Je suis fidèle en amitié.
En revanche, lorsque l’ami (e) me déçoit mon sentiment bascule, le rejet est violent. Jusqu’ici je ne savais comment qualifier ce revirement. J’ai trouvé grâce au superbe livre de Marie Ferranti Haine de Corse.
Il aborde avec brio et sensibilité la haine que Charles Pozzo di Borgo et Napoléon Bonaparte se vouaient…
« Dans ses Mémoires, sous couvert de brosser un portrait des Corses, Pozzo nous renseigne sur l’état d’esprit qui l’anime, alors qu’il embarque sur un vaisseau anglais, sans espoir de retour : « le nom de haine ne suffit pas à la haine pour exprimer cet état destructeur, les Corses se servent de celui de inimicizia. Les vengeances sont cruelles et l’honneur le commande. »
« L’inimicizia, que l’on pourrait traduire en français par inimitié, rendrait un son très atténué comparé à celui de haine, mais en corse, le mot signifie l’amitié rompue, l’impossibilité de réconciliation, le devoir de détruire ses ennemis jusqu’au dernier, et cette inimicizia fait naître chez Pozzo un sentiment d’une telle violence qu’il est intraduisible. »