leurs vignes) d’Isabelle Saporta  « Victimes des pesticides » link


-          Le roman d’Éric Holder Bella Ciao ma chronique du vendredi 2 octobre « Les mots du travail de la vigne : les oubliés... » link

 

- journalistes du vin vous avez dit journaliste, hormis le camarade Michel Smith qui courageusement met les pieds dans le plat C’est décidé : par principe, je veux boire naturel ! link c'est morne plaine...


-          Retenez cet acronyme : l’UIPP, un poids lourd du lobby agricole…


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26 mai 2014 1 26 /05 /mai /2014 10:00

J’ai reçu dans ma messagerie personnelle le 26 mai 2014 00:24 sous le titre : Vive le kolkhoze!


Ceci


« Tiens, l'omniscient, au moins, avec ces quelques chiffres, tu connais mieux tes amis, les humanistes, enfin, ceux que tu défends ardemment, champion!

(Évidemment, je sais, la SOFRES le confirme, c'est de ma faute, c'est une réaction…)


Européennes Castelmaure

 

À toutes fins utiles je signale que je ne connais en tout et pour tout que 2 citoyens-électeurs de cette commune qui compte comme l’indique le tableau 162 inscrits sur les listes électorales.


Sans commentaire !


Si vous voyez le rapport expliquez-moi, merci.

 

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26 mai 2014 1 26 /05 /mai /2014 00:09

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Vraiment désolé de maltraiter ainsi dans mon titre la conjugaison du verbe être avec le verbe avoir et réciproquement mais je me conforme à la jurisprudence du « j’ai été au salon de la RVF » link pour pouvoir dérouler ma démonstration.


Acte 1 : Le vin s’installe dans une nouvelle dimension... me dit-on Dégustation au Carreau du Temple le lundi 2 juin 2014 de 11h30 à 20h30


Inscription: link 


Acte2 : je clique sur le lien et le prix s’affiche 10€ sauf que si j’applique mon code d’invitation WLLK c’est gratos.


Acte 3 : je me dis dans ma petite Ford intérieure tu devrais te méfier ! Pourquoi diable me direz-vous ?


2 raisons :


1-      Le matin même j’avais reçu ça via le réseau LinkedIn :


Cher/Chère Jacques,


J'aimerais que vous rejoigniez mon réseau sur LinkedIn. Thierry Desseauve Owner, bettane+desseauve


Vexé comme un pou que j’étais que le Thierry, que je connais depuis des lustres, ne sache même pas si je suis un garçon ou une fille. Puis réflexion faites je me suis dit que c’était le robot qui déconnait et que le Thierry faisait ça pour me plaire : pensez-donc demander à un vieux con retraité de rejoindre son réseau c’est vraiment très charitable de sa part.


2-      Et puis y’avait l’histoire du « j’ai été au salon de la RVF » qui avait photocopié son billet d’entrée pour bien montrer qu’il avait payé 25€. Là, je me suis dit que si je me pointais gratos au Carreau du Temple je tomberais dans un piège abominable. Imaginez le titre de la chronique de « J’ai été » : « non content d’avoir une carte de vieux dans les chemins de fer de l’État socialiste le Taulier se fait raser gratis, pardon rincer gratis, par Michel et Thierry »


Acte 3 : Réflexion faite je ne me suis dit qu’il ne me fallait pas commettre le post de trop qui souillerait de façon indélébile un parcours sans tache. Ce serait le coup de Clémenceau à Marcellin Albert 1 billet de cent francs pour payer son retour en train. Les 10 € de la honte et du déshonneur pour moi.


Acte 4 : « Qui veut trop prouver ne prouve rien.  » Thomas Fuller physicien anglais (1652-1734)


Acte 5 : Puisque je n’irais pas de toute façon au winelab de B&D pour ne pas tomber dans l'odieux guet-apens tendu par j'ai été  je publie aujourd’hui ma chronique avant même qu’il ne se déroulât, ça fera de la pub pour l’évènement.

 

Acte 6 : cadeau Bonus de la maison B&D


Bonjour à tous,


Pour ceux qui seront à Paris lundi 02 juin 2014, nous organisons un nouveau salon des Vins. Un nouveau concept, un nouveau lieu.


N’hésitez pas à vous inscrire gratuitement et à venir déguster de beaux flacons.


