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27 mai 2009 3 27 /05 /mai /2009 00:02

Rassurez-vous bonnes gens ceci n’est qu’une petite chronique sur une dégustation de vins de couleur rose. « Au XIXe siècle, les théoriciens de la couleur, refusèrent au rose le statut de véritable couleur et préfèrent voir en lui un mélange de blanc et de rouge… » écrit Michel Pastoureau spécialiste des couleurs.  Les ennuis commencent...

Fut un temps, pas si lointain, où chroniquer sur le vin de couleur rose équivalait à tenter de faire publier dans Le Monde une tribune libre sur La Face cachée du Monde: du contre-pouvoir aux abus de pouvoir de Péan et Cohen, ça relevait de la faute de goût, du « dégustativement » incorrect. Maintenant c’est tendance, c’est chic, ça relève même, aux dires de « l’agité du bocage » de la croisade pour la défense des valeurs françaises contre l’hydre européiste et ses valets. Grosse caisse et cymbales, les barbares ne corrompront pas notre pur nectar pink ! Dès l’origine j’ai pressenti que l’affaire, dite du « rosé pur », relevait de la patate chaude chère à PPDA, un bel embrouillamini à la française, version Pagnol, et je me suis bien gardé d’y mettre mon grain de sel. Je me suis contenté de compter les points, de peser les doses de mauvaise foi, d’apprécier la paresse intellectuelle de certains journalistes de la presse nationale, de me désoler aussi de tout ce ram dam. Mais comme a toute chose malheur est bon, petit à petit le dossier a eu au moins le mérite de faire progresser mes connaissances sur le contenu des décrets de certaines appellations. Mon ignorance dépassait l’entendement. Pour le reste, le fond du dossier, tout commentaire est inutile : en France il faut être pour ou contre, pétitionner, se victimiser, stigmatiser les eurocrates, prendre des poses, parler « gros »… sinon les médias ne se bousculent pas au portillon. Alors l’avenir nous dira à qui profite ce « crime » contre l’authenticité du rosé provençal ?

 

Bref, moi pendant ce temps-là je vaquais à mes occupations et à mes emplettes vineuses : le premier rosé acheté fut vin de pays de la Loire Groslot (5) 2007 de l’abbaye Ste Radegonde acheté 8,90 euros chez l’épicier tunisien du Bd St Jacques. Le second et le troisième furent acquis lors d’une virée sur les bordures nord du Marais : chez Julien un caviste rue Charlot pour le vin de pays d’Oc 2008 Domaine des Maillols (7) : 6,90 euros et chez une caviste, au marché des Enfants Rouges, pour le Coteaux d’Aix 2008 Château Bas (8) 7,90 euros. Vint ensuite ma tournée audoise avec l’Orangeraie (12) vin de pays d’Oc de Lorgeril à 4 euros , Il Emma (13) Domaine des Hautes Terres 2008 vin de pays de la Haute Vallée de l’Aude 6,10 euros départ et Rosmarinus (11) Corbières d’Embres&Castelmaure 4,65 euros départ. Puis ce fut une percée un soir  à la Gde épicerie du BM pour acquérir le rosé discount Adhémar (15) 4,45 euros un vin de pays des collines de la Moure Cinsault 2007. Lors de mon reportage au Carrefour d’Auteuil je revins avec 4 bouteilles sous les bras : Augustin Florent (2) vin de pays coteaux de l’Ensérune 2008 2,40 euros, la Roche Mazet (3) vin de pays d’oc Syrah 2008 2,41 euros, [yellow tail] (1) 2008 5,69 euros et un Domaine de la Sauveuse (4) Côtes de Provence 2008 AB 5,70 euros. De passage à l’Etoile je faisais l’acquisition au drugstore Publicis de Cabochard (6) Côte Roannaise 2008 domaine Robert Sérot à 6,90 euros. Pour clore ces achats sans rime ni raison j’achetais Le rosé de Malartic (9) Bordeaux 2008 7,90 à Monoprix Daviel et l’Argentin de Malartic (10) 2008 me fut envoyé directement du château (devrait être vendu en CHR autour de 5 euros). Ma besace ainsi remplie le temps était venu de se siffler la ligne de rosés à laquelle 2 corses labellisés B&D pour Monop venait s’ajouter : un Patrimonio Clos Teddi (15) 2008 à 9,90 euros et un Sartène Domaine Fiumicicoli (16) 2008 à 11 euros.(les photos sont visibles en Wine News N°54 en haut à droite du blog).

 

Les n° entre parenthèses indiquent l’ordre de passage dans la dégustation.

Nous avons dégusté nos vins le 20.

6 dégustateurs : Flore, Margot, Erwan, Matthieu, Michel-Laurent et Yannick.

Méthode Parker sur fiches : 50+ robe /5, nez /15, arômes et finale /20 et qualités d’ensemble /10. Bouteilles découvertes sans commentaire.

 

Nos dégustateurs après collation de leurs notes se répartissent en 3 groupes :

-         le clan des 1200 : Yannick 1209 et Michel-Laurent 1265

-         le clan des 1300 : Margot 1329 et Erwan 1333,5

-         le clan des 1400 : Matthieu 1415 et Flore 1424

Soit une moyenne de 1329 ce qui donne Margot comme représentative du groupe.

 

Sur le tableau ci-dessous 2 notes sont  indiquées entre parenthèses :

 

- la première est arithmétique : c’est le total des notes de l’ensemble / 6

- la seconde est le résultat de la moyenne de l’ensemble des notes dont on a enlevé, pour chaque dégustateur, la meilleure et la plus faible et dont le diviseur est 4.

