Face à ce titre mon correcteur automatique d’orthographe, comme la cohorte des obsédés de l’accord du participe passé et autres joyeusetés orthographiques, sont bien sûr déjà en transes. Ils frisent l’apoplexie, me vouent aux gémonies. Désolé mais je ne manie ici que des noms propres, des marques déposées de cuvées du domaine Robert Sérol, alors ne venez pas me chercher des poux dans la tête, détendez-vous, soyez beaux joueurs accordez moi l’absolution pour mes fautes passées et à venir.
La fricassée, dans ma Vendée profonde et bocagère, consistait à saisir dans du beurre salé chauffé, juste grésillant, dans une grande poêle bien culottée, surtout des petits poissons : sardines sablaises, céteaux, éperlans ou des coquillages : moules, coques, pétoncles. Bien sûr nous fricassions aussi des champignons, de la grenaille de patates, des abats mais, dans mon souvenir, ce qui me ravissait c’était les fricassées de petits poissons car mémé Marie sauçait la poêle avec un beau bout de pain de 4 livres. La mie du pain se gorgeait du beurre frit. « Attention c’est chaud ! ». Je humais le parfum puis je glissais la bouchée confite (en patois la bechaille) entre mes lèvres bien mieux qu’une hostie, le suc embeurré au goût de mer s’épandait, tapissait ma bouche. Je fermais les yeux. Extase ! Le beurre de sardines link Bienheureux ce temps où les nutritionnistes étaient dans les limbes et j’étais mince et long comme une asperge.
Alors, chers lecteurs, puisque vient l’été adonnez-vous à la fricassée de ce vous voudrez mais osez la fricassée de sardines en premier puis, pour surprendre et étonner vos amis tentez la fricassée de céteaux et, cerise sur le gâteau offrez-vous une fricassée de tellines.
Attention le seul ingrédient autorisé est le beurre salé qui n’a rien à voir avec le beurre demi-sel. Achetez-le en motte chez votre crémier qui vous l’enveloppera dans du papier sulfurisé.
- Pour la Fricassée de sardines : seule la petite sardine fraîche sablaise peut vous procurer le vrai plaisir. Vous pouvez la commander via Denis Boireau ou aller l’acheter aux Halles des Sables d’Olonne.
- Pour la fricassée prière de vous reporter à ma chronique Fricassée de céteaux au beurre de pot link on trouve le céteau d'avril en septembre dans les bonnes poissonneries mais vous pouvez vous adresser à Denis Boireau car le céteau estpêché entre les Sables d'Olonne et Arcachon.
- Pour la fricassée de Tellines vous reporter à ma chronique Patagos à la crème link Les patagos sont des coquillages rares qu’on peut encore trouver à L’Île d’Yeu (voir Denis Boireau) alors que vous trouverez plus facilement des Tellines chez votre poissonnier (Telline de Camargue)
Mais comme mes fricassées donnent soif alors passons de mes souvenirs gouteux à des vins qui ne se prennent pas au sérieux. Tout a commencé par une dégustation en mai 2009 Une ligne de rosés pour faire briller les yeux des filles et émoustiller les garçons… link. L’une des révélations fut sans contestation Le Cabochard du Domaine Robert Sérol www.domaine-serol.com le mieux noté, plébiscité.
Donc pour accompagner mes fricassées j’ai fait tester 4 cuvées du domaine Sérol par deux blocs de jeunes dégustateurs majoritairement féminins : Magalie, Nathalie, Naime, Eva... À noter que dans les deux cas ce fut une dégustation accompagnant un petit miam. Ce furent donc des vins bus et j’ai noté que tous les flacons furent descendus jusqu’à la dernière goutte.
- Cabochard Côte Roannaise 2010 pur Gamay 12% vol : toujours aussi craquant de fruit, acidulé, un très beau rosé d’été. Toujours au top !
- de Butte en blanc Viognier 2010 Vin de Pays d’Urfé 12% vol : une belle matière, généreux, de beaux aromes, belle finale, a fait l’unanimité. Antonin a beaucoup apprécié de découvrir un nouveau vin de pays.
- (L’) Incorruptible Côte Roannaise 2010 100% Gamay 12% vol vinifié naturellement sans ajout. Vin de pure gourmandise qui se boit par belles lampées car il désoiffe et qui sera aussi un beau compagnon pour mes petits poissons fricassés.
- Turbullent Gamay effervescent, fermentation naturelle en bouteille, 8,5% vol a fait se pâmer Magalie. Elle en veut de suite une caisse même si elle n’est pas très fan de l’étiquette (moi aussi) Il a tout pour lui ce coquin, ce turbulent avec 2 L : vif, fin, malin, il fait briller les yeux des filles et émoustille les garçons.
Suivez-moi les yeux fermés ! C’est que du bon et, croyez-moi, le doux grésillement du beurre salée dans la poêle, les petites sardines ou les céteaux qui se dorent, je puis vous assurer que ça ne sent pas la poiscaille, ça sent le beurre roussi. Et puis, si vous voulez me faire plaisir en plus de mes fricassées citées vous pouvez vous faire une belle poêlée de pétoncles. Pour ceux qui l’ignoreraient, le pétoncle, est une coquille Saint-Jacques miniature (j’y reviendrai dans une chronique). Et dire que, lorsque je jouais au basket à la Vaillante Mothaise, de Roanne je ne connaissais que la Chorale avec Alain Gilles qui passera ensuite à l’AS Villeurbanne. Maintenant, avec Jean Sérol, Robert Sérol, Stéphane Sérol et les autres … je mets leurs beaux vins de la Côte roannaise sur ma carte de vins. Un grand merci à Carine pour son accueil aimable au téléphone.
« Propriété familiale depuis le XVIII ème siècle, le domaine s’est transmis de père en fils depuis 5 générations, et chacun a apporté sa pierre en s’adaptant à son époque. Aujourd’hui cette belle histoire de famille continue…
Robert SEROL a repris l’exploitation familiale de polyculture en 1964, avec 2 ha de vignes à un moment où le vignoble était en perdition. Persévérant et passionné, il a tout de même choisi la viticulture. Accompagné de son épouse Marie-Thérèse, ils ont fait grandir le domaine et ont obtenu le classement AOC de la Côte Roannaise.
Stéphane SEROL a repris le flambeau en 2000. Respectueux de son terroir et amoureux du vin, il agrandit le domaine, élargit la gamme de rouges, plante du Viognier et propose de nouveaux rosés. Après avoir modernisé l’exploitation, avec Carine, sa compagne, ils mettent l’accent sur l’environnement et la sélection des terroirs.
Aujourd’hui les 24 hectares de vignes certifiés Terra Vitis, viticulture durable, produisent toute une gamme de rouges et 3 rosés qui révèlent tous une personnalité différente du Gamay et donnent des vins frais et gouleyants. Depuis 2010, un blanc à partir de Viognier vient en complément.
3 à 5 personnes travaillent au quotidien dans les vignes et Aline vous accueille au caveau en semaine. »