11h30 – 20h30 – www.bdwinelab.fr/inscriptions/

 

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25 mai 2014 7 25 /05 /mai /2014 09:00

Mai pourri, mon genou fait à nouveau des siennes, je me traîne. Journée d’élections, le radeau européen est à la dérive, en France qui écoute les candidats, indifférence molle, tout le monde s’en fout, ce pays se gangrène et ça n’arrive même pas à m’attrister. Je n’ai plus envie de me battre alors je baigne dans mon jus, laisse traîner les heures, mange debout des pieds de cochon en gelée en buvant des bières. Je rote. Notre lit sent la sueur. Marre ! Une douche bouillante, je me récure. Mes cheveux sont longs. J’enfile un pantalon de toile et mon vieux tee-shirt troué dans le dos. Une éclaircie suivie d’une lampée de soleil, j’ouvre grand la fenêtre. Sortir ! Le bleu semble s’installer, j’enfourche mon vélo et je file droit devant. Les feux verts sont mes alliés, je déboule jusque Denfert. Au kiosque j’achète la presse. Les filles se ressemblent toutes, insignifiantes. Mon téléphone tressaute dans ma poche. Qu’importe ! Il faut que je m’y remette, à l’écriture, sinon je coule. Depuis trop longtemps je me défile, je me faufile, j’esquive, m’étourdis. La schlague, voilà  ce qu’il me faut. Comment faire ? Faire ! L’important c’est de couper les liens un à un avec tout ce qui me rattache encore à une floppée de gus pour qui je n’ai que mépris. La lie, ils paradent pourtant, mais moi je sais tout d’eux. Ces dossiers emplis de leurs faiblesses, de leurs bassesses, enfouis. Envie de les exhumer, de leur balancer à la gueule leurs saloperies. Même pas la peine, ils savent que je sais. Je romps. Lorsque j’en croise un, le rondouillard à lunettes cerclées, petite bedaine, l’égrillard aux mains fouineuses, je l’ignore. Je le couvre de mon mépris. Nous t’avons planqué lorsqu’ils voulaient te foutre au trou, maintenant tu plastronnes, tu couvres de ton sale mépris ceux qui étaient restés tes amis. Minable petite ordure tu n’es rien. Tu n’existes même plus. L’air est frais, il me fouette le visage. Je me sens bien. Le temps viendra, patience, rien ne presse, j’attends. Le goulag pour ce lubrique…à l’heure du laitier comme au temps de la Stasi. J’en ris !


Je m’installe en terrasse. Je commande une glace, tire un livre de mon sac, m’immerge. « Chaude soirée de printemps, à quelques kilomètres à l’Ouest de Chicago. Un jeu de séduction rapide et sophistiqué s’engage sous l’œil admiratif de quelques témoins. Lui est élégant – très riche. Elle ne l’a pas quitté des yeux depuis qu’il est entré dans son champ de vision. Ils se plaisent mutuellement : il l’a invité à dîner d’un air qui en dit long : il compte bien parvenir à ses fins. Elle possède un charme indéniable : ses formes voluptueuses la distinguent nettement, selon lui, de sa cohorte d’amies qui papillonnent excitées par cette soirée. À première vue, ce couple enjoué paraît se comprendre parfaitement. En réalité, ils ignorent beaucoup de choses l'un de l’autre, et seraient surpris d’apprendre lesquelles. Elle ne s’aperçoit pas qu’il est beaucoup moins riche qu’il ne le semble. Lui ne se rend pas compte que les charmes de l’élue sont artificiels et ses formes moins authentiques qu’il ne le pense. Il ignore que la plupart de ses amies ont eu recours au même procédé. S’il se penchait un instant sur la question, il serait sans doute un peu refroidi en constatant que l’admiration que toutes partagent pour ses attributs tient à son invitation à dîner et n’a rien à voir avec son physique. Il est peut-être là pour le plaisir, mais elle n’est que trop consciente qu’il s’agit aussi d’un marché. À proprement parler, la fille n’est pas une croqueuse de diamants, mais elle est habile.


Ce bref épisode de feuilleton à l’eau de rose est trompeur, lui aussi. Nos personnages ne sont pas des humains mais des insectes : pour être précis, des mouches appartenant à l’espèce Rhamphomyia longicauda. Comme les êtres humains (et d’autres espèces, parmi lesquelles les chimpanzés), ces mouches associent étroitement nourriture et sexe. »


-         Sexonomics, ça ne m’étonne pas de toi, les femmes te perdront !


