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19 septembre 2015 6 19 /09 /septembre /2015 06:00
celle qui passait devant le Bourg-Pailler
celle qui passait devant le Bourg-Pailler

celle qui passait devant le Bourg-Pailler

L’autre jour sur Face de Bouc j’ai reçu un poke estival de Philippe Rapiteau, une des Tronches de Vin qui vit en Vendée, accompagné d’une photo d’une coupure de presse indiquant qu’à la Mothe-Achard où je suis né, au Bourg-Pailler, DI ME Z-OU raconte Le vin qui rend fou 

DI ME Z-OU : Le vin qui rend fou… au Pays des Achards on conte l’Histoire… le noah… le frère Bécot
DI ME Z-OU : Le vin qui rend fou… au Pays des Achards on conte l’Histoire… le noah… le frère Bécot

L’accusé ce bon vieux noah « son degré alcoolique le rendait redoutable » note Alain Mornet.

 

Eh bien, non, pendant les battages, quand je suivais la batteuse de mon père, c’était la boisson largement consommée mais le pauvre degré était bien bas et la mixture trouble était surtout redoutable pour l’estomac… Pépé Louis en faisait, donc je connais.

 

« Pépé Louis avait une vigne sur le haut de la Mothe-Achard, commune qui avait peu de hauts et beaucoup de bas, complanté entièrement en noah. J’ai donc décavaillonné, vendangé, mais pas vinifié vu qu’une fois pressuré le moût vivait sa vie en toute liberté – il serait privé de la dénomination nature vu que pépé souffrait à mort pour lutter contre les fleurettes, et pourtant c’était un vin nu de chez vin nu – et bien sûr bu ce breuvage titrant les meilleures années 8°. Aux battages, les bouteilles de noah désoiffaient les gars des gerbes et du pailler. Ce n’est pas pour rien que j’habitais au Bourg-Pailler. » 

 

Pauvre Noah ils ont décrété qu’il rendait fou, alors que c’était faux, afin de préserver les intérêts des pinardiers qui voyaient d’un très mauvais œil cette autoconsommation populaire ? La vérité historique de l’interdiction de ces cépages c’est ICI 

 

Le noah est revenu en grâce et le sieur Cuq le proclame Je suis fan de noah, et alors ?

 

Mais laissons-là cette controverse pour nous intéresser à une grande figure locale, qui fut mon professeur d’histoire à l’École d’agriculture de la Mothe-Achard et celui qui m’a fait manier un sécateur pour la taille, le frère Bécot, dont Alain Mornet dit « on buvait ses paroles, il parlait savamment, il était convaincant »

DI ME Z-OU : Le vin qui rend fou… au Pays des Achards on conte l’Histoire… le noah… le frère Bécot

J’ai écrit sur lui ICI 

 

« Le frère Bécot, professeur d'histoire, royaliste (ah la messe du 26 janvier pour la mort de Louis XVI...), l'homme du vignoble vendéen, l'homme du vin, aux yeux rieurs sous son béret à la Dubosc vissé sur la tête, toujours en quête de compagnons pour célébrer la dive bouteille. Les poches de sa soutane étaient le repère de flacons qu'il destinait à la célébration d'anniversaires ou autres prétextes et, sur un vélomoteur poussif, il sillonnait la commune pour rentrer le soir « gai » comme on disait à cette époque. C'était un grand ami de mon père Arsène Berthomeau. »

 

Et puis, j’ai aussi écrit Mon maître vigneron : le frère Henri Bécot 

 

Jean Huguet dans « Vignes&Vignerons de Vendée » écrivait :

 

« Bécot, dans l’immédiat après-guerre 1945, fit avancer l’idée d’un vin de qualité primant sur le vin de petite façon, donc de quantité. On l’a dit apôtre des hybrides. Des bons hybrides, oui ; mais des grands cépages aussi. Quand il me conviait à la découverte d’une cave, c’était avant tout pour apprécier tel sauvignon, tel groslot, tel traminer (eh ! oui) ; je ne me souviens pas qu’il m’ait « débauché » pour quelque seibel, ravaz ou orberlin, même s’il ne les dédaignait pas. Ce professeur de géographie et d’histoire, né au pays de Vallet, mais originaire de Bazoges-en-Pareds, fidèle à ses racines paysannes, n’avait cure d’économie vinicole. Ce qui le préoccupait, c’était le bonheur du vigneron occasionnel, dont le labeur céréalier ou le soin asservissant des bêtes méritait la récompense du fier plaisir de la vendange. Il condamnait fermement les étranges fidélités qui l’attachaient, ce paysan, aux plants américains et prêchait pour qu’on les remplaçât par les meilleurs hybrides français couronnés à la foire annuelle de Chantonnay où son inusable soutane et son rabat bleu flottaient au vent de son enthousiasme comme l’emblème de la vigne vendéenne. Aurait-il applaudi au classement des Fiefs en VDQS ? Je le pense ; mais son action ne se plaçait pas sur le terrain des labels nobles ; elle se situait dans la quotidienneté du laboureur dont la profession principale n’était pas de faire du vin. »

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