 

Cette dernière lisse l’emballement ou la sévérité d’un dégustateur et me semble plus représentative du jugement d’ensemble.

 

La notation Parker a été choisie par pure commodité. L’échelle des valeurs Parkérienne n’est pas applicable au cas d’espèce.

 

En dépit du caractère d’apparence j’m’enfoutiste du choix des vins, les lieux d’achat, la gamme de prix, tout comme la provenance, donnent à l’échantillon une forme de représentativité.

 

Les 2 Révélations :

-         Cabochard (83 et 83,5)

-         Rosarismus (82 et 83,5)

 

Les 2 Corses se détachent :

-         Sartène (85 et 84,5)

-         Patrimonio (82,5 et 84)

 

Les 3 qui ont plu :

-         domaine des Maillols (81,5 et 81,5)

-         château Bas (79 et 81)

-         l’Orangeraie (79 et 80)

 

Les Malartic se sont bien tenus :

-         le Rosé de Malartic (81,5 et 78,5)

-         l’Argentin de Malartic (79,5 et 79,5)

 

Les 3 qui ont clivé les dégustateurs :

-         Adhémar (78 et 79)

-         La sauveuse (77,5 et 76)

-         Il Emma (76 et 77,5)

 

Augustin Florent fait bonne figure : 77 et 78,5

 

La Roche Mazet à la peine : 75 et 77

 

Les 2 déceptions :

-         [yellow tail] : (73,5 et 73)

-         Groslot : (72 et 72)

 

Les  coups de Cœurs des dégustateurs :

 

- Cabochard

- Rosarismus

- Patrimonio

 

Le coup de cœur des filles (étiquette+vin) : le domaine de Maillols

 

Le rosé préféré de :

 

-         Flore : le Sartène (95)

-         Margot : Cabochard (même si elle n’aime pas le nom) (86)

-         Erwan : Rosarismus (85)

-         Matthieu : Le rosé de Malartic (90)

-         Michel-Laurent : Le rosé de Malartic (83)

-         Yannick : Le Sartène (85)

 

En fonction du porte-monnaie :

-         Augustin Florent : 2,40

-         L’Orangeraie de Lorgeril : 4

-         Rosarismus d’Embres&Castelmaure : 5

-         Cabochard de Robert Sérot 6,90

-         Domaine de Maillols 6,90

-         Château Bas : 7,90

-         Le rosé de Malartic 7,90

-         Le Patrimonio de Clos Teddi : 9,90

-         Le Sartène  Domaine Fiumicicoli : 11

 

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commentaires

M
Moi, je suis partisan de l'inscription obligatoire du taux de soufre sur l'étiquette, comme ça le consommateur averti saura à quoi s'en tenir. Je suis persuadé que bien des tenants du "sans soufre" s'exposeraient avec des taux bien supérieurs aux 20 mg/l généralement admis comme étant le taux idéal. Et puis comme ça; ils ne nous enquiquineront plus. Puisqu'on dit déjà que "contains sulfites", alors allons-y, donnons un chiffre. On le fait déjà avec l'alcool, alors pourquoi pas ? Soyons informatifs jusqu'au bout. Je reste persuadé entre parenthèse que la plupart des rosés d'aujourd'hui sont loin des taux acceptés dans les années 60/70.
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J
Bon alors si "les mentions sur les étiquettes n'ont guere d'impact sur le consomateur lambda", comment interpréter la mention légale "contient des sulfites"?Jean-Baptiste
Répondre
O
Jacques, cela fait plaisir de voir un de ses enfants sortir en tête de cette dégustation iconoclaste. Cela fait plus de vingt ans que je vinifie Fiumicicoli, il  ne paye pas de mine (6 médailles au CGA 2009), il ne recherche pas les consécrations journalistiques mais c'est l'une des plus belles réussite économique de la Corse. Et là vous n'avez dégusté que la cuvée standart, sa cuvée Vassilia rosé est une pure merveille.Quand au SO2, l'été j'en bois facilement une bouteille dans la soirée sans pour autant avoir une quelconque barre, et pourtant il tourne à 110 mg/l de SO2 total.
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J
Cher jacques, je pense qu'on pourrait pondérer la note avec le taux de sulfites effectif. En effet la plupart des rosés, vins de panique, sont dominés par le duo infernal acide tartrique-sulfite.Dans ces conditions comment faire briller longtemps les yeux des filles ?Alors chiche pour demander aux vignerons et négociants leurs  taux de sulfites ?Tiens je commence par Gilles Azam qui n'a pas plu aux filles c'est dommage, "Il emma" 30mg/l de so2 total, on peut se lever la nuit pour en boire pas de problemes de céphalées, mais les autres ?Jean-Baptiste
Répondre
J
<br /> Cher Jean-Baptiste,<br /> <br /> Si Il Emma était dans la dégustation c'est que moi je l'appréciais ( c'était avec l'Orangeraie le seul que j'avais bu) mais une dégustation c'est une dégustation moi je m'incline devant les<br /> résultats mais comme dirait l'autre il y a sans doute du travail à faire. Quand à l'effet du lendemain le consommateur ne peut le vérifier que le lendemain... Les mentions sur les étiquettes n'ont<br /> guère d'impact sur le consommateur lambda elles ne concernent que les déjà avertis...<br /> <br /> <br />

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