-         Je suis déjà perdu mon vieux, qu’est-ce que tu fous ici ?


-         Je te cherchais.


-         Et tu m’as trouvé.


-         Pas difficile t’es comme les clebs t’es fidèle à tes habitudes…


-         Et pourquoi tu me cherchais ?


-         L’opération gros bourdon, j’ai fait le tour de la question, y’a du grain à moudre. Qu’est-ce qu’on fait ?


-         Rien !


-         Tu m’avais dit que c’était urgent.


-         Oui, mais ça ne  l’est plus. Le traitement peut attendre.


-         Comme tu veux mais j’aurais bien aimé aller chercher des poux sur la tête de ce petit couillu…


-         Moi aussi mais je crois qu’il vaut mieux le laisser mariner dans son jus…


-         Ok, je t’offre un verre.


-         Pourquoi pas, leur champagne vaut le détour…


-         T’as des goûts de luxe mais t’as les moyens…


-         T’en fais pas je me charge de la douloureuse c’est pour te remercier du bon boulot sur gros bourdon.


-         T’es un seigneur !


-         Disons que j’ai retrouvé le sourire…


-         À propos de sourire, t’as vu les ritals y sont encore plus barjos que je ne le pensais…


-         Et pourquoi ?


-         Ils vont prendre en compte les revenus générés par la prostitution, la drogue et les divers trafics (cigarettes, alcool...) pour calculer leur PIB…


-         Tu déconnes !


-         Non,  et même que le mec des statistiques a déclaré «  Nous allons nous appuyer sur les données de la police et de la justice qui ont une bonne connaissance du volume et des prix des produits stupéfiants et des services des prostitués… »


-         N’importe quoi !


-         C’est l’Europe qui veut ça « les activités économiques illégales doivent être considérés comme des transactions quand toutes les unités parties prenantes le font par accord mutuel. De ce fait, achats, ventes ou troc de drogues illégales ou d’objets volés sont des transactions quand le vol ne l’est pas. »


-         Arrête, tu vas me donner le cafard…

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25 mai 2014 7 25 /05 /mai /2014 00:09

« … la chair et la chère ont toujours fait bon ménage. Dans les romans érotiques chinois, les soirées de débauche commencent souvent par un banquet, et n’ont généralement pas besoin d’autre détonateur. Quel meilleur stimulant en effet que des petits plats mitonnés avec amour, agréables à l’œil autant qu’au palais, accompagnés de breuvages choisis et savourés en bonne compagnie ? »


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Volupté à la chinoise « Les bateaux à fleurs sont une des plus charmantes inventions du génie chinois (…). Ces bateaux sont les antres du plaisir. De jeunes femmes, rappelant par leur beauté et la mollesse de leur vie de courtisanes de l’Ancienne Grèce, y tiennent commerce permanent de galanterie. On les aperçoit rarement. Elles vivent dans l’espace caché par les portières de soie ; c’est là que s’accomplissent les doux mystères… » Auguste Montfort, Voyage en Chine, 1854.


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Dans le domaine de la recherche du plaisir extrême, de la volupté, « les Asiatiques ont poussé le raffinement à son comble. Au Japon, en Inde et en Chine surtout, la littérature médicale, philosophique ou érotique témoigne depuis l’Antiquité de cette préoccupation très masculine. 


La palme de l’imagination revient sans conteste aux Chinois, reconnus dans toute l’Asie, où ils ont exportés leurs recettes, comme les maîtres incontestés en matière de volupté. »


La liste des substances aphrodisiaques relève pour nous d’un musée des horreurs : plus les produits sont  chers, rares ou répugnants, voire dangereux, plus ils sont réputés efficaces.


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Pénis de tigre séché, perles grillées, bouse d’éléphant, yeux de lézard, testicules de panda, cervelle de singe trépané vivant…


« Les plus raffinés préfèreront acheter à prix d’or « un pénis d’étalon blanc séché cent jours à l’ombre et enduit de sang de chèvre »


« C’est la cas du chien, que l’on achète rasé et badigeonné de sauce de soja, dûment estampillé par les services vétérinaires. Il s’agit de chiens domestiques du Guangdong que les paysans locaux fournissent aux bouchers. »


« C’est aussi le cas du serpent – une viande blanche à la fois tendre et ferme, à mi-chemin entre la volaille et le poisson. Dans les établissements spécialisés où l’on saigne les reptiles, les clients sirotent le fluide qui gicle dans les verres – parfois additionné d’une bonne dose de cognac – comme un élixir de jouvence, censé décupler la virilité et prolonger la vie. Quant aux moelleux vers à soie, pour peu qu’on les déguste braisés avec des noix, ils feront redresser la tige de jade… »


La tige de jade masculine – alias la flûte de jade, le pic vigoureux, le bâton d’encens, la tête de tortue, la pousse de bambou de jade, la lance d’or « La littérature chinoise excelle dans l’art de ne pas appeler un chat, un chat… »


L’enjeu de « l’art de la chambre à coucher »


« L’usage d’aphrodisiaques pour brandir sans faiblir sa lance d’or est vivement recommandé à celui  qui se prépare à la « guerre fleurie ».


« D’après le médecin taoïste Sun Simiao, qui vécut au VIIe siècle, « si l’on peut s’accoupler avec douze femmes sans une seule fois répandre sa semence, on demeure jeune et beau à jamais. Si un homme peut s’accoupler avec quatre-vingt-treize femmes, tout en continuant de se maîtriser, il atteindra l’immortalité. »


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Le livre de Maït Foulkes : « La cuisine aphrodisiaque » aux éditions Philippe Picquier est une mine extraordinaire, savant mélange d’érudition, de recettes, qui vous permettront de découvrir ou de mieux connaître « le cri du ginseng le soir au fond des bois », « la grivoise muscade », le « clou de la soirée », « la vigne du mariage », « la coquine angélique », « des fleurs à réveiller un mort », les « nids d’amour »…


L’ivresse des sens


« L’empereur donna à Wufang mille onces d’or et retourna à bord du Bateau-Nuage où on déroula les nattes avant de servir un grand banquet. Feiyan, assise sur la cuisse de l’empereur, buvait du vin. Après avoir bu à son tour plusieurs coupes de vins, l’empereur sentit le feu du désir l’embraser. (…) Galvanisé par le vin, l’empereur fit plus de milles allées et venues, laissant Feiyan ivre de plaisir. »


Nuages et pluie au palais des Han.


Reste pour couronner mon butinage qui va peut-être me valoir les assauts des âmes sensibles, une recette barbare, la dernière du livre : « Crevettes ivres à l’étouffée »


C’est simple vous immergez des crevettes vivantes dans une casserole emplie d’alcool de riz ou de tout autre alcool, avec de l’ail, du gingembre et de l’huile de sésame. Vous couvrez hermétiquement et vous portez à feu vif.


« Lorsque les crevettes ont cessé de sauter, elles sont prêtes à être dégustées. Salez à votre goût. »


Désolé !

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24 mai 2014 6 24 /05 /mai /2014 10:00

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Je goûte toujours avec délice, une gourmandise sans retenue les petits précieux ridicules qui s’enveloppent dans leur dépit surjoué pour nous en imposer, grimper sur leur Olympe inaccessible afin de jeter le discrédit sur ceux qui osent ne pas apprécier leurs hautes et sublimes pensées : « J'ai tellement vu, vécu ces derniers jours, un côté sombre, laid, mesquin du vin français (heureusement ultra-minoritaire!), que… » Pauvre chaton, il nous tirerait presque des larmes, comment peut-on passer à côté de lui sans le remarquer ?


Mais passons, ce matin c’est la notion d’ultra-minoritaire qui m’intéresse. Qui donc est majoritaire dans l’exercice du pouvoir d’influence dans le monde du vin ?


Ceux qui ne parlent pas et dont on ne parle jamais !


Ceux qui ne nous lirons jamais.


Ceux qui n’achèteront jamais un guide des vins.


Des pousseurs de caddies…

 

Le type important pour eux c'est Jean-Luc Roché link


Une majorité écrasante, silencieuse, qui pèse entre 80 à 90 % de la chalandise du vin.


Alors camembert, un soupçon de modestie ne saurait nuire à nous tous misérables petits plumitifs du vin.


Qui nous lit ?


Qui nous suit ?


Une minuscule poignée de lecteurs, des petits cercles, des gens qui pourraient comme les radicaux tenir congrès dans une cabine téléphonique.


C’est clair nous sommes tous ultra-minoritaires  et ça se passe de tout commentaires !


Pas la peine de repasser les plats trois fois pour mendier de l’audience !


« Le ridicule attaque tout, et ne détruit rien. » Benjamin Constant 

 


Ridicule -1996 par mariodelpais

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